La conférence mondiale du Mérinos se prépare

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actualités
En mai 2010, 500 conférenciers du monde entier sont attendus
à Rambouillet pour débattre de l’actualité du Mérinos et de
l’élevage ovin. Exposés et visites d’élevages sont au programme.
Bergerie nationale de Rambouillet
La conférence mondiale
du Mérinos se prépare
DR
Les spécialistes du
mouton seront réunis
sur le site de la ferme
nationale.
L
a Bergerie nationale de Rambouillet (Yvelines), fondée par
Louis XVI en 1 786 est aujourd’hui encore un haut lieu de
réflexion, d’expérimentation et
de diffusion pour l’élevage ovin, boosté
PÂTRE • juin/juillet 2009 • N° 565
par la présence du troupeau de 150 brebis
descendant des Mérinos
espagnols introduits il y
a deux siècles. La ferme
expérimentale est très
fréquentée par le grand
public avec 80 000 visiteurs chaque année, dont
la moitié de scolaires.
Mais en mai 2010, ce
sont les spécialistes du
mouton qui sont
attendus sur le site, pour
la huitième édition de la
conférence mondiale du
Mérinos, baptisée Mérinoscope 2010.
Cet événement a lieu
tous les quatre ans dans
un pays différent. En
2006, elle a eu lieu à
Perth, en Australie et a
accueilli 540 personnes.
La Bergerie nationale de
Rambouillet a déjà reçu
les conférenciers une
première fois en 1986
pour les aspects techniques, les aspects scientifiques ayant eu
lieu en Espagne. Pour 2010, 23 conférences sont annoncées, avec six thèmes
qui ne concernent pas uniquement le
Mérinos, mais tous les ovins.
L’arrivée du Mérinos sur le territoire
français suivie de la mérinisation de
l’Hexagone à partir de 1787, la conduite
actuelle du troupeau de Rambouillet, le
Mérinos en Espagne et l’élevage ovin en
France et en Europe est le premier thème
qui sera développé. Ensuite, les dernières
nouveautés en génétique et conservation des races seront décrites au cours
de quatre exposés de spécialistes. Le
développement durable avec l’intervention des Ecossais et de spécialistes du
Mérinos d’Arles sur la gestion des
espaces par le mouton et le rôle de l’élevage ovin dans la gestion de la faune et
la flore sera le troisième sujet abordé,
avec également des interventions sur la
prédation (Etats-Unis, Patagonie). Le
bien-être animal (point de vue du
consommateur, santé animale et transport) est un des autres thèmes d’actualité choisis pour cette conférence.
Qui dit Mérinos, dit laine : ce sujet sera
évidemment au cœur de l’événement
avec l’accent sur la recherche de la qualité
et la participation de l’industrie lainière.
Les nouvelles utilisations du produit
hors habillement seront détaillées. Enfin,
la viande ovine est le dernier thème qui
sera développé, sous son aspect économique.
TRAVAUX DANS LA BERGERIE
Une journée technique aura lieu le lundi
3 mai avec 10 pôles d’animation. 40
brebis et cinq béliers Mérinos de
Rambouillet seront exposés dans le site
historique. A cet effet, la bergerie impériale construite sous Napoléon 1er sera
réhabilitée à l’identique et le musée du
mouton sera rénové. Ces travaux sont
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Travaux sur le goût
de la viande
Le musée du mouton créé
en 1970, qui retrace l’histoire
des Mérinos, sera entièrement
rénové.
A
DR
Rambouillet, une enquête est actuellement menée sur la viande
d’agneau produite sur l’exploitation,
pour voir si le consommateur fait la
différence entre l’agneau d’herbe et
l’agneau de bergerie, notamment au
niveau du goût. Des dégustations sont
organisées lors des manifestations qui
accueillent du public et auprès des
clients de la boutique de vente directe.
L’objectif est de développer la vente en
caissettes des agneaux.
La bergerie élève 550 brebis, dont 150
Mérinos, mais aussi 350 Romanes et
Ile de France en bergerie, ainsi que 50
Blackface à l’herbe.
DR
DÉVELOPPER LA VENTE
Lors de la journée technique, 40 brebis et cinq béliers Mérinos de Rambouillet seront
exposés dans la bergerie impériale construite sous Napoléon 1er réhabilitée à l’identique.
Outre la vente dans la boutique à
10,50 euros le kilo, les agneaux sont
vendus au supermarché local à 7 euros
le kilo. « On s’interdisait jusqu’ici de
vendre de l’agneau d’herbe à cause du
goût mais nous n’avions jamais testé
auprès des consommateurs. Il n’y a pas
de différence significative » note Kevin
Boisset, directeur de l’exploitation. « Nous
allons progressivement passer à l’agneau
d’herbe, dans une démarche de développement durable, mais aussi pour des
raisons de coût et d’image. »
Un essai est en cours avec 30 agnelles
Romane, en plein air intégral. La Bergerie
essaie également de s’approvisionner
localement en protéagineux et d’être
autosuffisante en céréales pour réduire
les coûts. Les résultats techniques sont
attendus pour 2010. ■
VOYAGES D’ÉTUDE
financés par la mairie de Rambouillet pour un coût de 100000 euros.
D’autres animations porteront sur l’identification électronique, la
tonte, la découpe de carcasses, le travail du cuir, l’insémination
artificielle… Et une centaine de posters scientifiques et techniques
complèteront l’ensemble des interventions.
Une centaine d’Australiens sont attendus pour cette conférence
spécialisée, ainsi que des Néo-Zélandais, des Américains, des SudAfricains et des Roumains, tous curieux de voir ce qui se fait en
France. L’occasion d’échanger sur les pratiques d’élevage entre les
différents continents. Rappelons que les reproducteurs des bergeries impériales ont essaimé dans le monde entier. En Australie, le
souvenir du bélier « Emperor », nom donné à un Mérinos de
Rambouillet importé en 1860 particulièrement productif en laine
fine, est encore présent, car il a joué un rôle important lors du
développement de l’élevage ovin dans ce pays. ■
A la découverte des Mérinos d’Europe
Deux voyages d’étude sont organisés en marge de la conférence avec l’objectif de montrer le Mérinos de race pure en
Europe. Cinq pays seront visités. Le premier déplacement
aura lieu du 24 avril au 1er mai et emmènera les participants
à Saint-Martin-de-Crau, en Provence, avec visites d’élevages
et du pole génétique de la race Mérinos d’Arles. En Espagne,
les conférenciers visiteront la région Extramadura, berceau
du Mérinos. Ce voyage se terminera par le Portugal avec visites
d’élevages de Mérinos noirs et de Mérinos blancs. Le second
voyage aura lieu du 7 au 14 mai et fera découvrir la race Est
à laine Mérinos en Lorraine puis des races allemandes en
Bavière (Merinolandschaf) et en Roumanie avec notamment
la visite d’un élevage de 3 000 Mérinos. www.merinoscope.fr
Laurence Geffroy
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