vivre, travailler et investir au BENIN

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vivre, travailler et investir au BENIN
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vivre, travailler et
investir au BENIN
Benin
EDITO
...
Prenez des plages de sable blanc bordées de cocotiers, ajoutez-y des paysages de collines et de plaines variées. Saupoudrez
l’ensemble d’un grand sens de l’hospitalité et vous obtenez le
Bénin. Un pays qui fait le bonheur des curieux de l’Afrique de l’Ouest et qui séduit chaque année des centaines de candidats à l’expatriation.
Il faut dire que sur la carte incertaine des démocraties ouest-africaines, cette
ancienne colonie française fait figure de modèle. Au début des années 90, le
Bénin a réussi une transition démocratique sans effusion de sang, ni coup d’Etat.
Depuis, la stabilité politique est de mise, les finances publiques ont peu à peu été
assainies, la privatisation des entreprises nationales a changé le paysage économique alors que la société civile a été renforcée. En 2006, un autre tournant
a même été pris avec l’élection à la présidence de Thomas Yayi Boni qui a su
attirer pour son pays les faveurs des investisseurs et des bailleurs.
Autant dire qu’après quelques années difficiles et une croissance économique en
berne au début des années 2000, l’espoir renaît. Désormais, fini la politique du
statu- quo. L’heure est aux changements. Des changements radicaux. Lutte contre
la corruption, initiatives en faveur de l’investissement et politique de grands
travaux : les chantiers sont lancés tous azimuts.
Le taux de croissance 2007 pourrait même atteindre les 6 % selon les dernières déclarations du ministre de l’Economie Pascal Koupaki. Ceci s’explique en
partie par les mesures d’assainissement des finances publiques et par l’amélioration des recettes perçues par l’Etat.
Malgré ces premiers résultats positifs, l’économie Béninoise reste très vulnérable car les nombreuses reformes entreprises par le nouveau gouvernement nécessiteront plusieurs années de travail pour arriver à moderniser l’administration, lutter contre la corruption, développer le secteur privé national, attirer les
investisseurs étrangers, acquérir une certaine indépendance énergétique.
Cependant, tous les espoirs sont permis. Grâce à sa stabilité politique et à
ses relations privilégiées avec son voisin, le Nigeria, le Bénin est le mieux placé
aujourd’hui en Afrique de l’Ouest pour devenir un modèle de pays émergent à
l’horizon 2015.
Bonne route.
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
III
Vivre à l’étranger
sommaire
N° 106
Octobre/
Novembre/Décembre/2007
STUDYRAMA
34-38, rue Camille Pelletan
92309 Levallois-Perret cedex
Tél. : 01 41 06 59 00
Fax. : 01 41 06 59 09
e-mail : [email protected]
presentation du benin .......................................... p. VI
Vers une installation
SAS au capital de 2 734 555 euros
Directeur de la publication
Jean-Pierre Pont
[email protected]
rEussie... ..................................................................................................... p. VIII
Journaliste
Jeanne Dromatouré
Trouver un emploi sur place,
Chef de publicité Bénin
Mélanie Chaumont
[email protected]
Tél. : 06 83 14 43 08
une mission impossible ?............................. p. XIV
Fabrication
Séverine Coatalen • Catherine
Benoît
Quelques pistes
pour travailler .................................................................... p. XV
Crédit photo :
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L’economie beninoise en bref ........ p. XVI
L’investissement a tatons ................. p. XVIII
CrEer une entreprise
au BEnin ................................................................................................. p. XXIV
Zoom... sur la zone franche
industrielle ........................................................................... p. XXVIII
Zoom... sur le tourisme ................................. p. XXX
IV
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
BENIN
PRÉSENTATION
I Le Benin
REPERES
Les chiffres
Le Bénin
• Superficie : 113 440 km2
• Population : 6,9 millions
d’habitants
• Densité : 60 hab/km2
• Langues : français, langue
officielle. L’anglais est utilisé
dans les affaires, notamment
pour les échanges avec le
Nigeria voisin. Langues
locales : fon, goun, mina,
yorouba, dendi, bariba...
• Monnaie : franc CFA, parité
fixe avec l’euro (100 francs
CFA = 0,15 euro)
• Capitale : Porto-Novo
• Religions : vaudou (61 %),
catholicisme (19 %), islam
(15 %), protestantisme (3 %),
autres (2 %)
• Climat : au sud, un régime
subéquatorial tempéré ;
au nord, climat plus
chaud et sec
VI
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
Allez donc demander à
quelqu’un ce qu’il connaît du
Bénin. Il vous répondra qu’hormis sa stabilité politique et ses
rites vaudou, il n’en sait pas
grand chose. Normal, car à
moins d’être un grand curieux
de l’Afrique de l’Ouest ou de
se pencher sur les forums de
voyageurs qui pullulent sur
Internet, il est rare aujourd’hui
d’entendre parler de l’ancien
Dahomey. En bien ou en mal
d’ailleurs. Et pourtant, le pays
existe bel et bien. Posé sagement sur le golfe de Guinée,
c’est un tout petit territoire de
700 kilomètres de long et d’à
peine 125 kilomètres de large.
On le croirait pris en étau entre
son jumeau, le Togo et le géant
Nigeria à l’est.
UNE GÉOGRAPHIE
RICHE ET VARIÉE
Mais comme la taille ne fait
pas la valeur, c’est ici que l’on
trouve les paysages les plus
variés du continent africain.
Sur la côte, il y a de larges plages de sable fin sur fond de
cocotiers et de paisibles lagunes. A l’intérieur du pays, des
plateaux culminant à 200 m et
recouverts de savane arborée.
Le nord-ouest, lui, est occupé
par la chaîne de l’Atakora dont
le point culminant est le mont
Sagdarao (658 m).
Et puis il y a les cours d’eau,
nombreux, qui se jettent dans
des les lacs (Ahéma, Nokoué...)
et les lagunes, et qui sont à
l’origine de la richesse animalière du pays.
Côté climat, l’alternance est
marquée par le type équatorial
de transition, au sud, et le
type tropical – de plus en plus
sec –, au nord, renforcé par les
bourrasques brûlantes de
l’Harmattan.
Il faut ainsi compter sur deux
saisons de pluies (mars-juillet ; septembre-novembre) à
Cotonou, la capitale, contre
une seule au nord.
tie de la population béninoise
est animiste (61 %) et pratique le « culte vodun », à l’origine du vaudou.
Le pays est d’ailleurs considéré comme le berceau de cette
religion vouée au culte des
ancêtres. Malgré tout, le catholicisme, le protestantisme et
l’islam dominent certaines
régions du pays.
UNE POPULATION
JEUNE
LA VIE POLITIQUE
Les quelque 7 millions d’habitants dont la moitié a moins
de 20 ans, sont concentrés
dans la partie sud du pays où
se trouvent les villes de PortoNovo et Cotonou, la capitale
économique.
La population se divise en une
quarantaine d’ethnies. Quant
aux croyances, la majeure par-
Le Bénin a eu une histoire politique pour le moins tumultueuse. Il a connu six coups
d’Etat pendant les douze premières années qui ont suivi l’indépendance en 1960.
Et puis les temps ont changé et
la vie politique s’est assagie.
Après une période marxisteléniniste, le pays a été le premier Etat d’Afrique franco-
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phone à avoir amorcé un changement pacifique de pouvoir au
début des années 90. En 2006,
LES
COMMUNAUTES
ÉTRANGÈRES
Sur le continent africain, les
migrations sont nombreuses et
le Bénin n’échappe pas à la
règle. Parmi les communautés
étrangères, il faut donc compter sur les Nigérians Yoruba
de la région frontalière, et les
Quelques dates clés
• 1er août 1960 : proclamation de l’indépendance du
Dahomey, Hubert Maga est président de la
République.
• 20 septembre 1960 : admission dans
l’Organisation des nations unies.
• 26 mai 1963 : signature de la Charte constituant
l’Unité africaine.
• Entre 1963 et 1972 : 5 coups d’Etat militaires
et 6 régimes.
• Novembre 1974 : le marxisme-léninisme devient
l’idéologie officielle.
• 30 novembre 1975 : proclamation de la
République populaire du Bénin.
• 7 décembre 1989 : annonce par le Président
Ibos qui
ont immigrés lors de
la guerre du
Biafra (19671970).
Les Libanais
sont également
bien implantés,
ainsi que les Français.
Héritage colonial
oblige, ils seraient
environ 4 000 ressortissants de
l’Hexagone installés dans le
pays.
Les actifs sont
en majorité des
cadres, des professions intellectuelles, des professions intermédiaires, des artisans et des
chefs d’entreprise, travaillant
essentiellement dans le secteur
tertiaire.
Jeanne Dromatouré
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le Bénin a entamé un autre tournant politique : au mois de
mars, un nouveau venu en politique a été élu à la tête de la
République.Thomas Yayi Boni,
candidat indépendant, a remplacé le septuagénaire Mathieu
Kérékou.
Aujourd’hui, le pays jouit d’une
réelle stabilité politique. Les
institutions démocratiques
fonctionnent, les finances publiques sont peu à peu assainies,
la privatisation des entreprises
nationales va bon train et tout
le secteur économique, de même
que la société civile, ont été renforcés.
I Sur le
continent africain,
les migrations
sont nombreuses
et le Bénin
n’échappe pas
à la règle.
Il y aurait environ
4 000 ressortissants
de l’Hexagone
installés dans
le pays.
Kérékou du démantèlement du parti unique
marxiste-léniniste.
• 10 décembre 1990 : adoption par référendum de
la nouvelle Constitution du Bénin.
• Mars 1991 : Nicéphore Dieudonné Soglo
remporte l’élection présidentielle.
• Janvier 1994 : dévaluation du franc CFA de 50 %.
• Mars 1996 : élection du général Mathieu Kérékou
au deuxième tour de la présidentielle.
• Décembre 1996 : 6e Sommet de la Francophonie à
Cotonou.
• Mars 2001 : réélection de Mathieu Kérékou à la
tête de l’Etat.
• Mars 2006 : Thomas Yayi Boni est élu président de
la République.
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
VII
BENIN
S’INSTALLER
I Vers une installation
réussie...
S’implanter au Bénin n’est pas bien compliqué, à condition de connaître les pratiques et adresses locales. Voici
quelques pistes.
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DE L’ENTRÉE A LA
RÉSIDENCE
Contacts
En France
I Ambassade de la République du Bénin :
87, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris.
Tél. : (33) 1 45 00 98 82.
www.ambassade-benin.org
I Consulat de la République du Bénin :
89, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris.
Tél. : (33) 1 42 22 31 91.
E-mail : [email protected]
Consulats également à Bordeaux, Lille et Marseille.
En Belgique
I Ambassade de la République du Bénin :
5, avenue de l’Observatoire, Bruxelles 1180.
Tél. : (32) 2 374 91 92.
En Suisse
I Mission permanente du Bénin :
36, rue de Lausanne, 1201 Genève.
Tél. : (41) 22 906 84 60.
E-mail : [email protected]
Au Canada
I Ambassade du Bénin :
58, avenue Glebe, Ottawa, Ontario K1S-2C3.
Tél. : (613) 233 44 29. • www.benin.ca
Au Bénin
I Ambassade de France :
Avenue Jean-Paul II, BP 966 Cotonou.
Tél. : (229) 21 30 02 25 / 31 30 02 26.
www.ambafrance-bj.org
VIII
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
Y ALLER
Le Bénin n’est pas la destination
aérienne la plus courue d’Afrique
de l’Ouest. Hormis un vol direct
entre Paris et Cotonou assuré quatre fois par semaine par Air France,
il faut se plier au rythme des escales,via Dakar avec Air Sénégal,via
Casablanca avec Royal Air Maroc,
Tripoli avec Afriqiyah Airways ou
encore Abidjan avec Air Ivoire.
Comptez au minimum 1 000 euros
pour un billet aller-retour. Il sera
difficile de trouver moins cher : le
pays n’est pas une destination touristique de masse, il y a donc très
peu de vols charters dégriffés ou de
dernière minute. Si vous êtes
patients, vous pouvez toutefois
essayer la technique du « pied de
grue ». Le principe ? Attendre le
jour des départs devant le guichet
d’une des compagnies.S’il reste des
places et que vous êtes chanceux,
il est possible de dénicher des billets à des prix imbattables.Ce n’est
qu’une histoire de patience...
Ressortissants de l’Union européenne ou du Canada, un visa est
obligatoire pour se rendre au Bénin.
Pour son obtention,une photo d’identité, le passeport en cours de validité et la photocopie du billet d’avion
vous seront réclamés. Son prix
dépend de la durée sur le territoire.
Au-delà de trois mois, une carte
de séjour sera exigée. Elle s’obtient auprès du service de l’immigration. Il en existe trois sortes :
valables 1 an, 3 ans ou 10 ans.
Petit « plus » non obligatoire,la carte
consulaire vous assure une protection en cas de problèmes et offre
quelques facilités en matière de formalités administratives telles que
l’inscription sur les listes électorales ou la demande d’aide sociale.
SE LOGER
Porto Novo est la capitale administrative, mais dans les faits c’est
Cotonou,qui a su s’attirer les activités et les ministères. Autant dire
que c’est là que ça se passe ! La
ville est d’ailleurs en pleine mutation : les infrastructures se développent peu à peu et des immeubles
sont construits dans tous les quartiers. Pour autant, trouver un toit
à Cotonou est encore un véritable
casse-tête, car l’offre locative est
assez limitée. On trouve essentiellement des villas,souvent surdimensionnées. Les maisons de deux ou
trois chambres,elles,sont peu nombreuses. Les appartements sont
rares. Quant à la location en meublé,elle est quasi inexistante.N’allez pas non plus chercher à tout pris
une agence immobilière, elles se
comptent sur les doigts de la main !
BENIN
S’INSTALLER
Haro sur le moustique !
S’il y a un ennemi au Bénin, ce
n’est pas le petit braqueur du
coin ou le trafiquant d’essence
à la frontière. L’ennemi, lui, est
bien plus petit. Et c’est tout
simplement le moustique. La
femelle précisément. Cet
anophèle, qui se régale à la nuit
tombée sur des peaux
fraîchement douchées dans les
terrasses des maquis, est
redoutable. Au Bénin, comme
dans beaucoup de pays voisins,
le paludisme demeure la
première cause
d’hospitalisation et la première
cause de mortalité chez les
enfants en bas âge. La
surabondance des moustiques
y est telle qu’elle a donné
naissance à de nombreuses
légendes. La plus connue
I Porto Novo est
la capitale
administrative, mais
dans les faits c’est
Cotonou, qui a su
s’attirer les activités
et les ministères.
Autant dire que c’est
là que ça se passe !
La ville est d’ailleurs
en pleine mutation :
les infrastructures se
développent peu à
peu et des immeubles
sont construits dans
tous les quartiers.
X
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
considère que leur présence
massive est due à la colère des
dieux. Invoquer ces derniers à
l’aide de masques sacrés serait
donc un moyen de les éloigner.
Mais en attendant d’assister à
la danse des masques Gélédé,
mieux vaut se prémunir des
piqûres. Même s’il n’est pas
nécessaire d’en faire un drame
quotidien, tous les moyens de
protections sont bons.
Moustiquaires imprégnées,
répulsif pour la peau et
serpentin qui se consume sous
la table : vous trouverez tout ce
qu’il faut dans les pharmacies.
Quant aux médecins sur place,
ils sont légion et sont souvent
bien mieux au fait du sujet que
leurs collègues exerçant en
Occident.
Le seul moyen de trouver à louer
est de faire marcher le bouche-àoreille ou de faire appel aux services d’un démarcheur.C’est généralement un habitant du quartier
qui s’improvise agent et qui demandera entre 1 000 et 2 000 francs
CFA d’honoraires par visite. Dans
le cas ou un contrat est signé, il
se prendra aussi une commission,
généralement égale à un mois de
loyer. Le choix du quartier dépendra de vos moyens et de vos goûts.
Si vous optez pour les coins résidentiels tels « Haie vive », « Cocotier » ou plus généralement le quartier des ambassades,les loyers seront
plus élevés qu’ailleurs.
Comptez au minimum 400 000
francs CFA pour une maison de
quatre pièces en bon état. Si vous
préférez les ambiances animées,
prenez un appartement en centreville, entre Etoile rouge et Wologuédé, par exemple. Dernière possibilité, si vous voulez fuir la
pollution,il y a des zones bien plus
tranquilles,situées à l’écart tels que
Abomey-Calavi. Même sans voiture, les « zems » (moto-taxis) qui
pullulent dans les rues se chargeront de vous emmener à bon port,
et ce à n’importe quelle heure du
jour et de la nuit.Attention,les cautions demandées pour les locations
peuvent parfois avoisiner les quatre mois de loyer.
S’ÉQUIPER,
ÉLECTRICITÉ, EAU,
GAZ, INTERNET
Trouver de l’électroménager et meubler sa maison est aisé. Quelques
enseignes locales proposent tout ce
qu’il faut.Mais ne vous attendez pas
pour autant à faire des affaires,tous
les produits sont importés ! Il y a
parfois de bonnes occasions si vous
dénichez les listes d’expatriés sur
le départ qui espèrent se débarrasser au plus vite de leur mobilier.En matière d’électricité,les prises et le voltage sont les mêmes qu’en
France (230 V). Mais les coupures sont fréquentes.Autant dire qu’un
groupe électrogène est un luxe quasi
nécessaire. Quant à l’eau, les tarifs
de consommation sont raisonnables.
Mais les coupures elles aussi sont
légion.Une citerne n’est donc pas de
trop.Concernant le téléphone,c’est
une autre affaire. Le délai d’installation d’une ligne fixe peut parfois prendre plusieurs mois, en raison du sous-dimensionnement du
réseau câblé.
Pour palier à ces difficultés,la société
Bénin Télécom vient juste de lancer en juillet dernier, le Fixe sans fil
(CDMA). De manière générale les
liaisons téléphoniques fixes sont bonnes et le coût des appels locaux raisonnable (moins de 100 francs CFA
les 3 minutes).A l’international,c’est
nettement plus élevé (environ
1 600 francs CFA la minute).
Avec l’engouement des Béninois
pour les nouvelles technologies,les
particuliers peuvent désormais
s’équiper d’Internet en ADSL,même
si les prix sont encore très élevés.
Comptez 30 000 francs CFA /mois
pour une connexion de 128 k,
80 000 francs CFA/mois pour du
512 k. Le Très haut débit n’est pas
encore disponible dans le pays.
SE DÉPLACER
Pour circuler dans le pays,les alternatives sont nombreuses.Il est possible d’utiliser l’autocar, en particulier par l’intermédiaire de la
compagnie Africa Lines,ou les taxisbrousse (minibus ou voitures).L’unique ligne ferroviaire en service relie
Cotonou à Parakou, mais le trajet
est lent. La compagnie Trans Air
Bénin assure toutefois des liaisons
aériennes Cotonou-Natitingou et
Cotonou-Parakou.Les grands axes
routiers sont le plus souvent bitumés
et de bonne qualité. Malgré tout,
les pistes représentent près de 80 %
du réseau routier.En raison des « coupeurs de route » qui s’attaquent aux
automobilistes, il est déconseillé
de rouler la nuit,en particuliers sur
les axes reliant le Togo et le Nigeria. En ville, hormis la présence de
quelques bus à Cotonou, les principaux modes de transports sont les
taxis collectifs ou individuels,et surtout les moto-taxis et la voiture
personnelle.Pour conduire au Bénin,
un permis de conduire international est obligatoire. D’autres part,
il est préférable d’acheter un véhicule sur place,plutôt que de le faire
venir de l’étranger, car les formalités d’importation sont très longues.
D’autant que de nombreuses marques sont représentées.Les voitures
d’occasions,elles,ne manquent pas
et sont de bonnes qualités.
SCOLARISER
Il existe actuellement quelques 450
établissements scolaires à programme français, répartis dans le
monde entier. Au Bénin il n’y en a
qu’un seul : c’est l’Ecole Montaigne.Sur le plan pédagogique,l’établissement est rattaché à l’académie de Nantes.Les enseignements
vont de la maternelle à la terminale
de lycée (sections ES,L,S).L’avantage,c’est que les programmes sont
identiques à ceux des écoles et des
lycées de l’hexagone, assurés par
des professeurs détachés de l’Education nationale. Il n’existe pas
de différence de niveau non plus.
Cela permet aux élèves de poursui-
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
XI
BENIN
S’INSTALLER
Douceur de vivre à Cotonou
Cotonou, c’est la grande ville, celle des échanges économiques,
culturels et politiques. C’est aussi une ville où il fait bon vivre. Malgré
l’explosion urbaine de ces dernières années et une pollution de l’air
parfois des plus désagréables, la capitale économique du Bénin « reste
un gros village, où tout le monde se connaît » (parole de Béninois
d’adoption). Certains la considèrent tout simplement comme un petit
havre de paix : peu d’insécurité dans les rues, peu de vols à la tire et une
ambiance très animée, surtout entre les étals du marché de Dantokpa,
le plus gros marché de toute l’Afrique de l’Ouest.
Pour se restaurer, le menu y est aussi fourni que varié. Du
« maquis » dans un coin de rue au resto plus chic, tendance nouvelle
cuisine française, chacun y trouvera son bonheur. Côté sorties, la
liste est longue. Ambiance jazzy pour les uns, rythme endiablé en
boîte pour les autres, pendant que certains se détendent au cinéma
du coin devant une superproduction bollywodienne. Sans oublier le
repos le long des plages de sable fin...
vre leur cursus en France sans
retard.Petit bémol :les frais d’inscription restent élevés.Des bourses
peuvent toutefois être accordées
aux enfants des familles ne disposant pas des ressources suffisantes.
Compagnies de
déménagement
international
Plusieurs compagnies de
déménagements assurent les
liaisons entre l’Europe, le
Canada et le Bénin. Le délai
d’acheminement par bateau
varie : compter un à deux mois.
En matière de budget, compter
à titre d’exemple, environ
8 000 euros pour un container
de 40 pieds acheminé entre
Nantes et Cotonou.
• AGS Bénin :
Lot 532 Placodji, 01 BP 417,
Cotonou.
Avant le vieux pont, à 100 m du
Club VIP.
Tél. : (229) 21 31 78 18.
Fax : (229) 21 31 78 05.
E-mail : [email protected]
Agences en Afrique, en
Australie, en Asie et en Europe.
• Carl Dork International :
XII
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
Carrefour Cadjehoun, 04 BP
0714, Cotonou.
Tél. : (229) 21 30 30 98 /
21 30 40 73.
Fax : (229) 21 30 40 73.
E-mail : [email protected]
Agences uniquement en
Afrique. Représenté par des
agents en Europe, Asie et aux
Etats-Unis.
• Groupe Kajebau :
Lot 1153, Haie-Vive (derrière la
pâtisserie « Aux Délices »), 04
BP 452, Cotonou.
Tél. : (229) 21 30 90 06 /
21 30 50 34.
Fax : (229) 21 30 90 06.
E-mail : [email protected]
Agences dans 3 pays d’Afrique.
Représentant de DEMCO en
Afrique.
• SOGEDEM Afrique :
Bokicodji - Akpakpa, 01 BP 124,
Cotonou.
Tél. : (229) 21 33 50 90.
Fax : (229) 21 33 50 90.
E-mail : [email protected]
La demande se fait au consulat
de France. Autre solution, l’enseignement à distance.Les cours sont
dispensés par le Centre national
de l’enseignement à distance
(Cned). Tous les niveaux et plus
de 3 000 thèmes d’enseignements
sont proposés. Une option incontournable pour qui réside hors de
Cotonou.
Pour en savoir plus :
• L’Agence pour l’enseignement
français à l’étranger (AEFE) :
Tél. : (33) 1 53 69 30 90.
www.aefe.diplomatie.fr
• CNED - Accueil :
Tél. : (33) 5 49 49 94 94.
www.cned.fr
LES BANQUES
Même si les cartes de crédit sont
parfois acceptées dans quelques
commerces haut de gamme (surtout les grands hôtels),le paiement
en espèces reste de rigueur.Les opérations de change peuvent s’effectuer dans les banques, à l’aéroport et dans la plupart des hôtels,
mais une commission de 2 à 5 %
sera prélevée.
Mieux vaut donc utiliser les guichets de retrait. Ils sont de plus
en plus nombreux dans les grandes villes et les frais sont moins élevés, même s’ils varient d’une banque à l’autre.Votre conseiller saura
vous préciser.Attention toutefois,
la plupart – pour ne pas dire la
totalité – des distributeurs au Bénin
ne prennent que les cartes Visa,
pour les autres, cela risque d’être
très compliqué...
PAYER SES IMPÔTS
Toute personne résidant au Bénin
est imposable sur l’ensemble de ses
revenus (IGR),sous réserve de l’application des conventions internationales signées entre pays (la
France en a signé une qui évite la
double imposition). Le montant
de l’Impôt général sur le revenu
(IGR) varie suivant que vous êtes
en profession libérale ou salarié
Quelques
adresses
Les banques
I Société générale de
banques du Bénin (SGBBE) :
Avenue Clozel, 01 BP 585,
Cotonou.
Tél. : (229) 21 31 83 00/
21 31 82 92.
I Ecobank Bénin :
Rue du Gouverneur-Bayol,
Cotonou.
Tél. : (229) 21 31 40 23 /
21 31 30 69.
www.ecobank.com
I Bank of Africa ( BOA) :
Avenue Jean-Paul II, Cotonou.
Tél. (229) 21 31 32 28.
www.bkofarica.net
I Continental Bank Bénin :
01 BP 2020, Cotonou.
Tél. (229) 21 31 58 60 /
21 31 58 61.
www.cbankbénin.com
I Diamond Bank Bénin :
308, rue du Révérend-PèreColineau, Ganhi, Cotonou.
Tél. : (229) 21 31 79 27 /
21 31 79 28.
www.diamondbank.com
I Banque internationale du
Bénin (BIBE) :
03 BP 2098, Cotonou.
Tél. : (229) 21 31 55 49.
d’une entreprise. Dans ce dernier
cas,vous serez soumis à l’impôt progressif sur les traitements et les
salaires (IPTS).
Il est directement prélevé à la
source. Son mode de calcul se fait
en fonction de taux progressifs
(IPTS).A titre d’exemple,pour un
salarié qui gagne entre 250 001
et 500 000 francs CFA, le taux
est de 25 %,au-delà,il est de 40 %.
Des réductions sont toutefois accordées en fonction du nombre d’enfants à charge.
Pour en savoir plus :
www.izf.net
Jeanne Dromatouré
BENIN
TRAVAILLER
I Trouver un
emploi sur
place, une
mission
impossible ?
La route vers l’emploi est chaotique, mais il n’est pas
impossible de trouver un travail, à condition de faire
quelques concessions.
Autant le dire d’emblée : le marché de l’emploi au Bénin est très
restreint.D’après le dernier recensement effectué en 2002,on estime
que le secteur informel capte près
de 90 % des travailleurs. Le secteur privé formel,lui,ne représente
que 2,4 % des emplois. Il faudra
donc s’armer de courage pour trouver un emploi sur place car les offres
de postes à pourvoir ne courent pas
les rues.
Malgré tout,des solutions existent.
Faire la chasse aux petites annonces dans les journaux panafricains
par exemple ou sur les sites des quelques grands groupes qui ont des
filiales au Bénin est un bon moyen
d’entrer en contact avec les entrepreneurs. Vous pouvez aussi tenter votre chance sur les sites des
nombreux cabinets de recrutements
spécialisés sur l’Afrique. Mais la
meilleure solution est d’être sur
place,d’activer son carnet d’adresses et de faire marcher le boucheà-oreille.De fil en aiguille,quelques
pistes se dessineront. Les techniciens, les ingénieurs, les commerciaux et les cadres des directions
administratives auront plus de
chance de trouver leur bonheur. Il
existe aussi quelques possibilités
pour les instituteurs,les travailleurs
humanitaires ou de la santé et ceux
XIV
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
qui ont tout simplement une formation recherchée.
MAIN-D’ŒUVRE
LOCALE
Mais attention,il ne faut pas se faire
d’illusions :dans la majorité des cas
les entreprises proposent des
contrats locaux. Au fil des ans, les
multinationales ont changé leur
manière de recruter :elles ont abandonné les contrats d’expatriés pour
se tourner vers une main-d’œuvre
locale bien formée et surtout meilleur marché.Quant aux PME/PMI
béninoises, elles n’ont parfois pas
les moyens d’offrir des conditions
d’embauche « à l’occidentale ».Côté
rémunération il faudra donc faire
des compromis.Pour avoir un ordre
d’idée, le salaire moyen d’un béninois est d’environ 25 000 francs
CFA par mois... En matière d’indemnités de fonctions et de couverture sociale,des concessions seront
aussi de mise.
Mais rien n’est impossible et surtout, tout se négocie. Il suffit d’un
bon bagout et d’une bonne connaissance du Code du travail béninois.
Au final, avec un salaire local, on
peut bien vivre, en faisant quelques petits compromis,sur le confort
par exemple ou sur la nourriture.
Une question de choix de vie...
Jeanne Dromatouré
BENIN
TRAVAILLER
I Quelques pistes...
S’il y a peu d’opportunités d’embauches au Bénin, il existe toutefois quelques entreprises, des institutions des
Nations unies et des ONG internationales qui recrutent.
LE VOLONTARIAT
INTERNATIONAL
Partir en mission à l’étranger tout
en bénéficiant d’un statut public
protecteur ? Voilà qui est possible grâce au Volontariat international (VI).
Chaque année,une centaine de jeunes diplômés effectue un Volontariat au Bénin, que ce soit dans le
secteur privé (VE) ou dans l’administration (VA). Pour postuler
à l’ancien statut de Coopérant
du service national (CSN) il faut
remplir certaines conditions :avoir
entre 18 et 28 ans, être de nationalité française ou européenne,
être en règle avec les obligations
de service national de votre pays,
mais surtout faire preuve d’une
grande motivation.
La durée des missions est de six
à vingt-quatre mois. Véritable
tremplin pour les jeunes diplômés,
le VI concerne tous les secteurs de
métiers, avec une prédominance
pour le BTP,l’informatique,le commerce et la médecine.
Rendez-vous sur le site Internet,
vous y trouverez toutes les informations et les offres à pourvoir.
• CIVI :
77,boulevard Saint-Jacques,75998
Paris Cedex 14.
Tél. : (33) 810 10 18 28.
www.civiweb.com
L’ENSEIGNEMENT
Pour pénétrer le monde de l’enseignement au Bénin, mieux vaut
être titulaire d’un diplôme dans
le métier. Pour les Français, ce
sera l’Education nationale
(CAPES, CAPET, agrégation,
Concours de professeurs des écoles) avec une voie royale : postuler depuis la France, lors des
demandes d’affectation annuelles. Peu d’offres toutefois : il
n’existe qu’un seul établissement
français.
Sorti du cursus classique, il est
possible de se faire recruter par
un établissement privé sur place
en contrat local et ce en postulant directement auprès des structures.
L’Alliance française,qui assure la
diffusion de la langue et de la
culture française,embauche aussi
des enseignants.
Le personnel est géré le SCAC
(Service de coopération et d’action culturelle) de l’Ambassade
de France et des postes sont
ouverts aux non-titulaires.
• A.E.F.E :
19/21,rue du Colonel-Pierre-Avia,
75015 Paris.
Tél. : (33) 1 53 69 30 90 /
1 53 69 31 99.
www.aefe.diplomatie.fr
L’HUMANITAIRE
On ne compte plus les ONG et
les associations de solidarité internationale implantées au Bénin,
surtout à Cotonou.
Elles sont près de 2 000 au total.
Il faut dire que le travail est
énorme que ce soit dans le
domaine de la santé, de l’éducation ou du développement. On
estime que plus de 50 % des Béninois vivent en dessous du seuil
de pauvreté. Une pauvreté qui
ne cesse d’augmenter ces dernières années.Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994,le chômage s’est accru.
L’explosion démographique et
l’augmentation du prix du baril
de pétrole n’ont pas arrangé les
choses. Quelques structures des
Nations Unies possèdent une
antenne à Cotonou (UNICEF,
OMS, Pam, etc.). Beaucoup
d’ONG internationales sont également implantées,parmi lesquelles Médecins du Monde ou l’Ordre de Malte. Sans compter les
milliers d’ONG béninoises dont
les sièges fleurissent à chaque coin
de rue.Toutes ont besoins de personnel, mais le recrutement se
fait souvent sur le principe du
bénévolat.
Quelques
adresses
En France
I Espace emploi international :
48, boulevard de la Bastille,
75012 Paris.
Tél. : (33) 1 53 02 25 50.
Fax : (33) 1 53 02 25 95.
www.emploi-international.org
I Apec International :
51, boulevard Brune, 75689
PARIS Cedex 14.
Tél. : (33) 1 40 52 20 01.
Fax : (33) 1 40 44 40 94.
www.apec.fr
Quelques liens utiles :
- www.africsearch.com
- http://europa.eu/youth
- www.cadremploi.fr/emploi/home
- http://international.monster.fr
- http://www.init-emploi.tm.fr
S’il s’agit d’une grosse structure
internationale, ce sera depuis
l’étranger, sur le site ou par bouche-à-oreille. Et comme les candidatures sont nombreuses,il vaut
mieux être bien armé : avoir une
formation solide et une expérience
de terrain avérée.
Le stage est aussi une très bonne
porte d’entrée. Les structures
embauchent aussi bien du personnel médical que des techniciens
dans les secteurs de l’agronomie et des juristes.
Jeanne Dromatouré
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
XV
BENIN
INVESTIR
INVESTIR
I L’économie béninoise
en bref
Malgré une bonne croissance tout au long des années 90, l’économie béninoise reste vulnérable en raison de sa
grande dépendance à l’égard de la production du coton et des aléas du commerce avec le Nigeria voisin.
Quelques
Chiffres
I PIB : 525 dollars US/hab. en
2005.
I Croissance du PIB : en
moyenne de 5 % de 19932002 ; 3,5 % en 2005.
I Inflation : 5,4 % en 2005.
I Exportations : Il s’agit
surtout de matières premières
agricoles (coton, fruits
comestibles, noix de cajou) et
des cigarettes.
I Importations : les produits
pétroliers arrivent en tête,
suivis du riz et de ciments.
I Balance commerciale :
déficitaire de 101,8 milliards
de francs CFA en 2004.
I Clients en 2005 : La Chine
est devenue de loin le premier
client du pays, suivie de l’Inde
et du Nigeria. La France est au
8e rang.
I Fournisseurs en 2005 : La
France est de loin le premier
fournisseur du Bénin, même si
son poids a diminué au fil des
ans : 18,35 % de part de
marché en 2005. Suivie par la
Chine, le Ghana et la Côted’Ivoire.
I Dette publique totale :
53,2 % du PIB en 2003.
XVI
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
LE SECTEUR
PRIMAIRE (32,2 %
DU PIB)
Le Bénin est un pays à vocation
essentiellement agricole.L’agriculture, considérée comme base de
l’économie, occupe près de 60 %
de la population active,qui s’adonne
aux cultures vivrières (manioc,haricot, igname, sorgho, maïs, mil, riz)
et surtout à la principale culture
d’exportation :le coton.Le pays est
d’ailleurs un des premiers producteurs de coton du continent et fait
vivre 2 millions de Béninois.De 1990
à 2003, l’ « or blanc » a contribué à plus de 14 % du PIB. Reste
que depuis trois ans,la filière connaît
quelques difficultés en raison notamment de sa désorganisation et de la
diminution du cours du coton sur
les marchés internationaux.
Le Bénin produit également de l’huile
de palme, de la noix de cajou et en
quantité restreinte du café,du cacao,
de l’arachide et des graines de karité.
Tout en étant relativement développé,
l’élevage, essentiellement pratiqué
dans le nord du pays,demeure insuffisant pour faire face à la demande,
Les cheptels bovin,ovin (3,4 millions
de chèvres et de moutons) et porcin (297 000 bêtes) ne couvrent
que 60 % des besoins et le secteur
est soumis à la très forte concurrence
des importations de produits congelés en provenance de l’Union européenne.L’arboriculture est très développée,notamment le long de la côte
où une cocoteraie naturelle de 2 à
5 km de large est exploitée.L’exploitation forestière,elle,est peu répandue (acajou,iroko,samba).Une politique de reboisement (filaos, teck,
etc.) a été entreprise depuis plusieurs
années. La pêche, pratiquée pour
les trois quarts en eau douce,est essentiellement artisanale et fait vivre environ 300 000 personnes.La production annuelle varie de 7 000 à 10 000
tonnes pour la pêche maritime et
de 30 000 à 40 000 tonnes pour
la pêche continentale.Elle ne représente que 2 % du PIB et ne fournit
que la moitié de la demande intérieure.
LE SECTEUR
SECONDAIRE
(13,3 % DU PIB)
Le tissu industriel béninois est faible et n’occupe que 10 % de la population active. Il est essentiellement
composé d’entreprises travaillant
dans l’agro-industrie et notamment
l’égrenage du coton (60 % des industries).Quelques entreprises produisent également des biens de consommations primaires destinés au
marché intérieur. L’industrie textile est une branche dynamique,
même si elle fait face à une concurrence internationale,notamment chinoise, de plus en plus vive. Dans le
secteur du bâtiment, la production
du ciment bénéficie d’une activité
soutenue quoique les prix de vente
soient toujours fixés par le gouvernement.Le sous-sol béninois est riche
en potentialités. Mais l’exploita-
tion de ce domaine reste limitée.
On y trouve de l’or,un gisement pétrolier off shore,du marbre,du calcaire,
des phosphates et du fer.
LE SECTEUR
TERTIAIRE (54,5 %
DU PIB)
Le commerce et le transport vers
les pays voisins sont de loin les activités dominantes du secteur tertiaire et notamment les échanges
commerciaux avec le Nigeria.Après
un passage à vide, la reprise des
relations commerciales avec le pays
voisin a permis au secteur d’afficher une croissance de 4,5 % en
2005 après seulement 0,4 % en
2004. Principal contributeur de
la croissance cette année-là,le commerce représenterait entre un quart
et un tiers du PIB béninois, même
si la majorité des échanges s’effectue encore par les circuits informels. Reste que les perspectives
d’évolution du secteur sont mitigées, en raison des incertitudes
qui pèsent sur l’évolution du commerce de réexportation.Le système
financier,lui,a été redynamisé après
la crise qu’il a connue au cours
des années 80, mais les produits
offerts sont peu variés. Quant au
tourisme, il reste peu développé.
L’absence pendant longtemps d’une
véritable politique de développement touristique, n’a pas permis
d’exploiter les potentialités importantes dont recèle le pays.
Jeanne Dromatouré
BENIN
INVESTIR
I L’investissement à tâtons
© ploum1 - Fotolia.com
Eprouvé par une croissance en baisse et par une corruption endémique, le Bénin tente peu à peu de redresser la
barre de son économie pour attirer les investisseurs.
Grenier à maïs
Un vent nouveau souffle sur le
Bénin.Aux terrasses des maquis de
Cotonou,on parle de « reprise »,de
« dynamisme » voire de « réelles
perspectives ». Car le temps est à
la construction du « nouveau
Bénin », un pays débarrassé de sa
corruption et où la croissance écoXVIII
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
nomique à deux chiffres serait profitable à tous.
Les autorités ambitionnent de faire
du pays unTigre de l’Afrique à l’horizon 2015 et mettent donc les
bouchées doubles pour attirer les
investisseurs. Reste que pour voir
« ce nouveau Bénin » prendre vie,
il faudra bien des réformes. Car
la croissance économique du pays
connaît encore des hauts et des
bas.Après des années 80 marquées
par une crise économique et financière sans précédent, le pays a
retrouvé le chemin de la croissance
au cours des années 90. Au prix
d’importants sacrifices, le programme d’ajustement structurel
engagé avec les institutions de
Bretton Woods a permis d’entamer une restructuration financière
et économique. Bilan : sur la
période 1994 - 2001,la croissance
a été soutenue avec une moyenne
de 5,2 %.
Sauf que cette embellie n’a été
que de courte durée. A partir de
2002, la croissance n’a cessé de
décliner pour atteindre 3,5 % en
2005. « La crise en Côte d’Ivoire
a eu des répercutions très fortes sur
l’économie du pays. Mais à la différence de certains voisins, le Bénin
n’a pas bénéficié des arrivées de
capitaux et d’entrepreneurs qui quittaient la Côte d’Ivoire », explique
Jean-Luc Tchifteyan, le directeur
de la SOBEPEC.
D’autre part,la mise en œuvre des
politiques et les réformes structurelles a été insuffisante.Elle a certes permis la libération de la majo-
rité des entreprises publiques et
la levée des restrictions qui frappaient certaines activités,mais elle
n’a conduit ni à des entrées importantes d’investissements étrangers,
ni à l’émergence d’un secteur privé
national solide,capable d’impulser
l’investissement qu’exige une croissance forte.
Au contraire,elle a mis à jour le dysfonctionnement des principaux secteurs.
UNE ECONOMIE
VULNÉRABLE
Car les bases de l’économie béninoise restent fragiles. Pendant
trente ans, le pays a fait le pari
de faire de son agriculture l’assise de son développement et de
l’industrie son moteur. Mais le
constat aujourd’hui est peu encourageant.
Le Bénin reste un des pays les
moins industrialisés de l’Union
économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA). Les activités industrielles sont peu représentées dans la production
nationale, occupant moins de
10 % de la population active et
contribuant à 14 % au PIB.
L’agriculture,quant à elle,connaît
quelques difficultés. En particulier la filière coton qui constitue
la principale culture d’exportation du pays. Important pourvoyeur d’emploi et de ressources,le secteur a connu des années
noires. Sa production a même
diminué de moitié entre 2005 et
2006. Sur le plan commercial,
BENIN
I En raison de sa
position
géographique, le
Bénin est un
véritable point
d’entrée sur
l’ensemble de
l’Afrique de l’Ouest,
l’Afrique Centrale
et les pays de
l’Hinterland.
INVESTIR
le Bénin est extrêmement dépendant de ses exportations avec le
Nigeria voisin.De même,les autres
services, tels que les services de
transport sont peu performants
en raison d’un environnement difficile. Le Port de Cotonou, poumon de l’économie béninoise, est
particulièrement affecté.Quoique
son trafic ait augmenté ces deux
dernières années, l’évolution est
timide.
Autant dire que dans ce contexte,
l’initiative privée reste étouffée.Les
insuffisances du système judiciaire,
une fiscalité inadaptée, des problèmes de gouvernance et une faible concertation entre l’Etat et les
acteurs privés n’arrangent rien.
Résultat :les taux d’investissement
demeurent stables depuis 1997,
aux alentours de 18 % du PIB.
« Hormis les gros opérateurs de
téléphonie qui se sont implantés
dans le pays, les investissements
étrangers se comptent sur les doigts
de la main », regrette un industriel.
D’après une enquête d’Evaluation
du climat des investissements (ECI)
menée par la Banque mondiale en
2005 au Bénin, la perception des
investisseurs à propos de l’attractivité du pays reste même assez
ambiguë.
ATOUTS
Malgré tout,le pays ne manque pas
d’atouts. En raison de sa position
géographique,le Bénin est un véritable point d’entrée sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale et les pays de
l’Hinterland. L’ancrage du Bénin
dans les structures régionales que
sont la CEDEAO et l’UEMOA pourrait également offrir des débouchés
à plus de 200 millions d’habitants
alors que ses rapports commerciaux
privilégiés avec le Nigeria en font
un interlocuteur incontournable.De
plus, la stabilité politique du pays
et la libéralisation progressive de
plusieurs pans de l’économie au
cours ont permis de modifier le
visage de l’économie béninoise.
Le Pays a certes encore une croisXX
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
La téléphonie mobile en crise
L’affaire fait grand bruit et porte quelque peu préjudice à l’image du
pays. Depuis le 13 juillet dernier, le téléphone portable sonne dans le
vide au Bénin. En cause : la suspension des licences d’exploitation
délivrées à deux des quatre opérateurs GSM, Télécel et Areeba. Le
contentieux porte sur les règles des licences que les opérateurs
n’auraient pas respectées, et sur la hausse de la redevance qu’ils
doivent payer à l’Etat. Résultat : plus d’un million d’abonnés au
téléphone portable sont touchés par cette décision de l’Autorité de
régulation des postes et télécommunications. Les usagés sont
coupés du monde alors que la ruée vers les autres opérateurs
entraîne une saturation des réseaux. Pendant que les débats
judiciaires se poursuivent au sommet de l’Etat, l’activité économique
en prend un coup. Les entrepreneurs, eux, condamnent une décision
qui ne fait que conforter les investisseurs dans leur scepticisme.
sance chaotique, mais les niches
d’investissements ne manquent pas
en raison notamment de la faiblesse
de son tissu productif. « C’est un
pays vierge ou tout est à faire. Avec
des idées et de la patience, on peut
y arriver », lance un entrepreneur.
« Le tout est de savoir où on met
les pieds... »
DES RÉFORMES EN
MARCHE
Conscient de ces avantages,le président Thomas Yayi Boni tente de
redresser la barre du pays.Depuis
son élection en mars 2006,ce docteur en économie, nouveau venu
dans la vie politique locale,ne cache
pas sa ferme intention de voir un
« Bénin, futur pays émergent ».
C’est dans cette logique,qu’à court
terme, plusieurs réformes ont été
entreprises notamment pour
redresser la filière coton. Le gouvernement s’est également attelé
à formuler une vision à long terme
du Bénin émergent, avec l’adoption d’un document d’orientations
stratégiques pour la période 20062011.Véritable chantier national,
il envisage la reconstruction de l’administration, la promotion du
renouveau économique, la poursuite résolue des réformes struc-
turelles (port,télécommunications,
énergie électrique et eau),la valorisation du capital humain (gratuité de l’enseignement primaire)
et la promotion du développement
à la base à travers la décentralisation. Des grands travaux
devraient également être entrepris.
Au menu,il faudra compter sur une
autoroute entre Cotonou et Bohicon, le carrefour commercial du
pays, un échangeur et un nouvel
aéroport.
Le tout piloté par une Agence
nationale des grands travaux.Afin
de faire les yeux doux aux investisseurs,trois groupes de secteurs
structurants pour un Bénin émergent ont été identifiés (l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, les autres industries et
services,les transports et la logistique,le commerce et le tourisme).
Un Conseil présidentiel de l’investissement devrait également
être créé pour renforcer le dialogue entre le gouvernement et
les investisseurs.
Fort de ces réformes et des projets en cours, les prévisions de
croissances affichées par le pays
sont bonnes. D’après un récent
rapport de la Banque centrale des
Etats d’Afrique de l’Ouest
(BCEAO) sur les perspectives économiques des pays de la région,le
taux de croissance du Bénin pourrait dépasser les estimations de
4,1 % annoncées en début d’années pour s’établir aux alentours
de 5 % pour la fin de l’année
2007. « Je crois que le gouvernement est en train de changer
beaucoup de choses en bien, explique Jean-Luc Tchifteyan. Tout
le monde le sent, mais pour voir
les résultats, il faudra attendre,
ça ne peut pas se faire du jour
au lendemain. » Et pour cause :
sur le chemin de la croissance soutenue et durable, favorisée par
un environnement des affaires
de classe internationale, il faudra encore faire beaucoup. Malgré une réelle volonté politique de
voir la vie économique assainie,
les problèmes continuent à gangrener le pays en profondeur.
LUTTER CONTRE
LA CORRUPTION
En ligne de mire, il y a la corruption.Le PrésidentYayi Boni en avait
fait le thème phare de son l’élection,
car le problème est endémique et les
cas de détournement des deniers
publics ne se comptent plus.Les affaires sont régulièrement portées devant
les tribunaux, mais rien n’y fait.
Même les audits des ministères diligentés par le nouveau chef de l’Etat,
n’ont pas donné de résultats
concluants fin 2006.« On a une administration orientée vers le manger,
explique un entrepreneur, avec au
sommet un phénomène de cours et
un ensemble de gens qui veulent aussi
leur part du butin. C’est toute cette
organisation qui doit changer. »
La corruption gangrène l’administration à tous les niveaux des instances dirigeantes du pays,au point que
« la moindre réforme est contestée par les profiteurs du système qui
s’accrochent à leurs privilèges »,
confie un financier. « Ce sera dur
de faire bouger les choses. »
LE PROBLÈME DE
L’ÉNERGIE
L’autre défi à relever, c’est celui
de l’énergie. La production électrique du pays dépend en grande
partie du barrage d’Akosombo au
Ghana.Le Bénin est donc tributaire
de la baisse du niveau des eaux, à
quoi s’ajoute l’ardoise des factures impayées de plusieurs milliards
de francs CFA. Pour palier cette
dépendance unilatérale, le Bénin
se tourne de plus en plus vers le Nigeria où il se connecte à son puissant réseau électrique et à son gaz
naturel. Mais le problème reste
entier.Le pays sort tout juste d’une
énième crise qui s’est caractérisée
par un délestage infernal en décembre dernier...
Jeanne Dromatouré
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
XXI
BENIN
ENTRETIEN AVEC ...
I Christophe Aguessy,
directeur général du Port
autonome de Cotonou
Vivre à l’étranger : Quels sont les
principaux atouts du Port de Cotonou et comment comptez-vous
relever les défis auxquels il est
confronté ?
Christophe Aguessy : Le principal
atout est sa position géographique privilégiée qui en fait un port
à vocation régionale et de transit.
Il dispose d’infrastructures qui
offrent des facilités physiques et
d’excellentes conditions d’accueil
et de stockage aux navires et aux
marchandises. Les axes routiers
menant à Niamey, Lagos, Lomé et
à Ouagadougou sont bitumés et permettent au Bénin d’offrir le meilleur réseau routier pour l’acheminement des marchandises en transit.
Mais pour affirmer le rôle de plateforme de distribution régionale, le
Port doit encore relever quelques
grands défis tels que la concurrence
sous-régionale, les exigences en
matière de sécurité, notamment le
respect des dispositions du code
ISPS et la modernisation des équipements et des infrastructures portuaires.Pour cela,on compte mobiliser l’ensemble de la Communauté
portuaire pour poursuivre les efforts
de maîtrise des coûts de passage
portuaire et de simplification des
formalités d’enlèvement des marchandises. La mise en service prochaine du SIGUCE facilitera l’enlèvement des marchandises. Quant
à la modernisation des infrastruc-
XXII
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
tures portuaires, la mise en œuvre
du volet portuaire du Millenium
Challenge Account (MCA) est une
formidable opportunité pour devenir un port moderne,sûr et efficace.
VAE : Le Port de Cotonou jouet-il pleinement le rôle économique qui devrait être le sien pour
le développement du Bénin ?
C. A. : Le Port de Cotonou assure
plus de 90 % des échanges du Bénin
avec l’extérieur. Il influence donc
considérablement les activités
industrielles et commerciales et
rend possible les approvisionnements à des conditions avantageuses.Il facilite les transactions avec
les marchés internationaux et
constitue un puissant instrument
de promotion industrielle. D’ailleurs,de nombreuses unités de traitement et de transformation se sont
installées dans la zone portuaire
et extra portuaire pour minimiser les coûts de transport et de
stockage.Le Port joue un rôle économique de premier plan pour notre
pays car c’est un instrument privilégié de création d’emplois. Il
représente également une importante source de devises et contribue ainsi à l’équilibre de sa balance
de paiement et par ricochet à son
indépendance économique.
VAE : Quel est aujourd’hui le
niveau de conformité du Port de
Cotonou par rapport au Code
ISPS ?
C. A. : Le Code incorpore un certain nombre de prescriptions fonctionnelles dont les plus visibles
concernent le contrôle des accès
à l’installation portuaire et aux
navires.
Au Port de Cotonou, de nouvelles mesures strictes de réglementation des accès ont été prises
récemment et sont en vigueur
actuellement. Elles concernent
l’identification des personnes ayant
accès à l’enceinte portuaire par
le port obligatoire d’un badge ou
d’un brassard et une gestion plus
rigoureuse des entrées et sorties
des camions dans l’enceinte portuaire avec l’aménagement des
horaires d’entrée pour ces gros
porteurs et la limitation du stationnement à 48 heures sous peine
d’une amende de 500 000 francs
par camion.
Avec le Millenium Challenge
Account, nous procèderons aux
investissements nécessaires quant
aux équipements de communication et aux matériels nécessaires pour prévenir et faire face aux
incidents de sûreté qui peuvent
survenir. Comme vous le voyez,
le Port de Cotonou s’est engagé
à se mettre en conformité avec
le Code ISPS. Sécuriser nos installations portuaires est aussi un
atout compétitif.
VAE : Quelle est l’évolution du
trafic au Port de Cotonou ?
C. A. : On note une augmentation
constante du trafic de marchandises : il est passé de 5 152 859
tonnes en 2005 à 5 369 134 tonnes en 2006, soit une progression de 4,20 %. La part du trafic de transit a aussi augmenté
et représente plus de 40 % du trafic global. Le Niger, le Burkina
Faso, le Mali et le Nigeria, nous
font de plus en plus confiance pour
le traitement de leurs importations
et exportations de marchandises.
Le trafic des véhicules d’occasion passant par ici est en
constante augmentation et je peux
affirmer que nous reprenons,grâce
aux efforts conjugués du gouvernement du Bénin et de la Communauté portuaire toute entière la
part qui avait été détournée vers
les ports voisins il y a quelques
années.Ce trafic en 2006 a connu
une nette augmentation (32,28
%) par rapport à l’année 2005.
Il est passé de 153 911 unités
en 2005 à 203 599 unités en
2006. Ce regain est dû essentiellement aux nombreuses actions
(réorganisation des escortes,
réduction des redevances,mise en
place d’un comité de suivi...) initiées par le gouvernement depuis
le mois de mai 2006 pour redynamiser la filière.
BENIN
ENTRETIEN AVEC ...
I Alassane Baba-Moussa,
Directeur général de
la SONEB
Vivre à l’étranger : Monsieur le
Directeur Général de la SONEB,
comment se présente la problématique de l’eau au Bénin ?
Alassane Baba-Moussa : Au plan
institutionnel au Bénin, l’approvisionnement en eau potable est géré
par deux institutions au sein du
ministère des Mines, de l’Energie
et de l’Eau (MMEE).La Direction
Générale de l’Eau (DGE) s’occupe
de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain et la Société
nationale des eaux du Bénin
(SONEB), s’occupe de l’approvisionnement en eau potable en milieu
urbain,c’est-à-dire essentiellement
les chefs-lieux des communes. La
répartition géographique et le
domaine de compétence sont bien
déterminés de sorte que ces deux
institutions ensemble couvrent tous
les aspects de l’approvisionnement
en eau potable au Bénin. Et nous
avons deux grands modes d’alimentation en eau potable : l’approvisionnement à partir des eaux souterraines et celle à partir des eaux
de surface dans les régions où la
ressource en eau est limitée ou
inexistante.
VAE : Quel est, M. le Directeur
Général,le rôle de la SONEB dans
la gestion et la distribution de l’eau
au Bénin ?
A B-M : La SONEB est une Société
Anonyme Unipersonnelle à caractère industriel et commercial. Elle
a pour mission, le captage, le traitement et la distribution d’eau potable,ainsi que le traitement et l’évacuation des eaux usées en milieu
urbain et périurbain au Bénin. Le
taux de couverture nationale par
la SONEB des besoins en eau potable de la population béninoise est
de l’ordre de 50 %.Avec le but fixé
dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD),le taux de couverture national devra atteindre 75 % en 2015
et la population desservie sera alors
de 2,95 millions de personnes ce
qui équivaut à 246 000 clients.
VAE : En qualité de membre de
l’AAE, votre société, la SONEB
recevra en février 2008,le congrès
africain de l’Eau sous le thème :
« Partenariat et Bonne Gouvernance pour l’atteinte des Objectifs
du Millénaire pour le développement dans le domaine de l’Eau
et de l’assainissement en Afrique ».
Pouvez-vous, en tant que Président de ce Congrès, nous en parler ?
A B-M : Cotonou abritera en effet
du 25 au 28 février 2007, le
14e Congrès de l’AAE qui est une
haute instance dont la mission est
d’assurer l’amélioration des
connaissances de ses membres en
matière d’Eau Potable,d’Assainissement et d’Environnement notamment sur les plans technique, juridique,administratif et économique
et d’encourager les contacts, les
échanges et les meilleurs relations
entre les professionnels du secteur en Afrique et dans le monde.
A Cotonou,au cours du 14e Congrès,
sont attendus plus de 400 acteurs
du domaine de l’eau en Afrique et
des experts internationaux. Ils
échangeront leurs expériences lors
de sessions techniques autour de
34 thèmes couvrant les activités du
secteur de l’eau et de l’assainissement.
Cotonou offrira ainsi l’occasion aux
acteurs de l’Eau et de l’Assainissement,à travers des échanges et des
partages, de mettre en place les
bases d’une stratégie globale africaine de la gestion de l’Eau Potable et de l’Assainissement, ainsi
qu’une politique de transfert,d’exploitation des techniques et des technologies modernes.
VAE : Quels sont, M. le Président
du Congrès,les avantages pour les
sociétés étrangères à participer
à ce Congrès ? Quelles opportunités voyez-vous par exemple pour
les entreprises installées au Bénin
à participer à cet événement ?
A B-M : Au cours du Congrès se
tiendra en marge de sessions techniques,une grande exposition internationale de matériels d’eau et d’assainissement à laquelle participent
de nombreuses sociétés africaines et internationales opérant dans
le secteur de l’eau.
C’est là pour les entreprises installées au Bénin une occasion exceptionnelle de montrer au public leurs
produits et leur savoir-faire et de
nouer des contacts entre partenaires, ce qui est essentiel pour
les affaires.C’est pourquoi nous les
invitons à prendre part au Congrès.
Toutes les informations complémentaires peuvent être obtenues
sur le site du Congrès :
www.aae-event.com
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
XXIII
BENIN
INVESTIR
I Créer une entreprise
au Bénin
Vous souhaitez monter une industrie laitière ? Une fabrique de tuiles ? Vous avez pensé à une société
de production audiovisuelle ? Voilà
qui est possible au Bénin.Ici,le Code
des investissements garantit à toute
personne physique ou morale la
liberté d’entreprendre et ce,quelle
que soit l’activité. Une priorité et
Quelques
adresses
• Mission économique de
l’Ambassade de France au
Bénin : Rue Ambassade
d’Allemagne, BP 966, Cotonou.
Tél. : (229) 21 31 26 27.
www.missioneco.org/Benin
• Maison de l’Afrique à Paris :
2, Rue de Viarmes, 75001 Paris.
Tél. : (33) 1 55 65 35 51.
www.lamaisondelafrique.com
Elle assure la promotion des
pays francophones d’Afrique et
oeuvre pour une meilleure
connaissance de leurs
économies. Elle publie un dossier
économique sur chacun de ces
pays.
• Département Afrique de la
Chambre de commerce de Paris
(CCIP) :
2, Rue de Viarmes, 75001 Paris.
Tél. : (33) 1 55 65 36 75.
www.international.ccip.fr
En partenariat avec la Maison de
l’Afrique, ce département exerce
des missions opérationnelles
d’expertise auprès des
entreprises qui en font la
demande dans des domaines
aussi divers que la recherche de
partenaires locaux ou des études
de marché.
XXIV
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
• Le CIAN (Conseil des
investisseurs français en
Afrique) :
190, boulevard Haussmann,
75008 Paris.
Tél. : (33) 1 45 62 55 76.
www.cian.asso.fr
Il a pour objet de promouvoir les
intérêts et les investissements
du secteur privé en Afrique,
auprès des gouvernements et
des organisations professionnelles.
•Africadre :
2, rue de Compiègne, 75010
Paris. Tél. : (33) 1 42 82 70 86.
www.africadre.com
Organisme de conseil, formation
et d’accompagnement de projets
sur l’Afrique noire francophone.
• Cadres sans frontières Afrique
international :
76, rue d’Assas, 75006 Paris.
Tel : (33) 1 53 63 26 48.
• Ubifrance, l’Agence française
pour le développement
international des entreprises :
10, avenue d’Iéna, 75783 Paris.
Tél. : (33) 1 40 73 30 00.
www.ubifrance.fr
Source d’informations sur les
marchés étrangers, l’agence
mène aussi des actions au
service des performances export
des entreprises françaises.
des avantages sont toutefois accordés aux
entreprises qui contribuent à la valorisation
des ressources locales et à la création
d’emploi et de valeur
ajoutée. Dans cette
logique, un régime de
droit commun, un
régime spécial et trois
régimes privilégiés sont
institués (A,régime de
la PME ;B,régime de
la grande entreprise ;
C, régime de stabilisation fiscale). La
demande d’agrément
aux régimes du Code
des investissements est
à adresser au ministère
du Plan.
Comptez un mois et
demi avant l’obtention
d’une réponse de la
commission chargée
de l’examen du dossier.
DÉMARCHES
À SUIVRE
Afin de soutenir les investissements
privés au Bénin,un certain de nombre de mesures ont été prises. Il y
a d’abord le Centre de promotion
des investissements (CPI).Créé en
1998, ce centre est à la disposition des investisseurs pour les aider
dans leurs démarches : assistance
dans le cadre des modalités d’installation,d’identification de partenaires, des relations avec l’administration, et une mine de
renseignements sur les créneaux
porteurs.Un Guichet unique,appelé
Centre de formalités des entreprises (CFE) a également été mis en
© C Quenum - Fotolia.com
Même si les conditions d’installation sont de plus en plus attractives, les démarches administratives restent
longues et fastidieuses.
place en 1997. Installé dans les
locaux de la Chambre de commerce
du Bénin (CCIB) il permet aux investisseurs d’accomplir en un même
lieu, dans un délai minimum et à
un coût réduit, les formalités liées
à la création d’entreprises individuelles et sociétaires et d’établissements secondaires. Mais si, sur
le papier, il faut à peine 10 jours
pour créer une entreprise,dans les
faits, les délais s’avèrent bien plus
longs car ce Guichet unique n’est
pas véritablement opérationnel...
PRÉCAUTIONS À
PRENDRE
Avant de se lancer dans l’aventure il est recommandé de bien se
renseigner.Toute implantation sup-
LES STRUCTURES
JURIDIQUES
Pour ce qui est du statut juridique, plusieurs options sont possibles en fonction de l’activité envisagée : la société à responsabilité
limitée (SARL),la société anonyme
(SA), la société en nom collectif
(SNC), la société en commandite
simple (SCS) et le groupement d’intérêt économique (GIE).
A noter : le statut d’entreprise individuelle n’existe plus au Bénin.
(BIC). Depuis 1996, il existe
un barème établi en fonction
du chiffre d’affaires annuel. Les
petites sociétés qui ne se retrouvent pas dans ce barème, payent
la Taxe professionnelle unique
(TPU) au taux de 13 %.
A noter : depuis 1er janvier 2006,
les entreprises nouvelles ne sont
plus soumises au paiement de
l’acompte BIC sur le capital.
QUELQUES
ORGANISMES
• L’Agence de la francophonie
dans son programme « FFSPME » (Fonds francophone de
soutien à la PME). Il finance les
micro-entreprises à forte valeur
ajoutée locale, des secteurs identifiés comme prioritaires (bâtiment
et construction, textile, agro-alimentaire...). L’agence peut aussi
intervenir financièrement par l’intermédiaire du Fonds francophone
de développement pour répondre
aux activités productives des groupements associatifs professionnels
et coopératifs.
• La Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque
mondiale,finance des projets dans
des secteurs très divers.
• L’Agence française de développement (AFD) et sa filiale Proparco. Cet organisme dispose de
nombreux produits financiers couvrant l’ensemble des étapes d’un
projet, du financement de l’étude
préalable à celui des investissements
(prêts à moyen et long terme pour
les très petites entreprises).
• Fonds de préparation de projets privés (F3P). Ce fonds est destiné à financer les études pour des
projets de création, de développement et diversification ou de privatisation au profit d’entreprises
de production ou de services,dans
un cadre concurrentiel jugé utile au
développement du pays.
• Le Fonds européen de développement (FED) finance tout projet ou programme contribuant au
développement économique,social
ou culturel des pays de l’ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) dans
le cadre de la Convention de Lomé.
Le Centre pour le développement
des entreprises (CDE) est un intermédiaire. Il met en relation des
entrepreneurs des pays ACP et des
Etats membres de l’Union européenne apportant leur technologie et leur savoir-faire.Il joue également un rôle d’interface entre les
entreprises partenaires et des organismes financiers susceptibles de
financer des projets de développement.
• La Banque africaine de développement (BAD). Institution
financière de développement régional,elle finance les investissements
à long terme des entreprises publiques et privées.Ces investissements
peuvent être couverts par des lignes
de crédit extérieur.
FISCALITÉS DES
ENTREPRISES
Les aides à la création
d’entreprise
En plus des tarifs douaniers communs à l’ensemble des pays
membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine
(UEMOA), une série de taxes
et de droits sur certains produits
bien spécifiques est perçue. Il
faut aussi et surtout s’acquitter
de l’Impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux
Pour financer la création d’une entreprise, deux
alternatives sont possibles : le national et
l’international. Au Bénin, comme dans la quasitotalité des pays africains francophones, il
n’existe plus de Banque Nationale de
Développement.
L’émergence du secteur privé, à la fin des
années 80, a donné naissance à la création des
POUR
EN SAVOIR PLUS
I Ministère des finances et
de l’économie (MFE) :
Tél. : (229) 21 30 02 01 /
21 30 10 20. www.mdef.bj
I Chambre de commerce et
d’industrie du Bénin :
Tél. : (229) 21 31 43 86/
21 31 20 81.
E-mail : [email protected]
Cet e-mail est protégé contre
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voir. Internet : www.ccib.bj
REPERES
pose des études préalables.Pour se
familiariser avec le marché local,
rien de tel que des voyages de prospection.Il ne faut pas non plus hésiter à frapper aux portes des cabinets locaux de conseils à
l’implantation, et même à sonner
chez les « anciens », les entreprises déjà implantées.Ils peuvent être
de très bon conseil.
Au moment de la création, il vaut
mieux se tourner vers des spécialistes, avocats d’affaires et notaires reconnus,car s’il faut toujours
prendre des précautions avant toute
implantation,cette pratique est particulièrement valable ici.
Et pour cause :l’environnement des
affaires n’est pas assaini et les cas
d’arnaques sont encore fréquents.
« Les gens s’avancent beaucoup :
il arrive même qu’on vous promette
de rencontrer le président de la
République pour 100 000 francs
CFA », ironise un industriel, « la
meilleure chose à faire est de toujours s’adresser aux grosses structures. »
Jeanne Dromatouré
banques commerciales privées. On en
dénombre près d’une quinzaine qui opère dans
le financement des différents secteurs
d’activité pour assurer la création et le
développement des entreprises. Reste que ces
dernières ne s’intéressent pas toujours aux
petites entreprises sous prétexte qu’elles ne
présentent pas de garanties suffisantes. Au
niveau international, divers organismes peuvent
intervenir pour financer des projets de création
développement et de restructuration au Bénin.
VIVRE A L’ÉTRANGER I N°106
XXV
BENIN
PUBLI-REPORTAGE
I Port de Cotonou : atouts
et perspectives
motion du Port de Cotonou).
3. Un accompagnement inter-
Voici la nouvelle image du
Port de Cotonou prêt à
relever tous les défis de
compétitivité.
1. Une volonté politique fortement
affirmée d’en faire un pôle de développement.
Une concrétisation de cette volonté
au plus haut niveau s’est manifestée par l’initiative d’un séminaire
gouvernemental sur la compétitivité du port de Cotonou qui a réuni
le 26 juin 2007 autour de la personne du Chef de l’Etat béninois
le DocteurYayi BONI,tous les membres du gouvernement et tous les
acteurs de la communauté portuaire.A la suite de cette assise inédite dans l’histoire récente du bénin,
une autorité de mise en œuvre des
recommandations issues de ce
forum a été mise sur pied ayant à
sa tête le Président de la République avec une périodicité mensuelle
de réunion.
2. Une communauté portuaire dynamique et soudée qui est désormais
décidée à travailler en synergie pour
la compétitivité et la promotion
du port au-delà des oppositions
et certaines contradictions inhérentes à la chaîne des transports. Le
creuset dans lequel se fondent les
actions de cette communauté est
l’APPC (Association pour la ProXXVI
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
national à travers le MCA
(Millenium
Challenge
Account) programme américain devant permettre d’injecter pour les quatre années
à venir une somme d’environ 100 milliards de FCFA pour
rendre plus compétitif ce port qui
se veut une vocation régionale.Cet
accompagnement américain constitue sans aucun doute un gage de
confiance en l’avenir de ce port
4. Des infrastructures routières en
bon état pour permettre un post
acheminement sans heurt ni rupture de charge.
DES REFORMES
EN COURS
1. Actualisation des textes réglementaires régissant l’exploitation
portuaire, l’accostage et le placement des navires pour les adapter
aux nouvelles réalités du commerce
international;
2. Délocalisation des opérations
d’empotage et de dépotage des
conteneurs de l’enceinte portuaire ;
3. Sortie du dépôt douane de l’enceinte du port ;
4. Nouveau plan de zoning qui tient
compte des données actuelles des
activités maritimes et portuaires et
des performances de chacun des
trois manutentionnaires opérant
sur la plateforme portuaire;
5. Mise en conformité du port aux
exigences du Code ISPS.
Toutes ces réformes déjà en chantier n’ont qu’un seul objectif, rendre le port plus compétitif et plus
fluide tant sur rade,à quai,qu’à l’intérieur du domaine portuaire luimême.
Pour profiter au maximum des infrastructures routières, des actions
assez hardies ont été conduites par
le gouvernement pour décourager
le rançonnement et les tracasseries
sur les différents corridors béninois.
Ces actions concertées du gouvernement et de la Communauté Portuaire ont permis au Bénin de faire
revenir la clientèle du port de Cotonou,notamment du Burkina Faso,
du Niger,du Mali,etc.Ainsi la campagne cotonnière 2006-2007 a
vu transiter par le port de Cotonou plus de 8 000 tonnes de coton
fibre du Burkina et en même temps
de ramener dans ce pays
12 000 tonnes d’intrants agricoles
débarqués à Cotonou. Un retour
timide mais assez réconfortant pour
les efforts déployés par les béninois
pour faire revenir les opérateurs
économiques du Burkina...
DES
INVESTISEMENTS
A COURT, MOYEN
ET LONG TERMES
Pour booster la compétitivité du
port de Cotonou,d’énormes investissements ont été réalisés.
1. Acquisition de deux grues de
grande capacité par le groupe
MAERSK pour une valeur de quatre milliards de francs CFA ;
2. Construction toujours par le
groupe MAERSK, premier manutentionnaire de conteneurs à Cotonou, d’un port sec à proximité du
domaine portuaire pour la délocalisation des opérations de dépotage et d’empotage et la facilitation des opérations de post
acheminement à destination des
pays sans littoral ;
Capacité prévisionnelle : 2 000 à
2 500 TEU.
Valeur de l’investissement 4300 millions de franc CFA. Fin des travaux prévue pour le 21 août 2007
et mise en service courant troisième
trimestre 2007.
3. La construction – en cours d’achèvement – par le Port Autonome
de Cotonou dans l’enceinte du port
d’un parking pour gros porteurs
pour les pays de l’Hinterland.Superficie actuelle : un hectare devant
être porté à trois après la première
phase ;
4. le dragage dans les prochaines
semaines de la passe d’entré au port
de Cotonou pour porter les calaisons des navires à au moins
10 mètres.
Coût :plus d’un milliard de francs.
Toutes ces actions visent à accélérer les opérations de déchargement et de chargement et par conséquent de réduire les attentes sur
rade de certains navires de ligne
régulière.
La délocalisation des activités de
dépotage et d’empotage des conteneurs de l’enceinte portuaire à travers le port sec du groupe MAERSK
vise à rendre plus aisées les opérations de manipulations des boites et partant un accroissement
de productivité.
Outre ces actions à court terme, il
est envisagé dans le cadre du MCA
(Millenium Challenge Account)
la construction à l’ouest dans le bassin actuel du port de Cotonou de
deux quais à conteneurs dont la mise
en exploitation après concession
aux privés ne peut qu’améliorer
la compétitivité de ce qui est considéré comme le poumon de l’économie béninoise.
BENIN
INVESTIR
I Zoom... sur la Zone
franche industrielle
Dotée d’un statut original et d’avantages concurrentiels, la Zone franche béninoise fais les yeux doux aux
investisseurs.
I Pour être éligible à
la zone franche, les
entreprises doivent
s’engager à satisfaire
plusieurs conditions,
notamment
l’exportation d’au
moins 65 % de leur
production annuelle
et réserver en
priorité des emplois
permanents aux
nationaux béninois.
Le Conseil des
investisseurs privés
au Bénin
Acteur clé de la vie
économique béninoise, le
Conseil des investisseurs privés
au Bénin (CIPB) regroupe une
trentaine d’entreprises
intervenant dans différents
secteurs. Le but de cette
association fondée fin 2002 :
promouvoir un espace
favorable à l’investissement au
Bénin.
XXVIII
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
La Zone franche industrielle
(ZFI), n’est pas née d’hier. Sa
création remonte à 1999, sur le
papier en tout cas.
Dans les faits, il faut attendre
2003 pour voir une série de
décrets en fixer les règles.
Opérationnelle depuis 2005,c’est
une enclave hors des barrières
douanières. La principale plateforme est située à Sémè-Podji,
à l’est de Cotonou, à une vingtaine de kilomètres du port et
de l’aéroport et desservie par
le réseau autoroutier le plus
important du pays.
Les entreprises essentiellement
tournées vers l’export y bénéficient de traitements favorables et
d’exonérations fiscales.
Cercle de réflexions,
d’échanges, d’analyses et de
propositions, le CIPB joue
aujourd’hui un rôle important
vis-à-vis des instances
nationales de décision en tant
que conseiller, éclaireur, voire
réformateur sur les plans
économique, social et fiscal.
I Conseil des investisseurs
privés au Bénin :
Tél. : (229) 21 31 47 67.
www.cipbenin.org
E-mail : [email protected]
CRITERES
D’ÉLIGIBILITÉ
Pour être éligible à la zone franche, les entreprises doivent s’engager à satisfaire plusieurs
conditions : garantir l’exportation d’au moins 65 % de leur
production annuelle, réserver en
priorité des emplois permanents
aux nationaux béninois, contribuer à la formation des nationaux béninois à occuper dans
la ZFI des fonctions exigeant une
haute qualification et utiliser
en priorité des matières premières d’origine béninoise.
L’agrément s’obtient sur présentation d’un dossier à l’Agence
d’administration de la ZFI. Il
est délivré dans un délai d’un à
un mois et demi. Avantage non
négligeable,il n’est pas nécessaire
d’être dans une des trois principales zones géographiques délimitées pour bénéficier de ce statut. Il existe aussi des Points
francs.
LES AVANTAGES
• Avantages douaniers : pendant
toute la durée de vie de l’entreprise,
l’investisseur bénéficie à l’importation et à l’exportation d’une exonération des droits et taxes d’entrée et des droits et taxes de sortie.
• Avantages fiscaux : pendant la
durée de l’agrément,l’investisseur
bénéficie de nombreuses exonérations (BIC,TVA, patente,TFU) et
réductions fiscales.
Quelques
adresses
Pour en savoir plus :
I Agence d’administration
de la Zone franche
industrielle (A-ZFI) :
Immeuble Sainte Trinité,
Cotonou.
Tél. : (229) 21 32 78 81/82.
www.a-zfibenin.com
E-mail : [email protected]
• Autres avantages : l’entrepreneur peut utiliser son propre
réseau de télécommunications,
produire de l’énergie pour sa propre consommation, avoir des
comptes en devises, rapatrier ses
bénéfices,transférer librement des
capitaux.
Petite originalité de cette ZFI,
c’est le secteur privé qui l’administre. Et ce par le biais de
l’Agence d’administration de la
ZFI (A-ZFI). Reste que malgré
ces avantages et d’importants travaux de viabilisation réalisés sur
les 230 hectares du site de SémèPodji, la ZFI peine encore à attirer les entreprises. A ce jour, une
quarantaine d’investisseurs ont
manifesté leur intérêt pour la zone,
mais seuls une dizaine de dossiers
de demande d’agrément seraient
en court de traitement.
Jeanne Dromatouré
BENIN
INVESTIR
I Zoom ... sur le tourisme
Avec des monuments historiques et des paysages de carte postale, le Bénin recèle mille et une possibilités en
matière de développement touristique.
© ploum1 - Fotolia.com
l’heure actuelle,leur nombre serait
à peine plus important. « Ce sont
des touristes sac à dos et des couples aventuriers, ou alors des expatriés et des gens des pays voisins
», décrit un hôtelier de Cotonou,
« mais cela n’est pas suffisant pour
constituer une véritable manne profitable au développement économique du pays. »
REPERES
POUR
EN SAVOIR PLUS
I Site officiel du tourisme au
Bénin :
www.benintourisme.com
I Office de tourisme du
Bénin à Paris :
Tél. : (33) 1 42 84 36 39.
XXX
VIVRE A L’ÉTRANGER I OCTOBRE 2007
On dit du Bénin qu’il a les plus belles réserves naturelles d’Afrique
francophone. On dit aussi que la
richesse de son histoire et de ses
monuments en fascine plus d’un.
Preuve que le Bénin n’a pas sa
pareille pour aiguiser le regard
des curieux et séduire les amoureux
de l’Afrique. Et pourtant, les touristes se font rares,pour ne pas dire
invisibles. Une lacune à placer en
regard des multiples possibilités
d’évasion que possède le pays. A
l’heure actuelle,le Bénin n’est que
la cinquième destination touristique d’Afrique de l’Ouest.Une position inchangée depuis plus de
10 ans. En 2000, on enregistrait
quelques 163 000 touristes. A
MANQUE
D’INFRASTRUCTURES
Au Bénin, comme dans beaucoup
de pays voisins,le tourisme a longtemps été le parent pauvre du développement économique. « Le
marxisme a même détruit le peu
qu’il y avait. Maintenant il faut
reconstruire et tout est à faire »,
explique Jean-LucTchifteyan,propriétaire de l’Hôtel la Casa del Papa.
Et même si depuis les années 90
les gouvernements successifs ont
cherché à changer la donne,rien n’a
véritablement été fait. Résultat
aujourd’hui : les infrastructures
hôtelières sont peu nombreuses :
il y a quelques grands hôtels dans
les environ de Cotonou (Novotel,
Marina),des auberges disséminées
dans différentes contrées,mais peu
de structures pour un tourisme de
masse à l’internationale.Quant aux
taxes aéroportuaires, elles s’élèveraient à 230 euros par trajet,soit
près de 30 % du prix d’un billet
aller-retour.Pas de quoi concurrencer le Sénégal ou la destination
Caraïbe qui est bien moins onéreuse.
UN AVENIR
PROMETTEUR
« Le Bénin a tout à gagner à développer et promouvoir le secteur »,
analyse Roland Riboux, président
du Conseil des investisseurs privés au Bénin. « Car les atouts du
pays sont indéniables. » Du tourisme safari, à l’option balnéaire,
en passant par l’éco-tourisme :les
possibilités fourmillent.
D’autant que le pays est un des rares
de la région à pouvoir mettre en
avant la richesse de ses monuments
historiques et de ses coutumes. A
quoi il faut ajouter un sens de l’accueil. « Les gens sont extrêmement
agréables », poursuit Jean-Luc
Tchifteyan,« vous pouvez vous balader partout dans le pays. Il n’y a
aucun problème de sécurité. »
En attendant de voir plus d’adeptes du tourisme « made in Bénin »,
l’actuel gouvernement s’emploie
à mener à bout le projet de développement touristique de la « Route
des Pêches ».
Un projet ambitieux qui doit transformer quelques 32 kilomètres de
côtes en une véritable cité touristique dotée de 2 000 chambres,
de centres commerciaux et de villages vacances.Bref,une vitrine qui
pourrait générer quelques 9 000
emplois directs.Toutes les études
s’accordent sur sa faisabilité.Reste
à trouver les investisseurs...
Jeanne Dromatouré
PORT DE COTONOU
www.portdecotonou.com
Plus de 40 ans au Service des Echanges Extérieurs
Ouest - Africains
DIRECTION GENERALE DU PORT AUTONOME DE COTONOU
01 BP 927 RP
Avenue de la Marina
Tél : 21 31 52 80 / 21 31 28 90
Fax : 21 31 28 91 / 213143 87
Cotonou - République du BENIN
Représentation au Burkina Faso
Représentation
Burkina Faso
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01 BP 6327 Ouagadougou
01 BP 6327
TélOuagadougou
: (226) 50 30 45 15 / 78 83 31 44
Tél : (226) 50 30 45 15 / 78 83 31 44
Fax : (226)Fax
50: (226)
39 90 50
7939 90 79
BURKINA
FASO
BURKINA FASO
Représentation au Niger
Représentation
au Niger
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BP : 12963 Niamey
BP : 12963Tél
Niamey
: (227) 20 96 62 61
Tél : (227) 20 96 62 61
Fax :74
(227)20
Fax : (227)20
34 29 74 34 29
NIGER
NIGER
Email : [email protected]

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