facteurs de risque du cancer du sein

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facteurs de risque du cancer du sein
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FACTEURS DE RISQUE DU CANCER DU SEIN
On sait beaucoup de choses sur les facteurs qui pourraient accroître nos risques de cancer
du sein. Par contre, il reste encore beaucoup de choses que nous ignorons sur le cancer du sein et
ses causes. Les renseignements suivants expliquent ce que les recherches actuelles révèlent. Il est
important de préciser aux adolescents que même si nous avons des modes de vie sains et que
nous prenons « toutes les bonnes mesures », il n’y a aucune garantie contre le cancer du sein.
Nous savons cependant que les adolescentes peuvent adopter des comportements maintenant et
pendant toute leur vie pour les aider à réduire leurs risques de développer un cancer du sein.
Facteurs durant l’enfance et l’adolescence : Selon de nombreux experts, l’alimentation,
l’activité physique et l’exposition à des facteurs environnementaux pendant l’enfance peuvent
influencer la possibilité de développer un cancer du sein plus tard dans la vie. Toutefois, il est
difficile de savoir avec exactitude ce qu’une adulte qui a été diagnostiquée d’un cancer du sein a
mangé pendant son enfance et son adolescence, à quoi elle a été exposée, ou dans quelle mesure
elle était physiquement active. Les résultats d’études ne sont donc pas uniformes. Des recherches
plus précises seront nécessaires pour pouvoir établir les risques. Pour le moment, le mieux est de
se concentrer sur ce que nous savons, c’est-à-dire adopter une saine alimentation, maintenir un
poids corporel santé, être physiquement active et limiter ou éviter la consommation d’alcool. Selon
l’American Institute for Cancer Research (www.aicr.org) et le World Cancer Research Fund, il n’est
jamais trop tôt pour prévenir le cancer. Leur rapport de 2007, qui passait en revue les recherches
effectuées sur la nourriture, la nutrition, l’activité physique et le cancer, peut être consulté en ligne
au www.dietandcancerreport.org.
Saine alimentation : De bonnes pratiques nutritionnelles à un âge précoce entraînent des choix
alimentaires sains pendant toute la vie (Remarque : en raison de la prévalence de troubles de
l’alimentation chez les jeunes adolescentes, les questions de poids ne doivent pas être abordées
directement). Choisir une variété d’aliments du Guide alimentaire canadien constitue la base d’une
saine alimentation. Dans ce contexte, les adolescents doivent être encouragés à manger des
quantités généreuses de fruits et de légumes et à choisir plus souvent des aliments à base de
grains entiers et des protéines faibles en gras comme des viandes maigres, de la volaille et du
poisson, et des légumineuses comme les pois secs, les fèves et les lentilles (hoummos, chili,
haricots frits, dahl, caris de pois chiches, etc.)
• Soya : Le soya fait maintenant partie de l’alimentation nord-américaine et ses liens avec le
cancer du sein ont été largement étudiés. Il peut avoir un effet pro ou anti-œstrogène. La
consommation de soya pourrait avoir un effet protecteur modeste quant au risque de cancer du
sein chez les adultes. Les recherches sur la consommation de soya pendant l’enfance et
l’adolescence suggèrent des effets protecteurs chez les femmes asiatiques et non asiatiques. Il
faudra des preuves plus solides avant de pouvoir établir les effets exacts de la consommation de
soya et d’aliments à base de soya tôt dans la vie sur la réduction du risque de cancer du sein. Le
soya peut être incorporé à une saine alimentation, comme l’explique le Guide alimentaire canadien.
• Mise à jour concernant le gras alimentaire : On a très peu de renseignements sur le
lien entre la consommation de gras durant l’adolescence et le cancer du sein. Dans une revue
d’études récentes effectuée par le World Cancer Research Fund et l’American Institute for Cancer
(WCRF/AICR), on rapportait qu’il n’y a pas de preuves uniformes à l’effet que l’ingestion totale de
gras augmente le risque de cancer du sein. Toutefois, réduire sa consommation de gras pourrait
avoir d’autres effets bénéfiques sur la santé, notamment sur le plan des maladies
cardiovasculaires, et pourrait améliorer la gestion du poids chez certaines personnes. Maintenir un
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poids santé pourrait contribuer à réduire le risque de développer un cancer du sein. On peut avoir
une alimentation faible en gras en adoptant une saine alimentation, conformément au Guide
alimentaire canadien
Poids : Il existe une multitude de formes et de tailles de corps sains. Les recherches qui se
penchent sur le lien entre le poids et le cancer du sein révèlent que plus le gain de poids pendant
l’âge adulte et après la ménopause est élevé, plus les risques de cancer du sein sont accrus.
(Remarque : en raison de la prévalence de troubles de l’alimentation chez les jeunes adolescentes,
les questions de poids ne doivent pas être abordées directement). On recommande de se
concentrer sur une saine alimentation, un style de vie actif et une bonne acceptation de soi. Les
adolescents doivent être encouragés à adopter des modes de vie sains le plus tôt possible.
N’oubliez pas de souligner que tous les efforts comptent, même les plus petits.
Pour en savoir plus sur la manière de mettre l’accent sur les modes de vie sains chez les
adolescentes et les jeunes femmes, consultez les affirmations et les conseils offerts sur le site de
Mesures santé : http://www.healthymeasures.ca/eng_tip_sheets.html. Ce site du Centre de
ressources en nutrition est parrainé par le Conseil ontarien des services de santé pour les femmes,
et ses principaux messages tournent autour de trois axes : bien manger, être active et être soimême. On y trouve de nouvelles façons de mesurer sa santé et de nouvelles mesures de promotion
de la santé, c’est-à-dire des pratiques que les femmes peuvent adopter pour améliorer leur santé
sans se concentrer sur la perte de poids.
Activité physique : Le fait d’être active physiquement pourrait réduire le risque de développer un
cancer du sein. On n’a pas encore élucidé si l’activité physique pendant l’adolescence a une
influence directe sur les risques de cancer du sein, mais on sait qu’elle a une influence indirecte. En
effet, une personne qui est physiquement active tôt au cours de sa vie mènera aussi une vie adulte
active. Elle pourra ainsi mieux gérer son poids pendant toute la vie, ce qui aidera à réduire les
risques de cancer du sein. Les étudiantes doivent être encouragées à faire au moins 60 minutes
(cumulatives) d’activité physique d’intensité modérée ou vigoureuse par jour. Ces activités doivent
être variées, agréables et faciles à intégrer au mode de vie.
Alcool : L’alcool est très souvent lié à un accroissement du risque de cancer du sein. On
recommande que les adolescentes s’abstiennent de boire de l’alcool. Pour ceux qui choisissent de
boire, il faut se limiter à une boisson alcoolisée par jour pour les femmes et un maximum de deux
pour les hommes.
Tabagisme : Des analyses récentes suggèrent que le risque de cancer du sein est accru chez les
femmes qui fument la cigarette pendant longtemps ou qui ont commencé à fumer avant leur
première grossesse (Cui et al, 2006). Les adolescentes doivent être fortement encouragées à ne
pas commencer à fumer, à arrêter de fumer si elles ont déjà commencé et à éviter la fumée
secondaire.
Questions liées à la santé sexuelle :
• Contraceptifs oraux : Les recherches qui étudient le lien entre la prise de contraceptifs
oraux et le risque de cancer du sein ne donnent pas de résultats uniformes. Il faudra effectuer plus
d’études sur le sujet. Les adolescentes doivent être encouragées à discuter des options
contraceptives avec leur médecin, afin d’être au courant des risques éventuels ou des avantages de
tous les médicaments qu’elles prennent. Comme tous les autres médicaments, les contraceptifs ont
des effets secondaires.
• Avortement : Aucun lien n’a été établi entre l’avortement et le risque de cancer du sein
(Lea, R., 2005, Fondation canadienne du cancer du sein).
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Allaitement : Le rapport de 2007 du World Cancer Research Fund et de l’American Institute for
Cancer Research (WCRF/AICR) présente des preuves convaincantes à l’effet que l’allaitement
protège les mères contre le cancer du sein à tous les âges. Le rapport précise que l’allaitement
protège sans doute aussi les enfants contre l’embonpoint et l’obésité. Si une personne fait de
l’embonpoint ou est obèse pendant l’enfance, elle aura un risque plus élevé de surpoids à l’âge
adulte, ce qui augmentera ses risques de développer un cancer du sein. Les auteurs recommandent
aux femmes de nourrir leur enfant exclusivement au sein pendant les six premier mois, sans autre
forme d’aliment ou de liquide, incluant l’eau. Pour les femmes qui ne peuvent pas ou qui préfèrent
ne pas allaiter, d’autres changements peuvent être apportés au mode de vie pour réduire les
risques de cancer du sein, notamment être physiquement active, minimiser sa consommation
d’alcool ou ne pas boire du tout, et maintenir un poids santé. On espère que si les étudiantes sont
au courant de ce lien entre l’allaitement et le cancer du sein, elles pourront prendre une décision
éclairée pendant leurs années d’enfantement.
Pesticides : Selon le rapport de 2007 du World Research Fund et de l’American Institute for
Cancer Research (WCRF/AICR), en théorie, il y a lieu de s’inquiéter de l’exposition aux pesticides et
aux herbicides. Les organismes de réglementation nationaux et internationaux se penchent sans
cesse sur cette question. Malgré ce que croit la population en général, il n’y a pas assez de
preuves de bonne qualité appuyant un lien entre l’augmentation du risque de cancer et l’exposition
aux pesticides et aux herbicides. Le rapport conseille donc aux femmes en âge de procréer de
prendre des précautions, car l’exposition précoce pourrait entraîner une augmentation du risque de
cancer du sein plus tard dans la vie. Ce phénomène s’expliquerait par l’accroissement de la
vulnérabilité au cours des phases embryonnaires du développement. Les experts s’entendent sur le
fait que les avantages pour la santé de consommer entre 5 et 10 portions de fruits et de légumes
par jour l’emportent sur les risques éventuels pour la santé associés aux résidus de pesticides et
d’herbicides. De plus, consommer 5 à 10 portions de fruits et de légumes par jour est une
composante essentielle d’une alimentation visant à réduire les risques de cancer. Au Canada, la
quantité et la qualité des pesticides, et les résidus qui se trouvent sur les fruits et légumes vendus
au pays, sont strictement contrôlés et surveillés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments
(ACIA - www.inspection.gc.ca) qui relève de Santé Canada. L’ACIA estime qu’environ 97 % des
fruits et légumes importés et 99 % de ceux cultivés au Canada ont des résidus de pesticides
inférieurs à la limite établie et que 85 % d’entre eux n’ont aucun résidu de pesticide décelable. Si
certaines personnes choisissent de consommer des fruits et légumes biologiques, il n’existe à
l’heure actuelle pas de preuves concluantes prouvant que ces produits sont plus efficaces pour
réduire les risques de cancer que les fruits et légumes qui ne sont pas cultivés selon des méthodes
biologiques. On recommande de minimiser l’exposition aux pesticides et aux herbicides en lavant
les fruits et les légumes à l’eau courante avant de les consommer et de les peler quand cela est
approprié. Les recherches examinant le lien entre le risque de cancer et l’exposition aux pesticides
et aux herbicides se poursuivent. On se penche actuellement sur l’exposition précoce et la
sensibilité génétique éventuelle d’une personne quant à ce risque.
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