experience erasmus en suede - Université Jean Moulin Lyon 3
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experience erasmus en suede - Université Jean Moulin Lyon 3
EXPERIENCE ERASMUS EN SUEDE Lake Malar a) Vie pratique Je suis étudiante en Master 1 mention Management des Systèmes d'Information à l’IAE Lyon. J’ai effectué un an d’échange Erasmus à l’université partenaire Malardalen University à Västerås en Suède (année 2012/2013). Désirant découvrir un pays nordique ou le niveau national d’anglais est bon, la Suède fut la destination parfaite. Souvent prise comme référence concernant l’écocitoyenneté et un niveau de vie élevé, je me devais de trouver réponses à mes questions. A l’aide de la liste des étudiants Erasmus partant cette année, deux étudiantes en master m’ont alors contacté pour que l’on puisse voyager ensemble de Paris. Il est si possible préférable de partir avec un étudiant de son université afin de se sentir plus rassuré et confiant. Cependant il est important une fois installé de varier son entourage et ne pas rester entre français. Vasteras LOGEMENT Après avoir reçu un avis favorable de l’université d’accueil, j’ai été mise en relation via émail avec Bostad Västerås, l’unique agence gérant les logements étudiants. On trouve alors plusieurs sortes de logements. L’étudiant doit avancer une somme de 1000€ pour garantir l’obtention d’une chambre, comprenant une caution de 400€ et une partie semestrielle du loyer. Celui-ci peut alors vivre seul (ne rien partager), ne partager que la salle de bains ou bien tout partager (salle de bains, salon, cuisine). Selon la taille de la chambre et du confort, il devra alors payer environ entre 350€ et 650€ par mois. Dans ce cas il est alors conseillé de choisir un logement proche du centre-ville notamment pendant l’hiver, évitant les frais de bus et facilitant les contacts. J’ai pour ma part fait l’erreur de vivre seule pendant le premier semestre dans une résidence assez éloignée du centre-ville. J’ai alors acheté un vélo (50E) rapidement via le site d’occasion blocket.se qui reste un site web assez utile pour réduire ses frais. Pendant le second semestre j’ai alors quitté mon appartement pour me rapprocher de l’université et rejoindre une résidence m’obligeant à tous partager. J’ai découvert la colocation et réalisé que ce changement entrepris fut l’un de mes meilleurs choix. J’ai pu rencontrer des personnes venant de tous horizons et parler anglais jours et nuits. Ce second semestre fut bien plus enrichissant et eu une forte influence quant à l’apprentissage de la vie personnelle, universitaire voire même professionnelle. Le payement du loyer ne se fait que par cash pour les étudiants étrangers donc on doit ajouter les frais de retraits qui restent très élevés. Il ne m’a pas été nécessaire d’ouvrir un compte suédois mais pour ceux voulant travailler, il est préférable d’en avoir un. Pour cela, on doit posséder un numéro d’identification que l’on obtient après avoir effectué toute les démarches (attestation universitaire, disposition d’une somme minimum sur le compte bancaire, lettre de motivation…) COMMUNIQUER Concernant la télécommunication, l’étudiant peut acheter un abonnement à travers l’opérateur Comviq et payer entre 7 euros et 20 euros de crédit mobile par mois, ce qui reste abordable ; le prix dépend ainsi des options désirées (Sms illimités, connexion internet…). SANTE Pour ma part, je n’ai heureusement pas eu besoin de faire appel au système de santé quel qu’il soit cependant je sais qu’il faut avoir l’accord d’une infirmière pour prendre rendez-vous chez le médecin, en Suède les hypocondriaques n’ont alors pas leur place. J’avais une carte européenne d’assurance maladie que j’ai faite avant de partir à la Smerra (LMD même principe). VIE UNIVERSITAIRE Je suis très satisfaite de la vie universitaire que j’ai menée au saint de Malardalen University. Lors de notre arrivée, les étudiants sont accueillis chaleureusement pour recevoir les clés du logement. Le lendemain deux journées sont organisées afin de rencontrer les différents services et d’apprendre les points phares de la vie en Suède. C’est lors de ces présentations que l’on obtient tous les contacts indispensables à notre réussite. Pose fika (café) et muffin nous sont proposés nous permettant d’échanger avec les autres étudiants et nous familiariser avec ce nouvel environnement. Nous avons à notre disposition le Blackboard (l’intranet) nous permettant de connaître les différents programmes, d’assister aux cours (horaires, lieux…), s’enregistrer aux examens ou bien de contacter les professeurs. Nous possédons une adresse mail qui doit être consultée régulièrement restant l’unique moyen rapide et fiable nous liant directement aux professeurs. Le rapport avec ces derniers est très différent comparé au système français. Ils sont appelés par leur prénom et sont généralement plus disponibles ; il n’est pas surprenant de voir un professeur prendre un café avec un groupe d’étudiants voulant partager un savoir ou demander conseil. Je fus agréablement surprise par l’excellence du système administratif présentant une organisation très claire et avancée. Les résultats aux examens sont délivrés deux semaines après et le rattrapage à lieu environ deux semaines suivant l’obtention des notes. En cas d’échec, l’étudiant peut mieux se préparer pour la prochaine session et consulter directement la correction de sa copie afin de savoir ce qui doit être amélioré. LA VILLE Västerås est nommé 6ème grande ville de Suède mais pour une lyonnaise à l’esprit citadin, elle apparaît telle une petite ville offrant un espace plus serein et calme. Entourée du lac Malar et de ses beaux parcs, Västerås enneigée l’hiver, rayonne l’été, devenant fleurie et verdoyante. Cette ville est parfaite pour découvrir en profondeur la culture suédoise, sont architecture typique, sa langue, ses événements nationaux, sa gastronomie bien que cette dernière, pour nous français, paraitra limitée. L’hiver est rude (moins 15 à 7 degrés) et la ville se transforme en « zombie land » avec des rues sombres et noires dès 15H. Cependant tout est très bien chauffé et l’on multiplie les poses Fika pour se réchauffer, se recharger en énergie et retrouver ses amis. Les magasins sont ouverts tous les jours de la semaine, dimanche inclus, jusqu’à 19h, les supermarchés ferment à 22h mais ce qui me sembla illogique sont les horaires du samedi avec une fermeture dès 16h lorsque les gens disposent enfin de temps libre. Une fois le mois de mai terminé, la Suède se transforme et les gens sont heureux. Les rues sont animées et le paysage se réveille et dévoile sa plus belle nature. J’ai pu avant mon retour profiter des 25 degrés et me baigner dans le lac afin de pouvoir fièrement dire que je l’ai fait. Vasteras Center STYLE DE VIE Croyez-moi, ce n’est pas un cliché, les suédois aiment faire la queue, il m’est arrivé à maintes reprises, moi française capricieuse, de demander si les deux autres caisses étaient fermées ou non. Travailler ma patience me fut une formation imposée tout comme faire de la ponctualité ma meilleur amie. Entendez bien, le retard est considéré comme une importante forme d’impolitesse, ainsi arriver cinq minutes en avance est normal donc toujours avoir les horaires des bus sur soi. TRANSPORT En parlant de transport, les prix sont exorbitants pour les étudiants, avec un abonnement de bus de 50€ par mois, inutile de vous dire que le vélo devient vite membre de la famille ! NOURRITURE La nourriture est chère, excepté les concombres, produits en masse à Vasteras, et les bananes car les suédois en sont de grands consommateurs. La Suède, pays libéral, ne permet pas de boire de l’alcool dans la rue ce qui pour une femme m’a agréablement surprise. De plus les clubs ferment à 2h voire 3h du matin ; et oui quand les français finissent leur pré-party les suédois regagnent leur lit. Rassurez-vous je n’entends par regagner l’oreiller, plutôt une « after party » ou l’on se retrouve dans un appartement pour finir la soirée entre amis. b) Vie universitaire Lorsque j’ai commencé mes premiers cours, mon niveau d’anglais était médiocre mais avec des listes de vocabulaire en nombre et de la pratique, j’ai pu un mois après atteindre un niveau correct. Cependant en vivant seul il est plus difficile de progresser. Mon emploi du temps n’était pas très chargé et le système de TD n’existe pas car pour certains cours la correction des exercices est faite lors des cours magistraux ou postée sur l’intranet. J’ai trouvé que l’on était moins orienté ou guidé mais que l’enseignement proposé était suffisamment succin et précis pour effectuer avec succès les travaux requis. J’ai particulièrement découvert cette année l’utilité des séminaires et compris comment l’échange des idées et le travail en groupe peuvent être un gain de temps et un enrichissement sans limite. Après avoir étudié les différents articles, chaque étudiant utilise la théorie, ses connaissances ou expériences personnelles pour défendre sa propre opinion et ses arguments. Il faut travailler régulièrement afin de ne pas être submergé par la large quantité de travail. Certaines matières proposent un programme accompagné d’examens pouvant durer 5h. Bien que souvent ceux-ci soient « open book », l’étudiant doit maîtriser parfaitement la partie théorique qu’il réutilise selon les cas proposés. Le niveau académique était correct et la charge globale de travail fut pour ma part nettement gérable. Les cours disposent soit de 7,5 crédits ou de 15 crédits. L’étudiant doit alors valider ses 15 crédits par semestre et donc obtenir ses 60 crédits à la fin de l’année. c) Bilan et suggestions Le bilan que je fais de ce séjour à l’étranger est globalement très positif. J’ai découvert une toute autre culture ainsi qu’un nouvel environnement. Je ressentais le besoin d’aller de l’avant, briser cette routine et cette vie trop confortable pour m’imposer un challenge et faire mes preuves. J’ai renforcé ma confiance en moi et découvert ce que je voulais faire prochainement. J’ai élargi ma vision de l’Europe et du monde ainsi que mon réseau en ayant des contacts partout en Europe et ailleurs. Concernant mon parcours professionnel, je désir aujourd’hui rejoindre une entreprise ayant des valeurs et une philosophie que je retrouve et apprécie. Je suis prête à m’installer dans n’importe quel pays d’Europe de l’ouest (RU, Irlande, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Norvège, Suède…) car bien que différentes, les cultures en sont les plus rapprochées. J’ai concrétisé ma motivation concernant l’apprentissage de nouvelles langues. Grand nombre de suédois parlent trois langues couramment ce qui est un indéniable atout professionnel, leur permettant d’être plus compétitif. Lors des séminaires, j’ai dû travailler ma rhétorique et apprendre à écouter l’autre pour fournir une réponse plus pertinente et adaptée. Je ne suis plus effrayée de parler devant un large public. La manière de présenter ses connaissances est très importante surtout lors d’une négociation économique ou financière. De plus, je me sens plus impliquée dans le monde professionnel français et son évolution. J’ai curieusement en étant à l’étranger, prêter plus d’attention à la situation économique française pouvant faire une comparaison avec celle en Suède. En effet, je souhaite poursuivre ce partage et cette transmission des savoirs en France. Lorsque l’on ne connaît personne à l’étranger, devenir sociable est une nécessité pour multiplier les relations et définir son réseau social. Il m’est maintenant plus simple d’aller vers l’autre car je suis devenue plus tolérante et la différence a attisé positivement mon intérêt et ma curiosité. Les principales difficultés rencontrées furent principalement parties du premier semestre, n’ayant pas apprécié vivre seule et éloignée du centre. Bien qu’ayant des amis, lorsqu’il fait sombre, froid, avec des rues enneigées mal dégagées, l’on a tendance à moins sortir et passer plus de temps dans son appartement. Le coût moyen de la vie est assez élevé. Dépendante financièrement des aides gouvernementales et des parents, il m’a été difficile à certain moment de gérer mes investissements pour avoir la possibilité de voyager et quitter Västerås. Personnellement mon unique déception fut ne pas avoir découvert la Laponie suédoise, mais je me rassure en ajoutant ce voyage en tête parmi mes futures destinations. La liste est longue ! Ayant été intéressé par le marketing vert avant de partir en Suède, j’ai approfondi mes connaissances sur l’écologie et la gestion du tri sélectif. En effet, nous disposions de cinq poubelles nous obligeant à séparer les plastiques, des métaux, des cartons, du verre et de la nourriture. Effectuer ces tris fut au début contraignant mais devînt rapidement une habitude quotidienne. L’homme à une très bonne capacité d’adaptation lui permettant d’apprendre par ses propres moyens. J’avais besoin de connaître mes responsabilités que ce soit à l’université ou en tant que simple étudiant étranger en Suède. Cependant il ne m’a pas été nécessaire d’être longuement préparé avant le séjour. La Suède reste un pays européen offrant un cadre de vie sécurisé ou l’on se sent majoritairement protégé. L’IAE Lyon a joué un rôle central dans la préparation de mon départ. Madame Stoian Anca-Laura travaillant aux relations internationales m’a fourni tous les papiers pour être le mieux préparé possible et éviter tout imprévu une fois arrivé à destination. Madame Tabaret fut très présente et n’hésita pas à m’aider lorsque j’en avais besoin. Avant mon départ j’ai tenté de rentrer en contact avec un étudiant qui avait déjà effectué un séjour à Västerås, étudiant en master il devait sans doute être très occupé et n’a pu me consacré du temps. J’invite les générations futures à être plus insistant car il est rassurant et important de se préparer le mieux possible et de récolter un maximum d’informations. Pour ma part je serais ravi de discuter avec les futurs étudiants Erasmus s’ils le désirent. Il est je pense important de développer notre empathie car c’est elle qui nous rappelle notre rôle en tant qu’être humain et citoyen. PARTEZ ! J’invite sincèrement les étudiants à partir, et plus personnellement à rejoindre un pays nordique (Norvège, Suède ou Finlande) car ils ont beaucoup à nous apprendre. La Suède est un pays très peu peuplé avec seulement 9 millions d’habitants ce qui reste très faible comparé à 60 millions en France. La nature est vaste et pour les amateurs de randonnée, de longues marches et de balades à vélo le paysage est incroyablement riche et parfaitement adapté. Ayant toujours pratiqué du sport (escrime, vélo, natation, footing, roller…) j’ai rapidement partagé ma passion sportive avec les suédois qui ont pour la plupart une excellente condition physique accordant autant d’importance à leur carte de fitclub que leur carte de crédit. Sans vouloir trop insister, je n’ai qu’une chose à redire : c’est le moment de partir et d’apprendre sur le monde, sur soi pour se connaitre et définir ses buts ultérieurs. Alors ne perdez pas de temps, foncez ! Quel que soit la destination, l’important est de vouloir partager, de savoir s’entourer des personnes qui nous élèvent dans tous les sens du terme. CONCLUSION Je conseille vivement les futur Erasmus à établir avant de partir une analyse des dépenses durant le semestre avant d’être une fois sur place. Il est important de savoir combien l’on va en moyenne dépenser en nourriture, en fourniture universitaire, en loisir, en voyage… Je vais conclure ce rapport, en remerciant mon université et particulièrement M. Rive sans qui cette merveilleuse expérience n’aurait pu exister. Il m’a lancé un défi que j’ai tenté de relever de mon mieux en surmontant les différents obstacles. Je reviens encore plus fière de faire partie de l’IAE Lyon et me sens plus impliquée quant à l’évolution de cette école universitaire. Concernant les étudiants n’ayant pas confiance en eux, sachez qu’avec la motivation l’on peut se surprendre et se surpasser. J’espère avoir abordé l’essentiel et j’invite les prochains Erasmus, partant en Suède, à me contacter à l’adresse mail suivante : [email protected] ou via Skype : mordjiane.filali Bonne chance à vous tous ! PS : The information is a tree, the curiosity the roots and the astonishment the seed. We need more planters! Swedish traditions Vasteras Harbor