Le Géant des Flandres

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Le Géant des Flandres
Le Géant des Flandres
Vendredi, 28 Mai 2010 19:03 - Mis à jour Lundi, 22 Novembre 2010 17:51
Le Géant des Flandres Jacques ARNOLD Texte
original tiré du numéro spécial de la France Cuniculicole
de 1973 Historique
Au début de notre siècle, les opinions ont continué à se passionner pour savoir s'il venait
d'Amérique, voire de Patagonie, ou tout simplement de notre continent.
A titre anecdotique, relevons quelques avis d'anciens auteurs.
Demusset, dans le Cours d'Agriculture de l'abbé Rozier (1809) signalait l'arrivée du lapin
Américain en Europe de fraîche date. C'était ce fameux lapin Patagonien, dont d'aucuns ont
voulu faire ensuite l'ancêtre de nos Géants. Pierre Megnin, Naudin, de Foucault acceptèrent
dans la seconde partie du 19 , siècle cette origine, et la défendirent.
Darwin, dans son célèbre ouvrage « De la variation des animaux et des plantes » rapporte que
selon Aldrovandi (1637), on élevait vers 1555, à Vérone des lapins quatre fois plus gros que les
ordinaires d'après les dires de P. Valerianus. Le Professeur Cornevin qui reprend cette
assertion dans son traité de Zootechnie (1895), en conclue : « Race (les Géants) sûrement
d'origine euro­péenne, car en 1555, le nouveau monde n'avait que très peu de lapins... ».
Eugène Meslay (1900) tranche en faveur de l'origine européenne, et plus précisément
Flamande, ce qui est l'opinion des auteurs anglais et bien entendu belges. Les spécialistes
cunicoles d'outrequiévrain : P. Bertaut, P. de Keghel et V. Pulinck-Eeman font descendre le
Géant des Flandres du Steenkonijn, ou lapin Agouti se rapprochant de notre garenne, et Louis
Van Der Snickt insistait dans ses écrits sur la tradition Gantoise qui exploitait sur une grande
échelle ce lapin depuis des années. Les faubourgs de Gand étaient en effet un berceau de la
race.
De nombreux amateurs, issus de la population mi-maraîchère, mi-industrielle avaient fondé des
Sociétés d'Elevage, dont les noms assez singuliers : « Les Sans Peur », « Les Frères du
Dimanche », « La Pucelle de Gand », les « Jeunes Commerçants », témoignent de tout un
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climat passionné, qui contribua certainement à dynamiser au plus haut point cet élevage. Ces
Sociétés avaient des jours de réunion fixes où tous les membres devaient assister sous peine
d'amende. Elles organisaient des Concours de Poids, individuels et par groupe, et bien entendu
des présentations qui devinrent plus tard des expositions. Pour résumer toute cette ambiance
particulièrement colorée et entraînante, citons le Juge A. Van den Kerckoven : « L'amateur de
Géants a son estaminet où il ne rencontre, ne voit, ne cause, ne lit, ne mange, ect..., ne trinque
qu'avec les éleveurs de Géants ».
Le standard Gantois d'origine remonte à 1895. Il fut élaboré le 10 novembre lors d'un Concours
de jeunes, et discuté l'après-midi sous la présidence de M. Nypels. De nombreuses
expressions de ce standard figurent encore dans le standard Belge actuel. Deux classes étaient
admises : Le gris agouti à ventre blanc, et le gris fer à ven­tre foncé, qui était très prisé à
l'étranger, et qui était élevé, bien que d'un type moins prononcé, pour satisfaire les désirs des
acheteurs Allemands et Anglais.
En Allemagne fut fondé en 1897 le Club des éleveurs de Géants Belges à Leipzig. Depuis
1937, on parle de Géants Allemands outre-Rhin !
Les fanciers Anglais se spécialisèrent longtemps dans la variété dite « Dark Steelgrey », sorte
de gris de fer assez foncé, avec le dessous du corps très pâle, voire blan­châtre. Le type
manquait souvent d'allure, parce que trop court. C. Wren et A.J. Watts furent durant des années
de chauds supporters de cette unique variété. Le standard Anglais actuel a étendu ses variétés.
En France, après la monographie d'Eugène Meslay qui servit longtemps de bible pour les
principales races, la Société Française de Cuniculture, et plus particulièrement sa commission
des standards présidée par la Vicomtesse du Bern de Boislandry et composée d'E. Meslay, R.
Caucurte, H. Estiot et R. Sauton, après consulta­tion du Juge Belge P. de Keghel, et du Juge
Français, E. Desreumaux, ainsi que des éleveurs spécialistes Mme E. Bernhard (la créatrice du
Hotot) et P. Bezin, établirent le 10-12-1919 le standard, se rapprochant directement au standard
Belge. Les variétés Gris Lièvre, Gris Fer, Noir et Blanc à oeil noir y furent mentionnées.
On ne saurait faire ce rapide tour d'horizon historique sans mentionner que le Club Français du
Géant, devenu le Club Français de Cuniculture, fut fondé le 11 février 1926, avec pour
Président E. Desreumaux, et pour Secrétaire, le Vicomte J. de Guerdavid.
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Parmi les ardents protagonistes et excellents éleveurs de Géant des Flandres, qu'il nous soit
per­mis d'évoquer la mémoire de P. Bezin, et de citer tout spécialement l'actuel Président
d'Honneur du C.F.C., André Poupardin qui entre autres trophées remporta en 1956 à Paris le
Prix du Président de la République, avec un magnifique parquet.
Rappelons aussi qu'en Allemagne, le nom de W. Boxheimer, élève de L. Abenheim, est
intimement lié à l'essor de la race, qu'il a élevée plus de quarante ans. A Stuttgart, en 1966, sa
présentation comptait 23 animaux !
Caractères de race
Le type constitue l'objectif majeur, bien évidemment. Le développement osseux et la
musculature appropriée doivent contribuer à assurer la plénitude corporelle, selon l'expression
de F. Joppich.
Si l'on suit dans le temps l'évolution de la race, on se rend compte que les animaux lourds, mais
grossiers ont été progressivement abandonnés au profit de sujets où la longueur, qui donnait
davantage de lame à l'animal, a primé. Ce fut alors l'époque où le mètre pliant a triomphé. Cette
recherche de l'allongement poussé à l'extrême fournit des animaux déséquilibrés. semblant
man­quer d'une paire de pattes. En Allemagne, on a parlé de « serpent de mer avec tête de
lapin », « Géant accordéon », « Lévrier ». Les Allemands sont parvenus assez vite à un type
d'animal possédant un cadre osseux, avec une abondante musculature répartie
harmonieusement sur tout le corps.
Tous les pays tendent aujourd'hui à obtenir ce type de Géant accompli, à forme cylindrique
allongée. Pour ce faire, il faut veiller plus particulièrement à la largeur des épaules, à la
profondeur de la poitrine, au développement harmonieux de la ligne dorsale se fondant dans
une croupe arrondie et bien garnie. Toute la musculature étant solide et ferme.
Les épaules lâches ou trop minces, les os des hanches faisant saillie, la voussure ou l'ensellure
dorsale sont évidemment des fautes inacceptables, non seulement en exposition, mais dans les
clapiers.
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Attention aux sujets « ficelle » selon l'expression du Juge Belge J. Ronday. J'ai
personnellement assez combattu ce type d'animal filiforme.
La tête doit être assez développée aussi bien en longueur qu'en largeur. Une large gueule, un
front développé contribuent à parfaire la puissance de l'animal. Les joues et les mâchoires
doivent bien apparaître, avec de forts muscles masticateurs. Bien portés sur les épaules, sans
cou saillant, la tête doit signer, en outre, le sexe de l'animal.
L'implantation des oreilles est primordiale pour assurer une bonne coiffure. La base large est
très cartilagineuse. Elles doivent être épaisses et bien fourrées. De taille géante, leur port raide
s'ouvrant ensuite en V est la suite logique d'un bon départ. L'arrondi terminal en cuillère est la
conséquence d'un heureux développement. Attention aux oreilles flottantes, sans parler
d'autres déformations classiques et rédhibitoires.
Les pattes doivent être aussi fortes que possible et bien d'aplomb. Elles doivent permettre à
l'animal de se mouvoir avec aisance, malgré son poids, et contribuent grandement à lui donner
son allure. Les pattes antérieures sont bien droites, et posées légèrement sur le sol. Les pattes
postérieures se déplacent parallèlement au corps.
Ce sont là quelques remarques qui ne font qu'insis­ter sur les descriptions du standard.
Les huit couleurs du standard Belge sont reprises par le standard Français. La Hollande est
sans doute le seul pays où les variétés de couleurs les plus diverses existent réellement. On
trouve en Allemagne et en Suisse des gris de différentes tonalités présentés dans la même
classe, alors que les Albinos font l'objet d'une classe particulière. Nous ne nous arrêterons pas
davantage sur les teintes, ni sur la fourrure, en renvoyant sans commentaires spéciaux, les
éleveurs à leur standard.
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