Choisir entre culture et art de la révolte A la tombée des jours
Transcription
Choisir entre culture et art de la révolte A la tombée des jours
I Choisir entre culture et art de la révolte A la tombée des jours peindre les yeux d’Alice Réécrire la vie anéantir la cour Redessiner le monde et dépasser les peintres Cultiver l’aventure refuser la récolte Déféquer sur la Bible baiser durant l’office Et aussi pour la rime réinventer l’amour Comme j’avais des rêves quand les premiers mots vinrent Tuer la jeune fille et l'amour réifiés Un nouveau livre pour fermer les précédents Comme on brûle une idole ou que l'on tue le père Essayer de comprendre pourquoi l'amour est mort Décrire notre époque amplifier la rumeur Comme j’avais des rêves quand ces nouveaux mots vinrent II Te voilà donc partie tristement envolée Dans un poème usé par nos amours défaits Poésie du malheur joliment inspirée Par un gémissement de Billie Holiday La nostalgie des nuits s’envole entre les arbres D’où pendent les cadavres d’un temps pas si lointain Que nous étions naïfs comme nos camarades Qui rêvaient d’un Etat à côté du Jourdain L’amour a ruisselé sous le pont de nos bras L’instant a disparu je suis déjà bien las Le temps dont on s’éprend a pourri les cerises Les félons sont partout je ne peux l’oublier Oubliés ou perdus nous avons lâché prise Les jours s’en sont allés je ne peux demeurer III Le lapdance débute la lumière est torride La danse te taraude tu désires le vide La jeune fille est libre comme le libre échange Et l'amour sans souffrance qui jamais ne te change C'est la première fois tu prends de la hauteur Elle n'est pas d'accord et se met en valeur La vie est aventure la beauté est chimère Jamais le premier soir ce qui est rare est cher Car l'idée d'être ensemble et d'oublier l'argent N'est qu'un échappatoire une ivresse féconde Pour détester l'humain et refuser le temps L'Empire du vide est assez fou pour penser Que l'idée de l'amour pourrait nous dispenser De raser ce qu'il reste des ruines du vieux monde IV Il y avait nos deux vies, il y avait le soleil Qui luisait sur ton corps et te faisait plus belle. Tu ne savais que dire, et n’étais que pucelle Quand je te chuchotais mon manque de sommeil. Nous connûmes le monde donné à l’être humain Quand le désir de vivre faisait parti de nous. Je te revois encore, face à moi, à genoux ; J'avais laissé mon corps à ta bouche et tes mains. Puis le ciel est tombé sur nos corps enlacés. Tu devins étrangère à tes propres désirs Sans comprendre le temps ni pouvoir le saisir. Sous les rêves austères les jouets sont cassés. Alors le soir venu je repense à ton corps, Comme tout était beau quand le temps avait tort … V Nous regrettons les choses qui ont fait la vie frêle Dans la pensée lointaine où la nuit n’est plus belle Elle était tendre et triste, elle était suave et douce L’amour fut rattrapé par le monstre a ses trousses Le sinistre Pouvoir a brisé nos penchants Que reste-il à faire sans subir son tranchant Tenter et retenter d’oublier la rumeur Appeler aventure le rapport des valeurs Il n’y a rien d’autre à voir qu’un sinistre Spectacle Veux-tu pleurer moins fort rappeler ton envie Brûler ou arroser en attendant la vie Il n’y a pas d’amours mortes qui ne soient réceptacles De l’ordre désolant que la vie a déçu Notre monde est étrange et l’amour sans issu VI Il fait bon sur la plage, le temps s’est arrêté. Les enfants rient et jouent, les hommes parlent et crient. Les parents se dépêchent , il est temps de rentrer, Les gosses sont déçus, et poussent un dernier cri. Il fait bon dans la chambre ; le plaisir consommé, Tu pousses un dernier râle, qui ne t’appartient plus. L’orgasme était palpable et vint à point nommé ; Retarder le plaisir eût été superflu. Je présage une suite à ces instants sereins : Nous marcherons, perdus comme des pèlerins. (Ne sachant où ils vont, ils marchent nus et seuls.) Les Hommes se débattent dans l’univers troublé, Agissent sans destin de l‘école au linceul. Beaucoup sont résignés, le monde a trop tremblé. VII Je m'interroge encore sur la triste cadence Des manifestations Et me souviens parfois de notre décadence Et de leurs solutions Je garde la conscience De la déréliction Qui n'est que conséquence De notre soumission J'ignore la vraie vie je maudis son absence Il n'est de liberté qui se prenne en silence Et sans la sédition Il n'est aucune plaie qui jamais ne se panse La plus jolie des danses Se nomme insurrection VIII Trimer à la machine et savoir qui l’on est Se taper sur l’épaule se donner l’accolade Lutter et s’appeler copain ou camarade Espérer un grand soir enfin se réveiller Ou brandir un drapeau avoir peur de trembler Oublier ses repères le camp qui est le sien Avoir peur de l’étrange se sentir orphelin Et attendre le soir pour enfin expirer Pour enfin s’en aller dans un souffle trop tiède Rejeter la culture et la chanson d’amour Éviter de penser avaler un discours Et sortir de son trou pour partir à la guerre Se sentir enfermé oublier les chimères Enfermé dans un camp ces tragédies m'obsèdent IX Le temps est relatif le présent sans issu Les réseaux le Pouvoir qui gère leur tissu Voudraient bien effacer la présence des nôtres Ou dissoudre le peuple pour en élire un autre Lutte usuelle du faible et révolte à la traîne Oublier regretter le travail à la chaîne Oublier le revers et la clarté toujours Oublier qu’à Hébron on enchaîne le jour Nous voyons les checkpoints et le désert immonde De leurs agencements pour arracher nos coeurs Marchandiser le monde et façonner nos meurs Dans l’attente d’un jour que tout le monde attend Arrêtons de céder au désespoir du temps La vérité nous guette et la révolte gronde X - Sens-tu le poids des bombes Sur les épaules frêles De Gaza la rebelle Qui retourne sa tombe ? - As-tu vu, mille fois, Jaillir le feu, soudain Dans un affreux dédain Qui embrase l’effroi ? - Que dis-tu du cri sourd Du peuple résistant Au sinistre occupant ? - Que sous le poids des âmes, lourd Est le glissement lointain De l’Histoire en Destin. XI Tu levais haut le poing et me tendait la main, Nous comprenions l'amour, les mots étaient pesés. Tu étais libre enfin dans un monde commun Sans jamais redouter qu'on vînt le renverser. Un nuage était beau et la mer était stable, C'était l’été peut-être dans sa forme avancée Qui rapprochait les âmes quand, autour d'une table, Nous riions gentiment de leurs billevesées. J'ai pris conscience alors que la vie est trop brève Pour sacrifier sa forme sur l'autel de nos rêves. L'eau coule sous les ponts ici et maintenant. J'ai tout appris de toi quand de tendres moments Ont prouvé qu'il fallait se libérer de soi Pour combattre leur monde et que crèvent leurs lois. XII La petite est plantée au milieu de la piste Contente pour un soir de se voir dégradée Dansant jusqu’à l’aurore sous la lampe diaphane La Lolita vendue a lacéré des cœurs Les danses frénétiques de ces soirées bien tristes Mènent toutes les âmes que l’on a retardées Vers une vie scellée comme rose qui fane Offerte à la nymphette dans l’oubli de ses peurs Évadée dans la nuit elle suit son chemin Un reflet inversé où se joignent les corps Et les sentir enfin gémir entre ses reins Partir coûte que coûte attendre enfin la mort Elle est belle à mourir elle est triste à se pendre Quand à eux ces gens là ne veulent que la prendre XIII Ce n’est qu’un morceau de rancune Glané à la lisière des rêves Jeune illettré face à la lune Triste utopiste en perd la sève Dis moi où est le temps qui passe La Société se désagrège La fuite est une immense impasse La barricade est dans la neige Les partisans sont mal en point Pour conjurer leur peur du noir Gueule de bois jour de grand soir Se perdre pour chercher encore Notre victoire avant la fête Et puis tant pis pour la défaite XIV Regarde la vraie vie, constate son absence ; Le sens a disparu, le lien s'est disloqué, Ton âme est embrumée dans la séparation. C'est un sombre tableau ou une sale histoire ; Des bilans et des chiffres, une triste routine ; Notre époque est hostile, l'ornement est austère. Qu'y a-t-il à y faire ? La vie est quantifiée … Que peut-on espérer sinon l’insurrection ? Peut être pourrons redessiner un monde, Savoir être affligés et n'avoir l'air de rien. Beauté de notre vie, difficulté des temps. Ou nous serons trop vieux avant que d'être âgés ; Lourdeur de l’existence et laideur de leur monde ... L'Histoire est un naufrage, osons la sédition. XV Les réseaux le Pouvoir avancent dans la fuite Incapables qu’ils sont d’imaginer la suite Ils pourraient bien pourtant nous faire disparaître Au gré des connexions façonner le paraître T’as vu comme on te vend quand on oublie le jour Oublier qu’en Judée on efface toujours Ce qu’il reste d’Histoire et ce que dit la lutte Ce que dit le courage précipiter la chute Chacun voit près de soi sous des cieux inconnus Ce qui couvre et qui traîne ce qui couvre et nous tue Si nous ne faisons rien pour enrayer la ronde Mais nous serons ensemble sur la place de grève Et nous verrons enfin les couleurs de nos rêves L’égalité déjà la chute du vieux monde XVI Tout semble si paisible dans l’uniformité De quartiers rénovés à en faire oublier Que près des boulevards le peuple existe encore La ville est un terrain dont les rues nous surprennent La vraie vie est présente et tout devient possible Quand au-delà des murs et du périphérique La jeunesse écartée de la triste cadence Se rappelle à nos yeux dans un grand feu de joie C’est un pic c’est un cap dans la contestation De ce qui nous écrase et de l’occupation De ce qu’ils ont volé car les rues sont à nous Saturée ceinturée Paris existe encore Et pourrait bien surgir quand viendra un printemps Dont la nuée ardente mettra fin au vieux monde XVII J’ai aimé jolie bouche consumant le plaisir Tristesse de l’écume lumière du divin Comme un cœur déposé perdu dans le partir Candeur qui brûle et se consume avant la fin J’ai aimé jolie môme tentant de s’oublier Dans un râle sucré à la nuit tombée Froideur de ses baisers au style un peu pompier Comme une douce plainte que l’on a parfumée Il y a un temps pour tout pour donner pour voler Pour s’aimer s’oublier et puis recommencer On perd souvent l’espoir dans la vivacité Mes sentiments tombés dans la lucidité Laissent à ces moments un joli goût amer Et c’est déjà la nuit qui contient nos chimères XVIII C'est un trou de noirceur où les gens se rencontrent Dans cet entertainment qui permet d'oublier La vie emprisonnée et ce qui nous le montre Le poledance commence la vie est folle à lier La femme libérée quand plus rien ne dérange Met la vie à sa place et le plaisir en tête L'amour est indocile le langage est étrange Les corps se joignent le temps s'arrête La jeune fille veut en finir Avec le danger de l'humour Economie du plaisir dans la loi du désir Et la loi est partout la bonté est partie Quand donc reviendras-tu souffre de notre vie Quand donc reviendra-t-il le sel de notre amour XIX Nous nous sommes connus un joli mois de mai Dont cris et hurlements nous redonnaient l’espoir D’un espoir indicible d’un futur rouge et noir Auquel on pouvait croire qu’en est-il désormais L’eau courante a coulé sous le pont de nos bras Pendant que s’éteignait la possibilité D’un monde différent d’une infinie beauté Traversée ça et là sans peine ni tracas Car nous croyions alors nous aimer pour toujours Rejoindre l’infini le toucher sans détour Mais tu sais mon amour que rien n’est éternel Et notre amour est mort car toi tu le savais Et tu ne disais rien en regardant le ciel Ô ma beauté perdue toi que j’aime à jamais XX Comme les gens sont beaux sous les cieux inconnus Comme les gens sont tristes au pied du mur honteux Dans les check points infâmes où l’on oublie tes yeux La terre aride est mon silence et notre honte L’amour de la patrie est un bien triste compte Connais tu le malheur d’aimer ce qu’ils défont Il n’y a pas d’amour heureux sans la rencontre Des peuples camarades dessinant l’horizon Il n’y a pas d’amour heureux sans la beauté Parfaite à en mourir et jusqu’à oublier La vie qui va et vient comme l’espoir perdu Il n’y a pas d’amour heureux sans le décompte Des jours nous séparant du pays Liberté De la voix d’Aragon qui m’aide à te chanter XXI J’aurais aimé sentir le temps et la distance Sans jamais oublier la douce souvenance Mais l'amour se refuse bien loin du temps qui passe La vie est un naufrage et le temps nous terrasse Nos vie sont passagères mémoires de l'amour Du désir à la vie tout se finit toujours De l'amour à la haine tu souhaites le pardon Le temps passe et nous laisse montagne de chardon Devine ce qui suit le néant l’infini Un paradis terrestre ou l’oubli dans la nuit C’est un monde éperdu où luit la liberté Pour fuir et revenir profiter de l’été Là bas seul est le lieu d'où peut monter la sève La liberté ravie dont la jeunesse rêve XXII Nous cherchions l’espoir seul qui fut décomposé Dans la fin d’une époque où nous avions osé Nous avons cru encore à la terre perdue Où est-il le printemps qui fut un jour déçu Nous n’avons pas senti le temps ni la distance Sans jamais oublier la douce souvenance Dans les baisers perdus d’un espoir effacé Le mouvement des ans est à jamais cassé Nous avons pu penser sous le poids du destin Que nous pouvions aller et comprendre nos rêves Nos vies sont passagères nous souhaitons une trêve Nos plus anciens amis compagnons de voyage Auraient pu voir en nous des oiseaux de passage Nous savons maintenant qu’il y aura une fin XXIII L’Homme est plein de regrets pour ce désir amer La fille se refuse bien loin du temps qui passe Le monde est un village où tout se paye cher La vie est un combat où le temps nous terrasse Les détails sont le diable et la douce lenteur De leurs yeux qui ont vu sans connaître l’envie De leurs coeurs qui ont cru sans connaître la vie Que la nuit fut lente et le temps étrangleur Il pleure dans son cœur l’impossible futur De l’avenir fermé d’un innommable mur Elle est belle à mourir indécente à crever Ils aimeraient encore s’unir et s’évader Leur chute dans le vide a suscité l’envie De ce que l’on croit voir lorsqu’on oublie la vie XXIV Un beau sourire et la courbure de ses reins Lui font oublier l’Homme et sa condition Cette absurde absence de but que l’on repeint Est un triste alibi masquant les jeux abscons Le discours les idées et son identité Une raison de vivre pour porteur de drapeaux Penser à lui et se sauver pour la fierté Chercher fraternité et puis sauver sa peau Cheveux blonds chatoyants suscitant le désir Désirer vivre et jalouser les gens Dans un imaginaire pastiche du plaisir Trimer toute une vie et s'en remettre à Dieu Oublier qu’il est vain de tenter d’être deux Léger comme Verlaine et l’absence de sens XXV Ami plus rien ne roule et y a tout qui déraille On aimerait compter mais y a plus rien qui vaille Ivres comme un bateau dont on oublie le drame Nous voudrions vomir les drapeaux et les flammes Et nous saurons un jour attaquer la Police Attaquer le Pouvoir recracher le calice Prendre le Sacré-Coeur la liberté ravie Et suivre simplement notre pulsion de vie Qu’il vienne qu’il vienne Le temps qui nous l‘apprenne Que nos tirs les atteignent Que l’on prenne que l’on prenne Le Sénat ou l’arène Que rien ne nous retienne XXVI Que dis-tu d’être heureux dans le malheur commun De s’oublier se perdre et se donner la main Combattre et résister et puis sauver sa peau Toujours tu défendais la paix face au troupeau Que dis-tu de ces choses tant de fois oubliées Des villages rasés terre hier effacée A-t-on vu cette fois éclabousser la vie De la terre souillée que l’on croyait trahie N’oublies-tu pas la vie comme fanent les roses Ô souvenir perdu de la métamorphose Qui fit un jour martyrs des étrangers chez eux Je n’oublierai jamais sous le doux soleil noir La flamme Résistance où la vie est espoir Soutiendra-t-on un jour le peuple courageux XXVII Voici l’année finie et l’espoir envolé J’ai perdu ma chanson à ne plus t’appeler Sous les rêves austères et ce que dit ta bouche J’ai perdu la putain avec laquelle on couche Comme un soir en dormant je t’écris ce poème Mon coeur est la récolte les mots ce que l’on sème Ma vie est un village à l’église incendiée Comme un mot à la mer ma lune s’est noyée Aimer est un symptôme ô combien exécrable Mon âme est un mystère aisément pénétrable Je meurs d’être connu et demeure isolé Voici l’année finie et l’espoir envolé Je pense à toi et moi sur la place de grève La guerre continue nous attendions la trêve XXVIII Je peignais des Eglises et voyais le soleil Tu étais belle enfin et j'étais triste encore J'apprenais tout du monde et comprenais ton corps Sur les piquets de grève près des drapeaux vermeils La vérité du temps s'était offerte à nous : C'était l’événement, source de vérité, Qui pouvait nous délier et recréer le tout. (Le néant est commun, le reste est arrêté.) Alors nous pataugeons là où la vie existe Pour recréer parfois l'espoir millénariste Mais c'est déjà la nuit qui recrée notre enfer Et c'est déjà ta voix qui retourne le temps Le possible est parti adieu au printemps Que reste-t-il de nous j'ai du mal à me taire XXIX Cela est juste et bon que de s'aimer enfin Là où saigne la Terre et pleurent les enfants Seules les mains des filles peuvent de leurs traits fins Suivre la voie des anges et le souffle d'antan Quand le temps me retourne et me mène où tu penses L'alchimie est patente dans le creux de tes reins Justesse des contraires qui sifflent en cadence J'ai perdu la tristesse dans le creux de tes seins Ô beauté de tes jambes qui font la vie plus belle Atonie de nos peurs quand vient la sentinelle J'ai peur de l'incendie et de l’insoumission J'ai peur de la vie libre et de ses solutions J'imagine la chose nous sommes en pleine ivresse Et c'est déjà la nuit qui reprend nos caresses XXX Fumer à la fenêtre un soir d’été Ecrire à la mémoire des camarades Repenser au martyrs de la terre promise Dans les si longs sanglots des violons Massacres d’ouvriers ou pogroms Dénoncer l’oppression par delà les frontières Abuser de l’espoir en relisant Darwich Malgré le sifflement des balles qui fait couler l’acide S’écorcher dans la reproduction Et s’oublier dans la manufacture Se mettre dans l’état d’où tombe l’écriture Surveiller et punir à Rodez Mal être ombilical malgré l’apesanteur Labeur dont sort la poésie qui permet d’exister XXXI J’ai aimé quand nos bouches consumaient le plaisir, L'amour réinventé et notre air enthousiaste. J'ai aimé les corps joints, s'aimant d'un amour chaste, Et l'instant aperçu sans pouvoir le saisir. Puis le temps ruisselant aurait tué le désir De contrôler ensemble la beauté des contrastes. Tout se serait enfui dans des passions néfastes Où l’on peut voir son coeur refroidir et transir. Le monde est bien trop vieux pour garder nos caresses, Le temps passe et nous laisse des souvenirs lointains Que nous gardons au chaud pour les beaux soirs d'ivresse. Car nous nous souvenons de nos amours sans fin, Et dans le temps qui passe, loin de nous la tristesse D'enterrer nos histoires sous le poids du destin. XXXII Dans l'attente d'un jour que tout le monde attend Sous le soleil brûlant d'un futur incertain A l'heure d'un grand soir et des tristes matins Elle se laisse aller au désespoir du temps Face à sa solitude et la mélancolie La petite est debout un rameau d'olivier Un drapeau et des pierres va-t-elle s'insurger Contre ce qui la crève et ce qui nous détruit Il faudrait un peur d'air pour desserrer l'étau Que les nuées ardentes dérèglent le climat Qu'un vent très assuré balaie notre arrogance Sans quoi elle pourrait perdre toute espérance La Méditerranée pourrait la voir sombrer Gaza est un enclot notre vie est absente XXXIII C’était l’intégration pas toucher à mon pote Les récupérations empêcher la révolte On devait vivre ensemble mais l’espoir est brisé A l’entrée d’une boîte c’est dehors les frisés Zone Urbaine Sensible et Pacification Plus rien ne peut aller quand vient l’insurrection Lois d’exception état d’urgence et couvre feu Ne peuvent plus rien faire quand la France est en feu Troupe d’occupation à la sortie des gares Le ministre rassure attention aux Bulgares Et aux Roumains que l’on protège la République Des slogans en arabe que disent les laïques Coupure des réseaux commissariats en flammes Qui ne prend pas parti sera vu comme infâme