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HISTOIRE Ker Juliette : pour l’amour d’une couturière Environné d’un véritable écrin de verdure et constitué d’une villa balnéaire emblématique complétée d’un bâtiment moderne de 60 chambres, l’hôtel Ker Juliette a réouvert ses portes en juin 2003. E n 1880, Charles Mercier, un avocat parisien, achète au Comte De Réaulx, un aristocrate nantais, une vingtaine d’hectares de dunes parsemées de bois. La petite histoire locale prétend que sa fille Marguerite étant de santé fragile, le corps médical lui préconise l’air marin pour récupérer ses capacités physiques. La réalité est tout autre, puisque Charles Mercier, fils d’une famille de chirurgiens réputés, préfère s’exiler à Pornichet pour fuir les foudres familiales déclenchées par son mariage avec Juliette Hinrie, une simple couturière. Charles Mercier ne regrette aucunement son choix et profite de sa retraite forcée pour s’investir dans la vie politique de SaintNazaire, ville dont Pornichet n’est alors Charles Mercier (1856-1932), premier maire de Pornichet Dès son installation sur le rivage pornichétin, Charles Mercier s’investit dans la vie politique locale. Il est adjoint spécial à la Mairie de SaintNazaire, dont Pornichet dépend alors, jusqu’au 13 mai 1900, date à laquelle il devient maire de Pornichet. Durant son mandat, il engage de nombreuses actions pour développer ce secteur autrefois tant délaissé : il assainit les marais salants devenus insalubres, fait construire des bâtiments publics (l’Hôtel de Ville, les Postes et Télégraphes, une nouvelle école...), engage de grands travaux de mise en état des avenues et chemins et installe le service du gaz. Pour des raisons de santé, il démissionne de sa fonction de maire en 1908, mais reste au Conseil Municipal jusqu’en 1918. qu’un quartier pauvre et délaissé. En 1886, il fait construire dans un parc de trois hectares, la somptueuse villa Ker Juliette, de style britannique, dessinée par l’architecte nazairien Henri Van Den Broucke et appelle les terrains environnants, qu’il possède, du nom de la sainte patronne de sa fille : SainteMarguerite. Ker Juliette, berceau d’une station de renommée internationale A la même date, il constitue avec des amis notables nantais (Porson, Flornoy...), la Société Civile Immobilière de Pornichet, qui a pour but “d’effectuer toutes les démarches en vue de la création de la commune de Pornichet”. Grâce à leurs efforts, Pornichet est érigée en commune le 9 avril 1900. Il s’associe avec ses amis Ernest Ortmans, un fabricant de produits chimiques originaire de Liège, en Belgique, et Charles Spiers, un commissaire en marchandises et père du célèbre général britannique, pour édifier sur la plage de Sainte-Marguerite un hôtel de style anglais. Grâce à la notoriété de ces trois hommes, Sainte-Marguerite devient rapidement un haut-lieu du tourisme balnéaire, accueillant une clientèle cosmopolite constituée de personnalités telles l’actrice Sarah Bernhardt, la reine de Madagascar, Ranavalona III ou encore le Comte de Zeppelin. Il crée également un lotissement fréquenté par des notables fortunés, régit par un cahier des charges très strict souhaitant préserver ainsi la douceur de vivre de ce Ker Juliette, un joyau d’architecture dans un écrin de verdure. (photo collection particulière) quartier. Le lotissement Mercier existe encore au-dessus de la plage de SainteMarguerite et se singularise par ses avenues en terre. Ker Juliette au cœur d’un complexe hôtelier En 1932, Charles Mercier décède dans sa villa. Son unique enfant, Marguerite, en devient la propriétaire. Mais, en 1951, la villa est vendue au groupe Rhône-Poulenc pour y accueillir des colonies de vacances. Le groupe développe la propriété en cédant une partie du foncier et en créant en cœur de parcelle un bâtiment moderne pour y ériger un hôtel-club. Il assure ainsi son exploitation jusqu’en 2000. Classée au patrimoine de la commune, interdisant de fait sa démolition, Ker Juliette devient en 2003, la propriété du groupe HMC, qui compte poursuivre l’exploitation du site avec l’apport de quatre petits collectifs, au nord de la parcelle, utilisés en résidence hôtelière. La villa historique valorise ses atouts par l’accueil de séminaires et de congrès. VIVRE PORNICHET - N°31 - AUTOMNE 2003 . 11