Plan de cours - Sébastien FLEURIEL, professeur de sociologie

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Plan de cours - Sébastien FLEURIEL, professeur de sociologie
Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Université Lille II, STAPS
Année scolaire 2008-2009
Présentation du cours :
L’environnement institutionnel des activités équestres.
Par Pascal MARRY
Ecuyer Professeur, enseignant d’équitation.
Premier cours :
INTERVENTION DU MERCREDI 24 SEPTEMBRE 2008
LES INSTITUTIONS ET LEURS ORIGINES
Tour de table, parcours équestre de chacun.
Présentation de mon parcours personnel, d’où je parle
Mon objectif : contribuer à faire de chacun un cadre de l’équitation, donc à avoir une
pensée distanciée par rapport à son histoire personnelle de cavalier et à être capable
de planifier et de penser en termes stratégiques son intervention dans le monde
équestre.
D’abord, de quoi parle-t-on lorsqu’on parle d’équitation ?
On parle d’équitation, mais on ne définit jamais ce que c’est.
L’équitation, Définition :
« L’équitation peut être définie comme l’ensemble des savoirs pratiques de
l’utilisation des chevaux. »
A partir de là, il y trois types de systèmes d’utilisation des chevaux et donc trois
équitations :
L’équitation de transport
L’équitation de jeux, de guerre ou de travail (approche globale du
cheval)
l’équitation académique (et ses dérivées sportives olympiques) est
analytique car elle organise la conduite du cheval avec « le langage des
aides » et se distingue ainsi de l’équitation globale (pastorale et guerrière).
L’équitation académique permet de contrôler la posture, l’équilibre et l’énergie
mis en jeu par le cheval. Son résultat est ainsi constitué par un ensemble
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
« d’airs» dont la caractéristique tient au fait que la transition d’un air à l’autre
est possible sans rupture ».
L’apprentissage des techniques, donc des « savoirs pratiques » se fait toujours en 2
grandes phases :
Acquisition exploitation
Pour l’équitation, il faut noter que le cheval n’est pas fait pour être monté, ni le
cavalier pour le monter d’où la question de l’adaptation qui est une phase préalable
aussi bien pour l’un que pour l’autre.
Pour le cheval : La phase d’adaptation à l’équitation s’appelle : Le débourrage
Pour le cavalier : La phase d’adaptation à l’équitation s’appelle : La mise en selle
Les savoirs de l’équitation sont ils tous à mettre sur le même plan ?
Evidemment non et c’est un problème très important de compréhension. Il
faut bien distinguer 4 champs distincts du savoir équestre :
La
La
La
La
formation
formation
formation
formation
des
des
des
des
cavaliers
chevaux
formateurs de cavaliers
formateurs de chevaux
Chacun peut dés lors comprendre que les savoirs et habiletés utiles à l’acte
d’enseignement (la pédagogie) ne sont pas du même ordre que les savoirs et
habiletés nécessaires pour conduire un cheval dressé ou spécifique à la formation
des chevaux.
Cela étant posé, retour au sujet.
Pour faire sens j’organise mon cours sur l’environnement institutionnel des activités
équestres autour de la remise en perspective de l’histoire des institutions. Celle-ci
aboutit au paysage institutionnel et réglementaire actuel. La compréhension du
processus qui nous amène à la situation actuelle est le seul moyen pour comprendre
les évolutions à venir et avoir prise sur cet avenir.
LES INSTITUTIONS
Comment elles fonctionnent ?
D’abord, il faut comprendre le fonctionnement des institutions (en
général) :
Pour comprendre les institutions, il faut examiner la question de ce qui les fonde : le
Droit :
2
Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Les principes généraux du Droit :
La
La
La
La
hiérarchie des textes
non rétroactivité du droit
continuité de l’Etat ( le pb de VICHY)
continuité du droit
Eléments de philosophie élémentaire du Droit :
La hiérarchie du Droit et des textes : La Constitution et les traités internationaux, la
Loi, le Décret, l’Arrêté, la circulaire ministérielle.
Les textes s’organisent hiérarchiquement :
La constitution, organisation de l’Etat et des pouvoirs publics.
La loi. Organisation du cadre de fonctionnement de la société et
expression de l’action publique.
Les textes réglementaires d’application.
Le décret en Conseil d’Etat
Le décret simple
L’arrêté ministériel
La circulaire
En cas de contradiction, c’est le texte d’en haut qui l’emporte.
La continuité du Droit peut être illustrée par les statuts des fédérations sportives :
Au titre de la Loi (1984 modifiée) les fédérations, pour être « agrées » par l’Etat,
doivent présenter des garanties statutaires.
Les statuts fédéraux sont la « constitution » de la fédération. Ils organisent les
pouvoirs fédéraux. La loi de 1984 fait le lien de continuité entre la Constitution et les
statuts de la FFE, donc avec ses règles sportives. Il y a donc continuité entre le texte
« d’en haut » par excellence, la Constitution Française, et la règle sportive la plus
banale.
En ce qui nous concerne, une série de textes sont très importants, nous les verrons
en déroulant le fil des institutions
Certains textes importants sont contraires au traité de Rome, comme la Loi sur le
sport de 1984, par exemple, dans plusieurs de ses aspects.
la fragilité juridique n’empêche pas certaines normes de fonctionner
jusqu’à ce qu’elles soient attaquées : Le problème de la fragilité juridique de
certaines règles sociales ou sportives
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L’affaire de l’arrêt BOSMANN qui a révolutionné le règlement de la FIFA et de
l’UEFA. Pas de possibilité d’opposer la règle sportive au Droit.
En l’occurrence la liberté du travail contraire à la limitation à 2 non nationaux dans
les équipes de clubs professionnels. Le Droit du Travail l’a emporté contre le Droit
sportif.
Aujourd’hui, c’est la lutte contre le dopage qui est dans le collimateur. Les contrôle
inopinés sont contraires à la liberté de la vie privée, etc
Nous avons l’article 43 de la Loi de 1984 qui organise les certifications pour
l’enseignement du sport, notamment, qui sont contraires au traité de Rome, ainsi
que l’article 16 sur le monopole des fédérations agrées. Ces normes sont contraires
au traité de Rome
Il faut donc avoir bien en tête ces connaissances de base pour appréhender les
événements récents qui ont modifié l’environnement des activités équestres de sport,
de loisir et de travail (AESLT). Le contentieux entre la FFE et le Ministère était adossé
à une interprétation (jamais explicitée) de l’article 16 de la Loi de 1984 par le
Ministère des sports.
LA GENESE DES INSTITUTIONS DU CHEVAL
L’histoire des institutions située dans l’environnement immédiat des
activités équestres.
Evidemment, je ne suis pas historien.
Mais je peux vous donner quelques repères pour mettre les faits en perspective et
vous permettre de prendre du recul pour une vue panoramique.
Le récit des événements qui nous ont fait, mise en perspective :
D’où venons-nous ?
Nous sommes des héritiers
Nous sommes les héritiers de l’histoire aristocratique de notre pays et du
pouvoir royal
Nous sommes les héritiers de l’armée et de la cavalerie
Nous sommes les héritiers de l’histoire sportive et du CIO
Autant de traditions culturelles peu portées au mouvement ou à l’innovation
Le rôle de l’équitation sous l’ancien régime : L’approche du pouvoir, Yves Grange
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Le rôle politique de l’équitation, la guerre.
L’écuyer, sous l’ancien régime est, est le professeur de sciences politiques du Roi.
La question équestre est une question essentielle à l’Etat major de l’armée, donc,
c’est une question politique majeure.
Les écuyers sont donc au sommet de la société. Après la guerre de 14-18, le statut
des écuyers s’effondre.
La mitrailleuse, la guerre de sécession, la guerre de 1914 - 1918, La perte de statut
est le traumatisme fondateur du sport.
Face au déclin brutal du statut des acteurs centraux du monde du cheval, les écuyers
militaires cherchent une voie de sauvegarde. Le salut sera trouvé du côté du sport
par la mise en place des sports équestres au niveau mondial et en France.
Nos grandes institutions directement liées au cheval,
Le sport , La Fédération sportive française
Histoire succincte de la FFE de 1921 à 1960.
La
Le
Le
La
La
restauration après 1815. Le retour des aristocrates immigrés
Jockey Club anglais 1751
jockey club français 1834
SHF 1865
FNE 1921
De la restauration en 1815, au Jockey-club français. Du Jockey-Club à la Société
Hippique Française (SHF). De la SHF à la fédération équestre internationale (FEI) et
de la Fédération Française. Le rôle du Général Decarpentry.
La Fédération Nationale des Sports Equestres ( FNSE), en 1921 puis la FFSE en 1946,
puis la FEF en 1980 (Christian Legrez), puis la FFE en 1987 (Jean François Chary) qui
a fédéré les trois composantes en en faisant des « délégations nationales ».
Elle est donc aujourd’hui composée de cette branche historique sportive, mais aussi
depuis 1987 de la branche Tourisme Equestre (fondée en 1963) et de la branche
poney (fondée en 1971). En 2000, une fusion des trois composantes historiques de
la fédération à eu lieu sous la pression de l’administration et par la volonté des clubs.
Les Haras Nationaux et le Bureau du cheval.
Histoire succincte, de Colbert à la Direction des Haras Nationaux, puis à
l’établissement public en 2000. Les objectifs, le glissement des années d’après
guerre. La place singulière du cheval au Ministère de l’agriculture.
Du bidet au cheval de selle puis de sport et aux poneys de sport et de loisir.
L’élevage équin français et ses paradoxes.
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Le Groupement Hippique National
La volonté des Haras Nationaux et la gestion des clubs regardés comme des
entreprises.
Les différentes étapes jusqu’à la représentativité socio - professionnelle.
Je ne m’attarde pas car Edith Cuvelier, sans doute, vous parlera du GHN et je ne
veux pas déflorer son sujet ni en parler de façon superficielle.
L’Ecole Nationale d’Equitation
C’est la reprise, par Jeunesse et Sport, du corps des instructeurs de l’Ecole de
cavalerie. A l’origine (ils sont issus des écuries du Roy) sa mission consistait
essentiellement à former les futurs officiers de cavalerie et les sous officiers (maîtres
et sous-maîtres de manège) destinés à instruire la troupe des « conscrits et
appelés » dans les régiments de cavalerie. Les officiers de l’Ecole de Cavalerie sont
appelés écuyers.
L’école de cavalerie, le Cadre Noir, l’Ecole Nationale d’Equitation.
De l’école de cavalerie au ministère de la Jeunesse et des Sports.
L’Union National Interprofessionnelle du Cheval (UNIC).
Création par les Haras Nationaux dans les années 50, sous forme associative, l’UNIC
est destinée à favoriser l’exportation des chevaux et du savoir faire français.
Voilà présentées rapidement les grandes institutions historiques du paysage
équestre.
Les changements de société vont affecter chacune de ces institutions au cours des
années 80 – 2008. Ces évolutions sont à regarder de prés car elles montrent les
lignes de force des changements à venir.
Pour décrypter les changements, il faut se donner des outils de compréhension un
peu fins et qui nous sortent de nos habitudes intellectuelles. Par exemple,
l’organisation du monde sportif apparaît comme assez homogène et stable. Structuré
par des logiques de performance sportive, le sport semble échapper aux
bouleversements des sociétés. C’est faux et le monde équestre est un excellent
observatoire du changement.
L’organisation du monde sportif
D’abord, il faut examiner le fonctionnement classique du monde sportif.
Dans tous les cas, l’organisation sportive ne procède que d’elle-même. C’est la
reconnaissance par la Fédération Internationale qui donne à la fédération nationale
sa force et sa légitimité.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Toutes les fédérations sont bâties sur un modèle standard et sont assez proches les
unes des autres de ce point de vue.
Pour autant il y a deux modèles correspondant à deux logiques :
Le standard classique : le modèle que j’appelle coubertinien
Le modèle coopératif et mutualiste qui inverse nombre de constantes.
Les deux logiques s’opposent ou se complètent selon les aléas de l’histoire et le choix
des acteurs.
A - La logique Coubertinienne, la performance au centre du projet fédéral
La performance sportive structure les rapports sociaux et cela entraine des éléments
que l’on retrouve très systématiquement :
Les ligues régionales sont puissantes et les fédérations sont des quasi
« confédérations de régions ».
Les dirigeants sont cooptés (CIO), ou bien des systèmes de grands électeurs
reviennent à une cooptation de fait des dirigeants par le biais d’élections très
maîtrisées. Rares situations de concurrence de candidats.
Ressources financières essentiellement dédiées au sport de Haut niveau, et
aux arbitres, ainsi qu’à la « vie politique » de l’institution.
Les clubs adhérents peuvent être sélectionnés et ne sont pas, ou pas toujours,
affiliés de droit sur demande. Les clubs organisés sous forme commerciale n’ont
pas leur place ou sont marginaux.
La fédération fait volontiers la police administrative
La fédération a tendance à faire tous les métiers (presse, communication,
événementiel, informatique, transport, etc)
La fédération cherche à être propriétaire de son siège et recherche souvent le
local prestigieux.
La recherche et l’innovation technique et pédagogique sont très
systématiquement orientés vers la performance sportive.
Les frais de structure sont généralement importants pour chaque niveau :
régional, départemental et national. Et la question de l’efficacité n’est pas
posée, ni en terme de performance, ni en terme de développement. C’est la
logique de l’ambassade.
La politique internationale est très active.
La fédération fait volontiers acte de candidature à de très grands événements
internationaux.
B - La logique coopérative, le développement au centre du projet fédéral
Le développement des pratiques est au centre du projet fédéral et organise
les rapports sociaux dans la fédération.
Il y a un lien direct entre le centre et la périphérie, la Fédération et ses clubs.
Le niveau régional joue un rôle secondaire et n’a pas de poids politique décisif.
C’est le club qui pése.
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Les élections se font par le vote direct des adhérents, les clubs.
Les ressources fédérales sont réparties entre le développement des clubs et
de la pratique, et le haut niveau sportif.
Les clubs ne sont pas triés ni sélectionnés à l’adhésion. Exigence de
conformité légale minimale.
Leur adhésion ne vaut pas qualité particulière et la fédération ne fait pas de
police administrative
La tendance à externaliser les métiers connexes est nette.
Pas de siège prestigieux, mais développement d’outils d’action à usage
collectifs
Recherche et innovation pédagogique vers le grand public en priorité
Limitation des frais de structure ou organisations d’équipements à usage
collectif.
Les éléments de l’intervention politique ; les budgets et la redistribution
Politique internationale pauvre.
Conclusion
Il est donc flagrant qu’il y a deux logiques distinctes d’organisation et de
fonctionnement. Or l’organisation n’est évidemment pas sans effet sur les politiques
suivies, ni sur le développement des activités ni sur leur succès dans les grands
rendez vous sportifs internationaux.
Illustration :
Historiquement, ces 2 logiques ont constitué le cœur de l’affrontement entre le
secteur poney et les sports équestres au cours des années 1990-2000. Cela c’est la
dimension sociologique. Elle s’est doublée d’une dimension passionnelle en relation
directe avec l’histoire même des sports équestres et l’origine de la « sportivisation »
qui répondait à la perte de prestige social attaché au cheval avec la mécanisation de
l’armée de terre dans tous les pays développés.
Ce conflit s’est cristallisé sur le thème de l’unité, car ce point là permettait de
poser sur la table la question statutaire. C'est-à-dire la question de la Loi
commune d’organisation du pouvoir. L’espoir des plus forts (les sports
équestres) reposait sur l’idée qu’avec l’appui de l’administration ils pourraient
absorber le mouvement poney (coopératif) et préserver leur modèle
organisationnel standard.
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2 eme cours
INTERVENTION DU MERCREDI 1 octobre 2008
UN CHEVAL
Pour quoi faire ?
Rappel rapide des éléments précédents.
La place des concepts et des grilles de lecture pour disposer d’outils de
compréhension de la complexité de la société.
Nous avons une tendance naturelle à user du sens commun.
La sociologie nous permet d’en sortir en nous donnant des outils qui permettent
d’appréhender de façon opérationnelle quelque chose d’aussi complexe que l’humain
en société.
Le suicide et ses régularités statistiques amènent Durkeim à s’interroger sur les
règles souterraines et générales qui recouvrent les comportements individuels,
jusqu’au plus intime, comme le suicide. Les variations statistiques montrent des
régularités qui sont la preuve que pour être un acte totalement individuel, il reste
profondément lié à une époque et à une société. L’homme ne peut être pensé en
dehors du social.
La question du genre, c'est-à-dire la place des femmes dans la société, est aussi un
excellent exemple de fonctionnement du sens commun. Il n’y a qu’à lire les
innombrables arguments dits « scientifiques », c'est-à-dire irréfutables, qui sont
employés pendant 3 siècles contre l’émancipation des femmes.
Dans les activités équestres, les préjugés et le sens commun sont utilisés en
permanence par les ignares. Cela n’en fait jamais des vérités. Par contre, il est
impossible de penser l’avenir des activités équestres sans être très vigilant avec la
tentation permanente du sens commun. Pourtant, pour se faire comprendre, il faut
s’inquiéter de faire en sorte de ne pas heurter les interlocuteurs. C’est un art difficile.
On pourrait citer la ferrure des chevaux, ou bien l’affaire des poneys qui devaient
immanquablement casser le niveau équestre français, car chacun sait que les
cavaliers qui débutent à poney ne seront jamais bons. Ou bien encore la
féminisation, conséquence directe du gout naturel et génétique des femmes à faire le
ménage, puisque chacun sait que l’équitation consiste d’abord à panser les chevaux.
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Pour sortir du sens commun, il faut donc des outils.
Ces outils, ce sont les savoirs, les concepts et les grilles de lecture
La pensée fonctionne selon des modalités qui nous sont dictées par la façon dont
notre cerveau est construit.
La pensée associative
La pensée descriptive
La pensée déductive.
Nous privilégions la pensée descriptive qui est le mode de fonctionnement intellectuel
dominant dons notre petite niche culturelle.
Illustration : Un exemple de situation que chacun connaît : L’exemple de l’entretien
dans les situations d’examen au BP ou au BE ou au BAP. Le candidat raconte sa
prestation au lieu de l’expliquer. La pensée descriptive prend la place de l’analyse et
de la pensée déductive. C’est la domination de la pensée descriptive tellement plus
facile, sur le travail d’analyse, synthèse et déduction.
C’est la même logique de pensée descriptive qui fait que lorsqu’on ne connaît rien à
un sujet on cherche à faire l’inventaire des éléments qui le composent. C’est la
logique du « livre blanc et des états généraux ». Voir les Conseils Régionaux des
Chevaux.
Or faire un inventaire cela peut être bien, mais il faut avoir une piste dans
la tête sur ce que l’on va en faire avant de le faire. Car c’est les conclusions
qui comptent et par conséquent l’objectif poursuivi confronté aux réalités
constatées.
Un inventaire à plat, c’est un catalogue inutile, car c’est la hiérarchisation qui ouvre à
des catégories qui permettent de penser utile.
Le discours équestre ne pratique pas la pensée déductive. C’est pour cela que nous
ne savons jamais vraiment « comment çà marche ». voir à ce sujet les textes
classiques de l’équitation qui décrivent des situations, mais n’établissent jamais de
relations de cause à effet. A l’exception du Général Lhotte.
Les représentations :
Le discours équestre ambiant nous propose de penser l’équitation par des
représentations mécaniques, c'est-à-dire en termes de relations compliquées.
L’exemple du compliqué, c’est le moteur ou l’horloge, l’objet mécanique.
La réalité, c’est que la formation du cheval, du cavalier, de l’enseignant, c’est autre
chose qu’un mécanisme, c’est un processus.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
L’exemple type du processus, c’est la cellule vivante. Elle est du coté du complexe et
non du compliqué.
L’exemple du vivant.
L’évolution du vivant depuis la bactérie jusqu’à nous, c’est un processus.
Une cellule vivante est biologiquement programmée pour se reproduire à l’identique.
Mais sa complexité fait qu’elle inter - agit avec son environnement et elle mute. En
mutant elle évolue et se transforme, se diversifie, évolue. Et la vie est un processus
qui poursuit son chemin.
L’acte équestre est du côté de la vie, pas de la machine et du pilote ou du
meccanicien.
Deux exemples proches de nos préoccupations :
1) La population des cavaliers licenciés.
Au départ, c’est une statistique. Puis cela apparaît comme un stock qui grandit. Or
cette représentation est totalement fausse.
La population cavalière, c’est un flux. Voir les travaux de la sociologue Vérène
Chevalier à ce sujet.
2) La formation des cavaliers ou des chevaux :
Former un cheval, ou un cavalier, c’est les faire rentrer dans un processus maîtrisé.
Un débutant rentre toujours dans un processus, mais s’il n’est pas pensé comme tel,
il n’est pas maîtrisé. C’est la raison de l’anxiété latente du monde équestre face à la
question technique toujours énigmatique. Sur ce sujet, j’ai tendance à croire que
pour l’essentiel, les cavaliers et les écuyers se forment plutôt seuls. Le discours tenu
n’apporte pas d’informations utiles ou très peu.
C’est plutôt l’environnement de l’apprentissage qui est rendu favorable et qui est
maîtrisé par les enseignants professionnels plus que les processus de constructions
des habiletés mentales et physiques du bon cavalier. Pour ce qui concerne la
formation des écuyers (formateurs de chevaux), c’est encore plus évident. Ils sont
toujours issus d’un processus compagnonnique qui les a formés. Voir l’article
distribué « des chevaux et des hommes »
Comprendre le fait social équestre
Il y avait 10 000 cavaliers environ en 1950 en France, il y en plus de 2 millions
aujourd’hui (chiffres SOFRES).
Il n’y avait que des cavaliers hommes en 1950, et il y à aujourd’hui 77 % de filles et
de femmes.
L’âge moyen était alors autour de la trentaine en 1950, il est de moins de 14 ans
aujourd’hui.
Cette extraordinaire mutation de la population cavalière est un fait social très
important que nous devons observer avec le plus grand soin. Cette évolution ne peut
pourtant pas s’appuyer sur une politique sportive médiatique comme le tennis et
Rolland Garros ou l’effet « Coupe du Monde de foot ».
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C’est un phénomène qui s’inscrit dans un changement social profond. Celui
de la société post industrielle et de l’individualisme triomphant.
Je vous propose la grille de lecture d’Alvin Toffler pour comprendre les grands
basculements de notre histoire.
La société agraire
La société industrielle
La société post industrielle
Explications.
Ce qui fait puissance, selon le type de société.
Pour la société agraire, c’est la terre.
Pour la société industrielle, c’est l’énergie et les matières premières
Pour la société post industrielle, c’est l’information et la communication.
Ce qui structure les mentalités
Pour la société agraire, c’est une représentation cyclique et divine du monde
Pour la société industrielle, c’est la pensée « mécanique » liée à
l’industrialisation. Le corps humain est une mécanique dont le sport va révéler les
performances d’une façon exacte.
Pour la société post industrielle, c’est le lien social et l’interactivité qui
dominent les représentations.
Le monde équestre est resté arrêté au XIX eme siècle.
Lorsqu’on dit : « ‘les trois fondamentaux de l’acte équestre, c’est équilibrer,
avancer, tourner, c’est typiquement une naïve vision mécaniste ». C’est le déni de
l’essentiel, l’acte équestre est par nature un processus d’interactions instables
extraordinairement complexe. Ce type d’entrée condamne à s’interdire de penser
l’équitation. Peut-on réussir quelque chose sans le penser du tout ?
Je vous laisse réfléchir là dessus.
Je reviens au sujet :
Pourquoi il y a tant de cavalières et de cavaliers en France aujourd’hui, alors que
l’équitation est totalement improductive et inutile ? C’est une vraie question dont la
réponse porte notre avenir.
Je vous livre ma réflexion et ma proposition de début d’explication :
La société post industrielle est celle de l’abondance, de la démocratie, de
l’individualisme triomphant.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Cette société dégage du temps libre. Les activités de loisir apparaissent avec la
réduction de la durée du travail.
La façon dont ce temps libre est utilisé par les individus est assez frappante pour peu
que l’on dispose d’une grille de lecture un peu pertinente.
L’individualisme :
La valeur première d’une société individualiste consiste à vous dire : vous êtes ce
que vous voulez. Ce qui est souvent faux, en réalité, mais que nous pensons. En
réalité les héritiers fortement dotés ont plus le choix que d’autres. Il y a justement le
poids des inégalités de toutes sortes qui limitent terriblement les marges de
manœuvre de chacun.
Mais il y a quand même des petites possibilités de choix pour nombre d’individus dés
lors qu’ils ne sont plus dans la stricte survie. Notamment celle de choisir une part de
leur culture et par conséquent de leur identité.
Or l’individualisme entraîne justement à une interrogation fondamentale, qui est la
question identitaire.
Qui sommes nous, d’où parle-t-on ?
En effet, l’individualisme, c’est l’effondrement des héritages identitaires par
définition. Or cette question est essentielle dans la relation aux autres. Relation
professionnelle ou de voisinage. Finalement, chacun de nous sait bien qu’il est
considéré aussi bien en fonction de ses étiquettes sociales imposées qu’en fonction
de celles qu’il se choisit.
Le temps libre devient le temps du choix de chacun.
La limite est évidemment économique. Mais malgré tout beaucoup d’individus
utilisent leur temps libre pour étayer et développer leur personnalité. C’est le temps
du loisir sérieux comme dit Stebbins, sociologue canadien.
C’est le loisir sérieux qui permet de mettre du beau du bien du bon dans sa propre
existence. Dans cette affaire, le cheval est très doué.
La place du cheval en France aujourd’hui.
Il faut s’interroger en effet sur la place du cheval et de ses usages dans notre
société.
Il y a jamais eu autant de cavaliers en France au cours de toute l’histoire
de France qu’aujourd’hui et il y a plus de licenciés à la FFE qu’il n’y avait de
cavaliers dans la grande armée de Napoléon
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
L’équitation est aussi un sport, mais c’est d’abord un élément fort du processus de
civilisation, comme les cultures de la navigation qui partagent ce privilège avec le
cheval.
Dans notre société, le cheval n’est pas dans les représentations ou les médias au
titre du sport, mais par le cinéma, la culture, l’histoire, et porte une substance
symbolique forte et multiple.
Symbole du pouvoir, de la domination, de la puissance et de la force, il est aussi le
symbole de la coopération, de la vie, de la nature et de la liberté. C’est cela qui
entraîne nos compatriotes vers le monde du cheval.
Comment ça marche ?
Et bien si le cheval attire le public et suscite une demande importante, cela veut dire
que le cavalier potentiel se plairait bien en cavalier pour la part de lui même qu’il se
choisit.
C’est aussi ce qui peut attirer les parents ou les grands parents des cavaliers. Cela
débouche sur une arrivée au club. Au club de comprendre la vraie nature de la
demande du néophyte et d’y répondre au mieux.
C’est toute la question de la fidélité à la pratique. Voir les travaux de Vérène
Chevalier sur les populations des cavaliers et les passages de frontière entre carrières
d’amateurs et carrières professionnelles.
Elle montre bien le décalage entre l’attente du néophyte et ce qui lui est
offert. C’est le grand malentendu entre l’expert et ce qui est de mon point
de vue la quête identitaire du débutant.
Le moniteur, par culture se vit comme le seul cavalier du club. Il frustre donc
totalement la quête identitaire du débutant en le niant comme « vrai cavalier ». C’est
l’héritage culturel historique de l’équitation aristocratique et militaire.
L’expertise est d’abord une nécessité et très vite un prétexte, mais comme elle fonde
l’identité de l’expert, et donc son pouvoir, il y a contradiction des quêtes entre
l’écuyer professionnel et le cavalier amateur.
En effet, on ne peut vouer une part de son existence à un loisir que s’il est une sorte
de nécessité. Et la nécessité c’est de répondre à l’abîme identitaire né de
l’individualisme dans notre société. Voilà comment, me semble-t-il, il faut regarder
les activités équestres.
Les idées ainsi posées seront reprises lorsque nous aborderons les questions liées au
développement des activités équestres. C’est dans une approche prospective que
nous verrons combien les questions liées à la réalité des soubassements de la
demande en matière d’équitation sont importants pour penser notre avenir.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Mais avant d’aborder les questions prospectives et de développement, revenons au
cadre des institutions.
Du côté de l’Etat et des textes importants :
L’ETAT :
L’organisation d’un Ministère, le Ministre, le Cabinet, le directeur de cabinet, le chef
de cabinet, le Conseiller Technique.
L’Inspection Générale
Les services, les Directeurs, nomination, moyens
Les tutelles :
Le Ministère de la Jeunesse et des Sports
La direction des Sports, les conventions d’objectifs.
Le CNDS
Les services extérieurs
La RGPP. Les changements à attendre. L’EBNE et les HN
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Le Ministère de l’Agriculture
Le Bureau du Cheval
Le Fonds Eperon
Les Haras nationaux
Les Commissions Régionales d’Orientation du Cheval (CROCs), les Directions
régionales de l’Agriculture
Les établissements publics,
Les Haras Nationaux
60 Millions
L’ENE
20 millions
Le CNDS
268 Millions d’euros
La Fédération Française d’Equitation : 32 millions d’euros , dont 1.2 de
subvention du MJSVA
L’interprofession, la FIVAL.
Qui compose la FIVAL, sa vocation, le fonds EPERON (innovant, structurant,
développant, et à 50%), la CVO, son rôle, sa création. La décentralisation
Les interprofessions, La FIVAL, interbev, Trot et Galop
La fédération des Conseils Régionaux des Chevaux :
Les Conseils des Chevaux, l’histoire, La Basse Normandie (1999), Rhône Alpes,
les autres, une amicale des acteurs. Les livres blancs du cheval.
La Chambre Syndicale du Commerce des Chevaux Français (CSCCF).
Elle regroupe les marchands de chevaux professionnels.
Les textes importants :
La Loi sur le sport de 1984
Les conséquences sont lourdes avec les différents aspects liés aux vies des
fédérations, leurs statuts, les certifications obligatoires et donc les questions de
formation, l’institutionnalisation du sport de haut niveau.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
La loi des Finances de 2004.
Elle transforme le statut des établissements équestres en leur ouvrant la possibilité
de s’inscrire clairement dans le monde agricole et de bénéficier d’une fiscalité
avantageuse. Le rôle d’Alain Lambert.
Le paritarisme et le code du travail
La convention collective
La Section Nationale des Cadres d’Equitation, le GHN, le SNEEPEE, le FAFSEA, la
convention collective de 1975. La formation professionnelle depuis Chaban Delmas,
son lien avec les accords de branche. La formation.
Le FAFSEA
C’est le fonds mutualisateur du monde agricole pour la formation. C’est lui qui
finance la formation professionnelle, les CIF, etc. Il réunit les acteurs de la CPNE
dans la CPNO pour définir les priorités de la branche
La CPNE EE
La CPNE. Son rôle et son histoire, les CPRE. L’histoire des certifications et la question
de l’employabilité.
L’idée centrale qui est derrière l’organisation du paritarisme (livre 9 du code du
travail), c’est quand dans un monde où la qualification professionnelle est un élément
stratégique de l’efficacité et donc du succès économique, employeurs et salariés ont
un intérêt commun à la qualification des salariés. Ils l’expriment par la politique et le
financement de la formation.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
3 eme COURS
INTERVENTION DU MERCREDI 8 octobre 2008
LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES EQUESTRES
Rappel des principaux éléments déjà présentés :
Je retiens deux éléments fondamentaux pour la suite :
1) L’histoire des origines des activités équestres et plus particulièrement des
sports équestres. La richesse extraordinaire des cultures du cheval.
250 races de chevaux dans le monde, c’est 250 civilisations du cheval.
2) La grille d’Alvin Toffler et les logiques de 3 eme vague, c'est-à-dire
finalement le rapport entre la question de l’individualisme, de la demande identitaire
et de l’équitation « loisir sérieux ».
Et puis je retiens le foisonnement d’institutions équestres ou proches avec lesquelles
il va falloir travailler en sachant qu’elles risquent de bouger beaucoup pour la plupart
d’entre elles.
L’idée centrale, c’est que beaucoup d’entre vous, avec votre double qualification de
cavaliers enseignants et de diplômés de l’enseignement supérieur, vous pouvez
légitimement aspirer à jouer un rôle important dans les évolutions à venir pour le
monde du cheval.
Le développement des activités équestres :
Comme je l’ai dit lors de notre première rencontre, la logique élémentaire montre
que le centre équestre, par ce qu’il transforme les non-équestres en équestres, içl
en fait des usagers de la filière et des consommateurs de toutes les activités
connexes. Il est, par conséquent, l’acteur moteur du développement des activités
équestres.
Il est vrai qu’il y a des pratiques hors clubs. Il y aurait entre 200 et 300 000
propriétaires de chevaux hors clubs (recherche INRA Montpellier avec Monsieur
Philippe Cornet Perrier et Céline Vial)). Il faut constater que dans la plupart des cas
ces usagers du cheval sont passés par un établissement équestre.
D’autre part, il est possible de conduire une politique en faveur des établissements
équestres, alors qu’il est très difficile de conduire une politique adossée aux
individus. Rechercher des stratégies de développement, c’est avant tout réfléchir sur
les mécanismes de fonctionnement des clubs, leur économie, leurs forces et leurs
faiblesses.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Il faut donc examiner ce que l’on sait sur les établissements équestres.
Le développement des activités équestres dans les clubs est très important depuis les
années 50. Les clubs nous ont fait passer de 10 000 à 2 millions de cavaliers en 50
ans. Et cette croissance continue sa progression.
Lorsqu’on analyse cette croissance, nous constatons qu’elle se fait dans un marché
où la demande pousse l’offre.
Le schéma est assez simple : C’est la création de clubs qui porte la croissance
primaire. En clair c’est l’offre qui fait verrou sur le développement. L’accroissement
de l’offre est d’abord la conséquence directe de la création de clubs. Or la création de
club est la conséquence logique de la formation des animateurs et des moniteurs.
Voir l’analyse du fichier fédéral.
Ainsi, c’est la formation qui nourrit la croissance si elle débouche à terme sur une
proportion de création significative. Pourtant la création ne sera possible encore
longtemps que si cette offre se diversifie. Nous l’avons vu à partir des années 80.
L’offre ¨Poney a dynamisé le développement.
La clef de l’avenir est donc là :
Les établissements équestres (les clubs)
Les clubs ont porté dans leurs débuts dans les années 50 un projet qui était fondé au
départ sur une vision traditionnelle de l’équitation, puis dans les années 70 une
vision plutôt sportive. Premier glissement de projet.
Les Haras Nationaux y ont joué un rôle clef. Ils ont poussé vers le sport qui
permettait de valoriser l’élevage national contre des pratiques plus libres qui
encourageaient l’importation de chevaux étrangers.
Ensuite, le mouvement Tourisme Equestre, puis poney ont accéléré le processus en
l’infléchissant vers des pratiques diversifiées et des usages plus ouverts.
La SOFRES nous indique que 72% des usagers ne souhaitent pas pratiquer
l’équitation en compétition.
Cela confirme le rôle très important des Poney-clubs dans le développement français.
En portant un projet essentiellement éducatif, ils ont élargi la population touchée en
ouvrant le cheval aux classes moyennes.
Pourtant, les clubs sont parfois gênés dans leur progression par un abandon
important qui touche aussi bien les poney-clubs que les « cheval-clubs ».
Les ratios professionnels
Il faut connaître, au moins de façon approximative, les limites techniques à l’intérieur
des quelles les clubs fonctionnent.
Un cheval ou un poney de club, c’est 10 à 15 cavaliers environ selon que le club est
en situation urbaine ou rurale
Un équidé peut fournir entre 50 à 75 heures de travail par mois, soit entre 600 et
900 heures par an sur la base de 2 à 3 heures par jour en moyenne à l’année.
Un moniteur peut animer entre 100 et 200 cavaliers.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
La fidélité
Nous savons que le taux d’abandon global est d’environ 40% et le taux d’abandon
précoce de 50%. Nous savons également que les meilleurs taux voisinent les 20 %
pour l’abandon global et 30% pour l’abandon précoce. Il faut agir en priorité sur
l’abandon précoce pour améliorer le score lorsque c’est possible.
Comment fidéliser ?
Le moniteur crée le « produit équestre » à chaque instant.
Si l’on se place dans le cadre de cette évidence, il est visible que les choix
pédagogiques sont las source même de la création et donc la source de la réussite.
Dans le projet sportif, c’est l’efficacité technique qui amène la performance. Et la
performance technique structure très bien le contenu de la pédagogie et de
l’enseignement.
Si l’on se place en dehors de cette logique qui ne correspond pas à la réalité de la vie
de la plupart des clubs ni de la plupart des cavaliers dans les clubs, le problème est
beaucoup plus ardu.
Pour ce qui concerne la croissance du nombre des cavaliers, les pistes possibles sont
au nombre de trois :
Agir sur le taux d’abandon.
Fidéliser d’avantage, c’est croitre. Lorsque la mesure de l’abandon montre qu’il est
fort, il est alors relativement facile d’améliorer la fidélisation.
La voie royale pour l’avenir est assez évidente :
Nous avons su toucher les enfants et surtout les filles. Il faut viser les autres. Pour
cela il est clair que la piste qui s’impose, c’est de travailler sur les pratiques
pédagogiques pour toucher des publics nouveaux.
Première piste, celle des adultes.
Il faut offrir autre chose que les reprises classiques fondées sur une initiation
traditionnelle qui a fait fuir ce public. Je propose d’aller vers une formation à la
maniabilité axée sur l’autonomie, les jeux, la selle creuse avec les adolescents et les
adultes.
Autre piste pour les cavaliers confirmés, aller vers la « formation de formateurs de
chevaux.
Pour fidéliser, il faut motiver : Il faut travailler sur la question centrale de la distance
de l’objectif équestre. De l’approche globale à l’approche académique.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Deuxième piste, celle des garçons :
Dans la logique classique nous bâtissons des cours mixtes par niveaux. Ce dispositif
fait fuir les garçons. La maturité des filles désavantagent les garçons et aggravent la
confrontation. C’est une piste de réflexion
D’autre part les cours par niveau vont totalement à l’encontre de la logique d’une
part importante du recrutement de nouveaux inscrits. Plus de la moitié des cavaliers
arrivent au club amenés par un proche. Le système fondé sur l’homogénéité des
niveaux conduit à les séparer immédiatement. C’est une pratique évidemment
couteuse.
Troisième piste, la pédagogie différenciée.
Pour élargir la capacité des enseignants à animer des groupes assez larges pour
améliorer la rentabilité du club et limiter les prix et par conséquent élargir la clientèle
solvable à effectif d’équidés et de moniteurs constant, la pédagogie différenciée
permet de faire travailler ensemble des cavaliers de niveaux différents.
L’animation et l’enseignement équestre sont une activité relationnelle où les gains de
productivité sont très limités. La pédagogie différentiée est une voie à explorer.
La fidélité, critères et conséquences :
Les critères mis en lumière par Vérène Chevalier :
L’abandon précoce
L’abandon global
Le lien entre les deux.
Les conséquences de l’abandon sur la structure de la population d’un établissement.
Voir la fiche sur ce sujet.
Il faut donc examiner de prés les conséquences du turn over sur la vie du club et les
marges de progression qui s’y trouvent.
Les acteurs périphériques :
Les acteurs périphériques sont les institutions et les normes.
Des politiques sont menées par chacun en fonction de leurs objectifs propres. C’est
évidemment une hérésie. Les politiques doivent toutes aller dans le m^me sens et
être coordonnées.
Aujourd’hui, nous avons des politiques publiques.
Jeunesse et sport se préoccupe de la formation pour justifier son existence.
Les Haras Nationaux cherchent à pérenniser leur existence via la mise en vant d’un
élevage souvent le fait d’amateurs dénués d’objectifs et non contraints par des
logiques économiques.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
La Fédération mène désormais une politique active en faveur du développement des
clubs, mais reste naturellement contrainte par les exigences de résultats réclamés
par un Etat qui par ailleurs sec désintéresse des cavaliers et de leurs contraintes.
Les socioprofessionnels sont naturellement très attentifs aux questions
réglementaires, fiscales et de formation, avec une tentation constante de considérer
la formation comme une méthode d’abaissement des couts de production.
A cela s’ajoutent des politiques régionales centrées sur la communication et
l’événementiel au détriment de projets porteurs du développement des clubs. La
nécessité d’équipements à caractère collectif n’est pas prise en compte.
La question pédagogique.
C’est une question centrale, comme nous l’avons vu, puisque c’est elle constitue la
substance même de l’offre d’équitation
Les différents modes pédagogiques :
La pédagogie directive
La pédagogie active
La pédagogie directive est héritée de l’armée. C’est d’ailleurs le mode classique
d’intervention dans le domaine sportif qui est également héritier de l’armée.
Analyse fonctionnelle.
La pédagogie active
C’est le sujet qui est actif. L’apprenant.
Comment mobiliser la mémoire ?
Le rôle de l’émotion, du vécu.
La mise en situation, l’animation, etc
Parler de l’accueil et de l’initiation des adultes
L’absurdité du projet de la préparation militaire
Le rôle éducatif de la pratique, et donc de l’aspect secondaire de la technique.
Un cavalier qui abandonne n’apprendra qu’une chose. L’équitation, ce n’est pas pour
lui.
La pédagogie différenciée est une piste stratégique :
La mixité et la bonne façon de la maîtriser.
La diversité des niveaux pour garder ensemble les cavaliers qui se connaissent
Les conséquences pratiques de l’alternative de la pédagogie différenciée :
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
Les conséquences peuvent être très importantes car cette approche permet de faire
travailler ensemble des cavaliers de niveaux différents et de ne pas calibrer les
groupes en terme de « reprises ».
Premier avantage : la productivité.
Elle permet de faire travailler des grands groupes et éventuellement de s’affranchir
de la contrainte horaire. De penser le cadre de l’activité autrement. L’exemple de
Canto Grihet.
Les avantages sont considérables :
Gagner en « productivité » du travail de l’enseignant. Il peut animer simultanément
des groupes importants.
Cette méthode permet aux cavaliers de « voir » des actions auxquelles il sera
confronté plus tard.
Elle permet également de sortir de l’heure et d’offrir des séquences longues, ce qui
peut aider à s’inscrire aussi dans une logique de « garderie » pratique pour les
parents.
Cela ouvre aussi à la possibilité de tutorat des anciens pour les nouveaux et d’inclure
aisément les actions « à pied autour du cheval ou du poney ».
Cela peut constituer une excellente réponse aux attentes des adultes qui hésitent à
sacrifier une demi-journée pour une simple séance courte d’une heure.
Deuxième avantage : la souplesse.
Cette méthode permet, soit de faire monter ensemble parents et enfants, les
cavaliers confirmés avec leurs copains débutants, etc.
C’est aussi une méthode qui permet de conserver des groupes conséquents si l’on
veut sortir de la mixité.
Une pédagogie fondée sur la maniabilité et l’autonomie.
Traditionnellement, l’accueil, la découverte et l’initiation est fondée sur la reprise
classique et une progression basée sur le modèle de l’apprentissage militaire dédié à
la troupe.
Rien ne justifie cette approche, si ce n’est l’histoire de notre enseignement depuis la
création des clubs dans les années 50. Or cette approche qui nous est si familière
organise une conquête très lente et douloureuse de l’autonomie. C’est contre
productif, puisque l’autonomie, qui est l’objectif de toute éducation, est aussi le seul
moyen d’acquérir du plaisir.
L’approche orientée vers une maniabilité globale inspirée des techniques utilisées
dans les équitations pastorales ou de jeux équestres est possible en une ou deux
séquences avec des adolescents et des adultes. C’est aussi la logique de la
pédagogie fondée sur les jeux à poney pour les enfants et qui a fait ses preuves.
La transposition aux adultes passe par une révision des approches ludiques en
changeant le type de jeux. Mais c’est surtout il y la nécessité de disposer d’une
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
cavalerie adaptée (petits chevaux sages et bien dressés) et surtout le harnachements
différents.
C’est l’initiation en selle creuse qui élimine largement la phase de mise en selle,
élimine les risques de chute et ouvre à un travail immédiat sur la conduite avec
contrôle de l’allure, de la vitesse et de la direction
Comme nous venons de le voir, l’innovation reste possible, car au-delà de mes
propositions qui relativisent nos pratiques et nos habitudes, il y peut-être d’autres
voies à explorer.
L’innovation pédagogique sera pourtant une nécessité incontournable pour toucher
de nouveaux publics et élargir l’assiette des populations susceptibles de pratiquer
l’équitation.
A côté de cette question, qui est le cœur de l’innovation, il a les aspects
institutionnels.
La question de l’environnement institutionnel et des choix politiques
Aujourd’hui, nos grandes institutions portent la marque de la tradition et nous tirent
en arrière. Il faudra une réforme profonde de l’ENE et des Haras Nationaux, réforme
rendue inévitable par la RGPP.
Il faudra transformer l’organisation de l’élevage en le professionnalisant.
Il faudra faire évoluer la formation de l’encadrement équestre et communiquer une
image différente de nos établissements équestres et de l’activité offerte.
Cela passe par une professionnalisation du milieu et par conséquent un renforcement
des organisations professionnelles et de l’interprofession.
Cela nécessitera aussi une intégration forte des structures.
La FFE a fait son unité. Celle-ci sera achevée avec l’intégration des épreuves de
valorisation des jeunes chevaux de sport.
Les autres structures, FIVAL et Conseils Régionaux des Chevaux, CROCs doivent
également aller vers l’intégration de même que les Haras Nationaux et l’ENE.
La réglementation aussi doit évoluer.
On ne peut non plus rester dans un système qui tend à ignorer la logique du marché
et qui ne veut pas trancher entre les logiques du bénévolat et celles du marché.
La FFE, les comités régionaux et départementaux, le mouvement sportif sont
nécessairement organisés sous forme associative.
La distribution des activités, l’organisation des événements, le commerce des
chevaux vont se professionnaliser de plus en plus. C’est ce qui fait notre avance sur
nos concurrents directs. Nous devons continuer à entretenir cette avance qui est
aussi notre héritage.
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
La réforme, un art difficile.
Attention aux effets pervers.
L’exemple du règlement sportif fédéral, de la réforme du BE de 1987 ou du BP JEPS.
Il faut s’entourer de précautions et surtout anticiper sur les usages limites de la
réforme par les usagers qui vont aller parfois dans des directions inattendues et
imprévues par le réformateur.
Conclusion :
L’avenir du cheval tiendra à la capacité des acteurs à innover, comme sa place
enviable d’aujourd’hui est le résultat des grandes innovations du XX siècle en matière
d’offre d’équitation.
Le sport en 1921
Le club dans les années 50
Le poney club et le tourisme équestre dans les années 70.
Ce qui n’est pas du tout évident pour la plupart des acteurs, puisqu’ils ont toujours
l’impression de s e situer dans l’éternité (représentation typique des sociétés agraires
qui pensent le monde dans des modalités de cycle et d’éternité)
L’objectif de ma démarche en venant plancher devant vous c’est finalement de vous
transmettre ce message qui est le fruit de mon expérience et de mon observation :
C’est l’innovation qui porte l’avenir de notre activité et de notre culture
équestre si singulière. C’est l’innovation qui permettra de donner au cheval
toute sa place dans la société. Cette innovation doit s’intégrer à des
courants forts de transformation de la société.
L’écologie et le développement durable
Le développement des solidarités
La préservation du monde rural
L’aspiration de tous à la culture et à l’éducation.
Je crois profondément qu’il faut beaucoup d’ambition et un peu de générosité pour
remettre l’équitation à sa vraie place : une discipline de formation des élites. Et dans
le monde d’aujourd’hui, le seul pari possible, c’est de proposer un sport de roi à tout
le monde. Encore faut-il comprendre que les rapports entre la pure technique
équestre et la question du développement ne sont pas tout à fait ce que nous
voudrions. Les très grandes richesses de nos rapports historiques aux chevaux sont
beaucoup plus larges, alors ne négligeons rien. Et maintenant à vous de jouer !
*
*
*
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Interventions de Pascal Marry, écuyer professeur, enseignant d’équitation. Licence professionnelle GAAS mention équitation – octobre 2008
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