Biographie Né dans l`est de Montréal en janvier 1934, Guy Nadon a
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Biographie Né dans l`est de Montréal en janvier 1934, Guy Nadon a
Biographie Né dans l'est de Montréal en janvier 1934, Guy Nadon a commencé sa carrière à 11 ans dans le secteur communément appelé le faubourg à la mélasse à l'ombre de l'usine de McDonald tobacco. Issu d'une famille modeste il commence son apprentissage de la percussion en jouant sur n'importe quoi, des barreaux de chaise, des pots, des "cannes", bref tout ce qui lui tombe sous la main. À cette époque il lui arrive de ne pas aller à l'école, cachant ses livres sous l'escalier du logement familial pour se rendre au cinéma voir ses idoles dont Gene Krupa. Une passion était née. À cette époque ses parents entrevoient pour Guy une carrière respectable de comptable et considèrent que la vie de musicien de club est une descente aux enfers. Rien n'arrête ses convictions. Il passe ainsi de la "canisse" à percussionniste. Guy lâche l'école et commence sa carrière de musicien en faisant des noces et des petites jobs comme il le dit si bien. Il s'inscrit au Conservatoire de musique sur la rue St-Denis à Montréal. Il quittera le Conservatoire un peu plus tard, désabusé car selon lui c'est dans les clubs que ça se passe. Page | 1 Personnage légendaire, le batteur et percussionniste Guy Nadon fait surtout partie du traditionnel bouche à oreille chez les amateurs de jazz montréalais, jusqu'à l'enregistrement en 1975 d'un premier album (vinyle repiqué plus tard en en cassette) à être commercialisé à l'échelle nationale. Autodidacte, le jeune Nadon, qui a grandi dans Hochelaga, quartier de l'est de Montréal, frappait en cadence sur tout ce qui lui passait sous la main, que ce soient des boîtes de conserves vides ou des poubelles qu'il faisait résonner au moyen de barreaux de chaises qu'on devine dérobés dans la cuisine familiale. Il joue sur des boites de conserve avant de pouvoir s'acheter sa première batterie au grand dam du voisinage. Héro populaire de l'est de Montréal, personnage attachant, passionné, entier et naïf, Guy Nadon, c'est le rythme incarné. Un batteur de jazz qui frappe sur tout ce qui fait du bruit. Un roi de l'improvisation musicale, mais aussi un maître de l'improvisation tout court, tenant parfois des propos à la limite de l'imaginaire. Il voit les choses avec les yeux d'un enfant, avec émerveillement et sans limites. Un « patenteux » qui fabrique ses propres batteries, et construit son propre univers lorsqu'il se retrouve derrière une batterie. Il évolue dans un monde débridé, à l'image du Montréal des années 50, celui des clubs de nuits de Montréal, celui de l'âge d'or du jazz au Québec. Si celui-ci à cette époque avait été pris en charge par un producteur qui sait où il serait rendu aujourd'hui ? Un autre artiste canadien de contemporain, Oscar Peterson a peut être réalisé le rêve de Guy, soit une carrière internationale. Oscar Peterson est décédé en 2007. Guy Nadon a accompagné celui-ci à plusieurs occasions. Ces deux artistes ont participés depuis le début au Festival de jazz de Montréal. De ces jeux enfantins jusqu'à sa première vraie batterie acquise à l'âge adulte, en passant par celles qu'il s'étaient construites à partir d'éléments disparates dès l'âge de onze ans, Guy Nadon n'aura de satisfaction qu'après s'être hissé au niveau de ses idoles de jeunesse, les Buddy Rich et Gene Krupa, vedettes de l'âge d'or du jazz des années quarante et cinquante. Il fait tranquillement son petit bout de chemin en travaillant dans des clubs de nuit, en accompagnant des artistes incontournables, entre autre Ginette Renaud, Charles Aznavour, Renée Claude, Georges Guitari, Les Jérolas (Jean Lapointe et Jérôme Lemay), Alys Roby. À cette époque le club Mocambo lui donne une grande visibilité sur la scène montréalaise. Page | 2 Devenu musicien professionnel, il continue d'être un patenteux de la batterie et de tout ce qui est percussion, il accompagne de nombreux artistes et il fait partie pendant un certain temps du Big Band de Vic Vogel puis de celui de Dennis Christianson. Pendant toutes ces années, le batteur aux allures souvent excentriques est avant tout préoccupé par la dimension exploratoire de la musique, une musique qui pour lui n'a qu'un nom, étincelant de milles feux: le jazz. À cette époque il devient un artiste très connu de la scène montréalaise il accompagne des vedettes du jazz telles Buddy Rich, Louis Bellson, Jim Chapin, Cozy Cole, Elvin Jones, Joe Morello (Dave Brubeck quartet), Phil Woods, Zoot Sims, Pat-la Barbara, Oliver Jones and Big Bands, VicVoghel. En 1975, il donne une dimension concrète à ses recherches et y implique d'autres musiciens en créant le groupe La Pollution des Sons qui compte dans ses rangs le trompettiste Alan Penfold, les saxophonistes Yannick Rieu et Jean Lebrun en plus de Michel Ouellette au trombone, Michel Ferrari au piano électrique et Jean Cyr à la contrebasse. Huit pièces totalisant près d'une heure de musique sont alors captées par la Société Radio-Canada pour en faire un disque 33 tours "Guy Nadon et la Pollution des sons" paru dans la collection Jazzimage en 1987. Ce disque, le premier enregistrement commercialisé de l'artiste, n'a pas encore été transféré en format disque compact CD). Au début des années quatre-vingt-dix, le cinéaste Serge Giguère consacre un film documentaire à ce personnage peu commun qui enrichit de sa simple présence la scène musicale montréalaise depuis quatre décennies. Le film est projeté pour la première fois en juillet 1993 se mérite le prix André-Leroux aux prochains Rendez-vous du cinéma québécois. Réalisé en 1992 on immortalise sa passion dans un documentaire intitulé Le roi du drum , ce film raconte la vie d'un musicien autodidacte doué, dont le seul malheur est d'être né au Québec dans les années 30, et de ne pas avoir su se vendre aussi bien que d'autres jazzmen contemporains. Il a refusé une carrière internationale, ses peurs, rejoignant celles de la société québécoise de l'époque de Duplessis ont limitées ses ambitions pourtant démesurées. Artiste marginalisé, souvent incompris et rarement appuyé, Guy Nadon a plutôt persisté à faire germer son imaginaire de percussionniste et de fantaisiste, sans jamais quitter les limites du Québec. Page | 3 Ce documentaire a gagné deux prix prestigieux : • • Prix de la Critique aux Rendez-vous du Cinéma québécois de 1992 Prix Gémeaux, Meilleur recherche, 1992 En novembre 1997, un premier disque compact est enregistré lors d'une performance à la Maison de la culture Frontenac. Le disque paraît l'année suivante sous le titre "Guy Nadon et le Band du Roi du Drum". On peut y entendre quelques reprises personnalisées de classiques du jazz, comme "Sweet Georgia Brown" et "Hey! Ba-Ba-ReBo", mêlées à des compositions dont les thèmes varient de "L'inflation" à un "Referendum Blues" Le même spectacle fait aussi l'objet d'un nouveau documentaire télévisé qui témoigne de la démarche du musicien, en perpétuel renouvellement. En 1998, le Festival international de jazz de Montréal lui décerne le prix Oscar Peterson destiné à honorer le travail d'un artisan dans le domaine du jazz. En parlant des femmes et dieu sait combien il en a eut dans sa vie Guy reste un philosophe: man, les femmes passent mais la musique reste ! La musique, c'est plus fort que tout. En 2002 lors du festival de jazz, il tourne une publicité pour GM produite par l'agence de publicité du groupe Cossette communication. Cette performance hallucinante illustre encore l'esprit novateur et non conventionnel de cet artiste. En 2003 il participe sous la réalisation de Carole Laganière à un documentaire Un toit, un violon, la lune un émouvant portrait qui nous fait pénétrer dans l'univers du Chez-Nous des artistes qui aujourd'hui, avous-on le n'est plus l'ombre de cette fraternité composant une grande famille artistique. Cette production obtient le prix du meilleur documentaire canadien (moyen-métrage) Hot Docs 2003, à Toronto. En 2005 il clôture le festival de jazz de Montréal par un super jam session au Lion d'Or. Mars 2006 marque une évolution dans le cheminement de Guy; il se produit avec l'orchestre symphonique de Winnipeg (Winnipeg Symphony Orchestra). Très peu de musiciens francophones ont eut le privilège d'accéder à cet événement ! Page | 4 Le DrumFest de Montréal fête ses 15 ans en 2007; les prestations de Guy tout au long de cet événement unique lui ont values une plaque marquant sa contribution à cet événement et il est l'artiste invité de cet événement. L'intensité de sa présence est ainsi résumée dans le programme du DrumFest: Fermez vos yeux et laissez-vous emporter par son groove enivrant, sa pulsation si fluide, si liquide et jeune. Vous ouvrirez les yeux et constaterez que vous écoutez un homme qui vient d'entamer sa huitième décennie! En 15 ans Le DrumFest est devenu l'un des festivals de batterie les plus prestigieux au monde. En 2007 le jazzman de renom Guy Nadon, membre de La Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN) et de l'union des artistes (UDA), s'est vu remettre une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) i pour sa carrière de 60 ans et sa contribution exceptionnelle au domaine musical. L'annonce en a été faite le 29 mai dernier. Quatre bourses « carrière » sont remises par l'organisme CALQ à tous les deux ans, dans les domaines des arts et des lettres. Grâce à cette subvention Guy va plancher sur un livre démystifiant la rhétorique de la percussion, du jamais vu dans le domaine musical. Infatigable, il entrevoit déjà une suite à ce livre tout comme une oeuvre inachevée; plusieurs bouquins pourraient suivre pour terminer cette oeuvre. Il vise même un record dans le livre des records Guiness. Sous le charme de la fébrilité, il veut s'attaquer à la publication de son autobiographie. Rien ne l'arrête! En 2007, il collabore encore au festival de jazz de Montréal en performant à la salle du Gésus à guichet fermé. En cette année il signe sa vingtième participation à cet événement. En 2002, il collabore à une émission télévisée qui rend un hommage à Clémence Desrochers, émission issue des Productions Guy Latraverse dans le cadre de l'émission Le plaisir croit avec l'usage, rediffusée récemment sur la chaîne ARTV. Guy Nadon, avec son allure à la "Woody Allen" ii n'a pas finit de nous surprendre. Concernant Woody Allen il offre une prestation à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts le 30 juin 2008 dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Son passage au Festival de jazz est une première pour Montréal. Guy Nadon reste une source de jouvence et un modèle d'une personne qui a réussie dans la vie en croyant à ses rêves! Page | 5 L'utilisation des cannes de soupe Campbell comme objet de percussion est tout simplement un coup génial de la part de Guy. Andy Warhol, l'artiste américain à l'origine du Pop Art propose en 1965 ses propres créations en (illustrant ces célèbres cannes de soupe)iii qui ont fait le tour du monde; celui-ci s'est aussi illustré par sa propre représentation de l'actrice Marilyn Monroe. Wharol a utilisé ce médium de communication artistique alors que Guy Nadon utilisait déjà ces cannisses de soupe depuis 20 ans. Les spectacles du percussionniste Guy Nadon se suivent mais ne se ressemblent pas car chaque représentation nous réserve une cuvée de son cru. Sa réputation légendaire n'est plus à faire dans le milieu du jazz québécois, sa créativité sans bornes n'a d'équivalent que son imagination; à chaque session il devient imprévisible, ce qui lui donne un charme particulier. Toutes ses années de travail dans le milieu des clubs de Montréal des années 60 reprennent le dessus et nous montre son côté cabotin; le jazz man, c'est une relation privilégiée avec le public. Il se permet de façon désinvolte et irrévérencieuse de commenter, d'y aller de ses propres anecdotes et de parler de son vécu et ce avec une simplicité volontaire. Pendant chaque représentation il devient à sa façon un maître de cérémonie, ce qui amuse et charme son public. Il conjugue simultanément l'art, la musique et le pur plaisir du jazz. Il reste encore aujourd'hui le plus coloré personnage que la scène du jazz québécois est connue. Après plus de soixante ans de carrière, ce musicien autodidacte souhaite transmettre son savoir musical dans une encyclopédie du rythme dont il a déjà entrepris la recherche et la rédaction il y a quelques années. Grâce à la bourse de carrière du Conseil des arts et des lettres du Québec, il compte mener à terme son projet destiné aux apprentis musiciens, aux professeurs et à tous les professionnels du milieu de la musique. Page | 6 i CALQ ii Look Woody Allen iii Andy Warhol - Canne de soupe Page | 7