Article Courrier de l`Ouest 130316 - Association les Chiens Guides d

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Article Courrier de l`Ouest 130316 - Association les Chiens Guides d
Angers
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à retenir
zumba
Une animation de zumba en
baskets sur la glace est
proposée le vendredi 18 mars
prochain à la patinoire du
Haras avec Sébastien, breveté
d’État dans les « métiers de la
forme ». Ouverture des portes
à 21 heures, début du cours à
21 h 30 et fermeture à
23 heures. Les places seront
en vente le soir même à la
caisse dédiée « zumb’ice ».
Tarif : 5,10 €.
l’interview
« Continuer de ne
rien lâcher »
Un millier de lycéens ont défilé à
Angers, mercredi dernier, contre
la Loi travail. Lycéenne à Joachim
du Bellay, responsable fédérale de
l’Union nationale des lycéens (UNL),
l’Angevine Jasmine Imbert, 17 ans,
affirme que la colère des jeunes est
loin d’être terminée. « Les lycéens ont
vraiment à cœur de rejeter cette loi
parce qu’ils la connaissent, ils se sont
informés », explique-t-elle.
Son interview est à lire dans notre
édition d’Angers de ce lundi
Dans les coulisses…
A l’école des chiens guides d’aveugles
À Bouchemaine, l’école des chiens guides d’aveugles forme les canidés au guidage. Sans cartable ni cahier pour les élèves.
A sAvoir
en imAges
Archives CO - Laurent COMBET
L’école en chiffres
680 chiens guides remis à des
personnes déficientes visuelles
depuis la création de l’école
d’Angers, en 1975.
150 binômes aveugle-chien
guide actuellement.
2 écoles pour les chiens guides
d’aveugles de l’Ouest : le siège
est situé à Bouchemaine,
l’autre est à Pont-Scorff, dans
le Morbihan.
65 chiots sont nés à la Maison
du Chiot en 2015.
40 personnes travaillent au sein
de l’association pour éduquer
les chiens, mais aussi former les
équipes déficient visuel - chien
guide, remettre des cannes
blanches électroniques, et gérer
la partie administrative…
120 familles relais et plus de 80
familles d’accueil bénévoles.
Naissance à la Maison du chiot, l’élevage de l’association.
Comment participer
L’école est constamment à la
recherche de personnes désireuses d’accueillir un futur
chien guide chez elles. Pour
être famille d’accueil, certaines
conditions sont à remplir. Tout
d’abord, habiter dans un rayon
de 30 kilomètres autour d’Angers, Nantes ou Lorient, pour
être au plus près des écoles.
Ensuite, et c’est un point important, être disponible. Les familles doivent s’impliquer dans
l’éducation du chien, et ne pas
le laisser seul trop longtemps.
À l’âge de deux mois, les chiots
sont remis aux familles. Leur
rôle ? « En faire des bons chiens
de famille », avance Virginie
Martineau, chargée de communication de l’association.
Un vendredi sur deux, le référent du chien dans la famille
devra participer à une séance
d’éducation à l’école. Puis, aux
alentours de sept ou huit mois,
le chien devient interne, « c’està-dire qu’il reste à l’école du lundi
au vendredi et retourne dans sa
famille le week-end ». Les chiens
sont ensuite remis à un déficient visuel entre 18 et 24 mois.
Côté pratique, les frais vétérinaires et de nourriture sont
entièrement pris en charge par
l’Association les chiens guides
d’aveugles de l’Ouest, qui vient
en soutien aux familles d’accueil si le besoin s’en fait sentir. Sans oublier que les chiens
élèves peuvent être placés dans
des familles relais en cas de nécessité, comme des vacances
ou un voyage.
Attention aux caresses
Si vous croisez un chien élève
avec un gilet bleu, il ne faut pas
le caresser ! Ce gilet signifie que
le toutou est en cours d’apprentissage, et une caresse pourrait
venir perturber sa concentration… Mieux vaut donc demander la permission à son maître
au préalable.
Plus d’informations sur www.
chiens-guides-ouest.org ou au
02 41 68 59 23
Bouchemaine, mardi. Jemma, croisée golden et berger allemand, a bientôt terminé sa formation.
Émilie lonGin
[email protected]
L
e calme est frappant lorsqu’on
entre à l’école. Ici, pas de sac
à dos ni de crayons : cette
école, c’est celle des chiens guides
d’aveugle. De nombreux chiens défilent, chaque jour, dans ses couloirs.
Pourtant, ni odeurs ni aboiements intempestifs. Il faut dire que les toutous
sont sages, à l’image de celui confortablement installé sur sa couverture,
derrière le comptoir de l’accueil.
Installée depuis juin 2008 à Bouchemaine, l’école de l’association des
chiens guides d’aveugles de l’Ouest
remet chaque année entre 25 et 30
chiens guides à des personnes déficientes visuelles. Depuis sa création
en 1975, ce ne sont pas moins de
680 chiens qui ont été remis. Un
travail de longue haleine pour l’association, couvrant treize départements de l’Ouest, qui passe par
l’éducation des chiens pendant près
de deux ans. Pour avoir un meilleur
suivi de ses chiens, et répondre à la
demande, l’association s’est dotée,
fin 2011, d’un élevage : la Maison
du Chiot. L’an dernier, 65 chiots y ont
vu le jour.
Labrador, golden retriever, berger
allemand… « On commence avec le
caniche royal, notamment pour les personnes allergiques car les poils tombent
moins », explique Magalie Valentin,
animalière de l’association. Sans oublier les croisements entre ces différentes races, pour chercher « des critères physiques ou comportementaux ».
« Aucun financement
public »
Dans une salle aux couleurs chatoyantes, aux faux airs de crèche,
les chiots sont sociabilisés au maximum. À huit semaines, la moitié de
la portée est envoyée dans d’autres
écoles. Les chiots restants sont remis
aux familles d’accueil.
Commence alors un long apprentissage, jusqu’aux 24 mois du chien.
L’éducation des « bases » avec les familles d’accueil, puis le guidage avec
les éducateurs de l’école. Un travail
encore plus impressionnant lorsque
l’on sait que le chien est remis gratuitement et que l’association ne reçoit
aucune aide de l’État ou des collectivités. « Nous ne recevons aucun financement public, appuie Virginie Martineau, chargée de communication de
l’association. Notre budget est constitué à 99 % de dons et de legs ».
La remise à une personne déficiente
visuelle ne se fait pas n’importe comment. Il s’agit avant tout d’une rencontre, de former la bonne équipe.
« On ne mettra pas un chien tonique
avec une personne calme », avance
Pierre, éducateur.
Et la retraite ? Aux alentours de 8 ou
10 ans selon l’animal, qui sera proposé à l’adoption. « Il peut rester avec
le malvoyant, mais ce n’est pas toujours
évident à concilier avec l’arrivée d’un
nouveau chien guide, souligne Virginie Martineau. C’est aussi arrivé qu’il
retourne dans sa famille d’accueil d’origine ! ». Un repos bien mérité après
une vie à aider les autres.
Un vendredi sur deux, c’est séance d’obéissance avec les familles d’accueil.
Une fois internes à l’école, les chiens sont entraînés par les éducateurs.
L’éducation, priorité pour les familles d’accueil
En parallèle de l’école, les futurs
chiens guides sont accueillis chez
des familles bénévoles. Un engagement important puisqu’elles s’engagent à éduquer leurs protégés à
quatre pattes.
Assis, couché, « pas bouger »… On
pourrait croire à une simple séance
d’éducation canine, comme on
en voit dans les clubs canins. Les
maîtres sont là, avec leur canidé,
majoritairement des labradors, et
écoutent attentivement les conseils
des éducateurs.
Pourtant, l’objectif n’est pas simplement d’obtenir un bon comportement des chiens. Les toutous présents ont tous moins d’un an et
sont des élèves de l’École des chiens
guides d’aveugle de l’Ouest. Chaque
semaine, ils viennent à Bouchemaine parfaire leur éducation, et
apprendre les exercices nécessaires
à leur futur travail.
« Je vais venir à côté d’eux avec un
ballon, et ils ne devront pas réagir »,
explique Jérôme, l’éducateur. Il commence à jongler avec un ballon bleu,
sous les yeux des toutous, qui ne
bronchent pas. L’exercice se complique. Maintenant, c’est à une balle
de tennis, leur péché mignon, que
les chiens devront faire face. « Le premier qui bouge est réformé ! », s’amuse
Jérôme.
Des liens forts avec les familles
Entre 18 et 24 mois, les chiens reçoivent un certificat d’aptitude, et
sont attribués à une personne malvoyante. Et pour ceux ne remplissant
pas les critères ? « On fait en sorte
qu’ils soient réorientés sur de la médiation animale ou des chiens d’éveil
(pour les enfants présentant un trouble
mental comme l’autisme ou la trisomie,
N.D.L.R.), assure Stéphanie Dubois,
éducatrice à l’école. Il y a un gros travail des familles, de l’école… ».
Pour Luciole, labrador sable de cinq
mois, cette séance d’obéissance est
la première. Une découverte aussi
pour son maître, Dominique, famille
d’accueil pour la première fois. Et
maître d’un chien pour la première
fois également ! « Ce n’est pas évident
au début, mais c’est une expérience et
une bonne action ! ».
« On a des liens encore plus forts qu’avec
un chien normal, confie Viviane, maîtresse provisoire de Lagune, une labrador noire. On s’investit beaucoup,
on fait plein de choses avec… C’est forcément dur de s’en séparer, mais je dis
que c’est comme ses enfants : on ne les
élève pas pour les garder ! ».
Dimanche 13 mars 2016
E.L.
Entre 20 et 24 mois, l’apprentissage est fini. Le chien est prêt à guider.
L’info en pLus
Des chiens guides, mais pas que…
L’engagement aux côtés des déficients visuels de l’association va
plus loin que la remise de chiens
guides. En effet, des personnes
ne peuvent pas, ou ne souhaitent
pas, accueillir un chien chez elle.
Ainsi, chaque année, l’association
remet une quarantaine de cannes
blanches électroniques, avec une
formation dispensée par des instructeurs de locomotion spécialisés. Au-delà des déplacements,
l’association propose également
« L’aide à la vie journalière » pour
que les personnes malvoyantes
réapprennent des gestes de la vie
quotidienne pour améliorer leur
autonomie.

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