Régimes pathologies de l`œsophage I) Le reflux gastro

Transcription

Régimes pathologies de l`œsophage I) Le reflux gastro
Régimes pathologies de l’œsophage
I)
Le reflux gastro-oesophagien (RGO)
Définition
On appelle RGO la remontée anormale et répétée du contenu gastrique dans l’œsophage en dehors
des efforts de vomissements et sans la participation de la musculature de l’estomac, de l’abdomen
ou du diaphragme.
Manifestations et causes
Le RGO permet la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage dont la muqueuse n’est pas faite
pour recevoir un liquide acide ou alcalin, d’où les sensations de brûlures dont se plaignent les
patients.
Le RGO se rencontrent à tous les âges de la vie y compris chez les nourrissons.
L’évolution est très variable : les douleurs peuvent être supportables et calmées par des mesures
hygiéno-diététiques et quelques médicaments, ou une oesophagite peptique apparaît entraînant des
épisodes douloureux avec anémie, asthénie, voire dysphagie en cas de sténose.
Autres causes :
Vieillissement
Grossesse
Surcharge pondérale au niveau abdominal
Compression abdominal
Tabac
AINS (anti inflammatoire non stéroïdiens), médicaments
Obésité
Traitement
L’objectif est le renforcement du tonus du sphincter inférieur oesophagien et diminuer les causes du
RGO (pression).
Le RGO peut être traité par des mesures hygiéno-diététiques qui, si elles ne suffisent pas, peuvent
être associés à d’autres mesures.
- Mesures posturales évitant la suppression intra-abdominale
Ne pas se pencher en avant, ne pas porter de poids important, éviter les vêtements trop serrés à la
taille, la position assise trop prolongée, éviter les efforts de la défécation, ne pas dormir à plat, ne
pas se coucher à plat immédiatement après un repas.
- Mesures diététiques chez l’adulte
Fractionner l’alimentation, pas de repas trop copieux ni trop gras, éviter les graisses cuites, pas de
boissons gazeuses, pas de chocolat, pas de friandise à base de menthe, arrêt du tabac.
Texture épaisse plutôt que liquide, éviter de boire pendant les repas et le soir après le repas.
Supprimer les excitants : café, épices fortes, alcool
Enrichir l’alimentation en fibres pour lutter contre la constipation, boire souvent et peu à la fois.
En cas d’obésité, la perte de poids améliore le confort du patient en baissant la pression abdominale.
- Mesures diététiques chez le nourrisson
(En plus des mesures posturales)
Les biberons seront fractionnés et épaissis grâce à des pectines type GUMIK.
Les prises d’eau seront nombreuses et peu abondantes.
Le RGO chez l’enfant impose le même type de mesures : fractionnement de l’alimentation,
préparations épaisses, de faible volume. Pas de boissons gazeuses. Pas de chocolat.
Le RGO lié à la grossesse disparaît après l’accouchement.
Utilisées si les mesures précédentes sont insuffisantes ou si les complications existent.
Les sutures intéressent l’œsophage et l’estomac, la réalimentation sera celle de la gastrectomie avec
vagotomie associée à cette de l’oesophagoplastie.
II)
Les oesophagites
Définition
Inflammation ou brûlure de la paroi de l’œsophage.
Selon le facteur déclenchant on distingue :
- Les oesophagites caustiques dues à l’ingestion d’un produit corosif
- Les oesophagites peptiques (RGO)
- Les oesophagites infectieuses (mycosiques, bactériennes)
Les conséquences communes à ces pathologies est l’apparition d’une sténose plus moins serrée
conduisant dans un premier temps à une dysphagie intermittente, puis dans un deuxième temps à
une dysphagie totale ainsi qu’une odynophagie nécessitant une intervention chirurgicale.
L’intervention consiste à réséquer la sténose et à rétablir la continuité ou à pratiquer une
oesophagoplastie avec le côlon gauche ou l’estomac.
Les oesophagites peptiques
Définition
Atteinte inflammatoire de la muqueuse de l’œsophage en réponse à un RGO pathologique. Elle peut
entraîner une sténose oesophagienne plus ou moins serrée. L’oesophagite peut être superficielle ou
profonde, elle peut être responsable d’hémorragies ou d’ulcères qui, cicatrisant, forment une
sténose.
Cette pathologie est souvent bien tolérée et les traitements médicamenteux donnent d’excellents
résultats. Si la sténose apparaît, elle induit une dysphagie (difficulté à manger) voire une
odynophagie (difficulté à déglutir).
Traitement
Il correspond à celui du RGO.
Les mesures diététiques sont identiques, y compris dans le traitement chirurgical.
On tiendra compte des hémorragies susceptibles d’entraîner une anémie ou une asthénie.
Traitement des oesophagites infectieuses
Traitement anti infectieux ou anti fongique. Selon la tolérance, on met en place une alimentation peu
acide, parfois froide (intolérance aux laitages due à l’infection)
Traitement des oesophagites caustiques :

stade 1 (érythème muqueux) et 2 (ulcération de la muqueuse) → nutrition parentérale
pendant quelques jours puis nutrition orale avec texture liquide, moulinée et hachée.

Stade 3 (nécrose de la paroi localisée ou étendue) → nutrition parentérale pendant 21 jours ,
puis :
-
Cicatrisation → nutrition orale
Sténose modérée → nutrition orale selon la tolérance (au niveau de la texutre)
Lésion → nutrition parentérale encore 21 jours avec un second bilan

Stade 4 (destruction de la paroi) → oesophagectomie +/- totale/
Les oesophagites caustiques
Diététique :
Il s’agit de brûlures chimiques plus ou moins profondes, plus ou moins étendues de la paroi de
l’œsophage mais aussi de la cavité buccale et, selon les cas, de la paroi de l’estomac voire de la
trachée et des bronches.
Les caustiques détruisent les tissus, les acides coagulent les protéines, les bases les dissolvent, la
plupart de ces réactions sont exothermiques (qui produisent de la chaleur) et la chaleur formée brûle
les tissus. Outre les actions corrosives, les produits ingérés peuvent être toxiques et détruire
directement les cellules.
Selon la quantité et la concentration du produit corrosif ingéré, les brûlures sont plus ou moins
graves et les cicatrisations sont plus ou moins rapides.
L’évolution des brûlures caustiques est comparable à celle des autres brûlures et comporte deux
phases :
- Une phase aigüe au cours de laquelle la nécrose s’installe (la destruction des tissus, les
perforations viscérales peuvent alors entraîner la mort du sujet), puis
- Une phase tardive cicatricielle où les sténoses peuvent apparaître ainsi qu’en cortège de
troubles fonctionnels graves.

En phase aigüe, au moment de l’accident, le patient est en état de choc, sa déglutition est
impossible. La nutrition est exclusivement parentérale.
Lorsque les lésions sont bénignes, les brûlures n’ayant pas entraîné de perforations, la phase de
réparation peut demander huit à dix jours pendant lesquels le sujet sera alimenté par voie
parentérale. L’alimentation orale pourrait être source de traumatisme supplémentaire, donc
l’alimentation artificielle parentérale est obligatoirement choisie.
Par la suite, après contrôle de l’état des muqueuses, il est possible d’envisager la reprise de
l’alimentation orale.
Le régime sera alors normo ou hyperénergétique en fonction du sujet. (Ce genre d’accident se
produit souvent chez les enfants)
L’apport en protéines est important, les protéines ne sont pas données à visées énergétique mais
dans un but de « reconstruction », l’apport se situe autour de 18 à 20 % de l’AET.
Le reste de l’énergie est amené dans des proportions habituelles : 35 à 40% de lipides et le
complément énergétiques de la ration : les glucides 42 à 47 % AET
Vitamines et minéraux doivent être apportés en fonction du sujet.
La texture de l’alimentation sera adaptée : souple, sans particules irritantes dans un premier temps,
puis normale très rapidement. (mixée lisse)
Le patient est parfaitement en mesure de mâcher, la modification de texture n’est prévue qu’à titre
de précaution, elle participe aussi à la lutte contre l’anorexie consécutive au stress ou à une
pathologie associée.
La température sera sans grands écarts, ni trop élevée, ni trop basse (T° ambiante à tiède, hygiène
rigoureuse).
Un fractionnement peut être nécessaire si le sujet est anorexique.
 Lorsque les lésions sont plus sévères, plus profondes, plus étendues (stade 2), la cicatrisation
demande plus de temps, environ 20 à 30 jours, le protocole de réalimentation est identique
mais plus lent.
Nutrition parentérale jusqu’à la cicatrisation, puis croisée avec l’alimentation orale, puis orale
exclusive avec texture adaptée : molle, épaisse, non irritante (mixée lisse), de température moyenne,
fractionnée.
 Lorsque les lésions sont au stade 3, la totalité de l’œsophage est atteint ainsi qu’une partie
des organes voisins, la cicatrisation demande entre 90 et 120 jours. Il faut souvent préparer
le patient à une intervention.
A partir de la cicatrisation plusieurs tableaux sont possibles :
 Soit le patient est totalement guéri (surveillance de l’œsophage pendant 1 à 2 ans)
 Soit une dysphagie apparaît entre 4 à 6 semaines après l’accident. Elle est la conséquence
d’une sténose correspondant à un ou des rétrécissements de l’œsophage au niveau des
zones brûlées. Le sujet jusqu’ici capable de s’alimenter normalement voit sa déglutition se
dégrader et devenir de plus en plus difficile.
Cette phase dite de sténose n’est pas obligatoire mais si elle se produit, il est nécessaire d’agir
rapidement pour éviter la dysphagie totale avec son cortège de complications. Le traitement
consiste à pratiquer des dilatations plus ou moins rapprochées, contraignantes car réalisées en milieu
hospitalier et sous anesthésie. Ces dilatations autorisent en général la reprise d’une alimentation
orale normale, mais il n’est pas rare que l’on soit obligé d’adapter la texture en fonction des
réactions du patient.
Si les dilatations sont inefficaces ou impossibles, ou encore si la sténose est trop serrée,
l’intervention chirurgicale s’impose comme au stade 3.
Deux cas de figures sont alors possibles :
- Soit le patient est susceptible d’affronter l’intervention, soit il est nécessaire de la placer en
alimentation entérale par sonde de jéjunostomie afin d’obtenir un état nutritionnel correct.
En effet, le sujet en phase de sténose diminue peu à peu ses prises alimentaires et se trouve
finalement en situation de carence (risque de dénutrition).
- Il est également possible, dans la mesure où le patient est capable, de le préparer à une
intervention par une alimentation orale enrichie avec des produits naturels courants :
poudre de lait, fromage fondu (crème de gruyère), jaune d’œuf ou de proposer des CNO
industriels. Ces préparations offrent un apport énergétique et protéique intéressant sous un
faible volume.
L’intervention qui consiste en une oesophagoplastie, souvent associée à une oesophagectomie, est
une intervention importante qui nécessite un terrain favorable (comme n’importe qu’elle
intervention du tube digestif).
III)
Prothèse oesophagienne
Elle est en silicone et on la place dans l’œsophage.
L’objectif est de rétablir la continuité du tractus digestif.
Indications
Sténose
Obstruction néoplasique
Palliatif
La complication possible est la perforation du médiastin (région du corps humain située entre les 2
poumons) à la pose ce qui entraîne une hémorragie.
Sinon il faut 24 à 48 h pour qu’elle prenne bien sa place.
Mesures diététiques
La reprise alimentaire doit être très prudente avec modification et évolution de texture : liquide puis
mixée lisse
Le patient doit bien mastiquer, même si alimentation mixée.
La digestion doit se faire en position semi-assise.
L’alcool est supprimé (car il ronge le silicone). Il faut dissoudre et mixer les comprimer (car ils passent
mal)
Boire bien pendant le repas et de l’eau gazeuse en fin de repas (aide à pousser les aliments)
Les différentes étapes
1. Alimentation pauvre en fibre, liquide/mixée, eau gazeuse
2. Alimentation pauvre en fibre moulinée, eau gazeuse
3. Alimentation normale
IV)
Pathologies tumorales de l’œsophage
Causes :
- Tumeurs bénignes, elles génèrent une dysphagie qui peut être modérée ou sévère. Une
exérèse permet l’énucléation de la tumeur.
- Le régime est celui de la dysphagie.
- Tumeurs malignes. Tardivement décelées en raison de la localisation c’est un cancer
redoutable.
Le signe d’appel est la dysphagie transitoire au début, puis permanente, empêchant toute prise
alimentaire, solide comme liquide. La dysphagie peut être associée à une hypersialorrhée sanglante.
L’amaigrissement est important, rapide, la dénutrition s’installe tout aussi rapidement. On peut
noter des surinfections bronchiques conduisant à une fièvre au long cours. On comprend aisément
pourquoi les patients limites leurs prises alimentaires.
Traitement :
Avant d’entreprendre un traitement, il est nécessaire de pratiquer un bilan d’extension de la tumeur
et d’apprécier le retentissement de la pathologie sur l’état général du patient.
Le traitement peut être palliatif ou curatif.
Traitement palliatif :
Dès que la dysphagie n’autorise plus les prises alimentaires en quantité suffisante, une issue consiste
à placer une sonde de gastrostomie et à alimenter le patient par nutrition entérale.
Le produit sera choisi en fonction de l’état du patient mais il faut tendre vers une alimentation hyper
énergétique 1,5 kcal/mL, hyper protidique, de type polymérique (solution standard 1kcal par mL)
Diète polymérique, avantages : simple d’emploi, complète, prête à l’emploi, bien tolérée.
Cette solution permet de renutrir un patient en mauvais état afin de le présenter à une intervention
dans de meilleures conditions ou simplement de lui faire retrouver des forces.
Traitement curatif :
C’est l’exérèse de la tumeur associée à la radiothérapie et/ou à la chimiothérapie en pré et post
opératoire.
L’oesophagectomie
Elle se fait généralement avec :
- Gastroplastie (95% des cas) ou méthode de Lewis Santy (OEsophagectomie par double abord
abdominal et thoracique)
- Coloplastie
Avec coloplastie
La coloplastie correspond à une résection colique apposée à la suite de l’œsophage (il n’y a pas de
problème de digestion/absorption).
On met en place tout d’abord un régime pauvre en fibre.
Selon la longueur de la coloplastie, on peut également remonter l’estomac, ce qui demande un
régime pauvre en fibre et le fractionnement avec l’adaptation de la texture (mixée lisse).
Cette technique n’est plus trop utilisée.
Avec gastroplastie
L’estomac est relié directement à l’œsophage après résection d’une partie de ce dernier. On note
une nette diminution du volume gastrique (car remontée d’une partie de l’estomac).
Il y a une perte de la fonction principale de broyage/malaxage et du péristaltisme oesophagien (par
les cils vibratiles, qui ne sont plus présents).
Les aliments ressortent si le corps est renversé → manger assis.
 Mise en place d’une alimentation parentérale et/ou entérale (par jéjunostomie)
 Fractionnement impératif en 6 repas minimum, car :
- Volume de l’estomac diminué
- Cela permet un apport suffisant





-
Adapter la texture (liquide ou lisse, puis mouliné, haché)
La température sera moyenne
Alimentation PEF puis normale en fibres
Alimentation riche en protéines pour la cicatrisation et aussi car il y a risque de dénutrition
Aliments :
Boissons/eau gélifiée fractionnée
Bouillon/yaourt/compote fractionné
Etapes
1. Alimentation PEF, lisse/moulinée fractionnée
2. Alimentation progressivement normale en fibre
→ 2000 kcal en entérale + 250 kcal per os, puis on diminue progressivement l’entérale pour
augmenter l’alimentation per os.
Etapes de réalimentation :
8h
J1
J2
J3
J4
Thé, café +/sucre
Thé, café 2
biscottes +
beurre
Thé, café 2
biscottes +
beurre
Thé, café 2
biscottes +
beurre
12h
Bouillon de
légumes +
vermicelles
14h
16h
18h
BL et V
eau
gélifiée
20h
22h
-
-
-
-
BL
Laitage
Compote
BL
Laitage
Compote
Purée
(100g)
Laitage
Compote
Crème
enrichie
Potage
enrichi
Laitage
Compote
-
Purée
(100g) VPO
lisse
Laitage
Compote
Crème
enrichie
Crème
enrichie
purée
Laitage
Compote
-
Conseils généraux :
 Texture adaptée aux capacités de mastication
 Alimentation plutôt lisse/mixée au départ pour évoluer vers l’alimentation normale
 Fractionner avec 3 repas et 2 à 3 collations, cela permet d’alléger les repas en évitant les gros
volumes et cela permet de garder un apport calorique suffisant.
 Manger lentement en mastiquant bien (même mixé)
 Boire de préférence entre les repas
 Surveiller le poids (risque de perte de poids)
Conseils culinaires
 Cuisson au four, à la vapeur, au grill
 VPO rôti, grillé
 Légumes cuits à l’eau, à la vapeur, au four
 MG crue
 Pas de friture, ragoût, braisé
Conseil pour enrichir l’alimentation
Annexe 1. Modalités d’enrichissement des repas
Modalités d’enrichissement des repas
Poudre de lait
3 cuillères à soupe (environ 20 g) apporte
Lait concentré entier
environ 8g de protéines
Poudre de protéines (1 à 3 cuillères à soupe par
1 càs de 5 g environ dans 150 ml de liquide ou
jour)
150 g de purée apporte environ 5 g de protéines
Fromage râpé/fromage fondu type de crème de
20 g de gruyère environ 5 g de protéines
gruyère
1 crème de gruyère de 30 g environ 4 g de
protéines
Œufs
1 jaune d’œuf environ 3 g de protéines
Crème fraîche épaisse
1 cuillère à soupe (environ 25 g) = environ 80
calories
Beurre fondu/huile
1 cuillère à soupe (environ 10 g) = environ 75 à
90 calories
 Les potages
En y ajoutant des pâtes à potage, du tapioca, du pain, des croûtons, de la crème fraîche, du beurre,
du fromage (gruyère, crèmes de gruyère…), du lait en poudre, des œufs, du jambon.
Penser aux soupes de poissons.
 Les entrées
Compléter les crudités avec des œufs durs, du jambon émincé, des lardons, des dés de poulet, du
thon, des sardines, des harengs, des crevettes, du surimi, des cubes de fromage, des croûtons, du
maïs, des raisins secs, des olives…
Varier avec du saucisson, des pâtés, des salades de pommes de terre ou de céréales, des entrées
pâtissières…
 Le plat protidique
Choisir des plats naturellement riches, tels que des viandes en sauce, des soufflés, des gratins de
poisson, des quenelles, des lasagnes, des pâtes farcies…
 Les légumes
Les servir plutôt en béchamel, en sauce blanche ou en gratins enrichis avec du lait en poudre, du
gruyère, de la crème fraîche, du beurre, des œufs, de la viande hachée…
 Les purées
En ajoutant des jaunes d’œufs, du gruyère ou autre fromage râpé, du lait en poudre…
 Les pâtes et le riz
En les additionnant de parmesan ou gruyère râpé, de beurre, de crème fraîche, de jaunes d’œufs
comme pour la carbonara, de lardons, de jambon, de viande hachée comme pour la bolognaise, de
petits pois, avec des morceaux d’omelette comme pour le riz cantonnais…
 Les laitages et desserts
En incorporant du lait en poudre, du lait concentré sucré, de la crème fraîche, de la confiture, du
miel, de la crème de marron, du caramel, du chocolat, des nappages à la fraise, des fruits comme la
banane, des fruits au sirop, etc.
Les desserts les plus énergétiques sont : les gâteaux de riz ou semoule, les flans aux œufs, les crèmes
anglaises ou pâtissières, les clafoutis de fruits, les quatre-quarts, les gratins de fruits…
 Les boissons
Enrichir le lait avec du lait en poudre (soit une cuillère à soupe pour 100 ml de lait entier de
préférence) à consommer chaud ou froid aromatisé (chocolat, café, sirop de fruits).
Penser au lait de poule (un œuf battu avec du lait, du sucre, de la vanille ou du rhum), au milk-shake
(lait battu avec crème fraîche et fruits).
Enrichir le jus de fruits avec du lait en poudre, du miel.
Choix des aliments :
PL : pas d’interdit
Fromages : préférer les fromages facilement tartinables
VPO : 1 portion protidique au moins aux 2 repas principaux (si la personne ne supporte pas la viande,
on enrichi les plats → voir modalité d’enrichissement)
Viande de cheval plus lisse que le bœuf
Quenelle, œuf mollet, pain de poisson …
PC : biscotte, pain de mie, PDT (purée …), semoule, riz (au lait), tapioca
Légumes : PEF (carotte, courgette … cf. régime PEF), d’abord en purée puis bien cuit et enfin en
crudité
Fruits : PEF en compote, cuits ou pochés
PS : pas d’interdit mais adapter la texture
Boissons : eau, thé …
Divers : aromates
V)
Hernies diaphragmatique – hernies hiatales
Définition
Passage permanent ou intermittent, à travers l’orifice oesophagien du diaphragme, d’une partie
de l’estomac qui se trouve alors dans le thorax.
Les hernies peuvent être congénitales ou acquises et dans le cas on parle de hernie hiatale. Une
hernie hiatale est due à la perte de l’intégrité anatomique de la région oesocardiotubérositaire.
Si à cette déficience anatomique s’ajoute une diminution du tonus du sphincter inférieur
oesophagien, un RGO accompagne la hernie.
La hernie est souvent la conséquence d’un relâchement musculaire (vieillissement) ou d’une
surpression abdominale (obésité, grossesse, ascite, tumeur abdominale).
Signes cliniques
Souvent asymptomatique, la hernie hiatale passe inaperçue, on retrouve parfois la dysphagie
mais peu importante, rarement des nausées et des vomissements, si un RGO existe, pyrosis
(Sensation de brûlure partant de l'estomac et remontant le long de l'œsophage jusqu'à l'extrémité
supérieure de l'œsophage dans la gorge due à un reflux de liquide gastrique acide vers
l'œsophage), régurgitations sont courantes donc susceptibles d’entraîner des complications :
hémorragies, oesophagites peptiques, anémie.
Traitement
La hernie si elle est traitée, ne peut l’être que par voie chirurgicale, les symptômes observés sont
davantage le fait du reflux.
Certaines hernies ne donnent donc pas lieu à des traitements mais seulement à une surveillance.
- Eviter la compression abdominale →traitement médicamenteux, chirurgie, diététique
Pour hernie non opérée :
- Eviter la mise en déclive du thorax (éviter de se pencher en avant)
- Traitement de l’obésité (perte de poids)
- Sevrage tabagique/alcoolique
- Fractionnement en 4 àà 5 repas
- Boire en dehors des repas, peu à table (éviter les potages, surtout le soir)
- Eviter les préparations trop liquides, les boissons gazeuses
- Régime NL (pas de graisses cuites, fritures, sauce, aliments à goût fort, acide
- Avoir une bonne hygiène alimentaire
Lorsque la hernie est associée à une oesophagite et/ou un reflux, le sujet peut éprouver des
sensations de brûlures, on évitera :
- Les aliments acides, irritants, trop durs, les préparations trop salées ou trop sucrées, trop
chaudes.
Si la hernie est compliquée d’une oesophagite douloureuse, donner une alimentation lisse pendant
quelques jours. Evoluer vers la texture molle, puis hachée enfin normale en surveillant les apports
énergétiques et protidiques.
Si la hernie est associée à un RGO, il faut limiter le temps que passent les aliments dans l’estomac, on
évitera donc les aliments qui retardent la vidange de cet organe : aliments gras, graisses cuites,
crudités, aliments trop concentrés, enfin proposer un fractionnement important (au moins 5 repas
par jour).
Pour hernie opérée :
- Réalimenter à la reprise des gaz
- Premiers jours : PEF liquide ou mixé (15 à 30 jours)
- Eviter les aliments difficiles à digérer
- Régime NL
VI)
Diverticules de l’œsophage
Définition
Il s’agit d’expansions ou de hernies de la muqueuse conduisant à la formation de « sacs » appendus
(accrochés, suspendus) à la paroi de l’œsophage.
Ces diverticules peuvent être de taille variable et suivant leur localisation, on distingue :
- Les diverticules pharyngo-oesophagienne ou hypopharyngés
- Les diverticules de l’œsophage thoracique.
Les premiers entraînent, après plusieurs années d’existence, une dyphagie le plus souvent
intermittente, parfois douloureuse, se manifestant au début des repas, élective (préférentielle) pour
les solides et pouvant induire un blocage de l’aliment ingéré.
Traitement
Le seul traitement consiste en la résection.
Il n’est pas rare de se trouver en face de patients en mauvais état nutritionnel car ils ont tardé à
consulter en raison de l’intermittence des manifestations. Ils ne s’y résolvent que lorsqu’il y a
douleur. En fonction de patients, il sera donc nécessaire d’adapter l’alimentation.
Tant qu’il n’y a pas d’odynophagie, l’alimentation reste normale ; en phase de dysphagie, on aura
recours à une alimentation à texture modifiée sachant qu’il faut impérativement revenir à une
texture normale dès que le patient se sent mieux. Souvent les patients âgés restent à la texture
modifiée par crainte du blocage ; l’ennui, c’est que les apports énergétiques et protidiques sont
souvent insuffisants dans ce cas.
Le fractionnement peut être une mesure nécessaire en cas d’anorexie, il faut préférer 5 à 6 repas de
petits volumes et fortement énergétiques.
Lorsque l’intervention est programmée, il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour que le
patient ne soit pas dénutri. On peut alors faire appel à des préparations enrichies maison et/ou des
CNO si le patient est âgé.
L’intervention est rapide, sans séquelle si le nombre et la taille des diverticules sont modérés, ils sont
ôtés sous célioscopie et, en dehors d’une petit gêne pendant 2 à 3 jours, le patient sera en mesure de
reprendre une alimentation normale très rapidement (régime BYC pendant 48h).
Les seconds peuvent être plus gênants, les signes cliniques sont sensiblement les mêmes : dysphagie,
sensation de blocage, vomissements et le traitement est le même.
Lorsque l’intervention sera prévue, en pré-opératoire, l’alimentation sera mixée pour permettre la
déglutition. Le régime sera normo ou hyperénergétique en fonction de l’état du patient, l’apport en
protéines sera normal ou augmenté si le patient présente une dénutrition. Le reste des nutriments
sera normal.
Le fractionnement est souvent indispensable.
Il est nécessaire, quand cela est possible, d’amener le patient à l’intervention dans le meilleur état
nutritionnel possible.
En post-opératoire, une sonde naso-gastrique peut être posée jusqu’à la cicatrisation des sutures.
L’alimentation entérale sera adaptée en énergie et en nutriments. Le tube digestif est sain, il est donc
facile de faire retrouver au patient un état nutritionnel correct après l’intervention si cela n’a pu être
obtenu avant l’intervention …
Lorsque le contrôle des sutures a été fait, le patient soit retrouver une alimentation orale normale.
En fait si le patient est anxieux, on choisira une alimentation souple, molle ou mixée lisse dans un
premier temps, puis normale. Cette progression se fera sur 2 à 3 jours, elle n’est faite que pour
rassurer le patient qui est en fait parfaitement capable de s’alimenter normalement.
Il est bien entendu nécessaire d’éviter tout aliment dur comme les croûtes de pain, les arêtes de
poisson, les particules irritantes.
VII)
Les varices oesophagiennes
Définition
Dilatation des veines de l’œsophage. L’étiologie la plus fréquente est l’hypertension portale laquelle
résulte soit :
 D’une thrombose ou d’un obstacle dans les veines sus-hépatiques ou dans la veine cave
inférieure
 D’une maladie intra-hépatique, la plus fréquent étant la cirrhose
 D’une atteinte extra-hépatique de la veine porte.
Traitement
Si les varices ont été mises en évidence lors d’une fibroscopie (une varice se rompt ou demeure
silencieuse), il conviendra de prévenir l’accident en supprimant les particules dures de l’alimentation
type croûte de pain, arêtes de poisson, brins d’herbes aromatiques mais aussi les produits
pulvérulents (cacao, sucre glace) susceptibles de déclencher une toux. La prévention de l’accident
passe aussi par la lutte contre la constipation (l’effort engendré par la défécation peut faire éclater
une varice). Les apports en eau et fibres feront partie de la préoccupation des diététiciens.
Après la rupture d’une varice, l’alimentation orale est arrêtée et remplacée par une alimentation
parentérale exclusive jusqu’à l’arrêt de l’hématémèse. Tant que le sujet saigne, il est hors de
question de le faire manger.
La ligature des varices oesophagiennes
C’est une méthode endoscopique inspirée de la ligature hémorroïdaire interne permettant la
traitement et la prévention des hémorragies par rupture des varices oesophagienne.
Avant l’examen : cet examen est pratiqué sous anesthésie générale. Le patient doit être strictement
à jeun (ni boire, ni manger, ni fumer depuis la vieille de l’examen minuit).
Déroulement de l’examen : le médecin fait une endoscopie oesogastroduodénale dans un premier
pour repérer les varices. Puis l’endoscope est retiré et nettoyé. Un dispositif de ligature est mis en
place sur l’endoscope, qui est ensuite réintroduit.
La varice est aspirée et un petit élastique est mis autour de la varice. La procédure est renouvelée
autant que nécessaire.
Après l’examen : le patient est ensuite mis sous surveillance en salle de réveil. (hospitalisation 24h)
6 heures après le geste, le patient pourra s’alimenter avec un régime lisse et froid (yaourt, compotes,
soupes froides). Plus rarement il peut y avoir des douleurs eosophagiennes qui seront soulagées par
des antalgiques habituels (paracétamol). L’alimentation ne sera reprise que le lendemain de
l’opération.