Livret enseignant - CCSTI La Rotonde

Transcription

Livret enseignant - CCSTI La Rotonde
Activité de culture scientifique et technique
sur la police scientifique
Livret enseignant
23 et 24 mai 2013
Médiathèque Louise Labé de Saint-Chamond
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Préambule
La rumeur plane à Saint-Chamond.
Il s’est passé quelque chose de mystérieux hier à la médiathèque Louise Labé...
La médiathèque a reçu la visite du fantôme de Louise Labé, poète lyonnaise décédée en 1566.
Plusieurs usagers et employés de la médiathèque peuvent témoigner de cette apparition.
Certains sont persuadés qu’elle cherche à entrer en contact avec les Couramiauds, mais dans quel
but ?
Mercredi, la Police Nationale a vite été alertée et a sécurisé la scène de crime. Il faut maintenant
analyser les indices prélevés afin d’élucider ce mystère... Les indices sont maintenant entre les mains
des scientifiques pour les analyser. Carnet en main, l’enquête commence !
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Vos élèves ont vécu une animation sur la police scientifique à la médiathèque Louise Labé.
Ils ont découvert partiellement une branche de cet univers intriguant.
Cette expérience leur a plu et vous avez envie de rebondir sur cette rencontre, nous avons réalisé ce
document qui vous permettra de découvrir de façon générale le domaine.
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Un mot sur la police scientifique
La police scientifique couvre de nombreux domaines scientifiques qui regroupent un personnel
spécialisé : biologistes, chimistes, physiciens, entomologistes, odontologistes, informaticiens... Son
rôle est de constater les faits et d’analyser les indices, mais elle ne désigne pas de coupable. Les
experts doivent rester en contact les uns avec les autres tout au long de l’enquête. Ils utilisent des
équipements à la pointe de la technologie pour analyser les traces laissées sur la scène de crime.
En ville, l’enquête est menée par la Police Nationale et en milieu rural par la Gendarmerie. Les
laboratoires scientifiques de la police sont situés à Paris, Lyon, Lille, Marseille et Toulouse et ceux de
la gendarmerie à Rosny-sous-Bois en banlieue parisienne.
Les affaires criminelles sont prises en charge par un juge d’instruction qui délègue ses pouvoirs
d’enquête à des officiers de la police judiciaire ou à des gendarmes. Il désigne un directeur d’enquête
qui la dirigera, auditionnera les témoins et informera le procureur de la République.
Les premiers à arriver sur la scène de crime sont les TIC (Techniciens en Intervention Criminelle) qui
ont pour mission de relever les indices ensuite envoyés aux laboratoires pour analyses.
Avant d’être relevés, les indices sont numérotés (cavaliers), photographiés à côté d’un repère gradué
en centimètre. La position et la distance entre chacun d’eux sont également mesurées afin que, dans
un deuxième temps les enquêteurs puissent mieux comprendre le déroulement des événements.
Enfin, les indices sont mis sous scellés et placés sous le contrôle de la Justice : seules les personnes
autorisées par le procureur de la République pourront briser les scellés pour de nouvelles analyses.
Source : http://www.cripaposci.limewebs.com/I1.html
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Bref historique...
Les premières brigades, « les Brigades du Tigre », ont été créées en 1907 par le
Ministre de l’Intérieur, Georges Clémenceau. À l’époque, elles se sont appuyées
sur les travaux d’Alphonse Bertillon en charge de l’identité judicaire avec la mise
en place d’un système de fichiers anthropométriques. Les suspects étaient
identifiés à partir de 9 mensurations (taille, longueur des bras, longueur des
jambes, longueur des oreilles, largeur de la tête..) et photographiés de face et de
profil, seules manquaient les empreintes digitales, élément qui viendra compléter
les fiches un peu plus tard.
Profil
Face
En 1910 ; Edmond Locard ouvre le premier laboratoire de police scientifique à
Lyon et invente le principe d’échange : un criminel laisse toujours des traces de
son passage et emporte toujours avec lui des éléments de la scène du crime.
Son laboratoire sera le premier à analyser des armes à feu à partir de munitions
(balistique), à exploiter des taches de sangs et à généraliser l’utilisation du
microscope.
Source : site Internet www.police-scientifique.com/historique
À partir des années 50, faute de moyens, la police scientifique perd de sa crédibilité et beaucoup
d’affaires importantes ne sont pas résolues. Au début des années 80, elle ne compte plus que 35
scientifiques, le gouvernement décide alors de la moderniser. Elle bénéficie alors des progrès,
notamment ceux liés à la génétique. L’ADN prélevé sur des scènes de crime permet désormais de
prouver la culpabilité ou l’innocence d’un suspect. Quant à la Gendarmerie, elle possède sa propre
structure depuis la fin des années 80. Aujourd’hui, 900 gendarmes et 2 000 policiers travaillent dans
la police technique et scientifique. Ils mènent des enquêtes diverses : vol, trafique d’œuvres d’art,
incendie, accident, assassinat, etc.
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Indices analysés lors de votre animation
Empreinte digitale ou dermatoglyphes
En France, pour identifier une empreinte digitale, le spécialiste la compare aux 3 millions référencées
dans le Fichier Automatisé des Empreintes Digitales (FAED). Aux États-Unis l’IAFIS en recense environ
60 millions depuis 2007. Le nombre de points de concordance exigé diffère d’un pays à l’autre. En
France il est de 12 points de concordance contre 16 points en Italie.
La peau du bout de nos doigts n’est pas lisse et forme des stries avec des creux et des bosses, ce que
l’on appelle des crêtes. Elles forment sur le bout de nos doigts des dessins qui ressemblent à des
mini-labyrinthes courbés qui nous permettent de tenir les objets entre nos doigts. Nos empreintes
digitales se forment avant notre naissance et sont différentes pour chacun de nous, y compris entre
de vrais jumeaux. On les regroupe en cinq catégories, voici les trois plus courantes :
Arc
Spirale ou Verticille
Boucle
Source : site Internet www.police-scientifique.com
L’expert étudie ensuite les détails que l’on appelle les minuties
Source : Ouvrage « La Science enquête ». Éric Chenebier et Buster Bone
Pourquoi laisse-t-on des traces avec nos doigts ? Les pores de la peau débouchent au niveau des
crêtes de nos doigts et nous permettent d’évacuer la sueur mêlée à un fluide gras. Ils sont ainsi
recouverts en permanence d’une mince pellicule composée à la fois d’eau, de sels minéraux et
d’acides animés et laissent partout des traces invisibles. La poudre qu’utilise l’enquêteur va venir se
coller sur les dépôts, et ainsi révéler le contour des crêtes ; soit les empreintes digitales du suspect.
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Empreinte de pas
Lorsque les techniciens de la police scientifique découvrent des empreintes de pas sur la scène du
crime, ils les récupèrent en effectuant des moulages en plâtre. Les moulages obtenus serviront
d’éléments de comparaison avec les semelles des chaussures des suspects. Les marques d’usure qui y
seront observées représenteront un précieux indice.
Analyse de l’encre d’un feutre noir
Après avoir dessiné un point avec un feutre sur une bande de papier filtre, il suffit de la faire tremper
dans de l’eau (mais attention, le point ne doit pas toucher l’eau). On distingue rapidement deux
phénomènes différents. Tout d’abord, le papier filtre absorbe l’eau qui monte par capillarité
entraînant avec elle l’encre du point. Ensuite, on observe la séparation des couleurs de l’encre du
feutre pendant cette ascension de l’eau.
La capillarité est un phénomène physique qui entre en jeu dès qu'un liquide et une matière
absorbante se rencontrent. Ici, le papier filtre attire l'eau et la fait monter. En montant, l'eau
entraîne le point d’encre avec elle, décomposant ainsi les couleurs utilisée dans la fabrication de
l’encre du feutre. Pourquoi l’encre se sépare-t-elle lors de la montée de l’eau ? C'est tout simplement
parce que tous les colorants utilisés pour sa fabrication n'ont pas la même composition chimique, et
que, par conséquent, ils ne réagissent pas de la même manière. Ainsi les colorants monteront à une
vitesse et à une hauteur qui dépendront non seulement de leur réaction avec le papier, mais aussi de
leur solubilité dans l'eau. Voilà pourquoi ils se séparent !
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Source : 1) Académie de Grenoble 2) École des Max
L’enquête
En parallèle à l’analyse scientifique des indices, se déroule l’enquête. L’enquêteur interroge les
témoins et tente de récupérer des informations qui l’aideront à cibler ses recherches. Des
vérifications sont entreprises pour déterminer si les témoins et les suspects ont des antécédents
judiciaires. Il se rend sur les lieux de travail et aux domiciles des suspects et poursuit ses
interrogations auprès des collègues, amis, parents. Enfin, il cherche à établir la raison principale (le
mobile) du crime.
L’enquêteur peut convoquer un témoin à une séance d’identification et lui demander de venir
témoigner lors du procès.
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Si l’enquêteur a un doute, il peut décider de soumettre un témoin ou un suspect au détecteur de
mensonge (polygraphe). Ce dernier mesure les battements du cœur, la température et la tension de
la personne interrogée. Une nette modification des données lors de l’interrogatoire peut être
révélatrice de mensonges.
L’analyse d’une scène de crime
Vous avez envie d’aller plus loin avec vos élèves et de créer une enquête !
Créer un scénario
Il faut créer un scénario qui permet de lier les éléments-clés d’une scène de crime :
Crime : quel type ? Vol, fantôme, etc. Vous pouvez vous inspirer d’un fait divers réel ou d’une histoire
fictive.
Témoins
Suspects : pour que l’enquête ne soit pas trop facile à résoudre, il faut au minimum 4 suspects
Mobile : la (ou les) raison(s) du crime.
Preuves (indices) : en fonction des expériences que vous désirez réaliser avec vos élèves.
Votre scénario est créé, il faut maintenant aménager la scène de crime.
L’enquête démarre, la police scientifique étape par étape
La première règle d’or, NE PAS CONTAMINER la scène de crime
La police a balisé et sécurisé la scène de crime et contrôle maintenant les allées et venues. Seuls la
police, l’enquêteur et les techniciens de la police scientifique peuvent y accéder. Après avoir mis leur
tenue de protection (combinaison, calot, masque, gants et surbottes) les techniciens envoyés par le
laboratoire vont pouvoir démarrer l’inventaire et la collecte des indices.
Étapes à suivre :
1. Repérer les indices et les répertorier sur l’inventaire des pièces à conviction
2. Les numéroter avec un cavalier
3. Les photographier sans oublier de joindre un repère gradué
4. Noter les distances entre chaque indice
5. Décrire, prélever, sceller les indices et les envoyer au laboratoire
6. Interroger les témoins et les suspects
7. Analyser les indices au laboratoire
8. Résoudre le mystère
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Pour aller plus loin...
Nous vous proposons ici d’autres notions supplémentaires liés à ce domaine scientifique qui
pourront vous aider à répondre aux éventuelles questions de vos élèves.
Microanalyse des fibres, cheveux, poils
Il est fréquent de retrouver sur une scène de crime des poils, des cheveux, des fibres, etc. Ils seront
analysés de près à l’aide d’un Microscope Électronique à Balayage (MEB). Le MEB est un instrument
scientifique performant qui peut grossir un élément jusqu’à 5 millions de fois. Il permet également
de réaliser des images de surface en 3 dimensions et en haute résolution.
Si l’on trouve une fibre sur la scène de crime, le MEB permet de déterminer sa nature (coton, laine,
synthétique), sa forme et sa composition chimique. On pourra aussi distinguer les différents types de
poils (humain, animal). Il est possible de comparer un cheveu trouvé sur la scène de crime avec celui
du suspect, mais il n’existe pas de preuve scientifique absolue qui permet d’affirmer que des cheveux
identiques correspondent forcément à une personne. Seul l’ADN peut garantir une information de ce
type.
Cheveu
Source : costerma laboratoire
Fil de coton
Source : université de la Sorbone
Petites informations sur les cheveux...
- Nous perdons entre 50 et 100 cheveux par jour
- Les cheveux d’une même personne ne sont pas tous de la même couleur, sauf si les cheveux
sont teints ou décolorés.
ADN = Acide DésoxyriboNucléide
En 1984 l’Anglais Alec Jeffreys découvre une technique d'empreinte génétique basée sur un
échantillonnage des variations du code génétique pour identifier un individu.
L’ADN est une longue molécule en forme de double hélice présente dans toutes les cellules de notre
corps et qui porte nos informations génétiques. Cette molécule entortillée est propre à chacun sauf
pour les vrais jumeaux. Chaque cellule abrite 2 paires de 23 chromosomes. La mère et le père
apportent chacun une paire de chromosomes
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Voici différentes représentations de l’ADN.
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Sources : 1) Académie de Lyon. 2) Les Échos. 3) Wikipédia
L’énorme avantage de l’ADN c’est qu’une infime quantité suffit : un cheveu, un peu de salive sur un
mégot de cigarette, un fragment de peau... L’ADN trouvé sur la scène de crime est ensuite analysé et
comparé, soit avec celui d’un suspect, soit avec ceux répertoriés dans le Fichier National Automatisé
des Empreintes Génétiques (FNAEG) qui comporte environ 1 million de fiches.
L’ADN se conserve longtemps et s’analyse de mieux en mieux. Il permet ainsi d’élucider des enquêtes
non résolues. Il permet aussi d’innocenter des personnes emprisonnées à tort.
Examen du corps
Quand un décès survient sans témoin, l’un des premiers objectifs des enquêteurs est de déterminer
avec le plus de précision possible, l’heure ou le jour de la mort. Leur estimation est apportée par le
médecin légiste qui vérifie :
1. La rigidité cadavérique
La rigidité du corps est liée à l’augmentation de l’acidité dans les tissus (muscles). Elle apparaît
environ 3 heures après la mort, elle est à son maximum après la 8ème heure et elle diminue, voir elle
disparaît complètement après la 24ème heure. La rigidité débute par la nuque et la mâchoire
inférieure, elle descend par le tronc jusqu’aux pieds. Cette progression descendante s’explique tout
simplement par le fait que les muscles des parties inférieures du corps sont plus épais.
2. La corrélation (lien) entre la température de l’air ambiant et la température du corps de la victime
Par exemple, pour une température extérieure de 20°C, la température du corps va diminuer de 1°C
toutes les heures durant les 15 premières heures après la mort (ou jusqu’à l’équilibre avec la
température extérieure). La température interne du corps est prise à l’aide d’une sonde
thermométrique à une profondeur de 10 centimètres. La vitesse de refroidissement du corps dépend
aussi de plusieurs paramètres extérieurs : corpulence, volume de perte de sang, épaisseur de
vêtements, disposition du corps...
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3. Les lividités cadavériques
Quelques minutes après la mort, les vaisseaux sanguins se dilatent, perdent leur étanchéité, le sang
s’en échappe et descend par gravité. Environ 4 heures plus tard, le sang s’accumule dans les zones
les plus basses du corps et soumises à aucune pression. Par exemple, si le corps est allongé sur le
dos, le sang s’accumulera derrière la nuque, le bas du dos, les genoux. À ces endroits, la peau sera
rose ou violacée.
4. La putréfaction
Quand la rigidité cadavérique disparaît, le processus de fermentation commence. La décomposition
du corps commence à l’intérieur du corps au niveau du colon (caecum) entre 2 et 3 jours après le
décès. Elle s’étend ensuite à l’abdomen où l’apparition de tâches vertes correspondant à la
dégradation des pigments biliaires du colon et de leur infiltration sous la peau. La coloration verte
s’étend ensuite sur le corps et atteint les extrémités (mains et pieds) en dernier. Si on retrouve un
cadavre avec ces tâches abdominales dans une habitation dont la température est stable à 20°C, on
estime que la personne est décédée depuis au moins 48 heures.
5. L’autopsie
Le corps est déposé dans une housse et ensuite transporté à l’Institut Médico-Légal pour être
autopsié. Il est minutieusement inspecté dans le but de comprendre les causes et les circonstances
de la mort. Le cadavre est radiographié avant l’autopsie (recherche d’éventuelles fractures ou balles).
L’examen se fait en deux temps :
- examen extérieur : Sexe, âge, taille, poids... toutes les caractéristiques physiques sont
relevées y compris les détails tels que les tatouages, oreilles percées, etc. Les moindres
particules suspectes sur la peau de la victime sont prélevées (poussières, fibres...) et
envoyées au laboratoire d’analyses. Ensuite, le médecin légiste recherche des blessures,
griffures, hématomes, plaies...
- examen interne : chaque organe du corps est analysé, pesé, mesuré et toute anomalie notée.
La présence de poison, de médicaments ou de produits illicites est recherchée dans les
prélèvements de sang. Quant au squelette il est passé à la loupe, examiné et radiographié. Le
médecin légiste s’intéresse aussi à l’estomac et au dernier repas de la victime tout comme
aux parties génitales pour déterminer s’il y a eu violences sexuelles.
Entomologie
Lors de la putréfaction du corps, les odeurs (effluves) qu’ils dégagent attirent les premières mouches
qui pondent leurs larves. Puis l’odeur se modifie, chasse les mouches et attire d’autres insectes
nécrophages qui se succèdent sur le cadavre jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les os et les dents.
Pour déterminer la datation de la mort du défunt, l’entomologiste recoupe plusieurs données :
conditions climatiques, type d’insectes prélevé et leur stade de développement. Les insectes
colonisent le cadavre dans un ordre bien précis. Les entomologistes ont défini 8 stades successifs
appelés escouades, mais seules les 3 premières permettent une datation précise. La première
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escouade est constituée de diptères (mouches vertes, à damiers, bleues…) et arrive quelques heures
à peine après la mort. À 20 °C, les larves implantées dans le cadavre peuvent atteindre l’âge adulte
en deux semaines. La seconde escouade arrive après un mois et est attirée par la décomposition des
matières fécales de la première escouade. Elle est composée de sarcophagiens (autres espèces de
mouche) qui disparaissent au 6e mois. La troisième escouade apparaît entre le 3e et le 9e mois et est
constituée de petits coléoptères (coccinelle, scarabée, etc.) et parfois de lépidoptères (papillons). Ils
sont attirés par l’odeur de graisse rance.
Source : Cycle de vie de la mouche bleue http://www.futura-ciences.com
Les os et les dents
La découverte d’ossements déclenche l’ouverture d’une enquête et la première question qui se
pose : « À qui appartiennent-ils ? ». Les os et les dents fournissent de précieuses informations : âge,
sexe, taille, etc. Les anthropologues étudient le squelette en entier, mais quelles sont les
informations qu’ils en retirent ?
- le crâne renseigne sur une origine ethnique, le sexe (le front de la femme est plus bombé que
celui de l’homme), la forme du visage. Avec une vingtaine de mesures, il est possible de
recréer le visage d’une personne
- le bassin détermine le sexe. Un bassin large indique qu’il s’agit d’une femme car cela permet
le passage d’un enfant lors de l’accouchement
- le fémur permet de définir la taille de la personne
- la dentition est quasiment aussi unique que notre ADN et elle est la partie du corps la plus
résistante du corps humain. Elle ne se décompose pas et ne brûle pas. L’odonlogiste peut
déterminer l’âge d’un enfant grâce au développement de sa dentition et celle d’un adulte en
étudiant son vieillissement et en procédant à une analyse biochimique de son émail. On peut
confirmer l’identité de la victime à l’aide de son dossier dentaire.
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Les os s’épaississent et se densifient en vieillissant.
Balistique
La balistique consiste à étudier les armes à feu, leurs munitions, leurs impacts et les
dégâts qu’elles peuvent entrainer. La balistique est complexe et demande une
connaissance parfaite de tous les types d’armes et de chaque détail de leur
fonctionnement. Chaque arme est unique et laisse des traces spécifiques à chaque
étape du tir. Le canon du révolver imprime sur la balle des stries et le percuteur laisse
son empreinte sur la douille.
1. balle
2. douille
3. charge propulsive
4. culot
5. amorce
Étapes d’analyse par le balisticien sur une arme à feu :
- Vérification du bon fonctionnement avec une machine qui mesure la sensibilité de la
détente. L’arme sera soumise à différents tests (chutes, chocs, etc.) pour vérifier si le tir était
accidentel ou pas
- Tests chimiques sur les résidus, invisibles à l’œil nu, retrouvés sur la main d’un suspect et sur
la victime. Ces minuscules résidus constitués de poudre (plomb, baryum, antimoine...) sont
projetés à proximité lors du tir.
- Étude de la balle. Le spécialiste tire une balle supplémentaire avec l’arme suspecte en
laboratoire, la compare avec celle retrouvée et étudie les traces laissées par l’arme sur la
douille
- Reconstitution des conditions de tir avec les balles retrouvées dans le corps de la victime, les
douilles au sol et la vitesse de tir de l’arme. L’aspect de la blessure de la victime donne
également les indications sur la distance et la direction du tir. Les balisticiens peuvent
effectuer une reconstitution sur le lieu du crime à l’aide de faisceaux laser afin de déterminer
la position du tireur et sa victime.
La police scientifique continue ses avancées !
Les enquêteurs de la police ont à leur disposition un ensemble de techniques sophistiquées et
ingénieuses qui leur permettent de voir l’invisible à l’œil nu, de surveiller à distance un suspect,
d’échanger des informations (empreintes digitales, antécédents judiciaires...), d’utiliser des logiciels
performants pour améliorer la qualité d’une image, de supprimer les parasites d’une bande-son pour
la rendre audible, de reconstituer une scène de crime, etc. L’essor des technologies a fait naître, à
l’aube des années 2000, la technocriminalité. Des spécialistes tractent des criminels sur Internet ou
tentent de faire parler les données du disque dur d’un ordinateur saisi, les GPS leur donnent des
indications sur la présence d’un véhicule à un moment précis et un téléphone portable leur fournit
une panoplie d’informations (localisation, date, liste et heure des appels, sms, photos, vidéos...).
La police scientifique évolue en permanence et continue à chercher de nouveaux moyens de
détection et d’analyse. Même si un criminel emploie des outils à la pointe des technologies et
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laissent le moins de traces possible, le crime parfait est difficile à réaliser et le principe d’échange de
Locard demeure aujourd’hui valable (Chebenier et Buster, 2009).
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Bibliographie
Documentaires
Chenebier Éric et Bone Buster. La science enquête : les métiers de la police scientifique. Éditions du
Seuil Jeunesse/Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris, 2009, 44 pages.
Camara Christian et Gaston Claudine. La science contre le crime. Éditions Fleurus, 2009, 80 pages.
Levy Arnaud. La police scientifique : la technologie de pointe au service des enquêteurs. Éditions
Hachette, Paris 2008, 288 pages.
Lebouteiller Émeline. Piégé par son ADN. Éditions Milan Jeunesse, Toulouse 2008, 61 pages.
Gifford Clive. Scènes de crime : mène l’enquête. Éditions Hachette Jeunesse, Paris 2006, 58 pages
Durupt Béatrice. La police judiciaire : la scène de crime. Collection Découvertes Histoire, Éditions
Gallimard, Paris 2000, 128 pages.
Romans policiers
Claudine Aubrun. Qui a volé la main de Charles Perrault ? Éditions Syros, 2011 (Mini Syros Polar)
Jean-Hugues Oppel . Aller chercher Mehdi à 14 heures. Éditions Syros, 2011 (Mini Syros Polar)
Geronimo Stilton. Stilton Le Secret du lac disparu. Éditions Albin Michel Jeunesse, 2011
Florence Dutruc-Rosset. Cambrioleur au grand cœur. Éditions Casterman, 1997 (Romans. Huit & plus)
Alexis Lecaye, Antoon Krings. La Voiture de pompiers bleue. Éditions Gallimard, 1993 (Giboulées.
Pickpocket)
Christine Beigel. Du rififi chez les poules. Éditions Magnard jeunesse, 2000 (Les p'tits policiers)
Daniel Pennac . Kamo, T.3, l'agence Babel. Éditions Gallimard Jeunesse, 1997 (Folio Junior)
Jean-Hugues Oppel. Pierre qui roule n'amasse pas mahousse. Éditions Syros, 2002 (Mini souris noire)
Thierry Lenain. Pas de pitié pour les poupées B. Éditions Syros, 2008 (Mini Syros Polar)
Pascal Garnier. Nono. Éditions Syros, 1993 (Mini souris noire)
Yves Pinguilly. Penalty à Ouagadougou.Éditions Magnard jeunesse, 1999 (Les p'tits policiers)
14
Eric Simard. On a volé mon vélo ! Éditions Syros, 2008 (Mini Syros Polar)
Sarah Cohen-Scali. La Puce, détective rusé. Éditions Casterman, 1996 (Romans. Dix & plus. Mystère)
Florence Dutruc-Rosset. L'Assassin habite à côté. (Souris noire)
Livres jeux
Collection "Les Enquêtes de la main noire" de Hans Jürgen et Julian Press chez Actes Sud junior
75 énigmes pour fins limiers, 2008
Les Enquêtes de la main noire = 60 énigmes à résoudre en s'amusant ! 2008
Le mystère de la jonque noire. 2012
Albums policiers
Collection "Les Enquêtes de Mirette" de Fanny Joly chez Sarbacane :
Panique à Paris, 2008
Big frousse à Londres, 2009
Micmac à New York, 2011
Qué calor à Barcelone ! 2011
Vendetta à Venise, 2012
Sites Internet
Deux épisodes de « C’est pas Sorcier » sur France 3 : La police scientifique, les deux sorciers mènent
l’enquête.
http://www.youtube.com/watch?v=RgrPcphi-ww
http://www.youtube.com/watch?v=kdWV6kX6vHo
Portail d’information générale sur la police scientifique en France (historique, les grandes affaires, les
spécialités...) : www.police-scientifique.com/historique
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Université de Montréal : http://www.criminologie.com/
Collège Salinis- Auch : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/col-salinisauch/atsc/Policescientifique/policeintro.htm
On laisse toujours des traces, site de deux étudiantes : http://www.cripaposci.limewebs.com/I1.html
CD-Rom
Cérébral Sherlock : Les enquêtes cérébrales de Sherlock Holmes : Anuman interactive, 2007
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