Après la chute de l`État Islamique

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Après la chute de l`État Islamique
TRIBUNE n° 567
Après la chute
de l’État Islamique ?
Augustin de Castet
Saint-cyrien, carrière militaire comme chasseur alpin puis au sein de la DGA. Après réussite
du concours de l’École de Guerre, civil chez Areva (dans les activités de construction de
centrales nucléaires, puis de recyclage du combustible). Cet article n’engage que son auteur.
Note préliminaire : L’auteur remercie Frédéric Pichon pour sa contribution. Frédéric Pichon est diplômé d’arabe et de
sciences-politiques. Docteur en histoire contemporaine, spécialiste de la Syrie et des minorités, il est chercheur associé
au sein de l'équipe Emam de l'Université François Rabelais (Tours).
U
nanimité sur la condamnation d’État islamique (EI) : de Ryad à Pékin, en
passant par le Vatican et Washington. Effroi devant la barbarie de l’exécution de James Foley (cf. l’article de Walter Reich) ou le traitement barbare
des chrétiens et yazidis par ce groupe autoproclamé « État ». Frayeur mondiale
concernant un nouvel empire du mal, dont le pouvoir est présenté comme potentiellement plus dévastateur que celui d’Al-Qaïda (cf. l’article de Frédéric Encel).
Pourtant l’État islamique (cf. chronologie en fin de texte) sera probablement vaincu ou implosera comme c’est arrivé, par exemple, aux multiples gouvernements insurgents de Sibérie en 1919. Cela ne fait aucun doute et tant mieux,
même si, à chaque décapitation, une sur-réaction émotionnelle, en occident, nous
entraîne vers une escalade d’intentions sans que nos buts de guerre s’éclaircissent.
La façon dont la communauté internationale s’organise pour vaincre l’EI est inévitablement porteuse de très graves désordres : en particulier sur le système actuel de
relations internationales et concernant la nucléarisation de cette partie du globe.
L’EI est à la croisée de trop d’intérêts contraires aux siens : en premier lieu,
il attaque la souveraineté tant de la Syrie que de l’Irak. En élargissant, l’Iran soutient
naturellement le gouvernement voisin et ami d’Irak, parce que chiite, menacé par
ce sunnisme conquérant. Sunnisme financé par nombre de ressortissants qataris et
saoudiens – bénéficiant de la complaisance tacite de leur pays. Sunnisme conquérant d’un EI qui empiète largement sur les prérogatives et le leadership d’une Arabie
saoudite. Même Al-Qaïda n’a jamais disputé une telle première place. Arabie dont
le grand mufti, Abdel Aziz Al-Cheikh, déclarait le 19 août dernier que les djihadistes de l’État islamique sont l’« ennemi numéro un de l’islam ». Déclaration sur
ordre du pouvoir saoudien, soutenu historiquement par des États-Unis.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, le monde assiste vergogneux à une volonté de puissance d’une Russie désinhibée. Puissance russe qui
s’exprime, entre autres, au cours de la crise syrienne, à l’aune des guerres en
www.defnat.fr - 03 octobre 2014
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Tchétchénie, marquées par une féroce lutte contre l’islamisme. Ainsi, les Russes,
pragmatiques, voient-ils Bachar el-Assad comme un allié objectif contre l’islamisme
et le soutiennent-ils.
L’EI va disparaître aussi parce que, contrairement à son grand frère Al-Qaïda,
il a commis une faute stratégique. Il s’est érigé en État. Certes un « État » dispose
de plus grandes facilités qu’une organisation terroriste souterraine (moyens financiers, logistiques, etc.). Mais un « État » fait la guerre à d’autres « États ».
En fait, la seule inconnue dans cette affaire est la méthode occidentale pour
sortir de notre pusillanimité collective et abattre l’EI. Les États-Unis gardent un
trop mauvais souvenir de la région pour envoyer ex-abrupto des GI’s sur les routes
irakiennes. Les Européens, trop occupés depuis vingt-cinq ans à récolter les « dividendes de la paix », ont développé des armées d’états-majors otaniens, mais dont
les capacités d’intervention sont déjà dépassées.
Les enjeux sont ailleurs : quel monde aurons-nous « après » ? Ce manque
de volonté occidentale a deux conséquences majeures pour les relations internationales : l’émergence de nouvelles souverainetés régionales et sa nucléarisation.
L’émergence d’un Kurdistan indépendant ?
Nous assistons à la fin d’un système de relations internationales, globalement statiques depuis la fin de la Première Guerre mondiale et l’émergence de la
Société des Nations. Le but de la SDN, puis de l’ONU était justement, de garantir la souveraineté des États entre eux. En s’interdisant l’ingérence dans les affaires
intérieures de chaque État, l’ONU empêche tout mouvement de frontières, et
consolide ces frontières, telles des digues, au moins intellectuelles, canalisant les
velléités territoriales interétatiques. On pouvait découper un État en deux (Chypre,
Corée, Allemagne, Vietnam…), mais en gardant en tête qu’il avait vocation à
se réunifier. Parfois certains États opéraient des divisions (Tchécoslovaquie,
Yougoslavie, URSS, décolonisation africaine…), mais selon des frontières préétablies dont on avait déjà acté l’existence (en particulier par des découpages a minima
administratifs entre les futurs États indépendants).
Dans le cas du Kurdistan irakien, on va découvrir – à une échelle géopolitique bien plus vaste que pour le Soudan (cf. le documentaire d’Arte) en 2011 –
une partition selon des frontières inexistantes à ce jour. Et après l’émergence de ce
Kurdistan irakien, quel avenir pour l’Irak, déchiré entre sunnites minoritaires et
frustrés d’un pouvoir confié par les Britanniques en 1920 (cf. Larousse) et chiites
au pouvoir ? Quel serait l’intérêt de maintenir en vie un tel État ?
La présence d’un Kurdistan indépendant est en train de devenir une réalité
dont le déplacement officiel de Laurent Fabius, reçu par le « président » Massoud
Barzani (cf. l’article de Christophe Ayad), a donné corps. Gardons à l’esprit que les
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Kurdes sont près de 15 millions en Turquie, de l’ordre de 10 millions en Iran, 8 en
Irak et 2 en Syrie. Comment vont réagir les ombrageux voisins de cet État kurde
au sein du futur « ex-Irak » ? État kurde en cours de surarmement par un Occident
aveugle sur les buts de guerre de sa nouvelle créature. État kurde du futur « exIrak » qui représentera donc moins de 20 % de toute la diaspora kurde…
Les Kurdes sont historiquement très divisés (cf. l’article d’Ariane Bonzon),
organisés en systèmes souvent claniques qui se sont combattus dans le passé à la
faveur des aides que chaque État (Turquie, Syrie, Iran, Irak) pouvait apporter à la
minorité kurde de son voisin. Pour autant, il ne faut pas minimiser mais plutôt
craindre, le pouvoir d’attraction très fort qu’exercerait un État Kurde sur les
décombres de l’Irak, sur les minorités kurdes en Iran, en Turquie et en Syrie.
Craindre, car il est peu probable que les héritiers de deux grands empires (Perse et
Ottoman) se laissent dépecer, sans agir directement et/ou indirectement par leurs
alliés respectifs. Sans faire de parallèle entre les alliances de ces États, il n’est pas
inutile de rappeler, par exemple, que l’un est allié avec le Hezbollah, quand l’autre
l’est avec l’Otan…
Question nucléaire
D’un point de vue nucléaire, l’ampleur des bouleversements sera, elle aussi,
incalculable, même si, aujourd’hui, les États de la région n’ont pas la même appétence pour les sujets nucléaires civil ou militaire.
Après le bombardement israélien de la centrale d’Osirak en 1981 (cf.
l’article de Georges Fischer) et la guerre du Golfe de 1991, les velléités nucléaires
irakiennes sont aujourd’hui inexistantes.
Il n’en est pas de même pour d’autres États du Golfe qui se dotent de centrales nucléaires, comme les Émirats arabes unis ou cheminent vers ce but comme
l’Arabie saoudite (cf. les deux brèves sur Sfen.org).
Malgré le leadership des États-Unis dans ce secteur et dans cette région, la
France a, depuis les années 1950, favorisé des acteurs qui se repoussent : en aidant
tantôt Israël à acquérir la bombe nucléaire (cf. Le Figaro), tantôt l’Iran qui prend
10 % de participation dans Eurodif, usine d’enrichissement d’uranium près de
Montélimar (cf. l’article de Constance Jamet), tantôt l’Irak dans son programme de
construction de centrales nucléaires (cf. Georges Fischer).
Nous voyons un Iran aux velléités nucléaires sans cesse réaffirmées depuis
l’époque du Shah. La soudaine convergence de vues sur le dossier du nucléaire civil
iranien est une conséquence directe du marasme irakien. Comme la guerre contre
l’EI nécessite des combattants au sol et que ceux-ci ne seront pas
ou peu américains et encore moins européens, va pour des combattants chiites, en
plus des Kurdes ! Le prix à payer, c’est l’accès au nucléaire pour l’Iran des mollahs.
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L’Iran est devenu fréquentable depuis l’émergence de l’EI : l’agenda d’Hassan
Rohani, président iranien, lors de l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU
en septembre 2014, était rempli de rencontres « historiques » et de déclaration de
partenariats, avec les dirigeants occidentaux (cf. l’article de RFI) ! L’accès à l’énergie nucléaire n’est qu’un début pour cette grande civilisation perse humiliée par
l’occident depuis si longtemps. Les Iraniens n’ont toujours pas oublié, eux, l’interventionnisme occidental aboutissant en 1953 à la chute de Mossadegh (cf. Hérodote),
ni celui qui suivi de la chute du Shah en 1979. Ne nous y trompons pas : ce n’est
pas le régime théocratique qui aspire à la bombe, c’est un peuple tout entier qui la
réclame et qui l’aura.
Peu de temps après l’accession de l’Iran à la bombe, il est probable qu’une
Arabie saoudite, dont le caractère théocratique et l’expansionniste religieux n’ont
rien à envier avec celui de l’Iran, fasse de même (cf. Courrier international). Il faut
noter les déclarations officielles saoudiennes de plus en plus décomplexées au sujet
de la bombe atomique (cf. Le Monde).
Gageons qu’on arrive à un « équilibre de la terreur » entre un Israël, affaibli par sa guerre cet été contre le Hezbollah et un Iran nucléaire, comme on le voit
aujourd’hui entre l’Inde et le Pakistan, et hier entre l’URSS et l’Occident…

Certains diront que nous payons l’intervention américaine de 2003. C’est
trop réducteur : nous payons la pusillanimité de l’Europe, incapable d’avoir la force
tant matérielle que morale pour agir. Agir non seulement pour sauver les peuples
persécutés par l’EI, mais agir pour proposer une vision pour cette région. Proposer
aussi une vision pour le système des relations internationales : peut-être fautil accepter et canaliser une forme passagère d’entropie avant que la stabilité ne
revienne ? Des frontières issues des décombres de la Première Guerre mondiale
au Moyen-Orient et en Europe, ou de la Conférence de Berlin qui permit en 1885
(cf. Encyclopædia Universalis) le découpage de l’Afrique entre puissance coloniales
européennes, sont-elles toujours pertinentes ? Doit-on s’arc-bouter pour les
défendre ?
La France doit prendre sa place, toute sa place, dans ce débat et sortir
du double faisceau de lumières aveuglantes : la force des États-Unis et l’argent du
Qatar (cf. Jacques Delorme) et de l’Arabie saoudite. Tout n’est pas écrit et on
peut espérer un réveil des consciences, une coalition internationale permettant
l’anéantissement de l’EI, de ses « brigades internationales » djihadistes, tout en stabilisant un Irak chaotique, et en endiguant le réveil d’un Kurdistan ou d’un Iran
trop audacieux.
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TRIBUNE
Éléments de bibliographie
« L’Iran et l’ONU, des relations en voie d’apaisement » in RFI.fr, 26 septembre 2014 (www.rfi.fr/ameriques/
20140926-iran-onu-hassan-rohani-obama-nucleaire-accord-steinmeier-relations-voie-apaisemen/).
Reich Walter : « Show the James Foley beheading video, a lesson drawn from the Holocaust » in The Washington Post.com,
29 août 2014 (www.washingtonpost.com/posteverything/wp/2014/08/29/why-facebook-and-youtube-shouldshow-the-james-foley-beheading-video/).
Encel Frédéric : « Pourquoi les califoutraques islamiques sont bien plus dangereux que tous les Al-Qaïda et autres
groupes terroristes qui les ont précédés » in Atlantico.fr, 14 août 2014 (www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-califoutraques-islamiques-sont-bien-plus-dangereux-que-tous-al-qaida-et-autres-groupes-terroristes-qui-ont-precedes1704927.html).
Ayad Christophe : « En Irak, Laurent Fabius face au casse-tête de l’aide aux Kurdes » in Le Monde.fr, 11 août 2014
(www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/08/11/en-irak-laurent-fabius-face-au-casse-tete-de-l-aide-auxkurdes_4469906_3218.html).
Center for Strategic and International Studies : « Arabie saoudite : peur sur Riyad » in Courrier international.com,
20 février 2014 (www.courrierinternational.com/article/2014/02/20/peur-sur-riyad).
Jamet Constance : « Entre la France et l’Iran, des relations enfiévrées » in Le Figaro.fr, 25 septembre 2013
(www.lefigaro.fr/international/2013/09/25/01003-20130925ARTFIG00154-entre-la-france-et-l-iran-des-relationsenfievrees.php).
Bonzon Ariane : « Qui sont les Kurdes et que veulent-ils ? » in Slate.fr, 28 novembre 2012
(www.slate.fr/story/65329/kurdes).
« Le dessous des cartes – Sud-Soudan : un nouvel État en Afrique » in Arte, avril 2012
(http://ddc.arte.tv/nos-cartes/sud-soudan-un-nouvel-etat-en-afrique-1-2).
« L’Arabie saoudite songe à se doter de l’arme atomique » in Le Monde.fr, 05 décembre 2011 (www.lemonde.fr/
international/article/2011/12/05/l-arabie-saoudite-songe-a-se-doter-de-l-arme-atomique_1613571_3210.html).
« Comment la France a aidé Israël à avoir la bombe » in Le Figaro.fr, 07 mai 2008 (www.lefigaro.fr/international/
2008/05/07/01003-20080507ARTFIG00013-comment-la-france-a-aide-israel-a-avoir-la-bombe.php).
Fischer Georges : « Le bombardement par Israël d’un réacteur nucléaire irakien » in Annuaire français de droit international n° 27, 1981 (www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1981_num_27_1_2435).
« Iraq : histoire » in Larousse.fr (www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Iraq_histoire/187631).
« Kurde » in Larousse.fr (www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Kurdes/128180).
« Conférence de Berlin (1884-1885) » in Encyclopædia Universalis.fr
(www.universalis.fr/encyclopedie/berlin-conference-de-1884-1885/).
Castillon René : « 19 août 1953 : Renversement de Mossadegh en Iran » in Hérodote.net
(www.herodote.net/19_aout_1953-evenement-19530819.php).
« Les Émirats arabes unis entendent poursuivre leur programme nucléaire » in Sfen.org
(www.sfen.org/Les-Emirats-Arabes-Unis-entendent).
« L’Arabie saoudite projette de construire 16 réacteurs nucléaires d’ici 2030 » in Sfen.org
(www.sfen.org/L-Arabie-Saoudite-projette-de).
Delorme Jacques : « Investissements étrangers en France : pourquoi “la boulimie” du Qatar ? » in Les Échos.fr, 11 juin
(www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-99852-investissements-etrangers-en-france-pourquoi-la-boulimie-duqatar-1011596.php).
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D’où vient l’État islamique ?
Bref historique
En 2002, l’intervention américaine en Afghanistan, pousse le chef djihadiste jordanien Abou
Moussab al-Zarqaoui, vers le Kurdistan irakien. Il y fonde son propre groupe « Monothéisme et
Djihad ». Dès le 19 août 2003, alors que la guerre en Irak est officiellement terminée en mars de cette
même année (cf. « Discours du président Bush à la nation, 17 mars 2003 »), il conduit sa première
action d’envergure à Bagdad, causant 22 morts au siège de l’ONU (cf. l’article de Ehrmann Éric).
En 2004, le groupe prête allégeance à Al-Qaïda et devient « Al-Qaïda en Mésopotamie ». En 2006,
après la mort d’al-Zarqaoui, « Al-Qaïda en Mésopotamie » s’associe à d’autres djihadistes qui souhaitent
mener la guerre aux Américains et annonce rompre avec Al-Qaïda qui voulait continuer la guerre contre
l’Occident quand l’État islamique en Irak (EII) concentre ses attaques contre les chiites irakiens.
En 2010, Abou Bakr al-Baghdadi, docteur en sciences coraniques, prend la tête de l’EII. En 2011,
l’EII redéploie une partie de ses forces en Syrie contre le régime en place au sein d’un groupe qui prend
le nom de Front al-Nosra. Ce nouveau groupe se renforce avec des combattants étrangers (jusqu’à 50 %
de ses effectifs).
En 2013, al-Baghdadi décide de fusionner l’EII et le Front al-Nosra pour créer l’État Islamique en
Irak et au Levant (EIIL). Une partie du Front al-Nosra refuse alors ce rattachement et se tourne vers
Al-Qaïda. L’EIIL et al-Nosra vont alors se livrer en Syrie une guerre farouche, tout en professant la
même idéologie et cherchant à installer un État islamique.
En janvier 2014, l’EIIL prend la ville de Faloudja et en juin celle de Mossoul (1,5 millions
d’habitants). Il est alors à moins de 100 km de Bagdad. Le 29 juin 2014, Abou Bakr al-Baghdadi, prenant Ibrahim pour nouvel alias, proclame le rétablissement du Califat (disparu avec la fin de l’Empire
ottoman) : tous les musulmans dans le monde sont alors censés se soumettre à lui. Depuis cette date,
l’EIIL semble, peu à peu, perdre du terrain, en particulier depuis le début des frappes américaines
(août) et le soutien de l’Occident aux Kurdes.
L’acronyme EIIL, est parfois en France remplacé par l’acronyme en arabe Daesh (voir l’article du
Parisien), perçue comme péjorative dans le monde islamique, et inusité ailleurs en Occident.
Organisation
Politiquement, l’EIIL fixe sa capitale à Raqqa en Syrie. Il impose la charia et des ersatz d’institutions locales pour tous les territoires passant sous son contrôle.
Financièrement, sans bénéficier ouvertement d’aides d’autres États, l’EIIL dépend de donateurs
individuels (cf. l’article de Patrick Cockburn ) – la plupart du Golfe – et se finance en levant ses propres
impôts (environ 100 M$ par an). Le pillage des banques de Mossoul lui a rapporté 400 M$. Il tire également des revenus de ses ressources gazières et pétrolières qu’il fait transiter par la frontière turque.
Enfin, le rançonnage d’otages lui procure de substantiels revenus.
Éléments de bibliographie
« Daesh, ISIS... comment doit-on appeler les jihadistes de l’État islamique ? » in Le Parsien.fr, 15 septembre 2014
(www.leparisien.fr/international/daesh-isis-comment-doit-on-appeler-les-jihadistes-de-l-etat-islamique-15-09-20144136787.php).
Cockburn Patrick : « Iraq crisis: How Saudi Arabia helped Isis take over the north of the country » in The Independent.co.uk,
13 juillet 2014 (www.independent.co.uk/voices/comment/iraq-crisis-how-saudi-arabia-helped-isis-take-over-thenorth-of-the-country-9602312.html).
Zarate Juan C. et Sanderson Thomas M. : « How the Terrorists Got Rich: In Iraq and Syria, ISIS Militants Are Flush
With Funds » in New York Times.com, 28 juin 2014 (www.nytimes.com/2014/06/29/opinion/sunday/in-iraq-andsyria-isis-militants-are-flush-with-funds.html?_r=0).
Ehrmann Éric : « Canal Hôtel Bagdad, août 2003… L’attaque qui a changé l’ONU » in Huffington Post.fr, 05 août 2013
(www.huffingtonpost.fr/eric-ehrmann/canal-hotel-bagdad-aout-2_b_3690672.html).
« Discours du président Bush à la nation, 17 mars 2003 » in Le Monde diplomatique, 18 mars 2013
(www.monde-diplomatique.fr/cahier/irak/a9941).
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