Solutions locales pour un désordre global

Transcription

Solutions locales pour un désordre global
Par les producteurs de
« Solutions locales pour un désordre global »
RADAR LAB
en association avec COLIBRIS
presente
DEMAIN
un film de Cyril Dion et Mélanie Laurent
produit par Matthieu Warter et clément miserez
quartier Vauban à Freiburg
01
Po u rq u o i u n n o uve a u fi l m?
Nos livres, nos films, nos articles de journaux, nos émissions de télévision dégorgent de la
misère de notre temps, du constat de notre impuissance à résoudre les différentes crises que
l’humanité affronte. Nous savons aujourd’hui que les réponses isolées ne suffiront pas. Que la
mobilisation doit être collective, multiculturelle, internationale.
Mais pour cela, nous avons besoin d’un rêve,
d’une direction, d’un horizon vers lequel tendre.
Le rêve du progrès, né de l’industrialisation
et communément appelé au siècle « le rêve
américain », a, en un siècle à peine, modifié nos
modes de vie plus rapidement que les quinze
siècles précédents.
Et il continue à alimenter les fantasmes de
nombres de pays en développement. Mais au
cœur de la vieille Europe, ce rêve est mort.
Nous en connaissons maintenant les revers, les
limites. Il nous faut d’urgence un nouveau rêve,
capable d’orienter nos choix et de stimuler notre
créativité, avant que l’irréparable n’advienne.
C’est ce rêve que ce film se propose de brosser. Aux
quatre coins de la planète, de nouveaux modèles,
de nouvelles façons d’envisager l’agriculture,
l’économie, l’énergie, l’éducation, l’urbanisme
réinventent nos façons d’entreprendre, de
construire, de vivre ensemble.
A ce jour, aucun documentaire cinéma ne s’est
engouffré dans cette voie. La plupart se bornent
toujours à dénoncer, analyser, déconstruire. Ce
film se veut le premier d’un genre nouveau : un
film positif, constructif, apportant des solutions et
participant à créer un nouvel imaginaire pour le
futur.
02
Sy n o ps i s
Alors que l’humanité
est menacée
par l’effondrement
des écosystèmes,
Cyril Dion journaliste
et dirigeant d’ONG
et Mélanie Laurent,
comédienne et réalisatrice,
partent à travers le monde,
avec une petite équipe
de cinéma,
en quête d’une solution
capable de sauver
leurs enfants.
A partir des expériences les plus abouties dans tous
les domaines (agriculture, énergie, habitat, économie,
éducation...) ils vont tenter de construire un nouveau
récit de ce que pourrait être l’avenir. Seule l’élaboration
de cette vision sera assez puissante pour entrainer
un grand nombre d’habitants de la planète dans la
construction d’une société nouvelle ; à l’instar de ce
que le rêve « du progrès » a suscité au XXème siècle.
Comment sauver leurs enfants du désastre annoncé ?
Cyril connaît bien le problème et mesure que beaucoup
de choses ont déjà été essayées : publications
scientifiques, manifestations, pressions politiques,
campagnes de sensibilisations… Depuis la prise de
conscience planétaire de 1992 à Johannesbourg, la
situation n’a fait qu’empirer, malgré la perception
accrue du danger. Il faut donc trouver autre chose.
--
Deux rencontres vont leur redonner espoir : Rob
Hopkins et Muhammad Yunnus. Tous deux mettent
en évidence le fait que nous avons besoin de changer
de récit à l’échelle collective. Que le récit qui nous a
conduit là où nous sommes ( le rêve consumériste,
matérialiste, celui de nos « parents » ) doit être
remplacé par un nouveau rêve : celui de nos enfants.
Seul ce rêve aura la puissance de tirer nos sociétés
vers un autre futur. Yunnus le martèle : la science tâche
de reproduire ce que la science-fiction imagine, pas
l’inverse. Aujourd’hui nous avons besoin de « social
fiction ».
Cyril Dion est un activiste, auteur et journaliste français,
dirigeant d’ONG pendant 7 ans. En 2012, il prend
connaissance d’une étude plus alarmante que toutes
les précédentes : Approaching a state shift of the Earth
publiée par la revue Nature. Elle dit en substance que
l’humanité pourrait disparaître entre 2040 et 2100
si nous n’engageons pas un changement drastique
de nos modes de vie. Il partage son inquiétude avec
son amie Mélanie Laurent, engagée depuis plusieurs
années auprès de son ONG et de Greenpeace. Cyril a
deux enfants, Mélanie vient d’accoucher et ils ne voient
pas comment rester les bras ballants devant une telle
information.
Avec une petite équipe, ils partent la vérifier aux
Etats-Unis, où se trouvent les rapporteurs de l’étude.
Ceux-ci confirment leurs craintes et renforcent
leur atterrement. Ils interrogent d’autres experts
mondialement reconnus qui sont tous formels. Le
constat est sans appel.
03
A travers un voyage en Europe (Allemagne, France,
Suède, Angleterre, Suisse, Finlande), aux Etats-Unis
(Détroit, San Francisco, Oakland, New York), en Inde
et à la Réunion, ils vont découvrir, étape par étape,
comment élaborer l’agriculture, le modèle énergétique,
l’urbanisme, l’économie, l’éducation, la démocratie de
demain, de façon à préserver notre planète, tout en
permettant aux êtres humains de vivre plus heureux.
Révolution des monnaies libres, systèmes de production
agricole locaux à très haut rendement sans pétrole
ni mécanisation, régions produisant plus d’énergie
renouvelable qu’elles n’en consomment, modèles de
gouvernance permettant à des centaines de milliers de
citoyens de participer à la rédaction de la constitution
de leurs pays, à chaque étape ils vont être confrontés
aux difficultés de mettre en place ces systèmes et
rencontrer des personnes qui les ont surmontées là où
elles vivent.
Ils vont mesurer que tous ces sujets sont
interdépendants : changer de modèle agricole implique
de changer de modèle énergétique, changer de modèle
énergétique nécessite de repenser l’aménagement
des territoires, réorganiser nos territoires demande
de revoir nos modèles économiques, faire changer
l’économie implique de changer les humains et donc
que l’éducation soit profondément transformée.
Enfin, ils vont prendre conscience que pour que tous
ces changements puissent advenir, nos modèles
démocratiques doivent évoluer.
Chacune de ces étapes les amènera à raconter une
histoire inspirante : celle de ces hommes et de ces
femmes qui se sont unis pour construire un monde
meilleur là où ils vivent. Chacune d’elle apportera
également son lot d’embûches et d’impossibilités. A
chaque fois que l’équipe pensera toucher au but, elle
sera confrontée à une nouvelle difficulté qui l’amènera
à reprendre la route pour trouver la solution.
Régulièrement, nous verrons l’équipe du film voyager,
dormir et vivre ensemble, tandis que le dialogue de
Mélanie Laurent et Cyril Dion constituera le fil rouge qui
nous guidera dans ce road-trip d’un genre nouveau.
Tout au long de cette quête, ils rencontreront des
responsables politiques de premier plan afin qu’il nous
expliquent pourquoi ces voies extraordinaires que
nous découvrons ne sont pas appliquées en France et
en Europe…
A la fin du film, nous découvrirons qu’un nouveau projet
de société est déjà en train d’émerger, parfaitement
crédible, tangible, fondé sur de nouvelles valeurs.
Qu’une formidable créativité est à l’œuvre et qu’il
dépend de nous de participer à cet élan. Sauver nos
enfants, participer à cette (r)évolution, c’est nous
donner la chance de mobiliser le meilleur de nousmêmes et de construire une nouvelle humanité.
1
Approaching a state-shift in Earth’s biosphere, publiée en juillet
2012 dans la revue Nature, par 22 chercheurs appartenant à une
quinzaine d’institutions scientifiques internationales, prévoit que «
presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd’hui sur
la Terre pourraient bientôt avoir disparu et seraient remplacés, sur
entre 12 % à 39 % de la surface du globe, par des conditions qui n’ont
jamais été connues par les organismes vivants. Et ce changement
s’effectuerait de manière brutale, empêchant les espèces et
écosystèmes de s’y adapter. » Elle conclut, en résumé, qu’une
grande partie de l’humanité pourrait tout simplement disparaître à
l’horizon 2100 si nous ne prenons pas les mesures adaptées.
04
Fi c h e te c h n i q u e
Documentaire long-métrage cinéma
Titre du film : D E M A I N
Réalisateurs : Mélanie LAURENT - Cyril DION
Auteur : Cyril DION
Producteurs délégués : Matthieu WARTER & Clément MISEREZ
RADAR FILMS
95 rue Jouffroy d’Abbans 75017 Paris
01 42 27 59 54 / 0 603 299 603
[email protected]
Narratrice (voix off) : Mélanie LAURENT &
Cyril DION
Equipe technique :
Directeur de la photo : Alexandre LEGLISE
Directeur de production : Thierry BAUDRAIS
Ingénieur du son : Laurent CERCLEUX
05
RADAR FI LM S,
Prod u ct i o n d é l é g u é e
Filmographie sélective
Clément MISEREZ et
Matthieu WARTER
travaillent ensemble
depuis 2009.
Ils sont associés au sein de
RADAR FILMS.
Radar Lab est une entité
créée par Radar Films
en 2014
destinée à produire
des films d’auteur
audacieux
pour le cinéma
(documentaires et fictions)
Fictions cinéma :
Documentaires cinéma
(CINEMAO) :
• BELLE ET SEBASTIEN (Nicolas Vanier)
sortie nationale : 18 décembre 2013
avec Tcheky Karyo, Dimitri Storoge,
Margaux Chatelier
• SOLUTIONS LOCALES POUR
UN DESORDRE GLOBAL (Coline
Serreau)
sortie nationale : 10 avril 2010
• THE LOVE PUNCH (Joël Hopkins)
sortie nationale : juin 2014
avec Pierce Brosnan, Emma
Thompson, Louise Bourgoin
• LAGERFELD CONFIDENTIEL
(Rodolphe Marconi)
production exécutive
sortie nationale : 10 octobre 2007
• ALLELUIA (Fabrice Du Welz)
en montage
avec Lola Duenas, Laurent Lucas,
Helena Noguerra
• THE TALL MAN (THE SECRET)
(Pascal Laugier)
sortie nationale : 5 septembre 2012
avec Jessica Biel
06
M é l a n i e LAU R E NT
ré a l i s a t ri c e
• RESPIRE, 2013 :
long métrage de fiction cinéma (en tournage)
• LES ADOPTES, 2011 :
long métrage de fiction cinéma
• DE MOINS EN MOINS, 2008 :
court-métrage de fiction
• A SES PIEDS, 2008 :
court-métrage de fiction
07
Parallèlement à son travail de mise en scène, Mélanie
sera la narratrice principale du Film (voix off).
Cy ri l D I O N
a u te u r / ré a l i s a te u r
• 1999 à 2002 : Comédien (théâtre et télévision)
• 2003 à 2007 : coordinateur de projets et directeur
éditorial pour la fondation Hommes de Parole.
• Coordination du congrès israélo-palestinien de Caux
(Suisse) en juin 2003
•Coordination du premier et deuxième congrès mondial
des Imams et Rabbins pour la Paix en 2005 et 2006 à
Bruxelles et à Séville
• Depuis janvier 2007 : co-fondateur de l’ONG Colibris
avec Pierre Rabhi, qu’il a dirigé de janvier 2007 à août
2013.
•Depuis 2011 : co-fondateur et animateur de la
collection Domaine du Possible chez Actes Sud
• Depuis mars 2012 : co-fondateur et directeur de la
rédaction du magazine Kaizen, changer le monde pas
à pas
• 2010 : co-producteur avec Colibris et conseiller
environnement de Solutions locales pour un désordre
global, de Coline Serreau
• 2011 : Réalisateur du Clip Tous Candidats pour l’ONG
Colibris avec Mélanie Laurent et Zaz
• 2013 : Auteur de Révolutionnons l’agriculture, vidéo
d’animation / réalisation Corentin Lecourt
08
Pri n c i p e s d e n a rra t i o n e t d e m i s
Le film est un road-movie
où nous proposons au
spectateur de suivre un
petit groupe emmené par
Mélanie Laurent et Cyril
Dion, dans leur quête
d’une nouvelle histoire
pour nos sociétés.
Construire ce nouveau
récit, cette vision de ce
que pourrait être demain,
est leur seul moyen de
« sauver » leurs enfants.
un road-movie
Nous utiliserons les grands principes du road-movie :
images de routes, scènes dans les véhicules, péripéties,
relations fortes entre les personnages principaux...
Nous nous inspirons à la fois de documentaires qui
ont utilisé ce principe pour sauter de points en points
et donner une vision mondiale d’un sujet comme
Mondovino ou We feed the World, mais également de
fictions comme Carnets de Voyage pour la beauté des
décors, de Little Miss Sunshine pour l’humour et le
caractère décalé des situations.
voix off
Le récit sera raconté par un dialogue entre les voix
off de Mélanie Laurent et Cyril Dion. Il fera la « colle »
du récit, se posera les questions que tout le monde se
pose, assurera les transitions, résumera les sujets
complexes. Le dialogue sera très simple, naturel et
vivant. Ne donnera pas le sentiment d’avoir été écrit. Il
permettra d’énoncer les réflexions que n’importe quel
spectateur pourrait se faire à lui-même, participant à
démocratiser le propos et à renforcer l’identification
aux personnages.
RACONTER UNE HISTOIRE
Notre intention n’est pas de montrer un catalogue
de solutions mais de raconter une histoire. Ainsi
nous utiliserons des ressorts dramatiques de
fictions : attachement aux personnages des enfants,
catastrophe/danger qui demande de se mobiliser pour
09
les sauver, péripéties qui viennent entraver la quête,
identification aux personnages principaux...
Les séquences sur les initiatives (Vauban, WIR,
BALLE…) seront également construites comme de
petites histoires. A chaque chapitre (correspondant à
une thématique) un expert nous livera une trame de
récit de ce que l’agriculture (par exemple) ou l’énergie
de demain pourraient être. Puis nous suivrons un
personnage principal qui nous servira de fil pour
raconter la façon dont des hommes et des femmes
ont repris en main leur destin, leur territoire et ont
fait émerger de petites sociétés cohérentes. Les
personnages seront filmés en situation, en action dans
leur environnement, afin d’appréhender précisément
leurs modes de vie. L’objectif est à la fois de construire
des récits en chorale et de montrer que chaque petite
histoire participe à construire la grande histoire, que
le local rejoint le global, etc. Nous nous attacherons
à des personnages touchants et charismatiques et
auront soin de produire des images à la fois belles et
émouvantes.
images
Le parti pris est à la fois esthétique et humain. Pour le
traduire, nous tournerons avec deux types de caméras :
- une SONY F55 pour filmer les initiatives et les
interviews
- plusieurs Blackmagic Pocket super 16 pour capter la
vie de l’équipe sur les routes.
La création de ce second registre d’image, plus
e e n scè ne
stylisé, nous permettra de renforcer le sentiment
d’être embarqués avec les personnages. Il donnera
la possibilité de faire du In et du off, passant des
initiatives à ce que les personnages en perçoivent, ce
qu’ils ressentent, comprennent ou ne comprennent
pas. L’alternance entre la voix off et les scènes ou
toute l’équipe échange, réagit, rit, pleure, exprime
de l’émerveillement, de l’espoir, de la révolte, du
découragement, renforcera l’humanité du film et
démocratisera au mieux le propos.
Avec la F55, pour souligner le mouvement des
personnages, celui des porteurs de projets et
celui de la société en général, nous installerons
peu les plans. Nous fixerons la caméra à un movie
M10 (reproduisant l’effet steadycam) et filmerons
beaucoup à l’épaule afin de plonger dans le quotidien
des quartiers, des initiatives, des foyers. Pour ces
plans nous préférerons des focales courtes qui
accentue l’intimité avec les protagonistes et donnent
de la profondeur de champ. Nous utiliserons aussi les
véhicules (pick up, camionnettes) pour des travelling
dans les différents lieux que nous parcourerons. Nous
traduirons ainsi la dynamique de l’équipe qui avance,
cherche des solutions, progresse vers un autre futur.
Pour certaines initiatives, nous adjoindrons des plans
aériens qui donnent la mesure des projets et qui
se marieront avec la musique et/ou la voix off pour
toucher les spectateurs.
Nous poserons la caméra pour les interviews d’experts
qui nous donneront de la hauteur et nous permettront
de réfléchir, de prendre du recul. Nous tâcherons de
toujours mettre les personnes interviewées dans un
décor traduisant quelque chose de qui elles sont.
ANIMATIONS
Afin de concrétiser la découverte de chaque nouvelle
solution et de montrer que c’est un nouveau monde
qui se dessine sous nos yeux, nous animerons un
grand dessin, très coloré, qui se complètera au fur et
à mesure. Ce dessin sera la matérialisation du « rêve
de nos enfants ». Une sorte de territoire imaginaire,
mi-croquis, mi-carte. Nous jouerons entre des mains
d’adultes et des mains d’enfants pour signifier ce
dialogue entre la génération actuelle et la génération
future.
musique
La bande originale du film réunira des compositions
originales de plusieurs artistes reconnus et concernés
par le sujet, donnant un supplément d’âme au film et
augmentant son exposition médiatique : ZAZ, Damien
Rice (confirmés) ou encore Bono, Youssoun Dour,
Eddie Vedder, Antony and the Johnsons (à confirmer).
Globalement, la musique tiendra une place importante,
renforçant et amplifiant l’émotion créée par les
images.
Avant tout, nous voulons faire de ce documentaire un
film de cinéma : qu’il nous fasse rire, pleurer, rêver,
penser.
010
Fi l n a rra t i f
Cette partie a pour vocation de donner les grandes lignes du récit et de sa construction.
PARTIE 1 : SE NOURRIR
Nous découvrons qu’il est possible de produire plus
de nourriture, sans engrais ni pesticides, peu de
mécanisation et en réparant la nature plutôt qu’en la
détruisant. Nous voyons comment nos villes peuvent
réintégrer l’agriculture et nos campagnes se repeupler.
Nous visitons des lieux qui montrent que cela peut se
faire à très grande échelle.
Des experts internationaux nous confirment que nous
pouvons nourrir la France, l’Occident et les pays en
développement sans pétrole et en créant de nombreux
emplois grâce à l’agroécologie.
Des mains d’enfants complètent le dessin.
Mais un obstacle de taille empêche la mise en œuvre
de cette vision : l’industrie pétrochimique qui tient le
secteur agro-alimentaire. Pour faire muter l’agriculture,
il faut opérer une vaste transition énergétique.
Nous repartons sur la route.
011
PARTIE 2 : LA TROISIÈME
RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
Nous découvrons comment des villes et des pays
s’organisent pour se passer totalement de pétrole mais
également d’énergies fossiles et fissiles (nucléaire).
Nous voyons à quoi ressemble le futur de l’énergie :
des millions de bâtiments qui constituent autant de
petites centrales de production solaire, une exploitation
intelligente de toutes les ressources renouvelables (eau,
air, bois, déchets…), l’énergie stockée et redistribuée par
des réseaux intelligents, sur le modèle de la diffusion
de l’information sur le web, de massives économies
d’énergie sans sacrifier l’essentiel de notre mode de vie.
Nous mesurons que cette révolution va transformer nos
habitats, nos villes, nos transports. Nous évoluons dans
les endroits où cette transformation a déjà eu lieu. Nous
vivons pour quelques instants dans notre vie future.
Là encore, des experts nous tracent un scénario solide,
qui nous permettrait de généraliser cette révolution
d’ici 2050.
Le dessin se complète.
Mais, à nouveau, une épreuve se dresse devant ce futur
radieux : la transition énergétique coûte cher et les
Etats, les villes n’ont plus d’argent, minés par les dettes
et les politiques d’austérité.
Il nous faut repartir sur la route pour trouver une
solution.
PARTIE 3 : MONNAIES LIBRES
ET
ECONOMIES
LOCALES
VIVANTES
Dans cette troisième partie nous constatons qu’il est possible
de créer des monnaies (complémentaires aux monnaies
classiques) destinées à financer les mutations dont nous
avons besoin (bio, énergies renouvelables, isolation, écoles,
faim dans le monde, etc.). D’ailleurs, des villes, des pays,
des entreprises le font déjà et ça marche !
Parallèlement, nous comprenons que l’économie
mondialisée telle qu’elle fonctionne aujourd’hui ne peut
perdurer. Elle détruit la nature, épuise les ressources
et renforce les inégalités entre quelques hyper-riches
et un nombre toujours plus grand de « pauvres ». Nous
rencontrons un réseau de 35 000 entrepreneurs américains
pionniers des économies locales vivantes en réseau. Ils
nous montrent que l’ancrage territorial ET l’indépendance
des entreprises ET la construction de réseaux est l’avenir
de l’économie.
Nous complétons cette vision en intégrant les pratiques
de l’économie circulaire : créer des chaines de
production sans déchets où le recyclage des matières
est quasiment infini et où les déchets des uns deviennent
les ressources des autres.
Des mains d’enfants poussent les mains d’adultes et
complètent le dessin.
Pourtant, même si cette vision nous enthousiasme au
plus haut point, il nous reste un problème majeur : notre
propre avidité. Malgré les crises et les difficultés, la
solidarité, la coopération ne sont toujours pas la norme.
Chacun tâche d’amasser pour lui-même, sans se
soucier de partager ou de se modérer. Si nous voulons
changer l’économie, nous avons besoin de transformer
l’intérieur de nous-mêmes.
Nous devons repartir pour trouver comment éduquer
les enfants à ces valeurs dès le plus jeune âge.
PARTIE 4 : EDUQUER
Dans la quatrième partie nous nous immergeons
dans des écoles qui apprennent aux enfants, dès
la maternelle et la primaire à coopérer, à résoudre
pacifiquement leurs conflits, à vivre harmonieusement
avec eux-mêmes, les autres et la nature. A trouver
quelle est leur bonne porte d’entrée pour apprendre
et, surtout, comment exprimer leurs talents, exercer
leurs passions.
Nous réalisons que les comportements de
domination
territoriale,
financière,
physique,
sexuelle, intellectuelle, les attitudes de prédation, le
consumérisme effréné, le manque d’empathie que nous
pouvons avoir pour les autres ou pour la nature sont
directement liés à notre éducation et aux expériences
que nous vivons dans les premières années de nos
vies.
Nous découvrons que des pays entiers se sont
engouffrés dans la voie d’accompagner les enfants
pour qu’une nouvelle génération émerge et résolve
nombre de problèmes que nous connaissons. Et que
cela peut être mis en place partout !
Des mains d’enfants, directement issues des lieux que
nous venons de quitter complètent le dessin.
Nous sommes remplis d’espoir, mais une question
centrale reste en suspens. Si toutes ces initiatives
formidables existent et fonctionnent, comment se
fait-il qu’elles ne soient pas mises en place par nos
gouvernements ? Un problème de taille est face à nous :
nos démocraties ne fonctionnent peut-être pas si bien…
Encore un fois, nous reprenons la route pour lever ce
dernier obstacle.
PARTIE 5 : POWER TO THE
PEOPLE
Dans cette dernière partie, nous prenons conscience que
dans le système démocratique actuel, contrairement
aux idées reçues, nous avons très peu de pouvoir. Si les
responsables politiques décident de ne pas agir, nous ne
pouvons rien faire, ou presque. Nous découvrons alors
que des mécanismes de démocratie directe présents
dans certains pays, sont en mesure de renverser la
vapeur et permettent aux citoyens de proposer des lois
ou de s’y opposer, d’écrire ou de modifier la constitution.
En travaillant main dans la main avec des élus ils
parviennent à d’extraordinaires réalisations.
Ne reste plus qu’à nous mobiliser et à être suffisamment
nombreux pour représenter une masse critique…
Nous finissons par une série d’images nous montrant
que ce que nous avons vu existe partout sur la planète.
Guidés par la voix off nous découvrons en à peine
quelques minutes, des dizaines d’autres initiatives
extraordinaires, donnant une ampleur considérable aux
quelques unes montrées dans le film : un autre monde
est en marche. Dans ce bouquet final les visages, les
sourires se mêlent pour constituer le dessin terminé.
Il apparaît en plein écran, en surimpression avec un
paysage réel.
Noir où s’inscrit le titre du film : DEMAIN
012
AN N EX ES
I n i t i a t i ve s & i n te rve n a n ts p ri n c i p a ux
Les exemples présentés ici ne seront pas développés dans leur intégralité. Ils ne seront surtout pas traités comme des reportages. Nous partirons de
certains d’entre eux pour lesquels nous construirons une petite histoire avec des personnages attachant et nous élargirons le propos en montrant la
profusion des initiatives, leur convergence, en enchainant des images du monde entier, guidés par la voix off. Les initiatives principales (en vert) nous
serviront de base pour montrer à quoi l’agriculture, l’énergie, l’habitat… de demain ressembleront et les initiatives secondaires, donneront l’effet
de masse, systémique. Nous verrons ainsi que ce mouvement est mondial et que, partout, des constats et des réponses similaires sont proposés.
1
AGRICULTURE
LA FERME DU BEC HELLOUIN (France)
La ferme du Bec est l’expérience la plus aboutie de
permaculture en France, un système s’inspirant des
écosystèmes pour élaborer des installations humaines
productives et résilientes. Elle propose une vision
de l’agriculture (et particulièrement du maraîchage)
totalement à rebours du modèle actuel. Des surfaces
plus petites, cultivées avec plus de main d’œuvre, sans
mécanisation, sans produits phytosanitaires et sans
pétrole, avec une très grande diversité d’espèces (1000
sur 8000 mètres carrés) mais avec un savoir agronomique
et une démarche scientifique, extrêmement élaborés.
Charles et Perrine Herver Gruyer y mènent actuellement
une étude avec l’INRA et Agroparitech afin de démontrer
qu’il est possible de créer un emploi de maraîcher sur 1000
m2 et de parvenir à une chiffre d’affaire annuel entre 30
et 50 k€. Soit une productivité presque dix fois supérieure
à ce qui est actuellement pratiqué. A mi-parcours l’étude
a déjà confirmé ces chiffres. Nous filmerons au moment
des résultats d»finitifs.
013
TODMORDEN
comestibles
(UK)
:
les
incroyables
Tout près de Manchester, 14 000 habitants, Todmorden
est le berceau du mouvement mondial Incredible Edible
(les incroyables comestibles) qui propose de planter
en pleine ville, dans des bacs ou des espaces publics,
de la nourriture à partager. En 4 ans, ses habitants on
reconstruit non seulement une partie de leur autonomie
alimentaire (ils ont planté des centaines de fruitiers,
une grande quantité de légumes de toutes sortes, créé
un centre de formation au maraîchage, permis à des
agriculteurs de s’installer) mais surtout une véritable
culture (82% déclarent aujourd’hui acheter des aliments
locaux). Alors que la région était totalement désertifiée
industriellement et d’un point de vue agricole, les citoyens
de Todmorden ont fait la preuve qu’en se mobilisant, ils
étaient en mesure de renverser une logique jusqu’ici
totalement tournée vers l’exportation, les grandes
surfaces, l’industrialisation de l’agriculture et la rupture
du lien entre les paysans qui produisent et les citoyens
qui les nourrissent. Leur modèle s’est exporté dans des
dizaines de pays et des centaines de villes. Ils reçoivent
chaque semaine des délégations des quatre coins du
globe parmi lesquels le Prince Charles en personne.
Leur objectif est d’être 100% autonomes en 2018 et ils
sont sur le point d’y parvenir.
RIVERFORD (GB)
Créée par Guy Watson, la ferme de Riverford s’étendait
sur à peine quelques hectares et distribuait chaque
semaine 30 paniers à des voisins et amis. Mais Guy
Watson avait un rêve : fournir aux familles anglaises
des légumes frais et bio, à mettre chaque jour sur leur
table. Pour y parvenir, il s’est associé à des dizaines
d’autres agriculteurs dans tout le pays, partageant son
désir de faire pousser des aliments de qualité et les
distribuer localement. Résultat, après quelques années
seulement, les fermes Riverford, distribuent chaque
semaine 44 000 paniers qui arrivent en maximum deux
jours chez les particuliers de leur région. Cet exemple
nous permettra de montrer comment il est possible de
construire un système local de nourriture bio, à large
échelle.
DETROIT (USA) et AGRICULTURE URBAINE
Détroit est le laboratoire mondial de l’agriculture
Ferme du Bec Hellouin
urbaine. Désertée par les grandes enseignes, la ville
a dû reconstruire sa capacité de nourrir ses habitants.
L’agglomération compte quelque 1600 parcelles
cultivées, le plus souvent sur des terrains en friche.
L’exemple de Détroit a inspiré des dizaines d’autres
villes à travers le pays et des centaines à travers le
monde. Nous verrons à travers cet exemple comment
l’agriculture est amenée à réinvestir les villes un peu
partout sur la planète, pour des raisons économiques,
sociales et écologiques.
Puis, nous montrerons les jardins urbains de New York,
le marché fermier de Union Square qui accueille 250 000
clients par semaine, la ferme urbaine communautaire
Hayes Valley à San Francisco, construite à la place
d’une bretelle d’autoroute (elle fournit aujourd’hui entre
5 et 10% de la consommation de légumes de la ville),
les fermes construites sur les friches industrielles
de Copenhague, les 8 hectares de jardins du fort
d’Aubervilliers, les jardins de Londres, de Malmö…
pour montrer l’ampleur de ce phénomène.
OLIVIER DE SCHÜTTER
Juriste belge et professeur de droit international à
l’Université catholique de Louvain (UCL, Belgique). Il
est depuis mai 2008 rapporteur spécial pour le droit
à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme à
l’Organisation des Nations unies et spécialiste des
Nations unies.
PHILIPPE POINTEREAU
Ingénieur agronome, président du collectif d’ingénieurs
Solagro qui élabore un scénario de Transition
énergétique pour la France : Afterres 2050.
014
2
ENERGIE, HABITAT, URBANISME
COPENHAGUE ET STOCKHOLM
A bien des égards, Copenhague et Stockholm peuvent
être considérées comme des modèles de grandes villes
du futur.
Copenhague
La capitale danoise vise à n’émettre plus aucun CO2 en
2025, a construit un modèle d’urbanisme où 50% des
habitants de la ville se déplacent en vélo et où ils habitent
à moins de trois cent mètre d’un espace vert.
En 2010, elle arrivait en première place des villes les plus
résistantes au changement climatique, dans l’étude du
chercheur américain, Boyd Cohen.
Le plan adopté par la mairie en 2012 pour arriver à la
neutralité en CO2 prévoit la construction d’une centaine
d’éoliennes sur terre et en mer (360 MW), la conversion
des déchets ménagers en biogaz, le recyclage des
matières plastiques, l’exploitation de la ressource
géothermique, l’installation de 28 hectares de panneaux
solaires (40 terrain de football) pour une production
d’électricité solaire photovoltaïque à hauteur de 1% de la
consommation totale.
À l’horizon 2025, 75% des tous les déplacements devront
être effectués, à pied, en vélo, ou en transports publics. La
gestion intelligente du trafic et des offres de transports,
à elle seule, devrait générer près de 30% des réductions
d’émissions prévues par le plan pour les déplacements.
La ville compte déjà 350 km de pistes cyclables.
015
La municipalité entend donner l’exemple en réduisant
de 45% la consommation des ses immeubles, écoles
ou bâtiments administratifs. La consommation de
l’éclairage public sera réduite de 50%, grâce à l’usage
de lampes LED.
Les habitants de Copenhague sont les plus grands
consommateurs de denrées alimentaires biologiques au
monde (51% de l’alimentation dans le domaine public et
23% chez les ménages).
Un des meilleurs systèmes de traitement des déchets
au monde se trouve à Copenhague. 90% des déchets de
construction sont recyclés et 75% des ordures ménagères
incinérées pour le chauffage urbain et transformée en
électricité. Rien ne se perd.
Stockholm
La Suède est aujourd’hui pionnière dans le domaine
écologique et énergétique. 50% de l’énergie produite est
renouvelable et c’est l’un des rares pays à avoir réduit de
plus de 20% ses émissions de CO2. Sa capitale a été élue
première capitale verte européenne en 2010.
Surnommée «capitale à la campagne» elle offre une
relation unique entre la ville et la nature : plus de 10 % de
son territoire est recouvert d’eau et 40 %, déclaré « zone
naturelle ». L’immense parc naturel Ekoparken (2700
hectares) abrite hérons, poissons, élans en plein coeur
de la ville.
Stockholm a réduit ses émissions de CO2 de 95 %
par rapport aux années 1960 et a pour objectif une
consommation énergétique 100 % renouvelable en 2050.
Elle abrite aujourd’hui l’un des écoquartiers les plus en
pointe de la planète : Hammarby Sjöstad.
En suivant le personnage de Jan Gehl l’architecte et
urbaniste qui a rendu Copenhague aux vélos et aux
piétons, ainsi que des reponsables politiques des deux
pays, nous nous plongerons dans le quotidien de ces deux
villes pour montrer à quel point la transition énergétique
est à notre portée.
ALLEMAGNE
Fermer sa vingtaine de réacteurs nucléaires d’ici 2022;
produire 60% de l’énergie (et 80% de l’électricité) grâce
aux renouvelables d’ici 2050 et diminuer à cette échéance
de 80% à 95% par rapport à 1990 les émissions de gaz
à effet de serre. Tels sont les principaux objectifs de la
transition énergétique entamée par l’Allemagne en 2011.
Sans approfondir cet exemple, nous l’utiliserons
pour mettre en perspective les décisions politiques
ambitieuses, engageant des pays entiers dans une
profonde transition énergétique.
L’Allemagne détient par ailleurs le record d’engagement
citoyen : 51% de la production d’électricité renouvelable
est détenu par de simples citoyens. Leur investissement
global représente la bagatelle de 100 milliards de
dollars
tombée du ciel : éclairages, ordinateurs, téléphones,
pompesàeau,ventilateurs,cabinetdentaire,mini-hôpital…
Et c’est dans ce contexte que villageoises africaines et
indiennes viennent apprendre comment monter lampes
et panneaux photovoltaïques. Une fois formée, chacune
de ces femmes s’engage à former d’autres femmes. Elles
constituent ainsi la chaine des Solar Sisters. De cette
façon, plus de deux cents villageoises indiennes, souvent
illettrées, ont installé des panneaux solaires dans 574
villages apportant l’électricité à 11 000 familles. De leur
côté, des centaines de femmes venues de vingt et un pays
d’Afrique et des dizaines d’autres venues de Bolivie, du
Bouthan, d’Afghanistan ont apporté la lumière à plus de
10 000 foyers. Nous verrons à travers cet exemple le saut
technologique que les pays en développement pourraient
opérer et la simplification des techniques, rendant l’accès
à l’énergie possible à tous de façon décentralisé.
BAREFOOT COLLEGE ET SOLAR SISTERS
(Tilonia, Inde)
Ouvert en 1972, le Barefoot College est un centre
d’éducation populaire pas comme les autres. Tout le
monde y est élève et enseignant. Véritable écovillage à
lui tout seul, le Barefoot College a construit sa propre «
autonomie solaire ». Tout y fonctionne grâce à cet énergie
016
LA REUNION : AGRIENERGIE ET STOCKAGE
Comme beaucoup d’autre territoire sur la planète, la
Réunion subit une compétition féroce entre les terres
destinées à la production agricole et l’urbanisation
galopante. La nécessité d’engager une véritable transition
énergétique fait peser un poids supplémentaire aux peu de
terrains restant qui seraient nécessaires à l’installation
de fermes solaires de grande envergure. Pour résoudre
cette problématique, l’entreprise Akuo Energy a conçu un
concept, lui aussi en résonnance avec la vision de Jérémy
Rifkin : l’agriénergie. Sur de vastes espaces cohabitent
des cultures et des installations photovoltaïques. Plus
particulièrement, nous nous intéresserons aux serres
solaires de Jean-Louis Payet, « les fleurs photovoltaïques
du Tampon », dont le concept et la mise en œuvre ont
révolutionné le développement de l’horticulture sur l’île.
Nous irons également voir celles de Jean-Bernard Gonthier,
président de la chambre d’agriculture et cultivateur bio,
proposant sa production, en circuit court, pour alimenter
les cantines de l’île. Des entreprises et collectivités du
monde entier viennent aujourd’hui s’inspirer de ce modèle
pour le reproduire, la configuration insulaire étant une
préfiguration des contraintes que nous pourrions vivre à
l’échelle de la planète, dans les décennies à venir. Nous
verrons comment les 150 experts du Climate Group réunis
sur l’île du 9 au 11 décembre réagissent à ce concept et la
pertinence qu’ils y voient pour lutter contre le dérèglement
climatique.
A la Réunion est également élaboré (toujours par Akuo
Energy) le plus grand système de stockage d’énergie
renouvelable, permettant de régler le problème de
l’intermittence souvent pointé par les industries des
énergies fossiles.
017
A la Réunion, nous nous rendrons également dans
l’écoquartier de Beauséjour, largement inspiré du
quartier Vauban à Freiburg et adapté au milieu tropical.
Prévoyant 2300 logements sur 80ha (soit 8000 personnes
logées), dont 40% de logements sociaux, ce projet est
l’un des plus ambitieux de l’océan indien, proposant
une réflexion globale sur l’énergie (les bâtiments,
bioclimatiques, sont notamment conçus pour proposer
une climatisation naturelle par ventilation et disposent
de chauffe-eau solaires), la cohésion sociale, la place de
la nature dans la ville (30% des espaces sont consacrés
au végétal avec replantation d’espèces endémiques),
l’éducation (une école Montessori a été implantée dans
la ville), la gestion de l’eau, les transports doux…
JEREMY RIFKIN (USA)
Essayiste américain, spécialiste de prospective
(économique et scientifique). Fondateur et président de la
Fondation pour les tendances économiques (Foundation
on Economic Trends ou FOET)
J. Rifkin est le principal architecte de la troisième révolution
industrielle, présentée dans l’un de ses ouvrages comme
permettant de répondre à long terme au triple défi d’une
crise économique mondiale, de la sécurité énergétique
et du changement climatique. Cette troisième révolution
industrielle a été officiellement approuvée par le
Parlement européen en 2007 et est actuellement mise en
œuvre par divers organismes au sein de la Commission
européenne. Il est le fondateur et président de la Third
Industrial Revolution Global CEO Business Roundtable,
table ronde permanente qui réunit des responsables et
plus de 100 éminents spécialistes mondiaux de l’industrie
des énergies renouvelables, énergies et services
énergétiques, entreprises de construction, cabinets
d’architectes, sociétés immobilières, entreprises des
technologies de l’information et de la communication, de
transport et logistique…
J. Rifkin dispose d’une équipe mondiale de développement
économique travaillant de concert avec des villes, des
régions et des gouvernements nationaux pour élaborer
des plans directeurs pour une Économie de transition
vers une société post-carbone et les infrastructures
nécessaires à une troisième révolution industrielle.
JAN GEHL (DN)
Architecte et urbaniste danois dont la carrière a été
largement consacrée à réorienter les villes pour les rendre
aux piétons et aux cyclistes. Deux de ses réalisations
les plus connues sont le centre de Copenhague et Time
Square.
THIERRY SALOMON (FR)
Président de l’association NégaWatt, qui regroupe plus de
trois cents experts et de praticiens français de l’énergie,
tous engagés pour un avenir énergétique s’appuyant sur
le concept de négaWatt (énergie économisée par une
démarche de sobriété et d’efficacité énergétique) et sur
un recours volontariste aux énergies renouvelables. Il
est l’un des principaux architectes du scénario NégaWatt,
scénario de transition énergétique 2011-2050, parmi les
plus aboutis en Europe.
DOMINIQUE GAUZIN MÜLLER (ALL)
Architecte et critique d’architecture française spécialisée
sur les thèmes liés au développement durable. Auteur de
nombreux livres sur la construction en bois, l’architecture
écologique et l’aménagement durable des territoires,
elle est rédactrice en chef du magazine EcologiK fondé
en 2007 et dédié à l’architecture et à l’urbanisme « écoresponsables ».
018
3
ECONOMIE
WIR (SUISSE) : monnaies complémentaire pour
une autre économie
La Suisse, pays de banques par excellence possède
l’un des exemples les plus solides de monnaies
complémentaires dans le monde.
Créé en 1934 par 16 entrepreneurs subissant de plein
fouet la crise de 1929 et la frilosité des banques, elle
propose un système de crédit mutuel, permettant aux
entreprises de continuer à fonctionner même lorsque
les crises paralysent le système bancaire et de réaliser
leurs investissement à bien plus faible coût. Aujourd’hui,
70 ans plus tard, elle est utilisée par une PME suisse sur
cinq (75.000 membres). Une étude américaine qui a porté
sur une quinzaine d’années démontre que cette monnaie
contribue à la solidité de l’économie nationale. En effet,
en cas de crise monétaire, les entreprises échangent
davantage de WIR, échappant ainsi au phénomène
d’assèchement du crédit. En revanche, quand l’économie
va bien, les entreprises ont moins tendance à utiliser le
WIR, et utilisent davantage le Franc Suisse. Le WIR montre
donc, chiffres à l’appui, qu’une monnaie complémentaire
peut non seulement se développer à grande échelle, mais
que l’existence d’un véritable écosystème monétaire
permettrait de mieux faire face aux aléas économiques
et financiers.
Fort de cet exemple nous montrerons la prolifération de
ces monnaies complémentaires et locales notamment
le Detroit Cheers, les Totnes et Brixton Pound, le
Chiemegauer…
019
LE RÉSEAU BALLE
BALLE (Business Alliance for Local Living Economies)
regroupe 35 000 entrepreneurs répartis en 80 réseaux à
travers les États-Unis. Ils représentent 450 000 emplois.
Leur vision : «créer en une génération un réseau mondial
d’économies locales interconnectées, qui fonctionnent en
harmonie avec la Nature, afin de favoriser une vie saine,
prospère et joyeuse pour tous.»
Leurs réalisations : en dix ans, le réseau a non seulement
développé le plus grand réseau d’entrepreneurs locaux
d’Amérique du Nord (et peut-être du monde !) mais ils ont
également créé des outils permettant aux collectivités et
aux entrepreneurs de calculer les opportunités locales
pour créer des emplois, relocaliser la finance et créer
des systèmes locaux de nourriture.
Ces entrepreneurs d’un nouveau genre militent pour une
économie vraiment soutenable. Ils travaillent ensemble
et avec des investisseurs publics et privés locaux,
généralement à l’échelle de la ville ou du comté. Ils se
préoccupent de la santé, de la prospérité et du bien-être
des entreprises et des habitants de leur communauté.
Tous les secteurs d’activité (commerce, agriculture et
nourriture, éco-construction, énergies renouvelables,
déchets, industrie, services, transports verts, santé,
communication et médias, etc.) sont concernés. Leurs
études, notamment publiée dans la Harvard Business
Review, montrent qu’acheter dans un commerce local
indépendant permet de faire circuler trois fois plus de
richesses sur le territoire, de générer trois fois plus
d’emplois, de collecter trois fois plus de taxes pour
les collectivités et de générer trois fois plus de fonds
pour les organisations caritatives. Leur vision est donc
d’encourager l’émergence de réseaux puissants sur les
territoires, enracinant une économie non délocalisable,
en prise directe avec les besoins de la communauté,
soucieuse de l’intérêt écologique et social des projets
entrepreneuriaux et ouverte sur le monde. Une autre
vision de la mondialisation.
BANQUES ETHIQUES
Nous évoquerons la prolifération des banques éthiques
qui réinventent le système financier en investissant
uniquement leurs fonds dans des projets d’intérêt
général : sociaux, écologiques, participant à l’économie
locale… Nous évoquerons Triodos aux Pays-Bas, GLS
Bank en Allemagne, la Global Alliance for Banking, les
Credit Unions aux USA, les Communautés auto-financées
en Espagne.
BERNARD LIETAER (Belgique)
Professeur d’université à Berkeley, ancien directeur
de la Banque Centrale de Belgique, membre du Club
de Rome. Peu de gens ont travaillé dans les systèmes
monétaires autant que Bernard Lietaer. Il a aidé des pays
en voie de développement à rendre plus performantes
leurs réserves monétaires et a enseigné la finance
internationale à l’Université de Louvain.
MICHAEL H. SCHUMANN (USA)
Co-fondateur du réseau BALLE (Business Alliance for
Local Living Economies), économiste, avocat, auteur
et entrepreneur. C’est l’un des principaux spécialistes
américains de l’économie locale et des atouts des PME
à l’ère de la globalisation. Il expose le lien étroit entre
prospérité économique soutenable et enracinement de
l’activité dans les communautés locales et propose une
approche opérationnelle pour reconstruire, à partir de la
base, des économies mises à mal.
GÜNTER PAOLI (Belgique)
Industriel belge, ancien PDG d’Ecover, œuvrant pour des
solutions industrielles moins polluantes. Inventeur du
concept de l’économie bleue. Président de ZERI (Zero
Emission Research Institute).
ELLEN MCARTHUR (UK)
Navigatrice britannique, elle est devenue populaire
lorsqu’elle a terminé deuxième du Vendée Globe 20002001 puis pour avoir battu le record du tour du monde à la
voile en solitaire en 2005. En 2007, elle crée la fondation
Ellen MacArthur, qui a pour objectif d’inciter le public et
les entreprises à repenser, concevoir et construire un
avenir durable en s’appuyant sur le concept d’économie
circulaire. Elle a développé avec sa fondation, des dizaines
de cas concrets appliquant l’économie circulaire.
NAOMI KLEIN (Canada)
Journaliste canadienne, auteur, cinéaste et militante
altermondialiste. Devenue une représentante de
l’altermondialisation grâce à son best-seller No Logo
(2000), sorte de « bible » du mouvement anticapitaliste.
Elle dénonce la réduction de l’espace public, social et
citoyen au profit des multinationales au travers de la
prolifération de leurs logos. Elle évoque l’exploitation de
la misère que conduisent selon elle les multinationales
envahissantes telles que McDonald’s, Nike, Coca-Cola,
Starbucks ou encore Wal-Mart. Egalement auteur de
la Stratégie du Choc, déconstruction du modèle néolibéral.
020
Fab Lab à Détroit
021
USA : DETROIT
Détroit, berceau de l’industrie automobile, est aujourd’hui
le symbole de la déliquescence du modèle américain et
d’une certaine renaissance. D’un côté, la ville subit de
plein fouet la désindustrialisation. En cinquante ans,
près de 50% de la population a quitté la ville, 30% de la
métropole, laissée à l’abandon a été détruite, les usines
sont vides, jetant des milliers d’américains dans les rues.
Pauvreté, violence, délinquance se sont développés à
grande vitesse. Parallèlement, cette situation a stimulé
l’émergence d’initiatives formidables, créées pour tâcher
de répondre à la situation. Détroit est ainsi devenu le haut
lieu des fermes urbaines, de l’économie de fonctionnalité
(qui propose d’utiliser les objets plutôt que de les acheter)
et du DIY (Do it Yourself).
Les jardins communautaires ont poussé et se sont
organisés autour de Greening of Detroit, du projet
GrowTown de l’architecte Ken Weikal ou du Réseau pour
la sécurité alimentaire des Noirs de Détroit. Lorsque
les grandes enseignes alimentaires ont quitté la ville,
les habitants ont pris possession des espaces vides
(1/3 environ). Plus d’un millier de fermes ont poussé en
quelques années : elles se développent partout, dans
les cours des maisons, sur les terrains vagues, sur les
friches industrielles et domestiques. Certains habitants
montrent aux autres comment cultiver. D’autres en font
un véritable «business» et vendent sur les marchés les
aliments bio qui «poussent à Détroit». Des écoles dédiées
à l’agriculture fleurissent.
Mais la renaissance de Détroit ne s’arrête pas aux
potagers. La culture des «Doer», celle de l’apprentissage
par le «faire», s’est diversifiée, passant de l’agriculture à
tout le reste. Détroit redémarre et est en train de devenir
la DIY City. Détroit et sa région accueille de nombreux
lieux dédiés aux «makers» : i3detroit, Mt Elliott, the
robotgarage (lego et robotique), Omnicorp Detroit,
Techshop,...
Dale Dougherty, organisateur des Maker Faire et
fondateur de Make Magazine, dit de Détroit : «This
is a region with a lot of people who make things, are
inventive and creative. There’s a lot going on [in Detroit]
- a strong crafting community, emerging hackerspaces
like i3Detroit and several other initiatives. We’re trying to
connect people together.»
La 2e édition de Maker Faire à Détroit, au Ford Center
fin juillet, a réuni plus de 400 makers et plus de 25 000
visiteurs accueillant notamment de nombreux projets
sur la question des énergies renouvelables (énergies
alternatives et production alternative d’énergie).
Dans des lieux comme le makerspace Mt Elliott, ouvert
il y a deux ans, les gens viennent réparer leur vélo, leur
ordinateur ou se former. Son fondateur Jeff Sturges
souhaite développer une communauté d’experts, basée
sur le fait que les «anciens» apprenants enseignent aux
débutants («We want people to keep coming back so
they can teach the next group,» Sturges says) mais aussi
développer l’esprit d’entrepreneuriat. Sturges a trois
projets de makerspaces en cours de développement :
dans une bibliothèque pour jeunes, dans une école et
dans une galerie d’art.
L’entreprise Ford s’est associée au Techshop et a permis
l’ouverture du Techshop de Détroit, lieu dédié à la
fabrication numérique, avec un nombre très important
de machines industrielles. Bill Coughlin, président de
Ford Global Technologies mise sur ce lieu pour stimuler
tant l’industrie automobile que le tissu économique et
innovant de Détroit pour permettre à terme la création
d’emplois et de nouvelles entreprises.
Alors que depuis 10 ans, Détroit a perdu 25% de sa
population, Downtown Détroit a connu une augmentation
de 59% de résidents de moins de 35 ans, diplômés de
l’université (ce qui représente 30% de plus que les 2/3 des
51 villes les plus importantes des Etats-Unis), souligne le
New York Times.
Dans un contexte actuel de crise mondiale, où, en France,
on entend souvent les termes de réindustrialisation, de
made in France, il est intéressant de se pencher sur le cas
de Détroit et ses «doers» et d’entrevoir des perspectives
«positives», optimistes du futur. En associant les gens
et l’ensemble des acteurs locaux (associations, écoles,
les artisans, petites et moyennes entreprises...), il est
possible de «réveiller» nos territoires !
022
4
EDUCATION
L’ECOLE DU COLIBRI (France)
Située dans la Drôme, l’école primaire du colibri, est
devenue, en cinq ans, un véritable modèle en France et en
Europe, dont les passionnés de pédagogie de tous horizons
veulent s’inspirer. Les 35 élèves de cet établissement hors
contrat y étudient dans un cadre ouvert sur la nature et
apprennent la coopération. Une valeur essentielle dans
le cadre de cette école qui valorise le travail en petits
groupes et l’autonomie dans la recherche des solutions.
L’ensemble conduit les élèves à « apprendre à apprendre
», plutôt que de recevoir des connaissances et des
règles toutes faites. Contrairement aux idées reçues, les
longues plages horaires exclusivement consacrées aux
compétences relationnelles nécessaires pour coopérer
efficacement, ne ralentissent pas la classe dans son
rythme de travail. Elles permettent au contraire d’aller
plus vite et de boucler le programme en fin d’année. Pour
remplir ces missions, l’école primaire du Colibri bénéficie
d’une situation idéale, puisqu’elle s’inscrit dans le projet
plus large d’un centre agroécologique ouvert au grand
public, appelé les Amanins. Cette ferme où travaillent une
vingtaine de salariés et de bénévoles offre l’opportunité
d’une école « hors les murs » : les élèves peuvent appuyer
leurs apprentissages sur des situations concrètes
(construction, élevage, maraîchage etc…) et développer
des projets pluridisciplinaires (mathématiques, français,
023
histoire géographie etc…).
Isabelle Peloux, fondatrice de l’école, fut tour à tour
enseignante, directrice d’établissement, puis, pendant dix
ans, formatrice des enseignants. Elle reçoit aujourd’hui
en stage, des dizaines de professeurs des écoles, venus
assimiler de nouvelles méthodes d’éducation.
HELSINKI (Finlande)
Voilà maintenant plusieurs années qu’avec une insolente
régularité la Finlande rafle les premières places dans
les évaluations internationales des systèmes éducatifs
(2ème mondial en Sciences, 3ème en lecture et 6ème
en mathématique en 2009, loin devant tous les pays
européens et occidentaux). Et pas seulement en termes
de résultats bruts, mais aussi en termes d’équité et
d’efficacité. Le système éducatif choisi il y a 40 ans,
repose sur la prise en compte de la diversité des enfants
et de leurs besoins particuliers pour que chacun puisse
exprimer toutes ses potentialités. L’enfant est placé au
centre du système et considéré dans sa globalité.
Résultat : Alors qu’ils commencent leur scolarité primaire
à 7 ans, les jeunes Finlandais de quinze ans obtiennent
des scores supérieurs aux jeunes Français dans divers
domaines. C’est presque comme s’ils avaient étudié deux
ans de plus… Nous mettrons en lumière comment un
pays a mis en place une politique éducative extrêmement
novatrice, centrée sur l’épanouissement des élèves plus
que sur la transmission des savoirs.
KEN ROBINSON (UK)
Sir Kenneth Robinson (né le 4 mars 1950 à Liverpool)
est un auteur, orateur et expert en éducation
internationalement reconnu pour ses interventions en
faveur du développement de la créativité et de l’innovation.
Il fut directeur du projet Art in Schools (de 1985 à 1989),
Professeur d’Art à l’Université de Warwick (1989-2001)
avant d’être adoubé par la reine d’Angleterre en 2003
pour ses services rendus à l’éducation.
SOPHIE RABHI (FR)
Directrice de l’école « La ferme des enfants » (primaire
et collège), fondatrice du Hameau des Buis, écovillage
parmi les plus aboutis en France, fille du penseur et
agroécologiste Pierre Rabhi.
PHILIPPE MERIEU (FR)
Chercheur, écrivain français, spécialiste en sciences
de l’éducation et en pédagogie. Il a été l’inspirateur de
réformes pédagogiques. En s’appuyant sur les écrits
des grands pédagogues (de Rousseau à Freinet), il met
en exergue les tensions inhérentes à l’éducation. Il a
contribué à diffuser en France les principes pédagogiques
issus de l’Éducation nouvelle.
024
5
G O U V E R N A N C E ,
D É M O C R A T I E
REYKJAVIK (Islande)
Touché de plein fouet par la crise financière de 2008, les
Islandais ont mené l’une des expériences démocratiques
les plus intéressantes de ces dernières années. Après
avoir poussé le gouvernement à la démission, été dans
l’impossibilité de renflouer les banques, les Islandais ont
élaboré une nouvelle constitution, piloté par un groupe de
25 citoyens et alimentés par des milliers de contributions
sur le web. Ce texte a pour objectif d’éviter que pareille
situation puisse se reproduire et de redonner un véritable
pouvoir aux citoyens. Si elle est adoptée, elle constituera
un précédent historique en Europe et dans le monde.
PIERRE ROSENVALLON
Historien et intellectuel français. Ses travaux portent
principalement sur l’histoire de la démocratie, et du modèle
politique français, et sur le rôle de l’État et la question de
la justice sociale dans les sociétés contemporaines.
Il occupe depuis 2001 la chaire d’histoire moderne et
contemporaine du politique au Collège de France tout en
demeurant directeur d’études à l’École des hautes études
en sciences sociales (EHESS).
Il a été l’un des principaux théoriciens de l’autogestion.
Dans son livre, L’âge de l’autogestion, il défend un
héritage philosophique savant, venu à la fois de Marx et de
Tocqueville, et annonce une « réhabilitation du politique »
par la voie de l’autogestion.
025
Gram sabha : les assemblées citoyennes
(Inde)
Rangaswamy Elango est une sorte de légende
vivante en Inde. Intouchable devenu maire en 1996 de
Kuthambakkam, son village natal du Tamil Nadu, il décide
de totalement le transformer et d’en faire un modèle de
gouvernance. Il commence par associer la population en
créant une assemblée villageoise (gram sabha). Toutes
les familles y sont représentées à égalité et peuvent
débattre des enjeux publics au même titre que le conseil
municipal. Sur la base de ce que les habitants ont décidé,
le maire leur soumet un plan d’action qui est ensuite
approuvé par l’assemblée. Puis Rangaswamy Elango
demande aux habitants de se mobiliser pour mettre en
œuvre les orientations qu’ils ont choisies. Et tous se
mettent au travail. En cinq ans les déchets sont éliminés,
un système d’égouts et de sanitaires est creusé, les rues
sont dotées de poubelles, d’éclairage public, d’un système
de collecte d’eau de pluie aménagé pour fournir de l’eau
potable, l’école est réparée et les familles encouragées
à y scolariser leurs enfants et la ville totalement
équipée en panneaux photovoltaïques qui assurent
95% de l’éclairage. Puis, il va lancer la réhabilitation
des quartiers de taudis où vivent les intouchables et, là
encore, tout le monde va s’y mettre, y compris les hautes
castes. En quelques mois, 150 maisons sont construites
en matériaux locaux et écologiques. Reconnaissant,
les intouchables creuseront eux-mêmes les égouts du
quartier faisant économiser 31 000 euros à la commune
et répareront les routes et les puits de la ville. Le maire
profitera de cette expérience pour lancer un nouveau
programme destiné à faire cohabiter hautes et basses
castes et ça marche !
En 2001, alors que tout a été achevé, il propose au gram
sabah de développer l’économie locale. Aujourd’hui tout
est produit et transformé sur place. La localité de 5300
habitants est auto-suffisante en biens et services et
ne compte aucun chômeur, dans une région où le taux
de chômage explose. Il étend ce principe d’économie
en réseau à six autres petites villes voisines. Et elles
deviennent autonomes à leur tour, tout en se mettant en
réseau pour échanger leurs surplus. En deux mandats,
grâce à ce modèle de gouvernance inédit, le bilan est
impressionnant. Rangaswamy Elango décide de ne pas se
représenter et créé la Panchayat Academy pour diffuser
ce modèle. Plus de 1000 maires ont déjà été formés. D’ici
2020 il se donne l’objectif un réseau de 20 000 villages
reproduisant ce modèle de gouvernance et constituant
une « république villageoise » que préconisait Gandhi.
Il a déjà reçu de nombreux prix internationaux pour son
action et a témoigné de son expérience à des centaines
d’élus et universitaires en Grande-Bretagne et aux EtatsUnis.
Cet exemple terminera le film. Il montrera qu’un
processus démocratique efficace peut permettre de
mettre en œuvre toutes les dimensions évoquées
précédemment, dans des milieux riches ou pauvres, au
« Nord » comme au « Sud ».
026
6
I N T E R V E N A N T S
T R A N SV E R S A U X
MICHEL SERRES (FR)
Philosophe, historien des sciences et homme de lettres
français.
À partir de 1969, il est professeur d’histoire des sciences
à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ainsi qu’à
l’Université Stanford depuis 1984. Élu à l’Académie
française le 29 mars 1990, il occupe le fauteuil no 18,
anciennement occupé par Edgar Faure.
PIERRE RABHI (FR)
Agriculteur, philosophe, écrivain et penseur français
d’origine algérienne. Il défend un mode de société plus
respectueux des populations et de la terre et soutient le
développement de pratiques agricoles respectueuses de
l’environnement et préservant les ressources naturelles,
l’agroécologie, notamment dans les pays arides. Il est le
fondateur de Colibris.
ROB HOPKINS (UK)
Auteur et enseignant anglais en permaculture, il est le
fondateur du mouvement des initiatives de transition
: « Villes en transition » et co-fondateur de l’initiative «
transition de la ville de Totnes » Angleterre). Il a obtenu
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son diplôme de permaculture en 1992 et il a créé le
premier cours de deux années à temps plein au monde
au Kinsale Further Education College, en Irlande
NANCY HUSTON (FR)
Californie à Los Angeles (UCLA), il est surtout connu pour
ses ouvrages de vulgarisation scientifique : De l’inégalité
parmi les sociétés (qui lui a valu un prix Pulitzer en 1998)
et Effondrement (traduit en français en 2006).
Ecrivaine franco-canadienne, d’expression anglaise et
française, vivant à Paris en France depuis les années
1970. Auteur d’une quarantaine de livres dont l’Espèce
Fabulatrice, essai sur le rôle de la ficition dans les
sociétés humaines.
LESTER BROWN (US)
Muhammad Yunnus (BL)
Il est le fondateur de l’institut Worldwatch ainsi que du
Earth Policy Institute, organisation non gouvernementale
basée à Washington D.C., dont il est actuellement le
président.
Economiste et entrepreneur social bangladais connu
pour avoir fondé la première institution de microcrédit, la
Grameen Bank, ce qui lui valut le prix Nobel de la paix en
2006. Il est surnommé le « banquier des pauvres ».
ISABELLE DELANNOY (FR)
Environnementaliste française, née le 14 mars 1972
à Calais, coscénariste du film Home, réalisé par Yann
Arthus-Bertrand. Ingénieur agronome de formation,
Isabelle Delannoy est aujourd’hui une spécialiste du
développement durable en France. Elle a développé le
concept d’économie symbiotique.
JARED DIAMMOND (US)
Biologiste évolutionniste, physiologiste et géonomiste
américain. Professeur de géographie à l’Université de
Agroéconomiste et analyste environnemental américain.
Pionnier des recherches sur le développement durable,
il a été l’un des premiers, et des plus prolifiques, à écrire
sur les problèmes liés à l’écologie.
Avec des publications traduites dans plus de quarante
langues, il est l’un des auteurs-essayistes les plus
largement diffusés dans le monde. Lester R. Brown a
d’ailleurs été décrit par le Washington Post comme étant
« l’un des penseurs les plus influents de notre époque ».
Anna Heringer (ALL)
Architecte d’origine allemande, elle est aujourd’hui
la benjamine des lauréats du Global Award. Elle est
particulièrement connue pour ses réalisations d’écoles
au Bengladesh et son engagement pour une architecture
soutenable.
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