travailler avec les écoles pour prévenir l`alcoolisme et les
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travailler avec les écoles pour prévenir l`alcoolisme et les
TRAVAILLER AVEC LES ÉCOLES POUR PRÉVENIR L’ALCOOLISME ET LES TOXICOMANIES : ANALYSE DES TENDANCES ET DES QUESTIONS Karen Cumberland et Matthew Graham | Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies C e sondage sur les activités de prévention qui ont lieu dans les provinces et les territoires fait partie d’un projet mené conjointement par l’Association canadienne pour la santé en milieu scolaire et le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT). Pour s’assurer que ce projet mise sur les initiatives déjà en place et implique les partenaires pertinents dès le départ, l’équipe coordonnatrice du Partenariat des secteurs de la santé et des services de police (PSSSP) s’est engagée à mener en avril et mai 2007 des sondages au plus haut niveau dans les provinces et les territoires sur les activités de prévention basées à l’école et dans les communautés dans le cadre des écoles. • • • • • • • • • physique, le loisir et la danse (www.cahperd.ca) La Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branchdirgen/fnihb-dgspni/index_f.html) Le Programme national de lutte contre l’abus de l’alcool et des drogues chez les Autochtones (http://www.hcsc.gc.ca/fnih-spni/substan/ads/nnadap-pnlaada_f.html) L’Armée du salut (www.salvationarmy.ca) Alcooliques Anonymes (www.aacanada.com) Narcotiques Anonymes (www.na.org) Cocaine Anonymous (www.ca.org) Al-Anon/Alateen (www.al-anon.alateen.org) Mothers Against Drunk Driving (www.madd.ca) Students Against Destructive Decisions (www.sadd.org) La collecte des informations par l’équipe du PSSSP a eu plusieurs avantages – le plus important étant la validation de la présence de partenariats multi-sectoriels dans ces instances scolaires. Elle a également encouragé l’équipe du PSSSP à contacter de nouveaux secteurs et fournisseurs de services et, enfin, à créer des liens et à tenir des discussions avec eux. Dans certaines régions rurales et éloignées du pays, l’absence d’organismes nationaux et d’agences spécifiquement voués aux toxicomanies a fait que ce sont des agences offrant des services généraux qui s’occupent de prévention. Organismes clés Cadres pour créer la cohérence Les réponses au sondage donnent des détails sur le genre d’organismes qui jouent un rôle clé dans ces activités de prévention de la consommation d’alcool et d’autres drogues et des toxicomanies. Bon nombre de ces organismes sont réunis sous l’égide du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) et de l’Atlantic Canada Council on Addictions (ACCA). Ce sondage demandait aux sujets interrogés de déterminer les cas coordonnés de politiques, de mécanismes officiels ou officieux de collaboration, de moyens d’échanger des connaissances et d’approches globales de la santé en milieu scolaire qu’ils connaissent. Plusieurs instances ont rapporté qu’elles avaient en place des cadres obligatoires sur la consommation d’alcool et d’autres drogues (p. ex. le Cadre national d’action pour réduire les méfaits liés à l’alcool et aux autres drogues et substances au Canada). D’autres instances avaient des stratégies obligatoires spécifiques à une substance (p. ex. la stratégie visant la prévention de l’alcoolisme en Nouvelle-Écosse). Des organismes nationaux jouent un rôle clé dans ces activités, qu’elles se tiennent dans les écoles ou dans les communautés dans le cadre des écoles. Le Service de sensibilisation aux drogues et au crime organisé de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) travaille avec des détachements partout au pays pour implanter une planification qui doit inclure la prévention des toxicomanies. D’autres organismes qui oeuvrent dans la plupart des provinces et des territoires incluent : • • • • • • • Santé Canada (www.hc-sc.gc.ca) L’Association canadienne pour la santé mentale (www.cmha.ca) Le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (CCLAT) (www.ccsa.ca) L’Association canadienne de santé publique (ACSP) (www.cpha.ca) Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) (www.cces.ca) L’Association canadienne pour la santé en milieu scolaire (www.ecolessaines.org) L’Association canadienne pour la santé, l’éducation D’autres instances avaient en place des cadres obligatoires dans des domaines indirectement reliés aux toxicomanies, comme la prévention du crime ou la santé mentale. Les provinces et territoires avaient tous des programmes de santé en milieu scolaire et de sécurité à l’école qui traitaient de drogue, de discipline et de code de conduite scolaire. Tendances en matière de prévention des toxicomanies chez les jeunes On note une tendance importante, c’est la présence des jeunes dans les partenariats. Un bon exemple d’approche qui bénéficie à la fois aux jeunes et au travail de partenariat, c’est le Conseil consultatif des jeunes de la Commission albertaine contre l’alcool et les toxicomanies. Ce conseil donne aux jeunes Albertaines et Albertains des occasions de mentorat, de leadership, d’acquisition d’habiletés et de liens avec la communauté. Et il donne à la Commission 31 | PRÉVENIR L’ALCOOLISME ET LES TOXICOMANIES | l’opinion des jeunes en matière de ressources, de perspectives et de programmes. Tendances des programmes d’études Les résultats du sondage indiquent que la majorité des instances font des efforts pour offrir aux élèves de l’information exacte et les aider à acquérir des aptitudes à la vie quotidienne. Plusieurs instances ont récemment mis à jour leurs programmes d’études relativement aux toxicomanies. D’autres ont cherché à se servir du Web pour permettre à leurs élèves d’apprendre plus efficacement. Les personnes répondantes ont cependant noté que les conseils et commissions scolaires, les écoles et le personnel enseignant avaient le dernier mot en matière de leçons et de matériel utilisé dans les salles de classe. Dossiers chauds Une partie importante du sondage était consacrée à des questions sur la situation courante en termes de sensibilisation, de tendances et d’incidents.Il s’agissait d’une question ouverte qui menait à différentes sortes de réponses, dont on pourra discuter sous trois catégories : la consommation d’alcool et de drogues, les comportements et les approches. Consommation d’alcool et de drogues : L’alcool était cité plus souvent que toutes les autres substances et représentait la première priorité des intervenantes et intervenants en milieu scolaire. La liste des autres préoccupations incluaient l’information et les politiques sur la possession à l’école de tabac à fumer ou sans fumée, l’abus et le mauvais usage des médicaments sur ordonnance et des médicaments grand public, l’OxyContin, le cristal meth et d’autres drogues de la rue. Comportements: Deux provinces ont cité la consommation occasionnelle excessive d’alcool comme leur plus grande préoccupation et notaient qu’environ 45 p. 100 des élèves de 12e année y étaient sujets. D’autres comportements incluaient la consommation de marijuana, la conduite avec facultés affaiblies et les jeux de hasard. Approches: De nouvelles approches de la prévention d’alcool et d’autres drogues créent beaucoup d’enthousiasme et d’intérêt. Les sujets interrogés citaient aussi occasionnellement des préoccupations au sujet d’approches qui ne fonctionnaient pas très bien, par exemple : • • • • • • 32 Approche des troubles concomitants chez les jeunes. Élaboration de stratégies pour l’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne et la réduction des préjudices. Stratégies en matière de sécurité et de prévention de la violence dans les écoles. Nouvelles stratégies relatives aux drogues et à l’alcool. Tensions entre les adeptes d’un modèle de réduction des préjudices et ceux qui favorisent un modèle fondé sur l’abstinence. Mise en application des politiques de « tolérance zéro » en matière de drogues et d’alcool dans les écoles. Obstacles On a demandé aux sujets interrogés de dire ce qu’ils voyaient comme obstacles à la prévention efficace. Leurs réponses sont groupées en deux catégories d’obstacles : les obstacles environnementaux et les obstacles systémiques. Les obstacles environnementaux sont des facteurs externes qui peuvent entraver la prestation des programmes. Les sujets interrogés ont cité : • • • • • • Stigmate. La consommation de drogues ou d’alcool est considérée par certains comme n’étant pas le fait de la population générale. L’économie en pleine croissance a attiré de nombreuses employées et employés temporaires et permanents qui ont de l’argent pour la première fois. L’augmentation de leurs revenus leur permet d’acheter des substances. Une proportion considérable d’Autochtones ont vécu la séparation d’avec leur famille dans les pensionnats. Un nombre important d’individus, de familles et de communautés doivent en vivre les conséquences en termes de toxicomanies et de santé mentale. Dans de nombreuses communautés, il n’existe qu’un accès limité à des activités de loisirs surveillées et appropriées pour la jeunesse. Les modèles de comportement et les styles de vie concurrents dans la vie des élèves (télévision, cinéma, amies et amis et famille). Les obstacles systémiques sont des défis internes liés à la démarche et qui entravent la prestation efficace des programmes. Ils comprennent : • • • • • • • • • • Le manque de temps d’enseignement prévu au programme d’études pour l’enseignement de l’hygiène et la faible priorité donnée aux toxicomanies. Certaines enseignantes et enseignants d’hygiène ne se sentent pas compétents pour enseigner la prévention des toxicomanies. Le manque de normalisation provinciale de la programmation. Le manque d’occasions de communication et d’échange de connaissances, comme des congrès et autres mécanismes. Le manque de coordination entre les ministères et les organismes, et à l’intérieur des ministères et des organismes. La différence d’état de préparation et de capacité d’implantation d’une stratégie globale selon les écoles; La capacité inégale d’intéresser et de soutenir les parents dans le cadre du programme. L’incapacité d’aborder adéquatement les besoins multiculturels et les autres questions liées à la diversité; Les besoins différents des régions rurales et urbaines qui ne sont pas toujours reconnus, ce qui fait que les approches sont médiocres ou adaptées à la hâte et ne répondent pas aux besoins. La mauvaise communication entre les écoles et les organismes non scolaires.