B U T C H B L U E S

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B U T C H B L U E S
BIBLIOGRAPHIE
Nous renvoyons aux bibliographies que nous avons données les deux années précédentes, et en particulier :
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FREUD Anna, Fantasme d’être battu et rêverie diurne, [1922],traduit de l’allemand dans Féminité mascarade, étu des psychanalytiques réunies par Marie-Christine Hamon, collection Champ Freudien, Éditions du Seuil, Paris,
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Et nous ajoutons cette année :
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DERRIDA Jacques, L’écriture et la différence, Seuil, 1967.
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ANNA BUTCH BLUES
Les études lesbiennes américaines le disent depuis plusieurs années, Anna Freud est le bot tom-ground de la psychanalyse aujourd’hui. La petite institutrice n’a pas fini de jouer la fille
de papa dans la psychanalyse. Un quatuor a peu à peu pris consistance : Freud, qui le premier rend publique l’analyse d’Anna avec lui , Anna , qui en réponse rend publique sa vie
érotique avec lui, entrant de ce fait avec Lou dans l’Association internationale et enfin
Dorothy, avec ses quatre enfants, entrant à son tour dans l’Association en mettant publiquement en question ces communications-aveux et l’obscurité théorique de ce qui se fait à
deux, avec le partner. En entrant ainsi dans l’IPA,avec son père, Lou, et Dorothy, Anna a-telle montré, acté out, ce que le transfert recèle de perversion ? Posons plutôt cela en d’autres termes, gageons que le transfert gagnerait à être éclairé par les polylogiques de la perversité.
Mais au carrefour des années cinquante, on ne s’exprimait pas ainsi. Lacan dénonçait que
les analystes dans le transfert soient réglés sur la relation imaginaire et non sur le symbolique,
il soutenait que cela entraîne une production d’artéfacts — perversions, passages à l’acte,
comportements fétichistes. L’affaire se déployant sur le terrain de l’IPA, Lacan alla jusqu’à
dire que les contrôles dont il faisait l’objet par les représentants de l’IPA en 1953 étaient
accompagnés d’autant de passages à l’acte. Voulant ainsi sortir les analystes de l’enlisement de l’intersubjectivité, de la réciprocité imaginaire, Lacan en 1959, raconte ainsi l’histoire des ramoneurs : Qui donc, lit-on dans le Talmud, de deux hommes qui sortent l’un
après l’autre d’une cheminée dans le salon, aura, quand ils se regardent, l’idée de se
débarbouiller ? Lacan conclut par une prescription: La sagesse tranche ici sur toute subtilité à déduire de la noirceur des visages qu’ils se présentent réciproquement et de la
réflexion qui, chez chacun, en diverge ; elle conclut expressément : quand deux hommes
se retrouvent au sortir d’une cheminée, tous les deux doivent se laver la figure.
On constate cependant que Lacan, étudiant le 23 janvier 1963 le cas de celle qu’il nomme
la jeune homosexuelle, évoque impromptu l’agréable acting out commis par Phyllis
Greenacre (une de ses contrôleuses de l’IPA) se livrant dans son bureau devant ses yeux à
la masturbation frénétique d’une pêcheuse de moules japonaise dont l’objet porte encore
les traces... Il modifie l’histoire des ramoneurs : Pendant un certain temps, on ne s’est pas
embêté là-dedans, l’important, c’était d’être ensemble dans la même cheminée, la question c’est lequel des deux va-t-il aller se débarbouiller ? On constate que l’accent se
déplace, ils ne sortent plus l’un après l’autre, ils sont ensemble et Lacan en reste alors à un
point d’interrogation concernant la fin de l’histoire.
De façon concomitante, ce que Lacan dénonce dans l’IPA se développe quasi à l’identique dans son Ecole. Le primat du symbolique aurait-il les mêmes conséquences que le primat de l’imaginaire, ce qui soulèverait la question d’une egopsychologie lacanienne, et
d’une passe passage à l’acte institutionnel ? Ce n’est que vers la fin de son enseignement,
lorsqu’il reconnaît, avec sa topologie, une équivalence de l’imaginaire, du symbolique et
du réel, que Lacan s’exclamera : la psychanalyse n’a pas été foutu d’inventer une nouvelle
perversion.
Et en effet, la liquidation du transfert garderait-elle ou non un zeste de réciprocité, between
the body and the flesh? Revenons à Anna, Lou, Dorothy, Eva, Marie, Mélanie, Marianne,
Jeanne, Joan, Alix, Karen, Helen etc, etc. et aux textes des lesbian studies. Que nous enseignent les Bloody Sisters ? Que nous enseignent les stone butchs ? Perversion, perversité,
technique amoureuse, maniement du transfert, polylogiques de la perversité ? Non théorisés, S/M et bundling resteraient-ils lovés au cœur de l’amour de transfert ? Cela nous
ramène à une théorie actuellement plutôt faible de la fin de l’analyse. En sommes-nous
réduits pour le moment à la troisième version de Lacan sur les ramoneurs, publiée en 1966 :
quand les ramoneurs sortent ensemble de la cheminée, ils ont tous deux la figure sale ?
PARIS
26 - 27 juin
Lust for innocence
José Attal / Alicia Larramendy / Jean-Hervé Paquot
Ninette Succab / Anne-Marie Vanhove / Mayette Viltard
TOULOUSE
9 - 10 OCTOBRE
Acting out : feminist performances
Jean-Paul Abribat / Michèle Duffau / Claude Mercier / Luc Parisel
Anne-Marie Ringenbach / Anne-Marie Vanhove / Anne-Marie Vindras
TOURS
13 - 14 NOVEMBRE
The limits of community
José Attal / François Dachet / Martine Gauthron / Françoise Jandrot
Xavier Leconte / Colette Piquet / Anne-Marie Ringenbach
PARIS
11 - 12 DÉCEMBRE
Artists in love
François Dachet / Michèle Duffau / Marie-Magdeleine Lessana
Jean-Hervé Paquot / Colette Piquet / Ninette Succab
Anne-Marie Vindras

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