Thèse KEBFENE Fin

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Thèse KEBFENE Fin
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
République de Guinée
Travail –Justice – Solidarité
UNIVERSITE GAMAL ABDEL NASSER DE CONAKRY
FACULTE DE MEDECINE PHARMACIE ODONTO-STOMATOLOGIE
DEPARTEMENT DE MEDECINE
Chaire de Gynéco-Obstétrique
44è Promotion
N°062/2010
IMPACT DE L’INTRODUCTION DES SOINS APRES
AVORTEMENT (SAA) AU SERVICE DE GYNECOLOGIE
OBSTETRIQUE DE L’HÔPITAL REGIONAL DE KINDIA
Thèse présentée et soutenue publiquement le 17 Avril 2010
Par Monsieur KEBFENE Moundiné
Né le 02/09/ 1981 à Pala/TCHAD
Pour obtenir le Grade de Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat)
Présidente du jury :
Vice Président :
Rapporteur :
Membres :
Mme le Professeur Agr. Fatoumata Binta DIALLO
M. le Docteur Chérif DIALLO
M. le Docteur Moustapha TOURE
M. le Docteur Moussa Kantara CAMARA
M. le Docteur Taliby KABA
M. le Docteur Ibrahima Sory BALDE
M. le Docteur Mamadou Cellou DIALLO
Directeurs de thèse : Professeur Abdoulaye Bademba DIALLO
Professeur Mamadou Saliou DIALLO
Docteur Telly SY
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IN MEMORIUM:
Feu Adjia Danzabé Koï
Grand père, tu es partis sans dire au revoir pendant que je me suis envolé
sous d’autres cieux afin d’y parfaire mon cursus universitaire. Tes nobles
conseils m’accompagneront durant toute ma vie et je sentirai toujours ta
présence à mes côtés.
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DEDICACE
Je dédie le présent travail à :
Mon très cher père MOUNDINE Pahim Dalla
Papa, tu m’as tant aimé et tout donné pour faire de moi un homme qui soit serviable pour la
société. Voilà que par la grâce de Dieu, j’arrive enfin à mon parchemin jalonné de difficulté. Que tu
trouves ici, objet de satisfaction et de fierté pour ton sacrifice. Que le Seigneur te redonne ta
vigueur et ta santé pour que tu savoures les résultats de mon éducation.
Ma maman chérie Adjia SERYABE
Brave, aimable et tendre mère . Tu as su me donner ton estime et ta chaleur à tous les moments de
la vie. Tu t’es refusé des temps de sommeil et privé des délices de la vie pour ma cause. Tu n’as
cessé de penser à moi et de me soutenir par tes sages conseils. Je ne saurais te dire merci pour les
soins sans faille que tu m’as apportés depuis mes premiers dans la vie.
Mes petits frères et petites sœurs : Messieurs Guepelbé, Ditchibé, Kalsouabé, Chelka et
Mesdemoiselles Deuyikbé, Tchouyabé.
Papa et maman nous ont appris le sublime amour et valeur culturelle qui, vous a amené à me
soutenir de tout cœur. Les moments de joie et de peine que nous avons traversé ensemble nous
ont à jamais rapproché et raffermis notre lien de fraternité immuable et basé sur le socle de
l’amour filial. Que le Seigneur notre Dieu continue de vous éclairer de ses lanternes spirituelles.
Ma bien aimée Charlotte BANGOURA
Dieu t’a mis sur mon chemin et tu as réussi à entrer dans mon cœur. Tu m’as aimé sans condition.
Merci pour le temps passé ensemble. Tu m’as appris à t’aimer et à t’accorder mon estime. Tendre,
charmante, ravissante et admirable, je n’oublierai jamais les souvenir que tu as gravé dans ma
mémoire.
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REMERCIEMENTS :
Je remercie très particulièrement :
Mon Directeur de thèse en la personne de Professeur Abdoulaye Bademba DIALLO :
Cher maître, malgré votre emploi du temps très chargé, vous vous êtes rendus disponible pour moi
et m’aviez ouvert grandement vos portes. Vos compétences et vos qualités d’homme de science ne
cesse de faire couler des salives sur le campus de Conakry.
Votre rigueur dans le travail et votre savoir faire font de vous, un enseignant chercheur de haut
rang. Je ne saurai témoigner votre gentillesse, l’attention particulière et la courtoisie remarquable
à mon égard. Puisse Dieu vous combler de ses riches bénédictions en vous accordant tout ce que
votre cœur désire.
Mon consultant de terrain en l’occurrence Dr Bakary CONDE, Directeur Général Adjoint de
l’Hôpital Régional de Kindia : Cher maître, vous avez accepté sans condition de m’encadrer. Vous
m’avez facilité l’accès au service de gynécologie obstétrique où j’ai effectué mes recherches. La
qualité scientifique et la pertinence de votre contribution à l’élaboration du présent travail ne sont
plus à démontrer. Je vous dois toute la réussite de cette étude. Que le Seigneur continue de vous
éclairer et vous donner longue vie.
Madame le Professeur Fatoumata Binta DIALLO qui sans condition a accepté de présider le jury de
ma soutenance de thèse de Doctorat d’Etat et ce, malgré les contraintes programmatiques aux
quelles elle est soumise. Aussi, son humilité et son caractère serviable qui défient et intriguent à
plus d’un titre font d’elle, une référence tant sur le plan scientifique que sur le plan des relations
humaines. Cher maître, que les écluses des cieux s’ouvrent et qu’abondent sur vous, des
bénédictions éternelles.
Mme le Dr Nantara KOÏTA, Chef de Service de Gynéco-Obstétrique de l’Hôpital Régional de Kindia
pour m’avoir accepté dans son service et facilité mon apprentissage.
Mes maîtres de stage : Mme CONDE née Dr Malon et Mr le Dr Balla SAKOUVOGUI pour leur
disponibilité et leur esprit d’équipe qui m’ont valu tout l’estime.
Tout le personnel du Service de Gynéco-Obstétrique de l’Hôpital régional de Kindia pour leur
franche collaboration.
A la Direction Générale de l’Hôpital régional de Kindia pour m’avoir facilité les formalités
administratives.
Ma gratitude à l’adresse de :
Messieurs les membres du jury de la pré soutenance : Dr Chérif DIALLO, Dr Moussa Kantara
CAMARA, Dr Taliby KABA, Dr Mamadou Cellou DIALLO, Dr Ibrahima Sory BALDE pour la qualité
scientifique et la pertinence des remarques et suggestions qui ont permis de rendre à ce travail,
tout son mérite.
Mon rapporteur : Mr le Dr Moustapha TOURE pour sa disponibilité et la compréhension dont il a
fait preuve.
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TABLE DE MATIERES
Abréviation et Acronymes……………………………………………………………2
Introduction…………………………………………………………………………3
Chapitre I : CADRE – MATERIEL – METHODE……………………………….7
II.1 Cadre……………………………………………………………………………8
II.2.Matériels…………………………………………………………………………9
II.3. Méthode………………………………………………………………………..9
Chapitre II : Résultats………………………………………………………………15
Chapitre III : Commentaires et discussions…………………………………….22
Recommandations…………………………………………………………………...31
Conclusions pratiques……………………………………………………………….33
Références…………………………………………………………………………..36
Annexe………………………………………………………………………………..40

Fiche d’enquête………………………………………………………………...41

Protocole AMIU……………………………………………………………..44

Attestation du Comité National d’Ethique……………………………………..47
Résumé……………………………………………………………………………..48
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES
1. AMIU : Aspiration Manuelle Intra Utérine
2. HRK : Hôpital Régional de Kindia
3. JHPIEGO : Johns Hopking Program for International Education on Gynecology
and Obstetrics
4. OMS: Organisation Mondiale de la Santé
5. ONG : Organisation Non Gouvernementale
6. PF : Planification Familiale
7. SAA : Soins Après Avortement
8. SMI : Santé Maternelle et Infantile
9. SNIS : Système National d’Information Sanitaire
10.SR : Santé de Reproduction
11.USAID : United States Agency for International Development (Agence des
Etats Unis pour le développement International)
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INTRODUCTION
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L’avortement est l’expulsion du produit de conception hors des voies génitales
maternelles avant la 28ème semaine de grossesse ou durant les 180 premiers jours de
grossesse [3].
Les complications des avortements sont responsables de 13% des décès maternels
estime l’OMS [1]. En Afrique, 300 .000 décès maternels sont enregistrés par an dont
30 à 40% sont dus aux avortements provoqués [3]. Malgré la législation dissuasive et
répressive, l’avortement provoqué reste une pratique très courante dans les pays
d’Afrique francophone. Au Congo Brazzaville, les complications des avortements
criminels sont incriminées dans 4,98% des décès maternels [17]. Au Mali, les
hémorragies (47%), les complications infectieuses (33,3%) et les intoxications
médicamenteuses (4,2%) constituent les complications majeures de l’avortement
provoqué. 10% de décès maternels sont dus à ces complications [12].
En Guinée - Conakry, la dernière Enquête Démographique de Santé (E.D.S 2005) a
mis en évidence une mortalité maternelle très élevée égale à 980 pour 100 000
naissances vivantes [11]. CONTE Ibrahima et CONDE Diaka ont rapporté
respectivement en 2002 et 2005 dans leurs thèses de Doctorat d’Etat en Médecine, les
fréquences de 11,11% et 14,86% de décès maternels dus aux complications
d’avortement au CHU de Conakry et à l’Hôpital Préfectoral de Siguiri. [7 ;8]
Le taux élevé de mortalité maternelle due aux complications liées à l’avortement à
risque [13], a suscité des débats à divers niveaux et a mobilisé plusieurs ONG et les
gouvernements autour de l’initiative de la santé des femmes pour combattre
l’avortement à risque tout en améliorant la vie sexuelle et la santé génésique de la
femme.
Le concept des Soins Après Avortement (SAA) a été adopté par la
Conférence Internationale sur la Population et le Développement(CIPD) tenue au
Caire(Egypte) en 1994 comme l’approche la mieux adaptée dans la réduction de la
morbidité et de la mortalité maternelles liées aux avortements[6].
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Le Consortium des Soins Après Avortement a élargi et mis à jour son modèle de soins
après avortement, s’inspirant de l’expérience recueillie dans le monde entier ces 10
dernières années.
Le nouveau modèle part des trois éléments originaux pour inclure le rôle crucial de la
communauté et mettre en exergue l’importance du counselling. Ce nouveau modèle
comprend cinq éléments essentiels de soins après avortement de haute qualité et
susceptibles d’être maintenus à long terme et décrit ci - après:
1. Le Partenariat entre la communauté et les prestataires de services
2. Le Counseling pour identifier et répondre à l’ensemble des besoins des femmes
dans les domaines de la santé émotionnelle et physique ainsi qu’à d’autres
préoccupations qu’elles pourraient avoir.
3. Le Traitement de l’urgence des complications pouvant mettre la vie en danger
4. Les Services de planification familiale pour aider les femmes à prévenir une
grossesse non désirée, éviter les avortements à répétition et planifier la grossesse.
5. Les Services de santé reproductive et d’autres services de santé
Dans la sous région ouest africaine, l’approche novatrice a été d’abord expérimentée
dans les hôpitaux nationaux avant d’être décentralisée dans les districts sanitaires. En
plus de la mise en place d’un plateau technique des soins pour l’avortement, une place
prépondérante a été accordée à la supervision facilitante encore appelée formative en
vue d’une amélioration durable de la qualité des soins après avortement. Il s’agit d’une
approche à la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelles à la suite
d’avortement - en particulier d’avortement à risque- malgré des contraintes éthiques,
culturelles ou légales que la société impose sur l’avortement. A l’instar des autres
pays d’Afrique francophone, le Ministère guinéen de la Santé, dans sa stratégie de
réduction de la morbidité et de la mortalité maternelles, a introduit respectivement en
1998 et 1999, les SAA dans les hôpitaux nationaux de Donka et Ignace Deen avec la
collaboration de JHPIEGO.
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Dans cette dynamique, en l’an 2006, au Service de Gynécologie – Obstétrique de
l’Hôpital Régional Kindia, il a été introduit les SAA. L’introduction de cette approche
s’est faite sous forme de recherche opérationnelle et s’est déroulée en plusieurs étapes
dont : le recensement des besoins - la formation des prestataires - l’installation des
équipements - la première visite de supervision après un mois - la deuxième visite de
supervision après six mois.
Cette approche vient combler, les insuffisances du Programme National de Maternité
Sans Risque (MSR) 2001-2010 et la feuille de Route Nationale pour Accélérer la
Réduction de la Mortalité Maternelle, Néonatale et Infanto juvénile 2006-2015
La fréquence des complications liées aux avortements en République de Guinée et
l’absence d’étude antérieure sur les avortements à risque au Service de Gynécologie et
Obstétrique de l’Hôpital Régional de Kindia, ont motivé le choix du présent thème
intitulé : « Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de
Gynécologie- Obstétrique de l’Hôpital Régional de Kindia ».
Pour réaliser ce travail, nous nous sommes fixés comme objectifs:

Déterminer les fréquences des complications liées à l’avortement;

Décrire le profil épidémiologique des femmes qui présentent des complications
d’avortement ;

Comparer les résultats de la prise en charge des complications, obtenus avant et
après introduction des SAA ;

Déterminer le temps moyen de la diligence médico-chirurgicale.
Pour présenter les résultats de l’étude, nous avons adopté le plan suivant :
Chapitre I : CADRE- MATERIEL - METHODE
Chapitre II : RESULTATS
Chapitre III : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
RECOMMANDATIONS
CONCLUSIONS PRATIQUES
REFERENCES
ANNEXES
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CHAPITRE I :
CADRE – MATERIEL- METHODE
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I.
CADRE :
Le cadre de notre étude a été le Service de Gynécologie-Obstétrique de l’Hôpital
Régional de Kindia (HRK). Il a trois vocations à savoir :
1. Les soins
2. La recherche
3. La formation.
Le Service de Gynéco-Obstétrique dispose de :
1. Un bureau du Chef de service
2. Un bureau des Médecins praticiens
3. Une salle de consultation externe
4. Une lingerie (buanderie)
5. Une salle de garde des sages femmes (1 lit)
6. Une Unité de Gynécologie (8 lits d’hospitalisation)
7. Une Unité de Soins Après Avortement composée de :
 Une salle d’Aspiration Manuelle Intra Utérine (AMIU)
 Une zone d’attente pour SAA
 Une salle de récupération
 Une salle de counseling/Planification Familiale
8. Une Unité d’Obstétrique :
 Une salle des opérées (8 lits d’hospitalisation)
 Une salle d’accouchement
 Une cabine du post partum (3 lits)
 Une Cabine Est (2 lits)
9. Une salle opératoire
10. Deux toilettes
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Le Personnel du Service de Gynéco-Obstétrique est constitué de :
1.
Un Chef de service : 1 Médecin généraliste faisant fonction de gynécologue
2.
Trois (3) Médecins praticiens généralistes faisant fonction de gynécologue.
3. Six (6) Sages femmes
4. Quatre (4) Agents Techniques de Santé (ATS)
5. Un Garçons de salle
6. Six (6) Filles de salle
II.
MATÉRIEL
L’étude a porté sur 310 dossiers
de clientes
admises dans le service pour
complications d’avortement.
III.
MÉTHODE
III.1. TYPE ET DURÉE D’ÉTUDE
Il s’agit d’une étude rétrospective analytique d’une durée de six ans allant de Mai
2003 à Mai 2009 inclusivement.
L’étude est réalisée sous forme d’une revue
documentaire car elle analyse les données recueillies à partir des supports de collecte
afin de mesurer l’efficacité du paquet de services des Soins Après Avortement(SAA).
II.2. Technique d’échantillonnage
Nous avons procédé à un recensement exhaustif des dossiers relatifs aux
complications liées à l’avortement prises en charge dans le service pendant la période
d’étude.
II.3. Critères de sélection :
a) Critères d’inclusion :
Ont été inclus, les dossiers relatifs aux complications liées à l’avortement à risque.
b) Critères d’exclusion :
Ont été exclus, les dossiers qui sont mal remplis par rapport aux variables de l’étude.
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III.4. OPÉRATIONNALISATION DES VARIABLES :
a)
Profil épidémiologique :

Age : C’est le nombre d’années écoulées depuis la naissance. Les femmes
ont été réparties en trois tranches d’âge :
 14- 24ans,
 25- 34 ans
 35-44 ans.

Statut matrimonial : c’est la position qu’avait la femme dans un foyer
conjugal ou non. Il est réparti en 4 groupes :
 Célibataire : personne qui n’est pas mariée légalement.

Mariée : personne unie à une autre personne du sexe opposé par le lien
du mariage.
 Profession :
C’est l’activité principale d’une femme. Elle détermine le niveau de revenu par
individu. Nous avons classé la profession en quatre catégories :
 Ménagères : femmes qui s’occupent de la propreté de leurs logements et qui
gèrent leurs foyers.

Elèves/Etudiantes : Adolescentes ou jeunes femmes qui fréquentent un
établissement scolaire, secondaire ou supérieur et reçoivent un enseignement
obligatoire.

Salariées : personnes qui perçoivent une rémunération régulière versée pour un
travail.

Professions libérales (Marchande, couturière, coiffeuse…) : corps de métier
dont l’exercice n’est pas sous la dépendance d’un employeur.

Âge gestationnel : C’est l’âge de la grossesse. Il a été réparti en deux groupes :
≤ 14 semaines d’aménorrhée et >14 semaines d’aménorrhée.
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b)
C’est
Complications à l’admission :
ce qui motive une femme à consulter au service. Dans notre étude, les
complications à l’admission ont été réparties en quatre (4) catégories :


Métrorragies: La métrorragie est une perte anormale de sang d’origine utérine.
Douleur pelvienne : C’est une sensation pénible et parfaitement localisée à la
région pelvienne.

Pelvipéritonite : c’est une inflammation de la membrane séreuse appelée
péritoine qui tapisse le pelvis et enveloppe les organes abdomino-pelviens.

Autres complications : Nous y avons classé l’anémie aigue consécutive à un
choc hémorragique, l’anémie chronique, l’hypotension artérielle, le choc
infectieux, les intoxications médicamenteuses et le choc traumatique au cours
des avortements provoqués.
c)
Type d’avortement : Deux types d’avortement ont été décrits :

Avortement spontané (A.S) :
C’est une expulsion d’un fœtus avant son terme de viabilité
sans intervention
extérieure. L’AS peut avoir plusieurs étiologies : infectieuses, mécaniques,
endocriniennes, immunologiques…
 Avortement Provoqué (A.P) :
C’est une interruption volontaire de la grossesse par des manœuvres instrumentales,
médicamenteuses…
d)
Antécédents d’avortement : Les cas ont été répartis en deux groupes. Ceux
qui ont eu un avortement antérieur et ceux qui n’en ont pas eu.
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e) Résultats de la prise en charge :

Traitements reçus :
 La
stabilisation : a consisté à stabiliser les fonctions vitales de la femme
traitée pour complications liées à l’avortement

L’Aspiration Manuelle Intra Utérine (AMIU) : C’est l’évacuation utérine
à l’aide d’une seringue et d’une canule.

La dilation/curetage : c’est la dilatation du col et l’évacuation utérine à
l’aide d’une curette.


Le curage : c’est l’évacuation manuelle des débris placentaires ou ovulaires.

La laparotomie : C’est l’ouverture chirurgicale de la cavité abdominale.
Counseling post abortum :
C’est l’entretien que le prestataire de santé a avec la femme venue consulter au
service pour complications liées à l’avortement. Il a pour but de répondre aux
préoccupations que cette dernière pourrait avoir en matière de santé de la
reproduction.
 Utilisation d’une méthode contraceptive avant la sortie de la patiente :
C’est le fait que la femme ayant bénéficié d’un counseling post abortum accepte de
débuter une méthode contraceptive avant sa sortie du service.
 Temps de diligence médico-chirurgicale:
C’est le temps moyen de prise en charge depuis l’admission au service jusqu’à la
sortie de la patiente.

Suite évolutive : C’est l’issue de la maladie. Nous avons

Amélioration : C’est une évolution positive marquée par un
rétablissement en fin de prise en charge.
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
Etat stationnaire : C’est
la persistance des symptômes malgré le
traitement mis en œuvre

Aggravation:
C’est
une
exagération
des
manifestations
symptomatiques après admission au service en dépit du traitement.

Décès : C’est l’issue fatale de la maladie.
III.5. PROCÉDURE DE COLLECTE DES DONNÉES
a. Instruments de collecte
La collecte a été réalisée grâce à une fiche d’enquête pré établie comportant des
questions fermées et semi ouvertes figurant à l’annexe.
b. Support de collecte
Les fiches d’hospitalisation, les registres de consultation, les registres de la salle
d’accouchement, les protocoles AMIU, les comptes rendus opératoires, les rapports
statistiques périodiques ont servi de support de la collecte des données.
II.6. PROCÉDURE D’ANALYSE
La saisie des données a été manuelle, grâce à l’outil informatique. La masse de saisie
a été effectuée en Microsoft Word et Excel. L’analyse des données a été faite sur la
base des tests statistiques.
Pour mesurer l’impact des SAA, nous avons utilisé un test de comparaison des
proportions observées durant la période précédant l’introduction des SAA et celle
d’après SAA. L’échantillon étant supérieur à 30, nous avons appliqué le test de X2.
Le seuil de signification est fixé à p=0,05.
Ainsi,
en fonction de leurs aspects quantitatifs et qualitatifs, les résultats sont
présentés sous forme tabulaire et graphique, analysés, commentés et discutés suivant
les données de la littérature.
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II.7. LIMITES DE L’ÉTUDE
L’insuffisance des renseignements médicaux concernant les cas d’avortement
et
l’absence des données statistiques fiables avant l’introduction des SAA, ont constitué
les limites de cette étude.
Les résultats et les conclusions pratiques obtenues, ne peuvent donc nullement avoir
une prétention d’envergure nationale. Ils ne serviront que d’exemples et pour le cadre
d’étude.
II.8. ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE
L’avis favorable du Comité National d’Ethique en Santé a été requis et obtenu. Le
respect du secret professionnel médical a été de rigueur. Les résultats de la présente
étude seront exploités uniquement dans le cadre scientifique.
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CHAPITRE II : RESULTATS
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I. LE PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE
Tableau I : Âge et impact avant et après introduction des SAA
Tranche
Période avant introduction Période après introduction
d’âge/an
SAA
SAA
14 - 24 ans
Effectif
14
Pourcentage
42,42%
Effectif
148
Pourcentage
53,43%
25 – 34 ans
13
39,40%
96
34,66%
35 – 44 ans
6
18,18%
33
11,91%
TOTAL
33
100
277
100
Khi deux calculé=1,793 le test est non significatif
Tableau II:
Statut
P<0,50
Statut matrimonial et impact avant et après introduction des SAA
Période avant SAA
Période après SAA
Effectif
Pourcentage
Effectif
Pourcentage
Célibataire
8
24,24%
83
29,96%
Mariée
25
75,75%
194
70,36%
TOTAL
33
100
277
100
matrimonial
Khi deux= 0,466
Le test est non significatif
P<0,50
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Tableau III : Répartition des clientes en fonction du statut professionnel
Profession
Période avant SAA
Période après SAA
Effectif
Pourcentage
Effectif
Pourcentage
Ménagère
25
75,75%
176
63,54%
Elève/Etudiante
5
15,15%
60
21,66%
Profession libérale
3
9,10%
32
11,55%
Fonctionnaire
0
0%
9
3,25%
TOTAL
Khi 2= 2,504
33
100
Le test est non significatif
277
P<0,50
Tableau IV: Répartition des clientes en fonction de l’âge gestationnel
Âge gestationnel
<14 Semaines
Période avant
Période après
introduction SAA
introduction SAA
Effectif
19
Pourcentage
57,58%
Effectif
271
Pourcentage
97,83%
14
42,42%
6
2,17
33
100
277
100
d’Aménorrhée
>14 semaines
d’aménorrhée
Total
Khi deux = 79,184 le test est significatif
P<10-9
II. LES COMPLICATIONS À L’ADMISSION
KEBFENE Moundiné Thèse de Doctorat d’Etat en Médecine FMPOS/UGANC 2009
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Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
Tableau V : Répartition des clientes en fonction des complications à l’admission
Type de complication
Période
avant Période après introduction
introduction SAA
SAA
Métrorragie/Hémorragie
Effectif Pourcentage Effectif
12
36,36%
268
Pourcentage
96,75%
Douleur pelvienne
6
18,18%
244
88,09%
Pelvipéritonite
10
30,33%
0
0%
Autres complications
5
15,15%
9
3,25%
TOTAL
33
100
277
100
III.
LA TYPOLOGIE DES AVORTEMENTS
Tableau VI : Répartition des clientes en fonction du type d’avortement
Type d’avortement
Période avant introduction Période
SAA
Avortement
après
introduction SAA
Effectif
Spontané 22
Pourcentage
66,67%
Effectif
229
Pourcentage
82,67%
Provoqué 11
33,33%
48
17,33%
100
277
Incomplet
Avortement
Incomplet
TOTAL
IV.
33
100
LES ANTECEDENTS D’AVORTEMENT
Tableau VII: Répartition des clientes en fonction des Antécédents d’avortement
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Avortement
Période avant introduction Période après introduction
antérieur
SAA
SAA
Effectif
Pourcentage
Effectif
Pourcentage
Oui
10
30,30%
82
29,60%
Non
23
69,70%
195
70,40%
TOTAL
33
100
277
100
Khi deux = 0,07
Le test est non significatif
P<0,90
III. RÉSULTATS DE LA PRISE EN CHARGE
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
Figure I 30%
: Traitements reçus
20%
10%
0%
AMIU / Avortement
<14 SAA
Curetage
Stabilisation
KEBFENE Moundiné Thèse de Doctorat d’Etat en Médecine FMPOS/UGANC 2009
Laparotomie
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80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
Figure II :
Counseling post abortum et utilisation de la contraception avant la
0%
sortie de clientes
Counseling post abortum
Utilisation contraceptive
Tableau 8 : Temps moyen de la diligence médico-chirurgicale
Période
avant Période après introduction
introduction SAA
Temps de diligence
192H
SAA
O heure 54 minutes 11
secondes
Tableau 9 : Répartition des clientes en fonction des suites évolutives
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Suite évolutive
Période
avant
introduction Période
SAA
après
introduction
SAA
Amélioration
Effectif
24
Pourcentage
72,73%
Effectif
276
Pourcentage
99,996%
Etat stationnaire
4
12,12%
0
0%
Aggravation
2
6,06%
0
0%
Décès
3
9,09%
1
0,0036%
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CHAPITRE III :
Commentaires et discussions
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I-
LE PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DES CLIENTES
I.1. L’ÂGE DES CLIENTES
Dans les deux populations correspondant respectivement à la période avant SAA et
celle après introduction des SAA, l’âge moyen était de 29 ans. Les clientes étaient
réparties en trois tranches d’âge, avec des extrêmes de 14 et 44 ans. Les deux périodes
étaient donc statistiquement comparables car les deux populations avaient des
caractéristiques identiques.
La population guinéenne qui est majoritairement constituée de femmes (51%), est très
mal repartie sur le territoire national, 70% résidant en milieu rural avec pour pratique
courante, le mariage précoce. Partant de là, il est plausible que la tranche d’âge 14 à
24 ans soit la plus touchée avec respectivement 42, 42% et 53,43% avant et après
introduction des SAA. De plus la population guinéenne est jeune car les personnes
âgées de 0 à 14 ans représentent 45,5% de la population totale. La prédominance des
femmes jeunes pourrait aussi s’expliquer par le fait qu’elles sont généralement
immatures et de surcroît souvent pauvres, analphabètes et célibataires. La grossesse
n’est donc pas correctement prise en charge. Par ailleurs, il existe dans les pays
d’Afrique subsaharienne, des facteurs favorisants comme l’exode rural et son corolaire
de relâchement des mœurs, la pratique très peu répandue de la contraception dans la
population des femmes jeunes (la contraception est l’apanage des femmes mariées)
[12 ; 20].
D’après le Document d’Evaluation des Soins Après Avortement(SAA) publié par le
Ministère guinéen de la Santé et de l’Hygiène Publique en juillet 2007, les femmes
jeunes représentent 51% [20].
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Nos résultats sont comparables à ceux trouvés par C.T Cissé et coll. à Dakar en 2004
sur les avortements du 1er trimestre qui rapportent que 54% des clientes avaient moins
de 30 ans avec des extrêmes de 14 et 40 ans [4].
I.2.LE STATUT MATRIMONIAL DES CLIENTES
Selon le statut matrimonial, il ressort que les mariées étaient les plus nombreuses
avant et après introduction des SAA avec respectivement 75,75% et 70,36% contre
24,24% et 29,96%
de
célibataires. La différence est statistiquement non
significative.
Nos résultats sont contraires à ceux de la littérature. F.S Diabaté DIALLO et coll. à
Bamako sur les complications des avortements provoqués en 1997 ont décrit 83,6%
de célibataires contre 16,4% de mariés [10]. A.R. NLOME –NZE et coll. ont
également trouvé une
prédominance des célibataires au CHU de Brazzaville en
1991[1].
I.3. LE STATUT PROFESSIONNEL DES CLIENTES
D’après les professions, les ménagères étaient les
plus concernées avec
respectivement 75,75% avant SAA et 63,54% après introduction des SAA suivies des
élèves/Etudiants avec respectivement 15,15% et 21,66%.
Ceci pourrait s’expliquer
par le fait que les ménagères représentent la couche féminine la plus importante de
notre population.
Nos résultats sont comparables à ceux de L.H. IlOKI et coll. au CHU de Brazzaville
sur les complications des avortements clandestins qui ont trouvé 53,49% des sansprofessions (ménagères) en 1997 [18] et contraires à ceux de F.S Diabaté DIALLO et
coll. à Bamako qui ont trouvé que les Elèves/Etudiants occupaient la 1ère place avec
respectivement 38,5% [12].
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I.4. L’ÂGE GESTATIONNEL
Selon l’âge gestationnel dans notre série, les avortements sont plus nombreux avant 14
Semaines d’Aménorrhée avec 57,58% avant et 97,83% après introduction avec une
différence statistiquement significative. C’est dire que l’incidence des avortements est
liée à l’âge gestationnel.
Nos résultats sont comparables à ceux de la littérature. C.T. Cissé et coll. à Dakar a
décrit une fréquence de 50,2% d’avortement dont l’âge gestationnel était de 5-9
semaines d’aménorrhée.
II-
LES COMPLICATIONS A L’ADMISSION
Les métrorragies ont constitué les premières complications à l’admission avec
respectivement 36,36% avant et 96,75% après introduction des SAA suivies de
douleurs pelviennes avec 18,18% avant et 80,08% après introduction des SAA.
Quant à la pelvipéritonite, elle représentait une complication majeure de l’avortement
avec 30,33% avant et 0% après introduction des SAA. Cette différence pourrait
s’expliquer par le fait que les soins d’urgence offerts par les SAA permettaient de
prévenir des complications infectieuses.
Autres complications au nombre des quelles, l’anémie aigue consécutive à un choc
hémorragique ou l’anémie chronique, l’hypotension artérielle, le choc infectieux et les
intoxications médicamenteuses au cours d’avortement provoqué
constituaient les
15,15% des complications à l’admission avant SAA et 3,25% après introduction des
SAA.
Karim S. et coll. au Sénégal ont rapporté une diminution notable de la fréquence des
complications graves liées à l’avortement clandestin qui serait due à la précocité et la
qualité optimale des SAA [20].
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II.2. LES TYPES D’AVORTEMENT
L’avortement spontané représentait 66,67% avant et 82,67% après introduction des
SAA suivi de l’avortement provoqué avec respectivement 33,33% avant et 17,33%
après introduction des SAA.
Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que
beaucoup de cas d’avortements provoqués étaient non notifiés et non documentés dans
le service.
Le manque de dialogue entre adultes et adolescents favorisé par la culture qui
considère les problèmes de sexualité comme étant des tabous et exprimé par les
adolescents comme une « sévérité exagérée des parents » entraîne un manque
d’information correcte et fiable et une curiosité à satisfaire aux faits interdits. Une telle
situation peut entraîner des conséquences telles que les grossesses non désirées de
même que les avortements clandestins. Pour fuir les conséquences sociales lourdes
pour l’adolescente, la mère et sa famille, les jeunes filles ont tendance à envisager
l’avortement dès qu’elles tombent en grossesse. Et donc la pression faite par les
garçons sur les filles pour mettre fin à une grossesse non désirée est expliquée par la
peur de la réaction de la famille et la réprobation sociale. Le recours aux guérisseurs
ou avorteurs est un fait socioculturel qui ne manque pas aussi de poser des problèmes
de sécurité de l’avortement.
Ce qui d’ailleurs justifie une fréquence basse des
avortements provoqués dans notre série durant la période d’étude. Par ailleurs le taux
élevé des avortements spontanés
est lié au fait que les femmes plus âgées se
mobilisent et il y a une assistance à personne en danger
contrairement aux
avortements provoqués qui sont entourés de considérations éthiques, culturelles,
sociales et pénales [1;2].
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Page 30
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
II.3. LES ANTECEDENTS D’AVORTEMENT
Les clientes sans antécédents d’avortement
étaient les plus touchées avec
respectivement 69,70% avant et 70,40% après l’introduction des SAA contrairement
aux clientes aux antécédents d’avortement qui ne représentaient que 30,30% avant les
SAA contre 29,40% après introduction des SAA. Pour un risque α= 5%, la différence
est statistiquement non significative. La fréquence élevée des avortements à répétition
justifie la prédominance des avortements spontanés qui malheureusement sont mal
suivis et ne bénéficient pas généralement d’une enquête étiologique et de traitement
préventifs [5].
III- RESULTATS DE LA PRISE EN CHARGE
III.1. LES TRAITEMENTS REÇUS
Avant les Soins Après Avortement (SAA), devant les complications à l’admission, le
curetage ou le curage était indiqué dans 51,51% contre 0% après l’introduction des
SAA soit une régression tangentielle de 51,51%.
L’Aspiration Manuelle Intra Utérine (AMIU) était requise
pour 97,83% après
introduction des SAA comme traitement essentiel des avortements incomplets avant
14 SA contre 0% avant les SAA. Soit une augmentation exponentielle de 97,83%.
L’AMIU est une méthode efficace et sûre pour traiter les complications liées avant 14
semaines d’aménorrhée. En plus d’une évacuation rapide et complète de l’utérus,
l’AMIU permet de réduire la durée d’hospitalisation ramenée à quelques heures ainsi
que les dépenses de santé [5].
La stabilisation faisait l’objet de recours dans 41,51% avant les SAA contrairement à
la période après introduction des SAA où, elle n’était que de 4,69%
soit une
croissance de 38,82%.
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Page 31
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
Cet écart pourrait être la résultante de l’état général de la patiente à l’admission et
aussi des conséquences du curetage abrasif ou de curage dont les lésions sont souvent
traumatiques et hémorragiques. La stabilisation était systématique devant toute
complication hémorragique liée à l’avortement à risque.
Elle consistait en une
expectative armée de réanimation. Au besoin, une transfusion de sang frais était
effectuée c'est-à-dire si le taux d’hémoglobine était inférieur à 7 g/dl et si l’anémie est
aigue et mal supportée par la cliente. Dans les situations de tolérance de l’anémie, un
supplément de fer était recommandé.
48,48% des clientes avaient subi une Laparotomie avec indication principale, la
perforation utérine, la pelvipéritonite ou la péritonite généralisée avant les SAA
contre 0% après les SAA. Cette différentielle impliquerait que les complications
secondaires et tardives n’étaient plus au rendez vous du moment où, les SAA
préconisaient non seulement un traitement d’urgence des affections,
mais aussi
prenaient en charge de façon préventive des infections post abortum.
III.2.
COUNSELING
POST
ABORTUM
ET
UTILISATION
CONTRACEPTIVE AVANT LA SORTIE DES CLIENTES
Le counseling post abortum qui ne se faisait pas est passé à 76,90% après introduction
des SAA. Les clientes qui avaient effectivement débutée une méthode contraceptive
avant leur sortie du Service de Gynéco-Obstétrique représentaient 67,87% après
introduction des SAA contre 0% avant SAA.
L’étude révèle que 9,03% de counseling en faveur des clientes aux SAA étaient
inefficace. Un counseling efficace facilite la compréhension par la cliente, des
circonstances autour de son histoire
reproductive passée et future ainsi que sa
confiance dans sa capacité de participer activement à sa propre santé.
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Page 32
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
Le counseling axé sur la femme garantie que la cliente, plutôt que leurs prestataires
font des choix volontaires concernant leur traitement, méthode contraceptive et autres
options.
Le counseling en SAA recouvre plus que la fertilité et la contraception et dépasse la
fourniture d’information et la communication sensible.
Le counseling offre l’opportunité de soutenir les femmes pour explorer leur sentiment
sur l’avortement, d’évaluer la capacité de faire face, gérer l’angoisse et prendre des
décisions avisées. C’est un élément vital des soins qui déplace l’accent des services de
SAA d’un aspect curatif vers un aspect plus préventif [3].
III.3. LA DILIGENCE MÉDICO-CHIRURGICALE
La durée moyenne de prise en charge des complications liées à l’avortement était de
192 heures (8 jours) avant les SAA contre 0 heures 54 minutes et 11 secondes après
introduction des SAA soit une compression drastique de 11.520 minutes (192 heures).
Nos résultats sont superposables avec ceux de I. CONTE en Guinée et C.T. CISSE et
coll.
au Sénégal,
lesquels
rapportent respectivement
une durée
moyenne
d’hospitalisation de 13 jours [7] et une réduction à 4 heures de temps de prise en
charge contre 48 heures avant SAA [6].
III.4. LES SUITES EVOLUTIVES
99% des femmes reçues pour complications liées à l’avortement
étaient sorties
améliorés durant la période après SAA contre 72,73% avant les SAA soit une
augmentation de 26,27%.
Ces résultats sont comparables à ceux de D. CONDE qui avait décrit une fréquence de
guérison de 98,18% contre 1,81% de décès [8].
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L’Etat stationnaire représentait 12, 12% avant et 0% après introduction des SAA soit
un écart décroissant de 12,12%.
L’aggravation après admission dans le service représentait 6,02% avant contre 0%
après introduction des SAA.
9,09% de cas décès étaient enregistrés avant SAA tandis que d’ils n’étaient que de
0,0036% après introduction des SAA soit une décroissance vertigineuse de 9,09%.
Dans nos travaux, aucune complication liée au paquet de service des SAA n’était
enregistrée. Bien au contraire, nous avons mis en évidence, une amélioration de la
qualité des soins après avortement avec une réduction du taux de mortalité maternelle
due à l’affection en question.
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RECOMMANDATIONS
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Au terme de nos travaux, nous recommandons ce qui suit :
1- Aux autorités de la Santé :
 Promouvoir la mutation dans les régions administratives, des gynéco-obstétriciens
et des sages femmes aptes à la prestation des services de SAA ;
 Multiplier des actions en faveur de l’information et éducation des gestantes en
faveur de l’hygiène de la grossesse.

Renforcer les Consultations prénatales recentrées et sensibiliser contre les
interruptions volontaires de grossesse conformément aux dispositions de la Loi N° 10
de l’an 2000 portant SR en République de Guinée et ce, en octroyant des avantages
sociaux à toutes les femmes nécessiteuses et porteuses de grossesses non désirées.
 Veiller à ce que les Soins Après Avortement (SAA) ne soient considérés comme
des Soins d’Avortement (SA).
2. Au Service de Gynéco-Obstétrique de l’HRK :

Assurer une bonne gestion du Système d’Information Médical à travers la création
et la mise à jour régulière d’une base des données informatisée;

Rechercher systématiquement les étiologies et prendre en charge les avortements
spontanés ;
 Renforcer les capacités des sages femmes et les impliquer dans la prestation des
services des Soins Après Avortement (SAA).

Assurer la supervision facilitatrice ;
3. A la communauté :
 Effectuer régulièrement la Consultation Prénatale (CPN) pour minimiser les risques
d’avortement spontané ;
 Eviter d’interrompre clandestinement les grossesses dans des conditions douteuses et
par des prestataires non expérimentés mais plutôt accepter la responsabilité de mère.
Car tout avortement provoqué incomplet peut se compliquer de stérilité secondaire
outre le décès maternel.
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Page 36
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
CONCLUSIONS
PRATIQUES
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Page 37
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
Les complications liées à l’avortement constituent un véritable problème de santé
publique dans la mesure où elles sont responsables d’un taux élevé de mortalité
maternelle. Les métrorragies sont les premières complications à l’admission.
Il s’agit
généralement des femmes jeunes, mariées, ménagères sans antécédent
d’avortement qui paient le lourd tribu. L’Avortement spontané est la forme clinique
la plus rencontrée. L’avortement est plus fréquent avant 14 semaines d’aménorrhée.
Durant la période avant introduction des Soins Après Avortement (SAA), le traitement
consistait à effectuer un curage ou un curetage dont les conséquences sont quelques
fois dramatiques tandis que pendant la période après introduction du paquet des
services des SAA, l’AMIU dont les équipements sont accessibles et recyclables
permet une prompte et efficace évacuation utérine.
La décentralisation de ce paquet de services au niveau des structures sanitaires de
niveau 3 et en particulier à l’Hôpital Régional de Kindia, a eu un effet bénéfique en ce
sens qu’il a permis non seulement de réduire le taux de mortalité maternelle due à
l’avortement mais aussi de diminuer de façon notable le temps moyen de la diligence
médico-chirurgicale des affections et infections post abortum.
La simplicité et l’accessibilité technique et procédurale des équipements de
l’aspiration manuelle intra utérine (AMIU), la variété et disponibilité des méthodes
contraceptives dans le cadre de la planification familiale, le renforcement des
capacités des prestataires de santé et enfin, la supervision facilitatrice, ont servi de
tremplin à l’efficience des stratégies d’intégration des Soins Après Avortement, dans
le système des soins d’urgence de base.
Les soins après avortement (SAA) sont donc une stratégie efficace de réduction de la
morbidité et de la mortalité maternelle.
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Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
Ainsi, pour rendre plus expéditifs les SAA et assurer leur pérennisation, une étroite
collaboration pluri disciplinaire, une vulgarisation des méthodes contraceptives et une
formation axée sur le counseling et la bonne gestion des équipements s’avèrent de ce
fait ultimes et indispensables.
KEBFENE Moundiné Thèse de Doctorat d’Etat en Médecine FMPOS/UGANC 2009
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REFERENCES
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Page 40
Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
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Médecine d’Afrique Noire: 1991,38 (3) ;
2-
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Les Soins Après Avortements : Des études de cas au Burkina Faso et en Guinée.
Novembre-Décembre 2001.
3-
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5-
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7-
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Thèse de Doctorat d’Etat en Médecine 32ème Promotion Conakry 2002
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Avortements Provoqués : Aspects épidémiologiques, étiologique et cliniques dans le
service de gynécologie et obstétrique de l’Hôpital Préfectoral de Siguiri.
Thèse de Doctorat d’Etat en Médecine. 37ème promotion. Conakry, 2005.
KEBFENE Moundiné Thèse de Doctorat d’Etat en Médecine FMPOS/UGANC 2009
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Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
9-
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Thèse de Doctorat en Médecine N°1055 Conakry 2007.
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l’Hôpital Préfectoral.
Mémoire
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Certificat
d’Etudes
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Gynécologie.
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Enquête Démographique et de Santé (E.D.S) 2005 ; Avril 2006
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DIALLO F.S. Diabaté , M. Traoré ; S. Diakité, et coll.
Complications des avortements provoqués illégaux à Bamako (Mali) de décembre
1997 à novembre 1998. Cahiers de santé 2000 ; 10 :243-7 ;
13-
Forrest C. Greenslade, Harrison McKaye et coll.
Progrès des Soins Après Avortement. JHPIEGO Corporation. IPAS. 09 Juillet 2003.
14-
Joëlle Belaisch-Allart, J. M. Mayenga.
Gyneco Obstét Fertil Editions Scientifiques et médicales Elsevier SAS 2002; 30 :
532-8.
15-
Kati E. Mc Laurin, Pramila Senanayke et coll..
La Planification familiale après Avortement.
Forum mondial de la Santé*Volume 16*1995
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Impact de l’introduction des Soins Après Avortement (SAA) au Service de GynécologieObstétrique de l’Hôpital Régional Kindia
16-
L. de Poncheville, H. Marret, F. Perrotin, et coll.
Gynécologie –Obstétrique &Fertilité 30 (2002)799-806
Editions scientifiques et médicales. Elsevier SAS ;
17-
L.H. Iloki, A. ZAKOULOULOU- MASSALA et coll.
Complications des Avortements clandestins : A propos de 221 cas observés au CHU
de Brazzaville (CONGO). Médecine d’Afrique Noire : 1997, 44 (5) ;
18-
Loïc de Poncheville
Les Avortements spontanés du 1er trimestre de grossesse : Evacuation chirurgicale
ou traitement médical ? La Lettre du Gynécologue-n°286-novembre 2003 ;
19-
Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique de la République de Guinée-
Conakry. Document de base/Draft
Les avortements à risque en Guinée : Aspects actuels. Conakry, Juin 2009 ;
20-
Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique de la République de Guinée-
Conakry- USAID-JHPIEGO.
Evaluation des Soins Après Avortement en Guinée ; Juillet 2007
21- J. LANSAC, P. LECOMTE
Gynécologie pour le praticien. 4ème Editions SIMEP 1994. PP.392-470.
22-
P. Ingrand
TEST STATISTIQUES – Bio statistique PCEM 2- Novembre 2005
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ANNEXES
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FICHE D’ENQUÊTE :
I-
N°…………
RENSEIGNEMENTS GENERAUX :
Date d’enregistrement des données:
Mois………………….
Année……………………
1. Âge de la patiente :……………………………
2. Situation matrimoniale :
Célibataire
Mariée
Divorcée
Veuve
3. Profession :
Elève/Etudiante
4.
Profession libérale
Ménagère
Fonctionnaire
Provenance :………………………………………………………………………
Renseignements cliniques:
II-
1. Motifs de consultation :
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Evolution :……………………………
DDR : ………………………
2. Antécédents :
Parité :………………
Gestité………… Avortement : Oui
Non
Si avortement antérieur provoqué, raison évoquée par la patiente?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..………………
3. Méthode abortive utilisée (si A.P) :
Médicamenteuse
4.
Instrumentale
Autre :……..……………(A préciser)
Signes fonctionnels :
Douleurs pelviennes
Vertiges
Autres :
……………………………………………..……………....................................
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5. Signes généraux :
Fièvre
Asthénie
Anorexie
Autres:
…………………………………………………………………………………
6. Signes physiques :
Contractures abdominales
Défense abdominale
Autres :………………………………………………………………………………..
7. Complications immédiates :
Hémorragie
Choc hémorragique
Rétention placentaire
Complications liées à l’anesthésie
Lésions traumatiques :
Déchirure du col
Perforation utérine Autres :
…………………………………………………………………………………
Intoxication médicamenteuse
8.
Complications secondaires :
Infections loco- régionales :
Infections générales :
IV-
Péritonite
Salpingite
Endométrite
Annexite
Septicémie
Diagnostic d’entrée :
...................................................................................................................................
V-
Diagnostic étiologique : (si AS)
Infections :……………………………………………………………………………
Path. Endocrinienne :………………………………………………………………..
Cause immunologique :………………………………………………………………
Cause mécanique :……………………………………………………………………..
Cause générale :………………………………………………………………………
Cause génétique :……………………………………………………………………..
VI1.
Prise en charge:
Traitement d’urgence :
Curage
AMIU
Curetage
Réanimation
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2.
Autres :…………………………………………………………………………
3.
Durée de prise en charge :……………………………………………………
4.
Service de Planification familiale post abortum:
5.
Patiente a commencé utilisation méthode conceptive avant sa sortie?
Oui
6.
Suites évolutives :
Aggravation
Oui
Non
Non
Amélioration
Etat stationnaire
Décès
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PROCEDURE DE L’ASPIRATION MANUELLE INTRA UTERINE:
I-
PREPARATION AVANT AMIU :
1. Se présenter à la cliente ;
2. Porter un tablier, des bottes, une bavette, un bonnet, des luttes ;
3.
Dire à la cliente ce qu’on va faire et l’encourager à poser des questions ;
4.
Vérifier que la patiente a vidé sa vessie et a lavé sa vulve ;
5.
Dire qu’elle peut éprouver une certaine gêne dans certaines étapes ;
6. Vérifier qu’on dispose d’instruments stériles ou DHN.
II-
ETAPES DE L’AMIU :
1. Se laver soigneusement les mains avec de l’eau et du savon et les sécher ;
2. Faire un examen abdomino-pelvien ;
3. Laver les mains et les sécher ;
4. Porter les gants stériles ou DHN ;
5. Disposer des instruments stériles ou DHN ou sur un plateau stérile ou DHN ;
6. Expliquer à la patiente, ce qu’on va faire ;
7. Faire une toilette vulvo périnéale avec un antiseptique ;
8. Mettre en place, des champs stériles ;
9. Faire un Toucher vaginal (TV) pour apprécier :
 L’ouverture du col ;
 La taille et la position de l’utérus ;
10. Changer les gants ou les nettoyer avec une compresse stérile imbibée
d’antiseptique ;
11. Mettre en place, un spéculum ou une valve ;
12.Nettoyer le col et les parois vaginales avec la bétadine selon la technique, sans
toucher ;
13.Pincer la lèvre postérieure du col avec une pince de pozzi (entre 5h et 7h)
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14.Faire une anesthésie para cervicale en injectant 2cc à 1% de xylocaïne, à 3h, 5h,
7h, 9h ;
15.Assembler la séringue, faire le vide, relacher, puis réaliser à nouveau, le vide ;
16.Mesurer la profondeur utérine à l’aide d’une canule, puis dilater le col au
besoin ;
17.Introduire la canule correspondante N°4,5,6, jusqu’à 8 Semaines d’aménorrhée
(SA), N°8,10,12,14 après 8 SAA ;
18.Retirer légèrement la canule et l’adapter à la seringue ;
19.Pousser doucement la canule au fond de l’utérus ;
20.Ouvrir la ou les valves de la seringue ;
21.Evacuer le contenu de l’utérus par des mouvements de va et vient et de rotation
de la canule dans la cavité utérine ;
22.Vérifier la vacuité utérine avec une canule de plus petite taille mousse,
rétraction de l’utérus, difficulté d’aspiration ;
23.Retirer la canule et la seringue ainsi que la pince à col ;
24.Décontaminer la seringue et les canules en aspirant la solution chlorée à 0,5% ;
25.Faire la toilette cervicale et vaginale et vérifier le saignement ;
26.Retirer le spéculum ou la valve et les champs ;
27.Inspecter les produits de l’aspiration ;
28.Eliminer les déchets selon les normes de la prévention des infections ;
29. Décontaminer les gants avant de les enlever ;
30.Laver les mains et les sécher ;
NB : Ne pas tenir la seringue par le bras du piston et éviter le retrait
intempestif de la canule.
31.Quantifier toujours le contenu de la seringue avant de les vider (Univalve=
60cc, Bivalve=80cc).
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COMPTE RENDU OPERATOIRE :
Intervention AMIU
Indication :………………………………………………………………………….
TV :…………………………………………………………………………………
Hystérométrie :………………………………………………………………………
A l’aide de la canule N°…. l’Aspiration ramène ….cc de débris ovulaires et de
sang.
Contrôle effectué à l’aide de la petite canule N°4 ou N°….
Fin de la procédure :……….. Heures……….minutes.
Remarque :
………………………………………………………………………………………
Traitement:…………………………………………………………………………
Equipe :……………………………………………………………………………..
Contraception :………………………………………………………………………
Rendrez- vous dans 7 jours.
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