Article Courrier de l`Ouest 130316 - Association les Chiens Guides d
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Angers Le Courrier de l’Ouest Abonnements et portage : 02 41 808 880 (non surtaxé) Rédaction d’Angers : 4, bd Albert-Blanchoin BP 10728 49007 Angers cedex 01 Tél : 02 41 255 255 - Fax : 02 41 87 75 03 [email protected] Siège : 4, bd Albert-Blanchoin BP 10728 49007 Angers cedex 01 - Tél. : 02 41 68 86 88 Annonces légales : Tél. : 02 99 26 42 00 - Fax : 0 820 309 009 (0,12€ /mn) [email protected] Petites Annonces : Tél. : 0 820 000 010 (0,12€ /mn) Publicité : Précom, 35, rue du Château d’Orgemont BP 50946 - 49009 Angers cedex 01 Tél : 02 41 25 34 10 - Fax 02 41 44 53 20 Avis d’obsèques : Tél. : 0 810 060 180 - Fax : 0 820 820 831 à retenir zumba Une animation de zumba en baskets sur la glace est proposée le vendredi 18 mars prochain à la patinoire du Haras avec Sébastien, breveté d’État dans les « métiers de la forme ». Ouverture des portes à 21 heures, début du cours à 21 h 30 et fermeture à 23 heures. Les places seront en vente le soir même à la caisse dédiée « zumb’ice ». Tarif : 5,10 €. l’interview « Continuer de ne rien lâcher » Un millier de lycéens ont défilé à Angers, mercredi dernier, contre la Loi travail. Lycéenne à Joachim du Bellay, responsable fédérale de l’Union nationale des lycéens (UNL), l’Angevine Jasmine Imbert, 17 ans, affirme que la colère des jeunes est loin d’être terminée. « Les lycéens ont vraiment à cœur de rejeter cette loi parce qu’ils la connaissent, ils se sont informés », explique-t-elle. Son interview est à lire dans notre édition d’Angers de ce lundi Dans les coulisses… A l’école des chiens guides d’aveugles À Bouchemaine, l’école des chiens guides d’aveugles forme les canidés au guidage. Sans cartable ni cahier pour les élèves. A sAvoir en imAges Archives CO - Laurent COMBET L’école en chiffres 680 chiens guides remis à des personnes déficientes visuelles depuis la création de l’école d’Angers, en 1975. 150 binômes aveugle-chien guide actuellement. 2 écoles pour les chiens guides d’aveugles de l’Ouest : le siège est situé à Bouchemaine, l’autre est à Pont-Scorff, dans le Morbihan. 65 chiots sont nés à la Maison du Chiot en 2015. 40 personnes travaillent au sein de l’association pour éduquer les chiens, mais aussi former les équipes déficient visuel - chien guide, remettre des cannes blanches électroniques, et gérer la partie administrative… 120 familles relais et plus de 80 familles d’accueil bénévoles. Naissance à la Maison du chiot, l’élevage de l’association. Comment participer L’école est constamment à la recherche de personnes désireuses d’accueillir un futur chien guide chez elles. Pour être famille d’accueil, certaines conditions sont à remplir. Tout d’abord, habiter dans un rayon de 30 kilomètres autour d’Angers, Nantes ou Lorient, pour être au plus près des écoles. Ensuite, et c’est un point important, être disponible. Les familles doivent s’impliquer dans l’éducation du chien, et ne pas le laisser seul trop longtemps. À l’âge de deux mois, les chiots sont remis aux familles. Leur rôle ? « En faire des bons chiens de famille », avance Virginie Martineau, chargée de communication de l’association. Un vendredi sur deux, le référent du chien dans la famille devra participer à une séance d’éducation à l’école. Puis, aux alentours de sept ou huit mois, le chien devient interne, « c’està-dire qu’il reste à l’école du lundi au vendredi et retourne dans sa famille le week-end ». Les chiens sont ensuite remis à un déficient visuel entre 18 et 24 mois. Côté pratique, les frais vétérinaires et de nourriture sont entièrement pris en charge par l’Association les chiens guides d’aveugles de l’Ouest, qui vient en soutien aux familles d’accueil si le besoin s’en fait sentir. Sans oublier que les chiens élèves peuvent être placés dans des familles relais en cas de nécessité, comme des vacances ou un voyage. Attention aux caresses Si vous croisez un chien élève avec un gilet bleu, il ne faut pas le caresser ! Ce gilet signifie que le toutou est en cours d’apprentissage, et une caresse pourrait venir perturber sa concentration… Mieux vaut donc demander la permission à son maître au préalable. Plus d’informations sur www. chiens-guides-ouest.org ou au 02 41 68 59 23 Bouchemaine, mardi. Jemma, croisée golden et berger allemand, a bientôt terminé sa formation. Émilie lonGin [email protected] L e calme est frappant lorsqu’on entre à l’école. Ici, pas de sac à dos ni de crayons : cette école, c’est celle des chiens guides d’aveugle. De nombreux chiens défilent, chaque jour, dans ses couloirs. Pourtant, ni odeurs ni aboiements intempestifs. Il faut dire que les toutous sont sages, à l’image de celui confortablement installé sur sa couverture, derrière le comptoir de l’accueil. Installée depuis juin 2008 à Bouchemaine, l’école de l’association des chiens guides d’aveugles de l’Ouest remet chaque année entre 25 et 30 chiens guides à des personnes déficientes visuelles. Depuis sa création en 1975, ce ne sont pas moins de 680 chiens qui ont été remis. Un travail de longue haleine pour l’association, couvrant treize départements de l’Ouest, qui passe par l’éducation des chiens pendant près de deux ans. Pour avoir un meilleur suivi de ses chiens, et répondre à la demande, l’association s’est dotée, fin 2011, d’un élevage : la Maison du Chiot. L’an dernier, 65 chiots y ont vu le jour. Labrador, golden retriever, berger allemand… « On commence avec le caniche royal, notamment pour les personnes allergiques car les poils tombent moins », explique Magalie Valentin, animalière de l’association. Sans oublier les croisements entre ces différentes races, pour chercher « des critères physiques ou comportementaux ». « Aucun financement public » Dans une salle aux couleurs chatoyantes, aux faux airs de crèche, les chiots sont sociabilisés au maximum. À huit semaines, la moitié de la portée est envoyée dans d’autres écoles. Les chiots restants sont remis aux familles d’accueil. Commence alors un long apprentissage, jusqu’aux 24 mois du chien. L’éducation des « bases » avec les familles d’accueil, puis le guidage avec les éducateurs de l’école. Un travail encore plus impressionnant lorsque l’on sait que le chien est remis gratuitement et que l’association ne reçoit aucune aide de l’État ou des collectivités. « Nous ne recevons aucun financement public, appuie Virginie Martineau, chargée de communication de l’association. Notre budget est constitué à 99 % de dons et de legs ». La remise à une personne déficiente visuelle ne se fait pas n’importe comment. Il s’agit avant tout d’une rencontre, de former la bonne équipe. « On ne mettra pas un chien tonique avec une personne calme », avance Pierre, éducateur. Et la retraite ? Aux alentours de 8 ou 10 ans selon l’animal, qui sera proposé à l’adoption. « Il peut rester avec le malvoyant, mais ce n’est pas toujours évident à concilier avec l’arrivée d’un nouveau chien guide, souligne Virginie Martineau. C’est aussi arrivé qu’il retourne dans sa famille d’accueil d’origine ! ». Un repos bien mérité après une vie à aider les autres. Un vendredi sur deux, c’est séance d’obéissance avec les familles d’accueil. Une fois internes à l’école, les chiens sont entraînés par les éducateurs. L’éducation, priorité pour les familles d’accueil En parallèle de l’école, les futurs chiens guides sont accueillis chez des familles bénévoles. Un engagement important puisqu’elles s’engagent à éduquer leurs protégés à quatre pattes. Assis, couché, « pas bouger »… On pourrait croire à une simple séance d’éducation canine, comme on en voit dans les clubs canins. Les maîtres sont là, avec leur canidé, majoritairement des labradors, et écoutent attentivement les conseils des éducateurs. Pourtant, l’objectif n’est pas simplement d’obtenir un bon comportement des chiens. Les toutous présents ont tous moins d’un an et sont des élèves de l’École des chiens guides d’aveugle de l’Ouest. Chaque semaine, ils viennent à Bouchemaine parfaire leur éducation, et apprendre les exercices nécessaires à leur futur travail. « Je vais venir à côté d’eux avec un ballon, et ils ne devront pas réagir », explique Jérôme, l’éducateur. Il commence à jongler avec un ballon bleu, sous les yeux des toutous, qui ne bronchent pas. L’exercice se complique. Maintenant, c’est à une balle de tennis, leur péché mignon, que les chiens devront faire face. « Le premier qui bouge est réformé ! », s’amuse Jérôme. Des liens forts avec les familles Entre 18 et 24 mois, les chiens reçoivent un certificat d’aptitude, et sont attribués à une personne malvoyante. Et pour ceux ne remplissant pas les critères ? « On fait en sorte qu’ils soient réorientés sur de la médiation animale ou des chiens d’éveil (pour les enfants présentant un trouble mental comme l’autisme ou la trisomie, N.D.L.R.), assure Stéphanie Dubois, éducatrice à l’école. Il y a un gros travail des familles, de l’école… ». Pour Luciole, labrador sable de cinq mois, cette séance d’obéissance est la première. Une découverte aussi pour son maître, Dominique, famille d’accueil pour la première fois. Et maître d’un chien pour la première fois également ! « Ce n’est pas évident au début, mais c’est une expérience et une bonne action ! ». « On a des liens encore plus forts qu’avec un chien normal, confie Viviane, maîtresse provisoire de Lagune, une labrador noire. On s’investit beaucoup, on fait plein de choses avec… C’est forcément dur de s’en séparer, mais je dis que c’est comme ses enfants : on ne les élève pas pour les garder ! ». Dimanche 13 mars 2016 E.L. Entre 20 et 24 mois, l’apprentissage est fini. Le chien est prêt à guider. L’info en pLus Des chiens guides, mais pas que… L’engagement aux côtés des déficients visuels de l’association va plus loin que la remise de chiens guides. En effet, des personnes ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas, accueillir un chien chez elle. Ainsi, chaque année, l’association remet une quarantaine de cannes blanches électroniques, avec une formation dispensée par des instructeurs de locomotion spécialisés. Au-delà des déplacements, l’association propose également « L’aide à la vie journalière » pour que les personnes malvoyantes réapprennent des gestes de la vie quotidienne pour améliorer leur autonomie.