l`homme qui tua don quichotte

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l`homme qui tua don quichotte
DOSSIER PÉDAGOGIQUE | THÉÂTRE DE L’ÎLE | SAISON 2016
L’HOMME QUI TUA
DON QUICHOTTE
d’après l’œuvre de Miguel de Cervantès
Compagnie Premier Acte
M i s e e n s c è n e d e S a r k i s Tc h e u m l e k d j i a n
SÉANCES SCOLAIRES / ÉLÈVES DE 4ÈME ET DE 3ÈME
Vendredi 28 octobre à 13h30
Durée : 1h10
Tarif : 600 Frs par personne (élève et accompagnateur)
Inscription aux séances scolaires à effectuer sur le site internet du
Théâtre de l’île, www.theatredelile.nc.
Les artistes et l’équipe du Théâtre de l’île sont à votre disposition pour
vous accompagner lors de la préparation de votre venue en séance
scolaire.
SÉANCES TOUT PUBLIC
Vendredi 28 octobre à 20h
Samedi 29 octobre à 18h
Dimanche 30 octobre à 18h
Les représentations tout public sont aussi ouvertes aux classes.
Pour bénéficier du tarif exceptionnel à 1600 Frs réservé aux groupes
scolaires, merci d’effectuer une demande auprès du département
Jeune Public.
Texte disponible au centre de ressources du Théâtre de l’île.
© David Anémian
Ce dossier a été réalisé à partir des documents fournis par la compagnie.
C O N TA C T S
DÉPARTEMENT
Actions culturelles
Laurent Rossini
25.50.52
[email protected]
JEUNE
PUBLIC
Séances scolaires
Chloé Alvado
25.50.52
[email protected]
1. LA PIÈCE
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2. L‘ŒUVRE
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2.1 L’AUTEUR
2.2 LE CHEF D’ŒUVRE
2.3 L’HOMME QUI ?
3. L‘ADAPTATION
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4. APPROCHES PÉDAGOGIQUES
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4.1 VISÉES PÉDAGOGIQUES
4.2 L’UNIVERS THÉÂTRAL
4.3 PISTES DE TRAVAIL POUR LES ENSEIGNANTS
4.4 QUESTION
5. LA COMPAGNIE PREMIER ACTE
6. L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
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LA PIÈCE
Don Quichotte est un homme passionné par les romans de chevaleries.
Enchanté par ses lectures, il décide de se faire chevalier errant. En compagnie
de son fidèle écuyer Sancho Panza, il parcourt le monde en quête d’exploits
et d’amour. Ayant compétement perdu l’esprit, notre héros se met à voir ce
qu’il croit et à croire ce qu’il voit.
Texte
Miguel de Cervantès
Sarkis Tcheumlekdjian renoue avec le réalisme magique en explorant les
aventures du chevalier Don Quichotte et de son acolyte Sancho Panza.
Avec
Déborah Lamy
Gilbert Gandil
L’adaptation met l’accent sur l’amitié émouvante des deux hommes et sur
la défiance qu’ils cultivent à l’encontre de Cervantès, cet écrivain qui a
annoncé, dès son prologue, la mort du héros : «ce livre est sa patrie et aussi
sa sépulture !».
Un instant de théâtre suspendu et baroque ponctué de musique et de chants,
qui nous emmène à la frontière du réél et du merveilleux et nous permet de
revisiter nos rêves d’enfant.
Adaptation et
mise en scène
Sarkis Tcheumlekdjian
Composition
musicale
Gilbert Gandil
Costumes
Marie-Pierre Morel-Lab
Lumières
Stephen Vernay
Univers sonore
Eric Dupré
CRITIQUE PRESSE
Un superbe Don Quichotte
«Un spectacle atypique, inclassable, comme un conte revisité et transcendé.
La comédienne Déborah Lamy incarne comme par magie les personnages et
l’auteur. Une prouesse d’artiste.
On se laisse vite prendre au jeu dans ce décor sans décor avec pour seul écho
aux voix de la comédienne, un musicien discret, Gilbert Gandil, qui gratte avec
délicatesse, les cordes de sa guitare ou de son luth.
Un spectacle sans artifice, aussi lumineux que magnétique.
Le metteur en scène, Sarkis Tcheumlekdjian, a réussi l’impossible pari de
proposer l’extravagance à travers la sobriété. Un monde de contradiction qui
sied merveilleusement à ce grand échalas fou, philosophe et triste, de Don
Quichotte.»
Bernard Jadot - Le Progrès
© David Anémian
Dossier pédagogique L’Homme qui tua Don Quichotte - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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L’ŒUVRE
2.1 L’AUTEUR
Miguel de Cervantés est un romancier, poète et dramaturge
espagnol. Il est célèbre pour son roman L’Ingénieux Hidalgo Don
Quichotte de la Manche, publié en 1605 et reconnu comme le
premier roman moderne.
Le style, la structure du récit, le réalisme et l’humour de
Miguel de Cervantés lui ont permis de se distinguer des récits
chevaleresques de l’époque.
Don Quichotte, classique éternel, raconte la folie d’un pauvre
hidalgo convaincu qu’il est en réalité un illustre chevalier errant.
Ce roman opère une rupture forte dans l’histoire des lettres.
« Que personne ne s’avise, au mépris
des lois de la mort, de sortir mon
Don Quichotte de la fosse où il gît
définitivement, étendu de tout son
long, et bien incapable de faire une
nouvelle sortie.
Oui, Don Quichotte est né pour moi
seul, et moi pour lui : il a agi, et moi j’ai
écrit. Nous étions faits l’un pour l’autre,
quoi qu’en disent et en pensent ces
écrivains qui se sont permis d’écrire
ou de réécrire les exploits de mon
valeureux chevalier. »
Miguel de Cervantés 1547-1616
Cervantès a eu une vie tumultueuse et errante. Il a combattu au
nom du catholicisme et a servi en tant que commissionnaire. Il
fréquenta l’université, accompagna à Rome le cardinal Acquaviva,
légat du pape. Puis il devint soldat. Il participa à la bataille de
Lépante (1571) au cours de laquelle la flotte de la Sainte-Ligue
(Espagne, Venise, Saint-Siège) battit les Turcs. Il y perdit un bras.
Il devint captif et passa cinq ans au bagne d’Alger. De retour en
Espagne, il se maria et trouva un emploi de fonctionnaire. Il se
lança ensuite dans différents trafics qui le conduisirent en prison.
Représentant important de l’âge d’Or espagnol, l’écrivain
participe largement au rayonnement du royaume à travers le
monde. On désignera dès lors l’espagnol comme «langue de
Cervantès».
2.2 LE CHEF D’ŒUVRE
Don Quichotte est considéré par certains comme le premier roman moderne, en rupture avec la tradition
médiévale. Les nombreux personnages du roman délivrent une étude sociologique de l’Espagne du siècle
d’or. Considéré comme un roman comique à sa première publication, il est rangé de nos jours dans les
classiques littéraires.
Accueilli avec succès dés sa première parution, Don Quichotte est considéré comme un chef d’œuvre
et c’est un des livres les plus lus au monde. Il a inspiré de nombreuses adaptations, en films, musique
classique, peintures, romans, ou ballets. De Henry Fielding à Laurence Sterne, en passant par Dickens,
Flaubert, Dostoïevski, Melville, Joyce, Kafka, Freud, Nietzsche, Faulkner, Borges, Garcia Marquez ou Le
Clézio, des centaines d’écrivains ou de penseurs fameux ont, à travers les siècles, tenu à s’acquitter de leur
dette envers l’auteur du premier «roman total», à la fois populaire et exemplaire.
L’année 2016 est l’occasion de se replonger dans le livre le plus traduit aprés la Bible, Don Quichotte
de la Manche. Quatre cents ans après la première publication, l’ingénieux Hidalgo est toujours en selle.
Longtemps dévoré par son mythe, il méritait d’être redécouvert dans des traductions contemporaines.
Cervantes, Prince des Ingénieux, est donc plus d’actualité que jamais.
La compagnie s’est appuyée sur le texte original de Cervantés (1615) et délibérement sur la traduction
d’Aline Schulman (1997), qui eut la pertinence de rendre la langue plus accessible et moderne tout en
conservant la richesse et le sens.
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2.3 L’HOMME QUI ?
Au-delà de ce que nous connaissons du célèbre Don Quichotte, de ses combats absurdes contre les
moulins, de son inimitable tristesse ou de son irréductible fidélité à Sancho, nous ignorons souvent
que l’œuvre dont il est issu se compose de deux parties très distinctes l’une de l’autre et écrites à dix
années d’intervalle.
Et si l’une lui donne la vie, l’autre la lui reprend…
Dans la seconde partie de ses aventures, Don Quichotte n’a certes pas changé dans la forme, ses joues
semblent toujours s’embrasser l’une l’autre à l’intérieur de la bouche et sa fine moustache est tout
aussi mélancolique, mais dans le fond il n’est plus véritablement le même.
Ses aventures ont été traduites dans les plus grandes villes d’Europe et, s’abandonnant sciemment au
vertige des jeux de miroirs, Cervantès a réussi un tour de force audacieux en déposant malicieusement
son livre dans les mains de son héros.
C’est auréolé de succès et convaincu de son authenticité que Don Quichotte décide de quitter la table
de travail de son créateur et de voyager librement à travers l’Espagne, le livre de ses exploits sous le
bras.
Il n’est point, dans la littérature universelle, un autre héros littéraire qui prenne son propre destin en
main. Cervantès exploite d’ailleurs ce filon avec bonheur : durant toute la seconde partie du roman,
Don Quichotte y évoque souvent le livre qui est en train de le décrire.
La seule chose que notre héros ignore réellement dans cette seconde partie, c’est que son créateur,
échaudé par un écrivain peu scrupuleux qui a tenté en 1614 de lui dérober son œuvre, a annoncé
publiquement son intention de tuer son héros plutôt que de le voir courir l’Espagne sous de fausses
couleurs : « Afin que nul ne s’avise d’élever contre lui d’autres témoignages, ceux qui existent déjà
étant bien suffisants… »
Sarkis Tcheumlekdjian, le 8 mars 2014
Don Quichotte par Picasso
Don Quichotte par Marcel Nino Pajot
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L’ADAPTATION
Si nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement à la seconde partie des aventures de Don Quichotte,
c’est parce qu’elle offre par ses mises en abyme plus de libertés, plus de fantaisies et plus de surprises que la première.
Don Quichotte y apostrophe son créateur sans ménagement :
« Voyant qu’il ne peut rien contre moi, cet écrivain peu inspiré s’est vengé sur ce que j’ai de plus cher au monde,
Sancho. Il a transformé ma Dulcinée en une grossière paysanne, en un laideron malodorant et vulgaire… »
L’interaction entre le créateur et sa créature est l’axe principal de notre adaptation.
Ici, c’est désormais Don Quichotte le héros de papier qui dictera le livre à Cervantès, l’écrivain fait de chair et d’os.
C’est avec ce dialogue livré comme «une impression de vie et de mort» entre la marionnette et son marionnettiste
que s’articuleront les évènements sur la scène.
L’équipée boiteuse que forment les deux compagnons de route, l’un aussi rond que l’autre est long, permet aussi
de réfléchir le monde, de le lire ou de le prévoir avec tour à tour ironie, mélancolie ou ravissement. Sancho apporte
souvent ce grain d’humanité qu’oublie ou que néglige Quichotte le chimérique.
À ce mode de narration s’ajoute l’attitude ironique de Cervantès lui-même qui, tout en restant en dehors de l’histoire,
fait comprendre par certains signes discrets, qu’il ne fait qu’un avec son héros… « Pour moi seul est né Don Quichotte,
et moi pour lui. Il a su œuvrer et moi écrire. Lui et moi ne faisons qu’un. »
Et si la mort du héros fait ici l’effet d’intervenir surtout comme une précaution prise pour empêcher une nouvelle
exploitation littéraire, cela n’empêche nullement à l’émotion d’agir au moment crucial. Miguel de Cervantés, d’ailleurs,
ne s’en remit pas ; il s’éteignit un mois plus tard.
Sarkis Tcheumlekdjian, le 12 mars 2014
© F Dumas
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APPROCHES PÉDAGOGIQUES
4.1 VISÉES PÉDAGOGIQUES
Découvrir et apprécier une réécriture
- Aborder une œuvre littéraire via un spectacle vivant et découvrir la liberté du théâtre contemporain
- Comprendre la singularité du projet : son parti-pris et ses enjeux.
Renforcer la pratique et la culture artistique
- Comprendre le rôle de spectateur ; développer une culture et un regard critique
- Développer des facultés artistiques : exprimer, interpréter, dire, bouger.
Aborder le travail d’écriture scénique
- Comprendre le langage théâtral et savoir lire une mise en scène
4.2 L’UNIVERS THÉÂTRAL
Pour permettre au public jeune de s’approprier le spectacle en partant du concret, la compagnie Premier Acte se
propose de mener un travail de sensibilisation au thème et à l’univers théâtral, à travers des rencontres, des débats
ou des ateliers.
- Par des interventions en classe, le metteur en scène, en compagnie de son équipe, transmet aux jeunes le
lexique théâtral et offre ainsi aux éléves la possibilité de décrypter une mise en scène et le jeu d’acteur : qu’est ce
qu’un espace dramatique, un conflit, une intrigue, le temps dramatique et le temps de la représentation, la scène
d’exposition, le dialogue etc...
- Par des ateliers de pratique théâtrale et un travail d’improvisation, l’équipe artistique permet aux jeunes de ressentir
et d’intégrer personnellement les problématiques du spectacle.
«Les ateliers dispensés par les membres de la compagnie, à travers les différentes disciplines proposées (voix, danse,
chant, mime, jeu masqué, nez rouge), offrent un espace de travail ludique au sein duquel les élèves expérimentent
un rapport à la parole et à leur corps dans une dynamique collective.»
Cet espace dédié permet la prise de conscience de chacun, de son image, de son geste, de sa voix et de son sens
de l’écoute. Elle permet aussi de faire découvrir rapidement à chaque participant un facteur nouveau qui n’est ni soi,
ni l’autre mais le «dynamisme collectif».
Premier Acte
4.3 PISTES DE TRAVAIL POUR LES ENSEIGNANTS
Quelques pistes de travail à explorer avec les élèves en amont de la représentation (niveau collège-lycée)
LE CONTE
Très marquée par un travail de dissociation et de séparation du geste et de la parole dans le spectacle, la comédienne,
Déborah Lamy, joue le rôle d’une conteuse. Porteuse de la parole de Don Quichotte et Sancho Panza, elle se doit de
trouver le juste équilibre entre le jeu et la lecture. Le conteur touche son auditoire par son pouvoir de suggestion. Il
fait appel à la seule imagination tandis que le théâtre suppose une forte dimension visuelle. Il est intéressant d’attirer
l’attention des élèves sur les marques d’oralité ainsi que sur les qualités de la gestuelle (très marquée par un travail
de dissociation dans les créations de la compagnie Premier Acte) qui caractérisent la conteuse sur scène.
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LA MISE EN ABÎME
La mise en abîme désigne un procédé qui consiste à répéter (parfois à l’infini) un élément à l’intérieur d’autres
éléments similaires au premier. En littérature, ce terme désigne l’enchâssement d’un récit à l’intérieur d’un autre.
Certains écrivains ont ainsi présenté dans leurs romans des écrivains...qui écrivent. Il y a alors histoire dans l’histoire.
C’est exactement ce qui se passe dans le tome 2 des Aventures de Don Quichotte sur lequel se concentre L’Homme
qui tua Don Quichotte.
En effet, Don Quichotte apprend par Sancho au début du récit qu’un premier tome a été écrit sur leurs aventures
par un écrivain nommé Cervantès. L’auteur se cite donc lui-même dans le récit et donne vie à ses deux personnages
qui deviennent des personnes réelles et sont en perpétuelle interaction avec lui (Cervantès).
Ils décident même de donner eux-mêmes à l’auteur matière à écrire ! Le récit se construit ainsi sur un jeu de miroirs
d’une grande complexité. Il est très important de faire travailler cette notion aux élèves avant le spectacle car une
grande partie des ressorts comiques reposent sur ce procédé qu’est la mise en abîme.
LES DÉBUTS DE LA PSYCHOLOGIE DES PERSONNAGES
En donnant la parole à ses personnages et avec elle, la liberté d’en user, Cervantès nous introduit, le premier, au
cœur même de l’illusion romanesque, inventant ainsi le roman moderne.
LA DUALITÉ / Sancho Panza et Don Quichotte ont un lien trés fusionnel et représentent «L’Homme» dans ses
dualités : rêve et réalité, sagesse et folie.
«L’Homme» face à sa propre réalité, prend conscience de tout ce qui reste à faire pour s’accomplir soi-même :
Réveries sur les vies qu’il aurait pu connaitre, il aborde les questions de l’accomplissement de soi et de la quête du
sens de la vie...
DON QUICHOTTE / Don Quichotte est l’illustration d’une personnalité oscillante vers les extrêmes.
C’est lui qui trace la route de ce voyage soutenu par son imaginaire dans une dynamique de l’ordre de l’abstrait.
SANCHO PANZA / Sancho Panza, personne de la terre est l’illustration d’une personne pleine de bon sens, qui fait
preuve d’une grande empathie envers son « maître», dans une dynamique de l’ordre du concret.
4.4 QUESTIONS
Partager des émotions, éveiller l’esprit critique, développer l’imaginaire, sont les enjeux de la rencontre entre le
jeune spectateur et le spectacle vivant.
Après la représentation, quelques questions autour du spectacle :
- Que signifie la présence du livre sur scène ?
- Comment la comédienne s’y prend-elle pour passer d’un personnage à l’autre ? Quels procédés utilisent-elle ?
- Que vous évoque la présence d’un musicien sur scène ? Quel est le poids de sa présence ? Que nous dit-il ?
- Qu’apporte l’éclairage, la neige noire, les fumée, les vidéos sur le ciel noir ?
- Combien y a-t-il exactement de personnages sur scène ? Comment Cervantés se présente-t-il ? A-t-il de l’humour ?
- Que vous inspire le fait que ce soit une femme qui joue des rôles masculins ? Cela gêne-t-il la compréhension de
l’histoire ? Cela rajoute-t-il au contraire une ligne de lecture supplémentaire ?
- Que pensez-vous de la naïveté de Sancho ? Est-il simplement naïf ? Quelle est l’évolution de sa parole ? Qui le fait
courir ? Et pourquoi ?
- Que pensez-vous de la folie de Don Quichotte ? Est-il fou ? Pourquoi dit-il qu’il est triste ? Que représente
réellement Sancho pour lui ?
- Qu’advient-il du narrateur Cervantes à la fin du spectacle ? Qu’advient-il de Don Quichotte et de Sancho à la fin
du spectacle ? Pensez-vous que la fin du spectacle corresponde à la fin du livre ?
- Pourquoi le metteur en scène fait-il dire à Don Quichotte « Je pense que le metteur en scène ferait bien de
changer son titre. » ?
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LA COMPAGNIE
PREMIER ACTE
C’est de la nécessité de raconter les drames du temps présent, et du besoin d’appréhender le théâtre
comme une école de la vigilance et de la lucidité, que s’est constituée la compagnie Premier Acte.
Depuis Avril, en 1985, pièce traitant d’un génocide vu de France, le metteur en scène de la compagnie, Sarkis
Tcheumlekdjian, a toujours privilégié l’écriture et le répertoire contemporain. La plupart de ses adaptations
théâtrales sont inspirées du roman pour son contenu humaniste, et de la poésie pour son souffle universel.
À ce jour, vingt et une des vingt-sept créations de la compagnie sont issues de textes originaux ou inédits.
Les créations de la compagnie, attentives aux errances de “l’homme d’aujourd’hui”, se structurent comme
des drames où l’on ne distingue jamais précisément le fil qui sépare le réel du merveilleux.
Chacune d’entre elles invite pudiquement le spectateur à rechercher sa trace sur le plateau, comme un
“rêveur-éveillé”. Cependant, ni les changements de formats, ni les expériences nouvelles, ni les esquisses
narratives n’ont jamais relégué les textes du poète au rang de pré-textes.
C’est à la lumière de ces valeurs de respect, de vigilance et de partage, que Premier Acte consulte les
œuvres poétiques.
1985 - Avril de Sarkis Tcheumlekdjian
1986 - Légitime démence de Sarkis Tcheumlekdjian
1987 - Au Bar des âmes perdues de Sarkis Tcheumlekdjian
1988 - Les Cigales de Sarkis Tcheumlekdjian
1989 - La Ménagerie de verre de Tennessee Williams
1990 ... 2007 - La Voix humaine de Jean Cocteau
1991 - Bent de Martin Sherman
1991 - 1992 - Vartabed de Sarkis Tcheumlekdjian
1993 - Harold et Guillaume texte anglo-français de Jan Farquasson
1993 - La Chunga de Mario Vargas-Llosa
1993 / 1994 - La Demande en mariage d’après Anton Tchekhov, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
1993 - Le Moine Apostat d’après Antony Shafton, adaptation Eric Goria et Sarkis Tcheumlekdjian
1994 - La Mouette d’Anton Tchekhov
1995 - Trilogie Saint Genet : Délinquant, Condamné !, Poète d’après Jean Genet, adaptation Sarkis
Tcheumlekdjian
1995 - Les Bonnes d’après Jean Genet, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
1997 - Et une nuit de Sarkis Tcheumlekdjian
1998 - Ego monstre et Le voyageur de minuit d’après Sayd Bahodine Majrouh, adaptation Sarkis
Tcheumlekdjian et Catherine Vial
1998 - Le Rire des amants d’après Sayd Bahodine Majrouh, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2000 - Caligula d’Albert Camus
2001 - Don Juan(s) de Sarkis Tcheumlekdjian, d’après Milosz, Molière, Da Ponte-Mozart, Pouchkine, Lenau
2002 - Les Trois sœurs d’Anton Tchekhov
2003 - Shafton inspiré du roman Le Moine Apostat d’Anthony Shafton, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2004 / 2005 - Macondo suivi de Erendira d’après L’incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de
sa grand-mère diabolique de Gabriel Garcia Marquez. Adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2006 - Les Méfaits du mariage d’après Anton Tchekhov, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2007 - Claude Gueux d’après Victor Hugo, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2008 - Don Quichotte - Tome 2 d’après Cervantès, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2009 - L’Homme qui tua Don Quichotte d’après Cervantès, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2011 - La Petite fille du soleil d’après Euripide, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2011 - Le Maitre de la pluie d’après Bénédicte Vilgrain, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2012 - La Passion de Médée d’après Euripide et Sénèque, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2014 - Pedro Páramo d’après Juan Rulfo, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2014 - L’Homme qui tua Don Quichotte d’après Cervantès, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
2015 - Le Petit chaperon louche, adaptation Sarkis Tcheumlekdjian
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L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
SARKIS TCHEUMLEKDJIAN
METTEUR EN SCÈNE
Après le Conservatoire d’Art Dramatique de Lyon en 1984, Sarkis Tcheumlekdjian
participe à différents stages de formation en Israël, au Japon, en Ukraine et en France.
Il y rencontre notamment Iouri Lioubimov, Nicolas Karpov (pour la biomécanique),
Natalia Svéréva, Irina Promptova (du GITIS de Moscou), Marcel Marceau, Ferruccio
Soleri (pour le mime et la commedia), Wilfried Piolet (pour la danse classique) ainsi
que des maîtres japonais pour le théâtre Nô, le Kabuki et le Kyôgen.
Il fonde en 1985 la compagnie Premier Acte et y assume les fonctions d’auteur et de metteur en scène.
De 1993 à 2005, il est associé aux sections Théâtre-études de l’INSA de Lyon, avec lesquelles il crée plus d’une
quinzaine de spectacles, diffusés à travers le monde dans le cadre des RITU (Rencontres Internationales du
Théâtre Universitaire).
En 2000, il crée L’École Premier Acte, vouée à la recherche théâtrale et à la pédagogie.
À ce jour, il a mis en scène plus de soixante spectacles, écrits ou adaptés, en privilégiant toujours l’écriture et le
répertoire contemporain, les textes originaux ou inédits.
Ses créations les plus récentes avec Premier Acte sont Don Quichotte - Tome 2, d’après l’œuvre de Cervantès en
2009 ; Claude Gueux d’après l’œuvre de Victor Hugo en 2007 ; Macondo et Erendira, diptyque d’après l’univers
de Gabriel Garcia Marquez en tournée en France et à l’étranger depuis 2005 ; Tartuffe de Molière en langue
vietnamienne à l’Opéra d’Hanoï avec les élèves de l’École Nationale de Théâtre et de Cinéma du Vietnam, en
tournée depuis 2004.
En 2010, il crée son premier spectacle jeune public avec les élèves de L’École Premier Acte, Le Maître de la Pluie,
d’après le conte de Bénédicte Vilgrain et propose une chorégraphie du Petit Prince avec les danseurs du Ballet
Jazzart de Paris pour le festival de Sharjah (Émirats Arabes Unis).
En 2012, il propose une relecture de Médée avec la création de La Passion de Médée et met en scène Vagabonds
des Mers de Yannovsky (Le Cirque des Mirages).
En 2014, il crée Pedro Páramo, de l’écrivain mexicain Juan Rulfo et également L’Homme qui tua Don Quichotte
d’après Cervantès.
Toujours animé par le désir et le besoin de transmettre, Sarkis Tcheumlekdjian a poursuivi son parcours avec une
équipe engagée et a mené des projets artistiques à l’étranger, notamment en Suisse, au Luxembourg, en Belgique,
en Ukraine, en Pologne, en Israël, au Liban, en Arménie, en Iran, sur l’île de la Réunion, en Nouvelle Calédonie, au
Vietnam, au Japon, au Québec, au Maroc, aux Emirats Arabes Unis, et actuellement au Brésil...
Il est membre du corps enseignant de l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT)
depuis 2005.
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DÉBORAH LAMY
COMÉDIENNE
Déborah Lamy a étudié au Conservatoire Régional d’Art Dramatique de Lyon où elle
a reçu la Médaille d’Or de Diction et de Tragédie. Elle a suivi de nombreux stages
notamment de Commedia Dell’ Arte, de tragédie, les comédies musicales et autour
de la méthode russe.
Déborah Lamy a participé à la création de l’École Premier Acte en 1999 ou elle
enseigne le travail sur le masque neutre et le masque expressif de Commedia Dell’Arte,
sur le travail d’interprétation, le mode choral et le jeu du corps.
Comédienne renommée, elle a participé à de grandes tournées nationales et internationales. Elle a joué dans de
nombreuses pièces notamment Hamlet de W.Shakespeare mis en scène par Franck Taponard ; C’est beaux Alger
par Philippe Faure ; Le deuil Sied à Electre de O’Neill par Françoise Maimone ; Les Trois Mousquetaires de A.Dumas
mis monté par Jean-Paul Lucet.
Déborah Lamy est une comédienne associée à la compagnie Premier Acte à laquelle elle est toujours restée fidèle
et a joué dans plusieurs pièces de Sarkis Tcheumlekdjian notamment L’Homme qui tua Don Quichotte ; Erendira et
Macondo de G. Garcia Marquez ; Claude Gueux de V.Hugo, Les Méfaits du mariage de A.Tchekhov.
Déborah Lamy a aussi beaucoup travaillé dans le domaine de l’audiovisuel en tant qu’actrice, pour les voix off et du
doublage.
En terme de sensibilisation pédagogique, elle a participé à de nombreux ateliers dans les lycées et les collèges.
Elle a également travaillé auprès d’adolescents et d’adultes polyhandicapés à la Maison d’Accueil Spécialisé de
Meyzieu et dans le milieu carcéral où elle a réalisé un film à la Maison d’Arrêt Monluc (69) auprès de femmes.
GILBERT GANDIL
MUSICIEN | GUITARISTE | COMPOSITEUR
Ce musicien compositeur est le co-fondateur du groupe PULSAR aux 6 albums jallonés
de tournées internationales.
Depuis 1981, il collabore avec plusieurs metteurs en scène à la mise en musique de
pièces de théâtre, de films, de spectacles et d’événementiels et participe à de nombreux
albums studio pour des productions diverses :
- Bruno Carlucci « bienvenue au conseil d’adminisration»
- Wladyslaw Znorko « la maison du geomètre
- Jean-Chrystophe Sais « sallinger et plusieurs koltès andromaque
- Vercelleto et Compagnie « le fond des navires
- Yves Beaunesne « la princesse maleine»
- Golem Théâtre...
En 1994, il rencontre Sarkis Tcheumlekdjian, metteur en scène de la compagnie Premier Acte, avec lequel il réalise
la musique de scène de la plupart de ses spectacles : St Genet, Et une nuit, Don Juan, Claude Gueux, Erendira /
Macondo, Don Quichotte - Tome 2, Les Méfaits du mariage, Le Maitre de la pluie, La Passion de Médée
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