Sur les traces des poètes, haïjins et romanciers japonais

Transcription

Sur les traces des poètes, haïjins et romanciers japonais
Les oies sauvages qui s’envolent dans la brume des
nuages me paraissent semblables à des caractères
tracés avec de l’encre limpide
Matsuki Kôan
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Chers lecteurs,
Nous vous invitons à un voyage littéraire en suivant le parcours du voyage Sur les traces des
auteurs japonais offert par le Camp littéraire de Baie-Comeau en 2014.
Les auteures et auteurs qui sont proposés sont nés dans les villes qui seront visitées et à Osaka.
Une courte section propose un auteur incontournable et des écrits portant sur l'institution
multiséculaire des geishas.
Cette liste d’auteurs japonais ne prétend pas couvrir l’ensemble des auteurs japonais qui se
trouvent sur le parcours retenu. Il en manque très certainement tant le Japon compte d’écrivains
depuis des siècles.
Pour chaque ville, le lecteur trouvera des auteurs traduits du japonais au français ou à l’anglais
dont les livres sont disponibles pour emprunt à la Bibliothèque et archives nationales du Québec
et à la Bibliothèque Alice Lane de Baie-Comeau ou pour achat en librairie ou sur le Web.
Une courte bibliographie présente l’auteure ou l’auteur. Suivent les livres traduits présentés par
une reproduction visuelle de la page couverture du volume, un texte encadré pouvant contenir
un résumé ou des commentaires sur le livre provenant généralement de l’endos du livre, le nom
de l’éditeur, l’année du tirage, le nombre de pages, l’ISBN et la disponibilité.
L’ensemble des références est tiré principalement du site Wikipédia. Divers sites en ligne
d’éditeurs et de réseaux sociaux dédiés aux livres et aux lecteurs complètent la recherche se
voulant la plus complète possible. Les références sont inscrites en annexe de même que le
parcours du voyage d’avril 2014.
Nous vous souhaitons un merveilleux voyage en compagnie des auteures et des auteurs d’un
pays magnifique.
Quelque longue que soit la route qui conduit dans
votre pays, nos cœurs qui n’ont rien à se cacher
sauront bien se réunir
Saitô Daïnozin
Paul Parent
Recherche, élaboration et mise en page
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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HIROSHIMA
Tamiki Hara - 原 民喜
Romancier et poète japonais, il est né le 15 novembre 1905 à Hiroshima, mort le 13
mars 1951 à Tokyo. Après des études à l'université de Tōkyō, il rédige son premier
recueil de nouvelles en 1933. Tamiki Hara s'impose rapidement comme un écrivain
et poète brillant, engagé politiquement. Au début de l'année 1945, brisé par le
récent décès de sa femme, il revient dans sa ville natale et s'y trouve encore le 6
août, au moment où explose la bombe. Survivant traumatisé, Tamiki Hara
continue d'écrire sans relâche. Reconnu pour ses écrits sur la Littérature de la
bombe atomique, il se suicide en 1951 en se jetant sous un train de banlieu dans un
dernier cri de protestation contre la folie des hommes. Un monument à Tamiki
Hara a été dévoilé le 15 novembre 1951 par le Tamiki Hara Committee.
Hiroshima fleurs d’été; récits traduits du japonais par Brigitte Allioux, Karine Chesneau et Rose-Marie MakinoFayolle; avant-propos de Rose-Marie Makino-Fayolle
En trois récits brefs et intenses, Tamiki Hara raconte ce qui se passa à Hiroshima au
cours de l'été 1945, avant, pendant et après l'explosion de la première bombe
atomique de l'histoire de l'humanité. De cette plongée dans l'horreur pure sourd
une plainte déchirante qui renvoie l'homme à sa violence et la nature à son
apaisante et terrible immuabilité.
Bouleversants de précision, de concision, de pureté, de vérité, ces textes du poète
suicidé furent à l'origine, au Japon, d'un genre littéraire nouveau, la "littérature de
la bombe atomique" (Genbaku bungaku), qui, en raison de la censure dont il fit
l'objet de la part des forces d'occupation américaines, ne connut son essor qu'au
début des années 1950.
Éditeur : Leméac, 2007. 131 p.
ISBN : 9782742769131
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Hashizume Fumiko
Madame Hashizume Fumiko, Hashizume Bun de son nom de plume, est née à
Hiroshima en 1931. À quatorze ans, elle se trouvait à moins d’un kilomètre et demi
de l’hypocentre de l’explosion, le 6 août 1945, à 8h15. Gravement blessée, elle a
survécu miraculeusement non seulement à ses blessures mais aussi à la famine et
aux maladies qui s’ensuivirent.
Durant plusieurs décennies, comme la plupart des hibakusha (survivants des
bombardements atomique), elle ne parvenait pas à évoquer le sujet, se refusant à
se remémorer les événements. Elle est finalement parvenue à décrire dans un livre
l’horreur et les conditions extrêmes de la survie après le bombardement.
Hashizume Bun, quatre ans après
le bombardement à l'intérieur du
Genbaku Dôme.
Elle est l'auteur de divers ouvrages en japonais, notamment des recueils de poésie.
Son autobiographie, témoignage de ce qu'ont vécu les habitants d'Hiroshima, est
disponible en langue française.
Le jour où le soleil est tombé - J'avais 14 ans à Hiroshima, traduit du japonais par Pierre Regnier
"Avec l’explosion atomique, j’ai vu le fondement de la vie. J’ai vécu dans ma propre
chair ce qu’est une explosion atomique. J’ai fait face à diverses souffrances telles
que la guerre, la famine, la pauvreté, les maladies et la discrimination. Mais, malgré
tout cela, et comme tant d’autres hibakusha, je pensais emporter avec moi dans
ma tombe toute cette souffrance retenue au fond de mon cœur, qu’il me semblait
impossible de partager avec les autres."
"Assise là, je regardais la ville.
« Mais qu'a-t-il bien pu se passer ?... »
La ville qui était encore là ce matin avait disparue. Aussi loin que je pouvais voir,
tout avait été rasé.
« Est-ce vraiment la réalité ? »
J’ai regardé autour de moi ; il y avait, couchés sur le sol, des êtres humains
transformés en masses noires, des gens brûlés sur tout le corps aux plaies qui
suintaient, d'autres dont on ne pouvait distinguer s'ils étaient de face ou de dos ou
encore des gens dont on ne pouvait dire ni l'âge ni le sexe.
Tous, ceux qui erraient et ceux qui étaient couchés à même le sol, avaient l'air de
revenants. Ils ressemblaient à des tas de haillons, des paquets de chiffons, silencieux
et solitaires.
«Ce ne sont pas des êtres humains. Je suis forcément en train de faire un
cauchemar.»"
A 76 ans elle engage désormais toute son énergie pour aller témoigner à travers le
monde du drame humain qu’elle et les siens ont vécu. Elle a notamment fait de
nombreuses conférences en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon.
Son seul souhait étant d’aider à prévenir qu’un tel drame ne se reproduise.
Editeur : Cénacle de France, 2007. 219 p.
ISBN : 9782916537016
Disponible pour commande aux Éditions du Cénacle de France
http://www.editionsducenacle.com
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Masuji Ibuse 井伏 鱒二 Né dans la préfecture de Hiroshima
Né à Fukuyama (1898-1993) dans la préfecture de Hiroshima, il est notamment
l'auteur de Pluie Noire (1966), un roman qui porte sur l'explosion de la première
bombe atomique à Hiroshima, et ses conséquences sur une famille.
Il est aussi l'auteur de La Salamandre (1923), de L'Auberge du pèlerin (1940), de
L'Hôtel de la gare (1957), de L'Iris fou (1997), de nombreux romans et nouvelles
dont une bonne partie mériterait d'être traduite et publiée en français.
Pluie noire, traduit du japonais par Takeko Tamura et Colette Yugué
Cinq ans après l'explosion de la bombe, la jeune Yasuko vit avec son oncle et sa
tante dans un village proche d'Hiroshima où ils se sont réfugiés après la destruction
de la ville. Gracieuse, intelligente et douce, Yasuko ne parvient pourtant pas à se
marier. En effet, le bruit court qu'elle a reçu l'averse de pluie noire qui retomba sur
tout l'ouest de la ville, après que s'était élevé dans le ciel le monstrueux nuage
atomique. Cette pluie était radioactive. Puisque Yakuso ne présente aucun signe
de maladie, son oncle entreprend de démontrer qu'elle n'a pas été atteinte. Il a
donc recours au journal qu'il tenait en 1945 et à celui de la jeune fille. Tel est le parti
- romanesque - pris par l'écrivain pour établir la plus extraordinaire, la plus exacte
des relations sur un événement dont l'atrocité devait définitivement modifier les
conditions de l'emploi de la force et du recours à la guerre dans le monde.
Masuji Ibuse a commencé à publier Pluie noire sous forme de feuilleton dans le magazine
Shincho en janvier 1965. Le roman est basé sur des documen ts historiques de la
dévastation causée par le bombardement atomique d'Hiroshima.
Éditeur : Gallimard, 2004. 382 p.
ISBN : 9782070316373
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La salamandre : récits; traduit du japonais par Martine Jullien
Animaux, petites gens de province, villageois, sont les acteurs de ces instants de vie
qu’Ibuse dépeint avec un sens aigu de l'observation et, sous une apparente
légèreté, avec un humour délicat et un regard chargé de tendresse. La
Salamandre, lue par les enfants japonais dans leurs livres d'école, le rendit célèbre
avant que ses meilleurs récits ne lui attachent l'admiration et la sympathie du
grand public.
Policier de quartier, médecin de village, aubergiste de campagne, servante,
voyageur de commerce : leurs mésaventures. leurs soucis, les petits événements qui
rythment leur vie quotidienne forment le tissu de ces récits. Événements insolites ou
cocasses grâce auxquels le lecteur découvrira des aspects peu connus d'une société
japonaise en partie disparue.
Éditeur : P. Picquier, 1990. 235 p.
ISBN : 9782809708745
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Sadako Kurihara 栗原 貞子
Née à Doi Sadako à Hiroshima, 4 mars 1913, décédée le 6 mars 2005, survivante
du bombardement atomique d'Hiroshima. Elle est surtout connue pour son poème
Umashimenkana - Bringing Forth New Life, écrit sur les ruines radioactives
d’Hiroshima en août 1945.
Le poème raconte l’histoire réelle d’une femme qui donne naissance à un bébé au
milieu des ruines pendant que la sage-femme meurt d’épuisement pendant
l’accouchement. Ce poème fut publié pour la première fois en 1946. L’enfant du
poème, Kazoko Kojima, vivrait toujours aujourd’hui à Hiroshima. Un titre
alternatif a été donné à ce poème.
Aucun titre n’est disponible à la Bibliothèque et archives nationales du Québec ou
en librairie.
We Shall Bring Forth New Life
It was a night spent in the basement of a burnt out building.
People injured by the atomic bomb took shelter in this room, filling it.
They passed the night in darkness, not even a single candle among them.
The raw smell of blood, the stench of death.
Body heat and the reek of sweat. Moaning.
Miraculously, out of the darkness, a voice sounded:
"The baby's coming!"
In that basement room, in those lower reaches of hell,
A young woman was now going into labor.
What were they to do,
Without even a single match to light the darkness?
People forgot their own suffering to do what they could.
A seriously injured woman who had been moaning but a moments before,
Spoke out:
"I'm a midwife. Let me help with the birth."
And now life was born
There in the deep, dark depths of hell.
Her work done, the midwife did not even wait for the break of day.
She died, still covered with the blood.
Bring forth new life!
Even should it cost me my own,
Bring forth new life!
When We Say Hiroshima: Selected Poems, translated with an Introduction by Richard H. Minear
Kurihara Sadako is one of the poetic giants of the nuclear age. Born in Hiroshima,
she was there on the day the United States dropped an atomic bomb on the city.
Since then, she has focused her poetry primarily on the issue of nuclear destruction.
She has become the poetic conscience of the Hiroshima that is no more. When We
Say 'Hiroshima' contains a selection of the poems Kurihara wrote between 1942
and 1989. They include meditations on death, on survival, on nuclear radiation, on
Japanese politics, on American foreign policy, and on women's issues.
Éditeur: The University of Michigan - Center for Japanese Studies, 1998. 100 p.
ISBN: 9780939512898
Disponible sur : http://www.amazon.fr/
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Hiroyuki Agawa 阿川 弘之
Né le 24 décembre 1920 à Hiroshima. Il est connu pour ses récits centrés sur la
Seconde Guerre mondiale ainsi que pour ses biographies et ses essais. Les quatre
principaux romans biographiques d'Agawa sont Yamamoto Isoroku (1965), Yonai
Mitsumasa (1978), Inoue Seibi (1986), et Shiga Naoya (1994).
Ses autres titres importants sont Kumo no bohyo (Pierres tombales dans les nuages,
1955), et Gunkan Nagato no shogai (Vie du navire de guerre Nagato, 1975).
Aucun titre n’est disponible à la Bibliothèque et archives nationales du Québec
Burial in the Clouds; traduit du japonais parTeruyo Shimizu
Burial in the Clouds is the first English language translation of Hiroyuki Agawa's
classic novel of World War II, Kumo No Bohyo. The story of a young Japanese
college student who has been inducted into the Imperial Navy, Burial in the Clouds
tells the tale of his transformation from a combat pilot into a kamikaze, and
explores the personal histories of this often misunderstood group of Japanese
soldiers.
Éditeur : Tuttle Publishing; Édition; Traduction : 2006. 224 p.
ISBN : 9780804837590
Sur : http://www.abebooks.com et http://www.amazon.fr/
The Reluctant Admiral: Yamamoto & the Imperial Navy Kodansha; traduit du japonais par John Bester
This is a portrait both of an individual and of an organization. The individual is the
Japanese admiral who, as architect of the Pearl Harbor raid and commander of
the Combined Fleet throughout the first part of World War II, is one of the most
widely known of Japanese wartime leaders. The organization is the Japanese
Imperial Navy, whose "gentlemanly" traditions and outlook contrasted strongly
with those of the Japanese army and whose failure to check the latter in its
headstrong course makes one of the sadder episodes of recent history.
The author, refusing the temptation to indulge in speculation or "reconstruction,"
has gone straight to the original sources--accounts written by those who worked
with Yamamoto; scores of interviews with men and women who knew him
personally; above all, letters written by Yamamoto himself. The latter range from
his more circumspect, semi-official communications to intimate letters addressed to
his mistress or long-standing friends of both sexes, in which he bares his private
doubts and pessimism.
It is these personal documents and reminiscences that make the character so
human and, ultimately, give such a moving quality to the account of his dramatic
wartime death in the South Pacific. An intimate portrait of the man who planned
the attack on Pearl Harbor and died a dramatic death in the South Pacific.
Éditeur : Kodansha International Ltd; New Édition, 1er octobre 2000. 408 p.
ISBN : 9780870115127
Sur : http://www.abebooks.com
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Yamamoto, amiral de la marine impériale, chef de guerre malgré lui; traduit de l'anglais par J. Joba et
Douglas O'Brimmick
L’amiral Isoroku Yamamoto (4 avril 1884 – 18 avril 1943) est une personnalité
marquante de la Seconde Guerre mondiale en commandant les forces navales
japonaises pendant la première partie de la campagne du Pacifique. Il a organisé
et dirigé l'attaque surprise contre Pearl Harbor.
Il est généralement considéré comme un stratège brillant à la vision acérée
(tacticien de Pearl Harbor, il avait très vite compris le potentiel des porte-avions
et des sous-marins ; il avait aussi prédit que la supériorité japonaise ne durerait que
six mois à un an dans le Pacifique ; la bataille de Midway, six mois après Pearl
Harbor en fut le tournant). Sa fidélité à l'Empire fut indéfectible malgré sa claire
perception de l'issue tragique qui serait celle des ambitions japonaises dans le
Pacifique.
Il mourut le 18 avril 1943, lorsque le bombardier qui le transportait et son escorte
furent attaqués par une escadrille américaine, avertie du voyage après avoir percé
le code de transmission japonais.
Éditeur : France Empire, 1982. 437 p.
ISBN : 2704800383
Sur : http://www.abebooks.com/
Citadel in Spring; traduit du japonais par Lawrence Rogers
Published in Japanese in 1949, Citadel in Spring is, at its heart, an autobiographical
novel of the author's life from university through induction into the Imperial Japan
Navy, assignment to intelligence service in China, and Japan's final defeat. In
addition to details of actual code-breaking activities, it also paints grimly honest
pictures of some of the fiercest naval battles of the war, and the horrors of the
Hiroshima atomic bombing. As a witness to World War II and its effects on the
people and culture of Japan, this document—although cast as fiction—is a crucial
reminder of the real costs of war to a generation who have never experienced it.
Editeur: Kurodahan Press Book. 248 pages
ISBN: 9780870119606
Sur : ttp://www.abebooks.com/
Shinoe Shōda 正田 篠枝 Né dans la préfecture de Hiroshima
Décembre 1910 – 15 juin 1965), née à Etajima dans la préfecture d’Hiroshima, est
une poétesse et écrivaine japonaise connue pour ses ouvrages du genre dit de la
littérature de la bombe atomique. Elle est diplômée du lycée pour fille Aki en 1928.
En évitant la censure de la période de l'occupation, elle publie secrètement Sange
- Pénitence, une anthologie de poésie tanka en 1947.
Elle écrit des poèmes, des mémoires et des contes pour enfants jusqu'à sa mort d'un
cancer du sein. Elle ne vit malheureusement pas assez longtemps pour voir la
publication de sa seconde collection de tanka, Sarusuberi - Crêpe de myrte, publiée
en 1966. Reiko et Chanchako bachan sont publiés dans Dokyumento Nihonjin en
1969.
Aucun titre disponible à la Bibliothèque et archives nationales du Québec ou en
librairie.
Un poème de Shinoe Shōda est gravé sur le monument des enseignants et étudiants des écoles primaires nationales décédés à Hiroshima.
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Kunie Iwahashi 岩橋 邦枝
Aucune photographie disponible.
Née le 10 octobre 1934 à Hiroshima, fille d'un couple d'enseignant chrétiens, elle
quitte Hiroshima avec sa famille deux mois avant le largage de la bombe
atomique. En 1957, elle est diplômée en travail social à l'université pour femmes
d'Ochanomizu. Dès sa première histoire, Tsuchi kure, elle remporte le concours
national d'écriture pour étudiants en 1954. Avec Fusanka , elle remporte en 1956 le
prix Fujinkōron. Après son mariage en 1957, sa production littéraire se réduit, mais
dans ses œuvres ultérieures, elle réfléchit toujours sur la situation des femmes
mariées.
Elle obtient en 1982 le prix Taiko Hirabayashi pour le recueil de nouvelles Asai
Nemuri. Dans le recueil Hanryo pour lequel elle reçoit le prix des mains du ministre
japonais de l'éducation, Iwahashi se confronte à la mort de son mari, décédé en
1983. Dans Ai to hangyaku: kindai josei shi o tsukutta onna-tachi, Iwahashi écrit les
biographies de douze femmes de l'histoire ancienne du Japon. Elle est lauréate du
prix de littérature féminine Joryū Bungaku Shō en 1992 pour Ukihashi.
Aucun titre disponible à la Bibliothèque et archives nationales du Québec ou en
librairie.
Miekichi Suzuki 鈴木 三重吉
Plaque commémorative de
Miekichi Suzuki
Né à Hiroshima le 29 septembre 1882, il y décède le 27 juin 1936 des suites d'un
cancer des poumons. Auteur de romans et livres pour la jeunesse. Il passe pour le
fondateur du genre au Japon. Après ses études de littérature anglaise à l'université
impériale de Tokyo, Suzuki travaille comme professeur de collège et écrit des
romans en amateur.
Il sent ses talents de romancier mais les juge insuffisants et abandonne la littérature
en 1915. C'est grâce à sa fille, qu'il commence à écrire des livres pour enfants. En
1918, il publie la revue Akai Tori (l'Oiseau rouge) et demande à de célèbres
écrivains d'écrire pour le magazine. Quelques œuvres remarquables d'auteurs bien
connus de l'ère Taishō comme Akutagawa Ryūnosuke, Arishima Takeo ou
Hakushū Kitahara paraissent dans ce magazine, et le genre de la littérature pour
enfants commence à être reconnu comme une forme d'art.
Après la mort de Suzuki, le magazine cesse sa publication après 196 numéros.
Depuis 1948, douzième anniversaire de la mort de Suzuki, le prix Meikichi Suzuki
est décerné à des histoires remarquables, des poèmes et des chansons pour enfants.
Dans le parc de la paix de Hiroshima, entre de nombreuses stèles commémoratives
et des monuments pour commémorer le bombardement atomique d'Hiroshima le
6 août 1945, se trouve au bord du fleuve, directement en face du dôme de
Genbaku, un mémorial dédié à Suzuki Miekichi. Achevé en 1964, il est dû à l'artiste
et sculpteur Entsuba Katsuzo. Le monument est installé non loin de la maison des
parents de Suzuki dans l'ancien quartier Sarugaku-chō set (l'actuel Ōtemachi,
Naka-ku).
Monument à la mémoire de
Miekichi Suzuki à Hiroshima
Il est régulièrement confondu par les touristes étrangers avec un monument en
rapport avec la bombe atomique.
Le monument se compose de deux parties : à gauche se trouve un buste de Suzuki sur un piédestal de granit en forme
de livre sur lequel se lit 鳥い赤 Oiseau rouge, en écriture japonaise traditionnelle de droite à gauche semblable au titre
du magazine disparu, et à droite un bloc de granit sur lequel sont assis deux enfants en bronze. Le texte, de la main de
Suzuki, se lit de haut en bas.
私は永久に夢を持つ
ただ年少時のごとく
ために悩むこと浅きのみ
三重吉
J'aurai toujours des rêves
tout comme un petit garçon
ainsi mes inquiétudes et mes craintes ne seront jamais trop profondes
Miekichi
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Yōko Ōta 大田 洋子
Aucune
disponible.
photographie
Écrivaine née le 18 novembre 1906 à Hiroshima et décédée subitement le 10
décembre 1963, elle est du courant de la littérature de la bombe atomique. Ses
parents divorcent lorsqu'elle a huit ans et elle vit dans sa famille de Fukuda. Jeune
fille, elle lit Takuboku Ishikawa et Shūsei Tokuda, ainsi que Goethe, Heine et Tolstoï.
En août 1945, Yōko Ōta survit à la bombe atomique d'Hiroshima. Craignant de
devenir une victime de la maladie des rayons, elle travaille fiévreusement pour
terminer Shikabane no machi - La Ville des cadavres, compte-rendu de son
expérience à Hiroshima à l'époque du bombardement.
Composé à l'automne 1945, le roman est censuré et publié trois ans plus tard avec
des passages supprimés. Il est suivi de Ningen ranru - Lambeaux humains, distingué
du prix de littérature féminine. La Ville des cadavres est publié pour la première fois
en 1948, et Hotaru - Lucioles en 1953. Han ningen - À moitié humain, publié en 1954
et couronné du prix de la paix, dépeint la lutte avec la maladie mentale d'un auteur
menacé par la maladie des rayonnements et ses craintes d'une guerre mondiale
imminente. Les effets de la bombe entraînent une détérioration de sa condition
physique et elle atteint les limites de son œuvre littéraire.
Elle change son style pour des narrations à la première personne d'états
mentaux. Ōta Yōko shū, en 4 volumes, édité par Ineko Sata, est publié à titre
posthume en 1981. Elle décède subitement d'une crise cardiaque en 1963, tandis
qu'elle se baigne dans une source d'eau chaude à Inawashiro dans la préfecture de
Fukushima.
Aucune traduction française.
Keiji Nakazawa - 中沢 啓治
Né le 14 mars 1939 et mort le 19 décembre 2012 à Hiroshima, il est un auteur de
bande dessinée japonais. Il est principalement connu pour Gen d'Hiroshima, œuvre
publiée de 1973 à 1985 évoquant le bombardement d'Hiroshima de 1945 et ses
conséquences sur le long terme.
Quatrième d'une famille de six enfants, il perd son père, sa sœur et son frère cadet,
lors du bombardement atomique du 6 août 1945. À l'âge de 22 ans, il monte à
Tokyo où il débute une carrière de dessinateur professionnel. Ce n'est qu'en 1968
qu'il exprime pour la première fois ses souvenirs de la tragédie d'Hiroshima avec
Kuroi ame ni utarete - Sous la pluie noire dont il sortira une nouvelle version deux
ans plus tard sous le titre de Aru hi totsuzen - Soudain un jour.
Néanmoins, ce n'est que l'année suivante qu'il nous livre sa propre expérience
avant, pendant et après la Bombe, avec Hadashi no Gen - Gen aux pieds nus, une
longue série quasi-autobiographique. Traduit dans plusieurs langues dont l'anglais,
l'allemand, l'indonésien et adapté notamment au théâtre ou en film d'animation,
Gen d'Hiroshima est l'une des œuvres fondatrices du manga.
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Gen d'Hiroshima; traduit du japonais par Vincent Zouzoulkovski
Gen d'Hiroshima (はだしのゲン, littéralement Gen le va-nu-pieds) est un manga
publié entre 1973 et 1985 dans plusieurs périodiques japonais. L'histoire retrace le
parcours de la famille Nakaoka à Hiroshima, quelques jours avant, puis après le
bombardement atomique du 6 août 1945.
L'histoire est basée sur la propre expérience de l'auteur, survivant du
bombardement où il perdit son père, sa sœur et son frère cadet. Nakazawa couvre
plusieurs années après Hiroshima afin de montrer les conséquences sur le long terme
comme les maladies mortelles dues aux rayonnements radioactifs. Il insiste
également sur les traumatismes de la société japonaise : rejet social des victimes de
la bombe qui symbolise la défaite pour les japonais, famines et pauvreté entrainant
marché noir, criminalité organisée des yakuzas et orphelins délinquants. Il critique
vivement l'impérialisme et l'aveuglement des militaires, des entreprises et de
l'empereur qui ont conduit à la guerre. Il s'attaque également à l'occupation
américaine : étudiant comme des cobayes les victimes de la bombe, censurant les
informations au sujet des conséquences de l'explosion.
Mais Gen d'Hiroshima traite surtout du courage et de la nécessité de se reconstruire
et de grandir après un drame. Nakazawa utilise la métaphore du blé tout au long
de l'ouvrage : « Soyez comme ce blé, fort, même si vous vous faites piétiner…».
Éditeur : Vertige graphic, 2004-2007. 10 volumes. Total de : 2 700 p
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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MIYAJIMA
Le grand torii du sanctuaire d'Itsukushima à marée haute.
Un daim au temps des cerisiers.
Le temple de Senjokaku
Miyajima 宮島町, Miyajima-chō, littéralement Bourg de l'île sanctuaire, était un bourg situé sur l'île
d'Itsukushima (aussi nommée Miyajima), dans la mer intérieure de Seto (Setonaikai), préfecture
d'Hiroshima, région de Chūgoku, dans l'ouest du Japon. Il a été incorporé dans la ville de Hatsukaichi en 2005. Le
bourg de Miyajima est peuplé de 2018 habitants (2003). L'accès se fait par ferry ; le terminal de Miyajimaguchi est
directement desservi depuis le centre d'Hiroshima par une ligne de tramway et la ligne JR Sanyo. Des liaisons
directes par ferry se font également depuis le port d'Hiroshima.
L'île d'Itsukushima est considérée, dans la religion shintoïste, comme une île sacrée. Il n'y a ainsi ni maternité ni
cimetière sur l'île, car ce statut interdit que l'on y naisse ou que l'on y meure. De la même façon, il est interdit d'y
abattre des arbres. L'île est donc couverte d'une forêt relativement luxuriante. De nombreux temples et sanctuaires
sont construits sur l'île.
Le principal d'entre eux est le sanctuaire d'Itsukushima 厳島神社, avec son célèbre torii flottant 大鳥居. Il est l'une
des « trois vues les plus célèbres du Japon » (avec Amanohashidate et Matsushima). Le sanctuaire d'Itsukushima
construit en 593 est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996. Le temple de Senjokaku 千
畳閣 comprend une pagode de cinq étages construite en 1407. Le Daigan-ji, dédié au dieu de la musique, date de
1201.
Aucun auteur n’étant né sur cette île sacrée, le lecteur doit se référer aux auteurs nés à Hiroshima ou dans la
préfecture d’Hiroshima.
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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KYOTO
Haruki Murakami
Si on devait nommer l'auteur le plus connu du moment au Japon, ce serait
probablement Haruki Murakami.
Né le 12 janvier 1949, à Kyoto, fils d'un enseignant de littérature japonaise en
collège, il opte pour les arts théâtraux et souhaite devenir scénariste de cinéma,
sans rien avoir encore à raconter. Après ses études à l'Université de Waseda, il est
responsable pendant huit ans d'un bar de jazz, le Peter Cat, dans le quartier de
Kokubunji à Tōkyō. Haruki Murakami est du reste un passionné des chats, ses seuls
véritables amis tout au long d'une enfance solitaire, ceci expliquant la présence
invariable de cet animal dans sa littérature.
Cette expérience le nourrit un peu à son insu et lui permet d'écrire son premier
roman Écoute le chant du vent, publié au Japon en 1979, pour lequel il reçoit le
prix Gunzō. Une fois sa renommée établie après plusieurs romans à succès, il part
vivre à l'étranger : tout d'abord au sud de l'Europe (Italie et Grèce), puis aux ÉtatsUnis. Il enseigne la littérature japonaise à l'université de Princeton (où Scott
Fitzgerald fut étudiant).
Sa signature
Il revient vivre au Japon en 1995, marqué par le tremblement de terre de Kōbe et
l'attentat au gaz sarin de la secte Aum dans le métro de Tokyo. Ces tragédies
inspirent le recueil de nouvelles Après le tremblement de terre. On peut dire sans
exagération que tous les Japonais le connaissent, et son œuvre phare La forêt
norvégienne a d'ailleurs été adaptée au cinéma en 2010 par le réalisateur francovietnamien Tran Anh Hung. Kafka sur le rivage, ou encore l'excellemment traduit
par Patrick de Vos La course au mouton sauvage, sont publiés en français. Sa
dernière œuvre, 1Q84, connaît un succès extraordinaire qui ne montre aucun signe
de déclin. L'univers de Murakami, qui dépeint l'individu face au monde de manière
onirique en conservant une frontière subtile avec la réalité, est particulièrement
apprécié des 20-40 ans, et chaque année on lui espère le prix Nobel.
1Q84; traduit du japonais par Hélène Morita Yôko Miyamoto
D'interrogation en rebondissement,
de flash-back en hésitation morale,
d'épisode sexuel en scène de
violence, les aventures et les amours
d'Aomamé et de Tengo vécues
d'octobre à décembre 1984. A moins
qu'il ne s'agisse de l'année 1Q84 dans
un Japon parallèle ? Ou bien les
deux à la fois?
Éditeur : 10-18, 2012-2013.
3 Volumes. 1 660 p.
ISBN : 9782264059260
Bibliothèque et archives nationales
du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
« Une prose légère comme une ombrelle, des musiques évanescentes, des secrets cachés derrière d'autres secrets,
l'auteur de La Ballade de l'impossible est un fabuleux illusionniste, un braconnier de l'invisible dont l'oeuvre ne
cesse de distiller un sentiment fugace, obsédant, que les Japonais décrivent en trois mots - mono no aware, la
poignante mélancolie des choses. Et, quand on s'aventure dans un roman de Murakami, il faut aussi accepter de
perdre nos repères. Sa recette ? Traverser les miroirs, pour mieux nous égarer. Décrire la réalité comme si elle était
un rêve et nous raconter des rêves que l'on croit vrais. » André Clavel, L'Express, publié le 25/08/2011
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Underground; traduit du japonais par Dominique Letellier
20 mars 1995. Des disciples de la secte Aum lâchent du gaz sarin dans le métro de
Tokyo. Qu'est-ce qui fait qu'une telle folie survient dans le quotidien le plus banal?
Comment est-il possible d'être endoctriné au point de commettre un tel crime?
Regroupant les témoignages des blessés mais aussi ceux des disciples de la secte,
l'auteur cherche à comprendre ce qui les sépare.
Éditeur : Belfond, 1997-1998. 583 p.
ISBN : 9782714454164
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Kafka sur le rivage; traduit du japonais par Corinne Atlan
Kafka Tamura, quinze ans, s'enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper
à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui.
De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui
aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir
le miroir l'une de l'autre tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un
murmure enchanteur.
Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons
tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel. Conte initiatique
du XXIe siècle, Kafka sur le rivage nous plonge dans une odyssée moderne
et onirique au coeur du Japon contemporain.
Éditeur : 10-18, 2002. 637 p.
ISBN : 9782264044730
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
La ballade de l’impossible; traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend la mélodie d'une chanson des
Beatles, qui ressuscite en lui, brusquement, le souvenir de l'amour qu'il a vécu il y
a dix-huit ans. Un roman d'apprentissage aux résonances autobiographiques.
Adaptation au cinéma par Tran Anh Hung, réalisateur franco-vietnamien, sous le
titre de La forêt norvégienne. 2011
Éditeur : 10-18, 1987. 445 p.
ISBN : 9782264056009
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
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Autoportrait auteur en coureur fond; traduit du japonais par Hélène Morita
Le 1er avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman.
Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du
poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline et de la pratique intensive de la
course à pied. Ténacité, capacité de concentration et talent : telles sont les qualités
requises d'un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa
persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain.
Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature.
On se met à l'épreuve de la douleur, on surmonte la souffrance. Corps et esprit sont
intrinsèquement liés.
Éditeur : 10-18, 2007. 220 p.
ISBN : 9782264052001
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Saules aveugles, femme endormie – nouvelles; traduit du japonais par Hélène Morita
Une visite à l'hôpital remémore un récit triste au visiteur. Un homme se présente à
un concours de pâtisserie sans connaître la composition du jury. Une femme épouse
un homme de glace après s'être assuré qu'il ne fondrait pas à la première dispute.
Mizuki Ando oublie régulièrement son nom, un singe a volé son badge. Des histoires
où surgit l'étrange qui transfigure la banalité de l'existence.
Éditeur : 10-18, 1995. 503 p.
ISBN : 9782264052001
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Sommeil; traduit du japonais par Corinne Atlan et Kat Menschik
Une des nouvelles les plus énigmatiques de Haruki Murakami, superbement
illustrée aux couleurs de nuit par Kat Menschik. Dans un style pur et cristallin, une
plongée obsédante dans les dix-sept nuits sans sommeil d'une femme, pour
pénétrer tout le mystère et la magie de l'univers du maître.
Éditeur : 10-18, 2011. 92 p.
ISBN : 9782264055873
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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La fin des temps; traduit du japonais par Corinne Atlan
Un roman où se mêlent deux intrigues. Le narrateur navigue tout d'abord dans un
monde de science-fiction où règne un suspense rocambolesque, puis dans un
univers imaginaire insidieusement matérialisé. Les deux mondes finissent par
s'emboîter.
Éditeur : Points, 1985. 540 p.
ISBN : 9782757831021
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La course au mouton sauvage; traduit du japonais par Patrick de Vos
La dérive aventureuse du narrateur, à partir d'un cliché photographique
apparemment banal sur lequel figure, en lointain détail, un mouton d'une espèce
inédite.
Éditeur : Seuil, 2003. 377 p.
ISBN : 9782020562287
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Danse, danse, danse; traduit par Patrick de Vos
Suite de La course au mouton sauvage. Le narrateur retourne à Sapporo à la
recherche de Kiki, la call-girl de luxe aux merveilleuses oreilles dont il a entendu en
rêve l'appel au secours. L'un des leitmotiv du roman est un film de série B, amour
sans espoir, dans lequel tourne Kiki et que le narrateur visionne de façon
obsessionnelle.
Éditeur : Seuil, 2004560 p..
ISBN : 9782020664080
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Après le tremblement de terre; traduit du japonais par Corinne Atlan
Dans ce recueil de nouvelles, le tremblement de terre de Kobe tient lieu à la fois de
métaphore de l'époque actuelle, avec son avant-goût de fin du monde, et de
symbole d'une faille intérieure présente en tout être : chaque existence ne se
déroule-t-elle pas au bord d'un gouffre, celui de la mort ? L'étrange, le morbide, le
burlesque, font irruption de manière imprévue dans la vie des personnages. Les
personnages, englués dans des vies qui leur échappent, vivent comme en rêve,
absents à eux-mêmes, et découvrent brutalement, grâce au tremblement de terre
qui sert de catalyseur à leurs angoisses, la nécessité de vivre pleinement, dans
l'instant, sans attendre. Rêve et réalité, conscient et inconscient, passé et présent se
confondent dans ces portraits d'êtres fragiles, aux blessures secrètes mais toujours
prêtes à se rouvrir. Ces personnages attachants, pétris à la fois de banalité et de
mystère, sont parfois inquiétants comme la vie même, toujours frémissante d'on ne
sait quels séismes qui peuvent nous ravager intérieurement.
Éditeur : 10-18, 2011. 157 p.
ISBN : 9782264056184
Bibliothèque et archives nationales du Québec
L’éléphant s’évapore – nouvelles; traduit du japonais par Corinne Atlan et Véronique Brindeau
Un recueil de dix-sept nouvelles qui donnent accès aux différents registres de
l'imaginaire de Murakami. La tendresse de l'écoute bouleverse l'anonymat de
relations urbaines, l'étrangeté de l'expérience subvertit la banalité du réel. L'auteur
nous livre subrepticement les clefs de son prodigieux appétit de fiction. Les
kangourous du zoo ou l'éléphant qui s'évapore sont autant de métaphores du
semblable ou du double hypothétique du narrateur.
Farouchement zen et cruellement fantastique, Murakami entraîne son lecteur, en
virtuose, dans une danse d'amour et de mort; comme « une rencontre avec la fille
cent pour cent parfaite par un beau matin d'avril ». (1979-1996)
Éditeur : 10-18, 2009, 417 p.
ISBN : 9782264047724
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Les Amants du Spoutnik; traduit du japonais par Corinne Atlan
K. est instituteur. Dès leur première rencontre, il va aimer, désirer Sumire. Sans
espoir de retour. Pour elle ne compte que la littérature. Mais, un jour, une tornade
amoureuse emporte la jeune fille quand son chemin croise celui de Miu. Cette
femme plus âgée qu'elle, mariée, d'une beauté sophistiquée, va l'engager comme
secrétaire particulière. Séduite jusqu'à l'obsession, Sumire accepte de
l'accompagner en Europe. Une lettre parvient à K., l'amoureux solitaire, puis, une
nuit, un coup de fil le réveille : c'est Miu qui lui demande de la rejoindre en Grèce
le plus vite possible. Sumire a disparu... Une histoire troublante d'amours blessées
où des êtres vulnérables, en quête d'absolu, se croisent, se frôlent, et cherchent en
vain à s'atteindre. Un roman sensuel, étrange et obsédant, où se dessinent
d'insaisissables vérités.
Éditeur : 10-18, 1999. 270 p.
ISBN : 9782264039323
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Le passage de la nuit; traduit du japonais par Hélène Morita et Théodore Morita
Dans un bar, Mari est plongée dans un livre. Elle boit du thé, fume cigarette sur
cigarette. Surgit alors un musicien qui la reconnaît. Au même moment, dans une
chambre, Eri, la sœur de Mari, dort à poings fermés, sans savoir que quelqu'un
l'observe. Autour des deux sœurs vont défiler des personnages insolites : une
prostituée blessée, une gérante d'hôtel vengeresse, un informaticien désabusé, une
femme de chambre en fuite. Des événements bizarres vont survenir : une télévision
qui se met brusquement en marche, un miroir qui garde les reflets.
A mesure que l'intrigue progresse, le mystère se fait plus dense, suggérant l'existence
d'un ordre des choses puissant et caché. Pour une nuit, Haruki Murakami nous
entraîne dans un Tôkyô sombre, onirique, hypnotique. Un éblouissant roman
d'atmosphère à la poésie singulière, aux frontières de la réalité et du fantasme, où
chaque détail, rétrospectivement, fait sens.
Éditeur : 10-18, 2880. 229 p.
ISBN : 9782264046857
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Les Attaques de la boulangerie; traduit du japonais par Corinne Atlan et Hélène Morita
Japon, de nos jours. Un couple, l'un et l'autre ont faim. Comme il n'y a plus rien à
manger dans l'appartement, l'homme raconte à son épouse comment lui et des
amis ont braqué autrefois une boulangerie pour voler tous les petis pains. L'idée
séduit la femme sauf qu'il est tard, les boulangeries sont fermées, et les pains ne
sont pas cuits. Mais il y a un McDonald's sur leur chemin...
Éditeur : Belfond, 2012. 64 p.
ISBN : 9782714454140
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Les chroniques de l'oiseau à ressort; traduit du japonais par Corinne Atlan et Karine Chesneau
Un chat égaré, une inconnue jouant de ses charmes au téléphone, des événements
anodins suffisent à faire basculer la vie d'un jeune chômeur, Toru Okada, dans un
tourbillon d'aventures. L'espace limité de son quotidien devient le théâtre d'une
quête sans cesse renouvelée où rêves, réminiscences et réalités se confondent.
Aucune frontière, physique ou symbolique, ne résiste à l'effervescence des
questionnements qui s'enchaînent au rythme de rencontres déroutantes, chacune
porteuse d'un secret, d'une fragilité propre. Haruki Murakami tente de nous
donner à voir la part d'ombre des choses et des êtres. Replaçant la méditation
bouddhique dans la violence contemporaine du japon ou d'ailleurs, il se propose
d'explorer nos ténèbres intérieures. Sans se départir d'un humour où perce la
détresse, il emmène le lecteur dans un monde fantastique où, toujours plus fuyante,
la réalité n'en devient que plus envoûtante.
Éditeur : Seuil, 2012. 831 p.
ISBN : 9782020686259
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Au sud de la frontière, à ouest du soleil; traduit du japonais par Corinne Atlan
À douze ans, Hajime a connu pour la première fois l'amour en compagnie de la
douce Shimamoto-San, sa petite voisine. Séparés par la vie, il n'a pourtant jamais
oublié. Avec elle, il découvre la musique, les sourires complices, les premiers frissons
sensuels... Et puis celle-ci déménage, laissant à son ami le goût amer de l'abandon.
Aujourd'hui, à l'aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire
et s'est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît.
Lorsque, trente ans plus tard, Shimamoto-San réapparaît, Hajime, rongé par le
désir et la nostalgie, est envoûté par cette femme énigmatique, reflet de ses rêves
perdus. Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimamoto-San?
Éditeur : 10-18, 2011. 258 p.
ISBN : 9782264036292
Bibliothèque et archives nationale du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Ken Hirano - 平野 謙
Aucune photographie
disponible.
Né le 30 octobre 1907 à Kyoto et mort le 3 avril 1978, Ken Hirano est
un écrivain et critique littéraire japonais. Il fréquente l'école avec le futur écrivain
Shūgo Honda. Il étudie la littérature à l'université de Tokyo et se joint à cette
période au mouvement de la littérature prolétarienne. Sur la recommandation de
Honda, il est membre de l'Institut de recherche prolétarienne et après l'obtention
de son diplôme, est corédacteur en chef de la revue Puroretaria bunka (« Culture
prolétarienne »). L'assassinat en 1933 d'un membre du Comité central du Parti
communiste japonais comme prétendu informateur de la police choque Hirano et
l'amène à prendre ses distances du parti et du mouvement de la littérature
prolétarienne. qui lui est associé.
À la fin des années 1930, Hirano, Shūgo Honda et Shizuo Yamamuro fondent la
revue Hihyō. Après le déclenchement de la guerre avec les États-Unis en 1941, il
devient un membre des services secrets japonais, pour lesquels il travaille jusqu'en
1943 et membre de la société de littérature patriotique Bungaku Hōkokukai.
Après la guerre, il cofonde le magazine Kindai bungaku ainsi que le Comité central
de la Société de littérature du nouveau Japon.
De 1958 jusqu'à sa mort, il est professeur de littérature à l'université Meiji. En 1969,
il est lauréat du prix Mainichi de la culture. Il est considéré comme le découvreur
d'écrivains comme Kenzaburō Ōe et Yumiko Kurahashi. Il remporte le prix Noma
de littérature en 1975.
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
[Date]
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Kesako Matsui - 松井 今朝子
Née à Kyôto en 1953, est une romancière japonaise. Elle a suivi les cours de
l'Université Waseda, à Tôkyô, en se spécialisant dans les études théâtrales et est
devenue une spécialiste du kabuki, la forme dramatique du théâtre japonais
traditionnel.
Elle a commencé en 1997 une carrière de romancière et l’un de ses premiers textes,
paru en 1998, lui a valu le prix du Roman Historique.
Son roman le plus connu et le plus traduit est Les Mystères de Yoshiwara (吉原手
引草, Yoshiwara tebiki gusa?), publié en 2007 au Japon. L'action se déroule dans
Yoshiwara, le quartier des courtisanes de Tokyo : des monologues successifs de
témoins révèlent peu à peu le mystère qui entoure la vie et la disparition de la
belle et étrange courtisane Katsuragi. Le roman constitue aussi une reconstitution
historique méticuleuse de l'institution des quartiers de plaisir dans l'ancien Japon.
Les Mystères de Yoshiwara (1953) a reçu le Prix Naoki récompensant les œuvres de
littérature populaire. Le roman, traduit du japonais par Didier Chiche et Shimizu
Yukiko, a été publié en français aux éditions Philippe Picquier en 2011.
Les mystères de Yoshiwara; traduit du japonais par Didier Chiche et Shimizu Yukiko
Pourquoi Katsugari, une geisha du plus haut rang et la plus prisée du quartier
réservé de Yoshiwara, a-t-elle disparu ? Au fil de l'enquête, les témoignages des
gardes, marchands, patrons, courtisanes, amuseurs publics ou bateliers révèlent la
vérité du plus grand quartier des plaisirs de la ville d'Edo, ses règles complexes et
raffinées, et ses secrets bien gardés. Katsugari était belle, cultivée, elle venait de
trouver un protecteur qui la libérerait de sa dette et de son métier. Il apparaîtra
que sa disparition est liée à une affaire de meurtre et de vengeance, et que tout le
monde a coopéré pour qu'elle puisse s'enfuir. Mais qui est ce jeune homme qui
mène l'enquête et cache son identité ?
Éditeur : P. Picquier, 2011. 297 p.
ISBN : 9782809702965
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Misa Yamamura
Née le 25 août 1931 à Kyoto et décédée le 5 septembre 1996, Misa Yamamura est
une romancière et femme de lettres japonaise, spécialisée dans le roman policier.
Enseignante pendant 39 ans à Kyoto, elle se spécialise dans la littérature policière.
Elle a publié une centaine de romans dont beaucoup ont pour cadre Kyôtô. Elle a
reçu de nombreux prix au cours de sa carrière. Elle décède subitement d'une crise
cardiaque en septembre 1996. Deux de ses nombreux romans ont été traduits en
français.
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Des cercueils trop fleuris; traduit du japonais par Jean-Christian Bouvier
Le crime fleurit à Kyoto dans les écoles d'ikebana. Quand l'art floral traditionnel
japonais cesse d'être un mystère, meurtres, vengeances et fraudes fiscales se
succèdent dans les temples et les pavillons de thé.
Éditeur : P. Picquier, 1999. 250 p.
ISBN : 9782877303774
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La Ronde noire; traduit du japonais par Jean-Christian Bouvier, finaliste prix Edogawa Ranpo
Un premier meurtre en chambre close, puis deux autres crimes tout aussi parfaits
conduiront, à son coeur défendant, la belle Chisako dans les bars de Tôkyô et dans
une lointaine circonscription de province. Une subtile intrigue policière à l'anglaise
par une redoutable et prolifique romancière japonaise contemporaine.
Éditeur : P. Picquier, 1999. 224 p.
ISBN : 9782877303774
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Takako Takahashi - 高橋 たか子
Née Takako Okamoto à Kyoto le 2 mars 1932, décédée le 12 juillet 20131, Takahashi
est fille unique de parents aisés. En 1954, elle obtient son diplôme de 1er cycle de
français de l'université de Kyoto, avec une thèse sur Charles Baudelaire. Elle épouse
un camarade étudiant, Kazumi Takahashi, devenu plus tard l'écrivain bien connu.
Par une série de petits boulots, Elle le soutient financièrement dans les deux
premières années de leur mariage, puis retourne à l'université de Kyoto en 1956
afin d'obtenir un diplôme de maîtrise en littérature française pour une thèse sur
François Mauriac (1958).
De 1958 à 1965, Takahashi et son époux demeurent à Osaka où elle commence un
premier roman, en 1961, Paysage en ruine. Elle publie une traduction du Thérèse
Desqueyroux de Mauriac. En 1965, ils s'installent à Kamakura, préfecture de
Kanagawa, lorsque son mari obtient un poste d'enseignant à université Meiji. En
1967, quand il devient professeur à l'Université de Kyoto, elle reste à Kamakura.
Quand son mari tombe malade en 1969, il retourne à Kamakura où elle prend soin
de lui.
Après la mort prématurée de son mari en 1971, Takahashi commence à écrire des
histoires et des romans, ainsi qu'un mémoire sur son mari et des traductions de la
littérature française. Dans les années 1970, elle est prolifique et connaît le succès en
tant qu'auteur, publie quatre romans et huit recueils de nouvelles. En 1980,
Takahashi s'installe en France, où, en 1985, elle se fait nonne. Après son retour au
Japon, elle entre dans un couvent carmélite mais le quitte après un an et retourne
à Kyoto pour prendre soin de sa mère et poursuit son abondante production.
Takahashi remporte le prix Yomiuri en 1985 pour Ikari no ko Enfant de la colère.
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
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Risa Wataya - 綿矢 りさ
Née le 1er février 1984 à Kyoto. À 17 ans, pendant ses vacances scolaires, elle écrit
son premier roman, Install - インストール, qui lui vaudra le prix Bungei 2001. Elle
en sera à l'époque la plus jeune récipiendaire, battue depuis par Minami Natsu, 15
ans. Son deuxième roman, Appel du pied - 蹴りたい背中, écrit pendant sa
deuxième année de fac à la prestigieuse Université Waseda, lui a valu d'être
récompensée, en même temps qu'une autre très jeune auteure, Hitomi Kanehara,
du plus célèbre prix littéraire japonais, le prix Akutagawa, le Goncourt japonais, en
2003.
À dix-neuf ans, Risa Wataya est le plus jeune auteur à avoir reçu ce prix. Les
romans de Wataya ont été traduits en allemande, italien, français, thaïlandais et
koréen.
La vocation d’écrivain de Wataya Risa date des vacances d’été de sa 2e année de
lycée. « Tous les autres travaillaient comme des fous pour préparer leurs examens
d’entrée à l’université. Moi, je voulais juste oublier mes études. Écrire a été une sorte
d’échappatoire. »
Sa référence principale est celle de Dazai Osamu. « Je trouve intéressante sa façon
d’aller tout de suite au cœur du sujet. ». Elle juge sans complaisance son écriture. «
Je n’arrive jamais à trouver les adjectifs que je veux. Pour compenser, j’empile les
détails. La première phrase de Coup de pied m’a pris six mois à écrire. »
Install; traduit du japonais par Patrick Honnoré
"J'ai bazardé tout ce que j'avais dans ma chambre, je ne vais plus à l'école... Je
voulais savoir ce qui me resterait quand j'aurais tout vidé, eh bien, il ne me reste
rien. Et finalement, je vois que c'est cet ordinateur que j'avais foutu à la poubelle
qui commence une nouvelle vie avant moi, sacré veinard..."
L'étrange début dans la vie d'Asako, lycéenne de terminale qui a déserté la guerre
des examens, et de Kazuyoshi, un petit génie de l'informatique de dix ans, qui se
lancent tous les deux dans la gestion d'un site de conversations pornographiques
sur Internet. Sûr que plus on en apprend sur l’érotisme, plus on s’aperçoit que c’est
d’une variété sans bornes. C'est en se familiarisant avec les ténèbres que l'homme
vainc sa peur et son incompréhension. Le monde en devient plus petit et plus
mince. Pour éviter de se le prendre dans la gueule en devenant adulte, autant
plonger de soi-même dans l'univers du sexe avant l'âge. Après, au moins on n'aura
plus peur. Après avoir fait le tour des dangers et des mensonges du monde virtuel,
Asako et Kazuyoshi retourneront à la solitude fondamentale de l'enfance face aux
adultes et à l'avenir.
Ecrit à dix-sept ans pendant ses vacances d'été, le premier roman de Wataya Risa :
un subtil composé d'innocence et de perversité, d'allégresse et de désespérance.
Éditeur : P. Picquier, 2006. 108 p.
ISBN : 9782877308427
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
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Appel du pied; traduit du japonais par Patrick Honnoré
A dix-neuf ans, Wataya Risa est la plus jeune lauréate jamais couronnée du prix
Akutagawa, le Goncourt japonais. Et l'histoire qui a conquis le jury et le public
japonais n'est sans doute pas très éloignée de sa propre expérience de lycéenne, il
n'y a pas si longtemps.
Ce journal intime d'une jeune fille qui n'arrive pas à s'intégrer dans sa classe est au
plus près des sensations, de la contradiction des sentiments qui affleurent sous la
surface unie des apparences. De ces moments où l'on cherche un sol ferme sous ses
pieds, pour s'aventurer à la découverte de la vie. Et lorsqu'on se sent attirée par un
garçon qui vit confiné dans sa passion pour un mannequin vedette, on aimerait
bien le réveiller de son rêve pour qu'il fasse ses premiers pas avec vous, sur ce chemin
incertain.
Une chronique sensible, et pleine d'humour, de cet âge oscillant entre la nostalgie
d'une enfance innocente et la naissance, presque malgré soi, de ce qui pourrait bien
s'appeler l'amour.
Éditeur : P. Picquier, 2005. 163 p.
ISBN : 9782809700169
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Trembler te va si bien, traduit du japonais par Patrick Honnoré
"Etô Yoshika, vingt-six ans. Nationalité japonaise, groupe sanguin B, employée à K.K.
Maruei, facilement acnéique. Copain zéro, économies zéro. Loyer mensuel : 75 000
yens. Ce que je déteste : les glandeurs. Ce que j’aime : le ragoût de boeuf. Ma passion
du moment : chercher sur Wikipédia les espèces animales éteintes."
Yoshika a la tête dans les étoiles et deux amoureux. C’est une jeune ingénue qui
cherche sa place dans l’univers et se demande parfois si elle n’est pas elle-même une
espèce en voie d’extinction. Elle raconte avec une telle drôlerie ses incertitudes
amoureuses que ça crépite à chaque ligne comme une étoile lointaine, ou comme
un tube au néon sur le point d’imploser. Un roman faussement léger, férocement
lucide et d’un humour réjouissant.
Éditeur : P. Picquier, 2013. 143 p.
ISBN : 9782809700169
Seishi Yamaguchi 山口 誓子
Né le 3 novembre 1901 à Kyoto, décédé le 26 mars 1994, nom véritable Yamaguchi
Chikahiko (山口 新比古), est un poète haiku des époques Taishō et Shōwa du
Japon.
Seishi Yamaguchi est le fils ainé de Yamaguchi Shinsuke 山口 新助 et de sa femme
Mineko 岑子. Depuis sa plus tendre enfance cependant, il est élevé par son grand
père maternel, Wakita Kaichi 胁田嘉一, et vit en alternance à Kyoto, Tokyo, à
Sakhaline, qui fait alors partie de la zone d'occupation japonaise, et de nouveau
à Kyoto. Après avoir fréquenté l'école secondaire à Kyoto, il est inscrit à la troisième
école. C'est en participant à la société locale de haiku qu'il commence à écrire
sérieusement des poèmes de ce genre.
En 1922, il s'inscrit à la faculté de droit de l'Université impériale de Tokyo où il prend
part à la communauté haïku et reçoit des leçons de Kyoshi Takahama lui-même.
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En 1926, il termine ses études et travaille pour le keiretsu Sumitomo à Osaka. Deux
ans plus tard, il épouse Asai Umeko 浅井梅子, mieux connue sous le pseudonyme
Hatsujo Yamaguchi.
Chez Sumitomo, Seishi Yamaguchi est principalement chargé des responsabilités
du personnel mais avec une maladie pulmonaire qui le tourmente depuis ses
années d'étudiant, il est en congé à partir de 1940 et enfin en 1942 définitivement
libéré de son travail car même après des séjours en station thermale son état ne
s'améliore pas. Il se consacre ensuite à la littérature. Au début de l'ère Shōwa, il est
actif auprès de la revue de haïku Hototogisu publiée par son ancien professeur
Kyoshi Takahama, et avec Seiho Awano, Shūōshi Mizuhara et Sujū Takano, fait
partie de ceux qu'on appelle les « Quatre S ».
Il utilise souvent des thèmes modernes et préconise, ainsi que Kyoshi, l'esquisse
objective comme moyen de représentation. Il est un des personnages clés de ce qui
est connu sous le nom de « mouvement haïku shinkō », tout en s'éloignant
davantage des haiku tranchant sans mot de saison. En 1935, il participe en tant
que corédacteur à la revue de haiku Ashibi et représente avec Shūōshi Mizuhara
et quelques autres, une forme solide du haïku avec des mots de saison.
En 1948 il fonde la revue Tenrō (天狼, « Sirius », littéralement « Loup du ciel ») qu'il
dirige lui-même et rassemble autour de sa personne de nombreux amateurs de
haïku et des étudiants avec lesquels il apporte une contribution significative à la
renaissance du haïku après la guerre.
En 1976, il est décoré de l'Ordre du Trésor sacré troisième classe. En 1987, il est lauréat
du prix de l'Académie japonaise des arts et l'année suivante du prix Asahi. En 1992,
il est publiquement reconnu pour ses grandes réalisations culturelles.
En tant qu'auteur de haïku, Seishi écrit de nombreux ouvrages importants. Sa
vaste bibliothèque d'environ 20 000 volumes est au fondement du département
d'études japonaises de l'Université de Kōbe qui lui décerne son premier doctorat
honoris causa le 16 juin 1988.
The essence of modern Haiku; 300 poems; translated by Takashi Kodaira and Alfred H. Marks; with a
foreword by Sono Uchida; calligraphy by Seishi Yamaguchi
By Michael Sierchio on July 7, 2000
Along with Shiki and Santoka, Yamaguchi is a great haiku poet of the 20th
century, and certainly the greatest living practitioner of this form which lasts for no
more than the length of a single breath.
Universally recognized in his country, his haiku appear both in the ephemeral
medium of morning newspapers and in inscriptions on black stones scattered
throughout the islands of Japan. With many volumes in print, this is the definitive
English language collection, carefully translated by Kodaira and Marks -themselves accomplished poets.
Presented in Japanese and English, with the Japanese text in both Kanji/Kana and
Romanji, and with the poet's notes for each haiku intact, there is no better
introduction to modern haiku for English language readers.
Yamaguchi's haiku are modern in that they incorporate a great number of
references to human affairs, sometimes omitting 'kigo' or season words, but are
always rooted in the season and in nature -- even if that nature is influenced by
human habitation:
Mysterious ground the ground I watch in the night
of a night ballgame
Éditeur : Atlanta, Georgia, Mangajin, 1993. 330 p.
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Disponible sur : http://www.amazon.fr/
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Tekkan Yosano - 与謝野 鉄幹
De son vrai nom Hiroshi Yosano, né le 26 février 1873 à Kyoto et décédé à l'âge de
62 ans le 26 mars 1935 à Tokyo, est un écrivain et poète japonais. Sa femme est la
poétesse Akiko Yosano1 et son petit-fils est l'homme politique Kaoru Yosano.
Yosano est le fils d'un prêtre bouddhiste. Après l'obtention de son diplômé de
l'université Keiō, il enseigne le japonais pendant quatre ans à l'école pour filles de
Tokuyama (aujourd'hui Shūnan dans la préfecture de Yamaguchi). Il est forcé de
démissionner après de supposées irrégularités avec une de ses élèves. À l'âge de 20
ans, il s'installe à Tokyo et devient écrivain de journaux. Le 11 mai 1894, il publie un
article osé encourageant une réforme de la poésie japonaise, ou waka, afin de lui
donner plus d'originalité et de la rendre plus populaire.
En 1900, Yosano fonde la revue littéraire Myōjō (« Étoile brillante ») et se crée très
vite un cercle de poètes fameux tels que Hakushū Kitahara, Isamu Yoshii et
Takuboku Ishikawa. Le magazine devient immédiatement très populaire auprès
des jeunes poètes qui partagent l'enthousiasme de Yosano pour le renouveau du
waka par l'intermédiaire de la poésie tanka. L'une des premières contributrices de
la revue est une jeune femme nommée Hō Shō, mieux connu sous le pseudonyme
de (après son mariage avec Yosano) Akiko Yosano.
Parmi les œuvres de Yosano, Bokoku no on (« Devoir de la patrie », 1894) est,
malgré son titre nationaliste, un recueil de critiques littéraires et Tōzai namboku
(« Est-ouest, nord-sud », 1896), est une anthologie de ses poèmes tanka.
Avec sa femme, Akiko Yosano.
Yosano est également l'un des cinq auteurs de l'essai 5 paires de chaussures.
Aucun titre disponible en français ou en anglais disponible.
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IGA-UENO
Bashō Matsuo - 松尾 芭蕉
Statue de Basho
Lieu de naissance présumé
Plus connu sous son seul prénom de plume Bashō, signifiant Le Bananier, est un poète japonais du XVIIe siècle,
début de la période Edo. De son vrai nom Kinsaku Matsuo (enfant), puis Munefusa Matsuo (adulte), il est né en
1644 à Iga-Ueno, à 2 heures de train de Kyoto, et mort le 28 novembre 1694 à Ōsaka. Il est considéré comme l'un
des quatre maîtres classiques du haïku japonais (Bashō, Buson, Issa, Shiki).
Auteur d'environ 2 000 haïkus, Bashō rompt avec les formes de comique vulgaire du haïkaï-renga du XVIe de
Sōkan en proposant un type de baroque qui fonde le genre au XVIIe en détournant ses conventions de base
pour en faire une poésie plus subtile qui crée l'émotion par ce que suggère le contraste ambigu ou spectaculaire
d'éléments naturels simples opposés ou juxtaposés.
Il est issu d'une famille de bushi. Il se lie d'amitié avec le fils de son seigneur, le jeune Yoshitada, mais la mort de
son ami le conduit à renoncer à une carrière classique de guerrier et à étudier les lettres.
À ce moment, Bashō prend l'habit des moines et part suivre l'enseignement de plusieurs maîtres, dont Kitamura
Kigin, à Kyōto. Sept ans plus tard, il part pour Edo où il publiera son premier recueil de poèmes dont le célèbre :
sur une branche morte
les corbeaux se sont perchés
soir d'automne
Plus tard, il crée sa propre école poétique. Il pratique le haïku avec un groupe de disciples dans son ermitage de
Fukagawa à partir de 1680. Le surnom de cet endroit est « l'Ermitage au bananier » (Bashō-an) car un bananier
lui avait été offert par l'un de ses disciples. Il le planta devant son ermitage – où il se trouve toujours – mais on
ne sait pas pourquoi il lui emprunta son nom de plume.
Le style nouveau qui caractérise son école est le style shōfu. Celui-ci peut se définir par quatre mots :
sabi : c'est la recherche de la simplicité et la conscience de l'altération que le temps inflige aux choses et aux
êtres.
shiori : il s'agit des suggestions qui émanent du poème sans qu'elles ne soient formellement exprimées.
hosomi : l'amour des choses humbles et la découverte de leur beauté.
karumi : l'humour qui allège du sérieux et de la gravité.
Pour Bashō, le haïku n'est pas dans la lettre mais dans le cœur. Il s'efforce d'exprimer la beauté contenue dans
les plus simples choses de la vie :
paix du vieil étang
une grenouille plonge
bruit de l'eau
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C'est une poésie de l'allusion et du non-dit qui fait appel à la sensibilité du lecteur. Par exemple, il évite de
décrire l'évidente beauté du mont Fuji :
brume et pluie
Fuji caché mais maintenant je vais
content
Bashō pratique également le journal de voyage qu'il entremêle de délicats poèmes. Le plus célèbre d'entre eux
est La Sente étroite du Bout-du-Monde (Oku no hosomichi) mais ils relèvent tous d'un genre impressionniste qui
voit le poète s'arrêter devant des paysages ou des scènes de la vie quotidienne et laisser venir le poème que cette
vision suscite en lui.
En passant devant les ruines du château ou périt le célèbre Minamoto no Yoshitsune alors qu'il était assiégé par
l'armée de son frère Yoritomo, le poète est frappé de voir qu'il ne reste rien de cette gigantesque bataille, de
tous ces glorieux combats et que la nature a repris ses droits :
herbes de l'été
des valeureux guerriers
la trace d'un songe
Nourris de culture chinoise et de philosophie zen, Bashô crée des contrastes saisissant qui, un peu à la manière
des koan de l'école bouddhique du Zen, nous invitent à dépasser la dualité des phénomènes et à nous libérer de
nos illusions :
Shizukasa ya iwa ni shimiiru semi no koe
Silence le chant des cigales pénètre les rocz 1
Bashō est le premier grand maître du haïku et sans aucun doute le plus célèbre au Japon où il reste littéralement
vénéré.
Il fut enterré à Ōtsu, préfecture de Shiga, auprès de Minamoto no Yoshinaka, conformément à ses derniers
souhaits2.
Traduction de Cheng Wing et Hervé Collet pour les éditions Moundarren. Haiku présenté et calligraphié par Yuuko Suzuki, Calligraphie
japonaise, éd. Fleurus, 2003, Page 63.
2 Minamoto no Yoshinaka (1154-1184) était un samouraï et un général de la fin de l'ère Heian au Japon. Il était membre du clan Minamoto, et
cousin du chef de clan Minamoto no Yoritomo contre lequel il entra en rébellion. Il préférait se faire appeler Kiso Yoshinaka, du nom des
montagnes où il a grandi. Né dans la province de Musashi, Minamoto no Yoshikata, le père de Yoshinaka est tué et son domaine saisi par
Minamoto no Yoshihira au cours d'une guerre interne au clan, alors qu'il n'est encore qu'un enfant. Yoshihira avait pensé tuer également
Yoshinaka, mais celui-ci parvient à s'enfuir et à se réfugier au sein du clan Nakahara de Kiso, dans la province de Shinano (l'actuelle préfecture
de Nagano) où il est ensuite élevé. Devenu adulte, Yoshinaka changera son nom de Minamoto en Kiso. Yoshinaka est enterré à Ōtsu, dans la
province d'Omi, et un temple, le Gichū-ji, fut plus tard bâti en son honneur, durant l'époque de Muromachi.
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Seigneur ermite : l'intégrale des haïkus; traduction, adaptation et édition établies par Makoto Kemmoku et
Dominique Chipot
L'intégrale des haïkus (975) de Basho est présentée ici pour la première fois dans
une édition bilingue.
Ce recueil vous propose la quasi intégralité de la production du maître en version
bilingue. Pratique pour ceux qui connaissent ou veulent s'initier à la graphie
japonaise.
Une avalanche de belles images, de phrases pensives ou humoristiques qui trouvent
toujours un écho dans notre vie!
Éditeur : La Table ronde, 2012 (1665). 474 p.
ISBN : 9782710369158
Bibliothèque et archives nationales du Québec
L'art du haïku : pour une philosophie de l'instant, Bashô, Issa, Shiki, préface de Pascale Senk, traduit du
japonais par Vincent Brochard
Renouer le lien primordial avec la nature, cultiver la modestie et la simplicité,
rechercher la spontanéité : L'Art du Haïku nous entraîne sur le chemin de cette
sagesse qui nous a laissé les textes les plus étonnants de la littérature japonaise et
nous démontre toute la modernité de son enseignement.
L'enquête de Pascale Senk nous fait découvrir comment la pratique du haïku
inspire aujourd'hui, à des adeptes venus de tous horizons, une nouvelle approche
de la vie. En introduction aux haïkus les plus emblématiques, la présentation de
Vincent Brochard n'apporte pas seulement un éclairage historique et littéraire, elle
est aussi une véritable initiation à la visée spirituelle qui est au coeur de cet usage
de l'écriture.
A la fois essai, guide pratique et anthologie, L'Art du Haïku montre la voie d'un
authentique art de vivre.
Éditeur : Belfond, 2009. 235 p.
ISBN : 9782714444400
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Le Haïkaï de Bashô et de son école, nouvelle édition; traduit du japonais par René Sieffert
Il était grand temps d’offrir à un large public une édition des premiers haïkaï
modernes, ceux de Matsuo Manefusa, dit « Bashô », moine japonais, et de son
école, puisque cette forme d’écriture était par nature collective.
Bashô insère souvent ses haïkaï dans des récits en prose, essentiellement des
journaux et des récits de voyage. Ce recueil s’attache à réinscrire les passages
publiés dans leur contexte.
Tout est à redécouvrir ou à découvrir, surtout l’auteur et l’inventeur génial qu’est
le poète Bashô, imité par d’innombrables disciples qui jamais ne l’égalèrent.
Éditeur : Textuel, 2005. 192 p.
ISBN : 9782845971400
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Friches; traduit du japonais et commentaires par René Sieffert
Extrait de texte :
Plus que l’alouette
haut dans le ciel me repose
au sommet du col
Éditeur : Verdier, 2006. 472 p.
ISBN : 9782864324812
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Extraits de presse, Le Monde, novembre 2006, La trompeuse facilité du haïku, par René de Ceccatty
Bien que réunis sous le nom de Bashô, les poèmes ici traduits forment une compilation de compositions d’une
centaine de poètes différents, éditée par Yamamoto Kakei, un médecin, disciple du grand poète japonais
du XVIIe siècle peu après sa mort. En mourant, Bashô avait composé un poème qui évoquait cette « lande
de la désolation » que son rêve continuait d’arpenter malgré son épuisement, image de la pérennité de sa
poésie.
On se représente souvent la poésie japonaise sous la forme de la brièveté du haïku (dix-sept syllabes),
adaptée, comme devait l’écrire Sôseki, aux conditions du voyage et susceptible, en peu de temps, de créer
chez son auteur un détachement des passions. Sôseki, non sans humour, écrivait, en effet, dans son roman
Oreiller d’herbes : « On verse des larmes. On métamorphose ces larmes en dix-sept syllabes. On en ressent
un bonheur immédiat. Une fois réduites en dix-sept syllabes, les larmes de douleur vous ont déjà quitté et
l’on se réjouit de savoir qu’on a été capable de pleurer. »
Mais en réalité, ces brefs poèmes étaient souvent rassemblés en véritables rhapsodies collectives de trente et
une syllabes enchaînées les unes aux autres, les poèmes intermédiaires de quatorze syllabes formant avec le
précédent et le suivant deux poèmes différents. L’ensemble constituait des kasen, dont cette anthologie
propose un florilège.
Les commentaires très savants du traducteur René Sieffert, récemment disparu, permettent de comprendre
non seulement la lettre même de cette poésie, mais les innombrables allusions à la littérature japonaise
classique (de célèbres épisodes du Genji monogatari ou du Heike monogatari sont, en effet, présents en soustexte) et le commentateur précise même le destin de ces poèmes ou plutôt des épisodes que ces poèmes
relatent et qui eux-mêmes feront l’objet de traitements plus tardifs, notamment dans le théâtre de
Chikamatsu.
On est donc en présence d’une très riche anthologie, beaucoup plus foisonnante et documentée que les
recueils dont on dispose en français. Et l’on peut la lire comme une remarquable introduction à la poétique
japonaise. La faune et la flore sont, cela va de soi, attachées à la géographie, mais chaque plante, chaque
animal (le plus souvent volant, des insectes et des oiseaux, mais aussi l’inévitable grenouille) sont chargés de
signification.
De lecture pourtant facile, ces poèmes peuvent tromper le lecteur inattentif et inciter à une parodie inepte.
Ainsi tel poème (signé Bashô celui-ci) :« Les belles du soir/l’automne donnent toutes sortes/de calebasses. »
Un contemporain de Bashô y lira immédiatement une double allusion à un poème du Kokinshû, l’un des
premiers recueils poétiques, du début du Xe siècle, et à un épisode tragique du Genji monogatari où une
jeune maîtresse du Prince meurt dans ses bras après une nuit d’amour. Tel un autre poème de Shirahai no
Tadatomo : « Sur la mer bleue/ailes blanches le canard noir/a la tête rouge » est un renvoi à un passage du
Journal de Tosa (an 935) : « Nous passons la pinède de Kurosaki. Le nom du lieu est noir, les pins sont verts,
les vagues sont neigeuses, les coquilles sont de pourpre : il manque une couleur pour les cinq fondamentales.»
Si bien que chaque poème possède une clé qui ouvre de nombreuses portes de la culture japonaise.
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Cent onze Haiku; traduit du japonais par Joan Titus-Carmel
Un haiku du recueil :
kono aki wa
nande toshiyoru
kumo ni tori
Cet automne-ci
pourquoi donc dois-je vieillir?
oiseau dans les nuages
Éditeur : Verdier, 1998. 128 p. Édition bilingue
ISBN : 9782864322917
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Extraits de presse, février 1999, Journal de l’Aisne, Éloge de la concision, par Yves-Marie Lucot,
Le haïku est un poème bref de trois vers, de cinq, sept et cinq syllabes, soit dix-sept au total. Cette métrique
connut au XVIe et au XVIIe siècles au Japon de grandes heures dans les écoles de poésie d’Edo (Tokyo) et
de Kyoto. Le haïku exprime la sensibilité japonaise. Sa concision synthétise un éveil poétique, une vérité
fugitive qui surgit à la contemplation de la nature ou d’une scène animalière. À Oulchy-le-Château, Joan
est devenue spécialiste du haïku : « Chaque poème se rattache à une saison, explique-t-elle. Il y a nos
quatre saisons traditionnelles, plus le Nouvel An, considéré lui-même comme une cinquième saison. Leur
appartenance à l’une d’entre elles peut être simplement insinuée par un mot. Les feuilles d’érable par
exemple, évoquent l’automne ; les fleurs du cerisier le printemps. »
Le manteau de pluie du singe / Bashô ... [et al.], traduit du japonais par René Sieffert.
Éditeur : Publications orientalistes de France, 2001. 206 p.
ISBN : 782716903318
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La calebasse, présenté et traduit du japonais par René Sieffert
Éditeur : Publications orientalistes de France, 2001. 206 p.
ISBN : 9782864322917
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Le faucon impatient; présenté et traduit du japonais par René Sieffert
Éditeur : Publications orientalistes de France, 2000, 299 p.
ISBN : 9782716902908
Le sac à charbon; présenté et traduit du japonais par René Sieffert
Publications orientalistes de France, 2000
ISBN : 9782716902892
Vidéo sur YouTube
« The haiku poetry of Japanese poet Matsuo Basho. This evocative montage depicts Basho's epic walking journey
through the interior of Japan depicted in his haunting haikus that live on till today. Images of Japanese prints and
Baho's haiku text are accompanied with Koto music. »
http://www.youtube.com/watch?v=zXvzgR3A9_I
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NARA
Aucun écrivain trouvé né spécifiquement à Nara.
Préfecture de Nara
Fuyue Anzai 安西 冬衛
Poète japonais originaire de la préfecture de Nara, Fuyue Anzai, né le 9 mars 1898,
décédé le 24 août 1965, commence tôt à travailler à Dalian en Chine où développe
une gangrène qui entraîne la perte d'un de ses bras. Anzai est un des membres
fondateurs du magazine Shi To Shiron (« Poésie et poétique »). Il publie plusieurs
anthologies dont Gunkan Mari et Ajia no Kanko. Parmi ses autres ouvrages, on
compte Dattan Kaikyô to Chô (1947) et Zaseru Tôgyûshi (1949).
Texte tiré de Poetry Magazine, May 1956
www.poetryfoundation.org/poetrymagazine/browse/88/2#!/20586088/0
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Koya San – Mount Koya
Le mont Kōya 高野山 – Koyosan, est une montagne de la préfecture de Wakayama, au Sud d'Ōsaka qui a donné
son nom à un complexe de 117 temples bouddhiques.
Le bonze Kūkai 空海 a installé la première communauté religieuse sur ce mont, qui allait devenir le principal
centre du bouddhisme Shingon. Situé sur un plateau à 800 m. d'altitude entouré de huit sommets, le premier
monastère s'est développé pour devenir une ville, Kōya, possédant une université d'études religieuses et plus de
cent temples offrant l'hospitalité aux nombreux pèlerins et touristes.
Les sites religieux les plus importants sont :
 L'Okuno-in : un immense cimetière avec près de 200 000 pierres tombales de samouraïs, de personnalités et
de gens ordinaires, sous une forêt de cèdres centenaires. Au cœur du cimetière se trouve le Tōrō-dō, le temple
des lanternes. On pense que deux flammes y ont brûlé sans interruption depuis un millier d'années. À proximité
du Tōrō-dō se trouve le Gobyo, le mausolée de Kūkai, devant lequel viennent se recueillir de nombreux fidèles.
 Le Kongōbu-ji : temple à partir duquel sont gérées les affaires religieuses des 3600 temples de la secte Shingon.
 Le Garan ou Danjōgaran : un complexe de temples qui contient plusieurs pagodes dont le Konpon Daitō qui
d'après la pensée Shingon est au centre d'un mandala3en forme de fleur de lotus couvrant tout le Japon.
 Le Jison-in : même s'il est situé à une vingtaine de kilomètre au Nord des sanctuaires principaux, ce temple fait
partie du complexe de temples de Kōya-san. Il a été fondé au IXe siècle pour servir de bureau administratif et
de centre d'accueil pour les pèlerins. Le Jison-in est relié au centre du complexe par un chemin de pèlerinage
créé par Kūkai, le Chōishimichi (le « chemin aux bornes en pierre »). Le chemin est en effet jalonné d'une stupa 4
à cinq niveaux tous les 108 m, distance correspondant à un chō (町, ancienne unité de longueur).
Jusqu'en 1872, l'accès au Kōya-san était interdit aux femmes.
En 2004, l'UNESCO a désigné le Mont Kōya Patrimoine mondial de l'humanité, en même temps que la plupart
des sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii.
Aucun auteur n’étant né à Koyasan - Mount KoyaIl, le lecteur doit se référer aux auteurs nés dans la préfecture de
Wakayama, au Sud d'Ōsaka.
Mandala (मण्डल) est un terme sanskrit signifiant cercle, et par extension, sphère, environnement, communauté1. Puisqu'il désigne avant tout
l'entourage sacré d'une déité, il est encore préférable d'appeler yantra2 les représentations plus stylisées. Le diagramme symbolique du mandala
peut alors servir de support de méditation. Certains mandalas, très élaborés et codifiés, en deviennent semi-figuratifs, semi-abstraits. Wikipedia
4 Le stūpa (sanskrit : स्तप) est une structure architecturale bouddhiste et jaïna que l'on trouve dans le sous-continent indien, dont il est originaire,
ू
mais aussi dans le reste de l'Asie, où il a suivi l'expansion du bouddhisme. C'est à la fois une représentation aniconique du Bouddha et un
monument commémorant sa mort ou parinirvāna. Wikipedia
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TAKAYAMA
Takayama est une ville japonaise située dans la préfecture de Gifu. La ville a beaucoup de monuments historiques
qui lui valent le surnom de « petite Kyōto ». Takayama signifie littéralement « haute montagne », nom qui lui
vient de sa situation géographique dans les Alpes japonaises.
La ville est entourée par des montagnes qui culminent aux alentours des 3000 mètres. Ce sont les monts
Norikuradake, Yarigatake et Hotakadake à l'est, le mont Hakusan à l'ouest et le mont Ontakesan au sud. En
2005, la ville avait une population de 93 178 habitants pour une densité de seulement 42,8 hab/km carré. La
superficie totale de la ville étant de 2 177,67 km carré.
Porte du temple Betsuin
Entrée du sanctuaire de Sakurayama
Festival du printemps
La ville a été officiellement fondée le 1er novembre 1936. Les alentours de la ville sont occupés depuis la période
Jōmon il y a environ 8 000 ans. Elle est devenue la capitale de l'ancienne province japonaise de Hida. La ville est
réputée pour le travail du bois. Parmi les meilleurs du Japon, ses charpentiers ont contribué à la construction de
Nara et de Kyōto.
L'origine de ces charpentiers vient du fait que la ville ne pouvant pas payer d'impôts en riz, à cause du climat qui
diminue la production, le gouvernement exigea que ses ouvriers participent à des chantiers de construction dans
tout le pays.
Au cours du XVe siècle, la ville se dota d'un château, dont la construction fut ordonnée par Takayama Geki. Il fut
détruit en 1695 par le clan Tokugawa, mais ses ruines se trouvent maintenant sous le parc Shiroyama.
La ville de Takayama est associée à des amulettes que l'on nomme sarubobo, qui sont traditionnellement passées
de grand-mère à petites filles. La ville possède un musée d'Art nouveau exposant des oeuvres de Gallé, Charles
Rennie Mackintosh, Majorelle, Hoffman, mais aussi du Corbusier. Son architecture sobre, moderne et blanche
s'accorde parfaitement avec les sommets enneigés des alentours.
La ville de Takayama est connue au Japon pour ses festivals qui sont parmi les trois plus beaux du Japon, avec le
Gion matsuri de Kyōto et le festival de nuit de Chichibu dans la préfecture de Saitama. Ils se déroulent les 14 et 15
avril (Sannō matsuri', 山王祭り) ainsi que les 9 et 10 octobre (Yahata matsuri, 八幡祭り). Dans ces festivals, défilent
des yatai (屋台?, chars décorés). L'arbre qui symbolise la ville est le rhododendron.
La région de Hida est célèbre pour son bœuf, un des meilleurs du Japon avec celui du Kansai. Takayama produit
un saké d'excellente qualité grâce à la bonne qualité du riz de la région et de l'eau minérale des montagnes. La
grande différence des températures entre le jour et la nuit favorise la culture des fruits et des légumes qui sont très
utilisés dans la cuisine locale.
Une autre spécialité de Takayama est le hoba miso. On fait cuire dans une feuille de magnolia posée sur la grille
d'un shichirin, un petit barbecue à charbon, remplie de miso, des légumes de saison, de la viande ou du tofu.
La plus grande particularité du climat de Takayama est la grande différence des températures entre le jour et la
nuit, surtout pendant l'hiver où il y a de grosses chutes de neige. De plus, les températures descendent souvent en
dessous des -15°C. L'été est chaud et très sec.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Auteurs nés à Gifu
Sōhei Morita 森田 草平
Né le 19 mars 1881, décédé le 14 décembre 1949, Sōhei Morita est le nom de plume
de Morita Yonematsu, romancier japonais et traducteur de littérature occidentale,
actif à la fin de l'ère Meiji, durant l'ère Taishō et au début de l'ère Shōwa. Morita
naît dans une famille d'agriculteurs dans ce qui est de nos jours la ville de Gifu dans
la préfecture de Gifu. À l'âge de 15 ans, il est sélectionné pour les cours préparatoires
de la Marine impériale japonaise et envoyé dans un internat à Tokyo. Il parvient
à éviter la conscription dans l'armée, et fréquente ce qui est aujourd'hui l'Université
de Kanazawa où il rencontre sa future épouse, puis obtient son diplôme de
l'Université impériale de Tokyo. Il retourne à Gifu mais reste attiré par la
littérature, en particulier les ouvrages de Natsume Sōseki et de divers écrivains
anglais et russes. Il quitte sa femme et retourne à Tokyo en vue de poursuivre une
carrière dans le monde littéraire.
Morita prend contact avec Tekkan Yosano, éditeur de l'influente revue littéraire Myōjō pour que celui-ci l'introduise
auprès de Natsume Sōseki afin d'être accepté parmi les élèves de ce dernier. Non seulement Tekkan introduit-il
Morita auprès de Soseki, mais il le présente également à la célèbre activiste et auteure féministe Raichō Hiratsuka.
Morita remporte un succès critique et sa reconnaissance comme écrivain sérieux avec son roman Baien « Fumée »,
(1909), compte-rendu en grande partie autobiographique de son mariage malheureux, de sa liaison ultérieure
avec Raichō Hiratsuka et de leur tentative infructueuse de commettre un double suicide à Nasushiobara dans la
préfecture de Tochigi. Le roman paraît en feuilleton dans le journal Asahi Shimbun.
De 1920 à 1930, Morita est professeur de littérature anglaise à l'Université Hōsei. Il publie à cette époque une grande
biographie de Natsume Sōseki et le roman Rinmei « Réincarnation » (1923–1925).
Sa maison de Setagaya à Tokyo est détruite par un incendie au cours du bombardement de Tokyo et il déménage
à Iida dans la préfecture de Nagano pour le restant de la guerre.
Dans ses dernières années il se tourne vers la fiction historique avec le roman Hosokawa Garashiya fujin (1949–
1950), basé sur la vie de Hosokawa Gracia, le célèbre converti chrétien.
En plus de ses propres écrits, Morita a traduit les œuvres de Fyodor Dostoevsky, Henrik Ibsen, Miguel de Cervantes,
Gabriele D'Annunzio et Giovanni Boccaccio en japonais. Vers la fin de sa vie il devient membre du parti communiste
japonais.
Morita décède le 14 décembre 1949 d'un cancer du foie, aggravé d'un ictère.
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
Hideo Okuda 奥田 英朗
Né le 23 octobre 1959 à Gifu, préfecture de Gifu, Okuda est un écrivain japonais
de romans policier qui publie son premier roman en 1997. Outre la trilogie du
docteur Irabu, il est l'auteur d'une oeuvre riche et variée, plusieurs fois primée, dont
les éditions Wombat s'attacheront à faire connaître les multiples facettes.
Récompensé par de multiples prix (prix Ôyabu Haruhiko 2002, prix Naoki 2004,
prix Shibata Renzaburô 2006, 2e Grand Prix des libraires 2007, prix Yoshikawa Eiji
2009), il connaît un important succès au Japon.
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Les remèdes du docteur Irabu : nouvelles; traduit du japonais par Silvain Chupin
Un homme divorcé et toujours en colère contre son ex-femme se retrouve un beau
matin en état d’érection permanente ; une ravissante jeune femme qui rêve de
célébrité s’imagine que tous les hommes la suivent dans la rue ; un lycéen redoute
tellement de ne pas avoir d’amis qu’il envoie deux cents textos par jour... Tels sont
quelques-uns des patients qui viennent –par hasard – consulter le docteur Irabu,
un psychiatre obèse et fétichiste des piqûres, au complexe d’Œdipe assez mal
résolu, et qui roule dans une magnifique Porsche caca d’oie. Il est assisté de
Mayumi, une infirmière aussi sexy que revêche et exhibitionniste...
Cinq histoires – on n’ose dire « cinq leçons de psychanalyse » – qui se transforment
en autant d’aventures improbables et hilarantes, et desquelles, pourtant, les
patients du docteur Irabu sortent rétablis et reconnaissants. Irabu est-il un parfait
idiot, ou un médecin génial ? Bien malin serait celui qui pourrait répondre à cette
question.
Premier tome, paru en 2002, d'une série qui en compte trois à ce jour, et dont le
deuxième a obtenu le prix Naoki en 2004, Les Remèdes du docteur Irabu connaît
un grand succès de librairie au Japon, avec plus d'un million d'exemplaires vendus.
Traduit dans plusieurs langues, notamment en anglais et en allemand, il a été
adapté au cinéma, à la télévision et en manga.
Éditeur : Wombat, 2013, 288 p.
ISBN : 9782919186235
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Aki Shimazaki シマザキアキ
Aki Shimazaki est une écrivaine québécoise, née en 1954 à Gifu au Japon. Elle a
immigré au Canada en 1981 et vit à Montréal depuis 1991. Ses livres ont été traduits
en anglais, en japonais, en serbe, en allemand et en hongrois. Aki a d'abord
travaillé au Japon pendant cinq ans comme enseignante d'une école maternelle
et a également donné des leçons de grammaire anglaise dans une école du soir.
En 1981, elle émigre au Canada où elle passe ses cinq premières années à
Vancouver, en travaillant pour une société d'informatique. Après cela, elle part
vivre pendant cinq ans à Toronto. À partir de 1991, elle s'installe à Montréal où, en
plus de son activité littéraire, elle enseigne le japonais. Ce n'est qu'en 1995, à l'âge
de 40 ans, qu'elle commence à apprendre le français par elle-même ainsi que dans
une école de langue.
Ses influences sont : Frances Hodgson Burnett, auteur de La Petite Princesse ; Osamu Dazai, écrivain japonais connu
pour le style appelé Watakushi shōsetsu et l'écrivaine hongroise et suisse Agota Kristof, auteur de la trilogie Le
Grand Cahier (1986).
Aki Shimazaki est donc une Japonaise écrivant en français, ce qui est assez unique et franchement éblouissant
connaissant les différences entre les deux langues. Son écriture est tout à fait japonaise, la concision et le rejet du
superflu ne cessent de surprendre ses lecteurs et elle l’isole totalement de la littérature française contemporaine. De
plus, ses sujets sont également purement japonais. L’atrocité que son pays a connue lors de la Seconde Guerre
mondiale est omniprésente dans son œuvre. L’identité du peuple japonais et des peuples en général est un leitmotiv
dans son œuvre.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Le poids des secrets; pentalogie amorcée avec Tsubaki et terminée avec Hotaru, qui a reçu le prix du Gouverneur
général en 2005.
Tsubaki, Le poids des secrets, tome 1
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe
atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses
parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki.
Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père
qui l'ont poussée à commettre un meurtre. Obéissant à une mécanique implacable
qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des
camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon
de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.
Éditeur : Leméac/Actes sud, 2008. 116 p.
ISBN : 9782742757909
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Hamaguri, Le poids des secrets, tome 2
Deux petits enfants de Tokyo, Yukio et Yukiko, scellent un pacte de fidélité en
inscrivant leurs noms à l'intérieur d'une palourde, comme un serment d'amour
éternel.
Devenus adolescents, ils se retrouvent à Nagasaki sans se reconnaître; les sentiments
qui les habitent désormais, qui les troublent profondément, leur seraient-ils
interdits? Aux dernières heures de sa vie, la mère de Yukio cherchera à ouvrir les
yeux de son fils en lui remettant ce coquillage sorti du tiroir de l'oubli.
Prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec (2000).
Éditeur : Leméac/Actes Sud; 2000. 109 p.
ISBN : 9782742765171
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Tsubame, Le poids des secrets, tome 3
Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné
plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de
survie, la Japonaise Mariko Kanazawa.
A la fin de sa vie, alors qu'elle est veuve, mère d'un chimiste et grand-mère de trois
petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé: le prêtre catholique qui
l'avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur
Tsubame, était-il l'instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s'élancer
hors du nid?
Éditeur : Leméac/Actes Sud, 2011. 118 p.
ISBN : 9782742771004
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
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Wasurenagusa, Le poids des secrets, tome 4
Je réfléchis à l'histoire de mes parents, que le bonze m'a racontée. Au début, j'ai été
choqué, mais, à mesure que j'y pense, j'ai le sentiment qu'ils étaient simplement les
victimes d'une tradition familiale. Pour mon père, ce fut une humiliation de se
savoir stérile. Et pour ma mère, ce fut une catastrophe de ne pas pouvoir tomber
enceinte et d'être jugée stérile à la place de mon père. A.S.
Le difficile chemin de la vie Kenji Takahashi, héritier d'une noble famille de la cour
impériale qui coupera les ponts avec sa propre famille. A travers ce destin, c'est la
psyché japonaise contemporaine qu'explore Aki Shimazaki
Prix littéraire Canada-Japon du Conseil des Arts, 2002.
Éditeur : Leméac/Actes Sud, 2008. 123 p.
ISBN : 9782742779260
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Hotaru, Le poids des secrets, tome 5
A la saison des lucioles (hotaru), lorsqu’elle rend visite à sa grand-mère Mariko
Takahashi, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret
qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu’elle fut de le révéler à son
mari.
Étudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois
cruelles de la vie : l’innocence et la naïveté des jeunes fi lles sont souvent abusées
par les hommes de pouvoir et d’expérience, et leur destinée s’en trouve à jamais
bouleversée.
Prix du Gouverneur général 2005.
Éditeur : Leméac/Actes Sud, 2003. 137 p.
ISBN : 9782742785667
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Mitsuba
L'histoire d'un jeune cadre japonais qui tombe amoureux au moment où sa société
lui propose un poste important dans une succursale à l'étranger illustre la violence
terrible des lois sociales au Japon. Premier volet du second cycle romanesque d'Aki
Shimazaki après Le poids des secrets.
Takashi Aoki, jeune cadre de 29 ans, travaille pour Goshima, compagnie
spécialisée dans l'import-export à Tokyo et fréquente en secret Yûko Tanase, la
réceptionniste. Celle-ci lui fait part de son désir de quitter le Japon pour un pays
francophone. Lorsqu'il apprend qu'il est muté sur Paris, il pense que la chance leur
sourit. Mais le fils du président de la banque de Goshima aime aussi Yûko.
2006, premier Prix de l'Algue d'Or (Saint Briac sur mer, France) en 2009.
Éditeur : Leméac/Actes Sud, 2012. 131 p.
ISBN : 9782330010553
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Zakuro
La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c'était en 1942, quand ce dernier
partait travailler en Mandchourie, d'où il a été déporté en Sibérie après la fin de
la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les
errances de l'alzheimer tout en conservant l'espoir de revoir un jour son mari,
Tsuyoshi apprend que son père, proté disparu, est vivant au Japon.
Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remt une lettre dans
laquelle il explique les raisons de sa disparition : ce qui s'est passé sur le bateau qui
le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie.
D'une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d'êtres que
l'Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.
Éditeur : Leméac/Actes Sud, 2008. 150 p.
ISBN : 9782742779222
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Bibliothèque Alice-Lane
Tonbo
La visite inattendue d'un homme réveille le souvenir du suicide du père de Nobu,
et révèle une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunessse. Troisième
volet du cycle romanesque commencé avec Mitsuba et poursuivi avec Zakuro.
Éditeur : Leméac/Actes Sud, 2010. 134 p.
ISBN : 9782742793907
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Tsukushi
Lors de la fête qui souligne le treizième anniversaire de sa fille Mitsuba, Yûko
découvre une boîte d'allumettes décorée d'une image de tsukushi. Cette figure
symbolique, qu'elle trouve "artistique et érotique", sera le déclencheur d'une série
de révélations qui pourraient compromettre l'existence de Yûko et la sérénité de
son sentiment familial. Est-il possible que, derrière le rideau de son mariage,
"l'apparence d'être un couple importe plus que l'amour"? Trahisons, doubles vies
enfouies dans un silence impénétrable risquent bientôt de bouleverser sa vision du
bonheur et le cours de sa vie.
Après Mitsuba (2006), Zakuro (2008) et Tonbo (2010), Tsukushi est le quatrième
volet de son second cycle romanesque.
Éditeur : Leméac/Actes sud, 2012. 137 p.
ISBN : 9782330008062
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Auteurs nés dans la préfecture de Gifu
Toshiyuki Hori 堀江 敏幸
Né le 3 janvier 1964 dans la préfecture de Gifu, est un écrivain et universitaire
japonais. Il est diplômé de la faculté des arts, lettres, et science de l'Université
Waseda en littérature française. Il intègre l'université de Tokyo pour faire un
doctorat qu'il poursuit et termine à l'université de Paris III. Spécialiste de littérature
française, il est professeur à l'Université Waseda de Tokyo où il enseigne l'écriture.
Traducteur, notamment d'Hervé Guibert, Michel Foucault ou Valéry Larbaud, il
est auteur.
Il a reçu les plus importantes distinctions littéraires au Japon : le prix Mishima en
1999 pour Auparavant, le prix Akutagawa en 2001 pour Le Pavé de l'ours, le prix
Tanizaki en 2004 pour Yukinuma to sono shūhen et le prestigieux prix Tanizaki
pour Le marais des neiges. Ilest membre du comité de sélection pour le Prix
Kobayashi Hideo depuis 2002.
Le pavé de l'ours : roman ; traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai
Le roman de l'écrivain japonais Toshiyuki Horie est-il une variation sur la fable de
La Fontaine " L'ours et l'amateur des jardins ", où l'animal lance un pavé sur la tête
de son ami le jardinier pour écarter une mouche, le tuant du même coup ? Nous y
rencontrons deux amis, l'un français, l'autre japonais et traducteur, au moment de
leurs retrouvailles en Normandie, et nous suivons leurs discussions et interrogations
au gré de leurs pérégrinations au pays du championnat de lancer de camemberts.
Mais nous voyageons aussi en compagnie d'Emile Littré, de Primo Levi ou de Jorge
Semprun, dans ce récit composé au " fil du pinceau ", d'une fantaisie et d'une
drôlerie remarquables, où se dessinent en creux des réflexions autour de la
transmission de la mémoire familiale ou de l'utilité de l'amitié. Le pavé de l'ours,
livre inclassable s'il en est, nous offre un moment de grâce littéraire absolue.
Éditeur : Gallimard, 2006. 111 p.
ISBN : 9782070773411
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Le marais des neiges : nouvelles; traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai.
Un bowling doit fermer ses portes après vingt ans d'existence difficile, et le dernier
jour ne fait pas exception à la règle : aucun client à l'horizon. Mais un peu après
neuf heures du soir, un couple se présente, et le propriétaire décide de leur offrir la
partie. En les regardant jouer, il se perd dans ses souvenirs. Sa décision de vendre
son commerce de voitures d'occasion pour créer ce bowling, la foule qui se pressait
au bord des pistes, au début, sa femme, décédée depuis quelques années déjà...
Quand le couple a terminé la partie, il incite le patron à se lancer dans une ultime
partie lui aussi.
Tout comme cette première nouvelle, les six autres récits du présent recueil sont
situés dans une petite station à la montagne et évoquent l'existence tranquille de
ses habitants. Une école de cuisine, une usine d'emballages en carton, un magasin
de disques ou un cours privé de calligraphie sont les lieux dans lesquels évoluent
des vies apparemment sans histoire, mais qui cachent parfois des drames secrets.
Toshiyuki Horie excelle à dépeindre la petite communauté humaine de cette ville
un peu démodée, à l'écart de l'agitation du Japon moderne. L'importance que ses
récits accordent au détail, et la subtilité avec laquelle il scrute les regrets ou les
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doutes de ses personnages, donnent une tonalité mélancolique et une grande unité
à l'ensemble. Par ailleurs, le fait que toutes les nouvelles sont interconnectées
permet de lire Le Marais des neiges comme un roman à épisodes.
Éditeur : Gallimard, 2012. 194 p.
ISBN : 9782070137336
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Nobuo Kojima 小島 信夫
Né le 28 février 1915 dans la préfecture de Gifu, Kojima Nobuo est décédé le 26
octobre 2006. Son œuvre décrit entre autres les conséquences de la défaite du
Japon sur la psychologie des Japonais après 1945.
Il est d’ores et déjà un auteur « classique » au Japon, connu pour ses romans
d’inspiration autobiographique qui s’attachent à appréhender la réalité à travers
la description du quotidien de familles et de couples. Le récit qui le fit connaître au
Japon, Le fusil, paru en 1952, a été traduit dans l’Anthologie de nouvelles japonaises
contemporaines aux éditions Gallimard. Parallèlement à son oeuvre romanesque,
l’auteur a poursuivi un travail de réflexion sur la création littéraire à travers de
nombreux essais, entretiens et conférences. Un prix Kojima Nobuo a été créé en
1999.
Le cercle de famille : roman; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Paru en 1965, couronné du premier prix Tanizaki, le roman de Kojima Nobuo est
une oeuvre essentielle sur le Japon d'après-guerre et l'ébranlement d'une société
confrontée au mode de vie et de pensée à l'américaine.
Dans ce " cercle de famille " qui n'est que le reflet d'une société tout entière, jouent
des forces contradictoires qui vont peu à peu désunir des liens en fragile équilibre.
L'infidélité de l'épouse Tokiko avec un soldat américain, puis la maladie,
précipitent la dissolution de ce petit univers dont l'auteur décrit avec subtilité les
moindres tensions, aspirations et discordances. A l'image de cette villa californienne
que les époux s'acharnent à faire construire et qui, peu à peu, révèle fuites et
infiltrations d'eau qui la rongent de l'intérieur...
Le Cercle de famille est une oeuvre brillante et mélancolique sur un moment clé
du Japon, et s'il nous éclaire sur le passé. il donne en même temps une image plus
précise du présent, voire de l'avenir, si l'on pense avec Kojima Nobuo que la
littérature est douée d'un " caractère prémonitoire ".
Éditeur : Picquier, 2006. 230 p.
ISBN : 9782809702293
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Critique : http://www.lalitteraturejaponaise.com/blog/
Aucun doute n’est permis au sujet de ce roman de Kojima Nobuo. L’étranger, ici représenté par ce soldat
américain, est le responsable du déclin de la société japonaise d’après-guerre. Kojima Nobuo a vite compris
que le mode de vie américain allait petit à petit ronger les fondements principaux de la société japonaise.
Il prend ici comme allégorie le cancer de Tokiko pour démontrer comment l’intrusion américaine allait
dévorer lentement mais sûrement la base sociétale d’une nation qui ne pouvait survivre sans une union
forte et impénétrable. L’infidélité de Tokiko n’est en rien responsable de son cancer, mais il est clair que sa
maladie s’est déclarée juste après être entrée en contact avec l’étranger. Cette famille, c’est le Japon tout
entier qui se désagrège lentement. C’est ce Japon qui veut aller de l’avant sans se soucier des conséquences,
c’est ce Japon qui, pris par le rêve américain, tente de mettre de côté toutes ses traditions et sa cohérence.
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Mais c’est également ce Japon qui perd petit à petit ses valeurs pour les remplacer par des valeurs qu’il ne
maîtrise pas.
Jamais dans son roman, Kojima Nobuo n’accuse ni ne médit l’étranger. Il fait juste un constat extrêmement
douloureux et mélancolique de ce qu’est devenu le Japon d’après-guerre, et c’est sans aucun doute ce qui
lui a permis d’obtenir le premier Prix Tanizaki en 1965. Le cercle de famille est une œuvre majeure dans
la littérature japonaise contemporaine. Elle était et reste un avertissement sans concession de ce que
pourrait devenir le Japon s’il ne se remet pas totalement de sa plus grande défaite historique. Il y a eu la
guerre, les bombes atomiques et ensuite un long pourrissement de la situation sociologique d’une nation
qui n’a toujours pas retrouvé ses marques.
Ce roman est un chef-d’œuvre intemporel et indispensable de la littérature japonaise du 20e siècle. Il est
l’exemple parfait de ce qu’est la littérature japonaise d’après-guerre, une littérature à la fois mélancolique,
indispensable, interrogatrice, inquiète et visionnaire.
Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines
Traduit du japonais par Brigitte Allioux, Yuko Brunet, Catherine Cadou, Edwige
de Chavanes, Jean Cholley, Alain Colas, André Geymond, Christine Kodama,
Brigitte Koyama-Richard, Madeleine Lévy, Marc Mécréant, Claude Péronny,
Jacqueline Pigeot, Isabelle Py Balibar, Alain Rocher, Anne Sakai, Cécile Sakai,
Jean-Jacques Tschudin, Patrick de Vos et Estrellita Wasserman. Avant-propos de
Yasushi Inoué. Édition revue et complétée en 1987.
Voici trente nouvelles qui chronologiquement embrassent la production littéraire
japonaise depuis le début du siècle jusqu'à l'après-guerre. Cette anthologie, grâce
à son ampleur, témoigne d'une grande diversité d'inspiration et de style chez les
écrivains japonais. Néanmoins, par-delà cette diversité, transparaît une coloration
historique - gage, peut-être, de la modernité - où se reflètent les enjeux majeurs
du temps.
Éditeur : Gallimard, 1987-1989. 564 p. 2 Volumes
ISBN : 9782070707225
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Tōson Shimazaki - 島崎 藤村
Né Haruki Shimazaki le 25 mars 1872, décédé le 22 août 1943, Tōson Shimazaki
est un écrivain des ères Meiji, Taishō et Shōwa. Shimazaki est né dans ce qui est
devenu la ville de Nakatsugawa, dans la préfecture de Gifu, mais il a passé son
enfance dans la ville de Magome-juku dans une région rurale du district de Kiso :
il la quittera en 1881. Il écrit beaucoup sur la vie dans cette région, notamment dans
son roman le plus connu, Yoake mae, basé sur la vie de son père Masaki Shimazaki,
qui devient fou et meurt quand le jeune Tōson a quatorze ans. Le futur écrivain,
adolescent, sera alors élevé par des amis de la famille. Plus tard, sa sœur aînée
succombera également à des désordres mentaux. Tōson Shimazaki se décrira «
mélancolique, hérité de mes parents ».
Quoique célébré par les critiques littéraires pour la création d'une nouvelle forme
de vers japonais dans Wakanashū, ainsi que pour être l'un des créateurs du
romantisme de l'ère Meiji, il se tourne vers la fiction et la prose.
Son premier roman, Hakai, est publié en 1906. Il est considéré comme une œuvre-phare du réalisme japonais, et
donc le premier roman naturaliste japonais. Il y raconte l'histoire d'un enseignant qui dissimule son appartenance
à la caste des burakumin. Les trois enfants de Shimazaki meurent pendant qu'il travaille sur ce roman.
Son second roman, Haru, publié en 1908, est une autobiographie lyrique et sentimentale de sa jeunesse dans le
Bungakukai.
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Son troisième roman, Ie, est considéré comme son chef-d'œuvre par beaucoup de monde : il y décrit le déclin de
deux familles provinciales auxquelles le protagoniste est lié.
Shimazaki crée un scandale avec son quatrième roman, Shinsei. Plus personnel que Ie, c'est un récit
autobiographique de sa relation extraconjugale avec sa nièce, Komako, et le fait que le père de la fille (le frère
aîné de Shimazaki), était au courant de la liaison incestueuse et la masquait. Quand Komako tombe enceinte,
Shimazaki s'enfuit en France, à Paris puis à Limoges, et l'abandonne. Il essaie de justifier ses actes en révélant que
son propre père avait commis un péché similaire et qu'il ne pouvait pas éviter la malédiction de sa famille. Le
public général ne le vit pas ainsi, et Shimazaki fut censuré sur beaucoup de fronts pour ses actes et pour ce qui était
perçu comme un vulgaire essai de gagner de l'argent en vendant son histoire.
À son retour au Japon, Shimazaki accepte un poste d'enseignant à l'Université Waseda. Il écrit Yoka mae à partir
de 1929. Le roman est mis en feuilleton dans le magazine Chūōkōron sur une période de six années et est plus tard
publié en deux volumes.
En 1935, Shimazaki devient président fondateur de la section japonaise de l'organisation PEN club.
Il meurt d'un accident vasculaire cérébral en 1943, à l'âge de 71 ans. Il est enterré au temple Jifuku-ji, à Ōiso dans la
préfecture de Kanagawa.
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
Tsubouchi Shōyō 坪内 逍遥
Né le 22 mai 1859 dans la préfecture de Gifu, et mort le 28 février 1935 à Shizuoka,
Tsubouchi Shōyō est un écrivain, dramaturge, traducteur, éditeur, et critique
littéraire japonais.
Son essai, Shōsetsu Shinzui - L'Essence du roman, publié en 1885, plaide pour une
littérature à l'occidentale, réaliste et soucieuse de la psychologie des protagonistes,
et son roman Tōsei Shosei Katagi - Portraits d'étudiants de ce temps est l'un des
premiers exemples de roman moderne au Japon. Il a fait connaître le théâtre
étranger dans son pays, en traduisant notamment l'œuvre complète de William
Shakespeare, mais a aussi écrit des pièces de kabuki, telles que Kiri Hitoha - Une
feuille de paulownia (1894). Sa pièce de théâtre moderne Shinkyoku Urashima Urashima, une nouvelle composition est tirée du conte traditionnel d'Urashima
Tarō et a connu un grand succès au Japon.
Il a également enseigné à l'Université Waseda et fondé le journal littéraire Waseda
Bungaku en 1891.
Ourashima, légende dramatique en trois actes
Traduit du japonais par Takamatou Yoshivé, professeur à l’Université de Waseda,
Tokio
Disponible en document PDF
ou sur Internet à
http://archive.org/stream/ourashimalgend00tsubuoft#page/n1/mode/2up
Éditeur : Paris, Pierre Roger et cie, 1922, 51 p.
Aucun autre titre disponible en français ou en anglais.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Tow Ubukata 冲方 丁
Ubukata Tō?, 14 février 1977 dans la préfecture de Gifu) est un auteur japonais de
science fiction light novel, manga et anime. Né en 1977, Tow Ubukata ambitionne
très, jeune de devenir écrivain. Au terme de ses études, au cours desquelles il
remporte le premier concours Kadokawa Shoten pour jeunes talents, il rejoint le
inonde du jeu vidéo et écrit Chaos Legion, qui servira de base au jeu éponyme de
Capcom. Après avoir remporté en 2003 le 24e grand prix japonais de la ScienceFiction pour Mardock Scramble. Ubukata s'est affirmé comme l'un des auteurs les
plus prometteurs du genre.
Le chevalier d’Éon; traduit du japonais par Eric Faure, Rodolphe Massé et Alexandra Maillard
Paris, XVIIIe siècle. Louis XV, souverain d’un royaume dont la grandeur et la
décadence a atteint son apogée, règne sans partage sur la cour de Versailles,
hémicycle des puissants et comploteurs de France. Une toute puissance fragile, qui
suscite convoitise et envie ; assez pour que la découverte du cadavre d’une jeune
fille jetée dans la Seine jette une ombre macabre sur la monarchie.
Dans le cercueil, une étrange inscription : « Psaume ». Le nom de la victime : Lia
de Beaumont, sœur d’Eon de Beaumont, noble au service de la police secrète du
roi. Bien décidé à venger la mort de sa sœur, le Chevalier d’Eon se jette à corps
perdu dans une enquête qui va le conduire à révéler un complot de dimension
européenne éclaboussant jusqu’aux puissants de France ; lui-même ne sera pas
épargné, car désormais, il est lié par le sang au crime de sa sœur dont l’âme
réclame vengeance à travers lui.
Première pierre du titanesque projet Chevalier d'Éon parallèlement décliné en
manga, aux Éditions Asuka, et en animé chez Kaze, à la fois roman d'apprentissage
et enquête policière, ce thriller ésotérique aux frontières du fantastique nous
propose une plongée haletante au coeur d'une Europe en ébullition.
Éditeur : Calmann-Lévy, 2008. 500 p.
ISBN : 9782702138908
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Kōsaku Takii 滝井 孝作
Takii naît à Takayama, préfecture de Gifu, le 4 avril 1894 où son père est ébéniste.
Il est un poète japonais de haiku, nouvelliste et auteur du célèbre «roman [je] ».
Ayant perdu sa mère et ses deux frères à 13 ans, il est forcé d'aller travailler dans
les marchés aux poissons de la ville. En 1909, âgé de 15 ans, il fait la rencontre du
poète haiku Hekigotō Kawahigashi et décide de consacrer sa vie à la poésie. Il
s'installe à Tokyo en 1914 où il travaille comme rédacteur en chef du magazine
haïku Kaikō « Mer cramoisie » et fréquente occasionnellement l'université Waseda.
Sous l'influence de Naoya Shiga, il commence à publier de la fiction en 1919. Cette
même année, il épouse une prostituée avec laquelle il vit jusqu'à la mort de celleci en 1922. Son célèbre roman Mugen Hōyō - L'Étreinte infinie écrit dans les années
1921-1924 sous forme de quatre histoires, raconte leur relation.
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Suivant Naoya Shiga, Takii déménage à Abiko, préfecture de Chiba, en 1922, puis
Kyoto en 1923 et Nara en 1925. En 1930, il s'installe à Hachiōji, ville natale de sa
seconde femme, et travaille pour l'armée au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Il continue pendant ce temps à publier des essais et des histoires. En 1959 il devient
membre de l'Académie japonaise des arts. Il est lauréat du prix Yomiuri en 1968
pour Yashu, recueil de nouvelles, et du Nihon Bungaku Taisho (Grand prix de
littérature japonaise) en 1974 pour Haijin Nakama - Compagnons de haiku,
publié en cinq parties de 1969 à 1973.
Takii décède le 21 novembre 1984 d'une insuffisance rénale et est enterré dans le
cimetière du Daiyu-ji à Takayama.
Aucun autre titre disponible en français ou en anglais.
[Date]
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TOKYO
Yukio Mishima 三島 由紀夫
Yukio Mishima, nom de plume de Kimitake Hiraoka, est né le 14 janvier 1925
dans le quartier de Shinjuku àTokyo. Il s'est suicidé par seppuku 5 le 25
novembre 1970, à 45 ans. Du côté paternel (Hiraoka), Mishima est issu d'une
famille de la paysannerie de la région de Kobé. Son grand-père Jotaro fut
gouverneur des îles Sakhaline à l'époque Meiji.
Son enfance est marquée par sa grand-mère Natsu qui le retire à sa mère pour
le prendre en charge, séparé du reste de la famille. Du côté de sa grand-mère
maternelle, la famille de Mishima avait des origines ancillaires; elle fut liée aux
samouraïs de l'ère Tokugawa. Sa grand-mère garda des prétentions
aristocratiques même après avoir épousé le grand-père de Mishima, pourtant
lui aussi issu d'une famille de domestiques mais qui avait fait fortune avec le
commerce colonial. Elle lisait le français et l'allemand et appréciait le théâtre
kabuki. Cette grand-mère, victime de douleurs et de sciatique, était
extrêmement têtue et prompte à des accès de violence : Mishima la massait.
Yukio Mishima en 1931
Ses biographes attribuent à Natsu sa fascination pour la mort et l'exagération.
Elle interdisait à Mishima de sortir au soleil, de faire du sport ou de jouer avec
des garçons : il passait la plupart de son temps seul ou avec ses cousines.
Mishima rejoint sa famille à douze ans et développe une relation très forte avec
sa mère. Celle-ci le réconforte et l'encourage à lire. Son père est un homme
brutal, marqué par la discipline militaire, qui l'éduque en le forçant par
exemple à se tenir à côté d'un train en marche. Il fait également des rafles dans
sa chambre pour trouver des preuves de son intérêt efféminé pour la littérature
et déchire ses manuscrits. Il semblerait que Mishima ne se soit pas révolté contre
lui.
Mishima en 1956
Mishima écrit sa première histoire à douze ans. Il lit avec voracité les œuvres
d'Oscar Wilde, Rainer Maria Rilke et les classiques japonais. Il va à l'école d'élite
de Peers sur l'insistance de sa grand-mère.
Après six années d'école, il est toujours un adolescent fragile mais devient le plus
jeune membre de l'équipe éditoriale de la société de littérature de son école. Il
est invité à écrire un roman en feuilleton pour le prestigieux magazine de
littérature Bungei-Bunka (文芸文化, Art et Culture) auquel il soumet
Hanazakari no Mori - La forêt tout en fleur pour lequel il prit son pseudonyme
de Yukio Mishima. Il sera publié en livre en 1944 en un petit nombre
d'exemplaires à cause de la disette de papier causée par la guerre. Il fréquente
à cette époque le milieu de l'École romantique japonaise.
Mishima est convoqué par l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre
mondiale mais prétend souffrir de tuberculose, ce qui lui permet d'échapper à
la conscription. Bien qu'il fût soulagé d'avoir échappé à la guerre, il se sentira
coupable d'avoir survécu et raté la chance d'une mort héroïque.
Mishima continue, malgré l'interdiction de son père, d'écrire en secret en étant
soutenu par sa mère Shizue qui était toujours la première à lire ses écrits. Après
l'école, son père, qui avait sympathisé avec les nazis, le contraint d’étudier le
droit allemand. Tout en ayant continué d'écrire, il sort diplômé de la
prestigieuse Université de Tokyo en 1947 et entre au Ministère des finances où il
est promis à une brillante carrière.
Le seppuku, littéralement coupure au ventre ou harakiri, est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers
le XXIe siècle dans la classe des samouraïs, et officiellement interdite en 1868. Traditionnellement, le seppuku était réalisé dans un temple en
s'ouvrant l'abdomen à l'aide d'un wakizashi (sabre court) ou d'un poignard de type tantō, ce qui libère l'âme.
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Son père accepte alors qu'il démissionne pour se consacrer un an à sa passion
de l'écriture puis se résigne définitivement à voir son fils devenir écrivain.
Mishima rencontre Yasunari Kawabata qui l’encourage à publier ses
manuscrits.
Au cours de l'année 1970, il achève sa tétralogie La Mer de la fertilité avec son
quatrième tome, L'Ange en décomposition. Le 25 novembre, il poste à son
éditeur la fin de son manuscrit puis se rend au ministère des Armées
accompagné de quatre jeunes disciples. Au deuxième étage de l'École militaire
du quartier général du ministère de la Défense, quartier d'Ichigaya à Shinjuku
(Tokyo), aujourd'hui Mémorial des forces japonaises d'autodéfense, il prend en
otage le général commandant en chef des forces d'autodéfense et fait
convoquer les troupes : il leur tient alors un discours en faveur du Japon
traditionnel et de l'empereur. La réaction des 800 soldats est vite hostile.
Devant les huées, il se retire vers 11 h.
Suivant le rituel, Mishima se donne la mort par seppuku; son kaishakunin, un
des membres de Tatenokai Masakatsu Morita devait accomplir la décapitation
mais devant ses difficultés (il tremblait), c’est Hiroyasu Koga qui termine le
geste. Morita suivra ensuite Mishima dans la mort. Ce coup d'éclat avait été
minutieusement préparé pendant plus d'une année. Mishima avait même
décrit une action très similaire dans son roman Chevaux échappés, avec une fin
tout aussi tragique. Certains ont avancé que cette tentative de coup d'État
n’était qu’un prétexte symbolique destiné à accomplir le suicide rituel que
Mishima avait toujours fantasmé et qu'il avait depuis longtemps prémédité et
mis en scène.
Selon Marguerite Yourcenar, « la mort de Mishima est l'une de ses œuvres et
même la plus préparée de ses œuvres. » Elle écrit un essai Mishima ou la Vision
du vide en 1980.
Mishima publia près de quarante romans pour un total d'une petite centaine
d'ouvrages : essais, 20 recueils de nouvelles, 18 pièces de théâtre. Son œuvre est
très ambiguë : jusqu'au début des années 1960, ses écrits sont de type plus
européen que purement japonais. Il vivait d'ailleurs à l'occidentale, dans une
villa moderne, généralement vêtu de complets-vestons, lisant abondamment
les classiques européens (il affectionnait Racine, mais lisait aussi l'anglais et un
peu le grec). Pourtant il se revendique de la tradition classique japonaise dont
il est également familier. Ambiguïté aussi dans son attirance pour les hommes,
tout à la fois assumée dans ses livres et refoulée dans sa vie. De condition
chétive, il proclamait le culte de la force physique ; à force de pratiquer la
musculation et les arts martiaux, il finit par obtenir dans ses dernières années
un corps d'athlète.
Son œuvre est empreinte d'un certain pessimisme et abonde en dénouements
tragiques. La fascination pour la souffrance est par exemple un thème
récurrent. Mishima se disait envoûté par le tableau Saint Sébastien de Guido
Reni qui représente un éphèbe à demi nu percé de flèches. Une célèbre
photographie de Eikoh Hosoe le représente d'ailleurs dans cette posture,
publiée dans l'album Ordalie par les roses (Barakei) en 1963 : 39 portraits et
une préface de l'écrivain.
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Confession d’un masque; traduit du japonais par Renée Villoteau
Yukio Mishima naît en tant qu'écrivain à partir de l'éclatant succès que reçut
Confession d'un masque. Raconté à la première personne, le roman est
indéniablement d'inspiration autobiographique. Le jeune garçon qui s'y livre
souffre de se sentir différent des autres. Chétif, il est en outre issu d'un milieu moins
favorisé que ses condisciples. Plus tard, fasciné par les représentations morbides et
cruelles, il découvre qu'il en tire un plaisir allant jusqu'à la jouissance.
Mais sa différence fondamentale et douloureuse réside dans son penchant
homosexuel. Au Japon, sans doute plus que nulle part ailleurs, le besoin de se
conformer à la normalité tourne parfois à l'obsession. Craignant le regard des
autres, il feint de se sentir attiré comme eux par les jeunes filles de son école, la
honte qui l'étreint est telle qu'il veut y croire lui-même. Esclave des conventions, il
s'éprend de Sonoko la soeur d'un de ses amis, et fait naître un amour artificiel pour
satisfaire son besoin de conformisme, mais ce jeu de dupes ne sera que vaines
souffrances. Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Éditeur : Gallimard, 1983. 254 p.
ISBN : 9782070374557
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Le Pavillon d’Or; traduit du japonais par Marc Mécréant
« Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup,
ouvrit le col de son kimono.
Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l'envers raide de
la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses
mains l'une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu'elle se mettait à
la pétrir. L'officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d'un
noir profond. Sans prétendre, l'avoir, à la lettre, vu, j'eus du moins la sensation
nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant
dans le thé dont l'écume verdâtre emplissait la tasse sombre -s'y apaisant bientôt
en ne laissant plus traîner à la surface que de petites tâches-, de la face tranquille
du breuvage troublé par la mousse laiteuse. »
Que la Beauté puisse exister et le jeune moine s'en trouverait irrémédiablement
exclu. Mais la soudaine et commune fragilité qui l'unit au Pavillon d'Or, alors que
retentit au loin le bruit des bombes, scelle son destin au temple sacré. La quête de
cette ultime communion, en commettant l'irréparable, constitue sa secrète
destinée. Bègue et sans beauté, il est en apparence réservé et taciturne; le mal et
la laideur sont les hôtes de son âme. Le pendant de sa souffrance physique est un
ego démesuré et tyrannique qui le pousse à croire à sa mission tragique et
exemplaire : atteindre le "coeur même du mal" et anéantir le sacré d'entre les sacrés
par un acte de "pure abolition". L'incendie du Pavillon d'Or en juillet 1950
anéantissait un trésor national. En explorant les méandres psychologiques du jeune
Mizoguchi, Yukio Mishima établit le mobile d'un crime qui ébranla le Japon. En
arrière-plan, l'auteur livre sa vision philosophique du Beau absolu.
Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Éditeur : Gallimard, 1990. 375 p.
ISBN : 9782070366491
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Une soif d’amour; traduit du japonais par Eva Léonie Lac
La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beaupère Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent
sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko.
Une nuit, Etsuko donne rendez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin
ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle,
il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette
œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout
consumer.
Éditeur : Gallimard, 1987. 256 p.
ISBN : 9782070377886
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Les amours interdites; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
Un vieil écrivain, Shunsuké, est fasciné par la beauté exceptionnelle de Yüichi, un
jeune homosexuel. Shunsuké, dont l'oeuvre est connue, mais déjà achevée, a
consacré toute sa vie à l'esprit et à la création.
En Yüichi, c'est la liberté du corps, l'esthétique réduite à sa pure apparence
physique et à la jouissance immédiate, que le romancier découvre. Yüichi, conscient
de sa sexualité, hésite à épouser Yasuko, dont l'écrivain est amoureux. Il se confie
au vieillard qui, au terme d'un pacte diabolique, l'incite à se marier. Shunsuké
pourra dès lors manipuler le jeune homme comme une marionnette, comme un
personnage incarné d'un roman qu'il n'écrira jamais.
Sa misogynie déclarée, sa rancoeur à l'égard des femmes qui l'ont fait souffrir
durant toute sa vie trouvent ainsi un cruel assouvissement. Mais c'est compter sans
l'intervention d'autres manipulateurs et surtout croire qu'il peut lui-même
échapper à la séduction de Yüichi.
Rédigé entre 1950 et 1953, Les amours interdites décrit avec audace et sincérité
l'univers homosexuel du Tôkyô d'après-guerre. Mais c'est surtout le roman où
Mishima entreprend d'exposer sans fard sa conception de la sexualité, des rapports
familiaux et sociaux, et ses théories esthétiques et philosophiques
A propos des Amours interdites, l'auteur devait écrire : "J'ai formé le projet insolent
de transformer mon tempérament en un roman et d'ensevelir le premier dans le
second."
Éditeur : Gallimard, 1994. 591 p.
ISBN : 9782070388530
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Après le banquet; traduit du japonais par Gaston Renondeau
Kazu, propriétaire d'un grand restaurant de Tokyo, a gardé, malgré la
cinquantaine, une grande beauté. Sa clientèle se compose des personnalités les plus
variées. A l'occasion d'un banquet, Kazu fait la connaissance d'un ancien ministre,
Noguchi. Elle, qui se croyait à l'abri des aventures amoureuses, finit par l'épouser.
Mais, entre l'intellectuel idéaliste et la femme d'affaires, pratique et indépendante,
la vie conjugale va faire apparaître d'insolubles conflits.
Éditeur : Gallimard, 1979. 288 p.
ISBN : 9782070371013
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Le marin rejeté à la mer; traduit du japonais par Gaston Renondeau
Noboru, garçon de treize ans, surprend les amours de sa mère, jeune veuve qui
dirige une boutique de confection élégante à Yokohama, avec un officier de
marine marchande, Ryûji. Noboru fait partie d'une bande de garçons de son âge
qui se veulent des "durs". D'abord admirateur , ainsi que toute la bande, de ce
marin qui va être son beau-père, Noboru, sous l'influence du chef de bande, ne
tarde pas à découvrir que celui dont il faisait un héros n'est qu'un brave homme,
affectueux et honnête, type exécré du père de famille traditionnel.
Selon les recettes éprouvées de la psychologie militaire adulte, le chef des enfants,
pour endurcir leur cœur, les fait procéder sur un chat à la répétition du sacrifice
humain qu'ils ont décidé d'accomplir. Ryûji subira le sort du chat. Mais comment
avoir raison du colosse qu'il est à leurs yeux? Les rôles sont distribués, les préparatifs
soigneusement agencés. Ils parviendront à l'endormir, lui faisant absorber le thé
drogué.
Atroce et admirable histoire, d'une sauvagerie sans complaisance, qui met en
évidence ce que le nazisme spontané des presque-adolescents doit à un idéalisme
de la force - aussi bien force de caractère et maîtrise, ou sacrifice de soi, que force
physique et brute.
Éditeur : Gallimard, 1980. 192 p.
ISBN : 9782070371471
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Madame de Sade, théâtre; traduit d japonais par André Pieyre de Mandiargues Nobutaka Miura
« C'est en lisant La Vie du Marquis de Sade de Tatsuhiko Shibusawa que pour moi,
en tant qu'écrivain, se posa l'énigme de comprendre comment la marquise de
Sade, qui avait montré tant de fidélité à son mari pendant ses longs
emprisonnements, a pu l'abandonner juste au moment où il retrouvait enfin la
liberté. Telle énigme a servi de point de départ à ma pièce, en laquelle on peut
voir une tentative de fournir au problème une solution logique. J'ai eu l'impression
de quelque chose de fort vrai en même temps que de fort peu intelligible paraissait
derrière l'énigme, et j'ai voulu considérer Sade dans ce système de références. Il est
peut-être singulier qu'un Japonais ait écrit une pièce de théâtre sur un argument
français. La raison en est que je souhaitais employer à rebours les talents que les
comédiens de chez nous ont acquis en représentant des pièces traduites de langues
étrangères. » Yukio Mishima.
Éditeur : Gallimard, 1976. 122 p.
ISBN : 2070294897
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Le soleil et l’acier, traduit du japonais par Tanguy Kenec'hdu, Marguerite Yourcenar, préfacier
Le soleil et l'acier est la seule confidence que nous ait laissée Yukio Mishima sur sa
formation : comment il a découvert, tardivement, la vie du corps, et par elle une
vie nouvelle de l'esprit. Il établit une étrange opposition entre le pouvoir corrosif
du langage et le pouvoir constructif du soleil et de l'acier. En même temps, c'est
pour offrir à la mort, bien suprême et suprême tentation, un objet digne d'elle qu'il
s'astreint à l'ascèse d'un entraînement physique.
Cette démarche essentiellement romantique n'a rien à voir avec le principe grec
d'une âme saine dans un corps sain, mais débouche sur le suicide rituel, qui fut en
effet accompli par Mishima, en public, en novembre 1970. Le soleil et l'acier
constitue un testament spirituel qui éclaire d'un jour insolite toute l'œuvre du grand
écrivain japonais.
Éditeur : Gallimard, 1993. 120 p.
ISBN : 9782070387373
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La mort en été, nouvelles; traduit du japonais par Pauline Réage
Dix nouvelles sont ici rassemblées. Elles reflètent tout à la fois la diversité des talents
de Mishima - art du détail comme du développement thématique, art de la
description comme de l'ellipse - et la diversité des univers qu'il pénètre. Les hommes
d'affaires et leurs épouses, les geishas, les gens du peuple, les acteurs du kabuki, le
vieux prêtre du temple de Shiga et les soldats finissent par composer un Japon
moderne en butte à ses traditions séculaires.
Et tout est là : l'amour vénal, l'amour sublime et sacrilège; la perversion des femmes
et du monde de l'argent; les superstitions et le sens du sacré; la mort. La mort
accidentelle des enfants. Celle, attendue, d'un vieillard. La mort rituelle, choisie
pour l'honneur - ce seppuku que Mishima a finalement exécuté sur lui-même.
Éditeur : Gallimard, 1988. 320 p.
ISBN : 9782070380367
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La musique; traduit du japonais par Dominique Palmé
Reiko " n'entend plus la musique ", autrement dit, elle est incapable d'éprouver du
plaisir sexuel. Le docteur Shiomi nous conte son histoire et nous entraîne, avec une
joie non dissimulée, dans les chausse-trapes de l'univers mental de la jeune
mythomane. De mensonges en coups de théâtre, dans une perspective en trompe
l'œil où les situations les plus tragiques sont passées au filtre d'une subtile ironie,
l'écrivain nous mène par le bout du nez, comme le fait Reiko avec son trop crédule
analyste.
Au dénouement, à l'instant où, la vérité s'étant dévoilée, l'on va refermer le livre,
on aura aussi découvert un autre masque de Mishima : celui de l'écrivain capable
de rire - surtout de ses propres obsessions - et de divertir son lecteur avec des sujets
graves, et qui pour ce faire n'hésite pas à recourir à un suspense de roman policier
et à un ton parodique jusque-là absent de son œuvre.
Éditeur : Gallimard, 2002. 314 p.
ISBN : 9782070424962
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Bibliothèque Alice-Lane
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Pèlerinage aux Trois Montagnes; traduit du japonais par Brigitte Allioux et Yves Marie Allioux
" L'adolescence est un état qui devrait se poursuivre éternellement, et, d'ailleurs,
en réalité, n'existe-t-elle pas toujours en nous? Or, si c'est bien le cas, pourquoi
parvenons-nous à la mépriser à ce point? " Cette interrogation du héros de La
cigarette œuvre de jeunesse qui, pour avoir séduit Yasunari Kawabata, a
véritablement marqué les débuts de la carrière de Mishima, nous offre une des clefs
de son œuvre.
Elle parcourt, en tout cas, chaque page de ces nouvelles écrites de 1946 à
1965.L'adolescence, son intransigeance, sa soif d'idéal et de pureté, sa hâte. Tel est
le thème principal de ces nouvelles écrites par Mishima de 1946 à 1965.
Éditeur : Gallimard, 1998. 314 p.
ISBN : 9782070404520
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Une matinée d'amour pur; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
Les sept nouvelles de Mishima rassemblées ici ont été publiées au Japon entre 1946
et 1965. Tout en couvrant une large période de la création littéraire de l'auteur,
elles présentent cependant une étonnante unité autour du thème de l'amour. Si la
description de l'éveil d'un jeune garçon à la beauté de la nature et à l'amour dans
un paysage magique de bord de mer nous frappe par son romantisme exalté - "
Une histoire sur un promontoire " est écrite alors que l'auteur n'a pas encore vingt
ans -, nous retrouvons dans " Une matinée d'amour pur " - récit d'un couple
vieillissant qui cherche à entretenir son amour par des jeux érotiques pervers - le
cynisme parfois très noir et l'interrogation sur la sexualité qui caractérisent toute
l'œuvre de Mishima.
Ces deux nouvelles encadrent cinq autres textes où ces mêmes thèmes apparaissent
dans des récits toujours très maîtrisés. Le présent recueil donne un éclairage original
sur l'œuvre de Mishima et constitue un complément indispensable pour tout lecteur
français qui s'intéresse au grand romancier japonais.
Éditeur : Gallimard, 2003. 304 p.
ISBN : 9782070749010
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Papillon, suivi de La lionne; traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty
Extraordinaire interprète de l'opéra de Puccini Madame Butterfly, la cantatrice
Tamaki Miura donne ce soir un dernier récital bouleversant.
Parmi les spectateurs, Kiyohara se remémore un autre récital, vingt ans plus tôt, à
la Scala, auquel il assista avec la jeune Hanako. Dans ces deux nouvelles sobres et
émouvantes, le grand romancier japonais explore différentes facettes de l'amour
et de ses tourments.
Éditeur : Gallimard, 2009. 128 p.
ISBN : 9782070361571
Disponible en librairie – Renaud-Bray
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Le lézard noir, théâtre; traduit du japonais par Brigitte Allioux
Adapté du roman éponyme d'Edogawa Rampo, Le Lézard Noir occupe une place
à part dans l'œuvre de Mishima. A partir du canevas policier et fantastique du
célèbre roman, Mishima a créé une machinerie théâtrale où l'humour et la dérision
sont au service d'une intrigue rocambolesque des plus surprenantes. La fille d'un
riche bijoutier séquestrée, une transformiste amoureuse du détective qui la traque,
un bateau mystérieux, une usine désaffectée et un musée d'horreur sont quelquesuns des éléments de cette pièce qui fera connaître au lecteur français une face
insoupçonnée de l'œuvre de Mishima.
Publié pour la première fois en 1956, Le Lézard Noir a été adapté au cinéma en
1968 par Fukasaku, avec Mishima lui-même dans un petit rôle.
Éditeur : Gallimard, 2000. 120 p.
ISBN : 9782070730919
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Cinq nô modernes (1956); traduit du japonais en 1984 par Marguerite Yourcenar avec la collaboration de Jun
Shiragi
Nombre de Français connaissent le Nô par ouï-dire; d'autres pour en avoir lu ou
feuilleté quelques-uns en traduction, ou même pour en avoir vu donner un au
Japon ou par une troupe de passage. Bien des gens l'entrevoient grâce au bel et
fracassant essai de Claudel, qui tout à la fois simplifie et exagère :" Le drame grec,
c'est quelque chose qui arrive ; le Nô, c'est quelqu'un qui arrive. " En quête de
formule mémorable, on pourrait s'en tenir à celle-là. On pourrait aussi assurer que
les Cinq Nô modernes de Mishima, comme toute œuvre de poète authentique,
peuvent et doivent être appréciés pour eux-mêmes, sans référence aux Nô d'un
lointain passé.
Ce serait pourtant se priver des harmoniques que le poète a su garder ou faire
naître.Les cinq Nô contenus dans ce volume évoquent successivement, sur un ton
où comédie et tragédie s'entremêlent, le thème éternel jeunesse-vieillesse, face à
la beauté qui, elle, ne change pas; le drame, le plus contemporain de tous, d'un
adolescent hanté par la destruction totale du monde; l'amour inexaucé et non
entendu d'un homme pour une femme insensible; la jalousie qui tue sa victime et
désagrège aussi la meurtrière, et enfin, l'aventure d'une jeune femme qui renonce
à la vie pour s'enfoncer dans ses rêves. Tous s'inspirent plus ou moins de thèmes des
Nô d'autrefois. Tous aussi concernent, de façon pathétique, ou parfois
bouleversante, notre existence à nous. Marquerite Yourcenar
Editeur : Gallimard, 1984. 176 p.
Avant-propos de Marguerite Yourcenar(1991).
ISBN : 9782070700196
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Japon moderne et l'éthique samouraï, La voie du Hagakuré; traduit du japonais par Émile Jean
Un jour de novembre 1970, Yukio Mishima, à peine âgé de quarante-cinq ans, se
donnait la mort selon le rituel samouraï au quartier général des forces japonaises.
Ce geste, qui bouleversa les Japonais et étonna le monde entier, donnait toute sa
portée tragique à une existence qui s'était voulue résolument " anachronique ".
Trois ans plus tôt, Mishima avait livré l'une des clefs essentielles à la compréhension
de ses choix de vie en publiant un essai consacré au Hagakuré, ouvrage composé
au XVIIIe siècle par un samouraï retiré du monde pour méditer sur la Voie du
samouraï. Le Hagakuré, livre maudit du Japon de l'après-guerre, est pour Mishima
l'œuvre qui a donné un sens à sa vie, et son auteur, Jôchô Yamamoto, est une sorte
de frère d'armes spirituel.
À plus de deux siècles de distance, ce qui unit ces deux esprits, c'est d'abord une
philosophie de la vie comme déploiement de l'énergie intime de l'individu et, plus
encore peut-être, une philosophie de la mort : " La Voie du samouraï, c'est la mort.
" Mais c'est aussi et surtout une commune protestation contre leur époque. La
critique acerbe et souvent truculente que Jôchô adresse au Japon pacifique et
prospère des Tokugawa, Mishima la fait sienne et l'applique, trait pour trait, au
Japon pacifique et prospère de la seconde moitié du XXe siècle. Ce livre fait
entendre ensemble par-delà l'histoire deux voix profondément pessimistes qui
exaltent avec la même ardeur désespérée " l'utopie " éthique des samouraïs.
Éditeur : Gallimard, 1985. 154 p.
ISBN : 9782070703609
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Dojoji et autres nouvelles; traduit du japonais par Pauline Réage
De l'univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé
à la boutique d'un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d'un japon
mythique, entre légende et tradition. D'une nouvelle à l'autre, les situations
tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie
danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de
l'acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher
lui échapper, ou l'épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se
transpercer la gorge...
Quelques textes étonnants pour découvrir toute la diversité et l'originalité du
grand écrivain japonais.
Éditeur : Gallimard, 2002. 125 p.
ISBN : 9782070703609
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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La Mer de la fertilité, tétralogie (1964-1970); traduit du japonais par Tanguy Kenec`hdu
La tétralogie de La Mer de la fertilité – Neige de printemps, Chevaux échappés,
Le temple de l'Aube et L'Ange en décomposition est la dernière œuvre
romanesque de Mishima, achevée quelque mois avant son hara-kiri en direct à la
télévision en 1970.
Conçu dès 1963, ce roman fut d'abord publié en feuilleton pendant six ans. Il
emprunte aux contes japonais nombre de procédés : rêves, réincarnations, légendes
mystiques, qui soutiennent le propos politique de l'auteur, obsédé par le culte du
corps mâle, hanté par l'absence de réalité de la vie au profit de la mort et du
suicide. D'amours impossibles en échecs et renoncements, cette œuvre est une
apologie du rien, du vide, du non-sens et de l'inexistence, comme l'indique
ironiquement son titre : la Mer de la fertilité est le nom d'une vaste plaine visible
au centre de la Lune, en réalité un désert sans vie, sans eau et sans air…
Éditeur : Gallimard, 2004. 1024 p. Tétralogie complète.
ISBN : 9782070371471
Bibliothèque et archives nationales du Québec. En 4 volumes.
Neige de printemps
Deux jeunes amants vivent leurs amours surannées au temps où le Japon tente
d'assimiler les modes d'un Occident, alors que la Belle Époque jette ses derniers
feux.Les deux protagonistes, Kiyoaki Matsugae et Satoko Ayakura,
appartiennent, lui, à l'aristocratie issue des récentes transformations politiques de
l'ère Meiji, elle, à une antique famille de noblesse de Cour. Prisonniers des
méandres de leur propre personnage, leur passion côtoie le déshonneur, vouée à
l'échec tragique.
Chevaux échappés
Japon 1932. Le juge Shigekundi Honda, spécialisé dans le droit criminel, a
maintenant trente-huit ans. Il se trouve conduit à reconnaître en Isao la
réincarnation de son ami d'enfance Kiyoaki, héros tragique de Neige de
printemps. Idéaliste imbu de vertu patriotique, Isao reprend de restaurer l'esprit
samouraï. Il part en croisade contre les corrompus qui, à la tête des trusts et des
cartels, fondent leur fortune et leur puissance politique sur le chômage et la
misère. Aucune trahison, d'où quelle vienne (son propre père, son amie Maliko,
les, militaires...), n'entame la pureté d'Isao. Il l'a préservera jusqu'au seppuku suicide rituel auquel s'est livré lui-même Mishima, et où Malraux voyait un
moyen, pour l'homme, de " posséder sa mort ".
Le temple de l'Aube
Le temple de l'aube est la suite chronologique de Neige de printemps et Chevaux
échappés. A l'évocation du Japon ancestral dans le premier roman, puis, dans le
deuxième, des agitations politico-militaires de l'entre-deux-guerres, succède ici la
peinture de la société nouvelle qu'engendre la défaite, suivie de l'occupation
américaine. Le lecteur retrouve les personnages familiers de cette saga japonaise
dont le fil conducteur reste le souvenir de Kiyoaki, mort d'amour à la fleur de
l'âge, et d'Isao, le jeune conspirateur fanatique, réincarnés en l'énigmatique et
voluptueuse princesse siamoise Ying Chan. Devenu personnage principal, un
Honda enrichi et vieillissant poursuit ses étranges pérégrinations, tant réelles
qu'imaginaires. Yukio Mishima excelle à décrire la complexité des esprits et des
moeurs, à mettre en scène les décors éblouissants des tropiques, à évoquer l'aspect
monstrueux des mégapoles de l'après-guerre.
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L'ange en décomposition
" Et pouvez-vous dire avec certitude que, tous les deux, nous nous sommes déjà
rencontrés ? - Je suis venu ici il y a soixante ans. - La mémoire est comme un miroir
fantôme. Il arrive qu'elle montre des choses trop lointaines pour qu'on les voie, et
elle les montre parfois comme si elles étaient présentes. - Mais si, dès le
commencement, il n'y avait pas Kiyoaki... " Honda tâtonnait à travers un
brouillard. Cet entretien ici, avec l'abbesse, semblait à moitié un rêve. Il parlait à
haute voix, comme pour recouvrer le moi qui s'éloignait comme les traces d'une
haleine à la surface d'un plateau de laque. " S'il n'y avait pas Kiyoaki, il n'y a pas
eu non plus Isao. Il n'y eut pas Ying Chan, et - qui sait - peut-être n'y a-t-il pas eu
moi. " Pour la première fois, il y avait de la force dans les yeux de l'abbesse. " Cela
aussi est tel que dans le cœur de chacun. " (Yukio Mishima, L'Ange en
décomposition, chap. 30).
Le 25 novembre 1970, quelques heures après avoir signé et daté à l'intention de son
éditeur L'Ange en décomposition, dernier volume de sa tétralogie, Mishima se
donnait publiquement la mort, selon le rituel des samouraïs.
Le tumulte des flots; traduit du japonais par Tanguy Kenec`hdu Gaston Renondeau
«- Hatsue ! cria le garçon.
- Saute par-dessus le feu. Si tu sautes par-dessus..., dit la fille d'une voix claire et
forte.
Le garçon n'hésita pas. Le corps nu, que la flamme illuminait, il prit son élan sur la
pointe des pieds et bondit au travers du feu. En un clin d'œil il se trouva droit en
face de la fille. Sa poitrine toucha légèrement les seins de Hatsue.»
Éditeur : Gallimard, 1978. 256 p.
ISBN : 9782070370238
Bibliothèque et archives nationales du Québec
L’École de la chair; traduit du japonais par Yves Marie Allioux et Brigitte Allioux
Dans le " bric-à-brac " de la société japonaise des années 60, les fantômes des cidevant aristocrates hésitent encore à danser avec les premiers parvenus du miracle
économique. Les rues sont pleines de jeunes filles qui n'en sont plus, de petits jeunes
gens détestables dévorés de paresseuses ambitions...
Comment vivre, lorsque - comme le diamant de trois carats que l'on porte au doigt
- on a été taillée dans une autre époque?
La chair, soudain révélée, pourrait-elle faire disparaître ce désert que l'héroïne du
roman voit s'étendre aux confins de sa brillante réussite sociale? La chair, soudain
révélée, pourrait-elle faire disparaître ce désert que l'héroïne voit s'étendre aux
confins de sa brillante réussite sociale, ce goût âcre de sable qui la saisit au plus
intime d'une liberté féminine cueillie au passage sur les ruines encore fumantes du
Japon féodal?
Éditeur : Gallimard, 1995. 256 p.
ISBN : 9782070392858
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Mishima ou La vision du vide; Marguerite Yourcenar
Le 24 novembre 1970, Mishima prépare avec un soin minutieux sa mort. Il veut que
son suicide obéisse en tous points aux rigueurs du rite exigé depuis des siècles par la
tradition de son pays, le milieu dans lequel il a choisi de vivre religieusement,
socialement, littérairement, politiquement : il s'ouvre le ventre avant de se faire
décapiter par la main d'un ami.
Mort à la fois terrible et exemplaire parce qu'elle est en quelque sorte le moyen de
rejoindre en profondeur le vide métaphysique dont le romancier-poète japonais
subit la fascination depuis sa jeunesse.
Marguerite Yourcenar met toute l'acuité de son intelligence au service d'une telle
aventure humaine dont elle pressent à la fois la proximité et l'étrangeté. Ainsi, dans
un modèle d'étude critique, un grand écrivain d'Occident démonte les mécanismes
de la psychologie d'un grand écrivain d'Orient, mettant au jour les ambitions, les
triomphes, les faiblesses, les désastres intérieurs et finalement le courage.
Éditeur : Gallimard, 1993. 132 p.
ISBN : 9782070387199
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Nakajima Atsushi 中島 敦
Né à Tokyo le 5 mai 1909 dans une famille de sinologues de père en fils, il apprit la
littérature classique chinoise dès son enfance. Il était également féru de littérature
européenne. En 1930, il suit les cours de littérature japonaise à l'Université de Tokyo
dont il sort diplômé en 1933. Il poursuit ses études pour une spécialisation pendant
un an, mais en 1934, il quitte l'université sans diplôme. Pendant ce temps, il trouve
un poste d'enseignant à Yokohama, un poste qu'il occupera jusqu'en 1941.
En 1934, Nakajima Atsushi présente un récit « Toragari » à un concours organisé
par le magazine « Chuo Koron », marquant ainsi ses débuts sur la scène littéraire.
Cette fiction et sa suite lui ont donné une certaine réputation dans le monde
littéraire japonais.
En 1941, Nakajima s’en va aux Îles Palaos afin d’y enseigner le japonais aux
résidents des territoires occupés. Avant de quitter le Japon, il termine le manuscrit
Tsushitara no shi , un roman basé sur la vie de Robert Louis Stevenson, qu’il révise
à Palaos et publie en 1942 Hikari to kaze to Yume qui lui permet de participer au
Prix Akutagawa. Il fut couronné du prix Mainichi de la culture en 1949 pour son
roman Nakajima Atsuji zenshū.
À 33 ans, le 4 décembre 1942, il mourut prématurément d'asthme, laissant des
romans et des nouvelles remarquables par leur style classique très distingué, et
ayant souvent comme cadre l'histoire ancienne et la littérature chinoise ou
orientale.
Le mal du loup; traduit du japonais par Véronique Perrin
"Les bâtonnets, extraits du tiroir, n'ont pas l'air d'avoir trop souffert de l’humidité.
Il éteint la lampe, frotte une allumette. De minces traits de lumière durs et mats
jaillissent dans le noir, des aiguilles de pin, des feuilles d'érable s’épanouissent et
disparaissent aussitôt. L'odeur de la poudre lui pique au nez; son esprit, après un
instant d'inertie, s'émouvait de cette beauté délicate, hors saison. Une pauvre
petite émotion, triste et toute recroquevillée sur elle-même."
Comme presque tous les écrits de Nakajima, Le Mal du loup est une histoire de
métamorphose. Le narrateur écoute caché derrière un verre de saké un collègue
ridicule et repoussant; une libellule couleur de jade se pose près d’eux et ce
monsieur M. apparaît tout à coup, par la force d'une idée et d'une image cryptées
dans son discours indistinct, comme l'égal de Montaigne. Dans ce livre, vous
rencontrerez aussi Mariang, la très grande Paluane qui parle japonais et anglais,
étrangère à elle-même et qui crée l'étrangeté autour d'elle; Dongyon la prostituée
coréenne qui crie dans les rues l'assassinat de son mari à Tokyo dans la répression
qui suivit le tremblement de terre du Kantô en 1923; le policier Jo Gyoyong, Coréen
qui observe avec la précision d'un peintre les dégâts de l'occupation japonaise et
finit par se faire renvoyer. L'humanité des personnages, l'authenticité de la relation
qui s'établit avec eux et les surprises, les détours des prises de conscience, des simples
actes de courage qui s'ensuivent, donnent à tous ces récits une couleur et un rythme
prenants, très singuliers.
Éditeur : Allia, 2012. 104 p.
ISBN : 9782844854452
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Histoire du poète qui fut changé en tigre et autres contes; traduit du japonais par Véronique Perrin
Recueil de contes évoquant la condition humaine avec un sentiment certain du
sublime, de l'homme accompli à l'homme déchu, en passant par toutes les étapes
de l'apprentissage et, parfois, de ses échecs.
... la parole suprême rompt avec la parole, le tir suprême ne tire pas.
Nakajima Atsushi
Éditeur : Allia, 2010. 96 p.
ISBN : 9782844853455
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La mort de Tusitala; traduit du japonais par Véronique Perrin
Tusitala, le Raconteur d'histoires, est le nom de guerre que l'on prêtait à Robert
Louis Stevenson dans les îles Samoa où il vécut aux derniers temps de sa vie.
Engagé avec les Samoans contre les puissances coloniales, écrivant avec
acharneraient, défrichant ses champs, rêvant dans la lumière des tropiques,
l'auteur de L'île au Trésor s'était bâti Là-bas une existence à sa mesure. Nakajima
Atsushi, un écrivain jeune pour toujours lui aussi, orchestre autour des dernières
années de Stevenson un roman subtil en forme d'hymne à la vie. Alternant la
narration et les pages d'un journal fictif, il se démarque de l'exercice biographique
pour composer une fiction pure où se déploient sans limite le pouvoir et la
paissance de l'imagination. Le talent de Nakajima, l'élégance joyeuse de son
écriture et la limpidité de son style se conjuguent ici jusqu'à nous convaincre que
l'on aurait affaire, avec La Mort de Tusitala à un autre Stevenson.
Éditeur : Anacharsis, 2011. 170 p.
ISBN : 9782914777667
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Trois romans chinois; traduit du japonais par Véronique Perrin
Un monstre angoissé erre parmi les « petites boutiques d’idées » que tiennent au
fond des Sables Mouvants des sages prêchant le mépris de la vie, le cynisme et la
peur, jusqu à ce qu’il s’embarque aux côtés du célèbre singe pèlerin Wukong...
Un bretteur mal dégrossi tombe amoureux de Confucius, de l’homme plus que du
maître à penser, dont l’enseignement lui semble sur plus d’un point discutable et
c’est à ce disciple parfaitement désintéressé que Confucius doit, après tant d’échecs
au service des puissants, la vision de ce que pourrait être une politique intègre.
Puis ce sont les destins croisés du grand historien des Han, Sima Qian, et de deux
généraux partis guerroyer contre les nomades Xiongnu : chacun paiera le plus lourd
des tributs à leur maître, le terrible Wudi avide d’immortalité, mais lui laisserontils le mot de la fin?
Trois courts romans inspirés de classiques chinois. Nakajima Atsushi en a mené
l’écriture de front, quelques mois avant de mourir, à l’âge de 33 ans, alors que le
Japon venait de se lancer dans la guerre du Pacifique. L’auteur de l’Histoire du
poète qui fut changé en tigre est ici au sommet de son art, malicieux, tragique et
savant à la fois : infiniment confiant dans le pouvoir de la littérature.
Éditeur : Allia, 201. 184 p.
ISBN : 9782844853875
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Kôbô Abé 安部 公房
Kôbô Abé est né le 7 mars 1924 à Tokyo et y est décédé le 22 janvier 1993 : on
pourrait décrire comme le Kafka japonais. Il passe son enfance à Mukden en
Mandchourie, où son père travaille en tant que médecin. Il doit revenir à Tokyo
pour effectuer son service militaire, expérience qui le rend profondément
antimilitariste. Il fait ensuite des études de médecine, de 1943 à 1948, tout en
écrivant des nouvelles. Puis, il abandonne ses études pour se consacrer totalement
à la littérature, sa femme Machi, une dessinatrice connue, illustrant ses œuvres.
Son premier roman, Kabé - Les Murs, obtient en 1951 le prix Akutagawa, le plus
grand prix littéraire japonais. Écrivain, mais aussi militant communiste, il participe
au groupe Littérature populaire, organise un cercle littéraire dans un quartier
d'usines et publie dans d'innombrables revues. En 1962, paraît La Femme des sables
qui obtient en France le prix du Meilleur livre étranger et qui fait l'objet d'un film,
mis en scène par Hiroshi Teshigahara. Inscrit au Parti communiste japonais depuis
1945, Abe Kōbō en est exclu après la publication de cet ouvrage, dont le thème, la
perte d'identité, n'est guère en accord avec l'idéologie communiste.
La femme des sables; traduit du japonais par Georges Bonneau
« La femme dormait parfaitement nue. Dans son champ visuel tout embrumé de
pleurs, la femme apparaissait comme une ombre flottante. Elle dormait à même
la natte, couchée sur le dos, et, à l’exception du seul visage, le corps entier tout
découvert. Le bas-ventre était ferme, tendu, avec, de chaque côté, un pli étranglé;
et la main gauche, si légèrement, y reposait. […] Sur l’entière surface du corps, une
couche de sable à fine texture posait, on eût dit, une tunique aussi fine et souple
qu’une membrane. Noyant les détails, le sable détachait, en les forçant et en les
magnifiant, les courbes où se révèle et s’offre l’éternité de la femme. A s’y
méprendre, sous son placage de sable, la Femme des sables était, au regard,
devenue Statue… » A. K.
Heurs et malheurs d’un homme qui, parti à la recherche d’un insecte des sables,
échoue dans un petit village perdu au fond des dunes. Commence alors un étrange
cauchemar…
La Femme des sables est incontestablement l’un des plus grands romans de la
littérature japonaise contemporaine. Traduit dans le monde entier, il a été
couronné, au Japon, par le prix Akutagawa (1962) et, en France, par le prix du
Meilleur Livre étranger (1967).
Éditeur : Le Livre de Poche, 1992. 320 p.
ISBN : 9782253059950
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Bibliothèque Alice-Lane
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La face d'un autre; traduit du japonais par Otani Tzunémaro avec la collaboration de Louis Frédéric
Le narrateur de cette histoire a eu le visage horriblement brûlé à la suite d'un
accident. De telle sorte qu'il est condamné à vivre la figure enveloppée de
bandages. Depuis, sa femme a élevé entre eux un mur de silence qu'il veut à tout
prix faire tomber. Il imagine alors de se fabriquer un masque en matière plastique,
réaliste au point de faire de lui un autre homme derrière un nouveau visage.
Et il en vient peu à peu à se dire qu'il pourrait ainsi séduire sa femme, tout comme
un étranger.Il réussit dans son entreprise. Ou du moins, il le croit. Car sa femme ne
l'a-t-elle pas reconnu, n'a-t-elle pas deviné quel était son dessein? N'a-t-elle pas
joué le jeu en espérant de sa part un geste, une preuve d'amour? On le voit, ce
roman cruel et fascinant pose le vieux, l'éternel problème de l'identité. Qu'est ce le
moi réel, et que recouvre-t-il? Le masque dissimule-t-il l'ancienne personnalité ou
bien en crée-t-il une nouvelle?
Version moderne, à sa façon, du Dr Jekyll et Mr Hyde, La face d'un autre connaît
depuis plus de trente ans un succès jamais démenti.
Éditeur : Stock, 1999. 228 p.
ISBN : 9782234051355
Bibliothèque et archives nationales du Québec
L'homme-boîte; traduit du japonais par Suzanne Rosset
Cet homme qui a enfoui sa tête et le haut de son corps dans une boîte en carton
n'est pas un Diogène cynique réfugié dans un tonneau par mépris de l'humanité.
C'est un anti-héros, un être mythique dont le mal profond est l'impuissance. Un
voyeur aussi, car la seule relation qu'il peut établir avec le monde extérieur se fait
par l'intermédiaire de son regard. Tourmenté et solitaire, il est en même temps
capable d'humour et même d'amour. Pour Kôbô Abé, qui est aussi médecin, une
identité détruite peut en quelque sorte être « refaçonnée ». Et c'est grâce à la
femme qu'il aime que « l'homme-boîte » sortira de son carcan volontaire et
rejoindra la vie.
Ecrit dans une langue dense, drue, dépourvue de sentimentalisme, ce roman a eu
un immense succès au Japon, avant d'être traduit dans une quinzaine de langues.
Éditeur : Stock, 2001. 200 p.
ISBN : 9782234054264
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Rendez-vous secret, traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
"L'amour pour les faibles cache toujours une volonté de meurtres", prévient l'auteur
en exergue de ce roman surréaliste japonais. Ou plus exactement d'un récit
hyperréaliste, à la croisée du roman policier, du texte pornographique et de la
fable poétique, proche en cela de l'esprit de Calaferte. C'est ce qui se dégage de
Rendez-vous secret. Partant à la recherche de sa femme, qui a disparu dans des
conditions pour le moins mystérieuses, un homme, son mari, enquête dans une ville
impersonnelle et sous contrôle, comme dans un film d'Andreï Tarkovski. Grotesque,
tragique, absurde et désespéré, ce texte démontre les virtuosités stylistiques de
l'auteur de La Femme des sables et de La Face d'un autre. On retrouve ici l'univers
vaguement inquiétant et forcément surprenant d'Abé Kôbô. De cheval fou en
secrétaire nymphomane ou fillette prostituée, le récit de cette enquête bascule
dans un monde où dominent sexe, angoisse et hallucinations. Rapportés par le
narrateur, ces éléments font de ce livre un roman maîtrisé avec la froideur clinique,
l'imagination et le calcul propres à ce grand auteur de la littérature japonaise. --
Florent Mazzoleni
Éditeur : Gallimard, 2011. 272 p.
ISBN : 9782070134106
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Cahier kangourou; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
Un homme se réveille un matin, les mollets recouverts d'une espèce de légume qui
ressemble à de la luzerne. Il se précipite chez un dermatologue aussi stupéfait que
lui devant ces étranges symptômes. Dès lors, la journée du malade se déroule
comme un rêve d'une extraordinaire précision réaliste. Des événements plus
incongrus les uns que les autres vont s'enchaîner, mais obéissant à une logique,
somme toute, cohérente.
Un nouveau roman fantastique de l'auteur de La femme des sables? Oui, bien sûr.
Mais aussi une étonnante métaphore de la maladie. Kôbô Abe, qui devait mourir
moins d'un an après la parution de ce dernier roman, atteint d'une grave maladie,
décrit, dans cette fable onirique, les dernières heures d'un malade : l'hospitalisation,
la médicalisation à outrance, les rapports difficiles avec le personnel médical, les
cauchemars d'une mort anticipée, le compagnonnage des mourants, l'obsession de
l'euthanasie. Ces thèmes bouleversants sont traités avec une légèreté et une
distance poétiques d'autant plus admirables que l'auteur était l'acteur principal
du drame.
Éditeur : Gallimard, 1995. 192 p.
ISBN : 978-2070768127
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Sôseki Natsumé 夏目 漱石,
Kinnosuke Natsume est né le 9 février 1867 dans le quartier d'Ushigome à Edo
(aujourd'hui Tokyo) dans l'arrondissement actuel de Shinjuku. Sa naissance
précède d'un an le début de l'ère Meiji (1868-1912), une modernisation du Japon.
Il prendra comme nom de plume, en 1888 « Sōseki » (littéralement : se rincer la
bouche avec une pierre. C'est un enfant non désiré, d'une mère âgée qui le rejette.
A deux ans, il est confié à un couple de serviteurs jusqu'à l'âge de neuf ans. De
retour dans son foyer, il continue à être rejeté par son père et sa mère meurt en
1881, alors qu'il vient d'avoir 14 ans. Au collège, il se passionne pour la littérature
chinoise et se destine à l'écriture. Mais quand il entre à l'université de Tōkyō en
septembre 1884, il est obligé de commencer des études d'architecture et étudie en
même temps l'anglais.
En 1887, il rencontre Masaoka Shiki qui le pousse à écrire et l'initie à la composition
des haïkus. En 1890, il entre au département d'anglais de l'université de Tōkyō et
obtient son diplôme en 1893. Au cours de ses études, il écrit plusieurs articles,
notamment sur les poètes anglais et sur le roman Tristram Shandy, de Laurence
Sterne. Il commence à enseigner en 1893. En 1895, il est nommé professeur à
Matsuyama et son expérience donnera lieu dix ans plus tard à l'écriture de
Botchan.
Auteur de nombreux essais et de plus de 2500 haïkus, c'est en 1905 qu'il connut
soudainement la célébrité grâce à son roman, Je suis un chat. C'est une vision
ironique, à travers les yeux naïfs d'un chat vivant chez un professeur d'anglais
désabusé, du Japon de son temps. Cette œuvre devient vite un grand succès, de
même que Botchan l'année suivante.
Le second voyage, d'agrément celui-là, le mène en Mandchourie, sous domination
japonaise en ce temps, puis en Corée, de septembre à octobre 1909. Invité par l'un
de ses meilleurs amis occupant un poste-clef dans l'administration coloniale, il
parcourt le pays avec intérêt. De 1909 à 1910, il écrit la trilogie Sanshirô, Sorekara
(Et puis), Mon (La porte). À partir de 45 ans, la santé de Sōseki se dégrade
rapidement. Il sort avec difficulté de chez lui. Il se rapproche des pratiques
religieuses, nommées sokutenkyoshi, de détachement de soi.
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Malgré sa maladie, il continue d'écrire romans et nouvelles; sa souffrance se ressent
dans ses écrits, à caractère souvent autobiographique, à l'image de Choses dont je
me souviens.
Son livre intitulé Kokoro, Cœur, dans le sens spirituel du terme, qui marque les
différences générationnelles grandissantes à l'époque ou le Japon connut de grands
changements (passage de l'ère Meiji à l'ère Taishô), est considéré au Japon comme
son plus grand chef-d'oeuvre.
Il meurt d'un ulcère à l'estomac le 9 décembre 1916, laissant un dernier roman
Meian (Clair-Obscur) d'une ampleur exceptionnelle, inachevé;
L'importance de Soseki Natsume dans l'histoire culturelle du Japon est si
importante que les billets de 1000 Yens sont à son effigie et qu'aujourd'hui encore,
de nombreux écrivains s'inspirent de son travail.
Je suis un chat; traduit du japonais par Jean Cholley
Natsume Sôseki vécut aux confins de la psychose la déchirure dont pâtirent tous
les intellectuels nés avec la révolution industrielle, politique et culturelle du Meiji.
Formé aux lettres classiques chinoises, au haïku, mais envoyé en Angleterre pour
pouvoir enseigner ensuite la littérature anglaise, il s'imprégna si profondément du
ton de Swift, de Sterne et de De Foe que, sans nuire à tout ce qu'il y a de japonais
dans Je suis un chat (1905), cette influence nous impose de penser au voyage de
Gulliver chez les Houyhnhnms; sans doute aussi d'évoquer Le chat Murr
d'Hoffmann. C'est pourquoi le traducteur peut conclure sa préface en affirmant
que Je suis un chat «suffit amplement à démentir l'opinion si répandue selon
laquelle les Japonais manquent d'humour».
Ni Hegel, ni Marx, ni Darwin, qu'il a lus, ne lui ont fait avaler son parapluie. La
gouaille, voire la désinvolture apparente, n'empêchent pas les chapitres de
s'organiser, cependant que tous les styles (jargon des savants et du zen, ou argot
d'Edo, ancien nom de Tokyo) se mêlent pour présenter la satire désopilante d'une
société en transition, et même en danger de perdition. Kushami-Sôseki se demande
parfois s'il n'est pas fou, mais c'est la société d'alors qui devient folle, elle qui déjà
enferme en asile ceux qui la jugent. Le chat ne s'y trompe jamais, lui : aucun ridicule
n'échappe à ce nyctalope. Alors que peut-être on en devrait pleurer, on rit
follement. Si vous voulez comprendre le Japon, identifiez-vous au chat de Sôseki.
Éditeur : Gallimard, 1978. 445 p.
ISBN : 9782070706341
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Botchan; traduit du japonais par Hélène Morita
L'histoire débute fin XIXe siècle lorsque Botchan est encore jeune. Orphelin à l'âge
de 16 ans, il se lance dans les études. Il passe trois en école de physique à Tōkyō et
obtient son diplôme. Répondant à une annonce d'emploi, il devient enseignant de
mathématiques pour la première fois dans une province du Shikoku.
En pleine ère Meiji, Botchan, à la fois petit maître de sa servante Kyo et petit jeune
homme, naïf, est un « vrai petit gars d'Edo ».Il se dévalorise lui-même en repensant
à cette idée de partir : « Lorsque j'y resonge à présent, cet acte m'apparaît comme
une bévue due à mon irréflexion congénitale ». Il se voit entraîné dans un collège
aux règles strictes, aux relations tumultueuses entre les enseignants, et se trouve en
butte aux moqueries des élèves. Les professeurs sont jaloux les uns des autres et
exigent un certain respect dû à leur position hiérarchique. Botchan ne se prive pas
de leur donner des surnoms dévalorisants et caustiques.
Suite à de nombreuses péripéties, notamment des injustices dont Botchan est
témoin, ce dernier n'hésite pas à ridiculiser le proviseur ainsi que son bras droit après
qu'ils ont satisfait leurs besoins charnels en compagnie d'une geisha.
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Botchan décide de démissionner et retourne paisiblement retrouver sa vieille
servante, Kyo, toujours aussi serviable et amicale.Botchan, le " petit maître " créé
en 1906 par Sôseki, est aussi célèbre dans la littérature japonaise que Cosette pour
nous, ou Tom Sawyer pour les Américains.
Ce jeune professeur frais émoulu de Tokyo, en butte, dans un collège de province,
aux tracasseries de ses élèves et aux manoeuvres de ses collègues, est le personnage
central d'une savoureuse galerie de portraits, d'un conte moral plein de vigueur,
où se mêlent le grotesque caustique et une étonnante âpreté de ton.
Éditeur : Le Serpent à plumes, Collection Motifs, 1993. 210 p.
ISBN : 9782842611682
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Oreiller d'herbes; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
Un peintre se retire dans les montagnes, pour peindre, pour se reposer, mais surtout
pour faire le point sur son art. Qu'est-ce que la sensibilité artistique? Qu'est-ce que
la création? Qu'est-ce qu'une sensation? Comment distinguer l'art japonais de l'art
occidental? Le peintre observe la nature mais aussi les êtres humains. Dans
l'auberge où il loge, il est le témoin silencieux d'un curieux manège. Une femme
exceptionnellement belle paraît chargée d'un passé mystérieux qu'il essaie de
mettre au jour. Les légendes du lieu, les commérages s'entremêlent et, à travers
l'observation de cet être qui est à la fois le modèle idéal du peintre et le personnage
du roman en train de s'écrire, l'auteur tente de définir son art, dans l'attente de la
crise qui lui donnera son sens.
Oreiller d'herbes est singulier par son écriture, impressionniste, poétique, et par son
projet même. L'atmosphère subtile et poétique d'Oreiller d'herbes est
admirablement rendue par les traducteurs. "
Éditeur : Rivages, 1999. 169 p.
ISBN : 9782869302457
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Haikus; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part
plus secrète et à la fois plus familière de son oeuvre nous est encore inconnue. Sôseki
a écrit plus de 2500 haïkus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments
de grâce, libérés de l'étouffante pression de la vie réelle, où l'esprit fait halte au
seuil d'un poème, dans une intense plénitude. " Affranchis de la question de leur
qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu'ils sont pour moi
le souvenir de la paix de mon coeur... Simplement, je serais heureux si les sentiments
qui m'habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage
possible, dans le coeur du lecteur. " Ce livre propose un choix de 135 haikus, illustrés
de peintures et calligraphies de l'auteur, précédés d'une préface par l'éditeur de
ses Oeuvres complètes au Japon.
Éditeur : P. Picquier, 2009. 104 p.
ISBN : 9782809701258
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[Date]
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Koroko; translated from the Japanese and with a foreword by Edwin McClellan.
Kokoro is a novel by the Japanese author Natsume Sōseki. It was first published in
1914 in serial form in the Japanese newspaper Asahi Shinbun. While the title literally
means heart, the word contains shades of meaning, and can be translated as the
heart of things or feeling. The work deals with the transition from the Japanese
Meiji society to the modern era, by exploring the friendship between a young man
and an older man he calls Sensei or teacher. It continues the theme of isolation
developed in Soseki's immediately preceding works, here in the context of
interwoven strands of egoism and guilt, as opposed to shame. Other important
themes in the novel include the changing times (particularly the modernization of
Japan in the Meiji era), the changing roles and ideals of women, and
intergenerational change in values, the role of family, the importance of the self
versus the group, the cost of weakness, and identity.
Éditeur : Manesse Verlag, 1969. 378 p.
ISBN : 9783717515081
Bibliothèque et archives nationales du Québec, en langue anglaise
La porte; traduit du japonais par Raymond Martinie
Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part
plus secrète et à la fois plus familière de son oeuvre nous est encore inconnue. Sôseki
a écrit plus de 2500 haïkus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments
de grâce, libérés de l'étouffante pression de la vie réelle, où l'esprit fait halte au
seuil d'un poème, dans une intense plénitude. " Affranchis de la question de leur
qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu'ils sont pour moi
le souvenir de la paix de mon coeur... Simplement, je serais heureux si les sentiments
qui m'habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage
possible, dans le coeur du lecteur. " Ce livre propose un choix de 135 haikus, illustrés
de peintures et calligraphies de l'auteur, précédés d'une préface par l'éditeur de
ses Oeuvres complètes au Japon.
Éditeur : P. Picquier, 1997. 280 p.
ISBN : 9782916266657
Bibliothèque et archives nationales du Québec
À travers la vitre; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
À travers la vitre (1915) est un journal de vie. Dans ce livre, Soseki exprime ses
sentiments sur des événements marquants de son existence souvent liés à la perte
d’un être cher, tels que son chien ou son frère, relate des erreurs passées qu’il se
remémore avec amertume, comme le fait d’avoir eu un sourire inapproprié sur
une photographie journalistique ou le dédain dont il fait preuve envers un de ses
admirateurs qui lui demandait de lui écrire des haïkus et dont il a ignoré la
requête.
Le thème central de l’œuvre étant la mort, on devine que derrière cette plume
véridique et dérangeante se cache un auteur tourmenté qui cherche à se racheter
de ses fautes avant de livrer son dernier soupir. À la lecture de cet ouvrage, que
Soseki considère lui-même comme une confession, on comprend également que
même si l’écrivain avoue avoir manqué certaines occasions ou avoir commis des
erreurs par le passé, il reste attaché à l’existence et redoute la venue de la mort.
On peut alors penser que ce livre, cette vitre littéraire à travers laquelle il nous offre
de le découvrir, reste la dernière chose qui le raccroche à la vie.
Éditeur : Rivages, 2001. 176 p.
ISBN : 9782743608736
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
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Les herbes du chemin; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Dans l'intimité du couple que forment Kenzô et sa femme, le quotidien scelle une
entente faite de méprises et de malentendus ; et l'habitude ne devient rien d'autre
que le témoin indifférent d'un être aux prises avec le monde. Mais sur Kenzô, pèse
aussi la présence d'un père adoptif, une ombre que trouent de leurs feux
intermittents les souvenirs que Sôseki rappelle à lui. Et l'auteur nous montre les
incertitudes de la mémoire, ces lignes d'ombre où s'enchevêtrent les traces du passé
et du présent, dans les eaux troubles de l'enfance. C’est le dernier roman que Sôseki,
malade, put achever en 1915 avant sa mort.
Éditeur : P. Picquier, 1998. 254 p.
ISBN : 9782877301947
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Choses dont je me souviens; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Certains livres, parfois, semblent portés sur l'aile frémissante d'un oiseau. En voici
un, né de la joie intense d'avoir échappé à la mort. En 1910, hospitalisé pour une
grave maladie qui met ses jours en danger, Sôseki note au quotidien l'évolution de
son état et ses réflexions : Choses dont je me souviens. Ce qu'il tente de retenir avec
tant de hâte, malgré son extrême faiblesse, c'est bien sûr le miracle de la vie rendue,
mais surtout la paix du cœur, la clarté pleine de grâce qu'a atteinte sa conscience
libérée de la pression de la vie réelle par cette expérience si particulière de la
maladie.
« Si je fais le compte des occasions où j'ai pu me dire au cours de ma vie qu'une
chose m'avait réellement rendu heureux, réellement reconnaissant, réellement
humble, je m'aperçois qu'elles sont infiniment rares. Mon souhait le plus cher est de
conserver intacts dans le fond de mon cœur, le plus longtemps possible, ces
sentiments privilégiés qui m'habitaient alors... ». Si ce texte, prose entremêlée de
poèmes, a une tonalité unique dans l'œuvre de Sôseki, c'est que l'écrivain en a fait
la mémoire du bonheur.
Éditeur : P. Picquier, 2005. 179 p.
ISBN : 9782877307567
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Et puis; traduit du japonais Hélène Morita
« La pluie tombait toujours, lourde et drue, suscitant des échos sonores sur toute
chose. À cause de cette pluie, à cause du crépitement que faisait la pluie, Michiyo
et Daisuké étaient soustraits au monde. Le couple était retranché, isolé, enclos dans
le parfum des lys blancs. » Au début du XXe siècle, le Japon est en totale
effervescence, les anciennes valeurs des samouraï sont confrontées à la montée en
puissance du capitalisme, et toute modernité est marquée du sceau de l'Occident.
Dans ce contexte troublé, Daisuké, trentenaire toujours célibataire, entretenu par
sa riche famille, se replie dans l'inaction et le rêve, la pure pensée et l'esthétisme. Il
étouffe ses angoisses en tenant le monde et la société à distance. Pressé par son
père de se marier dans l'intérêt de sa famille et d'exercer un métier, il se contente
de rester passif, jusqu'au jour où l'amour l'atteint en plein cœur : il découvre qu'il
aime Michiyo, l'épouse de son meilleur ami. Le choc vital qu'il en ressent le pousse
enfin à agir, à assumer son choix et à prendre en main son destin, au prix peut-être
de la mort ou de la folie.
Éditeur : Le Serpent à plumes, 2003. 399 p.
ISBN : 9782842614263
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Jun'ichirō Tanizaki 谷崎 潤一郎
Né à Tôkyô le 24 juillet 1886, Tanizaki grandit dans une famille aisée de marchands.
Il fait de brillantes études à l'Université impériale de Tôkyô mais en 1910 la ruine
de son père le contraint à les interrompre. La même année, il publie son premier
texte, une nouvelle cruelle et raffinée, Le Tatouage, dans la revue qu'il a fondée
avec quelques amis. L'histoire de la belle courtisane et de son tatouage en forme
d'araignée fait scandale et lance sa carrière d'écrivain.
En 1913, il rassemble toutes ses nouvelles dans un recueil intitulé Le Diable et subit
les foudres de la censure qui les juge « immorales ». Il publie sans trêve drames,
comédies et scénarios à une époque où le cinéma en est encore à ses balbutiements.
Il traduit également la pièce d'Oscar Wilde L'Eventail de Lady Windermere.
Installé à Yokohama, il fréquente les résidents étrangers et découvre l'image de la
femme occidentale.
Tanizaki en 1913 peu après le
début de sa carrière
Lorsqu'un terrible tremblement de terre détruit la ville en 1923, il s'installe
définitivement dans le Kansai. Le séisme le bouleverse profondément : alors qu'il
puisait son inspiration dans un Occident et une Chine exotiques, il revient vers le
japon à partir de 1924, date à laquelle paraît son premier roman, Un amour
insensé. Cette chronique douloureuse et ironique relate la vie conjugale de Jōji
Kawai et de Naomi, une jeune serveuse, qui rêve de devenir une femme «
moderne » comme les Occidentales et sait jouer de ses charmes. La femme perfide
et tentatrice est à nouveau au cœur du Goût des orties : un homme est tiraillé
entre trois femmes, une eurasienne, une bourgeoise terne et une beauté classique.
Il consacre la seconde partie de sa vie à traduire en japonais moderne le Genji
monogatari, œuvre classique de la romancière du XIe siècle, Murasaki Shikibu. En
1943, la publication en feuilleton de son chef-d'oeuvre Quatre sœurs est interdite
car jugée inconvenante en temps de guerre. Cette éblouissante saga familiale qui
retrace la vie de quatre jeunes japonaises très différentes, dans le Japon de l'entredeux-guerres, paraîtra finalement entre 1946 et 1948.
Tanizaki, à gauche, en 1908 avec
Inazō Nitobe
Le tatouage
Après la guerre, Tanizaki publie des romans audacieux au centre desquels il place
la vieillesse, l'impuissance et la mort. Dans La Clef (La Confession impudique), un
respectable professeur d'université, à l'âge du démon de midi, ne parvient plus à
satisfaire sa jeune femme dotée d'un tempérament excessif. Après avoir essayé
divers excitants, il s'aperçoit que la jalousie est un incomparable stimulant. Le
journal d'un vieux fou raconte le drame d'un vieillard qui s'éprend de sa belle-fille,
ancienne danseuse de music-hall à la morale assez libre. Avec beaucoup
d'intelligence, elle profite de son beau-père pour lui arracher des libéralités
extravagantes et mener une vie de luxe. En compensation, elle lui accorde des
privautés savamment limitées et le maintien dans une excitation qui s'exaspère
d'autant plus qu'elle ne peut aboutir qu'à de lamentables démonstrations.
Tanizaki meurt en juin 1965, laissant une œuvre importante, unanimement
considérée comme majeure, du XXe siècle japonais. Décerné en son honneur, le prix
Tanizaki est l'une des principales récompenses littéraires au japon.
Son œuvre révèle une sensibilité frémissante aux passions propres à la nature
humaine et une curiosité illimitée des styles et des expressions littéraire Quelle est
l’originalité de la tonalité de l’œuvre de Tanizaki? Il accorde une importance
primordiale au respect de la nature humaine et à sa représentation vraisemblable.
À travers sa singulière sensibilité, il découvre dans la nature humaine des choses
troublantes. Il les regarde avec étonnement ou émerveillement, sans les juger. Il se
trouve au degré zéro du moraliste contrairement à ses contemporains fortement
influencés par le confucianisme moralisateur.
Plusieurs traits psychologiques considérés comme des perversions marquent ses
premiers récits : sadomasochisme, homosexualité, fétichisme et scatologie. Tout se
joue dans le registre de la beauté et de l’érotisme au-delà de toute préoccupation
morale, religieuse ou spirituelle.
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Oeuvres, vol. 1; préface de Ninomiya Masayuki;textes traduits, présentés et annotés par Anzai Kazuo … [et al.]
Ce volume contient les oeuvres suivantes : Le Tatouage - Le Kilin - Les Jeunes
garçons - Le Secret - Terreur - La Haine - Une Mort dorée - Le Meurtre d'O-Tsuya
- L'Espion du Kaiser - Visions d'un lit de douleur - La Complainte de la sirène Morosités d'un hérétique - Les Deux Novices - Le Petit Royaume - Nostalgie de ma
mère - Le Pied de Fumiko - Affres d'un jeune garçon - Histoire de A et B - O-Kuni
et Gohei - La Source au renard blanc - Un Amour insensé - Mumyô et Aizen - Le
Professeur Radô - Le Professeur Radô revisité - Histoire de Tomoda et Matsunaga
- La Mèche - Le Goût des orties - Yoshino - Le Récit de l'aveugle - Histoire secrète
du sire de Musashi - Le Coupeur de roseaux - Shunkin, esquisse d'un portrait - Éloge
de l'ombre - Le Chat, son maître et ses deux maîtresses.
Traduit du japonais par Anzai Kazuo, Anne Bayard-Sakai, Patrick de Vos,
Madeleine Lévy-Faivre d'Arcier, Marc Mécréant, Jacqueline Pigeot, Sylvie
Regnault-Gatier, Cécile Sakai, René Sieffert, Daniel Struve et Jean-Jacques
Tschudin, préface de Ninomiya Masayuki. Présentations et notes des traducteurs
et traductrices. Avec cinq cartes.
Éditeur : Gallimard, 1997. Vol. 1 (1910-1936). 1951 p.
ISBN : 9782070113194
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Un Amour insensé : Bibliothèque Alice-Lane
Oeuvres, vol. 2; Ninomiya Masayuki
Ce volume contient les oeuvres suivantes : Bruine de neige [Quatre soeurs] - La
Mère du général Shigemoto - Années d'enfance - La Clef [La Confession
impudique] - Chronique inhumaine - Le Pont flottant des songes - Journal d'un
vieux fou
Traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai, Marc Mécréant, Jacqueline Pigeot,
Cécile Sakai et Jean-Jacques Tschudin, préface de Ninomiya Masayuki.
Présentations et notes des traducteurs et traductrices.
Éditeur : Gallimard, 1998. Vol. 2 (943-1961). 1680 p.
ISBN : 9782070113200
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Svastika ; traduit du japonais parRené de Ceccatty et Ryôji Nakamura
Junichirô Tanizaki, longtemps séduit par la littérature occidentale, puise
également son inspiration dans l'esthétique du roman de moeurs japonais.
L'auteur, à la frontière entre deux influences, étonne par un traitement
délibérément moderne des mythes classiques du Japon. Dans Svastika, à l'image
du symbole religieux, quatre personnages composent chacune des extrémités d'une
croix en mouvement autour d'un axe fixe qui représente le désir. Sous la forme
d'une longue confession, Sonoko, la narratrice, revient sur les péripéties d'un amour
aussi destructeur que violent. Lasse d'une vie conjugale sans relief, elle s'éprend de
l'émouvante beauté de la jeune Mitsuko et en tombe bientôt éperdument
amoureuse. Mister Husband, son mari, et Watanuki le prétendant de Mitsuko,
entrent à leur tour dans une spirale infernale où les manipulateurs seront
manipulés, tandis que les liens qui se tissent entre eux sont faits tantôt d'amour, de
jalousie ou de trahison et conduisent à la mort.
Lénaïc Gravis et Jocelyn
Éditeur : Gallimard, 1985. 206 p.
ISBN : 9782070380787
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
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Hiromi Kawakami 川上 弘美
Née en 1958 à Tôkyô, diplômée de biologie de la faculté des sciences de l'Université
féminine d'Ochanomizu.
Sa première nouvelle, Kamisama (littéralement : Dieu), fut publiée en 1994. En
1996, elle fut récompensée par le Prix Akutagawa pour Hebi wo fumu
(littéralement : Marcher sur un serpent). En 1999, elle obtient le prix des Deux
Magots et le premier prix Pascal des jeunes auteurs de nouvelles. En 2000, Oboreru
reçut le prix de littérature féminine. En 2001, elle reçut le Prix Tanizaki pour son
roman Sensei no kaban (Les Années douces, littéralement : La sacoche du
professeur), racontant la naissance d'une histoire entre une jeune femme
trentenaire, Tsukiko, et l'un de ses anciens professeurs de littérature, septuagénaire,
rencontré par hasard dans un café qui verra l'évolution de leur relation au fil des
saisons et de rencontres épisodiques et toujours aléatoires.
Depuis ses débuts en 1994, elle est définitivement devenue l'un des écrivains les plus
populaires au Japon, et l'un de ceux qui parviennent à offrir leurs histoires en
Occident. Kawakami Hiromi a su s’imposer dans le monde littéraire japonais par
la tonalité très particulière de son style, à la fois simple et subtil dont les thèmes
privilégiés sont le charme de la métamorphose, l’amour et la sexualité.
Les Années douces; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, adaptation de la traduction par Corinne Quentin
Tsukiko croise par hasard, dans le café où elle va boire un verre tous les soirs après
son travail, son ancien professeur de japonais. Et c'est insensiblement, presque à leur
cœur défendant, qu'au fil des rencontres les liens se resserrent entre eux. La cueillette
des champignons. Les poussins achetés au marché. La fête des fleurs. Les vingt-deux
étoiles d'une nuit d'automne. Ces histoires sont tellement simples qu'il est difficile de
dire pourquoi on ne peut les quitter. Peut-être est-ce l'air du bonheur qu'on y respire,
celui des choses non pas ordinaires, mais si ténues qu'elles se volatilisent quand on
essaie de les toucher.
Ce livre agit comme un charme, il capte en plein vol la douceur de la vie avant
qu'elle ne s'enfuie. " Le récit passe comme un vent tiède à travers une moustiquaire.
Il y a là comme l'incantation d'une ritournelle. Une marelle. On saute du ciel à la
terre, à cloche-pied, un verre de saké à la main ; le cœur meurtri cependant, à la
fin, baigné de tant d'espoirs. " François Simon, Le Figaro littéraire. " Un livre d'une
délicatesse à couper le souffle. " Christine Ferniot, Télérama.
Éditeur : P. Picquier, 2005. 288 p.
ISBN : 9782877307659
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[Date]
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Cette lumière qui vient de la mer; traduction du japonais par Élisabeth Suetsugu
A dix-sept ans, Midori aimerait bien se réconcilier avec sa vie et son entourage, au
contraire de son meilleur ami, Hanada, qui se travestit en fille pour " rompre son
osmose avec le monde ". Il est vrai qu'il a été élevé dans une famille un peu
atypique, par une mère journaliste en free-lance et une grand-mère adepte de la
règle qu'il faut dire toute la vérité aux enfants sans rien leur cacher. C'est elle qui,
un jour, lui a appris que cet homme qui venait régulièrement à la maison était son
propre père. Quand vient l'été, Midori décide de rejoindre ce père irresponsable
mais plein de charme sur une lointaine île de l'archipel... Les romans de Kawakami
Hiromi se savourent avec délectation tant ils débordent de gourmandise et d'un
sensuel amour de la vie. Celui-ci, le second après Les Années douces, possède la
pétillante fraîcheur d'un bonbon à la menthe. Chacun de nous, qu'il ait son âge ou
s'en souvienne, se reconnaîtra dans cet adolescent qui doute de sa capacité à
rentrer dans la catégorie du " normal ", avant de s'apercevoir que c'est justement
ce décalage. ce subtil désaccord avec le monde, qui fait sa valeur et sa saveur
unique.
Éditeur : P. Picquier, 2005. 313 p.
ISBN : 9782809700237
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Le temps qui va, le temps qui vient; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
C'est non pas une coupe de saké mais un poisson à la main que l'on pénètre dans
ce petit quartier commerçant de Tôkyô. Car c'est surtout dans la boutique du
poissonnier amateur de Cocteau que se rencontre la chaleureuse communauté de
gens qui l'habitent. Chacun à son tour prend la parole dans une manière de fugue
à la composition surprenante, à la fois très structurée et d'apparence aussi aléatoire
que le hasard qui enchevêtre ces vies les unes aux autres.
De chapitre en chapitre, les fils de ces existences séparées peu à peu se rejoignent
et dessinent un motif qui ne deviendra pleinement lisible qu'aux derniers accords
de la fin. Il est question de solitude et de rencontres, de passions secrètes, de joies
modestes mais délectables, et l'écriture ne se fait jamais plus légère que lorsqu'il
s'agit d'évoquer les choses graves.
Éditeur : P. Picquier, 2011. 277 p.
ISBN : 9782809708899
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La brocante Nakano; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
A Tôkyô, la brocante Nakano n'est pas un repaire d'objets chers, mais plutôt
originaux et incongrus, comme parfois les clients qui la fréquentent. Son
propriétaire a un penchant très prononcé pour le sexe féminin, sa sœur Masayo
fabrique des poupées, les jeunes Hitomi et Takeo viennent les aider. La boutique
est comme une roue de la vie où se croisent, s'aiment et s'échangent les
personnages, au gré de leurs attirances et de leur fantaisie. Avec délicatesse et
sensualité, Kawakami évoque ces liens mystérieux qui se nouent entre les êtres, où
l'on feint de jouer son amour aux dés et de prendre à la légère ce qui vous remue
le cœur. Son roman résonne de mille petits bonheurs qui entrent en correspondance
avec les hasards de la vie. Et le son qu'il en tire est léger et clair, telle la coupe
offerte de la vie.
Éditeur : P. Picquier, 2007. 281 p.
ISBN : 9782809700909
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Manazuru; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Une femme, sa fille, son amant... et le fantôme de son mari disparu. Non pas
défunt, mais mystérieusement évaporé dans la nature. Le seul indice de l'endroit
où il pourrait se trouver est le mot 'Manazuru' écrit sur l'agenda qu'il a laissé. Ce
qui amène sa femme à se rendre régulièrement dans la station balnéaire du même
nom.
Éditeur : P. Picquier, 2009. 229 p.
ISBN : 9782809703276
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Abandons : nouvelles; traduit du japonais par Sophie Refle
Deux amoureux ont décidé de fuir tout ce qui pourrait altérer l'immédiateté de
leurs pulsions. Ils partent sur les routes pour s'abandonner à la passion. Fusionner.
Jusqu'au plus près de l'autre et de ses silences afin de ne rien laisser échapper. La
tortue chante quand il la bat. Posé sur la fenêtre, l'animal est l'unique témoin de
son passé, de sa vie avant Yukio, avant la douleur.
Mais pourquoi est-elle là? Elle ne s'en souvient plus. Il lui avait demandé de mourir
avec lui. Ensemble, ils ont sauté. Elle est morte sur les rochers, lui est tombé dans la
mer, les pêcheurs l'ont sauvé. Il a retrouvé sa femme, ses enfants, comme avant.
A travers ces nouvelles, Hiromi Kawakami évoque les dérapages de l'amour et du
désir dans ce qu'ils peuvent avoir de plus violent comme de plus indicible et
magique. De la complicité la plus infime, la plus sublime, à la dépendance
sadomasochiste, cette romancière japonaise décrit jusqu'au vertige le besoin d'être
aimé.
Éditeur : Actes Sud, 2003. 152 p.
ISBN : 978274274380
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Les 10 amours de Nishino; traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Qui était Nishino, cet homme insouciant et farouche comme un chat, et qui comme
lui s’immisçait avec naturel dans la vie des femmes dont il faisait battre le coeur
trop fort? Dix voix de femmes composent ce roman dont un homme est le centre
de gravité et dont l’existence nous est progressivement révélée par celles qui l’ont
tant aimé aux différentes époques de sa vie. Chacune d’elles à son tour prend la
parole : elles tissent un à un les fils séparés d’une existence qui se rejoignent pour
dessiner en creux le visage d’un homme plein de charme et de mystère, nonchalant,
touchant, insaisissable. Et en faisant son portrait ce sont elles-mêmes finalement
qu’elles révèlent.
Dix variations tissées de poésie, de mélancolie, de drôlerie, pour tenter de
comprendre cet étrange sentiment que l’on nomme l’amour.
Éditeur : P. Picquier, 20013. 229 p.
ISBN : 9782809708912
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Ichiyô Higuchi 樋口 一葉
Née le 2 mai 1872 à Tokyo, dans l'actuel arrondissement de Chiyoda, d'un père
fonctionnaire à la municipalité, Higuchi Ichiyō est le nom de plume de l'écrivaine
japonaise Higuchi Natsu 樋口奈津.D'une famille de cinq enfants, la future Ichiyō
est l'avant-dernière. Durant sa courte existence, elle déménage pas moins de 12
fois. À l'âge de 14 ans, elle entre à l'Haginoya, une école de poésie tenue par la
poétesse Nakajima Utako. Elle y apprend la composition du waka (poème de
trente et une syllabes) d'inspiration classique. En 1887, à 16 ans, elle souffre de la
mort de son frère et de la faillite de l'affaire de son père qui meurt de maladie peu
après. Elle prend ainsi, à 17 ans, la tête de la famille Higuchi. Avec sa mère et sa
jeune sœur, elle parvient à joindre les deux bouts en effectuant de petits travaux
de couture et de blanchisserie.
Higuchi Natsu décide bientôt de devenir romancière et prend alors le nom lettré
d'Ichiyō, « Simple feuille », évoquant la modestie de sa condition sociale. C'est un
auteur de « récits de divertissements » (gesaku). Nakarai Tōsui (1860-1926) la
guide dans la rédaction de ses premiers textes : « Aux dires de la romancière dans
son Journal, Nakarai lui en apprend moins sur l'art du roman que sur l'art d'aimer
et d'être déçu. » (Claire Dodane, postface à La Treizième nuit et autres récits, Les
Belles Lettres, Paris, 2008).
En juillet 1893, elle s'installe, avec sa mère et sa sœur, dans un endroit pauvre de
Tokyo, à proximité du quartier des plaisirs de Yoshiwara. Là, les trois femmes
gèreront, durant un court laps de temps, une petite épicerie.
En 1894, à 19 ans, fut publiée sa première œuvre majeure, Ôtsugomori 大つごも.
En 1896, Takekurabe たけくらべ, Nigorie にごりえ et Jūsanya 十三夜, connurent
un succès tant auprès de la critique que du grand public. Elle meurt en novembre
1896, à 24 ans.
Malgré une brève carrière et un nombre limité d'écrits, Higuchi est reconnue pour
la qualité de ses ouvrages et considérée comme la première femme écrivain
professionnelle de la littérature moderne japonaise. Elle apparaît, à ce titre, sur le
nouveau billet de 5 000 yens, mis en circulation le 1er novembre 2004, devenant
ainsi la deuxième femme à figurer sur un billet de banque, après l'Impératrice Jingo
en 1881.
C'est indéniablement sous le signe de la Lune, symbole de la mélancolie dans la
tradition japonaise, qu'Ichiyō Higuchi inscrit son œuvre romanesque. L'astre
nocturne est présent, en arrière-plan ou comme personnage à part entière,
semblable à une « compagne discrète, hors d'atteinte, immobile et silencieuse, qui
éclaire les injustices du monde, assiste sans jamais juger au combat auquel se livre,
avec une énergie désespérée, en dessous d'elle, toute l'humanité. » (C. Dodane,
op.cité)
Les récits de Higuchi Ichiyō sont consacrés, en outre, aux malheurs dévolus à la
femme japonaise. Elles sont décrites comme les « premières victimes des mœurs, de
la piété filiale notamment, de la pauvreté, d'un mauvais mari, ou encore de la
prostitution. » (C. Dodane, op. cité)
[Date]
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Qui est le plus grand? ; traduit du japonais par André Geymond
Qui est le plus grand?, appelé à devenir un classique de la littérature japonaise, est
une des oeuvres les plus attachantes de l'auteur (1872-1896), morte à vingt-quatre
ans, qui traversa l'ère Meiji à la manière d'une étoile filante. Les personnages
principaux sont des enfants qui font l'apprentissage de la vie dans le Yoshiwara, le
quartier des plaisirs d'Edo (Tôkyô).
Éditeur : P. Picquier, 1996. 120 p.
ISBN : 9782877302654
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La treizième nuit et autres récits; traduit du japonais et présenté par Claire Dodane.
Il partit, le pousse-pousse vide derrière lui. Après avoir parcouru quelques mètres,
il se retourna vers elle. Il allait vers l'est. Elle allait vers le sud. Sous le clair de lune,
elle marchait abattue, seule dans la rue principale avec le frémissement des saules
et le bruit sans force de ses socques de bois.
Les cinq nouvelles de ce recueil ont toutes l'éclat de la lune, symbole par excellence
de la mélancolie au Japon. Il y est question de la précarité des êtres, des situations
et des sentiments dans les quartiers pauvres de Tôkyô à l'aube du XXe siècle.
L'œuvre de la romancière est cependant d'une telle intensité que l'émotion
remonte à contre-courant de la tristesse, dans le sens de la vie.
Éditeur : Les Belles lettres, 2008. 186 p
ISBN : 9782251722030
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Kamakura
Aucun écrivain trouvé né spécifiquement à Kamakura
Vue sur le mont Fuji, avec Kamakura et la plage de Shichirigahama au premier plan
Kamakura est une ville de la préfecture de Kanagawa, au Japon. Elle est située au bord de l’océan Pacifique, à 50
km au sud-ouest de Tokyo, à environ une heure de train, et un peu moins de Yokohama. La ville a été fondée le
3 novembre 1939, sur la péninsule de Miura. Kamakura s'étend sur 39,60 km2 et compte 174 016 habitants en 2010.
Kamakura revêt une importance historique pour le Japon. En 1192, le shogun Minamoto no Yoritomo décida
d’installer sa nouvelle capitale à Kamakura, y déplaçant du même coup le centre politique du Japon. C'était
l'époque où les shoguns prenaient le dessus sur l'empereur (Mikado). Le gouvernement de Kamakura domina le
Japon pendant plus d'un siècle, jusqu’en 1333.
Aujourd’hui, Kamakura est une ville balnéaire, touristique et bien tranquille pour le touriste arrivant en train
depuis Tokyo. Elle présente de nombreux points d'intérêt pour les visiteurs.
Parmi de nombreux temples, mausolées et monuments historiques, le monument le plus célèbre aujourd'hui est
très certainement le grand bouddha Amitabha de Kamakura. Ce daibutsu est une sculpture en bronze, fondue
vers 1252, d'une hauteur de l'ordre de 13,35 m. Les mains du Bouddha ont été sculptées, de manière stylisée, dans
la posture dite jo-in, de la méditation zen. Le bâtiment qui abritait ce grand bouddha de Kamakura aurait été
détruit, selon les sources, soit par un typhon, soit par un tsunami, à la fin du xve siècle.
Entre la gare et le Daibutsu se trouve le vaste temple Hase-dera, plutôt agréable (cloche, jardins, vue, grottes,
trésors divers) avec une vue sur la baie.
Au cœur de la ville, face à la mer et séparé d'elle par une longue allée plantée de cerisiers et bordée de lanternes
de pierre, se trouve le temple Tsurugaoka Hachiman Gu dédié à Hachiman, dieu de la guerre, divinité tutélaire
du clan Minamoto.
En arrière de la ville, dans des collines protégées de la construction, on trouve de nombreux temples et leurs larges
domaines ; certains sont le siège des écoles du bouddhisme zen japonais. L'un des plus célèbres est le Gokuraku-ji,
un temple de la secte Shingon, fondé en 1259 par Shigetoki Hōjō (1198-1261) et un prêtre appelé Ninshō (1217-1303),
qui a été restauré et rebâti plusieurs fois depuis cette date.
Près de la gare de Kita-Kamakura, dans le temple Engaku-ji, est enterré le fameux cinéaste japonais Yasujirō Ozu.
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Né dans la préfecture de Nagano
Kobayashi Issa 小林 一茶,
Issa Kobayashi - 小林 一茶, plus connu sous son seul prénom de plume Issa 一茶,
signifiant une tasse de thé6, est un poète japonais du XIXe siècle, fin de la période
Edo.
De son vrai nom, Nobuyuki Kobayashi, alias Yatarō comme prénom d'enfance, il
est né le 15 juin 1763 dans le village de Kashiwabara dans la province de Shinano,
l’actuelle préfecture de Nagano, et y meurt le 5 janvier 1828. Il est considéré comme
l'un des quatre maîtres classiques du haïku japonais avec Bashō, Buson et Shiki.
La grange où Issa a passé les
six derniers mois de sa vie.
Auteur d'environ 20 000 haïkus en quasitotalité composés au XIXe siècle, Issa
rompt avec les formes de classicisme du XVIIIe de Buson en proposant un type de
romantisme qui renouvelle le genre en y infusant l'autoportrait, l'autobiographie,
et le sentiment personnel. Selon Shiki, ses haïkus se distinguent par le comique
(comédie de situation), la satire (moquerie des guerriers et des moines dépravés)
et la compassion (empathie bouddhiste pour le faible et tout ce qui vit).
Fils d'un paysan aisé, la vie d'Issa fut marquée par une succession de malheurs et
par la pauvreté. Sa mère meurt à ses trois ans et sa grand-mère Kanajo l’élèvera.
Dès l’âge de six ans, Shimpo l’aubergiste l’initie à la poésie et aux textes
bouddhiques. Mais bientôt il abandonne l’étude pour travailler nuit et jour à la
ferme familiale sous la férule de la seconde épouse de son père qui ne cache pas
son hostilité pour lui. Issa part pour Edo, actuelle Tōkyō, à l'âge de quatorze ans
pour servir comme domestique.
Après la mort de sa grand-mère, en 1777, il part à Édo où il connaît le froid et la
faim. Il se consacre au haiku et s’associe à l’école de Katsu Shika, un disciple de
Basho, dirigée par Nirokuan Chikua à qui il succède en 1790, avant d’être évincé
pour la liberté qu’il prend avec les règles qui régissent cet art.
En 1791, Issa – plus précisément : « le moine Issa du temple haikai », c’est le nom
qu’il se donne –, vêtu d’une simple robe et le crâne rasé, entreprend alors un
pèlerinage de sept ans qui le mènera jusqu’à l’île de Shikoku.
En 1812, Issa décide de quitter Edo et de mettre un terme à sa vie d'errance pour
retourner vivre dans son village natal à Kashiwabara. Les dernières volontés de son
père et qu’il reprenne sa place dans la maison et fonder une famille. Mais sa bellemère et son demi-frère s’y opposent et contestent son droit à l’héritage. Il repart à
Édo, publie Chichi no shuen nikki - Le journal de la mort de mon père et reprend
sa vie d’errance jalonnée de rencontres avec les rares personnes qui reconnaissent
son talent et partagent avec lui l’amour de la poésie.
À l’âge de cinquante ans, il épouse Kiku, une femme alerte et gaie. Au cours des
dix années qui vont suivre, il voit mourir sa femme et les quatre enfants.
En 1824, après un remariage de 3 mois, il est victime d’une deuxième attaque qui
le paralyse, la première ayant suivi la mort d’un de ses fils. Il marie Yao sans savoir
qu’il lui reste peu de temps à vivre et que les épreuves ne lui laisseront aucun répit :
un incendie détruit sa maison le 24 juillet 1827. Issa se réfugie dans une grange de
sa ferme, où il passe les six derniers mois de sa vie. Issa meurt le 5 janvier 1828.Il ne
verra jamais Yata, sa fille, née au printemps.
Issa est enterré sur le mont Komaru auprès des siens. Sur sa stèle de pierre, on peut
lire :
Alors c’est donc ça
ma demeure pour la vie ?
cinq pieds de neige
6
Littéralement, il signe Issa avec les caractères ichi (一, signifiant « un ») et cha (茶, signifiant « thé »), un raccourci pour « une (tasse de) thé ».
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Haiku, traduit du japonais par Joan Titus-Carmel, édition bilingue
Ce monde de rosée
est un monde de rosée
pourtant et pourtant
Ce célèbre haiku d’Issa dit à lui seul l’art empreint d’esprit zen et l’existence semée
d’épreuves du grand poète japonais. Il est un des maîtres de cette forme poétique
dont la visée, selon les mots d’Alan W. Watts, est de décliner « le merveilleux
sentiment de vacuité d’où surgit l’événement »
La neige fondant
le village tout entier
s’est rempli d’enfants
Éditeur : Verdier, 1994. 100 p.
ISBN : 2864321998
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Ora ga haru : mon année de printemps; traduit du japonais par Brigitte Allioux.
Venu des profondeurs de la sagesse paysanne des montagnes de Nagano, et
comme sublimé par la longue traversée de terribles épreuves, le sourire d’Issa dans
cette année de printemps renvoie, fugitivement peut-être, à des rêves de paradis
perdus. Ce chemin de poésie nous fait contemporain d’une vie où bonheurs et
malheurs s’entremêlent, mais dont l’obstination à dépasser – toujours consciente –
le quotidien, nous fait entrevoir une belle leçon de sérénité.
Éditeur : Cécile Defaut, 2006. 160 p.
ISBN : 9782350180344
Bibliothèque et archives nationales du Québec
En village de miséreux : choix de poèmes; traduit du japonais par Jean Cholley
Le haiku japonais - seul digne de ce nom - attire l'intérêt d'un nombre croissant de
lecteurs. Après Matsuo Bashō et Yosa Buson, voici sa troisième et dernière période
avec Issa, au début du XIXe siècle. Jusque-là représentant d'un raffinement éthéré,
sans rien perdre de son élégance, il étend d'un coup son registre à tous les aspects
de la vie qui en avaient été rejetés, voire censurés. Quelle que soit sa disposition, à
tout moment le lecteur peut être assuré de trouver un poème où il se reconnaîtra
dans l'œuvre d'un homme qui a tout connu de l'existence et, surtout, ses plus
grandes peines. Car Issa rompt délibérément avec la convention du genre qui
interdisait au poète d'intervenir par trop dans sa composition : larmes et rires,
désespoirs et fugitifs plaisirs, colères contre les abus de l'autorité, mépris amusé des
prétendus grands, réjouissantes sollicitudes envers les animaux de tous genres, y
compris les plus détestés par le commun, la liste est inépuisable. Et, présent à
chaque page, l'humour, avec une robuste verdeur sans détours.
Issa demeure aussi profondément japonais que les deux maîtres après lesquels il a
donné au haiku ses dernières lettres de noblesse littéraire ; mais, bien plus encore,
il est probablement le seul poète japonais de l'humanité tout entière.
Éditeur : Gallimard, 1996. 261 p.
ISBN : 9782070745050
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Osaka
Yasunari Kawabata 川端 康成 Prix Nobel de la littérature en 1968
Premier écrivain japonais à obtenir cette récompense, unanimement considéré comme un écrivain majeur du XXe siècle
Yasunari Kawabata 川端 康成 est né à Osaka, le 14 juin 1899 pendant l'ère Meiji. À
72 ans et 10 mois, bien que réticent à l'idée du suicide, il choisit le gaz pour mettre
fin à ses jours le 16 avril 1972, discrètement, dans la solitude d'un petit appartement
qui lui servait de bureau secondaire au bord de la mer à Zushi, à proximité de
Kamakura. Considéré comme un écrivain majeur du XX siècle et obsédé par la
quête du beau, la solitude et la mort, il a écrit en particulier des récits très courts,
d'un dépouillement stylistique extrême, regroupés plus tard en recueils, mais ses
œuvres les plus connues internationalement sont ses romans comme Pays de neige
(1935-1947), Le Grondement de la montagne (1954) ou Les Belles Endormies (19601961).
Kawabata en 1917
Kawabata en 1938
Deuxième enfant d'une famille prospère et cultivée, né prématuré à sept mois, il
restera de santé fragile toute son existence. Sa sœur Yoshiko est de quatre ans son
aînée. Son père, Eikichi, médecin à Ōsaka, fin lettré, amateur de poésie chinoise et
de peinture, meurt de tuberculose en janvier 1901. Après le décès de son mari, Gen,
sa mère, issue d'une famille fortunée, retourne dans sa maison natale du village de
Toyosato en périphérie d'Ōsaka avec ses deux enfants et décède de la même
maladie en janvier 1902. À trois ans, Yasunari est orphelin.
Séparé de sa sœur qui est recueillie par sa tante, il est élevé par ses grands-parents
paternels qui vivaient dans le village de Toyokawa, autre district de la région
d'Ōsaka. Ceux-ci tentèrent de pallier le vide affectif traumatisant causé par la
disparition de ses parents. À 7 ans, Yasunari entre à l'école primaire de Toyokawa
où il fera une brillante scolarité malgré sa santé précaire. Sa sœur Yoshiko meurt
en 1909. Il n'assistera pas à l'enterrement de cette sœur dont il n'a gardé « au fond
du cœur aucune image », sa famille voulant éviter de lui infliger une fois encore
l'épreuve d'une cérémonie funèbre. Cela l'empêchera de faire le deuil réel de la
jeune fille. Sa grand-mère meurt en septembre de la même année. En avril 1912
(ère Taishō), il entre au collège d'Ibaraki, préfecture d'Osaka. Il décide de devenir
écrivain et consacre désormais son temps libre à la lecture et à ses premières
tentatives de création littéraire.
Resté seul avec son grand-père, des liens très étroits se tissent entre le petit-fils et le
vieil homme pendant leurs huit années de vie commune. Mais, affaibli et devenu
aveugle, celui-ci décède en mai 1914 à 75 ans. Yasunari est alors recueilli pendant
six mois par un oncle de sa famille maternelle au village de Toyosato. Il y écrit son
premier opus littéraire, Jūrokusai no nikki - Journal de ma seizième année, qui ne
sera publié que onze ans plus tard (1925), puis édité dans Shōnen - L'adolescent en
1948.
Kawabata en 1932
Kawabata (Kamakura, 1946)
Depuis son plus jeune âge, Yasunari fut donc durement confronté à la disparition
précoce de sa cellule familiale et cette expérience douloureuse qui se retrouvera
ultérieurement dans ses écrits semble être une des clés de son rapport obsessionnel
à la solitude et à la mort : Ramasser des ossements (1916), L'abonné des funérailles
(1923), Les sentiments d'un orphelin (1924), Le isage de la morte (1925), Voiture
funéraire (1926) et autres.
Yasunari entre comme pensionnaire au lycée d'Ibaraki en janvier 1915. Il y restera
jusqu'à la fin de ses études en 1917. Grand lecteur de littérature contemporaine et
classique japonaise ainsi que de littérature occidentale, il envoie de courts essais à
différents quotidiens et revues. Certains textes seront publiés. Au lycée, il est nommé
responsable de chambre ce qui place sous son autorité Kiyono, jeune compagnon
à la féminité prononcée.
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Complexé et obnubilé par un physique qu'il jugeait ingrat, convaincu de sa laideur,
Yasunari nourrit une véritable passion sans exutoire charnel envers le séduisant
Kiyono qu'il nommera lui-même « mon amour homosexuel » (dans L'adolescent).
Mais en septembre 1917, Yasunari monte à la capitale et réussit à entrer au Premier
Lycée de Tōkyō, en section de littérature anglaise, passage obligé pour intégrer
l'Université Impériale. Cette séparation génèrera une correspondance épistolaire
entre les deux amis jusqu'en 1921.
À l'occasion d'un voyage dans la péninsule d'Izu, Yasunari rencontre une troupe de
théâtre ambulant où évolue une superbe danseuse. L'émotion esthétique de cette
rencontre et la féerie du lieu font naître dans la psychologie amoureuse du jeune
homme de 19 ans un nouveau désir érotique qui se juxtapose à celui éprouvé pour
Kiyono. Cette expérience marquante sera la source de son premier roman Izu no
odoriko - La danseuse d'Izu publiée en 1926. Depuis lors, pendant dix ans, il
retournera à Yugashima, l'une des principales stations thermales d'Izu. Cet épisode
montre que les écrits de Yasunari sont inspirés de faits réels parfois
autobiographiques et, dans le cas ci-dessus, d'autres récits se référeront plus ou
moins explicitement à cet épisode : Souvenirs de Yugashima en 1922, Le
grondement de la montagne en 1949-1954, Le Lac en 1954, Les belles Endormies en
1960-1961.
À partir de 1919, Yasunari et ses amis forment un cercle libre de littérature moderne.
Il publie alors la nouvelle Chiyo dans la revue de la société amicale du Premier
Lycée de Tōkyō. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec le futur écrivain Kon
Tōkō (1898-1977) dont le père l'initie au spiritisme.
Yasunari Kawabata jouant au GO
“Cosmic time is the same for
everyone, but human time
differs with each person. Time
flows in the same way for all
human beings; every human
being flows through time in a
different way.”
Yasunari Kawabata.
En juillet 1920, il obtient son diplôme du Premier Lycée de Tōkyō ce qui lui permet
de s'inscrire à l'Université Impériale de Tōkyō, faculté de Littérature, section
Littérature anglaise. Il optera l'année suivante pour la section Littérature
japonaise. Désireux avec d'autres camarades de lancer la sixième série de la revue
du cercle de l'université, Shinshichō (Pensée nouvelle), il rencontre à ce sujet
l'écrivain Kikuchi Kan qui deviendra son protecteur. L'année suivante, il lance la
sixième série de Shichinchō où il fera paraître successivement plusieurs nouvelles
importantes dont Shōkonsai ikkei - Tableau de fête en hommage aux soldats
morts et Abura -Huile. Par l'entremise de Kan Kikuchi il fait la connaissance de
Riichi Yokomitsu (1898-1947) qui restera un ami fidèle et son principal compagnon
sur la route du modernisme. Il rencontre également Akutagawa Ryūnosuke (18831927), Masao Kume et quelques autres futurs écrivains de sa génération.
À l'occasion d'une réunion d'étudiants dans un café proche du lycée supérieur
d'Ichikō à Hongō, Yasunari fait la connaissance de Itō Hatsuyo, jeune serveuse de
14 ans qui le laisse d'abord indifférent. Peu après cette rencontre, le café cesse son
activité et Hatsuyo part vivre chez ses parents adoptifs dans un temple de Gifu
situé dans une région montagneuse au centre de l'île. Entraîné par un de ses amis,
Miaki, il continue à voir la jeune fille et, contre toute attente, décide de l'épouser.
Très étonnés, ses amis suivent la préparation du mariage. Yasunari fait part de ses
intentions au père d'Hatsuyo et soumet son projet à son protecteur Kan Kikuchi
qui lui offre de bon cœur plus de 200 yens. Cette somme importante sert à louer
un logement pour recevoir la future épouse. Environ un mois après cette décision
Hatsuyo envoie une lettre incompréhensible pour rompre les fiançailles (dans
L'extraordinaire ou Le feu du sud).
Aux yeux de Yasunari, Hatsuyo représente la femme idéale et, malgré la fin
tragique de leur courte relation, l'ombre de la jeune fiancée hantera longtemps
l'esprit de l'écrivain. Son empreinte est décelable dans de nombreux personnages
féminins qui parsèment son œuvre.
Homme complexe et secret, moderniste ancré dans ses traditions culturelles et fin
connaisseur de la littérature occidentale, il nous laisse une œuvre d'une beauté
intemporelle qui relie l'Orient à l'Occident dans un style d'écriture très personnel.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Tout au long de son parcours littéraire obsédé par la quête du beau, la solitude et
la mort, Yasunari s'est attaché à peindre avec sensibilité et pudeur le tragique des
sentiments humains.
Il écrivit tout au long de sa vie de très courts récits qu'il dénomma Tenohira no
shōsetsu - Récits qui tiennent dans la paume de la main et qui furent publiés de
1921 à 1964 dans des revues ou des recueils. Ils furent ensuite édités dans un recueil
de nouvelles au titre éponyme.
La grande diversité des thèmes abordés reflète une œuvre aussi variée que
cohérente. Certains écrits d'une forme particulièrement brève et d'un
dépouillement stylistique extrême donnent à ces récits une puissance évocatrice et
suggestive stupéfiante.
Ce sont sans doute ces récits qui expriment de la manière la plus superbe et la plus
évidente la quintessence même de l'œuvre de Kawabata.
Récits dela paume de la main; traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai, Cécile Sakai
Inédits en France, les plus beaux de ces textes sont ici rassemblés, reflétant une
ceuvre aussi variée que cohérente. Les anecdotes réalistes, les récits linéaires,
proches du canevas romanesque, côtoient les esquisses instantanées en prose
poétique. Les thèmes, d'une grande diversité, sont ceux que l'on retrouvera au fil
des romans de Kawabata : souvenirs d'adolescence, épisodes de la vie de bohème
à Asakusa, histoires de famille, rêves et cauchemars.
Une forme particulièrement brève et un dépouillement stylistique extrême
donnent à ces récits une puissance d'évocation et de suggestion étonnante.
Ébauches ou chroniques, images insaisissables, ils expriment d'une superbe manière
la quintessence même de l'oeuvre de Kawabata.
Éditeur : Albin Michel, 1999. 320 p.
ISBN : 9782226108609
Bibliothèque et archives nationales du Québec
L’adolescent : récits autobiographiques; traduit du japonais par Suzanne Rosset
Dans ces textes autobiographiques qui prennent souvent la forme de lettres, parfois
fictives, Yasunari Kawabata évoque les années de son adolescence, le souvenir de
ses parents morts quand il avait un an, son éducation par un grand-père dont il
accompagne - non sans quelque férocité - l'agonie, sa formation intellectuelle, ses
premiers émois suscités en particulier par le jeune Kiyono, compagnon de lycée vers
lequel le portait un amour interdit.
Autant de thèmes qui seront à l'origine de ses oeuvres majeures et nous aident à
mieux comprendre cet écrivain complexe, en même temps que les arcanes qui
président à la naissance d'une personnalité et d'une grande oeuvre littéraire.
Éditeur : Albin Michel, 1992. 238 p.
ISBN : 9782226060655
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Les servantes d'auberge : nouvelles; traduit du japonais par Suzanne Rosset
Les textes rassemblés dans ce volume appartiennent, comme la Chronique
d'Asakusa, à une époque où Yasunari Kawabata, alors jeune écrivain, venait de
lancer avec son ami Yokomitsu Toshikazu le mouvement des "sensations nouvelles",
poussant dans une tentative d'innovation hardie l'expressivité de la langue
japonaise jusqu'à ses limites. C'est le début de sa véritable carrière littéraire : Les
servantes d'auberge (1929-1930), llusions de cristal (1931), Le pourvoyeur de
cadavres"(1930-1931), Une page folle (1926) témoignent de l'activité d'un écrivain
bouillonnant d'idées, écrivant avec une acuité extrême sur les sujets les plus
inattendus.
Période d'émancipation où l'écriture, d'une surprenante liberté, s'inspire des
procédés du cinéma, en même temps qu'elle est préoccupée d'exprimer des
sentiments exacerbés ou la poésie paisible de certains paysages, les couleurs des
saisons, Les servantes d'auberge nous fait découvrir un Kawabata insolite mais
annonce aussi les compositions intemporelles des grandes oeuvres de la maturité
comme Les belles Endormies ou Tristesse et Beauté.
Éditeur : Albin Michel, 1990. 237 p.
ISBN : 9782226038685
Bibliothèque et archives nationale du Québec
La danseuse d’Izu; traduit du japonais par Sylvie Regnault Gatier, Hisashi Suematsu et S. Susuki
Un lycéen en casquette gravit les pentes d'un bois de cryptomérias que l'averse blanchit,
à la poursuite d'un rêve… Une femme abandonnée s'adresse obstinément à l'ombre de
celui qu'elle aimait et dont il lui plaît d'imaginer qu'il revit dans un prunier sauvage,
dans une fleur de la prairie... Un vieillard, suivant un enterrement, évoque les animaux
qui moururent ou qui naquirent chez lui, et cette danseuse à l'animalité candide qu'il
aima peut-être et sur laquelle flotte l'ombre de la mort... Des amants séparés par la
guerre renouent dans le Tokyo de la défaite, et sentent leur coeur renaître au milieu
des ruines... Une jeune veuve se remémore sa tendresse pour l'infirme à qui elle
montrait, dans le miroir de son nécessaire, la campagne et le jardin, le soleil levant et
le reflet de la lune dans l'eau...
Dans ces nouvelles de Yasunari Kawabata passe une poésie d'autant plus poignante
que le personnage anonyme, tour à tour cynique et sensible, que l'on retrouve au fil
des pages, n'est autre que l'auteur. Ce sont là des oeuvres douloureuses et belles, parfois
grinçantes, des jeux de lumière et d'ombre que l'on n'oublie pas.
Éditeur : Albin Michel, 1973. 192 p.
ISBN : 9782226029003
Bibliothèque et archives nationale du Québec
Chronique d'Asakusa : la bande des ceintures rouges; traduit du japonais par Suzanne Rosset
Acteurs, danseuses, funambules, geishas, petits boutiquiers, ils habitent tous Asakusa,
célèbre quartier historique du nord-est de Tokyo particulièrement touché lors du grand
tremblement de terre de 1923. Kawabata s'est attaché à relater, à travers la vie de
quelques très jeunes personnages, la misère, la débrouillardise et l'optimisme de ceux
qu'il regarde comme des héros de roman. Dans ce monde interlope, une jeune femme,
Yumiko, incarne le rêve d'un amour idéalisé.
Peints dans un style elliptique, qui évoque l'art de l'estampe, ces tableaux présentent
un Tokyo insolite, vrai, d'une prodigieuse liberté, à l'opposé de la ville bétonnée
d'aujourd'hui.
Le Japon d'hier, son étonnante vitalité, sa singulière modernité sont ainsi au coeur de
ce premier roman de Kawabata, jeune écrivain à la curiosité insatiable, souvent
humoriste, hanté déjà par les interrogations qui parcoureront ensuite ses plus grandes
oeuvres.
Éditeur : Albin Michel, 1992. 238 p.
ISBN : 9782226034458
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
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La beauté, tôt vouée à se défaire; traduit du japonais Liana Rosi / Préface de : Yukio Mishima
La beauté, tôt vouée à se défaire ne s'arrête pas à la simple histoire du meurtre de
deux jeunes femmes pendant leur sommeil, cette nouvelle joue également un rôle
explicatif pour les deux récits qui précèdent, concernant le travail du 'condamné à
perpétuité' qu'est l'écrivain et le thème de l'impossibilité d'une relation pure et belle
à la réalité.
La beauté, tôt vouée à se défaire est une oeuvre rigoureuse qui n'a pas du tout
vieilli. Et je crois que si elle n'a pas vieilli, c'est sans doute à cause de la sérénité qui
s'en dégage. Je me demande où l'auteur arrive à trouver cette tranquillité
artistique. Il a vu la tristesse dans le coeur du criminel Saburo Yamabe, pour qui
'provoquer la mort', c'était 'flirter avec la vie', sans pour autant flirter lui-même
avec la vie. C'est cette distance, que même une légère ivresse ne permet pas, qui
l'a conduit aux Belles endormies et au Bras. » Yukio Mishima
Inédites en français, La beauté, tôt vouée à se défaire et Le bras, les deux nouvelles
qui composent ce recueil, furent publiées au Japon en 1967, à la suite de Les belles
endormies.
Éditeur : Albin Michel, 2003. 180 p.
ISBN : 9782226136701
Disponible en librairie – Renaud-Bray
Pays de neige; traduit du japonais par Bunkichi Fujimori, texte français par Armel Guerne
Dans les montagnes du nord, la neige est, plus qu'un décor, le symbole de la pureté
perdue. Elle pétrifie le temps et l'espace, et délimite le champ clos où va se nouer
le drame entre Shimamura, un oisif originaire de Tokyo venu dans le Pays de Neige
pour retrouver Komako, une geisha, et Yôko, une jeune femme rencontrée dans le
train. Étrange relation triangulaire où Shimamura pourra croire qu'il a trouvé
l'unité qu'il cherche, unité du corps et du coeur, entre les jeux sensuels de Komako
et les jeux de regards de Yôko.
Ce Pays de neige du Prix Nobel 1968 est une incantation, un chant harmonieux et
pur, qui se finit dans le rouge sang de l'incendie. On y retrouve l'art de la peinture
des sensations à petites touches pudiques et la musique des sens.
Éditeur : Albin Michel, 1996. 260 p.
ISBN : 9782226085887
Bibliothèque et archives nationale du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Le grondement de la montagne; traduit du japonais par Sylvie Regnault-Gatier et Hisashi Suematsu
Ogata Shingo, le personnage central de ce roman se présente comme un vieillard,
un notable. Sous des apparences rangées, c'est un homme sensitif inquiet, que
dévore une vie intérieure tumultueuse : songes et réminiscences, prémonitions et
terreurs l'absorbent plus que le monde extérieur dont il se détache, sauf pour
trouver une consolation dans ses splendeurs fugitives.
Poussé par l'espoir, sans doute vain, de secourir une belle-fille trop attachante,
blanche créature que la vie doit broyer, il s'avance à tâtons à la découverte des
siens. Sous la surface plate de la vie de famille, chacun, solitaire, vit son drame et
se débat contre l'amour et la mort, contre la mort surtout, qui sera le thème
obsédant de ces méditations poétiques.
Yasunari Kawabata sait jouer de façon parfaite avec un rythme lent, dépayser
les lecteurs en les entraînant vers un monde où la quotidienneté sert de support à
des intuitions fulgurantes, et qui nous fait sentir, à nous lecteurs occidentaux, la
profondeur et les beautés de l'éternel Japon.
Éditeur : Albin Michel, 1969. 272 p.
ISBN : 9782226021540
Bibliothèque et archives nationale du Québec
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Le maître ou le tournoi de go:; traduit par Sylvie Regnault-Gatier
1938. Shusai, dernier maître de Go, invaincu mais âgé et miné par la maladie,
s'engage dans son dernier combat. Son adversaire, Otaké, pratique un jeu agressif,
efficace et brillant. La partie dont l'issue est inéluctable va durer six mois... Tout
oppose les deux héros de ce récit. Shusai témoigne de l'esprit ancien, simple et
lumineux, évoque les forces de la nature jusque dans son comportement autocrate.
Otaké incarne la modernité, sombre, inflexible et triomphante. Le jeu est serré,
âpre, il s'interrompt et reprend sans cesse alors que le crépitement d'une averse, le
grondement d'une cascade étouffent le son des canons d'une guerre pourtant toute
proche. Méditation mélancolique sur la mort, sur le temps qui passe, Le Maître ou
le Tournoi de Go s'accroche au rythme immuable des éléments comme pour
suspendre le cours inexorable de l'Histoire. Raphaël Segerer
Le récit d'une partie de Go où s'affronte deux générations, deux conceptions du
monde, une raison de vivre et l'analyse rationnelle.
Éditeur : Le livre de poche, 2001. 157 p.
ISBN : 9782253046738
Disponible en librairie – Renaud-Bray
Le lac; traduit du japonais par Michel Bourgeot avec la collaboration de Jacques Serguine
Histoire d'une obsession, Le Lac retrace la quête d'ùne perfection irréalisable, d'une
beauté hors de portée. Sans foyer, exclu de toute douceur humaine, seul avec son
poids de péchés sur le coeur, Gimpei Momoï ne peut résister à la soif inextinguible
qui le pousse, au long des rues, à s'attacher aux pas de belles inconnues, à les
admirer de loin tandis qu'elles avancent, magnifiques et inaccessibles - car leur
beauté n'est pas de ce monde mais participe d'un rêve.
La réalité, symbolisée par ses propres pieds grotesquement difformes, poursuit
Gimpei en tous lieux. Et c'est le caractère inconciliable de ces deux univers qui
explique la texture déshumanisée, ambiguë, furtive de l'érotisme dont cette oeuvre
est empreinte.
Ce roman ne s'inscrit dans aucune forme traditionnelle. C'est une sorte de
happening, et en tout cas l'un des livres les plus modernes de conception et d'allure
du grand Kawabata. De même que l'intérêt du héros peut, à tout moment, être
éveillé par une inconnue croisée dans la rue, de même ici le passé surgit
brutalement dans le présent, ou bien l'hallucination pulvérise le souvenir, ou encore
la réalité crue jaillit lorsque le voile du songe et des fantasmes se déchire.
Ceux qui, à la lecture de ses ouvrages précédents, imaginaient que tout n'était que
délicatesse et demi-teintes chez l'auteur de Pays de neige et de La danseuse d'Izu,
seront sans doute surpris par la sensualité aiguë de certaines scènes et par le ton
cruel du livre. Le Lac apparaît comme si singulier, si inhabituel, qu'il illumine d'un
jour tout à fait nouveau l'ensemble de l'oeuvre de Yasunari Kawabata.
Éditeur : Albin Michel, 1978. 208 p.
ISBN : 9782226006189
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Bibliothèque Alice-Lane
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Les belles endormies; traduit du japonais par R. Sieffert
Dans cette chambre aux rideaux cramoisis, des jeunes femmes livrent leur corps à
la contemplation. Auprès de ces Belles Endormies, intouchées et intouchables, des
hommes déjà vieux viennent trouver une illusoire consolation à leur jeunesse
enfuie. C'est avant tout la curiosité qui pousse Eguchi à franchir le seuil de cette
maison singulière, mais il ne percera aucun de ses mystères. Lui qui pourtant ne
ressemble pas aux "clients de tout repos" qui fréquentent la maison, il se pliera
comme eux à ses règles étranges. Peu à peu, le vieil Eguchi se prend au jeu et
chaque fois c'est aux côtés de ces corps de nymphes qu'il refait le voyage de sa vie.
Sans tristesse ni nostalgie, il reverra en rêve les passantes d'une nuit, ses maîtresses,
ses filles, sa mère, les femmes de sa vie. Dans ce huis clos touchant, l'auteur évoque
la lucidité d'un homme face à sa solitude et distille au fil des pages un érotisme
tout en pudeur et en tendresse. L'une des plus belles oeuvres de Yasunari
Kawabata.
Éditeur : Albin Michel, 1907. 208 p.
ISBN : 9782226090331
Bibliothèque et archives nationale du Québec
Kyôto : traduit du japonais par Philippe Pons
Kyôto, qui fut écrit en 1962, est sans doute l'oeuvre de Kawabata qui explique le
mieux son suicide, dix ans plus tard - comme d'ailleurs le suicide de tant d'écrivains
et de grands intellectuels japonais postérieurs à la révolution " (autrement dit :
l'européanisation forcenée) de l'ère Meiji.
Kyôto raconte l'histoire de deux jumelles, très tôt orphelines, qui ont été élevées
séparément. Elles ne se retrouvent qu'une fois devenues jeunes filles. Mais elles ont
été formées par des milieux à ce point différents que, d'elles-mêmes, elles décident
de ne plus se revoir. Au-delà de ce thème très simple, c'est tout le drame du Japon
moderne qui est le sujet de Kyôto : l'européanisation puis, après Hiroshima,
l'américanisation accélérée d'une société qui avait jusqu'alors vécu sur des bases
sociales, culturelles et morales entièrement autres.
C'est la décadence, la mercantilisation et l'enlaidissement irrémédiables de
l'ancienne capitale de l'Empire du Soleil levant que ce grand roman sobre et pur
nous permet de comprendre. Dès lors, la dimension universelle du Kyôto de
Kawabata n'échappera à personne.
Éditeur : Albin Michel, 1971. 256 p.
ISBN : 9782226011930
Bibliothèque et archives nationale du Québec
Les pissenlits; traduit du japonais par Hélène Morita
Ineko souffre d'une étrange maladie : des moments de cécité partielle qui
l'empêche de voir tel objet, telle partie de son corps ou de celui de son amant
Hisano. Sur le chemin du retour de l'hôpital psychiatrique où ils viennent de la faire
enfermer, dans un paysage étincelant de pissenlits en fleur, la mère de la jeune fille
et Hisano poursuivent une conversation étrange : une ronde parolière semée de
réminiscences, de questionnements saugrenus, de réflexions surréalistes. Inédit en
France, ce roman inachevé dévoile une nouvelle facette de la virtuosité littéraire
de Kawabata. On y retrouve le goût de l'ellipse et de l'ambiguïté inhérent à son
univers, sur lequel plane ici encore le thème obsédant du désir et de la mort.
Éditeur : Albin Michel, 2012. 264 p.
ISBN : 9782226239990
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Tristesse et beauté; traduit du japonais par Amina Okada - Dernier ouvrage publié avant que l'auteur ne se donne la mort
Oki Toshio, écrivain célèbre, entreprend de renouer avec son passé en se rendant à Kyôto
pour y écouter, la veille du Jour de l'an, les cloches des monastères qui sonnent le passage
d'une année à l'autre. Ce faisant, il espère revoir celle qui fut sa maîtresse plus de vingt
années auparavant : Otoko, à présent peintre de renom installée à Kyôto. Otoko vit avec
Keiko, une jeune fille d'une saisissante beauté, nature ardente et implacable qui s'emploiera
à mener à bien une singulière vengeance, dont l'issue tragique rendra à jamais vaine toute
tentative d'Oki pour ressusciter le passé...
Tristesse et Beauté est le dernier roman qu'écrivit Yasunari Kawabata, prix Nobel de
littérature en 1968, avant de se donner la mort le 16 avril 1972. Oeuvre complexe et
particulièrement riche, où se mêlent à d'intenses observations psychologiques des
considérations non moins profondes sur le sens et la pérennité de l'art ou de la littérature,
ainsi que des évocations étonnamment belles des jardins et des monastères du vieux Japon,
Tristesse et Beauté est avant tout une méditation subtile sur des thèmes chers à Kawabata,
tels que la solitude et la mort, l'amour et l'érotisme.
Éditeur : Albin Michel, 1981. 272 p.
ISBN : 9782226011183
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Correspondance, 1945-1970; Yasunari Kawabata, Yukio Mishima; traduit du japonais et annoté par Dominique Palmé
Le sang, l’éclat et l’éros – tel fut l’univers de Mishima; la blancheur spectrale, la
pureté meurtrière, le temps orphelin – tel fut celui de Kawabata. Il n’empêche: une
phrase, entre toutes, de Kawabata, laisse encore une fois deviner combien les deux
écrivains sont proches : "Tout artiste qui aspire au vrai, au bien et au beau comme
objet ultime de sa quête est fatalement hanté par le désir de forcer l’accès difficile
du monde des démons, et cette pensée, qu’elle soit apparente ou dissimulée, hésite
entre la peur et la prière. C’est peut-être là, dans les enfers, que les deux écrivains
se rencontrent le mieux et il n’est pas défendu de penser que, pudique et retenu,
Kawabata a secrètement trouvé en Mishima un double allant à l’extrême qui n’a
pas manqué, parfois, de le révéler à lui-même." Diane de Margerie
Cette correspondance complète et inédite, qui s’étend sur plus de vingt-cinq ans
(1945-1970), met en lumière les affinités secrètes entre deux des plus grands
écrivains du siècle et souligne l’indéfectible lien qui unissait ces hommes a priori
différents mais dont le suicide, à deux ans d’intervalle, révèle l’étrange
ressemblance. Babelio
Éditeur : Albin Michel, 2000. 304 p.
ISBN : 9782226116833
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Keigo Higashino 東野 圭吾
Keigo Higashino est né à Osaka le 4 février 1958. En 1985, âgé seulement de vingt-sept
ans, son roman Hokago - Après l’école remporte le prestigieux prix Edogawa Rampo
du meilleur roman policier, suite à quoi il démissionne de son emploi pour écrire à plein
temps et s'installe à Tokyo. En 1999, il remporte le prix de l'association des auteurs de
romans policiers du Japon pour Himitsu - Le Secret. En 2006, Le Dévouement du
suspect X, paru en 2011 en France, lui vaut d'être le lauréat du prix Naoki, auquel il
avait déjà été nominé par cinq fois. Il est considéré comme un des meilleurs auteurs
japonais de roman policier actuel où ses derniers polars se sont vendus à près d’un
million d’exemplaires.
La Maison où je suis mort autrefois ; traduction de Yutaka Makino
Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette
de trois ans qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis, il y a
cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Plus
étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d’elle au berceau,
faisant ses premiers pas… Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe
contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à
une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le
secret de son mal-être.
Elle demande à son ancien petit ami de l’y accompagner. Ils découvrent une
construction apparemment abandonnée. L’entrée a été condamnée. Toutes les
horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d’enfant, ils trouvent le
journal intime d’un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante
demeure a été le théâtre d’événements tragiques…
Keigo Higashino compose avec La Maison où je suis mort autrefois un roman étrange
et obsédant. D’une écriture froide, sereine et lugubre comme la mort, il explore
calmement les lancinantes lacunes de notre mémoire, la matière noire de nos vies, la
part de mort déjà en nous. Prix polar international de Cognac 2010.
Éditeur : Actes Sud, 1994, 2010. 253 p.
ISBN : 9782330018801
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Le Dévouement du suspect X, traduction de Sophie Rèfle
Professeur de mathématiques, Ishigami est amoureux de sa voisine, une mère divorcée.
Mais son ex-mari a retrouvé sa trace, il la harcèle, et elle en vient à le tuer pour protéger
sa fille. Ishigami, qui a tout entendu, voit là l’occasion de se rapprocher d’elle et lui
propose son aide pour maquiller le crime.
Un corps est retrouvé au bord du fleuve. L’inspecteur Kusanagi, chargé de l’enquête,
établit rapidement un lien avec la voisine d’Ishigami. Kusanagi consulte souvent son ami
Yukawa, un brillant physicien aux impressionnantes facultés de déduction logique. Or
Yukawa a côtoyé Ishigami à l’université. Il se souvient de sa remarquable intelligence, de
ses intuitions fulgurantes, de sa personnalité énigmatique. Et aussi de la fameuse aporie
mathématique qui les captivait tous deux : est-il plus difficile de chercher la solution d’un
problème que de la vérifier ? Guidé par un sinistre pressentiment, le physicien engage
avec le mathématicien une joute fascinante pour la vérité.
Au sommet de son art, Keigo Higashino compose un roman policier implacable où la
froide ivresse de la déduction le dispute à la folle logique de la passion.
Prix Naoki en 2005 et Honkaku Mystery Grand Prize en 2006.
Éditeur : Actes Sud, 1994, 2012. 320 p.
ISBN : 9782330013141
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Un café maison; traduction de Sophie Rèfle
Dans une maison des beaux quartiers de Tokyo, un homme annonce à son épouse
qu'il va la quitter et qu'elle ne doit pas en être surprise, puisqu'elle n'a pas respecté
les conditions du contrat qui les liait. Yoshitaka Mashiba a rencontré une autre
femme, et il veut reprendre sa liberté. La conversation se termine, ils donnent
cependant le dîner qui était prévu pour un couple d'amis qui vient d'avoir un
enfant. Hiromi, l'assistante d'Anayé Mashiba, qui a une liaison avec Yoshitaka, y
participe. Pendant le dîner, Ayané annonce qu'elle part le lendemain passer
quelques jours chez ses parents, à Sapporo. Deux jours plus tard, Hiromi découvre
le cadavre de Yoshitaka. Il gît dans son salon à côté d'une tasse de café renversée.
Kusanagi, le policier déjà rencontré dans Le Dévouement du suspect X , et ses
collègues sont chargés de l'enquête. Très vite, il est établi que le café bu par
Mashiba contenait du poison. La femme de la victime est prévenue, elle revient de
Sapporo le lendemain matin, et Kusanagi tombe sous son charme. L'enquête
piétine, la victime était seule au moment du crime. Hiromi, sa maîtresse, est
suspectée mais rapidement innocentée. Kusanagi entreprend alors de fouiller dans
le passé de la victime à la recherche d'une ancienne amie qui aurait voulu se
venger d'avoir été abandonnée, tandis que Kaoru Utsumi, sa collègue, soupçonne
Ayané, l'épouse de la victime.
Elle prend contact avec le physicien Yukawa, qui refuse d'abord de l'aider, mais
qui finit par accepter quand elle lui apprend que le sentiment qu'éprouve
Kusanagi pour Ayané semble l'égarer. Kusanagi ne renonce cependant pas à sa
quête qui lui fait découvrir le suicide d'une ancienne amie de Mashiba, commis à
l'aide du même poison que celui qui l'a tué.
Keigo Higashino reprend le couple Kusanagi-Yukawa et noue une nouvelle fois
une intrigue pleine de nuances. La subtile reconstitution des faits, la belle
complexité des profils psychologiques, la délicieuse joute que se livrent séduction et
déduction et la persistante incertitude où le lecteur se voit plongé font toute la
finesse de ce roman, qui répugne aux traits trop marqués et chemine à égale
distance du clair et de l'obscur, dans mille nuances de gris.
Éditeur : Actes Sud, 1994, 2012. 335 p.
ISBN : 9782330018801
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
La Prophétie de l'abeille; traduction de Sophie Rèfle
Un matin d’été, la voiture de l’ingénieur Yuhara pénètre dans le complexe de
Nishiki Heavy Industries. C’est aujourd’hui que l’hélicoptère sur lequel il travaille
depuis des années doit être livré à son commanditaire, l’Agence de défense du
Japon. Sa femme et son fils l’accompagnent pour assister à la démonstration de
vol. Yuhara se rend dans son bureau tandis que sa famille l’attend à la cafétéria
en compagnie de l’épouse d’un collègue et de son petit garçon. Les deux enfants se
glissent à bord l’hélicoptère dans le hangar. L’un des deux est encore dedans lorsque
l’hélicoptère prend son envol sous les yeux terrifiés de son compagnon de jeu. Les
ingénieurs comprennent bientôt que l’appareil a été manipulé à distance.
Moins d’une heure plus tard, l’hélicoptère s’immobilise au-dessus d’un réacteur
nucléaire. Les autorités reçoivent un message signé de “l’Abeille du ciel” : l’appareil,
chargé d’explosifs, s’écrasera sur le réacteur quand il aura épuisé son carburant si
toutes les centrales du Japon ne sont pas mises immédiatement hors d’état de
fonctionner…
Dans ce thriller magistral, Keigo Higashino décrit en temps réel la menace d’une
catastrophe nucléaire. Alliant l’art du rebondissement à l’intelligence des situations,
il compose une intrigue imparable, portée par la prescience du désastre à venir.
Éditeur : Actes Sud, 1994, 2013. 448 p.
ISBN : 9782330019587
Bibliothèque et archives nationales
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Hideji Hōjō 北条 秀司
Né à Osaka le 7 novembre 1902 et décédé le 19 mai 1996, Hideji Hōjō est le nom
de plume de Hideji lino, romancier, dramaturge et écrivain de l'ère Shōwa.
Diplômé de l'université Kansai, Hōjō s'installe à Tokyo en 1926 où il trouve du
travail auprès de la Hakone Tozan Railway. En 1933, il démissionne pour se
consacrer au théâtre japonais qu'il étudie avec Kidō Okamoto et Shin Hasegawa.
Il devient un membre éminent du courant shinpa du drame moderne dans les
années 1930.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il écrit des kokumingeki (pièces de théâtre
de propagande gouvernementales) comme Le tunnel de Tamna, destinées à aider
l'effort de guerre. Hōjō est l'auteur de plus de 200 pièces et le chef de file du théâtre
commercial au Japon après la guerre, pour lequel il écrit dans des genres très variés,
du kabuki au shinpa et à la revue Takarazuka. Dans Derrière le jardin de fleurs
en 1960, il écrit une pièce de théâtre dans laquelle l'acteur Shotaro Hanayagi doit
jouer à la fois les deux rôles principaux masculin et féminin.
Ses drames psychologiques sur les citoyens ordinaires sont bien reçus du grand
public. Il est surtout connu pour ses adaptations en scénarii du Miyamoto Musashi,
du Genji monogatari et de nombreux autres drames historiques. Au cours de sa
carrière, Hōjō est lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Shinchōsha, le
Prix Yomiuri de littérature et le prix Kan Kikuchi. En 1987, Hideji Hōjō est désigné
Personne de mérite culturel.
Sa tombe se trouve au Ryuho-ji à Ofuna, Kamakura dans la préfecture de
Kanagawa où il a vécu de nombreuses années.
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
Noriko Ibaragi 茨木 のり子
Noriko Ibaragi, nom véritable Miura Noriko 三浦 の, née le 12 juin 1926 à Ōsaka,
décédée le 19 février 2006 à son domicile de Tokyo à l’âge de 79 ans, est une poétesse
et écrivaine. Ibaragi effectue ses études secondaires à Aichi. Son poème le plus
célèbre Watashi ga ichiban kirei datta toki (« Quand ma beauté rayonnait »), écrit
à l'âge de dix-neuf ans est traduit dans de nombreuses langues. En 1953, elle cofonde
la revue littéraire Kai (« Rames »). En plus de plusieurs volumes de poésie, elle a écrit
des essais, des récits, des contes et des scenarii. Ses sujets de prédilection sont les
sentiments féminins dans l'après-guerre au Japon. Elle possède un style simple et
limpide.
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
[Date]
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Taruho Inagaki 稲垣 足穂
Taruho Inagaki, né le 26 décembre 1900 à Osaka, Inagaki s'installe à Akashi dans la
préfecture de Hyōgo alors qu'il est encore à l'école primaire, et passe une grande
partie de son enfance à Kōbe.
Il est diplômé du Kwansei Gakuin Junior High School. Il a vécu à Kyoto à partir de
1950 jusqu'à sa mort le 25 octobre 1977. Après des débuts comme peintre, Inagaki se
fait connaître en 1923 avec le roman Issen inchibyō monogatari comme représentant
de la fiction moderne au Japon. En raison de son alcoolisme, il ne produit
pratiquement aucune œuvre littéraire importante les années suivantes. Ce n'est
qu'après la Seconde Guerre mondiale qu'il revient au-devant de la scène littéraire
avec des œuvres telles que Miroku et Karera dans lesquels il s'attaque à
l'homosexualité. Ces deux titres sont suivis par de nombreux essais sur le même sujet.
En 1968, il remporte le premier grand prix de littérature japonaise pour Shōnen'ai no
Bigaku (少年愛の美学, L'esthétique de l'amour pédéraste), essai sur « l'esthétique
érotique » dans lequel il partage les histoires en A (anal), V (vaginal), P (pénis) et K,
les variétés (clitoris) et « décrit les ramifications historiques, psychologiques et
métaphysiques de l'amour des beaux garçons dans un mélange éclectique d'idées
puisées dans l'histoire, le freudisme, la psychologie pop et l'existentialisme.
Les ouvrages d'Inagaki traitent souvent de thèmes dont le vol animal, les objets
célestes, et les relations érotiques et romantique entre beaux garçons adolescents. Ses
histoires sur ce dernier sujet et ses essais dans Shōnen'ai no Bigaku, influencent les
premiers écrivains du genre yaoi comme Keiko Takemiya. Il a écrit des romans, des
poèmes, ainsi que des essais sur les débuts de l'aviation, la métaphysique, le
bouddhisme et l'esthétique homosexuelle masculine.
Tout au long de sa vie, Inagaki a gardé ses idéaux d'avant-garde ce qui ne l’a pas
rendu célèbre. Il a passé une grande partie de sa vie dans la pauvreté et la solitude.
Dans les années 1960, une nouvelle génération d'écrivains le redécouvre et crie au
génie. Mishima Yukio décrit son écriture comme l'une des plus subtiles de la
littérature de l’époque Showa (1926-1989).
Aucun titre disponible en français ou en anglais.
Takeshi Kaikō 開高健
De son vrai nom Kaiko Ken, l’auteur est né le 30 décembre 1930 à Osaka. Écrivain
globe-trotter, il rapportera de ses périples en Chine, en URSS, dans le Paris de 1968
des reportages d'une grande perspicacité. Kaikô Takeshi est une figure
exceptionnelle dans la littérature japonaise contemporaine.
À la fin de la guerre, comme beaucoup d’adolescents durant cette période trouble,
il survit en trouvant divers petits boulots et finit par se faire engager dans le service
des relations publiques du « Suntory ». En 1948, il s'inscrit à la faculté de droit de
l'Université d'Osaka et reçoit son diplôme en 1953. En 1957, il publie Panikku, sa
carrière littéraire est définitivement lancée. Cette même année, Kaiko remporte le
prestigieux prix Akutagawa pour son roman Hada no Oussama, une critique
virulente sur le système éducatif japonais. Il a également traduit les œuvres de
Sherwood Anderson et de Louis Aragon en japonais.
Kaiko est également connu pour les reportages qu’il a faits dans les années 1960
durant la guerre du Vietnam et pour être devenu le pêcheur le plus connu du
Japon. Il a en effet parcouru tout le globe à la recherche de différentes variétés de
poissons, mais tout cela n’était en fait qu’un prétexte pour pouvoir voyager et
écrire.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Partagé entre l'écriture et les voyages à l'étranger, il deviendra un écrivain célèbre,
en même temps qu'un globe-trotter infatigable amoureux de la vie tous azimuts,
déployant une énergie étourdissante.
Grand reporter en URSS, en Israël, dans le Paris de mai 68, au Vietnam, il est surtout
l'auteur de nombreux romans et nouvelles dont L'Opéra des gueux et "Les ténèbres
de l'été.
Après plusieurs romans, il décède à Chigasaki, Kanagawa, le 9 décembre 1989 d’un
cancer de l'œsophage avant de pouvoir terminer une série vietnamienne intitulée
Ténèbres.
L'opéra des gueux ; traduit du japonais par Jacques Lalloz
Dans les ruines d'Osaka, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des milliers
de miséreux survivent par tous les moyens. Il n'y a pas dans ce roman de héros
positif à proprement parler, mais on sent la sympathie de l'auteur pour ses
personnages qui se débattent dans les pires difficultés, non sans humour. Un no
man's land d'une centaine d'hectares s'étend au cœur de la ville. Des milliers
d'épaves humaines s'y rassemblent pour survivre dans cette zone infestée
d'immondices, de déchets et de mort.
Un combat héroïque s'engage entre les forces de la police et ces "mi-clochards, mitruands", Fusukusé étant l'un deux, celui qui va nous faire découvrir cet univers
morbide et sordide. Le but : récupérer le fer, le zinc, le cuivre, tous les métaux laissés
à l'abandon dans les usines désaffectées et à la merci de tous les clans organisés
pour leur survie dans le Nouveau Monde. Le titre se réfère explicitement à Bertolt
Brecht, auteur de L'Opéra de quat'sous.
Éditeur : Picquier 1998. 269 p.
ISBN : 9782877302869
Bibliothèque et archives nationales du Québec
La muraille de Chine : récit d'un fugitif ; traduit du japonais par Jacques Lalloz
La Chine du IIIe siècle avant J.-C. Un simple paysan chinois est arraché à sa terre
avec des milliers de conscrits pour une corvée impitoyable : construire la Grande
Muraille. Kaikô raconte le destin de ces esclaves accablés par la fatalité, de cet
homme qui trouvera en lui-même la force de survivre, de poser ses briques d'argile
et de partir vers le désert. Ce paysan balloté par les guerres permanentes accueille
avec bonheur la paix apportée par le premier Empereur avant de déchanter
devant la brutalité du régime mis en place.
Écrit, dit-on, en une nuit par Kaikô Takeshi, La Muraille de Chine, récit d'un fugitif
(la traduction exacte est Journal d'errance) s'intéresse donc à cette période cruciale
de l'histoire de la Chine que marqua l'instauration de l'Empire. En 221 avant notre
ère, le roi du Qin unifia les états qui se faisaient la guerre depuis le Ve siècle, durant
ce long cycle de conflits connu sous le nom des Royaumes Combattants.
L'intelligence de ce court roman est d'avoir traité de ces évènements à hauteur
d'homme. Commerçant pauvre d'une ville lambda de la féconde plaine centrale,
le narrateur rend compte de ces transformations d'un point de vue existentiel et
non simplement historique. Chaque étape est un enseignement, une élévation de
pensée qui lui permet de poser en terme critique et politique le prix payé par tous
pour la stabilité apportée par l'Empire. Du même coup, son récit devient une
allégorie intemporelle sur l'individu, la liberté, l'asservissement, la tyrannie et le
devoir de rébellion.
Éditeur : Picquier 2004. 120 p.
ISBN : 9782877305570
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Romanée-Conti 1935 ; traduction de Anne Bayard-Sakai et Didier Chiche
Romanée-Conti 1935 : deux amis se retrouvent pour déguster un grand cru de
Bourgogne. Le monstre et les cure-dents : un correspondant de guerre évoque la
figure d'un militaire vietnamien.
Le recueil réunit deux nouvelles qui paraissent assez éloignées l'une de l'autre. De la
sensuelle Romanée-Conti 1935 surgissent des arômes et bribes de bonheur enfui. De
l'étrange Monstre et les cure-dents un parfum âcre et persistant de pourriture et de
déchéance, peut-être trompeur. Deux réflexions sur le temps, deux évocations de la
vie et de la mort à venir.
En cent pages, Romanée-Conti 1935 propose deux récits aux robes et bouquets très
différents, également longs en bouche, à consommer sans modération.
Éditeur : Picquier 1993. 105 p.
ISBN : 9782877302739
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Les ténèbres d'un été ; traduit du japonais par Jacques Lalloz.
Un homme et une femme : il est journaliste, grand reporter au Viêtnam, elle est
déracinée en Europe. Anciens amants il y a dix ans au Japon, ils se retrouvent quelque
part en Europe, le temps de courtes vacances d'été. A travers leur morne quotidien
traversé parfois de moments lumineux, ces deux êtres brisés essaient de renouer des fils
qui leur échappent, à travers leurs obsessions, leurs réminiscences et leur exil. Un grand
roman où se poursuivent inlassablement les interrogations de l'auteur sur l'amour, la
vie et la mort.
Éditeur : Picquier 1996. 224 p.
ISBN : 9782877302678
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Motojirō Kajii 梶井 基次郎
Motojirō Kajii, né le 17 février 1901 à Osaka et décédé le 24 mars 1932 à 31 ans, écrivain
de l'Ère Shōwa, fut peu connu pendant sa courte vie. Il est enterré au temple Jōkokuji d'Osaka. Ses œuvres furent louées par Kawabata1 et sont aujourd'hui très connues
et appréciées des Japonais, particulièrement les nouvelles Le Citron (1925), Sous les
cerisiers et Jours d'hiver. Il fait ses études primaires à Tōkyō de 1909 à 1911, passe ses
années collégiennes à Toba de 1911 à 1914 et lycéennes à Osaka de 1914 à 1919. En
septembre 1919, il est accepté au célèbre Kyōto-Sanko. Il découvre qu'il a une
tuberculose pulmonaire en 1920. En 1924 il va à l'Université impériale de Tōkyō, y
étudiant la littérature anglaise. Il y crée un magazine littéraire, Aozora 青空 « Ciel
bleu », avec quelques amis de ses années lycéennes.
De 1927 à 1928, il va à Yugashima, sur la péninsule d'Izu, pour y soigner sa maladie.
Il devient ami avec le célèbre écrivain Yasunari Kawabata en jouant au Go avec lui
plusieurs fois par semaine et en l'aidant à corriger les épreuves de son recueil de
nouvelles La Danseuse d'Izu. Après la dissolution d'Aozora en 1927 il publie ses
nouvelles dans un autre magazine littéraire, Bungei Toshi 文芸都市 « La ville
littéraire ». En septembre 1928 il retourne à Osaka.
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Ses œuvres ont laissé de modestes traces dans la culture japonaise : sa nouvelle Le
Citron étant souvent incluse dans les textes pour lycéens, beaucoup d'adolescents ont
imité le protagoniste de l'histoire en déposant un citron dans un grand magasin. La
première phrase de sa nouvelle
Les histoires de Kajii décrivent généralement les sentiments et tourments intérieurs
de doubles peu déguisés de l'auteur.
Le citron; traduit du japonais par Christine Kodama de Larroche
Le Citron, nouvelle éponyme du recueil, montre un jeune neurasthénique qui
commet l'équivalent d'un attentat esthétique, pour le Japon extrêmement policé de
l'époque, en déposant un citron au rayon livres d'art du fameux grand magasin
Maruzen, une sorte de Galeries Lafayette japonaises : ce défi de dandy a inspiré de
nombreux japonais à faire de même :
« Pour tout dire, j'aime les citrons. J'aime leur couleur pure, comme celle de la
peinture lemon yellow durcie, sortie de son tube, j'aime leur forme fuselée, et leur
taille ramassée. [Il entre chez Maruzen et a l'inspiration subite de déposer le citron
au sommet d'une pile de livres d'art.] Soudain, j'eus une seconde idée, celle d'un
complot bizarre qui m'effara plutôt : laisser cela tel quel et sortir comme si de rien
n'était. Je me sentais singulièrement émoustillé : “Je sors? Bon, allons-y!” et je sortis
avec précipitation. Cette singulière sensation me fit sourire dans la rue. Si j'étais un
malfaiteur diabolique venu placer une terrifiante bombe couleur d'or sur les
étagères de Maruzen, et s'il y avait dans dix minutes une grande explosion partie du
rayon des livres d'art, comme ce serait drôle! »
Kajii est l'un des écrivains les plus attachants et les plus singuliers du Japon. Le Citron,
recueil de 18 nouvelles qui fit sa célébrité, est tenu pour un classique de la prose
poétique.
Éditeur : P.Picquier, 1998. 128 p.
ISBN : 9782877302777
Disponible sur http://www.amazon.fr/
Sakyō Komatsu 小松左京
Sakyō Komatsu, né à Osaka le 28 janvier 1931, décédé le 26 juillet 2011, est un
écrivain et un scénariste de science-fiction au Japon où il fut l'un des auteurs les
plus connus et les plus appréciés. Il est diplômé de l'Université de Kyoto où il a
étudié la littérature italienne. Après avoir travaillé pour un magazine économique
et écrit des scénarios de comédies, sa carrière a commencé dans les années 1960 et
il a été appelé «Le roi de SF japonaise."
En 1985, il remporte le Grand prix Nihon SF. Il est connu pour son roman La
submersion du Japon qui décrit la disparition de l'archipel japonais sombrant dans
le Pacifique à la suite de séismes, d'éruptions volcaniques et d'un tsunami. Dans son
magazine trimestriel avant sa mort, le Sakyo Komatsu Magazine, l'écrivain a
confié qu'il voulait vivre suffisamment longtemps pour observer comment le Japon
évoluerait après la catastrophe du 11 mars 2011 qui a touché la région de Sendai
au Japon.
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La Submersion du Japon; traduit du japonais par Masumi Shibata et Maryse Shibata
Le premier grand cataclysme s'abattit sur la région d'Osaka à 5 heures 11, le 30
avril. A 8 heures 03, la chaîne de montagnes Togakure explosa. Les regards du
monde entier étaient fixés sur " la mort du dragon ". Des dizaines d'avions
appartenant à des télévisions de toutes les nationalités volaient au-dessus de
l'archipel du Japon qui crachait du feu et des flammes. Les tremblements de terre
qui secouent continuellement le Japon rappellent à tous les Japonais que le destin
de l'archipel est d'être, un jour, englouti comme le fut l'Atlantide autrefois.
Un bathyscaphe dans la fosse du Japon examine de nouvelles fractures dans
l'écorce terrestre. Des îles s'enfoncent, des volcans se réveillent Raz-de-marée,
tremblements de terre. Les hommes politiques s'interrogent, les banquiers du
monde entier s'inquiètent. Comment évacuer cent dix millions de Japonais? Un
best-seller pour ce livre d'"anticipation" qui pourrait devenir réalité.
Éditeur : P.Picquier, 2000. 256 p.
ISBN : 9782877304719
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Fumiko Kometani
Fumiko Kometani, née à Osaka au Japon en 1931, est une écrivaine et artiste
peintre japonaise, résidente de longue date aux États-Unis. Kometani bénéficie
d'une bourse et déménage aux États-Unis en 1960, alors qu'elle travaille comme
peintre abstraite, fréquente la MacDowell Colony au New Hampshire où elle
rencontre son mari, Josh Greenfeld (à présent installé en Californie), avec qui elle
vit trois ans à New York. Par son mariage avec Greenfeld, elle se convertit au
judaïsme. Après le retour de la famille au Japon, il s'avère que l'un de ses enfants
est handicapé mental, après quoi Kometani se lance dans une carrière littéraire.
Son fils ainé, Karl Taro Greenfeld, est également écrivain.
Elle a écrit des essais, entre autres sur Norman Mailer, Arthur Miller, Art Carney,
Zero Mostel et Alan Schneider, des écrits politiques au milieu des années 1970, des
nouvelles et des romans.
Elle est lauréate du prestigieux prix Akutagawa en 1985 et du prix de littérature
féminine en 1989.
Aucun titre en français disponible.
Taeko Kōno 河野 多惠子
Née le 30 avril 1926 à Osaka, Taeko Kōno est une critique littéraire et écrivaine
japonaise considérée comme l'une des plus importantes auteures de la littérature
japonaise contemporaine. Elle survit aux épreuves de la guerre et de la
tuberculose et se consacre entièrement à l'écriture à partir de 1960
She was conscripted to work in a factory during World War II. After the war, she
finished her economics degree at Women’s University (currently Osaka Prefecture
University), graduating in 1947. She has said that at this time "she felt a new sense
of freedom and had an urge to do something, but was not sure what". She joined
literary groups, eventually moving to Tokyo, Japan. She worked full-time and
wrote in the evening. In 1962 Toddler Hunting 幼児狩り was published and
awarded the Shinchosha Prize. In the early 1960s, just before she was awarded
the prestigious Akutagawa Prize for Kani – Crabs - 蟹 in 1963, she quit her job to
focus on her writing. In 1965, she married the painter Yasushi Ichikawa. In 1967,
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she received the Women's Literary Prize for Saigo no toki and subsequently the
Yomiuri Prize for A Sudden Voice 不意の声 in 1968, as well as the Tanizaki prize
in 1980 for A Year-long Pastoral 一年の牧歌. She also received a literary prize
from the Japanese Art Academy in 1984 and the Noma Literary Prize in 1991 for
her novel Miiratori ryōkitan - Mummy-Hunting for the Bizarre, 1990. Kōno
became popular and received critical attention after the publication of an
English translation of Toddler-Hunting and Other Stories in 1996.
Une voix soudaine; traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty
Ukiko a cessé d'aimer son mari, Kiichi qui, le soir, rentre à la maison, ivre mort ou
en compagnie de collègues avec lesquels il se saoule devant elle. Hantée par ses
angoisses d'enfance et d'adolescence, tourmentée par la mort de son père qu'elle
redoutait dans sa jeunesse, elle sombre progressivement dans une sorte de calme
folie. Elle reçoit, de façon inopinée mais récurrente, la visite du fantôme de son
père, décédé sept ans plus tôt. Avec sérénité, le mort oriente sa vie, en lui donnant
une série de conseils meurtriers.
Ukiko va accomplir trois crimes rituels, dont seront victimes sa mère, un petit
garçon, le fils d'un ancien amant, et un inconnu. Dans un style étonnamment froid
et réaliste, qui suit pas à pas une existence apparemment affranchie de tout affect,
la grande romancière japonaise décrit minutieusement un univers mental qui a
perdu tout repère moral et sentimental. Ça et là, sont donnés des indices de la
perte du contrôle de soi, mais le lecteur n'est jamais plongé dans un univers
fantastique, en dépit de l'apparition du spectre et de quelques scènes terrifiantes.
Rares sont les romans dotés de cette logique implacable et glacée dans l'analyse
du mal. Sans avoir recours aux moyens psychologiques habituels, Taeko Kôno nous
permet de pénétrer, par un juste dosage des ellipses et des répétitions, dans le chaos
intérieur de son héroïne.
Éditeur : Seuil, 2003. 192 p.
ISBN : 9782020559263
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Sang et coquillage; traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
A l’attention d’une femme qu’elle a secourue dans la rue, une copiste de partitions
musicales entreprend la rédaction d’une sorte de journal dévoilant ses passions les
plus secrètes. Contrairement aux apparences, ce n’est pas la compassion qui l’a
poussée à aider cette inconnue légèrement blessée, mais son goût obsessionnel pour
le sang. Loin d’être une bonne fée, elle s’identifie en effet à une renarde, figure
mythique de la sorcellerie au Japon.
Au fil du récit, le lecteur pénètre un univers malsain, où la frontière entre les
fantasmes criminels de l’héroïne, qui a fait la liste des personnes dont la mort ne
dérangeait pas, et sa capacité d’agir se brouille. Insidieusement, elle compose une
mélodie inquiétante, empreinte d’un érotisme morbide. Son monologue intérieur,
murmure sourd et oppressant, laisse une impression diffuse de malaise qui vient
rythmer un étrange fétichisme. Comme on pince les cordes d’un shamisen, elle force
le regard à s’attarder sur ce qui répugne : ces traces brutes de sauvagerie qu’elle
fait surgir du quotidien.
Sans laisser de pépit à l’angoisse, l’auteur nous entraîne dans les affres d’une
obscure jouissance, où la nature humaine n’est plus qu’un insoutenable grincement.
Éditeur : Seuil, 2001. 240 p.
ISBN : 9782020349574
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La chasse à l'enfant : nouvelles; traduit du japonais par Cécile Sakai
Une jeune femme énigmatique et banale affiche son amour des garçonnets; elle
explore une psychose d’enfance liée à la neig ; ses souvenirs de collégienne
défigurent notre image de l’après-guerre japonais. Dans ces six nouvelles de Taeko
Kôno se joue une part de liberté peu commune qui laisse affleurer le fantasme en
actes? détruisant irrémédiablement toute aspiration à la conformité sociale.
Châtié, le style de Taeko Kôno ménage, au sein de descriptions anodines, des
images fulgurantes. L’existence apparemment si sage de l’héroïne se déchire à
l’aveu nu d’une perversité désarmante. La résonance cruelle et tendre de cette
œuvre en éclats a placé son auteur au premier rang de la littérature japonaise
contemporaine.
Éditeur : Seuil, 1990. 279 p.
ISBN : 978-2020106139
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Conte cruel d'un chasseur devenu proie; traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
Un médecin de 38 ans, Masataka Otaka, se marie avec une jeune fille de 19 ans,
Hinako Sagara, qu’il va initier à des pratiques sexuelles particulières afin de réaliser
avec la complicité de celle-ci son rêve le plus secret : être tué des mains de la femme
qu’il aime. Taeko Kôno a choisi de situer son récit en plaine Seconde Guerre
mondiale : le couple, qui se marie quelques mois avant Pearl Harbor, vit sa
dernière nuit peu de temps après la chute du mur de Berlin. Ainsi l’amplification
des attaques aériennes qui mène peu à peu le Japon vers la défaite a pour fonction
d’exacerber la progression insidieuse des héros vers la mort.
De cette vie peu ordinaire dans un Japon étranglé par les privations de la guerre,
tout en aplats; des descriptions lentes, extrêmement minutieuses, de l’existence
quotidienne, font de ce livre autant une passionnante chronique de mœurs qu’un
bouleversant roman érotique.
Éditeur : Seuil, 1997. 336 p.
ISBN : 9782020191173
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Machi Tawara 俵 万智
Née le 31 décembre 1962 à Osaka, Machi Tawara est traductrice et poète. À l'âge de
14 ans, elle déménage à Fukui. En 1981, elle entre à l'Université Waseda et commence
à écrire des Tankas sous l'influence du poète Yukitsuna Sasaki. En 1985, elle termine
ses études. Elle a travaillé comme professeur de lycée à Kanagawa jusqu'en 1989. Elle
a enseigné le japonais. En 1986, elle a reçu le 32e prix Kadokawa de tankas avec Le
matin d'août. En 1987, son premier recueil L'anniversaire de la salade est publié. Cette
œuvre a eu un grand succès, vendue à 2,8 millions d'exemplaires au Japon. En 1989,
elle a quitté son travail de professeur de Japonais au lycée et elle est devenue
indépendante. En 1991, elle a publié deuxième recueil de tankas, et en 1997 elle a
publié son troisième recueil de poèmes La révolution du chocolat. Elle est devenue
mère célibataire en 2003. En 2004 elle a sorti son premier roman Triangle qui a été
adapté en film sous le titre Tannka. Elle a reçu le prix Kadokawa de tankas pour Le
matin d'août (1986), le prix d'association de poètes japonais contemporains pour
L'anniversaire de la salade (1988), le prix Murasaki Shikibu pour Le cher conte de Genji
(2003) et le prix Bokusui Wakayama pour Le nez de Winnie l'ourson (2006).
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L'anniversaire de la salade : poésie ; traduit du japonais par Yves-Marie Allioux
Lorsque Tawara Machi, modeste professeur de littérature au lycée de Kanagawa, fait
paraître en 1987 L'anniversaire de la salade, elle n'a sans doute aucune idée du
phénoménal succès que va connaître son recueil de poèmes. Il révolutionne pourtant le
genre du tanka, la forme de poésie la plus ancienne et la plus sophistiquée de la
tradition japonaise. Tout en préservant les qualités propres au tanka, concision, pouvoir
d'évocation, musicalité, Tawara Machi y raconte les menus événements de sa vie de
jeune femme d'une vingtaine d'années - la musique, la mer, les voyages, la cuisine, le
base-ball, l'amour -, y introduit un langage familier, des bribes de conversations, des
icônes du monde moderne.
Célèbre du jour au lendemain, elle va recevoir plus de deux cent mille tankas, envoyés
par des lecteurs de tout âge et de tout milieu, dont ses poèmes ont profondément touché
le coeur. A ce jour, L'anniversaire de la salade s'est vendu à plus de huit millions
d'exemplaires dans le monde. La fraîcheur et la grâce de ses poèmes, où se révèle,
comme par surprise, la beauté de chaque moment intensément vécu, résonnent en
chacun de nous.
Éditeur : P. Picquier, 2008. 111 p.
ISBN : 9782809702187
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Tatsuji Miyoshi 三好 達治
Né le 23 août 1905, Tatsuji Miyoshi est un poète, critique littéraire et éditeur littéraire
japonais de l'ère Shōwa. Il est connu pour sa longue poésie en vers libres qui dépeignent
souvent la solitude et l'isolement dans le cadre de la vie contemporaine mais qui sont
écrits dans un complexe style très littéraire qui rappelle la poésie japonaise classique.
Miyoshi naît dans l'arrondissement Nishi-ku d'Osaka, fils ainé d'une grande famille de
milieu modeste gérant une imprimerie. Enfant de santé fragile, il manque
fréquemment l'école en raison de crises nerveuse. Il est forcé de quitter l'école
secondaire en raison de l'incapacité à payer les frais de scolarité une fois que
l'entreprise familiale a fait faillite. Son père abandonne sa famille pour échapper à des
créanciers et il ne peut compléter ses études que grâce à la bienfaisance d'une tante.
De 1915-1921, Miyoshi est enrôlé dans l'Armée impériale japonaise. Il suit d'abord une
formation à l'École des cadets de l'Armée à Osaka, puis effectue une période de service
en Corée occupée. Il quitte l'armée en 1921 pour s'inscrire à la troisième École
Supérieure de Kyoto dont il sort diplômé en littérature. Miyoshi s'intéresse à la
littérature depuis qu'il fréquente le lycée, en particulier les œuvres de Friedrich
Nietzsche et Ivan Tourgueniev. En 1914, il commence à composer ses propres haiku.
Miyoshi s'installe à Tokyo pour étudier la littérature française à l'université impériale
de Tokyo de 1925 à 1928. Encore étudiant, il réalise une traduction en japonais de la
collection complète du Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire, ainsi que des
traductions de plusieurs romanciers français publiées en 1929. À cette époque, il se lie
d'amitié avec les nouvellistes Motojirō Kajii et Nakatani Takao avec lesquels il publie
la revue littéraire, Aozora « Ciels bleus », ce qui lui donne la possibilité de publier ses
poèmes tels que Ubaguruma « Voiture d'enfant » et Ishi no ue « Sur la pierre »,
favorablement reçus par les critiques littéraires, dont Sakutarō Hagiwara. Ce dernier
se joint à lui pour éditer la revue critique, Shi to Shiron « Théorie de la poétique et de
la poésie » en 1928. En 1930, Miyoshi publie sa première grande anthologie de vers
libre, Sokuryo sen « Le navire arpentage ».
Les expressions qui rappellent la poésie japonaise classique associées avec
l'intellectualisme de son travail établissent sa réputation. En 1934, il publie une autre
anthologie, parue en feuilleton dans le magazine littéraire Shiki « Quatre saisons », en
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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compagnie de Hori Tatsuo et Kaoru Maruyama, et devient un personnage central
dans le fonctionnement de la revue.
Miyoshi courtise Hagiwara Ai, la sœur de Sakutarō Hagiwara, mais ils ne peuvent se
marier en raison de l'opposition de ses parents. De 1944-1949, Miyoshi réside à Mikuni
dans la préfecture de Fukui.
En juin 1946, il publie dans le magazine Shinchō la première partie d'un essai dans
lequel il appelle à la démission de l'empereur Showa et, dans des termes très durs,
l'accuse d'être non seulement le « principal responsable de la défaite », mais « d'avoir
été extrêmement négligent dans l'exercice de ses fonctions ».
La production de Miyoshi est stable et variée au cours de sa longue carrière. Outre des
anthologies en vers libres, telles que Nansoshu « D'une fenêtre du sud » et Rakuda no
kobu ni matagatte « Sur une bosse de chameau », qui remporte l'édition 1962 du prix
Yomiuri, il publie également de la critique littéraire de poésie, Fuei junikagetsu et
Takujo no hana « Fleurs sur une table », une collection d'essais, Yoru tantan, et une
importante recension de l’œuvre de son ami poète Sakutarō Hagiwara.
Miyoshi décède en avril 1964 d'une crise cardiaque. Sa tombe se trouve dans le temple
de Honcho-ji à Takatsuka, Osaka, où son neveu est prêtre.
En 2004, la ville d'Osaka crée le prix Tasuji Miyoshi, destiné à couronner le meilleur
recueil de poésie publié au Japon. Le montant du prix est fixé à 1 million de yens.
Ryōtarō Shiba 司馬 遼太郎
Né Teiichi Fukuda le 7 août 1923 à Osaka, décédé le 12 février 1996, il est surtout
connu pour ses romans historiques dont l'action se situe au Japon et dans le souscontinent asiatique, ainsi que pour ses essais historiques et culturels relatifs au Japon
et à ses relations avec le reste du monde.
Shiba étudie le mongol à l'école des langues étrangères de l'université d'Osaka et
entame sa carrière comme journaliste au Sankei Shimbun, l'un des principaux
journaux du Japon. Après la Seconde Guerre mondiale, Shiba commence à écrire
des romans historiques. Le magazine Shukan Asahi publie des articles de Shiba sur
ses déplacements à l'intérieur du Japon dans une série qui s'étend sur 1 146 numéros.
Shiba est lauréat de l'édition 1959 du prix Naoki pour son roman Fukuro no Shiro Le château d'un hibou.
En 1993, il est nommé personne de mérite culturel. Shiba est un auteur prolifique qui
écrit fréquemment sur les bouleversements que connaît le Japon au cours de la fin
de l'époque d'Edo et au début de l'ère Meiji. Ses ouvrages les plus importants
comprennent Kunitori Monogatari - 国盗り物語, Ryoma ga Yuku - 竜馬がゆく,
Moeyo Ken et Saka no ue no kumo - 坂の上の雲, qui ont tous donné lieu à des
dramatisations, notamment des taiga dramas diffusés pendant un an en épisodes
d'une heure par la NHK. Il a également écrit de nombreux essais qui ont été publiés
dans des collections, dont Kaidō-wo Yuku, livre sous forme de journal couvrant ses
voyages à travers le Japon et partout dans le monde.
Shiba est largement apprécié pour l'originalité de ses analyses des événements
historiques, et beaucoup de personnes au Japon ont lu au moins un de ses ouvrages.
Plusieurs des ouvrages de Shiba ont été traduits en anglais, dont ses biographies
romancées de Kukai - Kukai the Universal: Scenes from His Life (2003) et Tokugawa
Yoshinobu - The Last Shogun: The Life of Tokugawa Yoshinobu (2004) ainsi que
The Tatar Whirlwind: A Novel of Seventeenth-Century East Asia (2007).
Shiba est victime d'une hémorragie interne et tombe dans le coma le 10 février 1996.
Il meurt deux jours plus tard.
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Hideyoshi, Seigneur Singe; traduit du japonais par Yoko Kawada-Sim et Sylvain Chupin
Japon, milieu du XVIe siècle. Alors que le pays est déchiré depuis plus de cent ans par
des guerres civiles incessantes, Nobunaga, nouveau chef du clan Oda, entreprend à
son tour de conquérir les provinces qui entourent son fief.
À cette époque, Hideyoshi n'est encore qu'un enfant pauvre de la campagne. Sa
mère se remariant, elle le confie aux soins d'un monastère. Mais le gamin rusé a
beaucoup trop d'ambition et d'imagination pour rester cloîtré parmi des moines.
Fasciné par des marchands ambulants, il s'enfuit avec eux et commence son
apprentissage de la vie.
Quelques années plus tard, il parvient à se faire engager comme pied-léger au
service du grand Nobunaga. Le petit serviteur au faciès simiesque, doué pour les
pitreries, d'où son surnom de « Singe »,, s'empare alors de la moindre occasion pour
se faire remarquer par son seigneur. Dans une société où la culture guerrière est à
son apogée, régie par la stricte observance du rang social, il gravit pourtant un à un
les échelons du pouvoir en usant de tous les moyens : flatteries, manipulations,
mariages, espionnage.
Ses talents de diplomate et de tacticien ne tarderont pas à porter leurs fruits. Promu
samouraï puis général, Hideyoshi se révèle un stratège de génie, qui enchaîne les
batailles victorieuses. Devenu un des favoris de Nobunaga, il se retrouve en position
de force lorsque ce dernier est assassiné par un de ses vassaux. Mais Toyotomi
Hideyoshi doit encore éliminer ses rivaux pour réaliser son rêve de grandeur : devenir
le « Grand Pacificateur », le maître inconteste du Japon réunifié. Tout en dépeignant
avec authenticité une période cruciale de l'histoire du Japon, Shiba Ryôtarô retrace
la fascinante saga d'un homme du peuple devenu l'un des plus grands guerriers
japonais. Portrait vivant d'un véritable héros national, Hideyoshi, Seigneur Singe
dégage la magie particulière d'un grand roman picaresque et épique.
Éditeur : P. Picquier, 2008. 820 p.
ISBN : 9782809703443
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Le dernier shogun; traduit du japonais par Corinne Atlan
Certaines vies ressemblent à des romans.
Ainsi en va-t-il de la vie de Yoshinobu, qui devint shôgun non grâce à sa naissance
mais à ses talents, et qui, malgré son orgueil de guerrier, préféra la voie de la paix
au tumulte des armes.
Yoshinobu fut, à la fin du XIXe siècle, le dernier shôgun du Japon féodal. Shiba auteur de nombreux romans populaires historiques - nous raconte ici les ultimes
soubresauts d'un empire qui va s'effondrer, les rivalités de clans et les luttes de palais.
A travers sa carrière mouvementée dans un monde en pleine mutation, se dessine le
portrait attachant d'un homme solitaire, d'un shôgun éclairé, d'un politicien
visionnaire évoluant au milieu de nobles de cour décadents et de samouraïs dévorés
d'ambition.
Mort en 1913, le dernier shôgun a été le témoin de la naissance du Japon moderne, et
vu l'ancien Edo devenir peu à peu ce Tôkyô nostalgique du début du XXe siècle, si
magistralement décrit par Kawabata, Sôseki ou Kafû.
P. Picquier, 2008. 382 p.
Éditeur : P. Picquier, 2008. 382 p.
ISBN : 9782809700572
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Junzō Shōno 庄野 潤三
Né à Osaka le 9 février 1921 et mort à Kawasaki le 21 septembre 2009, Junzō Shōno
écrivit plus de cinquante romans empruntés de la vie quotidienne des Japonais,
remporta de nombreux prix et fut nommé à l’Académie des arts du Japon. Il est
diplômé en histoire de l'Asie à l'université de Kyūshū en 1942.
Il sert dans la Marine impériale à partir de 1943. Après la guerre, il exerce plusieurs
activités liées à la culture : écrivain, enseignant, éditeur de la revue Kōyō (« Éclat
», qu'il fonde avec Shimao Toshio, écrivain rencontré à l'université), responsable des
émissions culturelles de la radio Asahi Hōsō d'Osaka (Asahi Broadcasting
Corporation).
Fin des années 1950, il passe également deux ans aux États-Unis, étudiant au
Kenyon College : cette expérience lui inspire entre autres son fameux Ganbia
taizaiki. À son retour, il se concentre exclusivement à l'écriture.
Plusieurs de ses œuvres lui valent des prix prestigieux, entre autres : le prix
Akutagawa pour Pūrusaido shōkei (1954) qui lance sa carrière; le prix Shinchosha
pour Seibutsu (1960), le prix Yomiuri de littérature pour Yūbe no kumo (1965) ou
encore le prix Noma de littérature pour Eawase (1971).
Il devient membre de l'Académie japonaise des arts en 1978. Une anthologie de ses
œuvres en dix volumes est publiée en 1973 par Kōdansha.
Son œuvre s'inscrit dans le style watakushi shōsetsu, mettant en scène la vie
familiale au quotidien de façon sincère et réaliste. Son inspiration provient surtout
de sa région natale, Osaka.
Au Bord de la piscine, nouvelle dans Le désir : anthologie de nouvelles japonaises contemporaines.Tome 2 ; traduit
du japonais par Pascale Simon et Jean-Jacques Tschudin
Cette anthologie thématique se propose de faire découvrir un large panorama de
la littérature japonaise de 1945 à nos jours, à travers des nouvelles inédites
d'écrivains connus ou que l'on aura l'occasion de lire pour la première fois en
France.
Les huit auteurs réunis dans le présent volume abordent avec franchise la sexualité
de leurs contemporains. Si l'affirmation du désir apparaît, chez Sakaguchi Ango,
comme une réaction à l'effondrement des valeurs provoqué par la guerre, elle
devient, dans un Japon aux moeurs libérées, une quête individuelle du bonheur qu'il soit plaisir sensuel et gourmand chez Takubo Hideo, infinie exploration des
corps chez Nakagami Kenji, ou trouble de l'ambiguïté sexuelle chez Yoshiyuki
Junnosuke.
Mais la question du désir déborde aussi la sphère de l'intime, pour se faire l'écho de
l'émancipation sociale des femmes, qui inversent les rôles traditionnels ou posent
autrement l'enjeu de la maternité. Elle se fait même politique lorsqu'elle rejoint la
polémique récente sur les « femmes de réconfort » de l'armée impériale, telles que
les évoque Furuyama Komao, écrivain et ancien soldat, par-delà les brumes de sa
mémoire.
Éditeur : Éditions du Rocher, 2007. 252 p.
ISBN : 9782268063287
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Les Crabes dans Amours : Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines. Tome 3; traduit du japonais par
Jean-Jacques Tschudin, sous la direction d'Iguchi Tokio ... et al.
Cette anthologie thématique se propose de faire découvrir un large panorama de
la littérature japonaise de 1945 à nos jours, à travers des nouvelles inédites d'écrivains
connus ou que l'on aura l'occasion de lire pour la première fois en France.
Les douze auteurs réunis dans le présent volume explorent le thème de l'amour, sujet
universel et intemporel. Mais si Dan Kazuo et Ôoka Shôhei choisissent de revisiter en
les modernisant de célèbres amours littéraires du passé, d'autres écrivains interrogent
avec pertinence les changements du comportement amoureux intervenus depuis
l'après-guerre dans la société japonaise. Des émois de jeunesse (Yamakawa Masao)
à la tendresse amicale entre deux amants âgés (Uno Chiyo), en passant par la
question de l'infidélité (Takagi Nobuko) ou l'ambiguïté d'une relation triangulaire
dans un couple d'âge mûr (Seto.uchi Harumi), ils couvrent ainsi un large spectre de
liaisons amoureuses.
C'est pourtant toujours la question de l'engagement sentimental et affectif qui
revient de manière lancinante, au coeur de relations marquées par l'évolution du
pouvoir social entre hommes et femmes (Noro Kuninobu) et entre générations
(Yamada Eimi) - des mutations qui ne sont pas sans conséquences sur l'« éternel
amoureux ». Majoritaires dans ce recueil, les auteurs féminins abordent d'ailleurs ce
thème avec une audace et une franchise toutes particulières.
Éditeur : Éditions du Rocher, 2008. 309 p.
ISBN : 9782268066615
Disponible en librairie - http://www.amazon.fr
Ueda Akinari 上田秋成
Né à Osaka le 25 juillet 1734, décédé à Kyoto le 6 août 1809, Ueda Akinari est
peut-être la plus grande figure littéraire du XVIIIe siècle au Japon.
Ueda Akinari eut une vie romanesque. Né à Ōsaka dans un quartier des plaisirs
de Sonezaki, sa mère est une courtisane et son père est inconnu. Alors qu’il n’a que
4 ans, sa mère l’abandonne. Il est recueilli par un riche marchand de papier et
d’huile nommé Ueda. Ce dernier, n’ayant qu’une fille, en fait son héritier et lui
donne l’éducation soignée d’un fils de riches commerçants. En 1738, l’enfant
contracte la variole. Il survit mais la maladie laisse des traces : plusieurs doigts
paralysés, au point que l’on craignit qu’il ne pût jamais tenir le pinceau du lettré.
Cette guérison miraculeuse, qu’il attribuera au dieu Inari, le dieu-renard,
développe sa spiritualité qui se manifeste dans le côté fantastique de ses œuvres.
En 1761, à la mort de son père adoptif, il reprend son commerce, mais ne se révèle
pas être un excellent homme d’affaires. Il perd son échoppe dans un incendie 10
ans après. En parallèle, il publie plusieurs histoires humoristiques se réclamant du
genre littéraire ukiyo-zōshi (浮世草子) qui désigne littéralement « les romans du
monde flottant ». Considérant cet incendie comme une occasion pour lui de quitter
le monde des affaires, Akinari commence des études de médecine sous
l’enseignement de Tsuga Teishō.
En 1770, un événement capital vient transformer les conceptions littéraires
d’Akinari : le philologue Katô Umaki vient s’installer à Ōsaka. Il se met à son école
et réécrit de fond en comble ses récits. Ueda Akinari consacre huit ans de sa vie à
l’Ugetsu.
En 1776, il devient médecin et publie, dans le même temps, ses Contes de pluie et
de lune 雨月物語. Ce chef-d’œuvre de la littérature japonaise est en fait un recueil
de neuf contes fantastiques.
En 1793, il s’installe à Kyoto, la capitale. La mort de sa femme en 1798 le laisse
désemparé et presque aveugle.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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C’est ainsi qu’il en vient à dicter la plupart de ses œuvres. Dans ce contexte, il
commence sa deuxième œuvre du yomihon : les Contes de pluie de printemps 春
雨物語 qui sera publiée inachevée en 1809, année de sa mort. La version complète
ne sera, d’ailleurs, pas publiée avant 1951.
Ueda Akinari meurt à Kyoto le 6 août 1809. On peut voir sa tombe dans l’enceinte
du temple bouddhique Saifuku-ji. La stèle porte un de ses nombreux
pseudonymes : Ueda Muchô.
Il est considéré comme le maître d’un nouveau genre romanesque les yomihon «
livres de lecture ». Ses deux plus grandes œuvres sont sans conteste : Les Contes de
pluie et de lune et Les Contes de pluie de printemps.
Contes de pluie et de lune ; traduit du japonais, présenté et annoté par René Sieffert
Ueda Akinari a consacré huit ans de sa vie aux Contes de pluie et de lune, considéré
aujourd'hui comme un chef-d'oeuvre de la littérature classique japonaise. Le
temps après la pluie, alors que la lune est encore cachée par la brume, est le
moment propice aux manifestations surnaturelles.
Les Contes de pluie et de lune est un recueil de neuf contes fantastiques : Shiramine,
Le rendez-vous aux chrysanthèmes, La maison dans les roseaux, Carpes telles qu’en
songe…, Buppôsô, Le chaudron de Kibitsu, L’impure passion d’un serpent, Le
capuchon bleu, Controverse sur la misère et la fortune.
L’édition japonaise précise en sous-titre « Contes fantastiques ». L’histoire de
fantômes ou de démons était un thème très populaire dans la littérature japonaise.
Toutes les variétés de fantômes y sont représentées pour composer cette anthologie
du genre fantastique. Le cinéaste japonais Kenji Mizoguchi adapta librement deux
des contes de Ueda Akinari : La maison dans les roseaux et l’Impure Passion d’un
serpent. Le film intitulé Les Contes de la lune vague après la pluie fut récompensé
en 1953 par le Lion d’argent au festival de Venise.
Le lecteur verra donc se lever, agir et disparaître toutes les variétés de fantômes et
autres démons de l'imaginaire nippon. Dans ces histoires fantastiques, Akinari, au
fait de son art, fait revivre, dans un savoureux mélange de magie, de poésie et de
réalité, l'univers familier, enchanté et enchanteur d'un Japon disparu.
Éditeur : Gallimard : Unesco, 1990. 225 p.
ISBN : 9782070720637
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Toyoko Yamasaki 山崎 豊子
Toyoko Yamasaki, née à Osaka le 3 novembre 1924, travaille comme journaliste
pour le Mainichi Shimbun de 1945 à 1959 après être diplômée de littérature
japonaise à l'université pour femmes de Kyoto.
Elle écrit sa première histoire, Noren, en 1957. L'année suivante, elle remporte le
prix Naoki avec Hana Noren, son deuxième roman.
Yamasaki écrits quelques histoires basées sur des événements réels. Futatsu no
Sokoku par exemple, est dérivé de la biographie du nippo américain David Akira
Itami1 et Shizumanu Taiyō est basé sur l'accident du vol 123 Japan Airlines. Plusieurs
de ses livres sont adaptés au cinéma et en dramatiques télévisées.
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Bonchi / a novel by Toyoko Yamasaki ; translated by Harrue and Travis Summersgill
Bonchi is the story of Kikuji, the handsome and profligate heir to an established
commercial house. When his father dies, young Kikuji becomes bonchi, boss of the firm.
He is adroit at business but helpless at taking charge of his personal life. Domestic
control has for generations been a maternal prerogative in his family. Once he passes
beneath the crested banner separating store from house, Kikuji is in a matriarchal
world. His mother and grandmother arrange and then destroy his marriage and
intend to go on manipulating even his most intimate affairs. Because he cannot resist
maternal interference at home, he seeks relief from it in the pleasure quarter, where
mastery of women is a simple financial affair.
As the years pass and his business prospers, Kikuji spends lavishly, becoming a teahouse
connoisseur. With each beautiful mistress he acquires, his prestige rises, but he remains
emotionally barren and vaguely discontent. His compulsion for independence
becomes mere aimlessness, and his desire for self-determination degenerates into
subtle opportunism. The fundamental conflict between individual freedom and
responsibility to others so prevalent in Japanese writing is presented here with fresh
urgency and grace.
Éditeur : Gollancz, 1982. 404 p.
ISBN : 9782070720637
Bibliothèque et archives nationales du Québec, en anglais seulement
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Auteur incontournable
Kenzaburō Ōe 大江 健三郎
Né le 31 janvier 1935 dans un village cerné par la forêt de l’île de Shikoku, l’une des
quatre îles du Japon, où sa famille habitait depuis des centaines d’années sans
qu’aucun de ses membres ne se soit jamais exilé. Lauréat du prix Nobel de
littérature en 1994, il fut consacré celui « qui, avec une grande force poétique crée
un monde imaginaire où la vie et le mythe se condensent pour former un tableau
déroutant de la fragile situation humaine actuelle. »
Dès l’école primaire, il s’intéresse aux cultures et aux littératures étrangères et
découvre, grâce à sa mère Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain
d’abord dans une traduction japonaise qu’il apprend par cœur puis dans la version
originale à laquelle il accède au moment de l’occupation américaine. Son
ouverture se renforce par la connaissance du travail de Kazuo Watanabe.
À 18 ans, admis à l’université de Tōkyō, il quitte pour la première fois l’île de
Shikoku pour étudier la littérature française. Étudiant brillant mais solitaire,
moqué de ses camarades et honteux de son accent provincial, il s'essaie à l'écriture
dès 1957 sous l'effet de l'alcool et de tranquillisants.
Il est alors fortement influencé par la littérature contemporaine occidentale,
notamment française et américaine. Les œuvres de François Rabelais, Albert
Camus et Jean-Paul Sartre, sur lequel porte son mémoire de fin d’études,
nourrissent son inspiration. Ōe reconnait aussi en Louis-Ferdinand Céline, dont il
étudie les ouvrages dans la version originale, l’une de ses influences majeures. Son
premier récit publié, Un drôle de travail, fait de lui le porte-parole de la jeune
génération japonaise dont il incarne le désarroi.
En 1963, la naissance de son fils handicapé, Hikari, « modifie son univers avec
autant de violence qu’une explosion solaire ». Dans le prolongement immédiat de
cet événement personnel, il écrit deux ouvrages : Un cas très personnel, premier
d’une série de récits dont le personnage central est le père d’un enfant handicapé
mental puis Notes de Hiroshima, recueil d’essais sur les survivants d’Hiroshima. Il
enregistre les faits qui témoignent de la persistance vitale suite aux
bouleversements subits à l’échelle individuelle et mondiale. Ces expériences forgent
définitivement sa posture d’écrivain.
Après avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1994, Ōe annonce qu’il n’écrira plus
de romans, arguant que son fils, compositeur, a désormais sa propre voix et qu’il
n’a donc plus besoin de lui apporter une possibilité d'expression par son œuvre de
fiction. Il reprend pourtant la plume à la suite de la catastrophe nucléaire de
Fukushima, en 2011, qu'il anticipe dans un article publié dans le quotidien Asahi le
15 mars, soit la veille du tremblement de terre.
Kenzaburō Ōe lors du salon du
livre de Paris en mars 2012
« Je caresse depuis longtemps le projet de retracer l’histoire contemporaine du
Japon en prenant comme référence trois groupes de personnes : les morts des
bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, les irradiés de Bikini et les victimes
des explosions dans des installations nucléaires. Si l’on se penche sur l’histoire du
Japon avec le regard de ces morts, victimes du nucléaire, la tragédie qui est la leur
est une évidence [...] L’histoire du Japon est entrée dans une nouvelle phase, et une
fois de plus nous sommes sous le regard des victimes du nucléaire ... ».
Pourfendeur de la force atomique, Ōe a dénoncé la reprise des essais nucléaires
français dans le Pacifique Sud en 1995 et s'est opposé sur ce sujet, par éditoriaux
interposés, à l'écrivain Claude Simon, également lauréat du Prix Nobel.
Ōe a été marqué par les dégâts causés par le nationalisme par une société
militarisée. Défenseur de la démocratie, il milite avec d’autres intellectuels pour
que le Japon ne remette pas en cause l’article 9 de sa constitution. Il a ainsi fondé
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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en 2004 avec Shūichi Katō et d’autres, une association de défense de la
Constitution pacifique.
L’œuvre d’Ōe, complexe et dense, occupe une place à part entière dans la
littérature japonaise contemporaine. Deux thèmes marquent ses œuvres : la vie à
la campagne, souvent retranscrite grâce au regard désabusé d'un enfant ou
illustrée par le biais de révoltes paysannes (Gibier d'élevage, Le Jeu du siècle,
Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants) et la naissance puis l'éducation d'un
enfant handicapé mental (de Agwîî le monstre des nuages, où apparaît pour la
première fois son fils Hikari, à Une existence tranquille en passant par le difficile et
poignant Une affaire personnelle). L'inspiration est largement autobiographique,
surtout à partir de la naissance d'Hikari en 1964. Ses romans manifestent une
imagination foisonnante, peut-être sans égal dans les lettres japonaises. Le rêve y
côtoie la raison, l’histoire y accompagne la dimension du mythe et l’imaginaire y
souligne, sans jamais s’y opposer, la réalité retranscrite en plusieurs strates opposées
les unes aux autres.
Le monde d’Ōe traduit l’angoisse de l’être face aux grands bouleversements des
temps modernes : un certain scepticisme s'exprime vis-à-vis de la société
contemporaine en général et de la nation japonaise en particulier. Ōe est un
auteur amer et critique face à la norme sociale, se voulant de surcroît le
pourfendeur du militarisme et du néofascisme répandu dans le Japon des années
1960. Kenzaburō Ōe écrit d'ailleurs, en 1961, la nouvelle Ainsi mourut l’adolescent
politisé inspirée de la vie du jeune militant d'extrême-droite Otoya Yamaguchi. Il
dénonce également les méfaits de l’urbanisation galopante et la vénération des
nouvelles technologies. Ōe prône en effet un retour à la contemplation de la
nature.
Le style est tourmenté, imagé, précis et riche en métaphores. Il saisit les infimes
perceptions du réel et des flux de conscience contradictoires en prise avec les affects,
les relations humaines opposées et le rapport de forces politiques. Le romancier fait
se côtoyer naturalisme, notamment dans la manière de reconstituer le corps dans
toute sa matérialité (aucune ellipse n'est opérée quand un personnage se sustente,
va à la selle, urine ou vomit suite à l'abus d'alcool...), mythologie, réflexions
littéraires et considérations politiques et écologiques.
Ōe a parfois été perçu, en particulier par une partie de la critique nippone, comme
un auteur occidentalisé. Ōe demande ainsi que la version anglaise d'Une affaire
personnelle serve de base aux traductions en préférence à la version japonaise
originale. Toutefois, loin d'être provocateur ou d’infliger un mauvais traitement
aux conventions du langage littéraire, le japonais d’Ōe juxtapose différents registres
stylistiques dans une langue ample, luxuriante, rugueuse et sans concession. Ses
textes, écrits généralement à la première personne, concilient réalisme et onirisme.
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Le faste des morts, nouvelles; traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty
Les trois nouvelles rassemblées dans ce recueil appartiennent à la première période
littéraire de Kenzaburô Ôé. Elles ont pour protagonistes de jeunes ou très jeunes
gens confrontés à une situation extrême, exprimée en termes métaphoriques ou
réalistes, sexuels, psychologiques ou politiques. C'est dans une morgue, une maison
de redressement, une famille en décomposition, un lycée et un groupuscule
d'extrême droite que se développe cette violence, sous des formes diverses : la mort,
la nausée, la mauvaise foi, la manipulation, la culpabilité règnent et brouillent
l'univers mental des jeunes anti-héros.
Publié en août 1957, Le faste des morts a lancé la carrière de son auteur qui n'avait
alors que vingt-deux ans et faisait preuve d'une maîtrise surprenante, associée à
une véritable vision du monde : à ce titre, il est resté comme un repère essentiel de
son œuvre.
Le ramier fut publié quelques mois plus tard, en mars 1958. Il met en scène un
groupe d'adolescents incarcérés dans une maison de redressement et décrit les
rapports de force, d'humiliation, de fascination et de domination sexuelle qui se
tissent entre les jeunes délinquants en milieu clos.
Enfin, Seventeen parut en janvier 1961. Décrivant la psychologie d'un tout jeune
homme que la frustration sexuelle et les complexes conduisent à s'engager dans
l'extrême droite, cette nouvelle au ton parodique eut des conséquences politiques
importantes. Ryôji Nakamura et René de Ceccatty
Éditeur : Gallimard, 2007. 208 p.
ISBN : 9782070347391
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants; traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des enfants d'une maison de correction
fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne.
Leur éducateur les place sous l'autorité d'un maire convaincu qu'un mauvais
enfant doit être supprimé dès le bourgeon. Le jeune narrateur et son petit frère
font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux,
qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d'une épidémie. Quand trois
personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le
village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées
et esquissent même les règles d'une vie en société.
Temps suspendu, unique dans cette histoire de bruit et de fureur, où s'expriment
les douceurs de la fraternité et les joies d'un premier amour. Malgré la présence
d'un jeune Coréen et d'un soldat déserteur qui tentent de les aider, l'affrontement
avec les villageois de retour ne pourra être évité. Cette impressionnante fable
sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Ôe. Densité,
richesse d'analyse, foisonnement de l'imagination, violence, émotion: toutes les
qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.
Éditeur : Gallimard, 2012. 233 p.
ISBN : 9782742769131
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
106
Notes de Hiroshima; traduit du japonais par Dominique Palme
En août 1963, Kenzaburô Oé, alors brillant écrivain de vingt-huit ans, part à
Hiroshima faire un reportage sur la neuvième Conférence mondiale contre les
armes nucléaires.
Indifférent à la politique politicienne, il est immédiatement sensible aux
témoignages des oubliés du 6 août 1945, écartelés entre le « devoir de mémoire »
et le « droit de se taire » : vieillards condamnés à la solitude, femmes défigurées,
responsables de la presse locale et, surtout, médecins luttant contre le syndrome
des atomisés, dont la rencontre allait bouleverser son oeuvre et sa vie. Dans leur
héroïsme quotidien, leur refus de succomber à la tentation du suicide, Oé voit
l'image même de la dignité.
Quel sens donner à une vie détruite? Qu'avons-nous retenu de la catastrophe
nucléaire? « À moins d'adopter l'attitude de celui qui ne veut rien voir, rien dire et
rien entendre, demande-t-il, qui d'entre nous pourra donc en finir avec cette part
de Hiroshima que nous portons en nous-mêmes?» A aucune de ces questions,
toujours d'actualité, Oé n'apporte de réponse. Il s'interroge, nous interroge. Ainsi
confère-t-il à son « reportage » la dimension d'un traité d'humanisme d'une portée
universelle.
Éditeur : Gallimard, 1996. 288 p.
ISBN : 9782070445646
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Une affaire personnelle; traduit de l'anglais par Claude Elsen
Une affaire personnelle, roman à caractère autobiographique, relate l'histoire de
Bird, un jeune père de 27 ans, dont le fils est né avec une malformation de la boîte
crânienne. Déchiré par des sentiments contradictoires, le héros oscille entre fuite et
désir d'infanticide.
Durant trois longues journées, Bird cherchera en vain dans l'alcool et les bras d'une
possible complice la force de mener à son terme sa fuite en avant. Dans cette
œuvre empreinte d'une étrange violence, Kenzaburo Oé retrace son propre
parcours intérieur, chaotique et douloureux.
Éditeur : Stock. 2000. 233 p.
ISBN : 9782234052369
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Dites-nous comment survivre à notre folie; traduit du japonais par Marc Mécréant
Deux drames marquent ces quatre nouvelles : la guerre - Kenzaburô avait dix ans
en 1945 -, et la naissance, en 1964, de son fils anormal qui lui a révélé le véritable
chemin de la vie. Si les récits de Kenzaburô Ôé ne sont jamais totalement
autobiographiques, tous en revanche prennent naissance dans son expérience
personnelle. Dans Gibier d'élevage, l'auteur décrit l'impact sur les esprits, dans un
village montagnard, de la présence d'un prisonnier noir américain. Dans Dites-nous
comment survivre à notre folie, nous sont contés les efforts d'un père pour nouer
avec son fils handicapé mental des relations aussi étroites et fines que possible. La
dernière nouvelle est l'un des textes les plus déconcertantes et les plus complexes de
ce romancier qui fut couronné par le prix Nobel en 1994.
Éditeur : Gallimard, 1996. 384 p.
ISBN : 9782070394784
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Le jeu du siècle; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamur
Deux frères, Mitsu et Taka, regagnent le village dont leur famille est originaire, au
sud-ouest du Japon, et voient, chacun à sa manière, se détruire et se reconstruire
un univers psychique et social, foisonnant et mythique, à travers lequel on peut lire
un siècle d'histoire japonaise.
Mitsu, le narrateur, semble devoir expier deux fautes : la naissance de son fils
anormal et le suicide de son meilleur ami. Les deux drames sont à la fois déchirants
et grotesques, occasion d'une mise en scène caricaturale et d'une introspection.
Taka, lui, est le véritable protagoniste de ce Jeu du siècle. De retour des États-Unis,
il retrouve volontairement et inconsciemment les circonstances réelles et
symboliques dans lesquelles, un siècle plus tôt, eut lieu, dans le même village, toute
une série de révoltes paysannes.
Éditeur : Gallimard, 2000. 464 p.
ISBN : 9782070414772
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Une existence tranquille : récit, traduit du japonais par Anne Bayard-Sakai
Monsieur K, invité comme écrivain en résidence, part avec sa femme en Californie.
Ils laissent au Japon leurs trois enfants : Mâ, étudiante en littérature française, son
frère cadet Ô, qui prépare ses examens d'entrée à l'Université, et leur aîné, Eoyore,
gigantesque handicapé mental, fragile, imprévisible, cependant compositeur de
musique.
Le roman est la chronique, rapportée par Mâ, de toute la vie de cette famille,
essentiellement centrée autour de ses liens avec Eoyore. Mais c'est surtout la
chronique des jours passés en l'absence des parents, depuis l'événement le plus
anodin jusqu'au drame, en passant par la découverte initiatique du "regard des
autres" posé sur Eoyore, et sur l'épreuve du mal, subtilement opposé à l'innocence.
Tout cela constitue cette "existence tranquille" que Mâ aura passée durant huit
mois, et dont elle fait ici le récit léger, humoristique et tendre.
Éditeur : Gallimard, 1997. 304 p.
ISBN : 9782070401635
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
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M/T et l'histoire des merveilles de la forêt, traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
«Crac, voici l'histoire. Vraie ou fausse, qui le sait? Mais comme c'est une vieille
histoire, il faut que tu l'écoutes en croyant qu'elle est vraie, même si elle est fausse.
D'accord? - Oui !» Il était une fois un village au fond d'une vallée, dans l'île de
Shikoku. C'est là que jadis se sont rassemblés des fuyards, bannis hors de la ville du
château. Ils ont fondé, après un long périple, une société autonome de rebelles. La
forêt les entoure et, dans la forêt, des forces mystérieuses : les «merveilles». Une
rivière capable de détruire une armée entière. Un déluge qui dévaste la terre. Un
chef, surnommé le «destructeur», des jeunes femmes appelées les filles de l'île des
«pirates», des villageois qui ressemblent aux démons de l'enfer bouddhiste, une
géante, des vieillards qui ne savent plus s'ils vivent un rêve ou rêvent leur vie et qui
disparaissent dans les nuées au clair de lune et un enfant qui est né avec une
malformation qui semble la marque fatale des «merveilles de la forêt».
Dans ce roman complexe et magique, Kenzaburô Ôé prend le ton d'un conteur. Il
nous raconte, dans un style envoûtant, l'histoire mythique de son village natal, telle
que la psalmodiait sa grand-mère. À travers les légendes et les anecdotes venues
de son enfance, il tente de tisser le fin réseau de l'histoire et du rêve, autour de ce
signe mystérieux : M/T.
La nostalgie émerveillée est ici accompagnée d'une réflexion brillante sur la
structure des révoltes, sur les sociétés autarciques et sur les mythologies régionales.
Et surtout, l'auteur du Jeu du siècle offre à son fils, Hikari, qui est, depuis longtemps,
le centre de son œuvre, un bouleversant témoignage d'amour.
Éditeur : Gallimard, 1989. 352 p.
ISBN : 9782070717392
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Lettres aux années de nostalgie; traduit du japonais par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura
Dans ce nouvel ouvrage, plus proche de l'autobiographie que du roman,
Kenzaburô Ôé emprunte à sa propre vie, à sa famille, à son village natal, à son
passé sentimental, littéraire et politique, de nombreux éléments, toutefois
transfigurés par son art de conteur. Il s'interroge sur la relation passionnée et
tourmentée qui l'a uni à un homme mystérieux, à la fois maître et démon, qu'il
surnomme Frère-Gii.
Frère-Gii, ce fut d'abord l'aîné qui, chaque après-midi d'un été désormais lointain,
lui apprit à réfléchir, à lire, à découvrir la poésie anglaise. Ce fut le critique
impitoyable de chacune des publications d'Ôé. Ce fut aussi celui qui vécut de
l'autre côté, en prison, purgeant une peine pour un crime que peut-être il ne
commit jamais. Ce fut enfin l'initiateur d'un projet de rénovation de la vallée.
Mais le roman révèle davantage : grand connaisseur de Dante, Frère-Gii conduit
l'auteur à lire tout destin humain comme la traversée d'un miroir, à la recherche
d'un autre monde. Une interprétation originale de La Divine Comédie parcourt,
en effet, tout le récit dont chaque épisode, pourtant lié à l'histoire personnelle de
l'auteur et à l'histoire politique du Japon, a son équivalent dans le cheminement
de Dante et de Virgile. Ôé va et vient entre sa propre expérience (qui nous entraîne
jusqu'au Mexique) et les visions de son guide sévère, insaisissable et toujours présent.
Éditeur : Gallimard, 1993. 480 p.
ISBN : 9782070401635
Bibliothèque et archives nationales du Québec
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Une famille en voie de guérison; traduit du japonais par Jean Pavans
La naissance, en 1963, de son fils handicapé, Hikari, a bouleversé l'existence
personnelle et familiale de Kenzaburo Oé, et son rapport au monde. Lui-même
traversait alors ce qu'il appelle une "crise de maturité", et l'obligation de s'occuper
d'un enfant retardé mental, la décision de le traiter en être humain à part entière
dont on observe et encourage la richesse intérieure ont donné une nouvelle
impulsion à ses réflexions sur la société et à sa pratique littéraire.
Une famille en voie de guérison est la chronique intime et émouvante d'une victoire
remportée sur ce qui, ressenti à l'origine comme une triste fatalité, est devenu une
source généreuse de force, de sagesse et de dignité. Entouré des soins, de l'amour
et de la compréhension de ses parents, Hikari a pu épanouir sa touchante
personnalité, développer ses talents musicaux et devenir enfin un compositeur
estimé, joué et enregistré.
Éditeur : Gallimard, 1998. 176 p.
ISBN : 9782070748227
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Moi, d’un Japon ambigu; traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccatty
Le présent ouvrage rassemble quatre textes du grand romancier japonais, lauréat
du prix Nobel en 1994 : outre le discours prononce à l'occasion de la remise du prix,
il s'agit de trois conférences sur la culture japonaise, la littérature contemporaine
et le problème politique de la prise de position des écrivains japonais depuis la
Seconde Guerre mondiale.
Qu'il retrace sa propre carrière d'écrivain en remontant jusqu'à son enfance " au
milieu de la forêt ", loin de Tokyo, qu'il revienne sur l'histoire récente du Japon en
évoquant à la fois l'importance de la philosophie zen et l'attirance du modèle
occidental, ou qu'il parle de l'ambiguïté politique du Japon, entre son passé
militariste et Hiroshima, Ôé le fait toujours avec une honnêteté intellectuelle et une
intelligence rares. De larges développements sont également consacrés aux auteurs
qui l'ont influencé tout au long de sa vie.
L'ensemble permettra au lecteur français de comprendre la place qu'occupe Ôé
dans le paysage actuel de la littérature et de la société japonaise, et de mieux
appréhender l'originalité de son œuvre et de son style.
Éditeur : Gallimard, 2001. 104 p.
ISBN : 9782070744589
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Nostalgies et autres labyrinthes : entretiens avec André Siganos et Philippe Forest; traduit du japonais
par Sylvain Cardonnel, Asako Yoshioka et André Siganos
Voir de ses yeux un écrivain vivant n'est pas une chose très intéressante. Cela ne
représente pas, du moins, une expérience intellectuelle enrichissante. Je suis un vieil
écrivain et je n'ai jamais pensé, et le pense encore, que vivre en compagnie du vieil
écrivain que je suis était une chose intéressante. Pourtant, régulièrement, au bout
d'un certain nombre d'années, il m'arrive de m'intéresser non pas à ce moi qui écrit
des romans mais à cet écrivain, que je suis assurément, mais qui n'écrit pas.
Éditeur : Cécile Defaut, 2005. 180 p.
ISBN : 9782350180014
Bibliothèque et archives nationales du Québec
[Date]
Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Écrits portant sur l'institution multi-séculaire des geishas
Yuki Inoue
Yuki Inoue est l'auteure du roman Les Mémoires d'une geisha sorti en 1980. Son
roman ne doit pas être confondu avec Mémoires d'une geisha d’Arthur Golden,
adapté au cinéma.
Les Mémoires d'une geisha; traduit du japonais par Karine Chesneau
Née en 1892, vendue à l'âge de huit ans, Kinu Yamaguchi fera l'apprentissage du
dur métier de geisha. C'est un peu l'envers du décor qu'elle raconte : avant de
porter le kimono de soie, il lui faudra vivre un apprentissage rigoureux, étudier
tous les arts de divertissement et endurer pour cela privations, exercices physiques
traumatisants, soumission aux coups sous les ordres de la " Mère " et des " grandes
sœurs ".
Après son initiation sexuelle, elle s'enfuira, puis reviendra vivre dans le " quartier
réservé " avant de devenir elle-même patronne d'une maison de geishas.
Récit bouleversant, description édifiante de la vie de tous les jours dans l'intimité
d'une okiya, avec ses cérémonies, ses coutumes, ses fêtes et ses jeux. On y entend
des histoires de plaisirs, de chagrins, de courage aussi, qui éclairent sous un jour
nouveau ce monde fermé sur lequel l'Occident ne cesse de s'illusionner.
Éditeur : P. Picquier, 1999. 280 p.
ISBN : 9782877303347
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Mineko Iwasaki
" On a dit de moi que j'étais la plus grande geisha de ma génération. Certes, j'ai
recueilli les plus beaux succès. Mon destin a été jalonné d'extraordinaires défis et de
merveilleuses gratifications. Et pourtant, les astreintes de ce qui est plus qu'une
profession - un véritable sacerdoce - m'ont finalement poussée à l'abandonner. Il
est temps de lever les voiles du mystère qui plane autour de la vie des geishas. Je
veux briser un silence vieux de trois cents ans. Je vous invite à me suivre dans le
monde des fleurs et des saules, le monde de Gion-Kobu. "
Voici le témoignage exceptionnel de celle qui fut, à maints égards, la dernière
incarnation d'un art de vivre séculaire. Jugée digne de devenir l'héritière de la "
maison de geishas " la plus prisée de Kyoto, Mineko Iwasaki décide de quitter ses
parents pour les sauver de la misère.
On lui apprend la danse, la musique, la calligraphie, la discipline. Mais elle
découvre peu à peu, derrière les kimonos de soie et les réceptions prestigieuses - où
magnats de l'industrie, monstres sacrés du cinéma et têtes couronnées se disputent
sa compagnie -, que la condition des geishas, peu instruites et soumises au bon
vouloir de leurs clients, n'évolue pas dans le japon post-féodal...
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Camp littéraire de Baie-Comeau – Sur les traces de poètes, haïjins et romanciers japonais – Automne 2013
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Ma vie de geisha; Mineko Iwasaki avec Rande Brown, traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Chapman
« Mon nom est Mineko. Ce n’est pas le nom que mon père m’a donné à ma
naissance. C’est celui qu’ont choisi les femmes chargées de faire de moi une geisha,
dans le respect de la tradition millénaire. Je veux raconter ici le monde des fleurs et
des saules, celui du quartier de Gion. Chaque geisha est telle une fleur par sa
beauté particulière et tel un saule, arbre gracieux, souple et résistant. On a dit de
moi que j’étais la plus grande geisha de ma génération; en tout cas, j’ai frayé avec
les puissants et les nobles. Et pourtant, ce destin était trop contraignant à mes yeux.
Je veux vous raconter ce qu’est la vraie vie d’une geisha, soumise aux exigences les
plus folles et récompensée par la gloire. Je veux briser un silence vieux de trois cents
ans. »
Un témoignage exclusif, des révélations à couper le souffle, Mineko Iwasaki nous
livre ici un témoignage surprenant sur un art de vivre aussi fascinant que cruel.
Les geishas à Gion sont plus connues sous le vocable local de geiko. Tandis que le
terme geisha signifie « artiste » ou « personne des arts », geiko signifie plus
particulièrement « un enfant des arts » ou « une femme d'art ». On compte à
Kyoto deux hanamachi : Gion Kōbu - 祇園甲部?) et Gion Higashi - 祇園東. Malgré
le déclin considérable du nombre de geishas à Gion ce dernier siècle, la ville reste
célèbre pour son architecture et ses divertissements traditionnels.
Il a souvent été dit que Gion était connu pour son attrait sexuel, ce qui est faux. Les
geishas ne sont pas des prostituées mais des artistes. Shimabara étant autrefois le
quartier chaud de Kyoto. Les geiko de Gion Kōbu présentent leurs danses annuelles
lors du Miyako Odori - 都をど, « danses des cerisiers en fleurs » ou « danse de la
vieille capitale ». Les danses commencent chaque année du 1er au 30 avril pendant
la floraison des cerisiers (sakura). De nombreux japonais et touristes assistent à cet
événement
Éditeur : Le Livre de poche, 2005. 349 p
ISBN : 9782070720637
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
Arthur Golden
Arthur Golden est un écrivain américain né en 1956 à Chattanooga, dans le
Tennessee.
Diplômé de Harvard en histoire de l'art japonais et titulaire d'une maîtrise en
histoire du Japon de l'Université de Columbia, où il a aussi appris le mandarin. Il
enseigne maintenant la littérature et les techniques d'écritures à Boston. Peu
modeste, il s'est qualifié à 40 ans comme un des romanciers les plus talentueux de
sa génération.
L'œuvre qui l'a rendu célèbre est Geisha - Memoirs of A Geisha, paru en 1997,
vendu à plus de 4 millions d'exemplaires en langue anglaise et traduit en 32
langues. Ce roman raconte la vie d'une geisha, sans aucun tabou.
Une adaptation cinématographique, Mémoires d'une geisha, en a été tirée en
2005 par Rob Marshall, mettant en vedette l'actrice Zhang Ziyi.
[Date]
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Geisha; traduit de l'américain par Annie Hamel
Yoroido, dans le japon des années trente : un modeste village de pêcheurs dans le
Japon des années trente. La petite Chiyo-chan y coule une enfance pauvre mais
heureuse entre ses parents et sa grande soeur, Satsu. Mais un cancer ronge en
silence les os de sa mère, sur le point de mourir. Le père est si vieux et déjà si perdu
qu'il accepte la proposition de M. Tanaka. Les deux jeunes filles partent bientôt
pour Kyoto, parmi d'autres enfants vendus.
Chiyo-chan est si belle avec ses yeux d'eau "comme si quelqu'un y avait percé un
trou et que l'encre avait coulé" qu'on l'emmène dans une école de geishas. Elle
deviendra Sayuri, l'une des geishas ou courtisanes les plus appréciées de la ville,
excellant dans l'art du chant, de la danse et de l'amour, maîtrisant parfaitement
la science de la toilette et du thé.
Sous la forme des mémoires d'une célèbre geisha de Kyoto, le roman d'Arthur
Golden est devenu un best-seller mondial. À l'occasion de la sortie du film qui en a
été tiré, cette superbe histoire d'une jeune japonaise au destin exceptionnel devrait
passionner de nouveaux lecteurs. C'est à travers son regard d'enfant malheureuse
que l'on découvrira Gion la décadente, le quartier du plaisir à Kyoto, avec ses
temples resplendissants, ses théâtres raffinés et ses ruelles sombres.
C'est à travers son initiation et sa métamorphose que l'on apprendra l'art d'être
geisha, les rites de la danse et de la musique, les cérémonies de l'habillage, de la
coiffure et du thé, comment il sied de servir le saké en dévoilant à peine son
poignet, comment surtout il faut savoir attirer l'attention des hommes et déjouer
la jalousie des rivales.
Née sous le signe de l'eau, n'agissant jamais sans consulter son almanach,
franchissant épreuve sur épreuve, Sayuri nous entraîne dans le tourbillon des choses
de la vie, futile et tragique comme la Seconde Guerre mondiale qui détruira Gion.
Femme amoureuse toutefois, éprise d'un homme de qualité, elle raconte aussi,
toujours de sa voix limpide et inoubliable, la quête sans cesse recommencée de la
liberté.
Zhang Ziyi en mai 2011
Editeur : JC Lattès, 2006. 523 p.
ISBN : 9782253117957
Bibliothèque et archives nationales du Québec
Bibliothèque Alice-Lane
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Références
Auteures et auteurs
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Atsushi Nakajima
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Mineko Iwasaki - a set on Flickr
Mishima Yukio
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Ryōtarō Shiba - Wikipedia
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Ryū Murakami - Wikipédia
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Taruho Inagaki - Wikipédia
Tatsuji Miyoshi - Wikipédia
Tekkan Yosano - Wikipédia
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Toshiyuki Horie - Wikipédia
Tōson Shimazaki - Wikipédia
Tow Ubukata - Wikipédia
Toyoko Yamasaki - Wikipédia
Tsubouchi Shōyō - Wikipédia
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Ueda Akinari - Wikipédia
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Yōko Ogawa - Wikipédia
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Zhang Ziyi - Wikipédia
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Catégorie:Naissance par ville au Japon - Wikipédia
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Geisha - Wikipédia
Gion - Wikipédia
2009 Gion Odori - a set on Flickr
Kanazawa : Shima et Higashi Kuruwa
Kanazawa - Wikipédia
Kanazawa Travel Guide
Atomic bomb literature - Wikipedia, the free encyclopedia
Apres le tremblement de terre - 神の子どもたちはみな踊る - Murakami Haruki - 村上春樹
Sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii - UNESCO World Heritage Centre
Mount Koya / Koyasan Travel Guide
Ère Meiji - Wikipédia
Shintoïsme - Wikipédia
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Sur les traces des auteurs japonais
Unik Tour - Voyage exotique sur mesure
Descriptif programme
Peu de pays suscitent autant l'imaginaire des gens que le Japon. La seule mention du mot
provoque chez plusieurs une série d'images contradictoires : certains associe le pays aux temples
anciens, aux maisons en toit de chaume et aux geishas se promenant en kimono alors que
d'autres voient dans ce pays des villes futuristes illuminées par les néons, des objets à la fine
pointe de la technologie et des trains défilant à toute allure.
Le plus surprenant dans tout cela est le fait que toutes ces images sont vraies et représentent
toutes à leur manière une des différentes facettes du pays. C'est justement cette combinaison de
modernisme et de traditionnel qui rend l'expérience de voyage au Japon si fascinante. Peu
importe quels sont la nature de vos intérêts, vous trouverez dans ce pays un ou plusieurs aspects
qui sauront vous charmer.
Le pays possède aussi une remarquable nature dont l'attrait est rehaussé par un éventail de
couleurs qui transforme de façon radicale le panorama lors de chaque changement de saison.
Peu importe le mois de l'année que vous vous trouvez au Japon, vous serez à coup sûr enchanté
par la beauté de ses paysages.
De plus, il ne faudrait pas passer sous silence la légendaire courtoisie et hospitalité des Japonais!
Tout cela donne au Japon une popularité grandissante et en fait une destination touristique
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facilement accessible du monde entier. Une destination que chacun peut apprécier avec un
budget raisonnable tout en jouissant d'une parfaite sécurité._Ici le passé rencontre le futur. C'est
sur cette terre qu'ils s'entremêlent. Bienvenue au Japon!
GÉOGRAPHIE
Le Japon est situé en Asie du nord-est, entre l'Océan Pacifique et la mer du Japon. Sa superficie
est de 377 870 km2. Le pays est composé de quatre îles principales qui sont Honshu, Hokkaido,
Kyushu et Shikoku et entourées de plus de 4 000 petites îles. Honshu est constituée de petites
deux plaines principales, celle du Kanto au nord et celle du Kansaï plus au sud, sur lesquelles
courent la grande mégalopole qui regroupe 70 millions d'habitants. Au centre, les «Alpes
Japonaises», véritable épine dorsale du pays, séparent à l'ouest une région tournée sur la mer
du Japon, plus rurale et encline aux intempéries, et à l'est, un pays ouvert vers l'Océan Pacifique,
au climat plus tempéré. Tokyo, Nagoya, Yokohama et Osaka sont ses villes principales, Kyoto
et Nara étant les principales cités historiques.
Hokkaido, l'île située la plus au nord, a un climat rude et une population demeurée rurale. Les
Aïnous, peuple primitif de l'île, ont conservé une grande part de leurs coutumes ancestrales et,
même aujourd'hui, restent toujours en marge du reste de la population japonaise. L'île abrite
en outre une des plus anciennes forêts du Japon, datant de plusieurs milliers d'années, et peuplée
notamment d'ours ou de petits mammifères sauvages. Avec sa nature préservée, Hokkaido
ravira les amateurs de tourisme vert.
Sur Kyushu, le paysage lunaire du Mont Aso et les sources d'eau chaude environnantes évoquent
le tempérament volcanique de l'île. La ville de Nagasaki, martyre atomique de la Seconde
Guerre mondiale, a pourtant conservé son charme du passé avec ses sanctuaires accrochés aux
pentes des collines.
Shikoku est l'île la plus isolée et la plus traditionnelle du Japon. Elle recèle plus de 80 temples
bouddhistes qui accueillent et hébergent les pèlerins toute l'année. Cette île reste rustique hormis
sur la côte qui fait face à Honshu. Grenier à riz de tout l'archipel, vous pouvez admirer de
superbes paysages de rizières en terrasses. En plus des petits ports typiques de pêcheurs et des
avancées abruptes sur la partie méridionale, le jardin Ritsurin-Koen et la vallée d'Iya figurent
parmi les intérêts de l'île.
Itinéraire
JOUR 1 /2 AVRIL | CANADA — VOL INTERNATIONAL
Vol vers l’Asie. Repas et films à bord.
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JOUR 2 /3 AVRIL | VOL INTERNATIONAL — HIROSHIMA
Arrivée en fin de journée à l’aéroport de Narita. Correspondance pour l’aéroport d’Hiroshima
et accueil par votre guide francophone. Transfert en « limobus » vers votre hôtel. Soirée libre.
Hiroshima
Face à la mer Intérieure, Hiroshima, la « Ville de la paix », est la plus grande ville du Chugoku.
Le bombardement atomique du 6 août 1945 a complètement détruit tout bâtiment dans le
centre de la ville sauf ce qui est maintenant connu comme le Dôme de la bombe atomique de
Hiroshima, aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO comme témoignage des
ravages de l’arme nucléaire.
VOTRE HÔTEL : HOTEL GRANVIA HIROSHIMA
JOUR 3 /4 AVRIL | HIROSHIMA — MIYAJIMA
Service de transport de bagages jusqu’à Kyoto, vous ne voyagerez qu’avec vos affaires pour les
deux prochains jours.
Visite libre d’Hiroshima en matinée. Visite recommandée du dôme de la bombe atomique, du
musée mémorial de la paix et du parc de la ville.
Dôme de la bombe atomique
Situé à l’épicentre de l’explosion, il ne reste quasiment de l’ancienne chambre de commerce de
la ville que sa structure métallique. C’est le seul bâtiment qui subsiste en mémoire de cet
évènement.
En après-midi, départ en train local pour Miyajimaguchi et embarquement sur le traversier en
direction de Miyajima. Visite libre du sanctuaire d’Itsukushima et montée à pied ou en
téléphérique du mont Misen.
Miyajima
« L’île où cohabitent les hommes et les dieux » est depuis longtemps un lieu sacré, puisque le
sanctuaire de Itsukushima y est établi depuis 593 (mais les bâtiments datent du 12e siècle). Ce
sanctuaire, dédié à la déesse gardienne des mers, a pour particularité d’être en partie construit
dans la mer, avec des bâtiments sur pilotis et son torii à quelques dizaines de mètres au large.
Les paysages magnifiques de l’île, ses belles plages ou ses sentiers de randonnée en font une
destination appréciée en été. Mais l’automne ou le printemps y ont également de grands
charmes, que ce soit avec les érables flamboyants ou avec les cerisiers en fleurs. C’est pour toutes
ces beautés que l’île de Miyajima a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La porte Ootorii
La porte Ootorii est le symbole de Miyajima. Le torii est construit en bois de camphrier laqué de
vermillon. De près de 17 m de haut, ses piliers principaux font 10 m de circonférence. Bien que
semblant solidement planté dans le sol, il ne repose en fait que par son propre poids sur le sable.
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Le torii est situé à 200 m du sanctuaire, dans la mer, et il est possible d’y accéder à pied à marée
basse.
Sanctuaire de Itsukushima
Ce complexe est composé du sanctuaire principal et de plusieurs sanctuaires secondaires et
autres bâtiments reliés entre eux par de vastes pontons et galeries. L’ensemble s’étend sur la mer
de chaque côté du sanctuaire et à marée haute, l’édifice semble flotter sur l’eau. Le sanctuaire
principal, le Heiden (pavillon des offrandes), le Haiden (pavillon des offices), le Hairaiden
(pavillon de purification) et les galeries ont été classés trésors nationaux.
Nuit dans un Ryokan à Myajima
VOTRE HÔTEL : MIYAJIMA SEASIDE HOTEL en chambre japonaise
(B, D)
JOUR 4 /5 AVRIL | MIYAJIMA — KYOTO
En avant-midi, randonnée suggérée sur le mont Misen.
Mont Misen
Avec une altitude de 530 m, c’est le point culminant de l’île. Du sommet, on jouit d’une vue
spectaculaire sur la mer Intérieure. La forêt primitive qui y est préservée offre de belles
randonnées et de nombreuses découvertes nature.
En après-midi, retour en traversier vers Hiroshima et puis transfert en train rapide vers Kyoto.
Arrivée et installation à l’hôtel. Nuit en ryokan
Kyoto
Kyoto est l’une des villes les plus traditionnelles du Japon en raison de son impressionnante
concentration en temples et sanctuaires (près de 2000), dont certains ont une importance
historique et religieuse majeure. Il faut également y ajouter la présence de splendides jardins
zen et l’existence d’une tradition culinaire raffinée (kaiseki). Mais comme c’est le cas dans
beaucoup d’endroits du Japon, la modernisation a laissé la place à des bâtiments en béton qui
avoisinent d’anciennes demeures traditionnelles (machiya).
VOTRE HÔTEL : MITSUI GARDEN HOTEL KYOTO
(B)
JOUR 5 /6 AVRIL | KYOTO
Visites en compagnie d’un guide privé francophone du temple de Kinkakuji (pavillon d’or) et
du temple zen de Ryoanji.
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Les temples Kinkakuji et Ryoanji
Le temple Kinkakuji ou « pavillon d’or » fut à l’origine la villa de détente d’un shogun Ashikaga,
généralissime de l’époque Muromachi (1336-1573). À la mort de celui-ci, il fut transformé en
temple. Un merveilleux jardin s’étend devant ce pavillon recouvert de feuilles d’or, réplique
parfaite de l’édifice original détruit en 1950 et reconstruit en 1955.
Le temple Ryoanji est célèbre pour son jardin, parfait exemple d’inspiration Karesansui. Quinze
rochers émergent d’une mer de sable blanc. Sa simplicité et sa pureté sont l’émanation des
principes du bouddhisme zen. Ce site a inspiré le roman de Mishima Yukio, Le pavillon d’or.
En après-midi, visites des temples et de la forêt de bambou situés dans les secteurs Arashiyama
et Sagano. Entrée aux temples Jojyakkoji et Tenryu-ji comprise.
Le secteur Arashiyama
Durant la période Heian (794-1192), Arashiyama fut la destination de promenade favorite de
la cour impériale. Le paysage garde l’empreinte de cette époque, et aujourd’hui encore, on peut
flâner dans une forêt de bambous, admirer les cerisiers en fleurs au printemps ou les érables
rouges en automne, participer à la fête de la pleine lune...
VOTRE HÔTEL : MITSUI GARDEN HOTEL KYOTO
(B)
JOUR 6 /7 AVRIL | KYOTO
Visite avec un guide privé des temples Tofukuji, Sanjusangendo et Kiyomizu.
Le Sanjusangendo
Ce temple, reconstruit en 1266, est célèbre pour sa statue en bois du bodhisattva Kannon aux
onze visages, classée trésor national. Elle est entourée des 28 statues de ses gardiens et de mille
et une autres plus petites reproduisant le même bodhisattva. Par ailleurs, avec ses 118 mètres de
long, c’est le bâtiment en bois le plus long du monde.
Le temple Kiyomizudera
Fondé à la fin du 8e siècle, le temple Kiyomizudera est situé au pied de la colline de
Higashiyama. Le bâtiment principal, classé trésor national, fut reconstruit en 1633 par le
shogunat des Tokugawa. Sa terrasse en bois, soutenue par 139 pilotis géants de 15 mètres de
hauteur, surplombe un ravin et offre un magnifique panorama de la ville. Marche le long du
Sentier des Philosophes et exploration des différents temples et jardins. Arrivée au temple de
Ginkakuji (pavillon d’argent) et visite du site.
Le temple Ginkakuji
Le temple Ginkakuji ou « pavillon d’argent » fut érigé en 1489 pour servir de villa au shogun
Ashikaga Yoshimasa, qui désirait le couvrir de feuilles d’argent. Souhait non réalisé, il fut
transformé en temple bouddhique à sa mort. Ce pavillon est classé trésor national. Son jardin
est un bel exemple de Karesansui (jardin de pierres).
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Spectacle en fin de journée d’une représentation de Miyako Odori.
Du 1er au 30 avril se déroule la Miyako Odori ou Danse des cerisiers à Kyoto, au cours de laquelle
les Maiko, des jeunes filles faisant leur apprentissage de geisha, présentent des danses japonaises
traditionnelles.
Soirée libre
VOTRE HÔTEL : MITSUI GARDEN HOTEL KYOTO
(B)
JOUR 7 /8 AVRIL | KYOTO
Journée de visite libre à Kyoto. Visite matinale du quartier Gion et du château Nijo.
Le quartier de Gion vient souvent à l’esprit lorsqu’on évoque Kyoto. Dans les rues aux maisons
évoquant la perfection architecturale de l’ancien Japon et où se promènent les élégantes maiko
(apprenties geishas), vous retrouverez une atmosphère unique. C’est également un lieu où se
trouvent de nombreuses boutiques vendant des objets traditionnels typiques de l’artisanat de
la ville. Un peu plus haut, le Palais impérial de Kyoto et le château de Nijo se font quasiment
face, symbole des pouvoirs en jeu dans cette ancienne capitale du pays.
Marché Nishiki.
Le marché Nishiki (Nishiki Ichiba) est une petite rue étroite où on retrouve plus d’une centaine
de commerces. Connu comme étant la « cuisine de Kyoto », le marché est l’endroit idéal pour
trouver les produits saisonniers ainsi que les spécialités culinaires de Kyoto tels les desserts
japonais, les sushis, les cornichons et fruits de mer séchés.
Participation à une cérémonie de thé en après-midi.
La cérémonie du thé, chanoyu (littéralement « l’eau chaude du thé ») ou sado ("voie du thé"),
est la quintessence de la culture japonaise. C’est un moment où le meilleur de chaque chose est
mis en oeuvre : des invités de choix, un jour où la beauté de la nature environnante est à son
apogée, une peinture ou une calligraphie décorant le mur choisi non seulement pour ses qualités
artistiques, mais aussi pour son adéquation au moment, une composition florale délicate, les
plus beaux bols et, bien sûr, le meilleur thé réalisé avec les instruments les plus parfaits et les
ingrédients (thé et eau) les plus subtils. Cette cérémonie se doit de respecter quatre principes
essentiels : harmonie, respect, pureté et sérénité. Suivant ces principes, le beau est synonyme de
simplicité et de naturalisme à travers des objets « bruts » ou des pavillons de thé dont le
dépouillement et l’exiguïté étonnent souvent le visiteur.
VOTRE HÔTEL : MITSUI GARDEN HOTEL KYOTO
(B)
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JOUR 8 /9 AVRIL | KYOTO — IGA UENO — KYOTO
Journée en compagnie d’un guide et d’un chauffeur privé pour se rendre à Ueno Iga. Visite des
trois lieux consacrés à Basho Matsuo : sa maison natale, son ermitage de même que le musée
qui lui est consacré.
Iga est la ville natale de Matsuo Basho, l’un des grands maîtres du haïku, cette forme de poésie
courte en 3 vers de 17 syllabes. Il contribua par ailleurs à remettre au goût du jour le style désuet
des vers liés dénommés haïkaï. L’édifice commémoratif du Haiseiden fut construit en 1942 dans
le parc Ueno-koen à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Basho, et sa silhouette évoque
celle du grand poète vêtu en voyageur. Le toit circulaire symbolise son chapeau de laîche,
l’avant-toit octogonal son surplis, les piliers sa canne, et le contour général de l’ensemble, la
forme de son visage.
D’autres lieux rappellent la mémoire de Basho comme le Minomushi-an, ou ermitage de la
chrysalide, et le vénérable mémorial de Basho; musée Basho-o Kinenkan.
Retour à Kyoto en fin de journée.
VOTRE HÔTEL : MITSUI GARDEN HOTEL KYOTO
(B)
JOUR 9 /10 AVRIL | KYOTO
Journée libre de visite à Kyoto. Consultez-nous pour les suggestions de visites et d’activités.
Rendez-vous en soirée au restaurant Yoshida Sanso (ou l’équivalent) pour un repas Kaiseki
http://www.yoshidasanso.com/dining/
VOTRE HÔTEL : MITSUI GARDEN HOTEL KYOTO
JOUR 10 /11 AVRIL | KYOTO — NARA
Service de transport de vos bagages vers Takayama. Vous ne voyagerez qu’avec une seule
valise ou un sac de jour.
Visite en compagnie d’un guide privé francophone en matinée du temple Fushimi Inari Taisha
Le sanctuaire Fushimi-Inari
Le sanctuaire Fushimi-Inari est l’un des plus célèbres sanctuaires shinto du pays. Il retient surtout
l’attention par la présence des innombrables petits toriis (sorte de portique), offerts par des
fidèles. Ils se dressent sur la colline, formant un tunnel de 4 km de long. Le sanctuaire apparaît
dans le film Mémoires d’une Geisha (2005), une adaptation du roman américain Geisha
d’Arthur Golden.
Ensuite, départ en train pour Nara (environ 45 minutes), à 42 km au sud de Kyoto, une ancienne
capitale du Japon qui fut également un des berceaux de l’art, de la littérature et de la culture
japonaise, l’industrie y ayant aussi pris son essor.
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À découvrir : à l’ouest se trouve le Temple Kofukuji, édifié en 710. Un grand nombre de statues
bouddhiques de grande valeur sont exposées dans la Maison du trésor national, et l’enceinte du
temple renferme une pagode à cinq étages qui se reflète dans les eaux de l’étang Sarusawa. Le
Temple Todaiji, abritant le Grand Bouddha de Nara, qui est le plus célèbre des monuments
anciens de la ville.
Le Grand Sanctuaire Kasuga, érigé en 768 est l’un des plus célèbres sanctuaires shinto du Japon.
Les bâtiments laqués de rouge vermillon y forment un contraste saisissant et plein de beauté
avec la végétation environnante. 1 800 lanternes de pierres bordent l’enceinte du sanctuaire et
un millier de lanternes en métal sont suspendues aux avant-toits de ses corridors.
Nuit à Nara.
VOTRE HÔTEL : KASUGA HOTEL
(B, D)
JOUR 11 /12 AVRIL | NARA — KOYA SAN
Après le petit-déjeuner, transport en train vers Koya san en compagnie d’un guide privé
francophone. Arrivée et visites des temples Kongobuji Konpon
Daito et Kondo. Repas et nuit au temple.
Le mont Koya
À 900 mètres d’altitude, au sommet du mont Koya, situé dans le quasi-parc national de KoyaRyujin, se trouve le temple Kongobu-ji, fondé en 816 par le moine Kukai et devenu le temple
principal du bouddhisme Shingon, branche ésotérique du bouddhisme japonais. Depuis, 120
temples et monastères ont été installés sur la montagne, en faisant un centre religieux de
premier plan. Certains d’entre eux proposent un hébergement aux pèlerins et aux visiteurs, ou
des repas végétariens, ou également la possibilité de s’initier à la pratique de zazen, la
méditation zen. Le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’accès au temple se fait par une marche de 2km dans l’allée menant au temple Okuno-in,, soit
40 minutes, par une allée pavée traversant une forêt de cèdres plusieurs fois centenaires entre
lesquels se trouvent plus de 200 000 tombes, dont certaines plus que millénaires, des
mémoriaux et des statues de personnages historiques.
Kongobu-ji
C’est le temple principal des 3 600 temples Shingon de tout le Japon. Construit en 1592, il est
célèbre pour ses peintures sur fusuma (cloisons coulissantes) dans le style de l’école Kano. Le
jardin Banryu-tei est le plus grand jardin de pierres du Japon. Deux dragons formés de 140 pièces
de granit bleu et de sable blanc gardent le sanctuaire Okuden.
VOTRE HÔTEL : SEKISHO-IN en chambre japonaise
(B, D)
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JOUR 12 /13 AVRIL | KOYA SAN — TAKAYAMA
Transport en train local vers Osaka et en shinkansen vers Takayama. Installation à votre
hébergement et visite libre de la ville Takayama est une petite ville tranquille au coeur des
Alpes japonaises et est renommée pour son architecture traditionnelle et ses menuisiers. La ville
est aussi connue pour ses légendaires festivals qui ont lieu deux fois par an, au printemps et à
l’automne, où l’on peut voir de spectaculaires parades de chars en bois construits selon les
techniques de l’époque.
Nuit en ryokan.
VOTRE HÔTEL : HIDATEI HANAOUGI en chambre japonaise
(B, D)
JOUR 13 /14 AVRIL | TAKAYAMA
Journée de visite en compagnie d’un guide privé francophone. Visite du marché matinal.
Les marchés de Takayama Jinya et de Miyagawa sont très populaires à Takayama. Tous les
matins, les épouses des fermiers des villages environnants y viennent avec leurs produits frais
(légumes et fleurs). Les différentes productions marquent le passage des saisons dans les
montagnes environnant la ville.
En après-midi, visite du « Hida Folk Village », http://www.japan-guide.com/e/e5901.html
VOTRE HÔTEL : HIDATEI HANAOUGI en chambre japonaise
(B, D)
JOUR 14 /15 AVRIL | TAKAYAMA — TOKYO
Journée de participation au festival du printemps de Takayama.
Le festival de Takayama est le terme collectif pour le Sanno Matsuri au printemps. Il est
considéré comme le plus beau festival au Japon. Un défilé rassemblant plus de 1 000 personnes
est mis en scène, vous faisant remonter le temps jusqu’au 15e siècle grâce aux magnifiques
costumes et aux spectacles musicaux.
Il faut également citer le défilé d’une dizaine de chars richement décorés appelés yatai. Ces yatai
ont toutes sortes de dispositifs, comme des marionnettes qui sont animées avec une grande
habileté, prenant les spectateurs par surprise.
Retour en train à Tokyo, installation à l’hôtel et soirée libre.
Tokyo
Tokyo offre une multitude de possibilités que l’on ne retrouve dans aucune autre ville au
monde : des karaokés futuristes disséminés derrière de gigantesques vitres, la plus grande
concentration de restaurants au monde, et le Tsukiji qui est le plus grand marché aux poissons
au monde. La capitale du Japon est une ville fascinante à plus d’un titre; avec ses écrans de
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télévision géants, ses néons clignotants et ses technologies avant-gardistes qui en font l’une des
métropoles les plus futuristes de la planète. La vieille ville, appelée Shitamachi, survit depuis le
XIXe siècle, malgré les incendies et tremblements de terre, et cohabite aujourd’hui avec la ville
moderne. Temples anciens, districts de geishas et échoppes traditionnelles font face aux
imposantes tours et magasins haute technologie.
Activité optionnelle: Représentation de Kabuki (consultez-nous pour les détails)
Le théâtre Kabuki est une forme théâtrale séculaire au Japon. Il est caractérisé par un
maquillage flamboyant, des costumes et des décors spectaculaires, et une action dramatique
qui intègre danse, combats à l’épée, et parfois même le « lancer d’acteur » vers les spectateurs
ou la scène. Le lieu idéal à Tokyo pour voir du Kabuki est le Kabukiza, à Ginza, qui programme
des pièces tout au long de l’année.
VOTRE HÔTEL : KEIO PLAZA
(B)
JOUR 15 /16 AVRIL | TOKYO — KAMAKURA — TOKYO
Transport en train en compagnie de votre guide privé francophone vers la ville historique de
Kamukura et visites des temples et sanctuaires. Visite des lieux suivants : les temples à Kotokoin (là où on trouve le Bouddha géant), Hase Kannon et Tsurugaoka Hachimangu. Visite du
musée de la littérature de Kamakura.
Kamakura
Kamakura, à une heure de train de Tokyo, est une tranquille petite ville côtière émaillée de
temples à l’atmosphère feutrée. De la présence du gouvernement féodal qui y prit ses quartiers
en 1192, elle garde aujourd’hui un héritage historique de toute première importance.
C’est le Grand Bouddha de bronze, bien sûr, qui attire à Kamakura le plus grand nombre de
visiteurs. Cet impressionnant « Daibutsu » est un géant de 11,4 mètres de haut et de 122 tonnes,
et il médite, en position du lotus, sous la voûte céleste.
Musée de la littérature de Kamakura
Le musée de littérature de Kamakura) est un petit musée qui contient des documents sur les
écrivains qui ont vécu, sont morts ou ont été actifs dans la ville de Kamakura. Le musée présente
des effets personnels, des manuscrits, des éditions originales et des documents appartenant à
plus d’une centaine d’écrivains de la littérature japonaise, dont Soseki Natsume et Kawabata
Yasunari. Ce petit musée ouvert en 1985 est situé dans une maison édifiée en 1936 par Toshinari
Maeda.
S’il reste du temps, arrêt sur le chemin du retour à Yokohama.
Yokohama, la seconde plus grande cité du Japon, est l’une des premières villes à avoir été
ouverte aux résidents étrangers pendant la Restauration de Meiji (1868-1911). C’est aujourd’hui
une ville portuaire grouillante d’activités avec plusieurs édifices inscrits dans l’histoire du pays.
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Vous pourrez y faire le plus agréable des magasinages en flânant tranquillement dans la rue
commerçante de Motomachi. Retour à Tokyo en fin de journée.
VOTRE HÔTEL : KEIO PLAZA
(B)
JOUR 16 /17 AVRIL | TOKYO — CANADA
Matinée libre pour effectuer les derniers achats de souvenirs. Transfert à l’aéroport en « limo bus
» (service groupé) en après-midi et vol de retour vers le
Canada en soirée. Arrivée au Québec en fin de soirée.
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