ABSTRACTS - CATEDRA UNESCO de TURISMO CULTURAL

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ABSTRACTS - CATEDRA UNESCO de TURISMO CULTURAL
2nd INTERNATIONAL CONFERENCE /2e CONFERENCE INTERNATIONALE
UNESCO CHAIR and UNITWIN Network
« Culture, Tourism, Development »
LE TOURISME, MOTEUR DU DEVELOPPEMENT DURABLE
DES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL ?
TOURISM AND SUSTAINABLE DEVELOPMENT
AT WORLD HERITAGE SITES
Libreville and La Lopé National Parc (WHS), GABON,
June 1st to June 7th, 2012
Université Omar Bongo (Libreville, Gabon),
IREST, EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France),
Université de Barcelone (ES)
ABSTRACTS
Author: Soufian AL KARJOUSLI
E-mail: [email protected]
Department: SUPELEC
Institution: SUPELEC, Rennes
Title: Capter les richesses du patrimoine mondial dans une ville sainte de l’islam :
dynamiques endogènes et attentes des touristes. L’exemple de Djenné au Mali
Abstract:
Un des buts du classement au patrimoine de l’humanité est de faire connaître
mondialement un héritage afin de favoriser l’arrivée de nombreux touristes venus de tous
horizons et d’enclencher un développement local. A la nécessité de préserver le patrimoine
s’ajoute celle de valoriser les ressources patrimoniales pour créer des richesses. Il convient
aussi de penser à une répartition équitable de ces richesses afin de préserver une concorde
locale. L’exemple de Djenné, dont l’ensemble de la vieille ville a été classé au patrimoine
mondial, montre que cette tâche est ardue et que les stratégies divergentes des différents
acteurs peuvent amener des conflits. Programmer un développement soutenable pour la
ville, c'est-à-dire un développement pensé a minima comme équitable et pacifique, oblige à
retenir des propositions qui permettent non seulement d’allier islam et tourisme, mais aussi
de répartir les fruits des revenus patrimoniaux. La ville de Djenné étant classée pour sa
qualité architecturale mais aussi pour l’exemplarité d’une culture locale fortement liée à
l’islam, il est nécessaire de penser à un développement d’activités qui puissent contribuer à
préserver l’âme de cette ville de religion et d’enseignement coranique. Nous voulons
d’abord montrer quelques éléments qui ont conduit à la mésentente et au blocage des
positions, puis envisager quelques pistes de réflexion qui ont commencé à émerger au sein
des communautés locales pour préserver le caractère exceptionnel de Djenné.
Dans une ville où le patrimoine classé est en relation directe avec la religion, la question de
l’islam est instrumentalisée par certains acteurs pour confisquer une partie des revenus.
L’exemple de l’interdiction de l’entrée aux non musulmans dans la mosquée soulève les
passions. En tant qu’espace symbolique, espace de prière et potentiel haut-lieu touristique,
la mosquée de Djenné cristallise les passions. Cette mosquée est le joyau architectural
principal de la ville et c’est l’intervention des experts de la Fondation Aga Khan pour sa
restauration qui a déclenché la première émeute sérieuse. Celle-ci a eu le mérite d’obliger
les débats et la confrontation des différentes propositions. Le classement au patrimoine
mondial donne-t-il un droits aux touristes de pénétrer dans la mosquée quelque soit leur
religion ? Dans quelles conditions ? Comment alors les faire rentrer en plein accord avec la
religion musulmane ? La proclamation de l’interdiction faite aux touristes d’y rentrer est
évidemment une perte sérieuse pour la communauté quand on la compare au nombre de
touristes qui visitent la ville. Or, ce manque à gagner ne semble pas nuire à tout le monde.
Les touristes arrivent par des moyens détournés à rentrer malgré tout dans la mosquée
avec des tarifs très élevés. A qui profite donc cette interdiction ? Une meilleure organisation
des entrées dans le respect de la loi musulmane ne serait-t-elle pas plus profitable au
développement du patrimoine commun, aux musulmans de la ville de Djenné et finalement
aux touristes aussi ? L’argent des touristes rentre à tous les coups à Djenné, mais au
détriment de la collectivité. De nouvelles propositions ont été faites par des acteurs locaux
et des intervenants extérieurs de façon à mieux gérer ce qui est devenu un problème
central. Cela a provoqué parallèlement une prise de conscience de la part des acteurs locaux
des autres potentialités existantes dans la ville et non exploitées. C’est le cas par exemple du
devenir des écoles coraniques et des activités qui y sont directement ou indirectement liées.
Les questions du développement touristique, du type de prise en charge par les populations
dans le respect de la culture locale et de la façon dont il est possible de faire la promotion de
l’image d’une ville sainte de l’islam, sont désormais au cœur de tous les débats.
Author Bio:
Al Karjousli Soufian
Linguiste et islamologue, enseignant de langue et de civilisation arabo-musulmanes,
SUPELEC Rennes.
Recherches engagées :
-ANR Colmas (ENS Lyon), étude du patrimoine écrit subsaharien (manuscrits)
-FSP Mali contemporain (AIRD Institut Recherche Développement France et Institut
Sciences Humaines Bamako)
Bibliographie sélective :
2010, La notion d’autrui dans la pensée arabo-musulmane, in Ardoino Jacques, Bertin
Georges (dir.), Figures de l’Autre, Actes du colloque international du CNAM, Angers, 09-11
juillet 2007, Paris, éd. Teraédre.
2008, Le rapport aux savoirs et aux sens, Les écoles coraniques et l’islam de la mondialisation,
in Actes du colloque international « L’école et les savoirs : la question du sens », éd. Sahar et
Université de Sousse, Tunisie, pp. 425-439.
Author: Lahoucine AMZIL
E-mail: [email protected]
Department: Univ. Mohammed V – Agdal Rabat
Institution: Univ. Mohammed V – Agdal Rabat
Title: Echelles de développement du tourisme rural dans la réserve de Biosphère. Cas des
Ida-ou-tanane (Haut Atlas Marocain)
Abstract:
Le développement croissant de l’activité touristique en milieu rural marocain, notamment
les milieux montagnards en difficulté tel la région d’Ida-ou-tanane dans le Haut Atlas
occidental, a déclenché un grand intérêt qui est porté aujourd’hui aux effets socioéconomiques de cette activité sur les communautés et les territoires ruraux. Tout un
mouvement associatif et un grand nombre d’acteurs s’y intéressent en tant qu’activité
génératrice de revenus et alternative pour le développement durable dans des systèmes de
production ruraux traditionnels. La situation géographique d’Ida-ou-tanane se trouve au
cœur de la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie (MAB Maroc, 1991). Cette situation lui
donne des spécificités écologiques et environnementales lui permettant d’adhérer aux
différents programmes de mise en conservation et de développement de cet écosystème
sud-marocain.
Les résultats obtenus par le développement du tourisme sont intimement liés aux échelles
d’intervention et aux actions et stratégies du haut et du bas. En effet, l’image touristique de
la région est remodelée à travers les actions de mise en tourisme volontariste de l’Etat dans
le cadre du Pays d’Accueil Touristique, mais aussi par les acteurs professionnels et enfin par
la population locale qui intervient de manière spontanée. Ces trois intervenants se
distinguent par leurs objectifs et par la définition que chacun d’eux donne au tourisme dans
le cas d’Ida-ou-tanane. La convergence de différents objectifs a donné naissance à un espace
touristique dont les caractéristiques s’éloignent des modèles habituels visant le
développement local et la promotion de l’initiative locale. Bien que visant les mêmes
objectifs, le projet des Ida-ou-tanane s’est écarté de ces modèles car il a été noyé dans les
problèmes bureaucratiques. Géré comme une administration et non comme un projet de
développement local, ces résultats en tant que projet de territoire sont très mitigés. Pour
mieux saisir cette situation, la recherche a interrogé les stratégies des différents acteurs en
cherchant les points de convergence et de divergence des intérêts de chacun. Elle a
particulièrement montré les acquis de chaque phase et l’évolution par étape de l’espace
d’accueil touristique rural d’Ida-ou-tanane. En effet, si le processus de mise en tourisme n’a
pas respecté les règles d’un projet de territoire et ne prélude pas d’un futur développement
territorial, ce processus a initié une dynamique de changement qui affecte les fondements
des systèmes agro-pastoral et socioculturel de la région.
Cette recherche tente de comprendre et d’analyser les interventions à différents niveaux
(par le haut et par le bas) dans un espace rural où les acteurs tentent de répondre à une
crise socio-économique par le développement de l’activité touristique. Mais aussi
confronter les différentes solutions proposées pour ce développement, dont le concept du
Pays d’Accueil touristique, à la réalité de terrain. Nous nous sommes interrogés sur les
différents facteurs intervenant dans le processus de touristification en privilégiant
l’hypothèse selon laquelle la touristification d’un lieu ou d’un espace ne s’appuie pas
obligatoirement sur le potentiel aussi riche soit-il. Cette touristification doit beaucoup au
jeu des acteurs et au regard porté par le touriste qui en fin de compte contribue largement à
l’invention d’une destination touristique. Le fait de dépasser le facteur potentialités et de
réserver une grande place au jeu des acteurs a permis également de démontrer que les
potentialités d’un espace à elles seules ne peuvent pas toujours être à la base d’une
structuration d’un « pays touristique ». La dynamique touristique qui s’est déclenché dans
les Ida-ou-tanane dès la période du protectorat a beaucoup aidé à la diffusion des pratiques
touristiques. Dès le début, l’importance des recettes de cette nouvelle activité a poussé les
populations locales à la prise en charge de l’offre touristique, notamment l’hébergement qui
a été intégré dans le calendrier agricole. L’activité touristique s’est greffée sur un système
agro-pastoral ancestral qu’elle a tantôt « apprivoisé » avec l’exploitation de ses
composantes, tantôt dérangé par la mobilisation de plusieurs individus paysans qu’elle a
transformé en « entrepreneurs » dans des entreprises touristiques familiales. Cet
engagement des paysans dans le mouvement touristique n’est-il pas en train de déboucher
sur de nouvelles stratégies paysannes? Ou bien est-ce une simple stratégie de survie dans
l’attente d’un redémarrage du système traditionnel handicapé par les longues périodes de
sécheresse ?
Les réponses à ces questions nous poussent à sonder la réalité des mécanismes de
développement durable dans un espace rural en crise et les stratégies adoptées par les
paysans pour prolonger la durée de vie de leur système agro-pastoral. Parallèlement, il
faudra s’arrêter sur les nombreuses mutations qui apparaissent et les stratégies que
développent les nouvelles générations et qui découlent de la perception qu’ont les jeunes de
l’activité touristique et de la concurrence qui s’installe entre l’activité agricole et l’activité
touristique.
Author Bio:
Professeur de l’Enseignement Supérieur Assistant à la Faculté des Lettres et des Sciences
Humaines, Université Mohammed-V, Agdal - Rabat. Lahoucine AMZIL a soutenu en
septembre 2009 sa thèse pour l’obtention du titre de docteur en Géographie du Tourisme
avec un travail intitulé « Processus et enjeux de la touristification d’une montagne en
difficulté ». Avant de s’intéresser aux transformations récentes du système socioéconomique traditionnel dans le Haut Atlas d'Ida-ou-tanane (province d’Agadir) en rapport
avec la diffusion d’une activité touristique rurale.
Ses intérêts scientifiques portent sur les rapports et les conflits des systèmes de production
traditionnels en milieu rural suite à la diffusion de nouvelles activités. Ses recherches
actuelles explorent les conditions de mise en tourisme de l’espace rural ainsi que le rôle du
phénomène migratoire dans les dynamiques locales.
Author: Liliane BARAKAT
E-mail: [email protected]
Department: Département de Géographie
Institution: Faculté des lettres et des Sciences Humaines, Université Saint-Joseph de
Beyrouth, Liban
Title: Site classé, conflits et aides internationales. Le cas de Tyr (Liban)
Abstract:
Tyr fait partie de ces villes millénaires qui sont les dépositaires de l’histoire de la
Méditerranée, de ces échanges et de ces conflits. Les nombreux vestiges que l’on peut visiter
en ont été les témoins. En 1984, la ville a été inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial.
La ville de Tyr a fasciné les orientalistes et les archéologues, et un nombre impressionnant
de publications relatent son histoire et son évolution. Avant la guerre civile, des flots de
touristes s’y déversaient quotidiennement pour visiter les sites archéologiques mais aussi
pour profiter du sable fin et de la mer. Les quelques petits hôtels de la ville et le Rest House
affichaient complets au courant de l’été.
Les 15 années de guerre civile (1975-1990) l’ont isolée du reste du pays. La ville a été
soumise à des bombardements israéliens et à un blocus maritime. Elle a recueilli les milliers
de familles qui fuyaient les zones de combats. L’absence de l’État a permis le développement
d’un urbanisme sauvage qui a lourdement pesé sur les vestiges. Ainsi de nouveaux quartiers
ont été édifiés au coeur du périmètre archéologique relevant de la Direction Générale des
Antiquités.
Au terme de la guerre, sa localisation non loin de la frontière israélo-libanaise et la présence
du Parti du Hezbollah ont joué en sa défaveur ; une partie des Libanais n’osaient s’y
aventurer. Aujourd’hui encore, vingt ans après la fin du conflit, la fréquentation touristique
demeure faible ; les touristes visitent rapidement les sites archéologiques et repartent
aussitôt.
Pourtant, Tyr intéresse toujours autant les archéologues, les chercheurs et plusieurs
associations qui travaillent de concert pour améliorer l’image de la ville et l’aménager
durablement.
En 2012, la Municipalité de Tyr participe activement à divers projets de valorisation de la
ville financés par plusieurs instances locales ou internationales. Malheureusement, les
projets sont souvent en compétition et les habitants de la ville oubliés. Une approche
participative aurait permis à la Municipalité et aux organisations internationales
d’impliquer les résidents afin d’améliorer leurs conditions de vie.
Le cas de Tyr, ville classée, mais aussi otage d’enjeux stratégico-politiques, nous permettra
de démontrer le rôle que jouent les institutions internationales (Banque Mondiale, Union
Européenne…) dans le développement d’une ville historique, dans la conservation de ses
sites et la place qu’elles accordent au tourisme durable.
Author Bio:
Professeure
Coordinateur à la Commission Scientifique de la Recherche
Déléguée de la FLSH
Responsable "Aménagement Touristique et Culturel"
Département de Géographie
Rédacteur en chef de la revue Géosphères
Faculté des lettres et des Sciences Humaines
Université Saint-Joseph de Beyrouth
Membre du Comité Exécutif de la Commission urbaine de l'IGU/UIG
Membre de l'IPEMED
Membre de l'AEFM
Membre de l'Association du Tourisme arabe
Author: Patrizia BATTILANI, Sabina Rita SGOBBA
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Dipartimento di scienze economiche
Institution: Università di Bologna
Title: The role of local actors in the tourist development of UNESCO sites: the case of
ALBEROBELLO
Abstract:
This paper focuses on the endogenous dynamics among the local actors (inhabitants,
entrepreneurs, artisans, retailers, and so on.), which can promote the development of World
Heritage Sites. It analyses in particular the dynamics activated on a local level in
Alberobello, a town in the South of Italy inserted into the WHL in 1996 for its Trulli (small
houses with a round base and a conical roof), which, over the last twenty years, has
registered a strong increase in the number of tourist arrivals and overnight stays. The
considerations stemming from this work derive from the comparison of Alberobello with
other UNESCO sites: Matera, Rauma and Cesky Krumlov.
All these sites are very different from each other and, based on the analysis we carried out,
we divide them in two categories: destinations with tourist traditions and "non-tourist"
destinations. Alberobello is part of an already launched tourist context but, undoubtedly,
UNESCO played a crucial role in its tourist development. Cesky Krumlov, too, is part of a
tourist context whose importance is nationally recognised. Thanks to UNESCO, both towns
were inserted into regional tourist circuits, which modified their tourism supply according
to the greater attention paid to these places. Unlike Alberobello and Cesky Krumlov, Rauma
and Matera are not part of an already launched tourist context and therefore they can't
enjoy the positive externalities which it can create. Matera, in particular, was already a
tourist reality before its inclusion into the WHL, however despite the attractiveness of its
"Sassi" never became a top tourist destination. As for Rauma, UNESCO and tourism do not
represent an economic and cultural resource and, therefore, the entry into the WHL did not
influence its tourist development.
That being said, we believe that the towns located in tourist regions use better the UNESCO
recognition and insert it in their tourist strategies. This implies that the economic
potentialities of UNESCO sites are connected with the presence of local actors knowing the
tourist sector and the realisation of tourist projects on the regional and national level.
Consequently, without appropriate tourist policies, the cultural element does not produce
effects on the tourism demand.
This is in line with that part of the economic literature claiming that culture is not able to
create tourism (Cuccia, Cellini, University of Catania, Faculty of Economics, Catania: 2007, Is
cultural heritage really important for tourists? A contingent rating study). Take for example
the study carried out by Cuccia and Cellini on the UNESCO site of Scicli, in Italy. The authors
claim that the cultural element is not important and tourists don't take it into account when
choosing their holiday destination. However this paper provides a different view. In our
study, we conclude that the cultural element does influence regional tourism, however it
does it more by strenghening and improving the original tourism product than inventing a
brand new one.
Unlike other sites, Alberobello has been able to better “exploit” the UNESCO recognition.
This paper aims at understanding whether the success of Alberobello is related to the
commitment and work of local actors or is due to the general tourist trend of the region it is
located in. Considering such factors, this work focuses on what kind of long time
perspective local actors put into force and describes the stages that allowed Alberobello to
candidate as a UNESCO site, in order to underline the participation and the role played by
the different stakeholders in this process. Moreover, through surveys and interviews, the
paper analyses the strategies adopted by inhabitants and local tourist operators for giving
value to the presence of UNESCO both on a economic and a cultural level (Sdrali, Despina
and Chazapi, Katerina Harokopio: 2007, Cultural tourism in a Greek insular community: THE
RESIDENTS’ PERSPECTIVE). Finally, thanks to a questionnaire, we will provide the profile of
the tourists arriving in Alberobello. The questionnaire focuses on the reasons why these
people decide to visit the town, the itinerary chosen for their journey and their tourism
consumption (Wolfe, Hodur, Leistrit: 2009, Visitors to North Dakota Heritage and Cultural
Tourism Sites: Visitor Profile, Motivation, Perceptions, and Family Decision Making).
This survey takes also into account the analysis of time series describing both regional and
local tourist movement. Such resources (the historical analysis of how Trulli became part of
both a local and a global heritage; the surveys and interviews with local stakeholders; the
questionnaires to tourists; the time series of data concerning tourism and local economy)
give us the chance to reflect on a number of issues such as:
-What features does the cultural tourism of a UNESCO site acquire, in a region dominated by
beach tourism?
-How has cultural heritage become an economic resource?
-What effects can the inclusion in the WHL produce on the local culture? Can it foster the
cultural sustainability?
Author Bio:
Patrizia Battilani is professor in Economic history at the University of Bologna. She has
published many books and several essays, mainly concerning the history of tourism , the
economic history of Italy and the history of cooperative enterprises. She sits on the
Advisory Board of the Journal of Tourism History. Her publications include, amongst
others, Des grands Hôtels aux entreprises familiales: la transition vers le tourisme de masse
dans les pays de la Méditerranée, Entreprises et histoire, 2007, 47; The rise of a servicebased economy and its transformation: seaside tourism and the case of Rimini, Journal of
Tourism History, 1,1, 2009; Cooperation, networks, service. Innovation in outsourcing,
Carnagie Publishing, Preston UK, 2010; A Special Kind of Business: the Cooperative
Movement 1950-2010...and Beyond (with Harm Schroeter), forthcoming, Cambridge
University Press.
Sabina Rita Sgobba holds a Master’s degree in Tourism Economics and Management from
the University of Bologna (Italy). She wrote two graduation thesis about the economic
impact of UNESCO World Heritage designation. She collaborated with the Public Record
Office of Rimini for the organisation of a number of cultural initiatives and last November, in
association with Confcommercio Imprese per l’Italia, she published a report regarding the
tourist potentialities and cultural identity of a group of towns located in Emilia Romagna.
Author: Mohamed BENCHAKROUN
E-mail: [email protected]
Department: Université Paris IV
Institution: Université Paris IV
Title: Modèles et pratiques du développement touristique dans un site patrimoine
mondial : la place Jamaa ELFNA Marrakech-Maroc
Abstract:
Dans le monde d’aujourd’hui ou triomphe l’esprit de la modernité, les Etats croient au
progrès, rénovent et planifient au moment ou les modèles et pratiques des acteurs du
développement du secteur du tourisme ont tendance à mettre en avant leur propre
domaine de compétence et oublier la problématique du patrimoine. La richesse
patrimoniale est nécessaire pour la réussite du développement du secteur du tourisme.
Inscrite dans la liste du patrimoine universel de l’humanité en 1985, la place Jamaa El Fna
est situé dans la Médina de Marrakech. Fondée il y a près de 1000 ans, Marrakech a une
histoire hors du commun, marquée par les périodes brillantes de son histoire, elle conserve
aujourd’hui un patrimoine culturel très riche.
Derrière ses remparts, Marrakech est unique - Longtemps petite cité au charme discret, elle
s’est imposée au cours des dix dernières années comme la vitrine d’un pays musulman
tolérant et ouvert sur le monde. D’une ville de province, calme et charmante, elle est
devenue une métropole d’un million d’habitants, dynamique, bouillonnante de créativité et
cosmopolite. A Marrakech, pas un jour ne passe sans qu’un événement de dimension locale,
nationale ou internationale ne soit sur le devant de la scène : Folklore, cinéma, chanson,
théâtre, spectacles, congrès ou manifestations professionnelles. Au moment ou certaines
villes souffrent d’un déficit flagrant d’animation, d’une insuffisance des infrastructures
routières, Marrakech est devenue la destination la plus tendance du contient.
Située au cœur de la médina de Marrakech, considérée parmi les plus belles et les plus
denses au monde, haut lieu de l’habitat traditionnel et centre névralgique de l’activité
commerciale, de l’artisanat et du tourisme, la place Jamaa El Fna, classée patrimoine
immatériel de l’Humanité par l’UNESCO est a l’image d’un carrefour de traditions et d’un
spectacle permanant ou l’artiste dispute la vedette au culturel, animant son espace de
halkas ou les mots, les notes et les chants étonnent et varient.
Pour la place Jamaa El Fna, depuis des siècles, le virtuel est immuable. Tambours, appel
d’une flute, odeurs de grillades, femmes à l’afflux d’une main à tatouer au henné, guérisseur
déguisé en toubib, foule compacte, mains baladeurs… la magie de cette place tient au
mélange de variantes ethniques : berbères, arabes et africaines. Diversité des spectacles,
mais aussi diversité des touristes et donc des offres, honneur a l’animation qui imprègne la
place d’un cosmopolitisme ou chanteurs, acrobates, charmeurs de serpents et commerçants
mêlent joyeusement leurs activités. Elle foisonne de jour comme de nuit des surprises (en
matière de spectacle) en tous genres et de véritables inédites. Bien rares sont les places qui
dans un périmètre à taille humaine, n’ayant pas subit des erreurs d’aménagement,
réunissent l’essentiel.
Avec plus de 2 millions de visiteurs par an, la place Jamaa El Fna est un haut lieu du
tourisme mondial, caractérisé par une exotique pagaille qui règne sur le site, qui cache en
réalité un modèle et des pratiques d’une organisation sans faille, caractérisée par un
shopping, délicieusement irrésistible, est bien plus qu’un simple acte d’achat, c’est à chaque
fois une rencontre, une découverte culturelle ou même l’occasion d’une initiation à une
technique venue du fond des âges, toujours une formidable et savoureuse aventure
humaine.
Author Bio:
architecte docteur en urbanisme aménagement et dynamique de l’espace
ex architecte municipal de la ville de Marrakech
Author: Maria Victoria BENITEZ MARTINEZ
E-mail: [email protected]
Department: Université Paris 3 Sorbonne nouvelle - Iheal
Institution: Université Paris 3 Sorbonne nouvelle - Iheal
Title: Les sites de « Jésus et Trinidad » au Paraguay. Sont-ils encadrés dans la gestion du
« tourisme soutenable » ?
Abstract:
L’objectif de cette étude est faire une réflexion sur le tourisme du site du patrimoine au
Paraguay et le tourisme durable. Une dynamique récente est conditionnée par une timide
aperture depuis les années 19891. Nous tenterons d’analyser au cours de cette étude trois
axes principaux. Dans un premier temps nous verrons le site des « Ruines Jésuitiques » de la
région Sud du pays et le tourisme que celui-ci réveille, avant de nos intéresser à la gestion
de ce patrimoine et le développement durable. Enfin, nous découvrirons le rôle de l’Etat
dans ce phénomène. Le tourisme durable ne se limite pas à des activités autour des aires
protégées (parcs nationaux, réserves naturelles intégrales, réserves spéciales), mais toutes
activités touristiques incluant la production et la conservation de l’environnement ainsi que
la participation de la population locale dans le programme. Sa vocation est de réduire au
maximum la tension subie par ces milieux souvent fragiles. En ce siècle, le voyageur est plus
connaisseur que jamais, il est exigeant, avide de découvertes. Le tourisme est le secteur
d'activité qui assure la prise en charge de tout déplacement d'agrément ainsi que des
activités consécutives à ce déplacement. Il peut prendre la forme de tourisme de loisirs ou
culturel et pour mettre en valeur la nature, l’ecotourisme, le tourisme, durable. Ces diverses
formes passent par le tourisme itinérant qui réunit dans un concept unique circuits
touristiques, qu’ils se fassent, à pied, en voiture, en autobus, ou fluviale. Sous la forme
culturelle, le tourisme associe aussi bien la visite de musées comme celui des villages sur les
« chemins jésuitiques ». Le tourisme durable, génère un développement économique et
social : croissance des dépenses touristiques, création de valeur ajoutée, mais aussi
amélioration des conditions de vie des populations locales, des personnels travaillant dans
le secteur du tourisme, gère les ressources naturelles et culturelles de façon patrimoniale,
ce qui signifie de bien connaître ces ressources et d’en tenir un inventaire permanent. La
sauvegarde du patrimoine culturelle comme valeur social, artistique, historique, requière
donc d’une participation sociale organisée par les communautés principales gardiens de ce
trésor. Cette population doive disposer des outils adéquats pour la valorisation de biens
culturels et éviter ainsi sa dégradation ou perte. Tous ces travails son censés d’être orientés
au tour et à l’axe de la « soutenabilité » pour que celle-ci anime et dirige les actions avec
l’objectif que le patrimoine hérité puisse être potentiellement dans le présent et de
transmettre aux générations futures. Cette étude nous réaliserons à travers d’expériences
de gestion de petites communautés de « Jésus y Trinidad », patrimoine du Paraguay.
Author Bio:
1
Chute de la dictature (1954 -1989)
Doctorat en Histoire moderne et contemporaine - Université Paris 3 Sorbonne nouvelle Iheal - Sujet de thèse : « Trois siècles de migrations paraguayennes »– immigration –
émigration.
Master 2 - Etudes Ibériques et latino américaines - Paris 3 Sorbonne nouvelle
DEA de Lettres modernes - Université Paris 3 Sorbonne nouvelle
Maîtrise de Lettres modernes - Université Paris 3 Sorbonne nouvelle
Licence de Lettres modernes - Université Paris 3 Sorbonne nouvelle
Didactique de Langues et nouvelles technologies - Enseignement de FLE –
Français langue étrangère - Université Paris 3 - Sorbonne nouvelle
2011- Elle a enseigné la Civilisation d’Amérique latine – Paraguay et l’Interprétariat
d’Espagnol à l’Université Paris 3 Sorbonne nouvelle.
Elle a participé à de nombreuses colloques et conférences internationales en France et à
l’étranger.
Author: Mohamed BERRIANE, Mohammed ADERGHAL
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Centre d'Etudes et de Recherches Géographiques
Institution: Université Mohammed V - Agdal - Rabat -CERGéo
Title: La réserve de biosphère intercontinentale Andalousie-Maroc: concordance et/ou
divergence autour de la notion de patrimoine naturel entre la référence à l’universel, la
gestion par le tourisme et les pratiques territoriales des populations.
Abstract:
Les réserves de biosphère sont un modèle de mise en défens des milieux écologiques
considérés pour leur richesse floristique et faunistique. Elles répondent en fait à une
inquiétude de préservation de la biodiversité sous l’effet d’une tendance aggravée des
changements climatiques et des pressions anthropiques. A travers ce processus de
préservation s’est profilée une tendance à la patrimonialisation qui contribue à leur
valorisation selon un concept devenu universel. Or ces mêmes milieux sont considérés
comme pourvoyeurs de ressources naturelles mises en espace à des fins de production
agropastorales par des sociétés paysannes, ou touristiques par des acteurs étrangers. Dans
les rapports que les différents intervenants maintiennent avec la nature on relève aussi un
sens du patrimoine matérialisé par la charge symbolique donnée aux lieux. Dans la
Péninsule tingitane, une région de vielle paysannerie en plein mutation économique et de
croissance urbaine, au Nord-ouest du Maroc, qualifiée aussi comme une destination
touristique, la réserve de biosphère Intercontinentale du programme MAB/Unesco, Rif
Andalousie, est conçue dans un objectif de créer un corridor écologique de part et d’autre
du Détroit de Gibraltar et composés d’espaces où la nature est inégalement préservée, voire
avec des niveaux différents d’anthropisation, et dont certains font déjà l’objet d’une mise en
parc, Parc régional de Bouhachem et Parc national Talassemtan. Notre communication dans
ce colloque s’articule autour des deux questions suivantes : Comment se fait la cohabitation,
en termes de gouvernance territoriale, entre ces trois catégories d’intervention, le système
agro sylvopastoral, le tourisme et la préservation écologique d’une nature patrimonialisée,
qui se superposent au niveau d’un même territoire ? Quels rapports les populations avec
leur référentiel culturel pluriel entretiennent avec la notion de patrimoine naturel appliqué
à des écosystèmes par d’autres acteurs qui fondent leurs interventions sur d’autres
légitimités?
Author Bio:
Mohamed Berriane est Professeur de l’Enseignement Supérieur - Université Mohammed V
– Agdal, ancien doyen de la Faculté, directeur du CERGéo et co-directeur du Laboratoire
Mixte International MédiTer (IRD France). Chercheur associé à l'IMI de l'Université
d'Oxford, il est également membre de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques. Ses
préoccupations scientifiques concernent la problématique du développement régional et
local, notamment sa dimension territoriale. Par cette entrée, il a été amené à s’intéresser au
tourisme en tant qu’activité génératrice de revenus, mais aussi source de
disfonctionnements territoriaux. Sa production scientifique personnelle dépasse les 100
références, dont 15 ouvrages dont il est l’auteur ou le co-éditeur, répartie presque à part
égale entre les thématiques de l’émigration et ses effets locaux et régionaux et le
tourisme. Voir aussi webpage sur academia.edu
Professeur Habilité de l’Enseignement supérieur ADERGHAL Mohammed est titulaire d'un
Doctorat en Géographie de l'Université Montpellier III et membre du CERGéo et de la Chaire
Unesco GN. Travaille sur les mutations socioéconomiques à l'origine des dynamiques
territoriales et du changement des rapports société environnement naturel. Il privilégie une
approche multi scalaire et systémique pour comprendre le déploiement des projets
territoriaux et les interactions sociales nées autour des enjeux des ressources. Il cherche à
comprendre dans quelle mesure les systèmes agraires de montagne sont capables, à travers
les activités traditionnelles de l'agriculture et l'élevage ou nouvelles liées au tourisme et à la
valorisation des produits de terroir, d'engendrer des territoires qui gagnent, alors qu'ils
fonctionnent dans des environnements dégradés et qu'ils sont insérés dans un système
économique non régulé et qui produit des inégalités.
Author: Amy BOTT
E-mail: [email protected]
Department: University of Technology, Sydney (Australia)
Institution: University of Technology, Sydney (Australia)
Title: Working towards World Heritage: Examining the Kokoda Track, Papua New Guinea
Abstract:
World Heritage in the Pacific – Where indigeneity is inseparable from heritage
WH in the Pacific is a prime example of the changing nature of WH site management and the
new role local residents and resource users have to play. The Pacific region has specifically
been identified as underrepresented on the World Heritage List (UNESCO 2010). Therefore,
the World Heritage Centre adopted a regionally focused program designed to rectify this
underrepresentation and increase the Pacific’s uptake of WH: The World Heritage Pacific
2009 Programme and an associated Five Year Action Plan to establish this program
(UNESCO 2004). These endeavours are designed to assist Pacific Island Member States with
the challenges they face regarding the uptake of the WHC.
Specifically, issues of governance and ownership are challenges when ‘decisions concerning
sites require extensive consultation because most land (and sea) is held under customary
ownership’ (UNESCO 2004). This has caused some practitioners and heritage managers in
the region to investigate whether there is genuine community engagement. WH in the
Pacific is dedicated to building collaboration with local residents and resource owners,
however the ideological framework of Western science guiding WH and the traditional and
customary legislation governing land in the Pacific results in a contested environment in the
planned establishment of a WHA. Further, there is a lack of research within protected area
and natural resource management literature to assist managers in developing the genuine
dialogue and relationships with locals needed to guide WHA establishment.
The Case of the Kokoda Track – Co-management: managing relationships and
resources
From the perspective of a PNG landowner who is not generally concerned with
international affairs, ideas of ‘common concern’ and ‘common heritage’ as applied to
lands owned by tribal clans are paternalistic and colonial. PNG clans jealously guard
their territory and would not be open to international management unless there was
some obvious incentive. Mapping an area of ‘common heritage’ in PNG is replete with
problems because local PNG villages are not particularly interested in participating in
national politics and even less interested in participating in global politics. (Telesetsky
2001, p. 755)
To date, research on WH has primarily taken a diagnostic approach, where consequences of
site designation on the environment (Nicholas, Thapa & Ko 2009), tourism (Li, Wu & Cai
2008; Winter 2005) and communities (Evans 2005; Wall & Black 2005) have been
identified. Attempts to mediate such issues receive the attention of the global community.
Therefore, this study takes a unique approach and is focused on the pre-implementation
phase of WH designation. It ask:
(1) How are the local voices heard in the planned development of a WHA?
(2) How are stakeholders organised to facilitate collaborative management of a global
commons?
The case study arena, the Kokoda Track and Owen Stanley Ranges, is a Tentative World
Heritage Site located in Papua New Guinea (PNG). With a burgeoning tourism industry,
specifically an increase in trekking and eco-tourism (Wearing et al. 2009), along with the
70th anniversary of the WWII fast approaching, the national government of PNG have
identified the need to find an innovative model for establishing protected areas in PNG
(Michael 2011).
Currently, literature on WH offers little practical approaches to engaging with local
residents and resource users in the planned establishment of a WHA. Therefore, literature
from natural resource and environmental management has been sourced to shed light on
the process; the ‘how’, of researching and designing a framework to establishing a WHA. Comanagement theory, which has been heralded within natural resource management
scholarship as a solution to working out of Hardin’s (1968) Tragedy of the Commons, will be
used to explore the human dimensions and social relationships of stakeholders in this case.
The study aims to validate process-focused methodology as a research framework that can
be applied to other tentative sites in the Pacific facing similar governance and management
issues in the pre-implementation stages of WHA establishment
Author Bio:
Amy Louise Bott is currently a PhD Candidate at the University of Technology, Sydney. Amy
graduated from Macquarie University with a Bachelor of Business, International Tourism
and graduated from the University of Technology, Sydney with a First Class Honours degree
in Tourism Management. Her area of research is tourism, community development and
protected area management and her PhD is focused on the changing role of local
communities in the establishment and management of World Heritgae areas.
Author: Marie BRIDONNEAU
E-mail: [email protected]
Department: Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Institution: Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Title: Habitants et touristes à Lalibela (Éthiopie) : les relations de parrainage, moteur du
développement durable ?
Abstract:
Constituant l’un des innombrables points sur la carte des sites du Patrimoine Mondial,
Lalibela est une petite ville touristique attirant chaque année plus de 30 000 touristes
internationaux. À Lalibela, l’amarrage au jeu mondial est cependant incomplet : il semble ne
concerner que le site et les acteurs du secteur touristique. L’espace de la petite ville et de
ses environs reste marqué par une très grande pauvreté. À, de nombreux jeunes suivent les
touristes dans l’espoir d’en obtenir un dollar ou un parrainage. C’est ce rapport, localement
construit, entre quelques touristes fortunés et des habitants de Lalibela que je souhaite ici
interroger. Il ne s’agit pas alors de s’intéresser au degré de participation des visiteurs
internationaux à l’économie locale dans le cadre d’activités touristiques ordinaires, comme
le recours à un guide local pour la visite des églises ou le séjour à l’hôtel, mais plutôt de
considérer les impacts que recouvrent les relations extraordinaires de parrainage qui
peuvent parfois se construire.
Sur les hauteurs de Lalibela, dans un quartier en voie de touristification, une rangée
d’hôtels, dont la plupart sont encore en construction, ont été surnommés par de jeunes
habitants les « emails hotels ». Il s’agit d’une référence directe aux comportements de
certains jeunes de Lalibela qui, après avoir obtenu l’adresse électronique d’un visiteur
étranger de passage, lui écrivent et mettent en place différentes stratégies - plus ou moins
honnêtes - pour obtenir un parrainage : si certains peuvent inventer un parent malade ou
un incendie ayant réduit en cendres la demeure familiale pour recevoir de l’argent via
Western Union, d’autres envoient leurs résultats scolaires et tentent ainsi de prouver leur
besoin de poursuivre des études et la nécessité d’une aide financière. Certains de ces
touristes devenus « sponsors » peuvent aller jusqu’à acheter des voitures ou assurer, en
effet, la construction d’un hôtel. D’autres visiteurs fortunés offrent aux jeunes la possibilité
de visiter l’Europe ou simplement d’étudier à Addis Abeba.
En interrogeant ces relations, il me semble possible d’envisager une dimension originale de
la problématique du « tourisme, moteur du développement durable des sites du Patrimoine
Mondial ». En effet, certains de ces jeunes parrainés peuvent disposer d’un capital qui les
placent parmi les principaux investisseurs de la petite ville patrimoniale : acquérant de
larges parcelles et pouvant employer des dizaines de personnes, ils sont devenus ces
dernières années des acteurs incontournables du développement touristique à Lalibela. Si
les hôtels « sponsorisés » ne sont pas plus d’une dizaine, il existe des centaines d’enfants et
d’adolescents parrainés à Lalibela : certains parviennent à se faire financer les frais
d’inscription scolaire, d’autres des versements mensuels qu’ils partagent avec famille et
amis, d’autres achètent une maison. Beaucoup deviennent ainsi des acteurs économiques
potentiels. Aussi, de nombreuses familles pauvres de Lalibela poussent leurs enfants à
suivre les touristes tandis que les adolescents se racontent l’histoire du Mountain View Hotel
de Lalibela, offert par un riche visiteur à deux jeunes hommes qui n’en demandaient pas
tant. Si ces relations de parrainage peuvent transformer la vie d’un jeune en quelques jours,
elles recouvrent surtout des impacts économiques et sociaux qui dépassent le cadre des
histoires personnelles. Elles constituent une dimension des retombées économiques liées à
l’activité touristique. Elles recomposent les hiérarchies et structures sociales à l’échelle de la
ville mais aussi au sein des familles. J’ai choisi, dans le cadre de ma thèse, une approche
qualitative laissant place aux récits, pratiques et représentations de ces jeunes et des
habitants qui partagent leur espace quotidien pour percevoir l’importance des impacts des
relations de parrainage. Il me semble en effet que ces relations méritent d’être prises au
sérieux, au-delà de leur dimension anecdotique, afin d’interroger leur potentiel de moteur,
ou de frein, au développement durable des sites du Patrimoine Mondial.
Author Bio:
Doctorante en géographie à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense sous la direction de
P. Gervais-Lambony, EA Gecko, UMR LAVUE – Mosaïques.
Thèse sur les enjeux et impacts multiscalaires des politiques patrimoniales et touristiques à
Lalibela, Ethiopie.
Author: Emanuela CASTI
E-mail: [email protected]
Department: Université des Études di Bergame (Italie)
Institution: Université des Études di Bergame (Italie)
Title: Valorisation culturel et promotion touristique du Patrimoine mondial du
Valcamonica: les plans rupestres gravées
Abstract:
La contribution vise à présenter un modèle de récupération et valorisation touristique d’un
site patrimoine mondial de l’UNESCO et précisément les plans rupestres du Valcamonica
(site Unesco n°94) mis à risque par un manque de perspective permettant la négociation
entre les acteurs du changement et de la conservation. En fait, le Valcamonica constitue un
intéressant cas d’étude, car il s’agit d’une vallée alpine où est concentré un grand nombre de
sites de tutelle officiellement reconnus par des organismes agissant à des multiples échelles
(mondiale, nationale, régionale, communale). Au niveau international, le site est célèbre car
en 1978 il a été déclaré le premier site mondial du Patrimoine UNESCO en Italie pour ses
incisions rupestres. Toutefois, plus qu’une quarantaine d’années après cette classification,
on constate le manque d’études susceptibles d’assurer une compréhension et une
évaluation plus fines de ces incisions ainsi que l’absence du développement d’un tourisme
cultural apte à favoriser la connaissance de la valeur exceptionnelle du site.
L’objectif de cette contribution est de présenter un modèle de développement intégré
prévoyant, d’un côté, d’étudier ces incisions rupestres du point de vue territorial et
environnemental et, de l’autre côté, de prospecter des outils interactifs et multimédia
permettant de reconnaitre et retrouver sur le territoire les plans rupestres camunes. Il
s’agit d’un modèle de développement touristique qui, loin dal représenter un facteur
perturbant, peut constituer un moteur pour la conservation et la valorisation de ce site
UNESCO.
Dans le but de fournir une contribution à la première thématique indiquée dans le
manifeste du colloque, c’est-à-dire « Modèles et pratiques du développement touristique
dans les sites du patrimoine mondial », l’intervention prospecte un modèle ancré sur une
double action : i) des pratiques de recherche pour la valorisation culturale de ces plans
préhistoriques camunes ; ii) des nouveaux systèmes communicatifs (WebGIS interactifs et
multimédia, 3D, technologies multimédia), visant à créer une attention sur le patrimoine
historique le da région en promouvant un tourisme cultural pour un vaste publique de
jeunes, grâce à l’utilisation d’outils de référence spatiale GPS.
Ce modèle est le résultat d’une recherche pluriannuelle, en cours de réalisation auprès du
Laboratoire Cartographique Diathesis de l’Université de Bergame.
Author Bio:
Professeur titulaire en Géographie auprès de l’Université des Études di Bergame, directeur
du Laboratoire Cartographique Diathesis (www.unibg.it).
Au sein de la réflexion théorique, elle a formalisé une méthodologie sémiotique sur la
relation territoire-cartographie qui a appliqué dans l'interprétation de cartes historiques du
Vénitien et de la période coloniale (italien et français). En autre, elle a mené des recherches
sur la protection de l'environnement et la coopération en Afrique (Guinée, Sénégal, Burkina
Faso, Niger, Bénin, Maroc).
Elle est l'auteur d'environ 100 essais et volumes, dont:
Reality as Representation. The Semiotics of Cartography and the Generation of Meaning,
2000; Multimap, système de capitalisation sur les périèheries du Parc Régional W, 2005,
(www.multimap-parcw.org); Le Parc National d’Arly et la falaise du Gobnangou (Burkina
Faso), 2009; Le sfide cartografiche: movimento, partecipazione, rischio, 2010.
Author: Diama CISSOUMA ep. TOGOLA
E-mail: [email protected]
Department: Université de Bamako au Mali
Institution: Université de Bamako au Mali
Title: Capter les richesses du patrimoine mondial dans une ville sainte de l’Islam :
dynamiques endogènes et attentes des touristes. L’exemple de Djenne au Mali
Abstract:
Un des buts du classement au patrimoine de l’humanité est de faire connaître
mondialement un héritage afin de favoriser l’arrivée de nombreux touristes venus de tous
horizons et d’enclencher un développement local. A la nécessité de préserver le patrimoine
s’ajoute celle de valoriser les ressources patrimoniales pour créer des richesses. Il convient
aussi de penser à une répartition équitable de ces richesses afin de préserver une concorde
locale. L’exemple de Djenné, dont l’ensemble de la vieille ville a été classé au patrimoine
mondial, montre que cette tâche est ardue et que les stratégies divergentes des différents
acteurs peuvent amener des conflits. Programmer un développement soutenable pour la
ville, c'est-à-dire un développement pensé a minima comme équitable et pacifique, oblige à
retenir des propositions qui permettent non seulement d’allier islam et tourisme, mais aussi
de répartir les fruits des revenus patrimoniaux. La ville de Djenné étant classée pour sa
qualité architecturale mais aussi pour l’exemplarité d’une culture locale fortement liée à
l’islam, il est nécessaire de penser à un développement d’activités qui puissent contribuer à
préserver l’âme de cette ville de religion et d’enseignement coranique. Nous voulons
d’abord montrer quelques éléments qui ont conduit à la mésentente et au blocage des
positions, puis envisager quelques pistes de réflexion qui ont commencé à émerger au sein
des communautés locales pour préserver le caractère exceptionnel de Djenné.
Dans une ville où le patrimoine classé est en relation directe avec la religion, la question de
l’islam est instrumentalisée par certains acteurs pour confisquer une partie des revenus.
L’exemple de l’interdiction de l’entrée aux non musulmans dans la mosquée soulève les
passions. En tant qu’espace symbolique, espace de prière et potentiel haut-lieu touristique,
la mosquée de Djenné cristallise les passions. Cette mosquée est le joyau architectural
principal de la ville et c’est l’intervention des experts de la Fondation Aga Khan pour sa
restauration qui a déclenché la première émeute sérieuse. Celle-ci a eu le mérite d’obliger
les débats et la confrontation des différentes propositions. Le classement au patrimoine
mondial donne-t-il un droits aux touristes de pénétrer dans la mosquée quelque soit leur
religion ? Dans quelles conditions ? Comment alors les faire rentrer en plein accord avec la
religion musulmane ? La proclamation de l’interdiction faite aux touristes d’y rentrer est
évidemment une perte sérieuse pour la communauté quand on la compare au nombre de
touristes qui visitent la ville. Or, ce manque à gagner ne semble pas nuire à tout le monde.
Les touristes arrivent par des moyens détournés à rentrer malgré tout dans la mosquée
avec des tarifs très élevés. A qui profite donc cette interdiction ? Une meilleure organisation
des entrées dans le respect de la loi musulmane ne serait-t-elle pas plus profitable au
développement du patrimoine commun, aux musulmans de la ville de Djenné et finalement
aux touristes aussi ? L’argent des touristes rentre à tous les coups à Djenné, mais au
détriment de la collectivité. De nouvelles propositions ont été faites par des acteurs locaux
et des intervenants extérieurs de façon à mieux gérer ce qui est devenu un problème
central. Cela a provoqué parallèlement une prise de conscience de la part des acteurs locaux
des autres potentialités existantes dans la ville et non exploitées. C’est le cas par exemple du
devenir des écoles coraniques et des activités qui y sont directement ou indirectement liées.
Les questions du développement touristique, du type de prise en charge par les populations
dans le respect de la culture locale et de la façon dont il est possible de faire la promotion de
l’image d’une ville sainte de l’islam, sont désormais au cœur de tous les débats.
Nous comptons axer notre méthodologie sur la recherche documentaire, des entretiens et
l’observation directe du terrain.
Bibliographie
- Cissouma Diama, 2010, Diversité culturelle et globalisation : enjeux et retombées
dans un pays d’Afrique subsaharienne. L’exemple malien, in Kiyindu,
Communication et culture, Paris, L’Harmattan, tome 1, 12 p.
- Cissouma Diama, 2007, Conservation du patrimoine et développement urbain à
Djenné, Tombouctou et Gao au Mali, pp. 69-84, in « Mémoire de la ville, transmission
des connaissances, des savoirs et des cultures », CIDEF/AFI, Paris, 291 p.
- Al Karjousli Soufian, 2010, La notion d’autrui dans la pensée arabo-musulmane, in
Ardoino Jacques, Bertin Georges (dir.), Figures de l’Autre, Actes du colloque
international du CNAM, Angers, 09-11 juillet 2007, Paris, éd. Teraédre.
- Al Karjousli Soufian, 2008, Le rapport aux savoirs et aux sens, Les écoles coraniques et
l’islam de la mondialisation, in Actes du colloque international « L’école et les
savoirs : la question du sens », éd. Sahar et Université de Sousse, Tunisie, pp. 425439.
Author Bio:
Professeur, FLASH, Université de Bamako
Recherches récentes en lien avec la thématique (travaux en cours ou sujet pour les
doctorants et étudiants)
Les recherches récentes ont porté sur le développement urbain des villes saintes de l’islam
au Mali en rapport avec le patrimoine (sélection, conservation, gestion) et sur l’évolution
des espaces identitaires, espaces traditionnels et recomposés en lien avec la mondialisation
notamment. Le thème de la diversité culturelle et des dynamiques liées à la globalisation
économique et culturelle ont aussi fait l’objet de recherches et de communications.
Publications récentes sur le sujet
Cissouma Diama, Ouallet Anne, 2009 (sous presse), Le griot, quelle identité à travers espaces
et temps ?, in Coulibaly Adama, Actes du colloque d’Abidjan, 17-19 avril 2008, L’Harmattan,
11 p.
Cissouma Diama, Ouallet Anne, 2009 (sous presse), Diversité culturelle et globalisation :
enjeux et retombées dans un pays d’Afrique subsaharienne. L’exemple malien, in Actes du
colloque de Jijel, 10-12 mai 2008, 10 p.
Cissouma Diama, Ouallet Anne, 2009, Le patrimoine comme vecteur de la globalisation et du
développement local : l’exemple d’espaces maliens et éthiopiens patrimonialisés, in
Kiyindou Alain, Ekambo Jean-Chrétien, Miyouna Ludovic-Robert (dir.), Communication et
dynamiques de globalisation culturelle, Paris, L’Harmattan, pp. 49-64.
Cissouma Diama, Ouallet Anne, 2007, Conservation du patrimoine et développement urbain
à Djenné, Tombouctou et Gao au Mali, pp. 69-84, in Mémoire de la ville, transmission des
connaissances, des savoirs et des cultures, CIDEF/AFI, Paris, 291 p.
Cissouma Diama, date 2005, la perception de l espace dans les œuvres de Hampate Ba in
Hamadou TOURE et Ntji Idriss MARIKO (dr.), Paris, khartala
Cissouma Diama ,2002 `L eau, la terre et les hommes autour du lac Téléin Didier ORANGE
(dr), Gestion Intégrée des Ressouces Naturelles en Zone inondable.
Author: Isabelle CLOQUET
E-mail: [email protected]
Department: IGEAT-LIToTeS
Institution: Université Libre de Bruxelles
Title: Conservation et développement touristique dans les sites naturels du patrimoine
mondial : que pouvons-nous apprendre de l’échec d’un PICD dans le Parc National de la
Lopé, au Gabon ?
Abstract:
Issus d’une approche anthropocentriste de la conservation, les projets intégrant
conservation et développement (PICD) se caractérisent par leur double objectif de
développement et de conservation (Brandon & Wells, 1992) ainsi que par leur volet
participatif (Blom, Sunderland and Murdiyarso, 2010). Les PICD se sont multipliés au cours
des trois dernières décennies mais n’ont cessé, depuis leur apparition, de soulever les
critiques. Butcher (2007) note, par exemple, les faibles perspectives de développement
socioéconomique laissées par ces projets qui, souvent, se contenteraient d’un statu quo. La
littérature regorge également d’études de cas constatant les échecs des PICD et
questionnant leur capacité à relever les défis qui leur sont attribués (Blom et al., 2010 ;
Brown, 2002 ; Garnett et al., 2007 ; Kiss, 2004). Aujourd’hui l’heure semble être au bilan ; il
s’agit de tirer les leçons de ces expériences passées pour mieux préparer la nouvelle
génération d’outils de conservation et de développement (Blom et al. 2010). Bien que les
particularités des PICD et des milieux où ils ont été implantés rendent difficile toute
tentative de généralisation concernant les facteurs explicatifs de leurs échecs (Abbot et al.,
2001), la liste de bonnes pratiques proposée par Blom et al. (2010) apparaît intéressante
pour une première analyse. Reprenant quinze éléments, cette liste couvre trois dimensions :
(1) les caractéristiques intrinsèques du projet, (2) les relations entre le projet et les
populations d’accueil et, enfin, (3) les interactions entre le projet et les acteurs ou influences
externes.
Aussi, après un rapide aperçu de ce que la littérature nous apprend au sujet des PICD et de
leurs failles, notre communication propose-t-elle d’utiliser les bonnes pratiques relevées
par Blom et al. (2010) comme critères d’analyse d’un PICD mis en œuvre dans le Parc
National de la Lopé, au Gabon. Contrairement aux problèmes de sur-fréquentation
rencontrés dans nombre de sites inscrits au Patrimoine Mondial, les flux de visiteurs dans le
Parc National de la Lopé restent trop faibles pour que le parc puisse réellement bénéficier
du développement touristique. Le PICD que nous proposons d’étudier a été mis en place
sous le programme ECOFAC II et III sur le site de Mikongo. Il faisait partie d’un ensemble de
projets ayant pour but d’initier et stimuler, dans plusieurs sites d’Afrique Centrale, une
dynamique de développement écotouristique par la valorisation d’espèces phares
particulièrement recherchées par les touristes. Dans le cas qui nous préoccupe, l’espèce
choisie était le gorille des plaines de l’ouest (ECOFAC, 2003). Quoique d’une durée totale
relativement longue pour un projet, ce PICD, qui s’est étendu de 1998 à 2010, n’a pas pu
remplir la plupart de ses objectifs.
L’analyse de ce cas apparaît intéressante tant du point de vue de la conception du projet que
de sa mise en œuvre et de son suivi. Une lecture managériale et sociologique des données
recueillies par entretiens auprès d’acteurs clés et par recherche documentaire nous
permettra de mettre en lumière les raisons susceptibles d’expliquer les résultats de ce PICD.
Une attention particulière sera accordée aux acteurs et à leurs conceptions des objectifs du
projet. Enfin, nous tenterons, sur la base de notre analyse et de la littérature (e.g.
Arnoldussen et al., 2008 ; Minko Mvé, 2006 ; Nkoghé, 2006), d’émettre des hypothèses
quant aux facteurs pouvant nous aider à comprendre un manque d’appropriation du projet
par la population bénéficiaire.
Author Bio:
Isabelle Cloquet est doctorante et chercheur au sein du Laboratoire Interdisciplinaire
Tourisme Territoires et Sociétés de l’IGEAT, ULB. Dans le cadre de ses recherches
personnelles, elle s’intéresse au processus du développement touristique dans les espaces
ruraux et en Afrique, en particulier sous l’angle des acteurs. Ses travaux de thèse,
commencés en 2010, la mène à approfondir la dimension entrepreneuriale du
développement touristique, avec pour cas d’étude le Gabon. Isabelle travaille également en
tant qu’assistante pour le Master en sciences et gestion du tourisme proposé par l’IGEAT.
Author: Katharina CONRADIN
E-mail: [email protected]
Department: Centre for Development and Environment
Institution: University of Berne, Switzerland
Title: Natural World Heritage Sites, Tourism & Regional Development
Abstract:
UNESCO World Heritage sites are sites with an outstanding and universal value for
humanity. The corresponding denomination has so far been attributed more than 900 times
to sites of outstanding universal values to humanity worldwide. Despite this popularity, it
has so not yet been comprehensively researched which effects the attribution of the World
Heritage site status actually induces. Looking specifically at natural world heritage sites,
protected area designations (of which also World Heritage can be considered one) are
discussed as a promising strategy to promote sustainable regional development, precisely
because they allow to guide regional development in a certain direction (e.g. as model
regions for sustainable regional development, where conservation and development are
inclusive and balanced, and not exclusionary concepts).
The World Heritage label contains in itself one of the core thoughts of sustainability, namely
to preserve a specific good of high value in such a way that it is still available for generations
to come. Nevertheless, the knowledge base on the effects induced by World Heritage sites in
regard to sustainable regional development is very thin. The majority of published work on
World Heritage sites and their effects are single case studies, lacking epistemological
consistency and comparability. Often, they are furthermore commissioned studies that
focus on one specific aspect only; and frequently there is no clear differentiation between
expected effects and real impacts. However, maybe the biggest gap with regard to the
effects that can be deduced to World Heritage listing is that this diverse set of studies, with
their individual backgrounds, goals and sponsors, cannot offer valid conclusions regarding
the factors that determine effect delivery.
The proposed paper will address some of these issues, based on a triangulation of research
methods, and will hence provide important data on the impacts of World Heritage
denomination on tourism and regional development. The paper summarises the results of
the following steps taken as a basis for a PhD thesis:
(1) In a first step, a database is formed combining the dispersed data available on World
Heritage sites. This data is combined with an assessment in the form of a questionnairebased electronic sent to the managements of World Heritage sites. Within this assessment,
which focuses specifically on Natural World Heritage sites, it is researched whether and to
which extent the attribution of the World heritage status influences sustainable regional
development processes (in the areas of governance, conservation, social issues, research
and awareness, and economic development processes).
(2) This data is corroborated by numerous case studies from Europe, East Africa and South
Asia carried out within the framework of the research project “Benchmarking World
Heritage & Tourism” in 2011. Within this project, an extensive benchmarking system was
developed that should facilitate a comparative, indicator-based quality assessment of World
Heritage sites with regard to how tourism is handled and the sites’ long-term preservation
ensured. The study combines qualitative interviews with the World Heritage site
management, as well as tourism and regional development stakeholders. This approach has
allowed generating a set of comparable data on World Heritage sites, while not neglecting
individual and qualitative information on each site.
(3) Taking the outcomes of these two approaches, in particular the empirical analysis, the
paper will furthermore suggest a typology of World Heritage sites (including natural,
cultural and mixed sites) depending on the respective tourism intensity and the socioeconomic development status of the surrounding regions.
All in all, the proposed work will generate a comprehensive database on World Heritage
sites which is today non-existent. The absence of basic data, as well as the lack of knowledge
in regard to the potential effects that are induced by World Heritage denomination, in
particular in terms of tourism, are today some of the main obstacles in regard to developing
comprehensive policies on sustainable tourism and world heritage sites; the research
forming the basis of this paper could be an important step in addressing some of these
challenges.
Author Bio:
Katharina Conradin has studied Geography, Environmental Sciences and English at the
University of Basel (Switzerland) and Freiburg i. Br. (Germany) and graduated with a M.A.
in Geography in 2008. She worked for an environmental consulting agency until 2011 and
then became the director of mountain wilderness, an NGO for the protection of the Alps. Her
major fields of interest are environmental conservation and sustainable development,
which was the reason for her to start a PhD thesis addressing « World Heritage Sites and
Sustainable Regional Development » at the Centre for Development and Environment at the
University of Bern, Switzerland in 2011, foreseen to be terminated in 2014.
Author: Fiorella DALLARI, Alessia MARIOTTI
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Scuola Superiore di Scienze Turistiche
Institution: Université de Bologne, Campus de Rimini
Title: Entre patrimoine culturel et naturel : des enjeux communs pour le développement
touristique durable? Le cas de Ferrara et du Delta du Pô
Abstract:
Le tourisme peut il être interprété comme instrument de développement interrégional,
dans une perspective de recomposition territoriale et géopolitique, à partir des ressources
naturelles et culturelles des lieux?
C’est à cette question que l’on va essayer de répondre ici, en soulignant les interactions
entre espaces naturels et sites culturels dans la constructions de l’identité des
communautés locales et en montrant les choix en termes de politiques touristiques et de
gouvernance, mises en place dans un des sites le plus emblématiques d’Italie : Ferrare, ville
de la renaissance et son delta du Pô.
Il s’agit d’un côte de la zone humide la plus étendue d’Europe, un paysage culturel planifié
qui conserve de manière remarquable sa forme originelle, et de l’autre d’une des villes de la
Renaissance mieux préservées de la péninsule, universellement connue par sa haute qualité
de vie et sa vivacité culturelle.
Les zones humides, assez bien représentées sur la liste du patrimoine mondial (50 zones
humides parmi les 183 sites naturels), sont d’ailleurs protégées aussi par la Convention de
Ramsar (1971), que depuis quarante ans, incarne les engagements de ses États membres à
maintenir les caractéristiques écologiques de leur zones humides d’importance
internationale et à planifier leur utilisation rationnelle, consistant en « une leur utilisation
durable au bénéfice de l’humanité de manière compatible avec le maintien des propriétés
naturelle de l’écosystème ». Ceci témoigne d’une approche très différente par rapport à celle
de la Convention de l’Unesco de 1972, car la planification y revête une importance majeure.
Une Convention signée entre la liste du patrimoine mondiale et la liste des zones humides
d’importance internationale de Ramsar (1999) présente environ 50 sites communs, un vrai
laboratoire d’analyse privilégié pour vérifier les relations entre elles, leur évolution dans le
temps, les bonnes pratiques et les pathologies, les politiques et les relations avec la
communauté locale et les touristes, et la connexion au système local et international.
Le cas d’étude proposé est donc le Parc du Delta du Pô, inscrit pendant la session du Comité
Spécial (Décembre 2, 1999, Marrakech), en tant qu’élargissement du site culturel de la ville
de Ferrara, déjà dans la liste depuis 1995. Les raisons de l’inscription étant l’extraordinaire
écosystème naturel étroitement lié à la ville entre XIVe et XVIe siècle. Le Parc est en effet le
résultat d’une histoire millénaire de l'interaction entre les forces de la nature et
l'intervention humaine, ce qui a rendu possible l'existence au sein d'un seul territoire d'une
grande variété d'environnements et d'attractions culturelles, qui continuent aujourd'hui à
interagir dans un contexte en changement rapide.
Autour de la ville de Ferrare et du Delta s’organisent stratégies de promotion touristiques
communes, applications très innovantes (réalité augmentée, Tourisme 2.0), politiques
environnementales et sociales intégrées, qui ont permis d’améliorer le cadre de vie des
habitants tout en qualifiant l’offre touristique. Aujourd'hui nature, culture, tourisme et
formation sont le patrimoine sociale et territoriale de ce lieu, un système local très actif avec
beaucoup de réseaux locaux et interrégionaux, tandis qu’auparavant était très pauvre, isolé
et insalubre.
A travers des questionnaires et des interview aux acteurs locaux on cherchera à
reconstruire les dynamiques de réseau entre la ville et la zone naturelle du Delta, pour
vérifier aussi l’existence d’une interaction identitaire entre la traditionnelle attention
envers les politiques environnementales de Ferrare (la ville des vélos), l’habitude à
préserver et « planifier la nature » des habitants et travailleurs traditionnels du Parc et la
durabilité des pratiques touristiques proposées aux visiteurs.
Bibliographie
Dallari F., Mariotti A.(a cura), Il turismo tra sviluppo locale e cooperazione interregionale,
Bologna, Patron , 2006.
Dallari F, Gaddoni S., Wetlands and Landscape in the Po Valley Delta of Ferrara:
environmental protection and territorial development, in Manzi E. and Schmidt di Friedberg
M.(a cura), Landscape and Sustainability, Global Change, Mediterranean Historic Centres,
Milano, Guerini e Associati, 2005, pp.243-250.
Dallari F, Gaddoni S., Wetlands and local sustainable development. Emilia-Romagna, Bologna,
Lo Scarabeo, 2003.
Dallari F., “Sviluppo sostenibile e ambiente culturale”, in Quaderni di Campotto, n.8, 1998,
pp.16-18.
Dallari F., Gaddoni S. (a cura), Paesaggi d'acqua nel Delta padano ferrarese, Bologna, Lo
Scarabeo, 1997, pp.110.
Author Bio:
Fiorella Dallari est professeur de Géographie politique et économique à l’Alma Mater
Studiorum – Université de Bologne, Faculté d’Economie, siège de Rimini. Ses recherches se
sont tournées vers : développement local, Tourisme et patrimoine, Itinéraires culturels et
touristiques, SIG, formation et didactique de la géographie, avec plus de 100 articles et 5
livres. Elle enseigne Tourisme et patrimoine, Géographie du tourisme, Géographie culturelle
du tourisme, Systèmes touristiques et itinéraires culturels, Géographie économique.
Elle est actuellement la responsable pour l’Université de Bologne du réseau UNITWIN lié à
la Chaire UNESCO « Culture, Tourisme, Développement » de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ;
depuis 2009 elle dirige la revue électronique “AlmaTourism. Journal of Tourism, Culture
and Territorial Development”; elle est membre du comité exécutif de l’Ecole Supérieure de
Sciences Touristiques du Pôle de Rimini ; elle dirige les cours de formation continue
“Heritage Manager” (depuis 2006) et “WHS Touristic Manager”(depuis 2011), ainsi que les
écoles d’été "Spatial Decision Support Systems in Environmental Tourism" (depuis 2006) et
“Territorial Development: culture, itineraries & creativity” (depuis 2008).
Alessia Mariotti est Maître de Conférences en Géographie économique à la Faculté
d’Economie, siège de Rimini de l’Université de Bologne, où elle a enseigné et enseigne :
systèmes touristiques et itinéraires culturels, géographie du tourisme, géographie culturelle
du tourisme, géographie économique, géographie du développement, SIG et cartographie
digitale et simulation d’itinéraires.
Ses sujets de recherche sont : patrimoine, culture et identité locale ; dynamiques de
coopération et parcours de développement locale des territoires touristiques ; stratégies de
partenariat territorial pour le développement durable ; plans de gestion et indicateurs de
monitorage des sites patrimoine mondial de l’humanité.
Elle a collaboré avec des organisations internationales (UNESCO, Banque Mondiale,
Commission Européenne), des collectivités locales, des centres de recherche et des
universités européennes sur des projets de tourisme culturel et développement local. Elle a
publié plusieurs articles et deux livres sur le tourisme en Italien, Anglais et Français. Elle est
membre du Réseau UNESCO/UNITWIN « Culture, Tourisme, Développment » rattaché à la
Chaire UNESCO de Paris 1 Panthéon Sorbonne (IREST), du comité scientifique du Centro
Studi Silvia Santagata – EBLA, elle coordonne le laboratoire TourTLES de l’Ecole Supérieure
de Sciences Touristiques du siège de Rimini et depuis 2011 l’Ecole d’été en Géographie du
Tourisme de la Faculté d’Economie du campus de Rimini. Elle est membre du comité de
rédaction de la revue électronique Alma Tourism – Journal of Tourism, Culture and
Territorial Development.
Author: Edith FAGNONI
E-mail: [email protected]
Department: Laboratoire EIREST (Equipe Interdiscipliniare de REcherche Sur le
Tourisme), Université Paris1 Panthéon-Sorbonne
Institution: Université Paris-Sorbonne (IUFM)
Title: « Faire patrimoine » et « faire territoire » – L’exemple du Bassin Minier Uni/Unesco
Abstract:
Pendant près de trois siècles, l’industrie charbonnière a façonné un territoire. Son impact
territorial paraissait durable, mais désindustrialisation et post-industrialisation ont été
synonymes de rupture. Dans un premier temps, avec la désindustrialisation, l’image de la
mine et de l’usine s’est souvent trouvée rejetée et l’on observa un phénomène de
dépatrimonialisation. Progressivement, le passage d’une situation de rupture – à la fois
sociale, paysagère, économique – à une reconnaissance du passé a entrainé un changement
d’attitude soulignant la prise en compte de la dimension éthique dans les politiques de
reconversion. De la rupture à l’intégration récente du passé, les friches industrielles tendent
à devenir objet de patrimonialisation, car porteur d’histoire et source de développement
touristique.
Cette communication se propose de questionner le processus de patrimonialisation et ses
interactions avec le processus de territorialisation à partir de l’exemple du BMU (Bassin
Minier Uni/Unesco) Nord-Pas-de-Calais.
Le choix de la région Nord-Pas-de Calais vise à focaliser la recherche sur les dynamiques de
reconversion régionale et sur le rôle qu’y joue une invention patrimoniale active dont
l’actualité en cours mérite d’être suivie.
Il s’agit d’interroger la candidature du Bassin Minier au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Le
dossier déposé en janvier 2010 au titre du patrimoine culturel évolutif (catégorie à
interroger) concerne un vaste territoire de 3 943 hectares (87 communes), auquel il
convient d’ajouter une zone tampon (dite « zone de cohérence paysagère ») de 18 804
hectares (concernant 124 communes). La problématique demeure centrée sur les
interactions entre territoire et patrimoine, le Nord-Pas-de-Calais faisant figure de territoire
entre mémoire et projet. La double problématique du « faire patrimoine » et du « faire
territoire » renvoie à la question de l’habiter. Comment faire vivre ce patrimoine ?
Comment lui donner du sens ? Le patrimoine a un passé, aura-t-il un futur ? Quelles sont les
politiques de développement qui sous-tendent le projet d’inscription ? Le tourisme est-il
pris en compte dans la double démarche du processus de patrimonialisation et de
développement territorial ? Sous quelles conditions la candidature à l’UNESCO opère-t-elle
une reconfiguration du sens et des valeurs attachés au patrimoine ?
Le défi est important et la réalité de ces lieux reste à construire. Cette communication se
propose d’analyser les logiques patrimoniales et les dynamiques socio-spatiales à l’œuvre
dans cette demande d’inscription.
Author Bio:
Maître de Conférences – HDR en Géographie à l’Université de Paris-Sorbonne (IUFM).
Responsable du Département d’Histoire-Géographie à l’IUFM de Paris.
Travaux de recherche s’inscrivant dans le champ de la géographie appliquée au tourisme et
s’appuyant sur les dynamiques territoriales et les stratégies de développement posant la
question de la réversibilité et de l’irréversibilité des territoires. Ces travaux portent
particulièrement sur les questions :
- de développement/redéveloppement local/territorial à partir du tourisme et des loisirs.
Le champ d’application est celui des vieilles régions industrielles : articulation entre
« mémoire » et « projet » ;
- du tourisme industriel et des processus de patrimonialisation : études envisagées dans la
problématique d’une dynamique socio-spatiale au sein d’un projet collectif ;
- du rapport ville et tourisme : l’intégration du tourisme et des loisirs dans un projet urbain
et la préservation du patrimoine dans les processus de renouvellement régional et urbain ;
- et métropolisation et tourisme : l’activité du tourisme-loisirs, facteur voire producteur de
métropolisation.
Réflexion centrée sur la fonction touristique, ludique et culturelle des villes et des
territoires, posant et discutant les problèmes d’attractivité, de développement et
d’aménagement/ réaménagement fonctionnel des espaces.
Author: Mathias FAURIE
E-mail: [email protected]
Department: UMR 8586 PRODIG, IRD UMR 228 ESPACE-DEV
Institution: Université Paris 4- Sorbonne
Title: « Un sanctuaire aux portes du monde ? » L’impact de l’inscription de l’atoll d’Ouvéa
(Nouvelle-Calédonie) au Patrimoine de l’Humanité UNESCO.
Abstract:
Ouvéa, « l’île la plus proche du paradis », est un atoll de l’archipel des Loyauté en NouvelleCalédonie. Ses lagons sont inscrits depuis 2008 au Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO.
Ouvéa, désormais sanctuaire de la biodiversité, est aussi un sanctuaire de la lutte
indépendantiste kanak : c’est ici que les drames décisifs pour l’avenir de la NouvelleCalédonie se sont joués en 1988 et 1989.
Les patrimoine naturels et culturels de ce territoire restent à ce jour, artificiellement et en
partie, préservés des grands bouleversements que connaît la Nouvelle-Calédonie :
l’industrialisation et l’urbanisation portées par le secteur du nickel et les transferts
financiers métropolitains induits par les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998).
Cet atoll reste une terre d’exode vers Nouméa et son niveau de vie demeure
fortement dépendant de l’aide extérieure. Les pouvoirs publics fondent leurs espoirs de
développement sur le label Unesco afin de valoriser les ressources d’Ouvéa via le tourisme
et ainsi décloisonner cette périphérie. Des investissements importants sont réalisés dans ce
sens en termes d’infrastructures et de communication, tandis qu’un GIE est chargé de
mettre en place une gestion participative des patrimoines de la zone inscrite.
La réalité sur le terrain affiche des résultats contrastés et les dynamiques et les retombées
actuelles ne sont pas toujours celles qui étaient escomptées.
La mise en patrimoine ne permet pas encore de soutenir le développement de l’île, même si
elle conforte ou produit une spécialisation et une requalification des espaces. Cette
dynamique a parfois engendré des formes de sanctuarisation à l’extrême : une partie des
habitants s’oppose frontalement à tout projet de valorisation et est favorable à une
protection intégrale du site. Les touristes quant à eux sont souvent déçus par le manque
d’infrastructures et d’activités, alors que la destination reste très coûteuse.
Le décloisonnement progressif d’Ouvéa et l’évolution des pratiques impliquent par ailleurs
de nouveaux risques : les pouvoirs coutumiers et politiques sauront-ils maintenir l’équilibre
que les habitants d’Ouvéa ont su tisser avec leur fragile environnement ? Quel est l’impact
de la patrimonialisation sur les modes de gestion traditionnels et comment évoluent les
représentations en matière de patrimoine ? Quel modèle de développement pourrait
concilier la gestion des héritages en tant que tels et la viabilisation économique de l’atoll,
dont les forces vives sont polarisées par la Grande Terre ?
Mes recherches sont basées sur des terrains effectués de 2004 à 2010 dans les tribus
d’Ouvéa. Mes méthodes sont principalement l’observation participante, les entretiens, les
questionnaires adressés à la population et les enquêtes par filières économiques.
Author Bio:
Né le 18/11/1982
Docteur en géographie
Parallèlement à un parcours universitaire en sciences humaines (Master 2 de géographie,
Master 2 d’archéologie, Doctorat de géographie), Mathias Faurie est passionné par
l’audiovisuel et réalise 5 documentaires autoproduits, dont certains seront diffusés sur la
chaine RFO et dans plusieurs festivals. Ses travaux ont majoritairement pour cadre l’aire
Pacifique Sud mais aussi l’Europe, l’Amérique du sud et les Caraïbes.
Ses recherches portent principalement sur les dynamiques de patrimonialisation et leurs
impacts en terme de recomposition territoriale et de développement, des espaces urbains
aux espaces ruraux et insulaires.
Parmi ses objectifs scientifiques, on pourrait citer :
- l’analyse des dynamiques patrimoniales, de leurs retombées territoriales et l’évaluation
des mesures de soutien
- l’élaboration d’outils destinés aux politiques publiques en matière de protection et de
valorisation du patrimoine naturel et culturel
- la production et la diffusion de l’information scientifique relative à la patrimonialisation
Author: Christian GERMANAZ, Michel SICRE, Béatrice MOPPERT
E-mail: [email protected]
Department: CREGUR, Université de La Réunion, Parc National de La Réunion
Institution: Université de La Réunion, Parc National de La Réunion
Title: La valorisation écotouristique du paysage par l’interprétation. Un modèle de
développement pour les sites inscrits au patrimoine mondial ? (L’exemple des Pitons,
Cirques et Remparts de La Réunion)
Abstract:
Intégré en 2010 à la communauté très enviée du Patrimoine Mondial, le bien Pitons, Cirques
et Remparts de La Réunion présente des spécificités et un intérêt manifestes pour la
thématique de la conférence : le tourisme, moteur du développement durable des sites du
patrimoine mondial ? Cet intérêt résulte en partie de son identité puisque ce bien inscrit au
Patrimoine Mondial correspond également au cœur du Parc National de La Réunion et qu’il
intègre des foyers de peuplement conséquents. Le parti pris de gestion des sites
remarquables de cette aire protégée s’articule sur la conservation de leur forte richesse en
termes de biodiversité, de paysages singuliers et d’empreintes culturelles et sur des
stratégies économiques conformes aux normes institutionnalisées du développement
durable et aux recommandations de l’UICN. L’activité touristique a toujours été présente
dans certains de ces sites (Cilaos, Mafate, Salazie) où elle constitue un apport financier
substantiel pour les populations résidentes. Conscients de ces enjeux, les acteurs
institutionnels de l’île ont conceptualisé, par l’intermédiaire du Parc National de La
Réunion, un modèle de développement touristique original dans lequel le paysage et son
interprétation constituent les fondations d’une mise en tourisme respectueuse de la
biodiversité, de la ressource paysagère et de l’intégrité des communautés locales. Associée
aux objectifs du programme Gerri (Grenelle de l’environnement pour La Réunion, réussir
l’innovation.) (2007), cette approche novatrice est formalisée par des Schémas
d’Interprétation et de Valorisation Ecotouristique (SIVE) qui mobilisent la démarche
diatopique de l’analyse géographique et privilégient la mise en réseau des unités
territoriales. Ils permettent ainsi de formuler un projet global d’aménagement qui répond
aux exigences soutenues par l’UICN pour conduire la mise en tourisme d’un bien du
Patrimoine mondial.
Le but de cette communication est de présenter la singularité de ce modèle de valorisation
écotouristique, de discuter sa pertinence et de profiler les conditions de son adaptabilité
aux autres biens du Patrimoine Mondial inscrits à ce titre selon les mêmes modalités.
Author Bio:
Michel Sicre, chargé de mission au Parc National de La Réunion, Christian Germanaz et
Béatrice Moppert, géographes, coordonnent un programme de recherche sur la valorisation
écotouristique des paysages réunionnais.
Author: Anne GOMBAULT, Sylvie JOLLY, Fabrice THURIOT
E-mail: [email protected], [email protected] , [email protected]
Department: BEM-Bordeaux Management School, Arts, Culture et Management en Europe
Chair Panthéon-Sorbonne University, EIREST/ Reims Management School, Reims Research
Centre for Wine-Place University of Reims Champagne-Ardenne, Research Centre on
Territorial Decentralization (CRDT)
Institution: BEM-Bordeaux Management School, Arts, Culture et Management en Europe
Chair Panthéon-Sorbonne University, EIREST/ Reims Management School, Reims Research
Centre for Wine-Place University of Reims Champagne-Ardenne, Research Centre on
Territorial Decentralization (CRDT)
Title: Vineyards Uses of World Heritage Label: a French Perspective
Abstract:
Research interest and question
In the increasing and henceforth severe competition in what has become a “glocal wine
market” in a post-Fordist knowledge economy, the question for differentiation has become
a salient issue for winemakers and wine regions. The Unesco label of vineyard cultural
landscapes (Unesco, 2001) is strongly included in this process. How is it used in the
vineyard's rhetoric and practices of tourism and development? The paper tries to answer
this question through a comparison of two case studies, the Juridiction of Saint-Emilion
(Bordeaux region) which got the label in 1999 and Champagne ("Paysages du Champagne")
which is trying to get it since 2008.
Theoretical framework
The theoretical framework is built around a literature overview of wine, tourism and
heritage as creative industries. The following triptychs as studied in an economic and
business literature are investigated: Heritage, tourism and economic development ;
heritage, wine tourism and wine business in a "glocal" world ; Heritage, culture and
creative tourism. The theoretical framework includes as well the more classical literature
about star destinations and sites, construction of reputation (author 1, 2000) and especially
world heritage status, experiential design and marketing it could produce.
Methodology
Research goals: To answer the research question, formulated in introduction of the abstract,
research goals are to describe and analyze how the world heritage label vineyard cultural
landscapes is used :
- in the rhetoric and narratives of vineyard development ;
- in the heritage and tourism marketing practices of the vineyard and wine business.
Research strategy: a qualitative study has been conducted to compare Saint-Emilion and
Champagne cases.
Data production methods: Documentary resources, photographs, interviews
Analysis methods: handmade classical thematic content analysis (qualitative analysis of
qualitative data).
Results and discussion
At a fist level, the results provide a pattern of world heritage label uses:
- It serves identity quest as well as strong economic motivations
- It's a key resource for defensive or offensive strategies of wine territorialisation
- It's a tool to develop and learn tourism
- It produces designed, staged and hyper-real tourism experiences of wine landscapes
- It emulates creativity as well as it could discourage it and tends to produce standardized
experiences of culture.
At a secondary level, results are discussed at an organizational-economical perspective of
the creative industries paradigm. The role of world heritage label in building a creative wine
destination is explored.
Author Bio:
Anne Gombault is professor of management (organizational behavior) & head of the Arts,
Culture et Management en Europe Chair, at BEM.
After a career in the tourism and heritage field, Sylvie Jolly is doctorate student at
Panthéon-Sorbonne University (Interdisciplinary Researh Tourism Team) & research assist
at Reims Research Centre for Wine-Place-Value of Reims Management School.
Fabrice Thuriot is the coordinator of studies at the Research Centre on Territorial
Decentralization of the University of Reims Champagne-Ardenne (CRDT EA 3312 - GIS
GRALE CNRS), & research fellow at the Arts, Culture and Management in Europe Chair of
BEM and at the Fernand-Dumont Culture Chair of the National Institute of Scientific
Research (INRS) of Quebec University.
Author: Maria GRAVARI-BARBAS, Sébastien JACQUOT
E-mail: [email protected] ; [email protected]
Department: IREST EIREST
Institution: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Title: Sites du patrimoine mondial en péril et tourisme ; Une analyse des discours et des
rapports de causalité
Abstract:
Cette proposition de communication prend appui sur les sites du patrimoine mondial en
danger, qu’ils soient déjà inscrits sur la Liste du Patrimoine Mondial en Péril, ou qu’ils soient
menacés d’y être inscrits.
Les sites placés sur la Liste du patrimoine en péril sont concentrés principalement dans les
pays du Sud, dessinant une carte inverse de celle des sites UNESCO. Or ces sites ne sont pas
nécessairement les plus visités. En dépit d’un discours faisant du tourisme un des facteurs
de dégradation des sites et de menace de la valeur universelle exceptionnelle, il semble que
d’autres facteurs jouent davantage.
Notre propos vise ainsi à comprendre comment le tourisme est construit comme menace, à
travers les normes, évaluations, discours, produits par les institutions internationales
(UNESCO, ICOMOS, IUCN, …).
En termes méthodologiques, le travail s’appuie d’abord sur une approche quantitative,
permettant une analyse des catégories et des discours, faisant apparaître une structuration
thématique, géographique, et temporelle, des résultats. Comment le tourisme est il articulé
aux notions de danger et péril ? Comment est-il au contraire dans certains cas pensé comme
un instrument de sauvegarde des sites, à travers les recommandations qui sont faites ?
La communication répond ainsi à l’appel à communication en le détournant : plutôt que
d’explorer le rôle du tourisme en tant que facteur de durabilité d’un site du patrimoine
mondial (par ses apports supposés positifs en termes de retombées économiques, la prise
de conscience et de pouvoir des sociétés locales, la mise en place de projets de sauvegarde
en vue d’accueillir les populations touristiques), elle propose de déconstruire les ressorts
des discours alarmistes relatifs au tourisme sur les sites du patrimoine mondial.
Si le tourisme ne constitue pas un danger avéré dans la majorité des sites inscrits sur la liste
du patrimoine mondial en péril, notamment du fait de sa présence relativement faible,
quelles sont les conclusions que nous pouvons en tirer des discours récurrents portant sur
sa dangerosité ? De leur spatialisation différentiée entre pays du Nord et du Sud ? Du fait
que les sites très fréquentés touristiquement sont rarement inscrits sur la liste en péril ?
Quelques cas plus spécifiques permettent d’illustrer le caractère construit, instrumental et
politique de l’inscription sur la liste du patrimoine en péril dans les rapports qu’elle
entretient avec le tourisme.
Author Bio:
Maria Gravari-Barbas est professeur de Géographie, directrice de l’IREST et de l’EIREST.
Elle dirige la Chaire UNESCO « Culture, Tourisme Développement » et coordonne le réseau
UNITWIN UNESCO du même nom.
Sébastien Jacquot est Maitre de Conférences en géographie, membre de l’EA EIREST et
attaché à l’UMR PRODIG.
Author: Anna Irimiás
E-mail: [email protected]
Institution: BKF, Budapest
Title: Approaches to Enhance Sustainable Tourism in World Heritage Sites – the case of
Hollókő, Hungary
Abstract:
The historical village of Hollókő is located in the North of Hungary in one of the most remote
places in the country. It has been a World Heritage Site since 1987 celebrating its 25 th
anniversary in 2012. On one hand, the prestige of being a World Heritage Site created
several possibilities to enhance tourism in this small historical place; on the other hand, the
nomination was also a challenge for locals since the protection of built heritage needed to
be reinforced by the protection of the natural sites as well. Tourism represents an
indispensable source of financial resources for the preservation and restoration of the
cultural and natural heritage sites as well. Yet this scenario presents many contradictions
that tourism policy and the management plan of this site has to recognise and solve. Thus,
existing resources have to be promoted in conjunction with other forms of tourist
attractions, spanning from events, to gastronomy, high quality infrastructure and whole
regional networks, without losing from sight the necessity to bring about a diverse, original
and attractive image.
The tourism industry generates jobs and income especially in those layers of the job
market that are most severely disadvantaged as part-time jobs and female work. By
investing in cultural attractions and events Hollókő seeks to secure a niche position in the
Hungarian tourism map still it attracts visitors just for one-day. The two-third of the
population is constructed by pensioners and elderly people and the lack of job possibilities
generates flows of emigration of the young.
This study is based on field research conducted in Hollókő and its surroundings aiming to
highlight the role of local inhabitants in the sustainable development of tourism in the
World Heritage site.
Key words: ageing local population, museum village, niche experience.
Associate Professor in Tourism, Head of Tourism Research Centre at Budapest College of
Communication, Business and Arts.
Author: Albert KIMBU
E-mail: [email protected]
Department: School of Hospitality and Tourism Management, University of Surrey, UK.
Institution: School of Hospitality and Tourism Management, University of Surrey, UK.
Title: Microfinance generation and sustainable tourism development in emerging
destinations: Alternative mechanisms in Cameroon
Abstract:
It is now an accepted fact that many developing countries in sub-Saharan Africa (SSA) have
realised the importance of tourism as a key local economic development strategy and are
actively promoting and encouraging its development. However, the majority of the touristic
sites in Central African countries and Cameroon in particular are nature related and located
in remote and often inaccessible national parks and other protected sites with very limited
hard and soft infrastructure (Kimbu, 2011a). In addition, the local communities often lack
the knowledge and capital to successfully develop and manage these sites, some of which
are UNESCO World Heritage Sites and MAB reserves. The few who have the necessary skills
and are interested to go into the tourism sector are often plagued by the lack of investment
or start-up capital (Kimbu, 2011b). This is primarily due to the fact that most government
incentives are aimed at attracting Foreign Direct Investments (FDI) from foreign tour
operators rather than encouraging and promoting the creation and expansion of local
(domestic) tourism enterprises and businesses which are predominantly micro, small and
medium sized enterprises (SMEs) in many developing countries. This situation was no
different in Cameroon where, more than 90% of travel, tourism and hospitality operations
were SMEs, more than 80% of which were family owned and managed (Kimbu, 2010). One
of the principal challenges of these local tourism SMEs is therefore the lack of investment
and/or start-up capital, access to credit facilities as well as little financial support from
national, regional and local governments.
The growth of micro-finance institutions (MFI) in many SSA countries during the last
decade has greatly increased the accessibility of small businesses to financial services
especially in terms of credits, savings and loan facilities (IFC, 2010). This has empowered
many citizens who have capitalised on the new found opportunities and expanded or
started up their own businesses thereby contributing to poverty alleviation and local
economic development. However, because tourism is still a relatively ‘young and unknown’
industry in the countries of the Central African sub-region such as Cameroon (with its
development only recently being prioritised), micro-finance institutions have been wary of
providing financial services to potential start-up investors in the sector (Kimbu, 2010). As a
result even though other economic sectors have profited from the growth of micro-finance
institutions during the last decade, the tourism industry has not benefitted because it is still
looked upon with a lot of scepticism by MFIs. Consequently finance/capital or the lack
thereof remains one of the main drawbacks of tourism development in Cameroon.
Objectives:
 Analyse the present contribution of MFIs to tourism SME development in Central
African countries and Cameroon in particular.
 Propose a model which makes use of existing and deeply embedded and social and
cultural capitalin the co-creation of investment/start-up financial capital for tourism
SMEs in emerging tourism destinations such as Cameroon.
Framework: Initially microfinance generation theories are used to explore the present
situation i.e. the organisation, functioning and viability of MFIs (in SSA and Cameroonwhich
is used as the case study) in generating capital for local economic development (LED) in
general and tourism development in particular. This is followed byan examination of
cultural affinity theories (Cheptea, 2007) and personalised socio-cultural(network) theories
(Carlsson 2000; Granovetter, 2005),and how these concepts could be transformed into
social capital through Home Town Associations (HTAs) (Evans, 2010; Feldman-Savelsberg
& Ndonkou, 2010) as well as Rotating (and nonrotating) Savings and Credit Associations
(ROSCAS) (Low, 1995). These associations which are predominantly informal could serve as
platforms for the generation of capital needed for tourism development. Based on these
theories, a model is developed which if successfully implemented could generate and
facilitate access to financial capital for tourism businesses in SSA countries like Cameroon
where informal social and cultural networks still play a crucial role in regulating daily life.
Methods: Secondary data analysis of key industry statistics of MFIs in Cameroon with the
goal of understanding and highlighting the volume and direction of flow of savings and
loans provided by institutions to SMEs. This information came from public and private
sector institutions involved in managing and regulating financial operations in Cameroon.
Primary data came from 20 semi-structured interviews with private and public sector
stakeholders drawn from Cameroon’s financial, tourism and LED sectors. This included
government representatives, tour/travel agents, economic operators owning/working in
MFIs, community groups and non-governmental organisations engaged in sustainable
(tourism) development activities at national, regional and community levels in Cameroon.
The questions examined the challenges and properties that characterized the relationships
among the different set of actors focused on their participation and/or non-participation in
tourism ventures and the reasons thereof especially from a financial perspective.
Author Bio:
Albert gained his BA in the English Language and Literature in English from the University
of Yaoundé 1 (Cameroon) and obtained an MA in Heritage Management from the
Brandenburg University of Technology Cottbus (Germany) while picking up a Postgraduate
Diploma in Human Resources Management along the way. He then did his PhD in Tourism
at Nottingham Trent University where he also worked as a Lecturer in Tourism and
International Business Communication/Environment. He joined the University of Surrey in
September 2010 where he presently undertakes tourism research with a focus on SSA and
convenes a number of undergraduate and postgraduate modules ranging from sustainable
tourism, travel and transport, and small businesses in the hospitality and tourism industry
amongst others.
Author: Michèle LALANNE, Ygal FIJALKOW
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Université Jean-François Champollion, CERTOP UMR CNRS
Institution: Université Jean-François Champollion, CERTOP UMR CNRS
Title: Comment analyser la durabilité sociale d’un quartier historique classé au patrimoine
mondial ? La Cité épiscopale d’Albi en France
Abstract:
Peut-on mesurer les conséquences sociales de la labellisation d’un quartier au patrimoine
mondial de l’Humanité? Si cette question n’est pas posée par l’Unesco, cette dernière y
répond indirectement lorsqu’elle invite les villes concernées par la réhabilitation d’un
quartier historique à se soucier de sa durabilité sociale (1). Partant du constat que ces villes
ont trop souvent focalisé leur attention sur des considérations architecturales et des
objectifs de développement économico-touristiques, l’Unesco insiste sur la nécessité de
prendre en considération les risques sociaux auxquels elles s’exposent en investissant dans
le patrimoine historique d’un quartier classé. La notoriété médiatique apportée par le
classement d’Albi se conjugue avec une démarche dynamique de promotion du territoire
albigeois. En témoignent les réunions publiques de concertation, la création d’un comité
d’éthique de la charte des valeurs albigeoises, l’ouverture d’un portail territorial, la création
d’un logo, l’aménagement des espaces publics, ou encore la poursuite d’une coopération
avec Abomey (Bénin), dont les palais royaux en terre sont classés par l’Unesco.
La question initiale de ce travail est la suivante : la labellisation de la cité épiscopale d’Albi
au patrimoine mondial de l’Humanité le 31 juillet 2010 (critères IV et V) a-t-elle des
conséquences sociales et si oui quelles sont-elles (2)? Répondre à cette question conduit à
poser l’existence d’un avant et d’un après labellisation, mais aussi, plus empiriquement, à
distinguer une haute et une basse saison touristique. Les statistiques municipales révèlent
une augmentation de fréquentation touristique. Cela suppose d’identifier des temporalités
sociales différentes mais aussi de ne pas préjuger de transformations sociales qui peuvent
ne pas se produire. En tout état de cause, il s’agit en première analyse de dresser un portrait
social des habitants de la zone classée et de ceux qui, à Albi et dans son agglomération, se
rendent dans le centre-ville historique. Savoir qui ils sont, connaître leurs pratiques, leurs
styles de vie, observer en quoi la transformation du quartier vient modifier les habitudes de
vie et quelles perceptions et opinions ils en ont. Il s’agit donc de solliciter autant une
sociologie urbaine et économique, attentive aux manières d’habiter et d’utiliser le quartier
(3), qu’une sociologie des représentations sociales.
Le travail de terrain (2011-2014) est organisé pour répondre à trois objectifs
méthodologiques qui contribuent chacun d’eux à analyser les conséquences sociales de la
labellisation en lien avec les risques identifiés par l’Unesco.
Cette perspective s’inscrit dans une problématique permettant de comprendre pourquoi la
désignation au patrimoine mondial ne se transforme pas systématiquement en avantage
socio-économique et peut générer des risques comme le montre la littérature scientifique
(Prud’homme, 2008, Talandier, 2008, Gilmore et al., 2007, Lanzarotti, 2003, Cazes, et Potier,
1998). Ces études indiquent que de nombreux sites mondiaux n’ont pas retiré de gain
économique et touristique pour leur population comme l’escomptaient les porteurs de
projets. L’inscription sur la liste apportant toutefois d’autres avantages potentiels en terme
de développement durable tels que la conservation et la préservation du patrimoine, la
fierté citoyenne et politique, l’éducation ou la construction de partenariats (Vellas, 2007).
Il apparaît intéressant de comprendre comment les outils de promotion mis en place pour
valoriser le patrimoine de « La cité épiscopale d’Albi » et du territoire de l’albigeois
s’intègrent dans une démarche de durabilité sociale du quartier historique (4). L’approche
par l’exposition des populations aux bénéfices et aux risques nécessite de s’intéresser aux
opportunités de gain économique et social attendus comme aux pertes possibles. Il s’agira
de comprendre comment l’accompagnement politique et social de la labellisation
territoriale sert de levier au développement économique et au bien-être social de la
population et comment la population perçoit ces changements.
Cette
approche
soulève trois questions qui seront au cœur de l’analyse : Comment éviter le risque de
ségrégation urbaine et d’affaiblissement de la cohésion sociale ? Comment réduire le risque
de déstructuration de la vie urbaine traditionnelle et de l’altération du cadre de vie ?
Comment limiter le risque de dépossession identitaire et de fracture avec les professionnels
de la ville ?
1. La notion de durabilité sociale appliquée à la vie urbaine peut être définie comme un
objectif général à atteindre pour éviter toute forme d’exclusion sociale. Il s’agit notamment
de lutter contre la discrimination urbaine et spatiale dans le logement et l’accès aux
services, d’associer les populations intéressés aux décisions qui les concernent, d’assurer un
cadre de vie de qualité qui tienne compte des pratiques et représentations sociales des
habitants, etc.
2. Programme de recherche initié autour d’une thèse financée par une convention Cifre avec
la ville d’Albi (2011-2014) et co-encadrée par les auteurs de la communication.
3. On retrouve ici certains aspects du travail fondateur de Maria Gravari-Barbas (2005)
mené sur le patrimoine en tant qu’espace public habité.
4. La cité épiscopale d’Albi comprend un périmètre classé de 19,47 hectares avec 1000
habitants et une zone de protection de 64 hectares pour 3500 habitants. Les 650 000
visiteurs annuels de cet ensemble architectural et urbain médiéval en brique foraine
peuvent découvrir 4 monuments historiques majeurs, 10 monuments historiques inscrits, 1
site classé et 4 quartiers médiévaux.
Author Bio:
Michèle LALANNE est professeur de sociologie à l’université Champollion d’Albi sur un
poste de Politiques publiques et elle est directrice scientifique adjointe. Elle est membre du
laboratoire de recherche CERTOP-CNRS (Centre d’Etude et de Recherche Travail
Organisation Pouvoir), et co-responsable scientifique d’un pôle de recherche sur l’action
publique et les marchés. Ses principaux travaux de recherche portent sur la régulation et
l’évaluation des politiques publiques, spécialement autour de l’analyse des risques.
Actuellement elle participe à un programme de recherche européen sur les villes durables
en comparant les pratiques des consommateurs de trois grands centres urbains (Göteborg,
Edinbourg, Toulouse. Depuis son recrutement à Albi (2011) elle participe au
développement des projets de recherche sociologiques et pluridisciplinaires sur le
classement de la ville à l’Unesco.
Ygal FIJALKOW est maître de conférences et assure la direction de la licence de sociologie
au Centre Universitaire de Formation et de Recherche Jean-François Champollion depuis
2006. Il dispense des enseignements en sociologie générale, sociologie des politiques
publiques et sociologie urbaine. Engagé dans le développement de la recherche associée aux
formations, il est coresponsable du Master Ingénierie du Développement des Villes Petites
et Moyennes dont l’ouverture est prévue à la rentrée 2012. Il est membre du Centre d’Etude
et de Recherche Travail Organisation Pouvoir (CERTOP) du CNRS où il assure des travaux
sur la réception des politiques par les publics cibles, ouvrant des perspectives concrètes
pour l’aide à la décision. Il participe avec M. Lalanne et C. Jalaudin à une enquête
sociologique sur la Cité épiscopale d’Albi.
Author: Francesca Romana LUGERI, Piero FARABOLLINI, Cesare BOCCI,
Roberto GRECO, Barbara ALDIGHIERI
E-mail: [email protected]
Department: Dipartimento Difesa Suolo
Institution: Istituto Superiore per la Protezione e la Ricerca Ambientale
ISPRA, University of Camerino (Italy), Camerino (Italy), MIUR (Roma), CNR IDPA (Milano)
Title: The characterization of natural and cultural heritage in the filmic communication. A
suggestion to involve the society in the WHS sustainable development
Abstract:
Tourism is one of the most important activities in the Italian economy: being it strictly
linked to the territory and its history, it could be a “medium” to communicate the
importance of the natural and cultural Italian heritage.
In this work a new approach is purposed, trying to integrate the complex aspects of the
landscapes and the historical development of some areas of special interest, in order to
make the territory comprehensible to the society using a special medium : TV movies.
A very famous Italian TV serial is “Il Commissario Montalbano” ("The Inspector
Montalbano"); the film has been made out of the novels written by the sicilian writer
Andrea Camilleri, known by millions of readers and fans. One of the authors of this paper,
Cesare Bocci, is a geologist and plays a very important role in the fiction: this combination
suggested us the potential of the filmic communication in the popularization of the natural
and cultural heritage. The stories are located in Sicily (the biggest Italian island, in the south
of the Mediterranean sea), particularly in some World Heritage Sites as Noto Valley, Ragusa
Ibla, Modica, Scicli, Agrigento, Siracusa, Aeolian Islands.
The landscapes and the archaeological sites that characterize the scenes of the movie, are
spectacular and full of significance, as precious components of the Italian natural and
cultural heritage. Particularly the landscape, as a component of the movie location, offers
new paths and new communication codes, powerful tools in order to divulge the scientific
knowledge and to involve the society in a common aim: a balanced management and a
sustainable development, based on a common consciousness of the territory. In many
episodes, the geological arrangement of the landscape where the movies are made, is an
important component in the dramatization. The natural scenography brings to the fiction a
special significance: the local population, as well as the tourists re-cognize the territory and
can better appreciate its value. Communicating natural and cultural heritage trough movies
and fictions could represent a new way to involve the society in a common consciousness of
the territory, and contribute to promote eco-tourism and sustainable development in Italy.
In this work a special attention is devoted to the natural heritage and to the landscape. The
social-economical scenario of an area is strictly linked to the geological one: even at
different scales, the endogenous and exogenous processes, and the rocks, as elements of the
landscape, condition the evolution of environment and form the base of spatial-temporal
development of a region. Studying landscape is a complex process: a suitable methodology
follows an holistic approach, considering all the components of a landscape and integrating
the information. The modern technology offers new powerful tools: the Geographical
Information Systems are able to synthesize, manage and represent a large amount of data;
thanks to the GIS it’s almost easy to reach a deep knowledge and a clear image of an area,
that constitute the base for further elaborations, such as the environmental analysis and the
evaluation of the state of the studied landscapes, referring to the dual risk/resource which
characterizes our country. A further interesting opportunity is to discover, through this
process, those areas of special geological, environmental and cultural value, which in some
cases can be considered geosites. Remote Sensing methods play a primary role in these
kinds of multi-scale Landscape studies. Thanks to the integrated information about the geomorphological arrangement and the land use of a region, it is possible to analyze the link
between landscape shapes and the socio-economical development of an area.
A proper technical and cultural approach to the problem of the environmental management
and protection, requires a multidisciplinary methodology that aims at a balance between
use and respect, in order to reach a development sustainable for both the natural and social
systems. A possible path for development could begin from the idea of taking advantage of
the natural environment, applying policies oriented to ecotourism, productive for the local
economies and safe for the environment. As would be expected, eco-tourism has so far been
directed towards places known for their physical beauty, many of which are protected
areas, but now it can develop further, to address unusual scenery and present new
opportunities.
Anyway, the aim to protect places of significant geological interest, derives from the need to
guarantee a conscious and enjoyable use of landscape in all its forms for future generations:
the development of an area walks on the same path of the eco-tourism. The suggested way
of popularization of the natural and cultural heritage trough the TV movies, could help new
strategies for a balanced and sustainable management of a land.
Author Bio:
Francesca Romana Lugeri, born in Rome, 12/31/1959
Degree in Geological Sciences, Sociology, Geography
Researcher- Institute for Environmental Protection and Research –Rome (Italy)
Field of research: ecological and territorial studies, GIS design and management, digital
cartography, collection and management of data concerning territorial and environmental
protection, Remote Sensing, patial development, sustainable development.
Experience in projects aimed at divulge the scientific heritage, in order to share social
objectives for the management and the balanced use of territory. Coordination of one of the
teamwork for the International Year of Planet Earth in Italy; organization of events oriented
to offer to the whole society a territorial knowledge through the integration between
nature and culture
Member of working groups for educational programs.
Author: Elisa MAGNANI
E-mail: [email protected]
Department: Alma Mater Studiorum Università di Bologna
Institution: Alma Mater Studiorum Università di Bologna
Title: Culture and tourism? Limits and potential of sustainable tourist development in
Gorée, Senegal and Ilha de Moçambique, Mozambique.
Abstract:
The paper aims at analysing the different interactions between small islands, tourism and
World Heritage Sites through a threefold analysis: first of all a theoretical evaluation of the
impact of tourism on island environment will be proposed, secondly, but strongly connected
to the first point, the social relevance of tourism as a means of development will be analysed
and thirdly the role of tourism in World Heritage Sites small islands will be discussed,
through the comparison of two case studies.
Even if tourism is capable of diversifying the local economies, bringing infrastructures to
people in remote areas (and opening to them the access to social services such as hospitals,
schools, markets, etc.) and creating job opportunities, it often leads to changes or to the
destruction of the local natural and cultural environment, especially when the area is a
remote small island that has remained isolated for a long time.
In general, islands that open up to mass tourism led by the 3s - sea, sun, sand – are invaded
by tourist infrastructures hardly sustainable in a limited space, while the survival of the
traditional uses of local resources such as agriculture, fisheries and shellfish harvesting
may be threatened.
As an alternative, several island communities start integrated tourist projects, based on the
commercial use of the local resources, both sea-related and cultural, such as dances,
hospitality, gastronomy, etc. Islands, in fact, are promoted by the global tourist industry as
the ultimate tourist experience, due to their isolation, that helps them keep their natural
environment and human population closer to a “lost past of naturalness” and more
authentic and “real”: for this reason they have a great appeal for many tourists.
Tourism may thus play a relevant role in poverty reduction and in improving the human
development of small islands population, but the tourist exploitation of cultural resources
contains a paradox that is hard to resolve: from one side it aims to protect island culture in
order to promote a highly authentic tourism, but, on the other side, the local population
changes inevitably once it gets in touch with tourists. Commodification of uses and
traditions may cause irreversible damage to the structure and social cohesion of small
islands, and destroy the main tourist attraction: the genuine local culture.
To support such thesis, an empirical analysis will be presented of the socio-economic and
environmental sustainability of the tourist industry on two small African islands, where
fieldwork missions have been carried out in order to study the socio-cultural and
economical impacts of tourism, and to evaluate the local stakeholders and population
involvement in the tourist sector, their opinion on tourism, policies and tourists.
The two case study islands are Gorée, in Senegal, and Ilha de Moçambique, in Mozambique,
both promoting heritage tourism based on their colonial past, the slave trade and their
population’s tangible and intangible culture, strongly related to the western African sub
region on one side and to Zanzibar and the Indian Ocean on the other. Both islands have
been recognized World Heritage Sites on account of their relevance for the colonial history
and architecture and for being symbols of the slave trade. This, in line with UNESCO Slave
Route Project (implemented to promote and protect the cultural heritage of places related to
the slave trade, while improving their population living conditions) should play an
appealing role for cultural and memory tourists to visit them.
However, while endowed with this important historical and cultural heritage, and
notwithstanding their relevance for the African and global history, Gorée and Ilha, for
different reasons that we will analysed in the paper, haven’t find yet a successful way of
promoting their cultural resources as a means to reduce poverty, leaving the poor living
conditions of the resident society threaten the very survival of the heritage resources.
Author Bio:
After a degree in Foreign Languages and Literatures an a PhD in Geography, she is now a
Lecturer of Geography at the Faculty of Foreign Languages and Literatures of the University
of Bologna
Her research interests span from cultural and memory tourism, to tourism development
connected to the heritage of the slave trade, to tourism-based local development and
community-based and pro-poor tourism in Africa, to environment protection and
community conservation strategies in sub-Saharan Africa. Recently she has started working
on best practices for social integration and intercultural dialogue and on didactics of
geography.
In relation to these research topics she has carried out several fieldwork missions in
Senegal and Mozambique and has participated to several national and international
conferences.
Author: Wided MAJDOUB
E-mail: [email protected]
Department: Faculté des Sciences Economiques et Politiques de Sousse
Institution: Université de Sousse TUNISIE
Title: Ichkeul ou les péripéties d’un site du patrimoine mondial : entre mise en tourisme,
conservation et développement durable
Abstract:
Le cas du lac Ichkeul, est remarquable à plus d’un titre. La diversité et l’originalité des
biotopes font de ce Parc National un sanctuaire exceptionnel pour la faune et la flore
sauvages (on a pu recenser 229 espèces animales et plus de 500 espèces végétales). Il a fait
l’objet de trois classements internationaux: comme réserve de la Biosphère (programme
MAB de l’UNESCO, 1977), comme Site du Patrimoine Mondial Naturel (UNESCO, 1979) et
zone humide d’intérêt International (RAMSAR, 1980), c’est un des rares sites au monde
inscrit dans ces trois conventions internationales. De 1996 à 2006, le lac et les zones
humides ont été placés sur la liste du patrimoine mondial en péril. Ces types d’écosystèmes
sont aujourd'hui confrontés à un dilemme: soit ils deviennent rapidement facteur de
développement pour les populations, soit ils seront progressivement effacés par une
conversion et une exploitation inéluctables du milieu. Dans ce contexte, cette recherche
pose la question de savoir si le tourisme peut apporter une contribution au développement
durable de ce site spécifique ? et ce développement peut-il être de nature à favoriser la
protection et l’ancrage de ce site ? Afin de répondre nous avons suivit la méthodologie
suivante : au travers d’une approche monographique nous avons analysé la gestion
effective de ce site. A partir de l’analyse de l’efficacité des règles de gestion mises en place,
nous avons étudié le type de gouvernance et identifié les modes de régulation du site, puis
nous avons étudié la configuration locale des usages de la communauté locale. L’enquête a
reposé sur une démarche qualitative (entretiens semi-directifs, analyse des documents
administratifs, de rapports et documents d’étude) et une étude socio-anthropologique. Il
s’agissait pour nous d’analyser les différentes représentations de la nature chez les parties
prenantes de la gestion de ce site exceptionnel, depuis les acteurs publics et parapublics,
jusqu’aux usagers des ressources naturelles et associations locales, en étudiant leur rapport
aux triples enjeux du tourisme, de la conservation et du développement durable. Cette
analyse nous a permis de voir comment les enjeux de développement durable sont formulés
localement, et d’analyser la dimension patrimoniale du lac Ichkeul. Le constat que nous
posons est sans appel: si cette zone humide protégée ne participe pas de manière
significative au développement local, elle sera condamnée inéluctablement à disparaître.
Nos résultats montrent que si l’on veut faire de ce site un moteur de développement il est
absolument essentiel de résoudre la question cruciale du fractionnement de l’autorité en
charge de la gestion. Le type de gouvernance est à revoir ainsi que les modalités de son
organisation. Il est primordial de favoriser l’émergence d’une nouvelle structure de
gouvernance pour répondre aux défis du développement durable. Mais la modalité de
gouvernance ne peut suffire, elle doit être associée à un projet de territoire. La durabilité
ne peut s’établir que s’il existe une imbrication entre les différentes parties prenantes qui
trouvent un écho dans un projet collectif, un projet du territoire, pour en modifier l’image
tant auprès de la communauté locale que des visiteurs. Une enquête qualitative auprès de
communautés locales qui vivent autour et par le site montre qu’il est perçu comme un
gêneur (fermeture de carrières, limitation des zones de pâturage du bétail, limitation au
niveau de la pêche, chasse…). Il est donc capital d'impliquer tous les acteurs du territoire
afin de pérenniser ce site comme destination touristique.
Author Bio:
Assistant Professor, Université de Sousse, spécialisée en marketing culturel. Représentante
en Tunisie du réseau et de la chaire UNESCO/UNITWIN Tourisme Culture et
Développement. Ses recherches portent (1) sur la théorie des cultures de consommation
(Consumer Culture Theory) et plus particulièrement les comportements de recherche
d’expérience : appropriation, valeur de lien, immersion et interprétation du patrimoine. (2)
les itinéraires culturels, (3) les questions liées à la gestion touristique des sites inscrits au
patrimoine mondial, (4) développement durable des médinas inscrites au patrimoine
mondial.
Author: Charlotte MALGAT
E-mail: [email protected]
Department: Laboratoire EDYTEM (UMR 5204)
Institution: Université de Savoie
Title: De l'évaluation à l'action : quels indicateurs pour mesurer quels effets en vue de
quels objectifs ? Enseignements à partir du projet Unesco de la grotte Chauvet (Ardèche,
France).
Abstract:
Cette communication interroge les rapports entre le tourisme et le label Unesco sous l’angle
des procédures d’évaluation des projets de développement touristique. Elle vise 1/ à
mettre en perspective les problématiques liées à l'évaluation des effets du tourisme, 2/ à
présenter les enjeux touristiques et territoriaux liés à l’inscription Unesco de la grotte
Chauvet et enfin, 3/ à proposer une méthodologie d’évaluation et de suivi des actions de
gestion du bien Unesco et de sa zone tampon.
C’est dans une perspective d’évaluation globale que s’inscrit la présente recherche : à partir
du territoire des gorges de l’Ardèche et du projet de classement Unesco autour de la grotte
Chauvet, il s’agit d’élaborer des indicateurs à même de prendre en compte les dynamiques
transversales liées au développement du tourisme sur ce territoire. Une telle démarche
impose une analyse fine et systémique du système territorial à évaluer, à même
d’appréhender la complexité territoriale.
Les gorges de l’Ardèche sont le support d’une fréquentation touristique importante
(évaluée à 1 million de visiteurs au pont d’Arc par an), concentrée spatio-temporellement et
organisée autour de l’héliotropisme. En vue de diffuser la fréquentation touristique sur
l’ensemble du territoire ardéchois, les acteurs locaux tentent d’ouvrir l’économie
touristique au tourisme culturel, notamment à travers la valorisation du patrimoine de la
grotte Chauvet, haut lieu de l’art rupestre préhistorique. La grotte étant fermée pour des
raisons de conservation, la valorisation patrimoniale passe par la réalisation d’un fac similé
et une demande de labellisation Unesco de la grotte. Outre la reconnaissance des valeurs
internationales de la grotte, ce sont surtout les effets structurants que les acteurs visent à
travers l’obtention du label, rejoignant en cela les projections/ fantasmes associés à ce type
d’inscription (Prud’homme et al., 2008).
La démarche Unesco est dès lors perçue comme un outil de “ requalification ” du tourisme,
voire de reconfiguration territoriale. En effet, la volonté d’obtenir le label Unesco amène les
acteurs à penser en termes “ d’excellence territoriale ”, ces derniers cherchant à
s’approprier les principes du développement durable. Cette recherche de l’exemplarité se
traduit alors en “ fiche-actions ”, lesquelles ont été élaborées dans le cadre du plan de
gestion Unesco. En vue de mesurer les effets territoriaux de la démarche Unesco, il s’agit dès
lors de penser la mise en place d’indicateurs à même d’évaluer la réalisation desdites
actions, permettant ainsi d’observer (ou non) des jeux de reconfiguration territoriale dans
le temps.
Les actions seront suivies et évaluées grâce à une méthode élaborée dans le cadre du travail
de recherche, en partenariat avec l’ingénierie du projet Unesco. Cette méthode propose
deux sortes d’indicateurs : “ les indicateurs de moyens ” permettant de suivre les modalités
de fonctionnement de l’action et “ les indicateurs de résultats ” offrant la possibilité
d’évaluer la réalisation effective des actions. Grâce à la première catégorie d’indicateurs, il
est possible d’appréhender l’efficacité des moyens que les gestionnaires se sont donnés
pour atteindre les objectifs fixés. Les “ indicateurs de résultats ”, quant à eux, permettent de
juger de la mise en place effective de l’action, de sa performance et de ses effets territoriaux.
Au final, cette méthode conduit à expertiser les différentes phases de la mise en place des
actions. Ce type de démarche permet, in fine, une distanciation, laquelle donne aux acteurs
la possibilité de réajuster le contenu de leurs actions par rapport aux objectifs ambitionnés.
Compte tenu de son caractère innovant, les conditions de la transposabilité de cette
méthode seront discutées en conclusion.
Author Bio:
En première année de doctorat de géographie (doctorat commencé en Avril 2011). Le
travail de thèse consiste à analyser les impacts actuels et à venir de la valorisation du
patrimoine de la grotte Chauvet sur le fonctionnement du système territorial sud ardéchois
et la requalification du tourisme. Cette thèse se déroule dans le cadre d'une bourse Cifre, en
partenariat avec le Syndicat Mixte de l'Espace de Restitution de la Grotte Chauvet (Privas,
Ardèche, France) et sous la direction de Jean-Jacques Delannoy (directeur), Mélanie Duval
et Christophe Gauchon (co-directeurs).
Author: Yoel MANSFELD
E-mail: [email protected]
Department: Centre for Tourism, Pilgrimage & Recreation Research
Institution: University of Haifa, Israel
Title: Optimizing Community Benefits in and around Culture-based World Heritage Sites
(WHSs) - The case of Acre, Israel
Abstract:
In 2003, the Old City of Acre was inscribed as a World Heritage Property by UNESCO.
Despite its cultural and historical importance, the efforts to transform Acre into a leading
heritage site faced many difficulties. One characteristic of this failure is the lack of adequate
participation of the local community in the processes and efforts to develop tourism. Hence,
the purpose of the workshop reported here was to use the case of the Old City of Acre as a
cultural tourism laboratory in order to detect and analyze the complex array of factors that
shapes the interrelations between a World Heritage Site which forms a cultural tourism
attraction and the immediate community hosting it.
As often mentioned in the literature, the large number of communities located in or around
tourism sites, calls for alternative sustainable solutions to the lack of community
participation. The key elements of this alternative approach include: the assumption that
each community is different; successful tourism planning, development and management
which must be based on a “bottom up” approach; a socio-cultural feasibility study as a
prerequisite; and all solutions must take into account the local Limits for Acceptable Change
(LAC).
The workshop was conducted using the of Nominal Group Technique methodology (NGT)
and the Normative Socio-Cultural Value Stretch Model. Members of the UNESCO-UNITWIN
network on “Culture, Tourism & Development” participated in this workshop as a team of
experts.
Using the Value Stretch Model, three major gaps were obtained:
1.
A “tolerance gap” which portrays the major differences between the team of experts’
minimal requirements and their observation of the current situation. The results proved
that Acre’s tourism is operating below its tolerance level, creating a negative tolerance gap,
and thus, widens the gap between an expected community centered tourism and the actual
situation on ground.
2.
A “reconciliation gap” between the experts’ observation of the current situation and
their expectations regarding the way in which community-based tourism will be operating
in the future. The reconciliation gap emerging from the NGT workshop reflects the experts’
understanding that the poor performance of Acre as a cultural tourism site is a result of
major management flaws and lack of local leadership that need to be addressed in the
future.
3.
A “value stretch gap” between the experts’ minimal requirements and their
expectations level. In Acre, this gap is wide and emerges as a result of the team’s view that
most of the attributes set for the tolerance level as minimal requirements for community
centered tourism are still to be achieved in the future.
The analysis of the workshop results using the Value Stretch model yielded the following
five management recommendations to be implemented in the Old City of Acre:
Recognition and Acceptance - Currently, the people of Old Acre feel excluded from the
tourism development process. Their interests should be voiced and taken into account in
any future discourse and decision-making processes related to tourism development.
Cooperation, Communication and Dialog - Currently, there is a problem of communication
and collaboration between Acre’s different stakeholders. It is recommended to form a
cooperative mechanism of all stakeholders to identify mutual interests.
Economic Inclusion - Currently, the level of community integration in the tourism system is
minimal. Promoting community integration will ensure that tourism revenues will directly
benefit the people of Acre and improve their standard of living.
Education and Awareness - The local community in Old Acre has very limited awareness of
the city’s heritage and of its cultural and historical importance. This can be amended by
establishing a local tourism education center with appropriate pedagogical strategy.
Tourism Product Management and Maintenance - The level of maintenance in Old Acre is
very limited; to promote tourism, maintenance, tourism services and itineraries and overall
management should be immediately improved.
It is expected that if the above recommendations are implemented, the local community will
be better integrated to the tourism planning and development processes. This will bring
Acre closer to implementation of standards and benchmarks that have been set as part of
the WHS inscription process. Furthermore, it is anticipated that that it will reduce conflicts
between stakeholders, enhance sustainability, especially in cultural tourism destination
such as Acre where the community itself is part of the cultural, historical and/or the
heritage attraction.
Moreover, based on the results of the Acre workshop, it is highly recommended that as part
of the nomination and evaluation of applications for WH inscription, UNESCO will
categorically demand that as a prerequisite, a socio-cultural LAC evaluation be conducted.
Such evaluation will facilitate community-based tourism solutions which will benefit the
locals economically, culturally and in terms of their quality of life and heritage awareness,
as well as improve the quality of the tourist product.
Author Bio:
Prof. Mansfeld is the Head of the Centre for Tourism, Pilgrimage & Recreation Research,
University of Haifa, Israel and the program leader of the Master program on Tourism,
Planning & Development at the Department of Geography & Environmental Studies,
University of Haifa, Israel. Prof. Mansfeld serves on the Editorial Board of leading tourism
journals including Annals of Tourism Research and Journal of Travel Research. His main
research topics include: sustainable cultural tourism, tourism planning and site
management, tourism and safety/security issues, tourism crisis management and religious
tourism. Prof. Mansfeld as a member of the UNITWIN-UNESCO network on culture, tourism
and development and member of ICOMOS.
Raymond MAYER
Professeur à I'Université Omar Bongo
Responsable du Master Développement Durable
Paradoxes patrimoniaux dans les sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco : le cas
gabonais
Résumé
La critique de la notion de < patrimoine > (par exemple Perrois 1997 et Blanchard 20Il)
attire régulièrement l'attention des scientifiques et des publics sur le malentendu culturel
qui semble subsister
pour faire bref
- entre les conceptions du nord et celles du sud. Ce qui est lu comme patrimoine du sud par
le nord ne l'est pas forcément au sud, ou ne l'est pas dans les mêmes termes, ni dans les
mêmes fonctions. Lorsqu'on évoque des objets, ce malentendu paradoxal n'implique pas
seulement le niveau muséographique, mais engage également l'intercompréhension
touristique. S'agissant, dans le contexte des nomenclatures de l'Unesco, du référentiel d'un
patrimoine à prétention mondiale, il est urgent de faire la clarté sur le décalage qui
perdure entre la conception d'origine et la conception d'emprunt, même si cette dernière
se donne, à travers les conventions de l'Unesco précisément, la légitimité d'une
reconnaissance internationale.
Pour prendre l'exemple emblématique du Gabon, les masques de réputation mondiale qui
sont entrés dans les collections des musées du nord y sont perçus comme des objets quasi
sacrés et suscitent de la quasi*vénération esthétique, alors que la perception des cultures
productrices de ces artefacts en fait simplement des instruments de danses, quasi
profanes, visant des finalités de divertissement public et de réjouissance. Symétriquement,
les sculptures dites < figures de reliquaire > ne devraient jamais se trouver derrière
aucune vitrine de musée, pour la bonne et simple raison qu'il s'agit d'éléments cultuels
familiaux qui n'ont jamais été destinés à quelqu'un d'étranger à la famille, mais seulement
à la vénération cérémonielle des restes mortels des défunts les plus chers d'une famille.
Ce sont par définition des biens privés et jamais (ô grand jamais) publics. Un filmdocumentaire de Philippe Truffault < Tête de reliquaire fang >, produit et diffusé par la
chaîne de télévision franco-allemande Arte en2006, conclut pertinemment sur le
détournement de ces reliques familiales à des fins autres que cultuelles.
Par rapport à cette problématique du paradoxe patrimonial, la circulation des touristes
du nord vers le sud peut être considérée comme une excellente occasion de resituer les
objets non seulement dans le contexte vivant de leurs pratiques contemporaines, mais
encore de restituer la signification authentique des objets exfiltrés de leur culture
d'origine vers les collections du nord. Cette occasion ne sera évidemment efficiente que si
un dispositif d'intelligence culturelle accompagne les prestations de danses et de
cérémonies rituelles lors des séjours touristiques dans les sites inscrits au patrimoine
mondial de l'Unesco. L'exemple du Gabon peut parler.
Author: Christine MENGIN
E-mail: [email protected]
Department: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institution: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Title: Saint-Louis du Sénégal, patrimoine urbain pour qui ? Quelques questions concernant
les experts, les habitants et les touristes
Abstract:
Saint-Louis du Sénégal a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 2000.
Jusqu’à l’indépendance, son histoire se décompose en trois grandes périodes. Durant deux
siècles, de sa création à la nomination du général Louis Faidherbe comme gouverneur du
Sénégal et Dépendances, c’est un comptoir vivant de la traite des esclaves et de la gomme
arabique ; de 1854 à 1902, c’est la capitale d’une colonie dont l’économie s’appuie sur
l’exploitation de l’arachide ; à partir de 1902, date à laquelle la capitale de la Fédération de
l’Afrique occidentale française est transférée à Dakar, Saint-Louis connaît une phase de
marginalisation économique et politique. Sa connotation européenne disparaît au profit
d’une dynamique de ville africaine. L’histoire architecturale et urbaine de l’île de Saint-Louis
s’étend donc sur trois siècles, du comptoir que les Français installent sur l’île de N’Dar en
1643 à la construction dans les années 1950 du dernier grand édifice moderne avant
l’Indépendance, le siège de l’IFAN. Aujourd’hui, la forme et la structure urbaines héritées du
XIXe siècle sont inchangées. Pour résumer, on peut dire que l’île de Saint-Louis se
caractérise à la fois par son urbanisme en damier et par ses maisons à l’occidentale :
maisons pourvues du balcon saint-louisien typique, maisons à galerie et maisons dites
portugaises. Le déclin économique et politique de la ville, en freinant les investissements de
modernisation, a d’une certaine façon préservé tant sa structure spatiale que le bâti ancien.
Toutefois, la dégradation rapide de son architecture, à un moment où s’intensifiait la prise
en compte du patrimoine urbain au titre de la Convention du patrimoine mondial, a suscité
une réaction de la communauté internationale et des autorités sénégalaises, à l’origine de
très nombreuses études, plans et mesures de protection. Tous ces instruments se
caractérisent toutefois par leur inefficience. Pire : l’inscription comme bien de l’humanité
accélère le processus de destruction des caractéristiques architecturales et du tissu urbain
de l’île de Saint-Louis.
Dès lors, la question se pose de savoir pour qui cet héritage est susceptible de faire
patrimoine, au regard des deux critères retenus par l’UNESCO pour l’inscription sur la Liste
du patrimoine mondial :
- critère (ii) : La ville historique de Saint-Louis témoigne d’un important échange de valeurs
et a influencé le développement de l’éducation, de la culture, de l’architecture, de l’artisanat
et des services dans une grande partie de l’Afrique occidentale ;
- critère (iv) : L’île de Saint-Louis, ancienne capitale de l’Afrique occidentale, est un
remarquable exemple de ville coloniale, caractérisée par un cadre naturel particulier, et
illustre le développement du gouvernement colonial dans la région.
Par rapport à ces critères, en décalage par rapport à la déclaration de candidature du
gouvernement sénégalais, plusieurs questions émergent. La première : s’agit-il d’un
patrimoine colonial, alors que c’est la bourgeoisie métisse (les célèbres signares) qui a
largement contribué à la construction de ce cadre bâti remarquable ? La seconde est de
savoir par qui le patrimoine colonial peut être approprié, sachant que les fonctionnaires
coloniaux et les négociants bordelais n’ont pas de postérité dans la ville, et que les
fonctionnaires africains sont partis à Dakar (même s’ils sont nombreux à avoir conservé
leur maison de famille à Saint-Louis). Quels sont dès lors les groupes sociaux prêts à investir
dans la restauration d’une maison ancienne, en acceptant le surcoût et les contraintes que
cela implique ? Les « retournants » et anciens coopérants qui y procèdent ne constituent en
effet qu’une poignée d’habitants. La troisième enfin concerne le potentiel patrimonial de
l’architecture (l’habitat ne semblant pas constituer une référence socio-culturelle dans la
région), par rapport à d’autres pratiques culturelles, non liées au bâti.
Dans ce contexte de mise en valeur patrimoniale, quel est le rôle du tourisme ? La région de
Saint-Louis est une région à dominante halieutique, agricole et agro-alimentaire ; la
proportion de ménages au-dessous du seuil de pauvreté atteint 42 %.
Dans l’île, même si elle bénéficie d’un environnement naturel exceptionnel, le patrimoine
bâti (dont le nombre d’habitants est stagnant) est actuellement faiblement valorisé par ses
différents usages économiques (tourisme, hébergement d’activités économiques,
logements). Les revenus de la population sont trop faibles pour pouvoir assurer le
financement endogène de ce patrimoine. De ce fait, le devenir du patrimoine urbain dépend
étroitement des financements extérieurs. La mobilisation de financements internes
supposerait que des revenus supplémentaires soient engendrés par le développement
économique sur l’île de Saint-Louis, qui pourrait reposer pour une part importante, mais
pas exclusive, sur les activités touristiques. Cela dit, pour un développement économique
significatif, il faudrait au moins 250 000 visites par an, pour des séjours d’une semaine. Ce
qui incite les bailleurs à envisager un investissement massif dans un resort à 20 kilomètres
de Saint-Louis (tourisme balnéaire), avec des visites organisées à Saint-Louis. Au-dessous
de ce seuil, les potentialités touristiques sont réduites à un « tourisme de niche » et les
investissements touristiques n’auront que peu d’effet d’entraînement sur l’activité
économique. De 2005 à 2009, la région a attiré entre 30 000 et 45 000 visiteurs par an, avec
un temps de visite de l’île de Saint-Louis de 2 à 3 heures, pour une durée de séjour moyenne
de l’ordre de 1,6 jour ou encore de 2 nuitées par visiteur, le plus souvent dans le cadre d’un
circuit comprenant la visite du parc national des oiseaux du Djoudj, inscrit sur la Liste du
patrimoine mondial en 1981 et distant de 60 kilomètres. Les facteurs qui freinent le
développement du tourisme culturel à Saint-Louis tiennent à son enclavement, à la distance
(Saint-Louis est à 4 heures de route de Dakar), ainsi qu’à l’absence d’infrastructure
touristique.
Compte-tenu de contexte, quels pourraient être les facteurs d’attractivité touristique de
Saint-Louis ?
Author Bio:
Docteur en histoire de l’art, titulaire d’une licence de droit, maître de conférences en
histoire de l’architecture contemporaine à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
(enseignements répartis entre l’UFR d’Histoire de l’art et archéologie et l’IREST).
Auteur d'un manuel d’histoire de l’architecture moderne en France, de Guerre du toit et
modernité architecturale : loger l’employé sous la république de Weimar (Publications de la
Sorbonne, 2007) et de différents articles sur l’histoire du logement, de l’architecture
allemande... Thème de recherche actuel : la patrimonialisation de la forme urbaine. Elle a
participé à l’étude commanditée par l’AFD sur l’évaluation économique de la mise en valeur
du patrimoine urbain (à paraître en 2012) et co-dirige avec Alain Godonou un ouvrage sur
la patrimonialisation de Porto-Novo (Bénin), à paraître aux Publications de la Sorbonne en
septembre 2012.
Author: Stéphanie Nkoghe
E-mail: [email protected]
Institution: Université Omar Bongo
Title: Intérêt de I'objet et sa pertinence
Dans un environnement en voie d'émergence et de mondialisation comme le nôtre, l'heure
n'est plus au développement précaire, mais plutôt à celle du développement durable des
institutions, des services, des industries et projets économiques. Pensons donc dès à
présent au tourisme durable.
Notre intérêt pour cet objet et sa pertinence est fondamentalement suscité par les
nouveaux contextes sociaux en présence, où il faut nécessairement garantir l'équilibre
des générations actuelles et futures. Or, le retard accusé par I ‘industrie du tourisme au
Gabon, laisse encore ce champ d'action ouvert à I ‘aménagement et à l‘investissement.
L'illisibilité et l'incohérence des politiques économiques dans ce secteur, le rend précaire,
à tel point, qu'il ne puisse autant constituer une ressource économique de référence fiable
de longue durée. Parmi les insuffisances constatées on note entre autres le manque de
culture touristique, I ‘insuffisance des voies et moyens de communication, la faible
fréquentation des hôtels, la non adaptation des normes hôtelières internationales, des
politiques d'aménagement touristique non suivies, f insuffisance du personnel
d'encadrement technique,
etc.) Cet état de fait recommande inéluctablement une sensibilisation à grande échelle de
deux types de population (hôtes et visiteurs), en vue de jeter les bases d'une industrie
touristique renouvelable et durable au
Gabon.
Sensibilisation des populations hôtes: L'importation de la culture touristique occidentale,
dans une société gabonaise des voyages initiatiques rituels, appelle à la socialisation des
populations, en vtre d'une meilleure connaissance et intégration de la psychologie
occidentale du tourisme. Elles doivent en effet être sensibilisées en masse, sur le bienfondé et l'intérêt économique qu'il y a à développer ce secteur pourvoyeur d'emplois et
source de revenus à même de réduire la précarité. La sensibilisation de l'Etat, des
prestataires, des hôtes et des populations d'accueil devient ainsi un impératif primordial,
si l'on veut susciter les motivations en faveur du tourisme durable, l'une des garanties de
l'après pétrole.
La sensibilisation des visiteurs: La mise en place d'une industrie touristique durable de
qualité, doit éviter les considérations unilatérales, dans une entreprise mondiale
associant autant les peuples du monde que les compétences. Les deux populations (hôtes
et visiteurs) méritent ainsi d'être sensibilisées pour les mêmes causes.
En tant qu'activité de découverte et d'ouverture sur le monde, le tourisme met les
populations, autant les populations hôtes que les touristes eux-mêmes, dans une situation
d'alphabétisation culturelle, où chacun doit être alphabétisé dans la culture de l'autre,
pour une meilleure organisation des voyages d'une part, et une bonne adaptation à la
culture touristique d'autre part.
Démarche: Cet appel à sensibilisation reposera essentiellement sur deux propositions :
D'abord sur un projet stratégique de sensibilisation adressé aux populations. Ensuite sur
une liste de principes référentiels pour un tourisme durable.
Author: Pal NYIRI, Joana BREIDENBACH
E-mail: p.d.nyiri @vu.nl, [email protected]
Department: Vrije Universiteit / Betterplace.org
Institution: Vrije Universiteit / Betterplace.org
Title: "Our Common Heritage": World Heritage, state pedagogy, and "acceptable change" in
China and Russia
Abstract:
UNESCO's World Heritage programme has been embraced by the tourism industry and now
plays a major role in tourism development in countries in which commodified tourism is a
very recent phenomenon. In the mid-2000s, we conducted fieldwork to examine the social
construction of World Heritage tourism in two post-„socialist” countries: Russia and China.
In both countries, the tourism market is dominated by domestic tourism, which did not
emerge until the late 1990s on a mass scale. Yet as is well known, China is now perhaps the
most enthusiastic constituent party and „customer” of the World Heritage brand, while its
visibility in Russia is much less prominent.
Our research, conducted at Lake Teletskoe in Southern Siberia and at Jiuzhaigou, Sichuan
Province, in China, suggested that these World Heritage sites were perceived less as sites of
a “global cultural commons” than as laboratories and mirrors of new cultural practices and
ideologies that reflected the two countries' different historical traditions, views of
development, structures of social order, and positions in current global hierarchies of
power. Despite claims to a global heritage, it was national narratives of distinctiveness that
World Heritage reinforced. Practices couched in terms of national goals, albeit validated by
reference to global heritage, led to radically different directions of conservation (at
Teletskoe) versus development (at Jiuzhaigou).
In China, World Heritage was seen as a stamp of global recognition that implied and
demanded, in the first place, modernity – as evidenced in large-scale tourist accommodation
and transport facilities, but also environmentalist practices. World Heritage status meant
the upscaling of a site from its local context to a site of national importance, whose
development should be carried out according to national priorities and supervised by highlevel government agencies. In Russia, by contrast, World Heritage was used by local
environmentalist groups and their global allies to campaign against national development
projects. While Jiuzhaigou’s yearly tourist visits were over a thousandfold of the local
population, bringing disruption and lifestyle change, Lake Teletskoe’s tourism remained
small-scale and did not make a dent in the region’s endemic poverty, unemployment and
anemia.
Despite comparable positions within the two states in therms geographic settings, level of
economic development and ethnic difference, perceived levels of "acceptable change"
appeared to range from zero at Teletskoe to unlimited at Jiuzhaigou – although in both
contexts these views were subject to contestation.
In this presentation, we will reflect on the idea of „acceptable change” from the perspective
of this comparative research. Who should change be acceptable to? Is it possible to develop
a standard set of principles for World Heritage? Can such standards be relevant and
effective in settings where World Heritage sites mostly serve national agendas and national
markets?
Author Bio:
Nyíri Pál is Professor of global history from an anthropological perspective at the Vrije
Universiteit. His latest books are Mobility and Cultural Authority in Contemporary China and,
with Joana Breidenbach, Seeing Culture Everywhere. His research interests focus on Chinese
migration, tourism, and development. See http://mqvu.wordpress.com
Joana Breidenbach is co-founder of betterpace.org, Germanys largest online plattform for
social initiative, where she heads the betterplace lab.
Born in 1965, she studied Cultural Anthropology in Munich, Berkeley and London and
recieved a PhD in 1994. Lives with her husband and two children in Berlin. Since 1992 she
has written many books and articles on cultural globalisation such as Tanz der Kulturen
(The Dance of Cultures. Cultural Identity in a Globalised World, with Ina Zukrigl), Verlag
Antje Kunstmann, Munich 1998, Maxikulti (with Pál Nyíri) Frankfurt/M. Campus 2008 and
Seeing Culture Everywhere, University of Washington Press 2009 and published in brand
eins, GEO, Frankfurter Allgemeine Zeitung and Current Anthropology.
See : www.betterplace.org, www.betterplace-lab.org, www.joanabreidenbach.de
Author: Anne OUALLET, Peggy OUOKO
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Université Européenne de Bretagne,Université Rennes 2, CNRS, ESO, UMR
6590
Institution: Université Européenne de Bretagne,Université Rennes 2, CNRS, ESO, UMR
6590
Title: Le modèle du patrimoine mondial mis en tourisme à l’épreuve du développement
durable : l’exemple de Dzanga-Sangha en République centrafricaine.
Abstract:
Le développement durable est aujourd’hui une référence incontournable des discours et
actions relatifs à l’environnement et au patrimoine, sur les plans de la sélection, de la
protection, de la gestion et de la valorisation. C’est un concept polysémique, mais appliqué à
la gestion du patrimoine mondial, il pose avant tout la question de savoir comment concilier
la protection du patrimoine, de la valeur universelle exceptionnelle qu’il porte et un
développement harmonieux qui profite aussi aux populations locales. Depuis plusieurs
années, les institutions internationales, les organisations non gouvernementales et les
politiques nationales s'activent dans le cadre de la préservation des patrimoines, en tentant
de rentabiliser ces derniers également au profit des riverains. Le développement durable, à
travers la préservation d’un patrimoine de l’humanité, serait alors un modèle idéal,
permettant la transmission des éléments à valeur exceptionnelle (matériels et immatériels),
donc de la diversité et de la mémoire, l’accès au bien être, mais aussi une répartition plus
équitable des richesses. Les principes de cette acception s’appuient sur l'efficacité
économique, l'équité sociale, et la qualité de l'environnement. Cependant, l'atteinte des
objectifs fixés suscite des questionnements sur les pratiques concrètes de la gouvernance
des programmes d'aménagement et des plans de gestions, notamment à propos de la
satisfaction des besoins et des aspirations de l’être humain. Un certain nombre de critiques
peuvent être émises sur la mauvaise gestion qui est souvent réalisée et les risques qui
peuvent en découler.
Si, dans les pays des Suds, le tourisme apparaît aussi de plus en plus comme un des leviers
de la gestion des sites du patrimoine mondial, l’articulation entre préservation patrimoniale
et développement local reste délicate dans la pratique. Il faudrait arriver à évaluer les
changements acceptables de façon à déboucher sur des compromis. L’impulsion conjointe
des instances internationales, des gouvernements et des autorités locales, vient rencontrer
les réalités de terrain où les pressions liées aux priorités locales, aux problèmes de la
pauvreté endémique et à des évènements conjoncturels particuliers rendent les actions
souvent compliquées.
L’exemple centrafricain du site de Dzanga-Sangha qui figure sur la liste du patrimoine
mondial va nous permettre de voir comment le tourisme peut apparaître un modèle de
développement de tels sites patrimoniaux et quels sont les principaux enjeux et risques qui
y sont associés. Cet espace est situé dans la sous- préfecture de Bayangua, au Sud-Ouest du
pays dans une zone de grande réserve forestière qui appartient à la réserve tri-nationale
d’Afrique centrale : Parc National Dzanga Ndoki en République Centrafricaine auquel
appartient Dzanga- Sangha, Parc National de Nouabalé-Ndoki en République du Congo et
Parc National de Lobéké au Cameroun. La biodiversité participe, aux côtés d’autres
potentialités patrimoniales plus spécifiquement culturelles, à faire de cette région, l’une des
zones potentielles majeures de développement touristique. Or, cet espace, étudié ici plus
précisément sur le territoire de Bayangua, est devenu un lieu de risques et de troubles. A
l’excès de la productivité agricole vers les années 1945 lié notamment à l'explosion des
domaines privés d'exploitation de café et d'hévéa, s’est ajoutée l’exploitation forestière et
minière. Face à l'inquiétude de la disparition des ressources naturelles et culturelles, les
instances internationales, de concert avec le gouvernement, ont engagé un processus de
protection de l'environnement et parallèlement, ils ont procédé à la mise en valeur sur le
plan touristique. Cette décision de mise en valeur du site sur le plan touristique est apparue
comme une solution palliative aux problèmes de développement, mais elle se fait dans un
contexte très délicat. En plus des conflits d’intérêt liés aux différentes exploitations du site
(agricole, de la chasse, industrielle, touristique), s’ajoute l’incertitude liée aux réajustements
économiques réalisés dans une situation perturbée, à de grosses difficultés financières qui
gangrènent l’économie du pays et à l’avènement du pluralisme politique.
Il s’agira pour nous d’étudier les représentations (les liens et rapports) qu'entretient la
communauté rurale avec ses patrimoines naturels et culturels et avec les activités
touristiques proposées, de comprendre finalement quelles sont les limites du changement
acceptable. Au-delà de dégager les processus de mise en valeur, il est important de montrer
comment s’organise la gouvernance du projet Dzangua-Sangha et comment se fait le partage
des bénéfices de l'activité touristique. Les conditions d’un développement durable
renvoient autant à la qualité des liens économiques qui lient la population à l'exploitation
naturelle et culturelle du patrimoine qu’aux liens écologiques et sociaux que la population
entretient dans le cadre de la protection des ressources naturelles et culturelles. La
transmissibilité de la diversité naturelle et de la richesse culturelle à la génération future, la
préservation des liens sociaux et le partage des responsabilités au sein de la communauté
sont essentielles.
Au bout du compte, nous serons amenées à nous demander si la mise en valeur touristique
d’aires protégées contribue toujours réellement à la protection du patrimoine, selon quelles
mesures, quelles modalités et dans quelles limites elle peut profiter ou non au
développement social de la population rurale concernée ? La prise en compte de
l’écotourisme comme processus de valorisation et de protection durable du patrimoine
culturel et naturel est-elle une alternative soutenable? Cette étude précise, réalisée grâce à
des observations sur le terrain, des travaux, des interview et des enquêtes auprès
des populations de Bayangua devrait contribuer à apporter ce type de réponses.
Author Bio:
Anne OUALLET est Maître de conférences Université Rennes 2, chercheure au laboratoire
CNRS, ESO, UMR 6590
Thèmes de recherche
 Développement durable. Développement local.
 Patrimoine.
 Logiques spatiales et sociales, régulations socio-spatiales
 Politiques, pratiques, appropriations, enjeux
 Environnement socio spatial et représentations.
 Décentralisation.
 Gouvernance
 Afrique
Bibliographie sélective
2010, Diversité culturelle et globalisation : enjeux et retombées dans un pays d’Afrique
subsaharienne. L’exemple malien, in Kiyindu, Communication et culture, Paris, L’Harmattan,
tome 1, 12 p.
2009, Le patrimoine comme vecteur de la globalisation et du développement local :
l’exemple d’espaces maliens et éthiopiens patrimonialisés, in Kiyindou Alain, Ekambo JeanChrétien, Miyouna Ludovic-Robert (dir.), Communication et dynamiques de globalisation
culturelle, Paris, L’Harmattan, pp. 49-64.
2007, Conservation du patrimoine et développement urbain à Djenné, Tombouctou et Gao au
Mali, pp. 69-84, in « Mémoire de la ville, transmission des connaissances, des savoirs et des
cultures », CIDEF/AFI, Paris, 291 p.
Peggy OUOKO est Doctorante à l’Université de Rennes 2.
En licence trois, un sujet sur « la contribution de WWF dans la protection de
l'environnement » a été présenté.
En année de maîtrise, « la problématique de mise en valeur énergétique et touristique de la
chute de Mbéko » a été développée.
En master 2, «L’étude d'incidence de l'exploitation forestière sur les patrimoines culturel et
naturel chez les pygmées: cas de la commune de Balé- Loko » a été soutenue.
Ce dernier thème a permis d'avoir une ouverture en Thèse.
Le thème : « Potentialités touristiques et patrimoines chez les communautés rurales de
Bayanga et de Mbéko en République Centrafricaine : Représentations des différents acteurs et
enjeux » nous a inspiré.
Author: Odete PAIVA, Fernanda CRAVIDAO
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Coimbra Univertity - Portugal
Institution: Coimbra Univertity - Portugal
Title: Experiences of authenticity at World Heritage Sites: from cultural distances to
behavior intentions
Abstract:
Cultural tourists are motivated by their interest in historic, artistic, scientific heritage and a
community, region, group or institution’s way of life (Silberberg, 1995). The interest in local
culture, contact with the locals and the populations’ traditions continue to be important
during their holidays experience, therefore, creating new opportunities of involvement
(Poon,2007).
The authenticity of sites and the touristic experience continues to be an important and
current issue in tourism literature and thus has increased the cultural tourism. Since 1960,
authenticity has been a frequent concept in tourism studies, beginning by analyzing north
American tourists’ experience during their international trip (Boorstin,1961).
Authenticity qualifies the sites and touristic experiences. Among other options found in
literature, there is a need to analyze the tourist perception of authenticity, bearing in mind
the destination, its attractions, motivations, cultural distance, and contact with other
tourists (Kohler, 2009).
Even though there are studies which have investigated diverse cultural tourist
characteristics, the possibility of an existing overlap among these concepts has not been
studied. Therefore, this paper aims to analyze these relationships.
The cultural identity is closely related to authenticity, which in tourism identifies traditional
cultures and their origins as genuine, real and unique, establishing a strong connection with
the communities’ heritage (Sharpley, 1994). The study of cultural distance has increased
interest on behalf of researchers in tourism. This is viewed as an aspect which attracts
tourists as well as a reason to travel (Hottola, 2004). The cultural distance compares the
national culture to the host culture and analyzes if the tourist whose cultural identities are
more distant are more motivated for the trip than those who are closer (McKercker, 2001).
This study seeks to investigate the relationship among cultural distance, motivation
perception of authenticity at World Heritage Sites and touristic experiences. The perception
of authenticity, the involvement with the sites and future behavior intentions will also be
related.
A survey will be applied in five different languages to collect data from four Portuguese
historic centers, Guimarães, Porto, Évora e Angra do Heroísmo, classified by UNESCO as
World Heritage Sites.
The data will be analyzed in other to establish a structural equations model (SEM) which
allow touristic and cultural managers to understand if the cultural product and services
they offer are appropriate to the profile of tourists they intend to captivate. Knowledge of
the different market segments and tourist behavior and preferences can help managers
decide which segments to promote.
Author Bio:
Odete Paiva is PhD student in Coimbra University and professor of Art History and Culture
at the Polytechnic Institute of Viseu.
Areas of interest – art, culture, heritage and tourism
Fernanda Cravidão is titular professor in Coimbra University. Geographer and coordinator
of the doctoral course in Tourism, Recreation and Culture. She has about 150 articles
published
in
several
countries.
Areas of interest - population, tourism, planning and development
Author: Cody Morris PARIS
E-mail: [email protected]
Department: Middlesex University Dubai
Institution: Middlesex University Dubai
Title: Modifying a Quantified Triple Bottom Line for Tourism at World Heritage Sites
Abstract:
A growing shift towards sustainable development has resulted in a renewed significance of
the environmental, social, and economic impacts of tourism within communities. The
actions of tourists and activities of tourism businesses impact nearly every member of a
destination community on a daily basis through a broad variety of social, economic and
environmental impacts. There is a significant need to quantify the wider range of social,
economic and environmental impacts and benefits of tourism within the community
system.
In this paper we will present an approach that we have been developing (initial paper
presented at TTRA in 2009, and currently under review in a major tourism journal) that
attempts to overcome some of the issues related to assessing the impact of tourism on
community quality of life. In this study we review the framework that we developed
previously that applies an integrated triple bottom line assessment that incorporates
community value weightings. The holistic sustainability assessment has been developed so
that the interdependencies and trade-offs of the economic, environmental, and social
dimensions are built into framework. The outcome of the framework is a comparable
monetarized value for each dimension, which allows for a straightforward comparison to be
made between the dimensions for decision-makers, and an assessment tool for tourism
businesses to gauge their contributions, economically, socially, and environmentally, based
upon community importance.
The purpose of this paper is to demonstrate the conceptual approach for 1) measuring the
relative importance of the major dimensions of community quality of life that can be
influenced by the tourism industry and 2) measuring the performance of tourism
businesses in these same dimensions in order to calculate an indication of overall impact on
the well being of community residents. Furthermore, we have empirically tested a complete
formulation of a model that values this overall performance in monetary units. Although
other units of measure could be used. We then propose how this model can be modified to
assess the community quality of life impacts of tourism at World Heritage sites.
Our proposed methodology for a quantified tourism TBL includes the formulation of a
model that reflects the breadth of the three bottom lines which can be accurately and
feasibly estimated for a single community but still has practical value to local tourism
businesses and the tourism industry. Each community values a unique set of quality of life
attributes that might be related to its appreciation (or lack of appreciation) for tourism
business activities. The TBL framework suggests that these attributes might be put into
social, economic and environmental categories. Ultimately we selected ten items from these
lists (three social, four economic and three environmental attributes) to represent the three
dimensions of the TBL. A set of business assessment items was developed for each of the
ten TBL attributes as the basis of a tourism business performance audit.
After examining the alternative models we settled on a choice-based conjoint model to
estimate a linear scoring equation that assumes that differences in respondent satisfaction
can be represented by the sum of values of differences in the ten social, economic, and
environmental attributes. Our conjoint analysis asks respondents to choose between two
hypothetical businesses on the basis of which one would contribute more to their
community, where each is characterized by a different set of practices and policies.
The conjoint analysis method consists of asking respondents to choose between alternative
bundles of attributes based on their perception about which would maximize their
satisfaction. The final survey instrument consisted of the corresponding set of 16 choices
designed to efficiently estimate the linear effects of the attributes. Three pilot experiments
have been conducted to explore the feasibility of our proposed methodology: a 2009 class
project of senior undergraduate students who participated in both a survey and business
manager interviews, a 2009 survey of rural community development professionals in
Arizona and a 2010 survey of Cypriot business professionals. These are all detailed in the
full paper currently under review.
In order to apply this model to a World Heritage site setting several steps need to be taken.
First a new checklist that characterizes the likely economic, social, and environmental
‘touch points’ of the heritage site need to be developed through consultation with site
managers. This checklist will then need to be tested and revised. The second main
component would be the revision of the community resident survey so that the ten or so
items correspond to the checklist. Several other issues surrounding the development of this
survey need to be considered in relation to the specific characteristics and biases
surrounding individual WHS. The survey will then need to be pre-tested and revised with
typical residents. Then the survey will be administered to a wider group of community
residents. Coinciding with the survey the checklist will be implemented by the site
director/developer as well as alternative development/non-developments in the
community to provide a comparison. After the data collection phase the calculations of the
model will be done.
This paper describes conceptual development of a quantified triple bottom line for tourism
with preliminary empirical results and industry validations. The argument for the
quantified TBL for tourism made in this paper provides a foundation for future steps in the
development of a working system that bridges the gaps between sustainable tourism
development, community quality of life impacts, and community values. The quantified TBL
provides a practical tool for evaluation of tourism impacts within a community system as
well as a tool for proactive sustainable tourism development. As with all exploratory
projects “additional research is required.” Future research could focus on applying this
quantified TBL approach in a variety of specific contexts including the valuing heritage
tourism sites. The tourism field is in a unique position to progress the sustainable
development movement as it is operates within and is interrelated with the economic,
social, and environmental systems of communities.
Author Bio:
Cody Morris Paris is Senior Lecturer in Social Science, and Programme Coordinator for the
Social Science Programmes at Middlesex University-Dubai. He completed his PhD in
Community Resources Development at Arizona State University. Cody is also a Research
Affiliate of the School of Tourism & Hospitality in the Faculty of Management at the
University of Johannesburg. His main research interests include technology and tourism,
sustainable community development and quality of life, tourism mobilities, and backpacker
tourism.
Author: Ariane PAYEN
E-mail: [email protected]
Department: IREST
Institution: Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Title: Les habitants : acteurs du développement dans les projets de mise en tourisme ?
Le cas du Parc National de Loango, Gabon
Abstract:
De nombreux projets touristiques à vocation durable mis en place dans les pays du sud
présentent, au moment de leur évaluation, des bilans médiocres en termes d'implication et
d'appropriation des activités par les populations locales.
Le projet pilote d’écotourisme communautaire développé en 2003 par l'Union Européenne
(Programme Sectoriel de Valorisation des Aires Protégées ; PSVAP) dans le Parc National de
Loango, au Gabon, en est un exemple concret, puisque malgré les efforts des porteurs de
projets, et cinq ans après le lancement des activités, on constate aujourd'hui un certain rejet
de tout projet de conservation de la part de ses habitants. Le cas du Parc National de
Loango, au même titre qu’un patrimoine mondial, nous montre que nous sommes encore
loin des objectifs de participation fixés au départ. Quels sont les freins à l’appropriation du
projet d’écotourisme communautaire par les populations locales ? Une implication est-elle
réellement possible et comment mieux l’envisager ?
Author Bio:
Ariane Payen est actuellement étudiante en Master 2 Développement et Aménagement
Touristique des Territoires à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne –IREST. Après
plusieurs expériences dans le domaine du tourisme et de la coopération, notamment au
Gabon, son intérêt se porte aujourd’hui sur le tourisme durable et l’implication des
populations locales.
Author: Christine PETR
E-mail: [email protected]
Department: IEP de Rennes 1
Institution: IEP de Rennes 1
Title: Le patrimoine construit et naturel face au défi du développement durable : les
fondements d’une gestion négociée
Abstract:
Les chiffres de fréquentation des sites historiques et naturels ne cessent de croître au fil de
la progression des flux touristiques domestiques et internationaux. Le tourisme et la culture
ont toujours été intimement liés. Qu’il s’agisse du patrimoine construit, les édifices et
ouvrages dessinés et fabriqués par l’homme, ou qu’il s’agisse des espaces naturels, les
paysages tracés au fil du temps par la conjonction des actions climatiques et terrestres et les
zones écologiques qui y sont restées préservées, le voyageur aspire à découvrir ces chefs
d’œuvres et clous du spectacle des endroits du monde où il séjourne et transite.
C’est l’espace du site culturel, qui va faire l’objet ici de propositions d’un cadrage
gestionnaire et managérial nécessairement spécifique.
Ceci est d’autant plus vrai que les sites bénéficient du label « Patrimoine mondial ». En effet,
face à des lieux considérés comme des marqueurs majeurs pour l’humanité entière de ses
propres œuvres du passé et du monde encore préservé de la nature sauvage, et dès lors,
face à des lieux susceptibles d’être appréciés, désirés, rêvés, et finalement visités par toutes
les clientèles touristiques du monde, quelles sont les conditions d’une approche
gestionnaire qui pourrait s’adapter aux exigences du développement durable d’un
patrimoine qui est au péril d’une dégradation a priori impossible à éviter car conséquente
de l’activité humaine de fréquentation et de l’usure du temps ?
Dans ce contexte extrêmement complexe et original, quelles doivent être les théories
managériales à mobiliser pour une gestion des sites culturels et naturels, qui soit
capable de maîtriser le paradoxe de l’ouverture au public et des missions de conservation et
préservation ?
Pour tenter d’apporter une réponse à cette question, aussi pragmatique qu’elle puisse
sembler l’être à première vue, il s’agit de s’interroger sur les représentations des différents
acteurs en jeu, en élargissant le débat à toutes les parties prenantes.
En premier lieu, comment rendre compatibles deux missions jugées jusqu’alors
alternatives, avec d’une part, celle du gestionnaire ou de l’administrateur, et d’autre part,
celle du conservateur ou de l’historien d’art ou du protecteur de la nature ?
Ainsi, sous quelles conditions de négociation et d’un effort conjoint de traduction des
postulats des uns et des autres peut-on trouver un modèle de gestion dynamique basé sur
l’accord et les pourparlers ?
En second lieu, quelle échelle temporelle doit être donnée à la définition des critères établis
pour piloter au quotidien, à moyen terme et à long terme, la gestion d’un site culturel ou
naturel ouvert au public touristique ?
En particulier, au-delà de la certitude qu’il n’y a plus une situation optimale, comme du
temps des tentatives de calculs des capacités de charge optimales des sites, et du constat
qu’il convient désormais d’avoir une vision plus pragmatique et moins fondamentaliste des
mesures maximales, comme le prouve l’émergence du concept du changement acceptable,
quelles sont les autres évolutions dans les modes de pensées qui s’imposent aujourd’hui aux
différentes parties prenantes ?
Doivent-elles toutes revoir leurs modes de pensées et leurs certitudes sur ce qui est
convenable, entendable et négociable, tel le changement acceptable, pour que le paradoxe
de l’accueil versus conservation puisse enfin trouver la voie de l’entente ?
Mais dans le même temps, est-il souhaitable qu’il n’y ait plus de gardiens du temple, à savoir
des acteurs qui imposent des garde-fous objectifs et définitifs pour interdire certaines
propositions ? Et si oui, qui serait épargné par ces obligations de revoir ses positions ?
Author Bio:
Christine Petr est Professeur d’Université en Sciences de Gestion. Elle enseigne à l’Institut
de Sciences Politiques de Rennes (IEP de l’Université de Rennes1). Elle s’intéresse au
processus de décision du consommateur et conduit des recherches sur les consommations
du temps de loisir (pratiques culturelles et touristiques).
Author: Adeline PIERRAT
E-mail: [email protected]
Department: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne UMR 8586 PRODIG
Institution: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Title: L’île de Gorée, patrimoine culturel et vitrine du développement dans une capitale
ouest africaine. L’exemple de la gestion des déchets.
Abstract:
L’île de Gorée est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que
patrimoine culturel depuis 1978. Au large de la Presqu’île du Cap Vert, « l’île mémoire »
représente un sanctuaire de l’histoire de l’esclavage, pour l’ensemble du continent africain.
En changeant d’échelle, si l’île située à 4 km du port de Dakar représente un symbole fort de
l’histoire sénégalaise elle est aussi devenue un exemple en terme de mise en tourisme et de
gestion environnementale. Gorée reste la seule étape incontournable de Dakar et du Sénégal
en général . Selon les chiffres du ministère du tourisme du Sénégal, cette petite île
volcanique de 28 hectares accueille près de 500 touristes par jour. Les activités proposées
telles que la visite de musées et de la célèbre maison des esclaves, les promenades dans les
ruelles colorées et la découverte des ateliers d’artistes se déroulent dans un cadre propre et
soigné qui contraste avec l’ensemble de la capitale sénégalaise. Le fait que le maire2 de
Gorée, Augustin Senghor, revendique son appartenance au seul parti écologiste du pays,
n’est pas le seul facteur explicatif du caractère exceptionnel de Gorée en matière de gestion
des déchets urbains.
En quoi l’inscription a-t-elle conduit à faire de cet îlot une vitrine du développement ?
La situation de l’île de Gorée, à la fois séparée physiquement de l’espace urbain, et pourtant
intégrée au développement de la capitale sénégalaise permet de conduire une réflexion sur
les représentations et les symboles du développement. Gorée compte en 2007 environ 1200
2
Depuis la loi sur la décentralisation de 1996, Gorée est une des 19 communes qui composent
l’agglomération de Dakar.
habitants, l’agglomération dakaroise plus de 2 millions. Pourtant le rôle joué par Gorée dans
la construction de l’espace « vitrine » est central. L’exemple de la gestion des déchets
comme fil directeur de cette démonstration révèle l’existence de liens étroits entre la
fréquentation touristique, l’inscription au patrimoine mondial et le statut de Gorée comme
laboratoire du développement dans un contexte particulier, celui de la ville africaine.
La problématique proposée pour cette communication s’inscrit dans un champs de
recherches plus vaste concernant la gestion des déchets et l’environnement urbain dans
plusieurs capitales africaines (Antananarivo, Addis Abeba et Dakar). Les enquêtes de terrain
reposent sur un ensemble de questionnaires et d’entretiens auprès d’acteurs de
l’environnement menés en 2007 et 2011 dans l’agglomération dakaroise.
Author Bio:
Doctorante en Géographie , ATER Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Actuellement en 4ème année de doctorat, Adeline PIERRAT réalise une thèse de géographie
sur la valorisation informelle des déchets urbains dans deux capitales africaines : Dakar au
Sénégal et Addis Abeba en Ethiopie, sous la direction de Jean Louis Chaléard.
En qualité de membre actif de l’Association Gévalor (Gestion durable et la valorisation. des
déchets et des matières premières minérales), elle réalise également des missions de
terrain à Madagascar, sur l’usage agricole du terreau de décharge dans le cadre d’un projet
UN-Habitat.
Author: Anna Maria PIOLETTI, Daniele IETRI
E-mail: [email protected]; [email protected]
Department: Università della Valle d’Aosta – Université de la Vallée d’Aoste
Institution: Università della Valle d’Aosta – Université de la Vallée d’Aoste
Title: L’espace Walser : une ressource culturelle et touristique transfrontalière
Abstract:
L’essai se propose de rendre la reconstruction des études préparatoires à la préparation de
la candidature de l’espace Walser pour être classé dans le Patrimoine Mondial UNESCO. Il
s’agit d’un espace qui présente des configurations territoriales particulières, notamment
pour la présence du site naturel du Mont Rose et pour la présence d’un patrimoine culturel
matériel et immatériel diffusé parmi une multiplicité des sites en réseau entre eux. Une
particularité de cette communauté qui est confirmée par les liens entre les différentes
communautés localisées dans plusieurs états européens de la région alpine.
Le 4 Mai 2002 à Macugnaga, dans le cadre des « états généraux des Walser » les
représentants de 15 municipalités italiennes (12 du Piemont et 3 de la Vallée d’Aoste), des
associations Walser en Italie, Suisse, Autriche, France et du Liechtenstein ont proposé la
candidature de la culture et de l’environnement Walser parmi le Patrimoine Cultural du
Unesco et étudient les initiatives pour être classes dans le Patrimoine Mondial.
Les représentants Suisses et Italiens de la communauté Walser ont écrit et proposé le projet
« Paysage culturel et rural alpin Walser » dans le cadre du programme P.I.C. INTERREG IIIA
2000-2006 pour la réalisation d’un réseau transfrontalière avec la réalisation de projets
pilote de recherche dans le domaine de la culture, de l’environnement pour développer le
tourisme culturel.
Le projet propose aussi de créer un réseau trans-frontalier avec des Centres de
documentation et culture, avec des Associations, des Musées et des Ecomusées et d’autres
structures muséales localisées dans le territoire Alpine, chacun avec ses particularités et
histoires. Le projet doit étudier, représenter et transmettre, aux jeunes, la mémoire du
territoire alpin, l’ethnographie et la culture dans les Alpes, dans un cadre transfrontalier
entre l’Italie et la Suisse. Le concept de « paysage culturel » dans une particulière aire
géographique doit être lu comme mémoire physique du territoire soi même (son histoire
naturelle, sa morphologie, etc.), comme une mémoire des établissements avec les ouvres et
leurs effets sur l’environnement et sur le paysage, comme mémoire historique des
événements qu’ont lassé une marque profonde de ces lieux soit dans la mémoire de les
acteurs locaux soit dans l’imagination.
Le projet analyse la particularité de l’identité alpine transfrontalière et - dans une
perspective européenne - la valorisation du patrimoine culturel des Alpes. Pour renforcer la
formation et le développement local les actions prennent en compte et valorisent la
mémoire collective et l’enracinement. Il s’agit d’un patrimoine qui peut devenir un outil
pour le développement touristique.
Dans le cadre du projet « Paysage culturel et rural alpin Walser », a été réalisé la
restructuration des bâtiments Walser avec une méthodologie pilote pour la création d’un
répertoire des bâtiments en bois. Cette action de valorisation du patrimoine matériel
confirme l’importance du projet pour la création d’un dossier de candidature pour la
classification des sites Walser parmi le Patrimoine Mondial
Author Bio:
Pioletti Anna Maria
The writer is professor of Geography at the Faculty of Education Science of Università della
Valle d’Aosta-Université de la Vallée d’Aoste.
She is among the promoting partners of the Foundation International Mountain Rosa
created in 2002 to promote and valorise the culture walser and to sustain the candidacy of
the area patrimony walser of the humanity.
It belongs to the group of job A.GE.I. “From the thermal places to the poles and local systems
of integrated tourism” coordinated by the prof. Joseph Rocca of the university in Genoa.
Teacher of Geography of the Piedmont in the Master Universitario at the Universidade
Federal Give Espirito Saint (UFES) of Vitoria (Espirito Santo - Brazil) in 2005.
Daniele Ietri (1980) earned his Doctorate (2005) and Master Degree in Economics (2002)
from the University of Turin. After the Ph.D, he has been post-doctoral research fellow at the
Inter-university Department of Territorial Studies and Planning, in Turin and at the Faculty
of Geo-sciences of the University of Lausanne, Switzerland, and as lecturer of Economic
Geography at the Faculty of Economics in Cuneo, Italy. He is currently post-doc fellow at the
Faculty of Education Science of the University of Valle d’Aosta, Italy and lecturer of Local
development at the Faculty of Political Sciences in Cuneo, Italy.
He serves as consultant for local administrations and research institutions in Italy and the
European Union. His main research interests are: urban and regional competitiveness (he is
member of the Urban Competitiveness Project), geography of networks and policies and
integration process of the European Union.
Author: Sébastien PREUIL
E-mail: [email protected]
Department: Laboratoire de l’HSTM/INALCO
Institution: INALCO
Title: Comment appréhender le développement et la prise en compte des populations sur
des sites touristiques se répartissant sur de vastes territoires ? (étude du cas du site
d’Angkor et du delta de l’Okavango)
Abstract:
Dans le domaine de la protection du patrimoine, il coexiste deux philosophies dont les
principes en termes de conservation et de valorisation semblent s’opposer. La première, est
de « geler » le patrimoine. C’est-ce que font les musées et certains sites ou la conservation
absolue doit être de règle. Il devient un patrimoine immuable qu’il faut mettre à l’abri. La
deuxième philosophie cherche à concilier la protection avec l’évolution voir le
développement. Le parc archéologique d’Angkor au Cambodge, fierté du peuple khmer et
fleuron du patrimoine mondial rentre dans cette seconde catégorie. Et pour cause : les
temples d’Angkor s’étendent sur un territoire de plus de 400 km². Ici des communautés y
évoluent, des valeurs s’y succèdent et de nouveaux objets patrimoniaux peuvent apparaître
à l’instar des nombreuses pagodes et monastères contemporains qui jouxtent certains
temples anciens. Angkor peu donc être qualifié de « site vivant ». Mais de renommée
internationale, celui-ci attire d’année en année toujours autant de visiteurs si bien que la
province de Siem Reap auquel dépend le site archéologique est rapidement devenue l’entité
administrative recevant le plus de devises et attirant un grand nombre d’investisseurs
étrangers ou nationaux. Néanmoins, nombreux sont les individus, en ville ou en zone rurale
à vivre dans une grande pauvreté. Les zones habitées du parc d’Angkor, même celles
localisées à proximité des temples (qui chaque années attirent plus de deux millions de
visiteurs) ne font pas exception, comme en témoignent par exemple les mansardes
miséreuses à seulement cinq cent mètres du célèbre temple d’Angkor Wat. Ainsi peut-on en
déduire que les richesses engendrées par le tourisme sont inégalement réparties allant
surtout en direction des populations non pauvres. Après une décennie à se focaliser sur la
conservation et la préservation des temples, l’UNESCO et l’autorité APSARA aidés de ces
partenaires internationaux semblent vouloir rectifier le tir, comme en témoigne la
deuxième conférence intergouvernementale pour la sauvegarde et le développement
durable d’Angkor de 2003. Une table ronde ou fut souligné une ferme volonté d’intégrer les
populations locales, dans la politique de gestion d’Angkor avec un volet consacré au
développement durable et à la lutte contre la pauvreté.
Qu’en est-t-il plus de huit ans après cette conférence? Les populations locales participent
t’elles davantage à la mise en tourisme de leur territoire, et surtout bénéficient t’elles des
avantages économiques qu’apporte cette activité? Si un travail remarquable à été réalisé au
niveau de la gestion et de la régulation des flux touristiques, il en est tout autre concernant
la participation de ces populations dans la mise en tourisme du site d’Angkor. Pourquoi ?
Est-ce un problème de méthodes de gestion, de coordination ou alors simplement une
question d’échelle ? Sur un site assez vaste qui s’étend sur plus de 400 km², la population
est t’elle trop nombreuses et dispersées pour pouvoir être intégrées réellement à la
dynamique touristique d’Angkor ? Pour tenter de répondre à cette question nous
analyserons en parallèle le cas de deux sites africains au Botswana dont les configurations
géographiques sont bien différentes de celle d’Angkor et qui en très peu de temps ont réussi
à intégrer davantage les populations dans la gestion touristique de leur territoire et de leur
patrimoine. Le premier, proposé à la liste de l’UNESCO en 2010, le delta de l’Okavango est
par sa taille (18 000 km2) l’un des plus grands deltas intérieurs au monde. Sa superficie est
donc bien supérieure à celle du parc archéologique d’Angkor. Or les populations de la région
qui ici résident seulement aux marges du delta sont depuis récemment relativement bien
intégrées dans la mise en tourisme de celui-ci et l’on observe un net recul de la pauvreté. A
l’inverse, le second site africain que nous analyserons, Tsodilo Hills est en comparaison
d’une superficie minuscule (10 km²). Ici, nous trouvons nous face à un site rupestre, localisé
dans le désert du Kalahari classé au patrimoine mondial depuis 2001 pour son caractère
religieux et spirituel vis-à-vis des San, jadis peuple nomade. Or ici, dans un premier temps la
possibilité d’un classement à l’Unesco fut néfaste pour ces populations, et furent expulsées
par le gouvernement de leur terre ancestrale pour être relogés dans des villages à quelques
kilomètres de la. Cependant, depuis peu, ce même gouvernement mise sur le tourisme
communautaire comme moyen de développement et encore ici, les premiers résultats sont
encourageants. Comment donc appréhender de tels résultats ? Pourquoi sur le parc
d’Angkor pourtant très encadré par l’UNESCO et cela depuis de nombreuses années est t’il si
difficile d’intégrer les populations dans la gestion touristique du site ? Comment expliquer
que sur un espace immense et inhospitalier tel que le Delta de l’Okavango, qui n’est même
pas encore classé au patrimoine mondial, arrive t’on davantage à intégrer les populations
dans sa gestion ? Sa configuration géographique n’est t’elle pas en partie l’une des clés de
cette réussite ? N’y a-t-il pas d’autres facteurs (réelle volonté et motivation des
gouvernements nationaux d’intégrer les populations, mise en place d’un plan de gestion
adéquate, meilleure coordination et coopération) susceptibles d’expliquer de tels résultats ?
Author Bio:
Jeune chercheur dans le domaine de la géographie et de l’économie rattaché au laboratoire
de l’HSTM et du CEMOTEV, je réalise un doctorat sur les différentes formes de tourisme
dans la province de Siem Reap au Cambodge. Mais recherches m’ont cependant mené dans
d’autres contrées notamment Madagascar et l’Afrique Australe, le delta de l’Okavango au
Botswana en particulier dont il sera en partie question dans ma communication lors du
colloque au Gabon.
Author: Carmen Maria RAMOS
E-mail: [email protected]
[email protected]
Department: Catedra UNESCO de turismo cultural UNTREF/AAMNBA, Buenos Aires,
Argentina.
Institution: Catedra UNESCO de turismo cultural UNTREF/AAMNBA, Buenos Aires,
Argentina.
Title: Quebrada de Humahuaca: Signaux d'avertissement dans un environnement fragile.
Abstract:
La Quebrada de Humahuaca, dans la province argentine de Jujuy, a éte inscripte en juillet
2003 dans la Liste du Patrimoine Mondial de l’ UNESCO. C’est le premier paysage culturel de
l’ Amérique du Sud et l’ un des cinq de son genre en Amérique latine.
En Argentine, leur intégration a été fondée sur les caractéristiques de l'intégrité et
l'authenticité d'un paysage culturel qui a permis les établissements humains, l'agriculture,
le commerce et la circulation des personnes et des idées entre les Andes et les plaines au
cours des dix mille dernières années .
Les vestiges pré-incas et pré-hispaniques, avec ses systèmes des champs des cultures
associés, renforcent d’une façon spectaculaire son caractére du paysage culturel.
La désignation d'un site du patrimoine mondial en tant que paysage culturel offre des
opportunités précieuses, mais aussi, évidemment, des responsabilités et des exigences, et la
necessité de préserver les ressources qui donnent la valeur au site et d'améliorer la qualité
de vie des populations locales. Il est nécessaire, cependant, garder à l'esprit que les
paysages culturels peuvent facilement perdre les caractéristiques qui lui confèrent une
valeur universelle s'il n'est pas atteint un équilibre entre développement touristique et
protection de ces ressources.
Dans le cas de la Quebrada de Humahuaca, les valeurs à protéger sont très subtiles et
fragiles et ce serait très facile de les toucher d’un façon négative et irreparable.
A partir de la nomination, en juillet 2003, la Quebrada a montrée une croissance
exponentielle du tourisme, l'émergence de méga projets touristiques, culturelles ou
sportives, comme il est le cas du Rally Dakar, un étalement urbain, la croissance non
planifiée et la réalisation de travaux de voirie comme le corridor bi-océanique reliant
l'Argentine avec le Chili nommé Paso de Jama, qui génèrent des impacts qui menacent la
préservation adéquate du site en tant que paysage culturel. Il est impératif de se rappeler
que, une fois endommagés ou détruits, les valeurs pour lesquelles la désignation s’est
realisée n'existent plus et l'attractivité du site disparaît.
Le plus remarquable de la Quebrada ne sont pas des œuvres architecturales, mais les
paysages qui résultent de l'interaction de facteurs naturels et culturels: l'emplacement du
logement, l'orientation des champs, les pratiques agricoles, la façon de construire des
clôtures, la emplacement des routes, des sentiers, des ponts, la relation entre les sources
d'eau (rivières et ruisseaux) et le logement, ainsi comme des activités culturelles
traditionnelles, telles que le Carnaval, les pèlerinages, les pratiques religieuses, entre autres.
La protection de ces ressources serait difficile, même si elles appartenait seulement à l’Etat,
mais dans ce cas est beaucoup plus complexe, car ils sont en mains privées.
En effet, l'une des questions clés touchant la gestion des ressources dans la Quebrada et qui
est différent des autres sites du patrimoine mondial est que la plupart des terres
n'appartiennent pas à l'échelle nationale ou provinciale. Il ya de nombreux propriétaires et
des voisins qui occupent la Quebrada, et beaucoup d'idées très différentes sur l'avenir
souhaité pour la région. L’organisation territoriale, en conséquence, a besoin d’ un degré
élevé de coopération. Le défi est de parvenir à un consensus sur la direction à prendre pour
que le site garde leurs valeurs, les gens peuvent obtenir un certain niveau de vie, et les
visiteurs peuvent profiter et apprécier les attraits de la Quebrada sans les endommager.
Ce document va tenter d’envisager la necessité d'obtenir un consensus à partir de la mise en
œuvre des stratégies de gestion, de protection et d'interprétation. Même. il essayera de
chercher des modèles alternatifs qui puissent fournir aux communautés locales un plus
grand degré de participation et d'avantages sociaux et éducatifs afin qu'ils puissent agir
pour la protection des ressources qui donnent de la valeur à la place. La forme du
développement du tourisme dépend de la philosophie qui guide la gestion du site. Dans le
cas de la Quebrada de l'objectif premier devrait être de mettre en œuvre une forme de
tourisme durable avec une variété de possibilités pour les visiteurs, mais dans le même
temps qui contribue à la préservation de l'actif à long terme, pour les générations présentes
mais aussi futures. Il est également important que les populations locales continuent leurs
activités économiques traditionnelles qui sont compatibles avec le caractère de ressources
qui visent à protéger. On abordera également la possibilité de développer des formes
réussies du tourisme communautaire.
Author Bio:
Carmen María Ramos est directeur exécutif de la Chaire UNESCO de Tourisme Culturel
(Université National de Tres de Febrero et Association des Amis du Musée National des
Beaux-Arts de l'Argentine, www.turismoculturalun.org.ar) . Directeur du Organ Public du
Tourisme de la Ville de Buenos Aires (déc. 2007- avril 2012) où travaille activement avec la
société civile pour la promotion et la préservation du patrimoine culturel et naturel de la
ville. Elle publie régulièrement des articles sur des sujets de la culture, le tourisme, dans le
Journal La Nacion de l'Argentine. Elle est aussi coordonnateur de l'atelier de l'UNESCO sur
les lieux de mémoire de l'esclavage en Argentine, le Paraguay et l'Uruguay. Son profil est
clairement orientée à la gestion culturelle. Pendant son séjour à l'université, elle a obtenu
un Diplôme en Ressources Humaines et un Diplôme d'études supérieures en Gestion
Culturelle et de la Communication.
Author: Yves ROBERT
E-mail: [email protected]
Department: Faculté d'Architecture La Cambre-Horta
Institution: Université Libre de Bruxelles
Title:
Enjeux méthodologiques autour de la triangulation «patrimoine-tourismedéveloppement» en République Démocratique du Congo
Abstract:
Le propos concerne la République Démocratique du Congo (RDC) et s’inscrit dans le contexte du
travail de collaboration belgo-congolais (Programme de collaboration scientifique et technique)
intitulé «Quelle place pour le patrimoine culturel et naturel du Congo RDC sur les listes du
patrimoine mondial matériel et immatériel de l’UNESCO ? ».
L’équation reliant le tourisme au patrimoine en invoquant son rôle moteur en termes de
développement tient souvent du lieu commun. Les enjeux du développement requièrent que
l’on se pose la question des relations entre les concepts de développement, progrès, croissance
et modernité. Ces quatre concepts, souvent associés, voire mélangés et galvaudés, ont parfois
donné lieu sur le terrain des pays du sud à des interventions « autoritaires » et finalement peu
appropriables par les populations concernées. Dans le cadre de la présente intervention, il est
considéré que développer, c’est reconnaître, conserver et transmettre les valeurs patrimoniales
d’un contexte, pour se l’approprier et le perpétuer, mais c’est aussi le transformer pour l’adapter
en le renouvelant, en vue de permettre l’émergence d’une modernité responsable à partir des
potentialités du territoire (sous l’angle environnemental, historique, économique, social,
culturel, …) et avec la participation de ceux qu’il concerne. Méthodologiquement, la réflexion
considère que le développement doit être compris dans un sens plus large et complexe que les
habituels enjeux économiques et techniques. De même, la question des usages du patrimoine
est, selon nous, évidemment bien plus ouverte et diversifiée que la « traditionnelle » approche
visant à accueillir un tourisme international dans les sites culturels. Dans cette perspective, la
démarche entreprise doit aussi s’attacher à prendre en compte un tourisme national (endogène
et entre autres un tourisme scolaire) et favoriser, selon une approche intégrée aux pratiques
habitantes, une appropriation patrimoniale évitant la « gélification » des territoires (c/f la
valorisation touristique « classique »). C’est ce que l’on pourrait nommer une
alterpatrimonialisation, privilégiant une pensée globale ne monumentalisant pas à outrance le
patrimoine. Nous pensons que dans les pays dits du tiers monde, le territoire produit par la
patrimonialisation correspond à une forme de développement échappant trop souvent aux
habitants et autres usagers locaux pour ne servir que les intérêts des touristes internationaux :
un patrimoine des pays du sud qui voit son universalité se plier aux attentes et usages
occidentaux. Face aux enjeux du développement (développement économique, sanitaire,
culturel, touristique,…), les patrimoines peuvent s’avérer être des alliés ou des freins suivant les
approches envisagées. Ainsi, dans le cadre des travaux de la «Commission congolaise pour
l’UNESCO» et de la «Commission belge francophone et germanophone pour l’UNESCO», nous
pensons qu’il s’agit en priorité de proposer à l’UNESCO des lieux culturels qui induisent par leur
patrimonialisation un impact positif sur le quotidien des populations et non pas une mise à
l’écart des communautés concernées par une muséification du territoire (la mise à l’écart peut
parfois être occasionnée par un processus de «gentrification»). Mais, inversement à ce
processus de patrimonialisation locale, il appartient aussi à la «RDC» de «désenclaver» son
patrimoine pour qu’il soit appropriable par d’autres. Comment faire adhérer la population d’une
grande ville comme Kinshasa à l’idée qu’il existe, non pas seulement une architecture coloniale
moderniste, mais un patrimoine moderniste, c’est-à-dire que le continent africain est
dépositaire d’un héritage culturel dont les valeurs si elles sont «mutualisées» peuvent être
partagées par la communauté mondiale dénotant aussi d’une identité moderniste (Asmara,
Brasilia, Bruxelles, Vienne, …) ? Nous pensons qu’il faut territorialiser le patrimoine pour
multiplier les points d’ancrage entre «patrimoine » et « vie des populations». Reconnaître
comme patrimoine de tels biens, suppose, outre leur bonne conservation, de mettre en œuvre
auprès des populations concernées différentes actions et notamment : 1) une stratégie de
(re)lecture du territoire (il y a souvent une sous-évaluation de la part des communautés locales
de ce que peuvent apporter les sites patrimoniaux de la ville d’origine coloniale), 2) une
politique de sensibilisation au potentiel économique pouvant être retiré d’une mise en œuvre
touristique (importance des échanges d’expérience « sud-sud »). Dans cette perspective, il serait
opportun de mettre en œuvre un programme : 1) d’édition de documents simples d’information
pour les populations locales sur l’histoire et la valeur de ces sites, 2) de mise en place d’une
signalétique (plans, photographies anciennes, …) objectivant ces sites pour induire un
changement de regard, 3) d’actions de formation de la population en matière d’accueil du
visiteur., 4) de sensibilisation à la bonne gestion des sites en formant des personnes relevant des
communautés locales qui soient elles-mêmes informatrices auprès des populations concernées
(conseils citoyens, conseils simples d’entretien de l’architecture, …). Ainsi, c’est grâce à ces types
d’interventions que le patrimoine, associé à une stratégie de développement, peut favoriser, via
un tourisme intégré, un bien-être et un mieux-être de la société.
Author Bio:
Historien de l’art et archéologue, Yves Robert est enseignant à la Faculté d’Architecture La
Cambre – Horta de l’Université Libre de Bruxelles. En outre, il est assistant chargé
d'exercices en Muséologie à l’Université Libre de Bruxelles et depuis 2009, il est expert pour
la Commission belge francophone et germanophone pour l'UNESCO.
Yves Robert s’est spécialisé dans l’étude du patrimoine culturel et naturel. À ce titre, il a
produit de nombreux articles scientifiques concernant cette matière, dont deux cours
dispensés à l’ULB intitulés Théorie de la conservation et de la restauration des patrimoines et
Patrimoine et enjeux du développement. Yves Robert s’est intéressé à l’étude de
l’architecture coloniale en Afrique, tandis qu’en matière de patrimoine mobilier, son
domaine de compétence recouvre les enjeux propres aux musées sur ce même continent.
Author: Pamela ROUSSELOT ep. LORIDAN, Pierre AYAMINE ANGUILET
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: IREST
Institution: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Title: Essai d'une vision multidimensionnelle et multiforme dans la gestion du Patrimoine
mondiale de L'Unesco "La Lopé Okanda Relique"
Abstract:
L’objectif ultime et stratégique de l’inscription des biens sur la liste du patrimoine mondial
de l’Unesco, est de promouvoir un tourisme responsable qui réconcilie les impératifs de la
jouissance d’un monument en harmonie avec les conditions d’un développement
économique, socioculturel pour les sociétés hôtes. Il faut ainsi parvenir dans le cas des sites
naturels tels que la Lopé Okanda-Relique à mettre en place une stratégie de conservation et
de revalorisation qui soit en rapport d’harmonie et de compatibilité avec les impératifs
sociaux de survie des populations qui vivent dans les réserves, les parcs ou à proximité.
Cette réflexion se construit, essentiellement autour d’une problématique prospective dont
l’hypothèse centrale postule que l’être humain émerge doublement et simultanément à la
société et aux réalités son environnement. C’est dans ce double plan que les groupes
ethniques qui peuplent les territoires des parcs ont toujours conçu et vécu leurs rapports à
la nature.
C’est ainsi qu’une science de la conservation et de la préservation qui conjugue avec ces
différents impératifs, se conçoit aisément comme une science de l’humain qui émerge
simultanément à la nature et à la société dialectique en se posant comme une définition de
la place de l’homme dans l’ordre naturel.
Comment le rapport à l’environnement ainsi défini peut-il permettre de poser les
fondements théoriques et méthodologiques d’une science critique de la pratique de
l’homme et de ses effets sur l’environnement dans la nouvelle perspective du
développement durable qui postule une intégration de l’homme dans son milieu et dont la
satisfaction des besoins doit s’harmoniser avec des préoccupations de préservation en
général, et singulièrement une politique de garantie de la biodiversité constituée par les
parcs, surtout lorsqu’ils sont érigés au statut de patrimoine mondial de l’humanité ? Telle
est la question centrale que nous proposons de traiter.
Author Bio:
Pamela Rousselot épouse Loridan, Doctorante en 4ème année de thèse de géographie du
tourisme, à l’université Paris 1 sous la direction de Maria Gravari Barbas., est rattachée au
Laboratoire de L’EREIST( Equipe, interdisciplinaire de recherche sur le tourisme). Sa thèse
porte sur les stratégies d’écotourisme des pays du Bassin du Congo : le cas du Gabon ».
Monsieur Pierre Ayaminé-Anguilet, Maître-assistant, Ancien responsable du DESS Tourisme
culturel, Département d’anthropologie, FLSH/ U.O.B (Gabon). Actuellement en HDR au
LAS/ Université Rennes 2.
Author: Pamela ROUSSELOT ep. LORIDAN
E-mail: [email protected]
Department: IREST
Institution: Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Title: Parc National de la Lopé Okanda « entre tourisme, conservation et culture locale »
Abstract:
Si la création des parcs nationaux a d’abord été une invention américaine3 à Yellowstone en
1872, le concept s’est rapidement répandu à travers le monde. En raison des
caractéristiques physiques, politiques, et des influences sociales, les objectifs des parcs
nationaux vont se diversifiés afin de s’adapter aux réalités territoriales dans lesquels ils ont
3
WarwickFrost and C Michael Hall “Tourism and National Parks
été crée. Ainsi si aux Etats-Unis, le premier parc national avait pour but uniquement de
créer un espace naturel devant permettre la protection ce dernier sans aucune intervention
humaine, les parcs nationaux vont peu à peu prendre une valeur économique à travers le
tourisme. De la préservation uniquement, au tourisme de chasse durant les périodes
coloniales, au tourisme de nature, les parcs nationaux vont revêtir a tour de rôle différents
rôle.
Dans notre cas, c’est l’aspect touristique ainsi que la conservation à travers le patrimoine
mondiale des parcs nationaux qui nous intéressent. En effet l’objectif du Gabon est de faire
de ses parcs des outils de développement pour l’écotourisme. Si d’une part le tourisme peut
impulser une nouvelle dynamique de développement, il est aussi un révélateur sociétal
dans le sens ou, il permet aussi de mettre en évidence les faiblesses d’une société. En effet,
le tourisme demande à la fois la mise conformité de différents éléments constitutifs d’une
société: ressources humaines, ressources à offrir, mais aussi ressources matérielles etc.
Dans le cas du Gabon les difficultés actuelles de mise en place d’éléments matériels destinés
à permettre une impulsion du tourisme sont encore dans des phases de lancement.
Toutefois, au delà de ces aspects matériels, il semble qu’un autre aspect ayant une
dimension plus immatérielle est mise en cause pour afin d’expliquer les difficultés des
populations à se projeter dans le tourisme. En effet, il est souvent dit localement que
l’autochtone gabonais n’a pas « la culture du tourisme ». Ce discours récurrent dans les
politiques, ou auprès des différents acteurs touristiques interpelle. En effet, la question
que l’on se pose est de comprendre ce que l’on entend par culture touristique ? Est-ce que
ce manque de culture touristique peut constituer un frein fondamental dans la mise en
tourisme des parcs nationaux ? Mais aussi dans l’acceptation d’une version contemporaine
de préservation à travers les patrimonialisations ?
Dans des pays tels que le Gabon, ou le tourisme se base fondamentalement sur les richesses
à la fois naturelles, mais aussi culturelles, il convient de comprendre le sens que l’on donne
à la culture dans ces discours nationaux. En effet si l’on considère comme Mimoun Hillali 4
que « la culture d’un peuple ou d’une société humaine est la composante fondamentale de
son essence à la fois sociale, sociétale et sociologique, et que par conséquent la culture d’un
peuple fait que l’environnement récepteur est prédisposé à accepter l’autre (hospitalité,
accueil) ou au contraire à le considérer comme intrus et à le rejeter. Dans ce sens la culture
se révèle être un des éléments fondamentales dans le développement du tourisme. Il est
essentiel de comprendre la culture locale vis-à-vis du tourisme et d’interpréter les discours
territoriaux pour comprendre que la difficulté de développement du tourisme n’émane pas
uniquement des aspects matérielles pour le développement du tourisme mais peut être
d’éléments immatériels s’inscrivant dans des représentations locales.
Aussi, notre communication se propose de mener une réflexion autour de la culture locale
et son impact sur la mise en pratique du tourisme et de la conservation locale des parcs
nationaux. Nous tenterons de la définir à travers une approche de la géographie culturelle.
Nous tentons ainsi d’expliquer les difficultés de représentations des populations locales visà-vis des parcs nationaux. Il s’agira d’une étude trilatéral analysant les rapports entre :
tourisme- culture locale- conservation pour au final réussir à mettre en exergue des
pratiques locales vis-à-vis du tourisme et de la conservation.
4
Hillali Mimoun « Le tourisme international vu du Sud : Essai sur la problématique du tourisme dans les
pays en voie de développement »
Author Bio:
Pamela Rousselot épouse Loridan, Doctorante en 4ème année de thèse de géographie du
tourisme, à l’université Paris 1 sous la direction de Maria Gravari Barbas., est rattachée au
Laboratoire de L’EREIST( Equipe, interdisciplinaire de recherche sur le tourisme). Sa thèse
porte sur les stratégies d’écotourisme des pays du Bassin du Congo : le cas du Gabon ».
Author: Hana SILOVSKA, Jaroslav MACHACEK
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Department of Regional Studies
Institution: The University of Economics, Prague, Czech Republic
Title: Sustainable tourism as a key development factor of the biosphere reserves
Abstract:
There are areas in the world, designated within the UNESCO’s intergovernmental scientific
programme Man and the Biosphere (MAB), where nature protection meets together with
sustainable development principles and where different local stakeholders strive after
harmonization of their interests. These areas, known as biosphere reserves, fulfil the
mission to reconcile the principles of nature and cultural protection and socio-economic
concerns and to test and demonstrate innovative approaches to sustainable development.
Paper examines sustainable tourism as a tool to promote ecological, social, cultural and
economic elements of sustainability in these specific areas. It points out main issues
emerging in the tourism planning and decision making process in these areas and puts
forward selected criteria for sustainable tourism. The contribution briefly introduces the
present state of the Czech biosphere reserves, their current challenges, limits and
opportunities for the future development and functioning. It deals in more details with the
Šumava Biosphere Reserve which represents a very special and valuable area from both the
national and international points of view. The key roles of the local stakeholders and
authorities and their mutual cooperation and areas of participation will be illuminated in
the text. Special attention will be paid to the population development in the respective
region, particularly in terms of the impact of amenity migration with regard to the functions
and purpose of the above mentioned biosphere reserve.
Author Bio:
Hana Silovská: currently a PhD. student at the department of Regional Studies at the
University of Economics in Prague where she graduated also her master studies in 2009.
Her main field of interest is represented by the sustainable development of the
environmentally valuable regions with special regard to biosphere reserves. Besides her
current studies she is experienced in the ICT sector after 5 years work in the multinational
ICT corporation.
Jaroslav Macháček : Economist engaged in regional science, spatial and environmental
economics, environmental assessment, urban studies, cultural heritage. University
professor. Since 1988 employed in the Czech Academy of Sciences - Centre for Architectural
and Urban Studies (1990 - 2001,director). From 2001 to date full employment in the
University of Economics in Prague, Faculty of National Economy and Public Administration,
presently as the head of Regional Studies Department (On the part time basis also working
in Czech Academy of Sciences (CAS) as the chairman of the Czech National Committee for
Impact Assessment , 2005 to date and vice-chairman of CAS Environmental Commission,
2000 to date). Member of the Czech National MaB Committee.
Author: Isabel TORRES MARTINEZ
E-mail: [email protected]
Department: Institute for Tourism Research (INTOUR)
Institution: University of Bedfordshire
Title: Silk Road Tourism Potential: a Tour-Operators’ Perspective
Abstract:
During the last decades, tourism investment, promotion of cultural heritage conservation
programmes, and international cooperation, namely from the United Nations World
Tourism Organisation (UNWTO) and UNESCO; have boosted the revival of the Silk Road for
tourism purposes. Former Soviet countries saw in the tourism market a quick way of
achieving economic development and regeneration for their economies after the long
period under the Soviet Union domination. UNWTO has launched the Silk Road Programme
and UNESCO is providing support for the nomination of the Silk Road as a World Heritage
Site. However, the social, economic and political level of development of the different
countries is disparate and scant resources limit tourism development. This article analyses
the tourism potential of the Silk Road from a tour-operators’ perspective, focused
particularly on China and Central Asia. The methodology used involved secondary data
analysis as well as a survey with emailed questionnaires sent to tour-operators offering
tours to destinations along the Silk Road. They were asked about the profile of their clients,
the preferred type of attractions and their concerns when offering the tours. The research
shows that the Silk Road is very rich in natural and cultural heritage, testimony of several
centuries of trade and intercultural exchange between civilisations. Nonetheless, tourist
facilities, including transport, need to be further developed, especially in Central Asian
countries. Despite its history, the Silk Road is still at the exploration stage and a coordinated
joint effort has to be made in order to promote the uniqueness of the destination. Its
potential nomination as a World Heritage Serial Site represents a key opportunity to launch
the Silk Road and to increase international awareness. For this, careful tourism planning
and management is crucial for developing the Silk Road as a sustainable tourism
destination.
Author Bio:
Issa Torres is a researcher at the Institute for Tourism Research (INTOUR), University of
Bedfordshire, UK. During the last years, Issa has been working in the field of tourism
planning and development, cultural heritage and ecotourism. She has travelled widely and
has undertaken consultancy and research work in Costa Rica, China, Australia, Venezuela,
United Kingdom, Brazil, Ghana and France. Issa has considerable experience in sustainable
tourism and cultural heritage research, particularly at World Heritage Sites.
Issa has presented at conferences (UK, Canada and Mauritius), she has being invited as a
speaker at meetings in Italy and Luxembourg and has published in areas relating to cultural
routes, sustainable tourism and community involvement.
Author: Mihai VODA
E-mail: [email protected], [email protected]
Department: Dimitrie Cantemir University, Romania
Institution: Dimitrie Cantemir University, Romania
Title: Ecotourism Development and Heritage Preservation for Transylvanian Wild
Carpathia: from Philosophy to Practice
Abstract:
Transylvanian Wild Carpathia represents the last untouched wilderness areas of the
European continent. Transylvania is improving the tourist infrastructure and its ways of
practicing ecotourism and is about to take a new strategy regarding tourism development
by considering the media impact of Wild Carpathia documentary produced by the European
Nature Trust. Transylvania is surrounded by the Carpathian Mountains and has unique,
specific possibilities for ecotourism development and heritage preservation. Transylvania
has its own scientific and practical potential which will enable the founding of its own,
entirely original strategy to be applied through completely specific methods. Such an
orientation cannot be explained only through the historic experience or the originality of
the geographic or climatic conditions, the traditions, the customs, the art or culture etc. The
ecotourism activities and heritage preservation in Transylvania are based on a range of
criteria: meeting the requirements of the present scientific revolution, developing the
positive experience of all times, taking and implementing only those experiences of other
countries that match the specific of Transylvania region. Transylvanian Wild Carpathia
nature reserves have obtained actual effects in promoting sustainable development of
ecotourism among local communities. Increasing community interest in a continuously
participation is the key for ecotourism development and heritage preservation in
Transylvanian Wild Carpathia.