Des milliers de manifestants à Amman appellent à punir le

Transcription

Des milliers de manifestants à Amman appellent à punir le
Des milliers de manifestants à Amman
appellent à punir le groupe EI
La reine Rania de Jordanie a, elle aussi,
participé à la manifestation condamnant le
meurtre du pilote
Des milliers de personnes, y compris la reine Rania, ont défilé vendredi à
Amman pour condamner l’exécution du pilote jordanien par le groupe djihadiste
Etat islamique (EI) que le gouvernement a promis de détruire.
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Le chef de la diplomatie Nasser Joudeh affirmé à la chaîne américaine Fox
News que les frappes jordaniennes avaient ciblé jeudi des objectifs de l’EI
aussi bien en Syrie qu’en Irak. C’est la première fois que le royaume fait
état de raids aériens en Irak.
Après la prière hebdomadaire musulmane, une foule des manifestants a appelé à
punir l’EI, en arborant des drapeaux jordaniens et des photos du pilote Maaz
al-Kassasbeh, brûlé vif par l’EI qui l’avait capturé en décembre après le
crash de son avion en Syrie.
« Nous sommes tous Maaz », « Nous sommes tous la Jordanie », « Oui à la
punition, Oui à l’éradication du terrorisme », affirmaient des pancartes, en
signe de soutien également au roi et à l’armée dans leur lutte
antidjihadistes.
La reine Rania, un keffieh à damiers rouge et blanc sur les épaules, a
participé à la manifestation, tout comme des représentants de partis
politiques, de la société civile et des militants.
La souveraine avait en novembre lancé un vibrant appel au monde arabe pour
qu’il ne laisse pas le champ libre aux jihadistes de l’EI qui donnent une
image très négative du Moyen-Orient et de l’islam.
La reine Rania de Jordanie et Michelle Obama dans le bureau ovale à
Washington (Crédit : Samantha Appleton/ Wikimedia)
La reine Rania de Jordanie et Michelle Obama dans le bureau ovale à
Washington (Crédit : Samantha Appleton/ Wikimedia)
« Notre silence est le plus grand cadeau » offert à l’EI et « nous sommes
complices de leur succès » en termes d’image, avait déclaré la reine Rania
qui jouit d’une grande popularité à l’étranger où elle est citée parmi les
personnalités les plus influentes du monde.
« Nous sommes ici pour exprimer notre colère. Nous sommes tous des soldats au
service de notre commandant et sommes prêts à combattre Daech (acronyme en
arabe de l’EI) pour venger notre pilote », a dit à l’AFP l’un des
manifestants à Amman, Youssef Al-Soud, 40 ans.
Frappes jordaniennes en Irak
L’atrocité de l’exécution a poussé l’ensemble des Jordaniens à se ranger
derrière leur gouvernement, donnant une « légitimité populaire » à la
participation du royaume aux frappes de la coalition internationale contre
l’EI.
Mardi, ce groupe, responsable d’atrocités dans les régions qu’il occupe en
Syrie et en Irak, a franchi un nouveau palier dans l’horreur en diffusant une
vidéo montrant le pilote enfermé dans une cage en métal, puis brûlé vif à
l’essence.
Le roi Abdallah II a promis une « riposte sévère » à cette exécution avant de
se rendre jeudi chez la famille du pilote à Karak, à 120 km d’Amman, pour
offrir ses condoléances.
Le même jour, des dizaines d’avions jordaniens ont mené des frappes contre
des camps d’entraînement et des dépôts d’armes de l’EI, dans le cadre de
l’opération « Martyr Maaz ».
Ces frappes « ne sont que le début de notre vengeance », a déclaré le chef de
la diplomatie Nasser Joudeh à la chaîne CNN. « Tout membre de Daech est une
cible. Nous les pourchasserons et nous les éradiquerons ».
Alors que Fox News lui demandait si
des raids en Irak et en Syrie, il a
en Syrie qu’en Irak (…) Ils sont en
faut les cibler n’importe où qu’ils
les avions jordaniens avaient mené jeudi
répondu: « C’est vrai. Aujourd’hui plus
Irak et en Syrie et par conséquent il
se trouvent ».
La Jordanie jusque-là avait dit participer depuis septembre aux frappes de la
coalition en Syrie.
Faciliter les opérations de secours
Dans une première mesure de représailles, la Jordanie a pendu mercredi deux
djihadistes irakiens condamnés à mort y compris une femme dont la libération
avait été réclamée par l’EI.
Avec la terrible exécution du pilote, l’EI, fort de dizaines de milliers de
combattants, a voulu dissuader ses ennemis arabes et occidentaux de
poursuivre leur lutte antidjihadistes, d’après des experts.
Selon le quotidien gouvernemental Al-Ittihad d’Abou Dhabi, les Emirats arabes
unis ont suspendu, après la capture du Jordanien, leur participation aux
frappes en Syrie en raison du manque de moyens de sauvetage des pilotes et du
non-armement des tribus sunnites d’Al-Anbar (Irak) pour faire face à l’EI.
Après ce premier reproche, Washington a positionné dans le nord de l’Irak des
équipes de sauvetage pour faciliter d’éventuelles opérations de secours de
pilotes, selon un responsable américain.
L’EI a revendiqué l’exécution de nombreux otages dont deux Japonais, trois
Américains et deux Britanniques.
Accusé de crimes contre l’humanité, l’EI a profité de la guerre en Syrie et
de l’instabilité en Irak pour s’emparer de larges pans de territoire sur
lesquels il impose ses propres lois.
Ses atrocités sont à chaque fois condamnées par une communauté internationale
horrifiée mais qui pour le moment semble incapable de les stopper.

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