E la littérature russe à l`ère soviétiquex

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E la littérature russe à l`ère soviétiquex
III La littérature russe à l’ère soviétique
a) Brodsky Iossif (Joseph) Alexandrovitch (1940-1996)
Né à Leningrad en 1940 pendant la Seconde Guerre Mondiale dans une
famille juive de la classe moyenne. Iossif Brodsky est un poète, également
essayiste, qui rédige ses œuvres en anglais et en russe. Apres Bounine et
Pasternak, à l’âge de quarante-sept ans il est devenu le troisième poète
russe, à avoir reçu le prix Nobel de Littérature en 1987. Selon Brodsky le
jury a voulu rendre hommage à travers lui à la culture Russe persécutée.
C’est un des plus grands poètes de la seconde moitié du XXème siècle.
Il a abandonné l’école à l’âge de 15 ans, ne voulant pas se conformer aux
disciplines obligatoires. Brodsky a commencé sa carrière dans une usine,
autodidacte, il s’intéresse aux langues étrangères, à la poésie et à la
médecine. Le contenu de sa poésie reflète son esprit d’indépendance. Son
éthique et sa vie privée déplaisent au pouvoir soviétique. En 1964, il a été
jugé parasite de la société et condamné à cinq ans de travaux forcés, mais
il fut libéré au bout d’un an.
Ce procès a rendu célèbre le nom de Brodsky dans l’intelligentsia russe et dans le monde entier. A cette
époque, il lui a été refusé la publication de ses poèmes parce qu’il n’acceptait aucune correction de ses
textes. Pour cette raison et pour exercer librement ses créations, il est contraint à l’exil. Deux tentatives
de démarches lui ont été nécessaires avant de pouvoir quitter son pays. Cependant, en 1965 et en 1970
avant son émigration, il a publié aux États-Unis deux recueils en russe et en anglais. En 1972, toujours
méconnu dans son pays, Brodsky quitte la Russie pour l’Amérique où il s’adapte facilement.
En 1977, il devient citoyen américain. Joseph Brodsky est fait « Doctor of Letters » à l’Université de Yale
en 1978 et membre de « l’American Academy and Institute of Arts and Letters » l’année suivante. Il dit :
«Je suis dans la situation idéale : poète russe, essayiste anglais, citoyen des Etats-Unis». Il a créé son
style et traduit ses poèmes, tout en gardant le rythme de sa langue originelle, ses thèmes de la vie
quotidienne et ses pensées philosophiques.
De nombreuses revues internationales lui ont commandé des essais. La diffusion mondiale de sa poésie,
de ses pensées et de sa réflexion sur la place des proches, de la famille, des amis dans ce monde est
importante.
Il est mort en 1996 à New York dans sa petite maison de Brooklyn, le dimanche soir d’une crise
cardiaque à l’âge de 55 ans. La semaine précédente, il a fait des corrections sur un recueil de poèmes et
un autre d’essais « Du chagrin et de la raison » chez son éditeur américain.
Il est enterré à Venise, ville qui pour les russes rappelle Saint-Pétersbourg sa ville natale.
b) Boulgakov Mikhaïl Afanasievitch (1891-1940)
Boulgakov est né à Kiev, dans une famille provinciale et cultivée. Son père
était professeur de l’académie théologique. Boulgakov est un auteur de
prose et de théâtre russe du XXème siècle. Il poursuit des études
médicales, qui sont couronnées de succès. Malgré sa réussite, il quitte Kiev
en 1921 pour s’installer à Moscou. Il y fait ses débuts dans le monde
littéraire comme journaliste satirique. Ses premières œuvres relatent son
expérience médicale dans Zapicki unogo vpaca (1925-1927), dans la
nouvelle Morphine. Trois nouvelles fantastiques et satiriques : Endiablade
(1924), Les Œufs du destin (1925) et enfin Cœur de chien, n’ont pas eu l’autorisation d’être publiées.
Son amour pour sa ville natale s’exprime dans son roman La Garde blanche. Il se situe au moment de la
guerre civile à Kiev, épisode de l’histoire russe vécu par Boulgakov et sa famille.
En 1926, les pièces Les Jours des Tourbine (adaptation de La Garde blanche) et deux comédies satiriques
désopilantes, L’Appartement de Zoïka (1926), et L’Île pourpre (1928) obtiennent un immense succès
auprès du public.
Malgré le succès, en 1929, Staline, dans une célèbre lettre ouverte, condamne le théâtre de Boulgakov.
Cette condamnation est un coup fatal, car les critiques littéraires vont forcément désapprouver les
créations de Boulgakov et à la fin des années trente ses œuvres ne sont plus publiées et ses pièces sont
exclues du répertoire de tous les théâtres. Toutefois, il continue à écrire.
Désespéré, sans moyen d’existence, il écrit une lettre à Staline (http://www.accreteil.fr/lycees/93/odegougesnoisyls/tpe_art_et_politique/lalettredeboulgakov.htm)
Ses deux dernières œuvres sont Une vie de monsieur de Molière et Le Maître et Marguerite. Cette
dernière est sa plus grande création commencée en 1928-1929 et perfectionnée durant plus de dix ans.
Elle est le couronnement de toute sa carrière, la dernière correction a été faite en février 1940 moins
d’un mois avant son décès. Le Maître et Marguerite un livre très surveillé et censuré a été publié
presque trente ans après sa mort.
Les œuvres de Boulgakov sont riches par leur diversité de formes, de genres et d’intrigues qui sont
décrites avec beaucoup d’humour. Du fait d’être surveillé par la censure, plusieurs degrés de lecture
sont dissimulés dans ses histoires grâce à des allusions. Ses œuvres montrent la réalité russo-soviétique
de 1918 à 1940, elles sont marquées par son opinion personnelle. C’est un écrivain fabuleux, très aimé
par la génération actuelle.
Le dramaturge Sergueï Ermolinskij, un ami proche, nous raconte sa dernière visite durant laquelle
Boulgakov lui dit: « Comme tous les mortels j’ai pensé que la mort n’existe pas. On ne peut pas
l’imaginer. Mais elle existe ». Il lui prédit tout ce qui allait se passer durant les six mois suivants, la façon
dont allait évoluer sa maladie allant jusqu’à lui donner des détails journaliers. Boulgakov est mort le 10
mars 1940 à Moscou.

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