Accélérateur Van de Graaff - Laboratoire de Physique des Hautes
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Accélérateur Van de Graaff - Laboratoire de Physique des Hautes
Accélérateur Van de Graaff TP IV Robin Nichele LPHE - EPFL Raphael Maerki LPHE - EPFL 6 janvier 2009 1 Resumé L’objectif de ce travail pratique a été de faire fonctionner l’accélérateur Van de Graaff du LPHE qui n’a pas été utilisé pendant environ 4 ans. L’accélérateur était et sera utilisé pour étudier la diffusion de protons ou de deutons par l’or et le carbone. Malgré le regrettable fait qu’au terme de ce semestre l’expérience de diffusion n’a pas pu être réalisée, nous avons tout de même pu mettre en place un environnement qui permettra un gain de temps important aux utilisateurs suivants. La structure de ce rapport est à mi-chemin entre l’exposé et la marche à suivre afin qu’il puisse servir les futurs utilisateurs de l’accélérateur Van de Graaff. Dans un premier temps, les parties principales de l’expérience sont décrites puis dans un second temps nous expliquons comment et dans quelle mesure nous avons fait fonctionner chacune d’entre elles. 2 Les éléments de l’expérience Palladium à la source à ions. - La source à ions : une pointe ionise le gaz à une fréquence optimale afin d’obtenir les particules chargées. La source à ions est reliée par un petit orifice à la cavité accélératrice où règne la haute différence de potentiel. Cette partie décrira tous les éléments importants utilisés. Les éléments généraux sont l’accélérateur Van de Graaff, un premier élément linéaire, un aimant de déflexion, un second élément linéaire et une chambre à réaction. 2.1 - L’alternateur et le circuit électronique : puisque toute une partie de la machine est portée à une différence de potentiel de 400 kV par rapport à la terre, il faut interagir mécaniquement avec la partie reliée à la terre. Cela se fait par des tubes en plexiglass. Cependant, un circuit électronique existe aussi du côté chargé et c’est pour la raison précitée qu’il faut l’alimenter avec un alternateur. L’alternateur est lui actionné par la courroie transportant les charges. La machine accélératrice Dans un accélérateur Van de Graaff, les particules chargées sont simplement accélérées par une différence de potentiel électrique. Dans notre cas, cette différence est créée par une courroie qui transporte des charges, par l’intermédiaires de deux balais, d’une partie reliée à la terre à une partie isolée. La partie isolée est portée à environ 400 kV et comporte les éléments suivants : - Un réservoir à Hydrogène ou Deutérium : il contient les atomes qui seront ionisés pour donner les particules chargées accélérées. Le réservoir est directement relié par une vanne au Finalement, une cloche remplie de gaz isolant recouvre l’ensemble de la machine afin d’éviter un claquage entre la partie haute tension et la terre. En effet, une telle différence de potentiel peut être particulièrement dangereuse. 1 F IGURE 2.1: Schéma de la machine accélératrice 2.2 La trajectoire du faisceau – Diaphragme : C’est un instrument de mesure qui fonctionne sur le même principe qu’une cage de Farraday. Le diaphragme entoure le tube et si le faisceau est mal aligné, les protons vont donc se déposer sur ce dernier, créant ainsi une différence mesurable de potentiel avec la terre. D’autres éléments sont importants sur cette image, mais sont en rapport avec la technique du vide (voir section : "Le vide"). A l’extrême droite de la photo se trouve l’aimant dipolaire utilisé afin de défléchir le faisceau et ainsi et l’amener dans la seconde partie linéaire. A l’intérieur de cet électro-aimant se trouve idéalement un champ magnétique vertical et uniforme dont l’intensité est donnée par le courant et le nombre de spires. Dans la pratique, le nombre de spires est bien évidemment fixe et le courant contrôlé depuis la salle de contrôle. Pour connaître le champ magnétique nous renonçons au calcul et étalonnons l’aimant grâce à un Gaussmètre. c’est ainsi qu’avec le générateur de courant dans la salle de contrôle nous trouvons la correspondance détaillée dans la partie "Mesures" de l’annexe. En reportant sur un graphique ces résultats nous pouvons aisément vérifier ce que prédit l’électrodynamique : la relation est linéaire. Il est d’ailleurs intéressant d’observer l’indice de cor- Voici le premier élément linéaire : F IGURE 2.2: 1er élément linéaire L’accélérateur se trouve à l’extrême gauche de cette photo. Les protons sont envoyés avec une énergie pouvant aller jusqu’à 400keV dans cet élément. Mis à part tout le dispositif servant à faire et à étudier le vide, deux éléments sont importants sur cette image : – Piège à électron : Il se peut que lors de l’accélération des protons, quelques électrons soient contenus dans le faisceau. Afin d’éviter que ces électrons entrent dans la partie linéaire, nous utilisons un piège. C’est une simple tension positive afin d’attirer les électrons et ainsi, de les piéger. 2 rélation R2 extrêmement bon de 0.999. – La chambre de réaction : C’est dans cette chambre que la réaction des protons sur l’échantillon à lieu (voir. chapitre "Chambre à réaction"). Notons que nous avons aussi un diaphragme à l’entrée de la chambre à réaction. 2.3 La chambre à réaction Le faisceau termine sa trajectoire dans la chambre à réaction où il peut être détecté de deux façons. Soit en traversant la chambre sans réaction et en finissant dans la cage de Farraday, soit en diffusant sur un échantillan puis en générant un signal dans un détecteur placé à un angle ajustable. Les aspects mathématiques de cette diffusion éleastique non-relativiste sont explicités dans l’annexe. F IGURE 2.3: Représentation graphique de la correspondance entre l’intensité du courant et le champ magnétique mesuré Après que le faisceau ait été défléchi par l’aimant bipolaire, il arrive dans la seconde partie linéaire. F IGURE 2.5: La chambre à réaction F IGURE 2.4: 2eme élément linéaire 2.3.1 Dans cette partie, les éléments importants sont : – Les slits : Ce sont deux plaques métalliques mobiles créant ainsi au centre, une ouverture variable. Leur principe de fonction est identique à celui du diaphragme. Si le faisceau et mal aligné, les protons vont se déposer soit sur la plaque de gauche, soit sur celle de droite. Nous pouvons ainsi bien connaître l’alignement dans le plan horizontal. – Les aimants quadrupolaires de focalisation : Ils servent à focaliser dans le plan horizontal et vertical. La cage de Farraday Le principe de fonctionnement de la cage de Farraday est basé sur le fait que le faisceau de particules est chargé. En effet, en entrant dans la cage connectée à la terre, le faisceau chargé va se neutraliser en générant un courant dans le fil. Ce saut de courant est ensuite amplifié et intégré pour donner un signal logique permettant de compter le nombre de particules. Dans notre expérience, nous n’avons pas réussi à faire fonctionner la cage de Farraday car nous l’avons seulement testée le dernier jour et n’avons pas eu suffisemment de temps pour localiser le problème. 3 2.3.2 Puisqu’aucun autre système, mis à part le refroidissement d’eau et d’air comprimé, est nécessité pour le vide, c’est par lui que nous avons commencé pour remettre en marche l’accélérateur. La façon la plus efficace, a été de considérer chaque groupe séparément en y établissant le meilleur vide possible. L’échantillon Afin de comparer la diffusion élastique des protons par l’or et par le carbone, nous utilisons un échantillon composé d’une couche d’or déposée par dessus une couche de carbone déposée, elle, sur un support en verre. En négligeant l’aller-retour supplémentaire dans l’or qu’effectue la particule diffusée par le carbone, nous obtenons de façon superposée le spectre en énergie des particules diffusées par les deux matériaux à un certain angle. Grâce à ce spectre, nous pourrons déterminer le pic énergétique pour chacun des matériaux. 2.3.3 3.1 Le groupe A commence directement dans l’accélérateur et englobe la première moitié du premier trajet rectiligne du faisceau. Outre le système de pompage et les jauges de pression, il contient aussi le tube accélérateur et le piège à électrons. Sans grand problème nous avons réussi dès la première tentative à y atteindre un vide plus que suffisant, à savoir d’environ 10−6 mbars. Pour y pervenir nous avons nécessité un temps de pompage d’environ 24 heures. Et au bout d’une semaine, la pression est même descendue jusqu’à 10−7 mbars. Le détecteur Pour la détection angulaire, nous avons utilisé un détecteur au silicium. Il s’agit d’un semiconducteur doppé dans lequel se neutralisent les particules en déposant des charges. Ces charges supplémentaires sont acheminées vers la terre par un fil sur lequel nous pouvons mesurer des sauts de courant. Comme pour la cage de Farraday, ces sauts sont amplifiés et intégrés pour donner un signal logique que nous comptons. Afin de tester le détecteur avant la mise en route de l’accélérateur, nous avons placé un échantillon radioactif émettant des particules alpha dans la chambre à réaction. La tension appliquée aux bornes du détecteur semiconducteur a été fixée à 50 V en se basant sur des emballages de détecteurs trouvés dans le labo. Finalement, en connaissant l’énergie des particules alpha émises, nous avons pu calibrer le détecteur en énergie. 3 Le groupe A 3.2 Le groupe B Cette seconde partie est composée de la seconde moitié du premier trajet rectiligne et des sorties de l’aimant de déflection. Les éléments s’y situant sont une pompe, des jauges de pression, le diaphragme, l’aimant de déflection et le cristal de quartz. Les premières tentatives ont assez rapidement montré que dans ce groupe existait une fuite. En effet, même après une semaine entière de pompage, le vide ne descendait pas plus bas que 10−4 mbars et lorsqu’on arrêtait la pompe en fermant entièrement le groupe, la pression grimpait rapidement. Nous avons donc procédé à un graissage de la majorité des joints et l’isolement, partie par partie, de la plupart des éléments du groupe. Il aura fallu plus de 5 semaines pour identifier la fuite : la jauge de Penning. Après son remplacement, un vide de 10−6 mbars a très vite été atteint. Le vide Pour garder constant l’intensité, l’énergie et la focalisation du faisceau de protons il est indispensable que dans la totalité de l’enceinte règne un vide poussé, l’objectif étant d’atteindre un vide de l’ordre de 10−6 mbars. Pour y parvenir, l’entier du système est divisé en 3 groupes séparés par des vannes électro-pneumatiques dirigées depuis la salle de contrôle. Chacun des groupes possède sa propre pompe rotative à palettes pour le vide primaire et une pompe à diffusion d’huile pour le vide secondaire. 3.3 Le groupe C Il s’agit du dernier groupe qui correspond au second trajet rectiligne après une déflection de 60˚ par l’aimant bipolaire. Cette partie contient les slits, les aimants de focalisation, la 4 à pomper un vide de l’ordre de 10−6 mbars au premier essai. Cependant ce groupe possède un réservoir à vide qui allonge la durée de pompage qui est ici de 1 à 2 jours. chambre a réaction et bien évidemment aussi son système de pompage et de jauges de pression. Tout comme le groupe A, nous avons réussi F IGURE 3.1: Schéma de système de vide avec ses groupes 4 Alignement 4.1 Première partie linéaire Nous avons fait cet alignement à l’aide d’un laser. Nous avons mis ce dernier au dos de l’aimant dipolaire et nous l’avons fait pointer en direction de l’accélérateur. Nous avons enlever le piège à électron, mis à la place un cache avec une cible au centre et ainsi nous pouvions voir le spot lumineux du laser sur le cache (voir schéma ci-dessous). L’alignement de cette expérience doit être fait de manière extrêmement précise car le diamètre le plus étroit des tubes est de quelques millimètres. Nous avons utilisé deux méthodes différentes pour l’alignement de la première et de la seconde partie. Cible Aimant Accélérateur F IGURE 4.1: Alignement de la première partie 5 Laser nous avons pu mettre en marche l’accélérateur afin d’avoir une première collision. Dans un premier temps, nous avons placé un quartz à la sortie de l’aimant. Comme le quartz scintille si un faisceau de protons arrive dessus, nous pouvions alors déterminer si notre faisceau arrive à passer le premier élément linéaire. Ceci fût réalisé avec succès. Nous avons ensuite voulu voir jusqu’où notre faisceau arrivait dans le deuxième élément linéaire. Nous avons d’abord obtenu un taux de comptage sur le diaphragme se trouvant avant l’aimant bipolaire puis nous avons pu observer un signal sur les slits. Puisque les slits se situent sur la seconde partie linéaire et permettent de placer le faisceau au centre de sa trajectoire idéale dans les tubes, nous pouvions en déduire qu’au moins une partie des protons devait arriver jusque dans la chambre à réaction. Nous avons donc essayé de mesurer le faisceau avec la cage de Farraday se trouvant à l’arrière de la chambre à réaction. Mais il semblerait que cette dernière ne fonctionne pas. Nous avons aussi eu un autre problème à ce moment là. Nous ne recevions plus aucun signal, ni dans les slits, ni dans le diaphragme. Ceci était dû à un nouveau problème qui est apparu directement dans l’accélérateur lui-même ; ce dernier semble fonctionner une fois sur deux. Nous n’avons donc pas pu faire de collision. Il faudrait "tuner" la source à nouveau pour d’avoir un faisceau plus stable. Le but était de réussir à mettre le spot du laser sur le centre de la cible. Afin de réaliser cela, nous pouvions déplacer l’aiment dipolaire dans toutes les directions de l’espace, mais il fallait aussi que ce dernier reste toujours parfaitement horizontal. 4.2 Seconde partie Ici nous avons utilisé une barre métallique qu’on a placé au dessus du tube (voir photo cidessous). F IGURE 4.2: Alignement de la seconde partie Le but était d’aligner cette seconde partie avec la barre métallique. Nous avons aussi attaché un fil à plomb sur la barre au niveau de l’entrée de la chambre à réaction. Nous pouvions donc voir si l’alignement gauche-droite était bien réalisé. L’alignement des deux parties a été bien effectué. 5 Mise en marche de l’accélérateur Après que les deux points importants, à savoir le vide et l’alignement, ont été bien réalisés, 6 6 Annexes 6.1 6.1.1 Complément mathématique La déflection du faisceau par l’aimant dipolaire En cinématique non-relativiste nous avons l’énergie d’une particule qui vaut : 1 p2 E = mv 2 = 2 2m (1) La force de Lorentz agissant sur une particule de charge q à vitesse v est donnée par : ~ F~ = q~v × B (2) F IGURE 6.1: Déflection du faisceau par l’aimant bipolaire Et finalement la cinématique du mouvement circulaire uniforme donne le rapport entre l’accélération, le rayon de courbure de la trajectoire et la force : On observe immédiatement la relation trigonométrique : a= v2 R R α = tan (4) 0 R 2 Et la formule reliant l’énergie au champ magnétique devient enfin : (3) E= En combinant ces 3 formules grâce à la mécanique newtonienne (F = ma) nous obtenons : qvB = F = ma = 6.1.2 2Em = p = mv 2 R = ou B = Cinématique p + C −→ a + R m2 v 2 = R 2 q 2 B 2 (6) Où p désigne le projectile (le proton dans notre cas), C la cible, a la particule diffusée et R le noyau de recul. Montrons que l’expérience se déroule dans des conditions non-relativistes. La vitesse, en proportion de la célérité de la lumière, β s’écrit : ⇓ E (5) Cette expérience est une collision sur cible fixe, la réaction se formule comme suit : ⇓ 2 B 2 R02 q 2 2m tan α2 B 2 R2 q 2 2m √ 2Em Rq β := Il suffit maintenant d’exprimer le rayon de la cavité magnétique (supposée uniforme et circulaire) en fonction du rayon de courbure de la trajectoire et de l’angle de déflection souhaité. v pc = c mp c2 (7) avec mp la masse du proton et p son impulsion. Nous savons que mp c2 ≈ 1GeV et notre accélérateur donne un énergie de pc ≈ 500keV. 7 Ce qui nous donne β ≈ 5·10−4 et montre que les conditions d’expérience ne sont pas relativistes. 6.2 6.2.1 Mesures Calibration de l’aimant L’angle de diffusion θ n’est pas un invariant. Nous allons calculer la relation entre θ, l’angle de diffusion dans le référentiel du laboratoire et θ∗ qui est l’angle de diffusion dans le référentiel centre de masse. Comme le phénomène n’est pas relativiste, nous utilisons une simple transformation de Galilée afin de passer d’un référentiel à l’autre. Appelons le boost V . ! Va ! pa ! pp # ! ! !" ! C V // ! ! ! ! Va* ! F IGURE 6.2: Schéma de la collision ! Par argument géométrique on a : tanθ = Va⊥ Vak ∗ et que V ∗ Sachant que Vak = V + Vak a⊥ = Va⊥ nous obtenons : tanθ = Va∗ sinθ V + V ∗a cosθ En utilisant : Va∗ = Vp∗ ainsi que Vp = Vp∗ +V , on trouve : tanθ = (Vp − V )sinθ∗ V + (Vp − V )cosθ∗ Finalement, on injectant dans l’expression mp précédente l’expression de V = mc +m Vp , et en p m posant A := mpc , on obtient notre formule finale : tanθ = sinθ∗ A + cosθ∗ F IGURE 6.3: Tableau des valeurs de l’intensité du courant et du champ magnétique mesuré (8) 8