Mais qu`est-ce qu`ils disent
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Mais qu`est-ce qu`ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent ? Si vous n’avez jamais abordé la langue anglaise, vous vous demandez peut-être ce que chantent tous ces interprètes qui nous font danser. A votre intention, j’ai passé en revue quelques textes. Dans le but de n’exclure personne je vais aborder prioritairement les danses "débutants". A tout seigneur tout honneur, je commence par le tube "absolu" de la saison : "an absolute dream" (un rêve absolu, prononcer eun abselut drimm). Sur 24 programmes de bals qui me sont parvenus, "an absolute dream" figure 20 fois. Patricia a bien fait de nous enseigner cette danse dès la rentrée !!! D’autant plus que le texte et la mélodie sont magnifiques et unanimement appréciés. Nous devons cette chanson à Rosanne Cash, l’aînée des filles de Johnny Cash. La chanson a été commandée à Rosanne par "Brand USA" (traduction : la marque USA) pour servir de support à une campagne de promotion touristique. C’est pour ça qu’elle est si courte, et oui ! Et comme, quand on veut attirer les touristes, il faut les faire rêver, et bien la chanson parle de rêves I heard you calling from the start A river runs through both our hearts A thousand shades of something new I cannot wait to play for you Land of dreams, land of dreams Come and find your land of dreams And it’s closer than it seems Come and find your land of dreams J’entends votre désir de départ Entre nos deux cœurs coule une rivière Par centaine vous imaginez des découvertes Sans attendre je veux chanter : Pays de rêves, pays de rêves Venez découvrir le pays de vos rêves Et il est plus près qu’on ne le croit Venez découvrir votre pays des rêves "The American dream" (le rêve américain) : qui n’a jamais rêvé des grands espaces balayés par le vent, des canyons et des mesas rouges, des gratte-ciel et des bus scolaires jaunes, des pick-up brinquebalant sur des routes rectilignes, des banquettes de moleskine des petits restaurants où on sirote des sodas pour faire passer un burger ! Facile de s’appuyer sur ces images pour dire au monde entier : venez voir ça, …votre argent nous intéresse !! Si vous ne vous bouchez pas les oreilles, vous entendrez "land of dreams" 14 fois. Vous voulez voir Rosanne Cash interpréter sa chanson ? https://www.youtube.com/watch?v=WWUA1CXIku8 Vous êtes encore plus curieux et vous voulez en savoir davantage sur Rosanne ? http://en.wikipedia.org/wiki/Rosanne_Cash (Désolé, l’article n’existe pas en version française) *** Nous sommes chanceux ! Avec "Blue chip" (prononcer blou tchip) voici un deuxième grand de la Country : Alan Jackson. Sa chanson s’appelle "there goes" (prononcer zere gows). Il serait tombé amoureux d’une bestiole, ce brave Alan, avant d’écrire son texte, que ce ne serait pas surprenant. Et quelle bestiole : une "Big black widow spider", une grosse veuve noire, l’araignée, celle dont le venin est extrêmement toxique et qui mange le mâle après l’accouplement. Bigre ! Like some big black widow spider You know just how to catch your prey I'm actin' like it doesn't matter And you sneak up from behind and whisper my name Comme une grosse veuve noire Tu sais capturer ta proie J’ai fait celui qui ne voyait rien Tu as surgi dans mon dos et chuchoté mon nom Le chuchotement devait être particulièrement suggestif car voici ce qu’il advint : And there goes your paralyzin' eyes There goes your tantalizin' smile There goes my act of playin' it cool And there go the words I meant to say There go the games I wanted to play There goes my heart fallin' for you Et c’est parti pour tes yeux paralysant C’est parti pour ton sourire racoleur Tandis que je jouais l’indifférent Et c’est parti pour les mots que je voulais dire Pour les jeux auxquels je voulais jouer C’est parti pour mon cœur qui tombe amoureux Grave !!! *** Allez, on va rester avec Alan puisque le voici à nouveau à contribution pour nous faire danser "slipped and fell" (prononcer "slipt end fèl"). Le titre de la danse reprend (presque) celui de la chanson. Nous avons ici les verbes "glisser" (slip, et oui !) et "tomber" (fall), conjugués au passé. Avec le contexte, on apprend que c’est le passé composé et nous allons donc traduire "slipped and fell" par "j’ai glissé et je suis tombé". Cette chute consécutive à la glissade ne va nécessiter ni un appel du 18, ni le recours à un désinfectant et un sparadrap. "Slipped and fell" sont en effet suivis des 2 mots magiques "in love" : J’ai glissé et je suis tombé… amoureux !!! Vu pour le titre, regardons le texte. A drunk man walking down a rainy street A wood floor and new socks on your bare feet You look down and suddenly you're looking up Whoops, I slipped and fell in love Un home ivre descend une rue sous la pluie Un plancher de bois et des chaussettes neuves sur tes pieds nus Tu regardes le sol et brusquement tu lèves les yeux Oups, j’ai glissé et je suis tombé amoureux En lisant la traduction vous allez vous demander si ce n’est pas moi qui ai bu, tellement tout ça est incohérent. Que vient faire ce plancher de bois juste après la rue sous la pluie ? Et pourtant… Voici comment je vois la scène. Donc nous sommes dans une rue. Une rue c’est souvent bordé de maisons. Aux USA, la plupart des maisons sont en bois et elles ont pratiquement toutes un porche couvert donnant sur la rue, en bois lui aussi : le voici notre plancher. Donc sur ce porche il y a une fille, sans chaussures (elle est chez elle). Sans doute à l’approche de l’homme lève-t-elle les yeux. En voyant ces yeux, Alan tombe amoureux. Il est pinté, le garçon, il titube, il glisse. Il pleut le sol est mouillé, glissant. Il glisse donc, il tombe même, peut-être. Le double sens du texte c’est qu’au final il glisse et tombe au sens propre, mais aussi au figuré puisqu’il glisse et tombe amoureux. Vous voulez la deuxième strophe, pour rigoler ? A bald tire running on an icy road A steep hill underneath a foot of snow A greased pig fallen off a pickup truck Whoops, I slipped and fell in love Un pneu lisse sur une route gelée Une colline pentue sous une épaisseur de neige Un cochon gras qui tombe d’un camion Oups, j’ai glissé et je suis tombé amoureux Ya pas à dire : ça se permet tout les poètes ! Et même si c’est toujours de glissades et de chutes qu’il s’agit… Si vous ne vous bouchez pas les oreilles, vous entendrez "whoops, I slipped and fell in love" 7 fois. Attention, sol glissant *** "Gold" c’est l’or. "Dig" c’est creuser. Sur le verbe on bâtit le nom : "digger", c’est creuseur. Donc "gold digger" (prononcer comme ça se lit), c’est creuseur d’or, en bon Français : chercheur d’or. La chanson de Jody Booth situe l’action à l’époque du "gold rush", la ruée vers l’or. Ah ! Voici enfin une vraie histoire de l’Ouest, des mecs qui se disputent un filon, allez-vous peut-être penser ? Perdu. She was sittin’ at the end of the bar drinkin’ all alone I could tell she was high maintenance by the look she was givin’ I knew right then she was straight in to some gold diggin’ She’s a gold digger, that girl wants it all She’ll have you washed up, beat up, boy with your back to the wall She’s got a ten cent heart, and a million dollar figure There ain’t no doubt in my mind, she’s a gold digger Elle était assise au bout du bar, elle buvait seule A son apparence je ne pouvais pas dire si c’était une fille bien J’ai su tout de suite qu’elle était fixée sur la recherche de l’or C’est un chercheur d’or cette fille elle le veut tout Garçon, elle va te laver, Elle va ta battre Tu seras dos au mur Elle a un cœur de 10 cents Et un visage à un million de dollars Pour moi ça ne fait aucun doute C’est un chercheur d’or Bon, vous avez reconnu les verbes utilisés par les orpailleurs (laver, battre), mais nous sommes dans la métaphore : en fait la fille plume les garçons, tous les garçons !!! Le conteur a un pote, le vieux Clyde, qui va se faire avoir lui aussi. A la fin, ils finissent sous un pont et couchent dans des cartons, à cause du gold digger… Conclusion : les naïfs sont fauchés mais nous, nous sommes riches d’une belle danse, encore de la country pure et dure ! Vous voulez voir Jody Booth interpréter sa chanson, et pour le même prix avoir l’histoire illustrée ? C’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=vS0ZHDkGIRo *** Les femmes, l’amour, un autre country singer de renom, Mark Chesnutt, nous le propose avec "woman" (femme) tirée de l’album Rollin' with the Flow , dans la musique de "this and that" (traduction ceci et cela, prononcer zis end zat). Même si l’histoire n’est pas très explicite, on comprend que "Woman" c’est une histoire de couple au bord de la séparation. Alors qu’est-ce qu’il dit Mark ? Il parle à une femme, sa femme probablement : Woman, woman I know you better Probably even better Than you even know yourself by now Femme, femme, je te connais mieux Sûrement mieux même que tu ne te connais à ce jour Mais pourquoi lui dit-il ça ? Now woman, where do you think you're going? You know you're not going To get any further than your mama's house Before you turn around and come running back Maintenant, femme, où vas-tu? Tu sais que tu ne vas pas Aller plus loin que la maison de ta maman Avant de faire demi-tour pour revenir en courant Ce sont ces phrases qui font penser à un couple au bord de la séparation. Confirmation avec le refrain où nous trouvons les "this and that", titre de la danse : I know this and you know that You're just mad and there's a chance A really good chance that I'm wrong again I usually am Je sais ceci, et tu sais ça Tu es un peu folle et il y a une chance Une chance réelle que j’aie tort encore une fois Comme j’ai tort d’habitude But girl you know as sure as rain I'm always right about one thing I know a little fight can change I'm your man, you're my woman Mais fillette tu sais aussi sûr qu’il pleut Que j’ai toujours raison sur un point Même si un peu de dispute peut changer les choses Je suis ton homme, tu es ma femme Vous le voyez, le prétexte de l’histoire est assez faible. Personnellement, je préfère de beaucoup l’air de la chanson, la voix de Mark chesnutt, et… la danse "this and that" !!! Néanmoins ce texte nous montre que la country aborde aussi des thèmes sombres, ce que les danses ne laissent pas supposer. *** Vous en voulez une autre preuve ? Voici le drame, voici la terrible histoire de Sally Anne. Ça commence bien : Sally a été demandée en mariage par Johnny. Love in his heart and flowers in hand, Johnny proposed to Sally Anne, Sally shivered as she said, I’ll love you till the day I’m dead. Le cœur plein d’amour et des fleurs à la main Johnny a demandé Sally Anne en mariage, Sally a dit en frissonnant Je t’aimerai jusqu’à mon dernier jour. Mais le jour du mariage, au retour de l’église, Johnny meurt, pendu à un arbre. L’histoire ne nous dit ni pourquoi, ni comment. Toujours est-il que d’en bas de la rue on a entendu le cri terrible de Sally qui regardait Johnny mourir. Désormais, qui va danser avec Sally Anne ? Who’s gonna dance with Sally Anne Who’s gonna touch her trembling hand When the fiddler takes the stand, Who’s gonna dance with Sally Anne? Qui va danser avec Sally Anne, Qui va toucher sa main tremblante, Lorsque que le violoniste commence à jouer, Qui va danser avec Sally Anne? Sally attends every wedding `round here, Looking for her Johnny dear, You can feel them in the room, If the fiddler plays that tune. Sally assiste à tous les mariages du voisinage Elle y cherche son Johnny chéri Leur présence dans la pièce est perceptible Quand le violoniste joue cet air Et plus loin Darkened shadows cross the floor, As ghostly lovers dance once more, Wedding bells ring in the town, A ghostly virgin strolls the grounds Des ombres sombres traversent, Pendant que les fantômes des amoureux dansent à nouveau, Les cloches du mariage carillonnent dans la ville Une fantomatique vierge erre C’est bien noir tout ça! "Who’s gonna dance with Sally Anne" (qui va danser avec Sally Anne, prononcer : hous gôn dence wizz Sali-en) est une chanson traditionnelle dont l’auteur est inconnu. Elle a été reprise et popularisée par un très bon chanteur, Robert Mizzell. Le titre de la danse est plus simple : Sally Anne. Malgré les sonorités irlandaises, nous sommes encore dans la country grâce au talent de l’artiste qui a su marier les styles comme vous le lirez ici : http://www.countrymusicwesterners.com/musique-westerners-1/robert-mizzell-sally-ann/ Ce site vous apprendra l’essentiel sur Robert, sa carrière, ses hits. Un petit rappel au passage : "Thanks a lot" (merci beaucoup), si souvent dansé dans les bals, c’est de lui aussi ! Pour tous, mais spécialement pour les débutants qui ne connaissent pas cette danse de novices : ils peuvent écouter la chanson et voir Robert Mizzel l’interpréter ici : https://www.facebook.com/video/video.php?v=279672196648 Quant à la chorégraphie que nous dansons, ils pourront la découvrir en live au prochain bal des Eagles le 24 mai prochain… Ils verront alors que rien dans la tonicité de la chorégraphie ne laisse penser à la noirceur de l’histoire. Si j’ai été un peu long pour Sally Ann, n’y voyez que mon enthousiasme. J’aime tout dans cette danse : mélodie, texte, chanteur, chorégraphie… et je ne regrette qu’une chose : elle est rarement dansée dans les bals. Comme d’habitude, si vous ne vous bouchez pas les oreilles, vous entendrez " Who’s gonna dance with Sally Anne " 10 fois *** Bon. On va un peu laisser tomber le tragique et revenir à du plus léger. Nous sommes à Guardamar Bay, sur la côte Est de l’Espagne, au sud d’Alicante. Le soleil envahit la baie, le garçon qui chante a du temps et… pas de factures à payer. Il a emporté de la bière et un burger et il se dirige… avec quelqu’un vers un endroit où il y a une compagnie agréable et de la bonne musique pour danser. Mais comment je sais tout ça, moi ? Ben c’est que Dave Sheriff le dit !! The sun ‘s coming up over Guardamar Bay Got time on my hands, no bill to pay Got a beer and a burger to go To a place where we both know That the company’s good And the music’s right for dancing Bref c’est une journée merveilleuse: "it’s a beautiful day". En Américain, "beautiful " c’est pas que "beau", c’est plutôt "merveilleux", "splendide". It’s a beautiful day Just spending time with all the ones you love A beautiful day Summer breezes and blue skies above C’est une journée splendide Pour passer du temps avec tous ceux que tu aimes Une journée splendide Dans les brises estivales st sous les ciels bleus Et puis : España’s fine and the feelin’s good Drivn’ down the costa with a drop down hood Listen to the Spanish guitar playin’ on the local radio Nothin’ brother’s me today L’Espagne est belle et je me sens bien En conduisant le long de la côte, capote baissée J’écoute un air de guitare espagnole sur la radio du coin Rien ne me tracasse aujourd’hui La béatitude ! Vous comprenez maintenant pourquoi dans la danse "beautiful day" une option pour le fun pratiquée par certains danseurs (suivez mon regard !) consiste à lever et écarter les bras dans un mouvement circulaire chaque fois qu’on entend les mots beautiful day. Si vous ne vous bouchez pas les oreilles, vous entendrez "beautiful day" 7 fois… et 7 fois vous pourrez dessiner dans l’espace le soleil de Guardamar !!! Mais j’imagine que vous vous posez une question : c’est la country sur la côte méditerranéenne ultrabétonnée ? Apparemment, la chanson et la danse : oui… à confirmer auprès de notre animatrice ! *** Tiens, on va rester avec un autre as du volant. Son nom : Casey James. Qu’est-ce qu’il chante le gars Casey? Le titre de sa chanson c’est "Drive" (conduire). Sens propre ou figuré ? Sens propre !!! Un garçon qui aime conduire: il est normal. Ouf !!! La musique c’est "drive", la danse c’est "driven" (conduit, conduite). Ici, nous sommes confrontés à une petite difficulté de prononciation. Si le "i" de "driven" se prononce comme il se lit (son du "i" français), celui de "drive" se prononce "aïe", comme dans le "strike" quand vous jouez au bowling, ou le "biker" quand vous enfourchez votre Harley ou votre Victory. Ceci dit, que nous raconte Casey ? I don’t care if it’s a highway or a dirty county road I don’t care if I’m leaving or coming home I don’t know if it’s the song on that too loud radio I don’t know if it’s the smell of that burning smoke Here I go J’en ai rien à faire si c’est une grande route ou une crade route de Comté J’en ai rien à faire de quitter ou revenir chez moi Je ne sais pas si c’est la chanson sur cette radio qui gueule Je ne sais pas si c’est l’odeur de la cigarette Je roule Headed out to nowhere like a bullet from a gun Putting miles on me and the wheels I’m rollin’ on Slide on over baby and I’ll take you for a ride I just like to drive Well, I just like to drive Fusant vers nulle part comme une balle d’un fusil Je roule pendant des miles Laisse toi glisser sur le siège chérie et je t’embarque pour un tour J’aime simplement conduire Oui, j’aime conduire. Ça vous parle? Moi, ça m’évoque un livre de Jack Kerouac ("on the road" : sur la route) que j’ai dû lire 4 ou 5 fois, et ça me fait penser aussi à la devise de Harley-Davidson ("live to ride, ride to live": vivre pour rouler, rouler pour vivre). Well I love to feel my worn out boots stompin’ on the gas Love to see your bare feet tappin’ on the dash Love to see your hand girl swinging in the breeze And I’m done burning up a tank of gasoline Smells so sweet Oui j’adore sentir mes bottes délabrées taper sur la pédale des gaz J’adore tes pieds nus sur le tableau de bord J’adore ta main fillette quand elle se balance dans l’air Et quand j’ai gaspillé un bidon d’essence Ça sent si bon Une petite remarque : avec ce titre et le précédent nous avons quitté les love stories, et pourtant… la fille n’est jamais très loin !!!! Bon, c’est de la country, Driven, mais nous sommes loin des idoles statufiées. Le Casey il est né en 1982. Même si sa voix paraît plus âgée, c’est un djeun’s !! *** Je termine par une promesse : comme je me suis limité à la country, la prochaine fois je m’attaque à la line dance et surtout aux irlandaises du genre "stealing the best" (voler le meilleur), "dance of love" (la danse d’amour) ou "Celtic of Ireland" (celte Irlandais). Quelque chose me dit que ce sera plus vite lu !!!