leFÉDÉ GRAMME - CEDEF, Collège des Enseignants en
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leFÉDÉ GRAMME - CEDEF, Collège des Enseignants en
É D É F e l RAMME numéro numéro GR S 48 2 ee trimestre trimestre 2007 NB ommaire la vie de la Fédération . éditorial… . le président… . billet d’humeur… P. 02 P. 03 P. 05 congrès . Dijon : un régal… L’adr esse w e b du site de la Fédér a tion vient dêtr e modifi ée : P. 06 www.fffcdv.org devient au cœur des associations . EPU : exploration d’une hyper éosinophilie chez l’enfant… . Focus : DERIDERA… . ADB… réactions cutanées… www.fffcedv.org P. 09 P. 10 P. 12 … un tout petit e (pour Evaluation) qui fait toute la différence ! coin pratique . gestion des traitements anticoagulants en chirurgie dermatologique… P. 14 . conseils pour le choix d’un laser… P. 16 coin info/détente . coups de cœur littéraires… . LED et contraceptifs… P. 20 P. 20 rendez-vous . SFDPS : psychosomatique en dermato… P. 22 . séminaire A.FOR.SPE : le cancer… P. 22 Le cas du mois… Proposé par le Pr G. ARGENZIANO (Italie) : « … la couleur rougeâtre évoque une hémorragie sous cornée … ». Rendez-vous sur le site ! www.dermatoscopie.org F ÉDÉRATION F RANÇAISE DE F ORMATION C ONTINUE ET D’ É VALUATION EN D ERMATOLOGIE- V ÉNÉRÉOLOGIE www.fffcedv.org Éditorial leRFÉADMÉME G Il y a les mots cache misère : dermatose réactionnelle, mécanisme polyfactoriel, labilité évolutive, large palette thérapeutique… Il y a les mots qui nous permettent de penser que la consultation sera longue : « Ca va pas être long, Docteur » ou encore « j’en ai profité pour vous amener le petit et la petite aussi ! » ou bien « J’ai fait une liste pour être sûr de ne rien oublier »… des mots , des mots… C LE FEDEGRAMME organe de liaison édité par la Fédération Française de Formation Continue et d’Évaluation en Dermatologie-Vénéréologie. haque jour, dans notre vie privée ou dans notre exercice de dermatologue nous prononçons et nous recevons des milliers de mots. Ils s’égrènent innombrables comme les gouttes de pluie d’une averse. Certains pourtant sont plus marquants que d’autres parce qu’ils encouragent, agacent, inquiètent, rassurent, protègent… Heureusement il y a les mots qui nous font chaud au cœur : « Je suis vraiment content », « Ça m’a changé la vie » ou encore « Merci docteur, depuis le temps… » Il y a ceux que nous prononçons quand nous voulons avoir l’air savants : au plan étiopathogénique, déterminisme génétique, syndrome d’activation macrophagique… Il y a les mots qui font peur aux patients : chronique, Mots-clés, mot de passe, mots doux, mots techniques, ils se mêlent et se tissent en la trame infinie de la relation médecin-malade. Et les mots-cadeaux que nous offrons à nos patients : « Surtout, tenez-moi au courant », « j’admire votre courage », « comment vont les enfants », « n’hésitez pas à m’appeler » … ces mots qui nous font chaud au cœur… Directeur de la publication Dr Philippe BEAULIEU e-mail : [email protected] cancer, récidive, staphilocoque… Et ceux qui font peur au médecin : sarcome, lymphome, ischémie, nécrose. Source d’angoisse aussi pour le médecin certains mots qui se déguisent en sigles : CPAM, CCAM, CARMF, EPP… Rédacteur en chef Dr Sylvie MONPOINT 740 rue des Apothicaires 34090 MONTPELLIER e-mail : [email protected] Comité de Rédaction Dr J-C. ALLART Dr J-M. AMICI Dr A. BELLUT Dr J-P. CLAUDEL Dr V. GASSIA Dr M. LE MAÎTRE Dr G. REUTER Dr J. SARY Dr J-L. RIBOULET Dr J-F. SEI Dr R. MAGHIA Dr S. LY Parfois les mots permettent l’évasion dans une rêverie au cœur de la nature : la cascade immunologique, les bans de poissons et les feuilles de fougère de la capillaroscopie, les oreilles de lapin de notre dernière ablation de naevus et la jolie dermite des prés. Conception, réalisation, régie ALLIGATOR’S 1 chemin du Val - Coulombs (14480) Tél. 02 31 80 52 52 - fax 02 31 73 32 76 e-mail : [email protected] juin 2007 Et puis il y a ceux qui nous agacent quand nous les recevons dix fois par jour : « je ne suis pas venu pour rien », ou « je ne suis pas revenu plus tôt parce que vous étiez en vacances », ou encore « vous vous régalez, Docteur » alors que vous peinez terriblement sur un kyste inguinal surinfecté ! 02 < D’autres fois, ils témoignent de notre équipement technologique de pointe : photothérapie UVB TL01, pet scan, laser Nd Yag, RT-PCR et ganglion sentinelle. Mais chut ! Plus un mot, je me tais… Voici le mot du président ! Sylvie MONPOINT la Vie de la Fédération Discours de notre président lors du congrès de Dijon et qui donne toutes les grandes orientations actuelles de la dermatologie libérale. Bonne lecture. Chers amis, D u fait des obligations de FMC et d’EPP imposées à chaque praticien, les médecins sont actuellement désemparés tant sur leurs réelles obligations que sur l’organisation des formations accréditantes et les structures agréées… Il est réel que les dispositifs mis en place par nos fonctionnaires ne sont pas des plus simples. Je vais prendre quelques minutes pour tenter de vous clarifier les rouages de la FMC et l’EPP. Tout d’abord, il convient de bien séparer la FMC et l’EPP. Il s’agit de deux « compteurs différents ». ■ Pour la FMC, 150 points à acquérir en cinq ans, essentiellement par des participations aux formations ou congrès (8 crédits points par journée, 4 par demi-journée, …). ■ Pour l’EPP, c’est 100 points ou rien. A partir du moment où vous vous inscrivez dans un programme d’EPP reconnu, vous aurez vos 100 points. Donc, pas de crédit point à la journée pour l’EPP. Cela étant acquis, revenons-en à la question de savoir quelles seront les formations agréées, les congrès FMC agréés et les programmes EPP agréés. Quels sont les organismes qui répondent à cet agrément ? Là encore, bien séparer la FMC et l’EPP. ■ Pour la FMC, c’est le CNFMC qui agrée les structures. La Fédération, tout comme la SFD, a déposé début janvier 2007 un volumineux dossier pour être organisme agréé. Actuellement, il n’existe aucun organisme agréé. La première liste sera publiée courant mai. Nous attendons la réponse pour la Fédération. Ne vous laissez donc pas abuser par des publicités ou organismes revendiquant tout agrément. Quand les structures seront agréées, celles-ci auront la responsabilité de valider les formations qui leur seront soumises.Ainsi, si la Fédération a déposé un dossier, c’est pour permettre que les programmes de FMC organisés au sein des associations adhérentes à la Fédération, soient validants. Il y aura bien sûr un cahier des charges à respecter pour effectuer une traçabilité de ces formations, mais rien de compliqué à mettre en place dans les associations quelle que soit leur taille. Les autres programmes, organisés par la Fédération (comptes rendus de l’EADV, convergence, ateliers A.FORS.PE de chirurgie, mélanome, acné, formations informatiques photo numériques) seront de fait agréés. … pour que les associations puissent différencier EPP et FMC… ■ Pour l’EPP, c’est la Haute Autorité de Santé qui agrée les structures. Là encore un dossier a été déposé par la Fédération. Comme je vous l‘ai annoncé dans le précédent Fédégramme, la Fédération a été agréée avec un programme intitulé GAP-DL (groupe d’analyse de pairs en dermatologie libérale). Tout a été imaginé pour que les associations le mettent en place facilement sans Philippe BEAULIEU Le Président > 03 juin 2007 leRFÉADMÉME GR contrainte si ce n’est la motivation. Michel LE MAITRE et moi-même avons tout fait pour que les associations puissent réaliser, organiser leur EPP grâce à la Fédération sans qu’elles aient la lourde tâche de déposer un dossier. La seule difficulté est le souhait de sa mise en place, déjà 3 associations se sont engagées dans les GAP-DL avec enthousiasme et intérêt, d’autres associations sont en train d’enclencher le processus. Venez nous y rejoindre, stimulez vos responsables d’associations pour qu’ils vous présentent le programme. Une association n’est pas obligée dans sa totalité de choisir ce chemin. Si seulement un groupe est intéressé, il est de son droit d’y prétendre. Avoir le choix de son EPP, telle a été ma philosophie pendant mon mandat, tel a été mon cheval de bataille ces derniers mois. Ainsi 4 programmes sont à votre disposition (deux mis en place par la SFD, deux par la Fédération). Pour assurer la traçabilité de l’EPP ou de la FMC, pour alléger la charge administrative inhérente, pour bien répondre à ces obligations, la Fédération a imaginé, de lancer un Observatoire National en Dermatologie (OND) avec plusieurs missions dont une spécifiquement dédiée aux associations. Grâce à un stylo informatique intelligent, le « bleu pen », et à une interface web, chaque association pourra transmettre les informations sur ses programmes de FMC, tenir la liste de présence et récupérer les certificats de présence et les crédits points ad hoc. La traçabilité de l’EPP pour chaque association sera possible. L’OND, d’autre part, permettra de récupérer des données épidémiologiques sur des sujets d’actualités grâce à « des volontaires actifs » puis de les mettre à disposition des structures de notre spécialité (Fédération, syndicat, SFD, CEDEF) afin de défendre notre profession. Actuellement, nous manquons cruellement de données,ce qui nous rend peu crédibles auprès des instances administratives et des dirigeants. Dans un second temps, l’OND sera à même de vous proposer de nouveaux services. Beaucoup d’informations sont mises à disposition dans le Fédégramme, grâce à Sylvie MONPOINT, rédactrice en chef de la revue, secrétaire générale de la Féderation et ma conseillère, ainsi que dans les Nouvelles Dermatologiques. Il nous a paru opportun de publier un livre blanc de la Féderation, témoin de notre action et un annuaire des associations. Ces deux ouvrages sont à votre disposition. Comme vous le voyez, l’actualité impose aux instances dermatologiques de s’adapter. Cela est rendu d’autant plus réalisable que la SFD, animée par Marie-Sylvie DOUTRE, le CEDEF avec Pascal JOLY, le Syndicat avec Gérard ROUSSELET et moi-même, travaillons ensemble pour parler à l’unisson. La réalisation des Journées des Jeunes Dermatologues en 2008, le congrès de l’EADV en septembre 2008 à Paris (dans lequel sera inclus le congrès de la FFFCEDV) et les Journées Provinciales « new look » à Nantes en mars 2009, en sont la concrétisation. Je voulais remercier la super équipe de Dijon, dirigée par Florence CORGIBET et Frantisek NEUWIRTH pour l’organisation [du] congrès qui [fut] d’emblée un succès. Merci également à l’industrie pharmaceutique toujours aussi nombreuse et qui nous fait confiance. Un petit mot de sympathie pour Anne KOLBE qui organise le congrès francophone de l’Océan Indien en avril à la Réunion. Je salue toutes les initiatives locales, ainsi que tous les responsables d‘association qui accomplissent un travail de qualité avec dévouement et passion. Pour terminer, je remercie toute mon équipe et mes secrétaires de leur travail et… de supporter d’entendre que je suis pressé !… Ma dernière pensée est destinée à ma femme et à mon équipe de footballeurs, compréhensifs pour mes absences itératives. A bientôt. Ph B juin 2007 04 < la vie de la Fédération U n grand merci à Dijon de nous avoir organisé un si beau congrès. C'est vraiment un grand cru qui nous a été offert à la dégustation. Difficile d'échapper au langage œnologique dans cette région d'excellence viticole qui nous a démontré que si les cépages étaient importants c'est la Terre qui les reçoit et le travail de l'homme qui font la qualité. Nos collègues de Bourgogne ont appliqué le même principe pour organiser ces journées. Ils ont su utiliser toutes les ressources de leur région pour donner cette note d'originalité et de savoir-faire au programme qu'ils nous ont concocté. Je pense, comme l'affirment les « cadets de Bourgogne », que vraiment ils peuvent être fiers d'être bourguignons. Cette grande joie que j'ai ressentie et partagée avec eux a été malheureusement assombrie par l'annonce de la disparition prématurée de notre ami Jean-Pierre SERIES. Comme vous le savez, le partenariat avec les laboratoires a été un objectif constant de la Fédération. Nous avons vu ainsi au fil du temps naître des amitiés sincères avec quelques responsables de ces firmes. Cela a été particulièrement vrai avec le laboratoire Roc-Neutrogena dirigé par Jean-Pierre. Jean-Pierre s'est toujours montré attentif et à l'écoute de la Fédération, ne rechignant jamais pour proposer son aide ou pour régler des problèmes de dernière minute lors des nombreux congrès où il se faisait toujours une joie d'être présent. Il connaissait très bien le monde dermatologique et je pense que bon nombre d'entre nous ont pu apprécier sa gentillesse et sa disponibilité. Mes liens avec lui étaient très profonds. J'appréciai son calme, sa sérénité, ses conseils, ses encouragements dans les moments délicats. Son « pas de problème, ça va aller » résume l’image rassurante qu’il donnait. Je pense que beaucoup d'entre nous vont apprendre cette nouvelle avec grande tristesse. Ces quelques mots d’hommage je les ai écrits en votre nom. billet d’humeur Jean-Claude ALLART leRFÉADMÉME GR Q uelques mois déjà se sont écoulés. Mais ils n’ont en rien entamé le formidable souvenir des moments partagés lors du XXIIe congrès de la Fédération, à Dijon. Qualité scientifique, organisation irréprochable, convivialité et belle harmonie. Dijon: un rég al Nous nous sommes tous sentis bien et heureux de participer à ce grand "banquet".Aux casseroles, deux chefs d’exception, Florence CORGIBET et Frantizek NEUWIRTH, mais aussi toute l’équipe d’organisation (cf. encadré). Et ils nous ont véritablement régalés. « Le goût dans la peau ». En vrais gastronomes, nous avons dégusté avec bonheur, après la mise en bouche des ateliers et de l’EPP, de belles et goûteuses conférences accompagnées de leur julienne de cas cliniques et de communications. "Ethique et génétique", la conférence inaugurale d’Axel KAHN, fut de celles qui vous imprègnent la papille, tant l’orateur est brillant et tant le sujet vous ouvre l’esprit. Tous les exposés autour du thème de l’alimentation, dermatoses carentielles, allergies alimentaires, peau et tube digestif ont, petit à petit, apaisé notre faim sans induire aucune flatulence. Quant aux travaux de groupe et cas cliniques des associations, ils furent riches en arômes variés et épicés à point. Ah « les riches heures dermatologiques » ! Quelle douceur dans ce dessert que nous servît le Docteur LAMBERT. Bel hommage, plein de pudeur et de finesse d’un maître à son équipe. Bien au-delà des clivages hospitaliers/libéraux, Daniel LAMBERT a façonné en artisan cette équipe et lui a donné vie. Si l’on entend qu’il fut un patron exigeant, l’affectueux regard qu’il porte sur ses collaborateurs et trices (beaucoup plus nombreuses) ils/elles le lui rendent bien. Avec le café, on nous apporta quelques mignardises aux confins de notre spécialité et un croustillant de chirurgie qui fut, je le crois, très apprécié. Nos amis dijonnais, dans un souci de bonne conservation des arômes sans doute, avaient installé l’exposition de l’industrie pharmaceutique dans un grand espace bien ventilé et réfrigéré. Malgré un sourire un peu figé, nos indispensables partenaires ont gardé leur bonne humeur et nous les en remercions. Il faut dire que nous étions nombreux pour les réchauffer : 1 200 inscrits ! Ainsi pendant ces 3 jours,nous n’avons jamais relâché l’effort : quand les cellules cérébrales ne travaillaient pas (instants rares si on en croit le taux de remplissage des amphithéâtres),immédiatement les papilles gustatives prenaient le relais. Déjeuner œnologique, déjeuner historique et puis cette soirée au clos de Vougeot, lieu exceptionnel où les gouleyants et les cadets nous ont offert un fort moment de belle convivialité (merci pour son soutien à MERCK MEDICATION FAMILIALE). Et la soirée de gala me direz-vous ? Je vais vous la servir en pousse-café si vous le voulez bien. La belle idée que de nous inviter à venir déguisé. Beaucoup avions joué le jeu, du Président Philippe « banlieue » en rappeur, à l’exotisme de quelques princes russes et autres antillaises… Visages étonnants et sympathiques de la dermatologie libérale sous les plumes, les masques, les chapeaux, tandis que les « gens du cirque » nous offraient leurs talents de jongleur, magicien ou acrobate. Est-ce parce que nous avons eu le paradoxal bonheur de retrouver cette « P… de filière de soins », toujours est-il que nous sommes tous partis de concert en musique dans un fabuleux voyage autour du monde. Grâce à notre fidèle cameraman du laboratoire SVR, nous pourrons bientôt déguster à nouveau la bonne humeur des troupes de chaque association et le fil rouge de nos amis dijonnais. Vous comprendrez bien sûr qu’après un tel menu, nous avons tous eu besoin d’une petite sieste mais au réveil, pas de gueule de bois, juste un peu plus de "savoir " et un joli souvenir de "partage". SM Encore merci à tous nos amis dijonnais. Félicita tions amis lauréa ts… ■ Prix des Nouvelles Dermatologiques : Dr MATHELIER-FUSADE (A.SFOR.MED) pour « De l'œdème vulvaire au choc anaphylactique : une histoire de sperme ! ». ■ Prix de la SFD : Dr GOURHAUT (Association RASH 77) pour : « Un cas de gale norvégienne dans une maison de retraite ». ■ Prix du syndicat : Dr SECCHI (ADLL) pour : « Halo nævus sans halo ». ■ Prix des laboratoires LA ROCHE POSAY pour le meilleur poster : Association de Basse-Normandie pour « Prévention des cancers cutanés ». ■ Prix des laboratoires EVAUX pour les dermatologues artistes : - Médaille de Bronze : Dr SOUL DELAFFONT - pilote d'avion et vue aérienne - Médaille d'Argent : Dr MATHIEU - peinture sur toile - Médaille d'Or : Dr GALLAY - sculpture sur bronze. ■ Prix du CID et des laboratoires Bayer Santé Familiale Prix de l'association la plus dynamique : Association Champagne-Ardenne pour « Érosion postbulleuse grain de milium : montre-moi ton rectum ». ■ Prix de la FFFCEDV pour le meilleur travail de groupe : Association Champagne-Ardenne pour « Étude de l’incidence de la Pemphigoïde bulleuse en région Champagne-Ardenne ». juin 2007 06 > congrès « Chers amis Florence Corgibet, Françoise Beer, Frantisek Neuwirth, A tous , qui êtes venus à Dijon, On dit, à tous , qui avez montré vos dons , On dit, à tous , qui vous êtes donnés à fond, Tout ça pour la Fé-dé-ra-tion ! On peut oublier les boutons Sauf un, le bon, celui qui monte le son, Pour tout donner à notre chère Fédé, Unis comme de vrais équipiers… Et tous ensemble, on chante : « Vive la Fédé » On a chanté, dansé, on s'est bien éclaté C'est chouette de s'être retrouvés… Vive la Fédé ! (sur l'air de YMCA, d'après les paroles de Laurent LÉVÊQUE) Un immense merci à tous d'être venus si nombreux nous retrouver dans la capitale bourguignonne. Votre confiance, votre présence chaleureuse, votre participation active et fructueuse, votre attention soutenue jusqu'aux dernières conférences nous ont permis d'oublier les rigueurs climatiques et le soleil était vraiment dans nos cœurs. J'ai cherché un synonyme de convivialité mais je n'en ai pas trouvé.Tout est dit dans ce mot : capacité d'une société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques entre les personnes qui la composent, goût des réunions joyeuses... Voilà résumée au mieux l'atmosphère si exceptionnelle de ces congrès de la Fédé. Tout le monde participe dans ce qu'il sait le mieux faire, sous forme d'un poster, d'une communication, d'un travail de groupe, d'une chanson, d'une danse, d'un sketch, on reconnaît les amis, on les soutient, on les applaudit et ça marche… Les laboratoires, eux aussi, sont partie prenante et, je crois, très attachés à ce congrès qui permet de nouer des rapports forts entre les différents partenaires de la dermatologie. Nous les remercions encore une fois ici pour leur aide indéfectible. A l'échelon local, c'est une expérience de groupe unique, privilégiée et inoubliable qui permet de révéler au sein d'une association des richesses de talents insoupçonnés, chacun, avec sa propre personnalité, apportant sa pierre à l'édifice. Des liens solides se sont créés et une nouvelle dynamique souffle sur l'ADB. Merci à nos fidèles complices de CSO avec Patricia CHABRAT et Karine MERCIER, ainsi qu'aux Nouvelles Dermatologiques avec Anne-Lyse GRETTNER si attentive et si disponible. Merci infiniment aux orateurs qui ont accepté d'animer les différentes sessions, toutes d'un grand intérêt scientifique et tout à fait adaptées à notre pratique libérale. Merci aux membres du conseil d'administration de la Fédé sans qui rien de tout cela n'existerait et qui, eux aussi et depuis longtemps, se donnent à fond « pour la Fé-dé-ra-tion... » Un seul regret, il va falloir attendre 2 longues années avant de se retrouver à Nantes. Mais aussi, on va avoir bien plus de temps pour s'y préparer. J'y prévois un nombre d'inscrits record, des cas cliniques comme s'il en pleuvait (mais je suis sûre qu'il y fera beau) et des numéros pour le spectacle dignes de professionnels. Allez les Nantais !… Vivement mars 2009 » Florence Corgibet, Frantisek Neuwirth, Françoise Beer - Comité local d'organisation « Dijon 2007 > 07 juin 2007 leRFÉADMÉME GR Un grand moment de la soirée de Gala… le Texte de notre ami Xavier BOUISSOU LE TOUR DU MONDE DIJON 2007 Le dermatologue, vous pensez bien, est bien placé pour parler du monde, Lui qui scrute sans relâche la surface de l’humanité. Il se préoccupe de l’écorce de ses âmes,Vital ! non ? Il soigne les bobos et les pas beaux de la peau, Il est donc loin d’être à l’escarre du monde ! si j’ose dire, sans vous ulcérer. Il pense l’impossible dans tous les domaines des peaux cibles Et même les peaux sensibles impossibles à panser Il les cible, avisé, de ses pensées indicibles ou… de ses propos insensés. Je suis un vieux routard de la dermatologie J’ai cette année la saint glandaine Attention ! J’étais vieux quadra, je suis maintenant jeune quinca ! Je ne suis qu’un cas parmi d’autres, Mais le quinca génère beaucoup d’énergies nouvelles ! Oui j’ai arrondi à la dizaine, c’est plus seyant, c’est plus poignant ! je ne les regrette pas ces seins tentants, ces seins chantants et tous ces voyages autour des globes ! Oui, j’ai beaucoup voyagé de lune en lune, Traversé de glandes étendues, Et de pore en pore, lissé le grand poil Pour atteindre d’autres rivages, d’autres visages, d’autre ravages ! J’ai voyagé de la roséole du matin, jusqu’à la rosée sanglante du soir, Attentif aux souffles des alités, aux bourrasques des emprunts ! Oui, j’ai beaucoup bourlingué du détroit de médecine … jusqu’à la frontière de l’intime ; Des vallées brûlantes de l’aride zona, … Jusqu’aux plaines bleutées de Mongolie. J’ai survolé la surface du monde, sillonnant plis et recoins, À chasser le terrible mélanome, tapi, sournois, au fin fond de la brousse ; Je me suis roulé dans les dermites des prés et cueilli les fleurs de cimetière, J’ai senti l’aisselle de l’amère séborrhée et les effluves des îles Sébacées ; A Dijon, j’ai attrape une Joniss a l’idée de me sentir seul ce soir, à faire le brel sur scène, je me dis « mais c’est à Dijon… qu… t… es ! » A Dijon ! dans un lieu, en plus très branché : « au..z.. élites de Dijon »… une envie d’é… picer m’est montée au nez ! je reste coagulé sur place, en prise avec moi-même ! Je ne peux pas partir en courant. N’ayant pas d’autre alternatif, je continue ! J’ai piqué le palu aux îles Moustique, Je me suis détendu aux îles Botuliques puis j’ai bullé et déambulé à port Phyrie, … et pour finir, fait le point aux îles de Suture. J ‘en ai profité pour lire dans les dernières Nouvelles Logiques Dermato les articles sur les vieilles peaux et leurs courses à l’es lisser, sur la campagne résidentielle et les possibles allergies à ses pollens, (là, je l’ai royal) sur le traitement par karcher long pulse dans la sarcozïdose, (là, c’est peau lissée ! et en douste aveugle) ça valait le pen de ne pas la laisser sur le buffet, la revue ! Pointé le dermatoscope au Pic du Midi, Admirant les aurores borréliose, piquetée de fantasques… tiques ; Croisé des peaux rouges tatouées et des peaux blanches retouchées ; J’ai rencontré des caravanes de tribus pommades qui venaient de l’Assekrem, J’ai savouré des moutons d’orient en Leshmanie, Et goutté le miel aux fibres roses du trop beau Cythère, J’ai rampé dans une crypte au Caucase, Et plongé dans un gouffre à… Sécu. Je me suis balaner en scrotant sur les crêtes de coq De là, vous le savez, la vue est très belle sur les Périnées j’y ai rencontré, habillé en Prince de Galles, un vieux Tzar Copte. Il se prélassait insomniaque sur cette péninsule échancrée, De son sillon il guettait ce qu’il pouvait encore gratter Et, de ses scores, riait, ses actions en effet montaient… côté bourse… Je le mis APAR et le débarquais à l’escale à Biol ! J’ai pulvérisé de l’eau d’Issée, ou bien de l’eau de La, c’est bien m’Avène Et tel Ulysse écoutant les sirènes de l’appeau, miroir aux alouettes ; J’ai crié mon amour aux confins de la terre Et écrit en lettres laser sur l’azur des mers : « EMLA, EMLA ! » jusqu’à m’en anesthésier !!! J’ai couvert tous les conflits de la terre et du Moi Peau Combattu les dictatures du paraître, les promesses de l’éternelle jeunesse, les potences et les potentats, les poternes et les potagers, les peaux lésées et les peaux lytique, Les impotents et les imposteurs, … les impôts sur le rêve nu, J’ai vu du monde toutes les peaux… blêmes et les livides le matin Et même les tours de bouche s’effondrer ! J’ai gravi le mont de Venus, surnommé le mont Pelé, en le passant par l’Alexandrite ; Et si je me suis perdu dans le triangle de Gertrude, J’ai réussi la touffe d’Raymonde en 80 spots ! J’arrive au derme de mon voyage, j’ai un peu les glandes, …. sébacé si vite ! Xavier BOUISSOU Autrefois je voyageais libre, blouse au vent, Le Degos ou le Saurat sous le bras, pour ne pas me tromper de croûtes. Aujourd’hui les voyages s’organisent, en circuits coordonnés je ne sors pas des sentiers battus, et je gagne des points EPP Je m’appuie sur la Fédé pour ne pas rester isolé, Sinon, perdu, je me paume et me plante ! ça me rassure, moi… zissur… de moi ! Je vénéréologie… je revenais au logis puis j’ai continué ma route : J’ai franchi des cols à Gennes, dormi dans une base aux Cellulaires, juin 2007 08 < De biens beaux numéros pour la soirée de gala... EPP : lancement à Dijon Au cours du XXIIe congrès de la FFFCEDV à Dijon, en mars 2007, a eu lieu la première cession d'EPP. Selon le programme STEP Dermato. Ce programme a été élaboré par la Fédération sous l'égide de l'A.FOR.SPE organisme agréé pour l'EPP. 90 dermatologues ont ainsi entamé leur cycle d'évaluation des pratiques professionnelles, qui, à son terme, leur apportera les 100 points nécessaires, selon les obligations légales. Les participants se sont vus proposer des cas cliniques autour de thèmes pour lesquels il existe des référentiels (conférences de consensus ou recommandations), lesquels cas cliniques ont été échafaudés non pas pour apprécier un « savoir » mais pour engager une discussion autour d'un « savoir-faire ». L'utilisation de boîtiers électroniques a permis d'afficher de manière globale et anonyme, pour chaque situation clinique, les habitudes de pratique des participants et d'articuler la discussion autour. Les échanges ont été riches et permettront à chacun de prolonger individuellement sa réflexion. La 2e cession permettant de compléter le cycle d'EPP sera organisé dans quelques mois. Les participants pourront également poursuivre leur EPP en rejoignant les GAPDL (Groupes d'Analyse de Pratique en Dermatologie Libérale) qui est le programme d'EPP organisé par la Fédération, laquelle est, rappelons-le, également agréée pour l'EPP. Une journée d'information a eu lieu le 3 mai à Paris pour former les animateurs de ces GAPDL qui seront mis en place dans vos régions, au cœur des associations. Vous pouvez, pour tout complément d'information, vous rapprocher de votre président d’association. Enfin, nous remercions les premiers participants à cette mouture de STEP Dermato, des pionniers, et nous prendrons en compte leurs remarques et suggestions ainsi que toute proposition constructive pour améliorer encore ce programme. au cœur des associations Explor a tion d'une h yper éosinophilie de l'enf ant Condensé de la communication du Dr CHANDERNIER lors de Journée de Dermatopédiatrie de Tours, janvier 2007. EPU 01 - Définition : > 500/mm3 sur 2 prélèvements sanguins. 02 - Diagnostics rares à éliminer : (anamnèse et examen complet) maladies de Crohn, de Whipple, PAN, cancers (Hodgkin, leucémie,…). 03 - Contexte évident (pour un dermatologue) : dermatite atopique, puis chercher les « vers » en fonction de la clinique et de l'origine géographique (voyages, migration, adoption). Rappels utiles et nouveautés dans les helminthoses : 04 - Une oxyurose peut donner une hyper éosinophilie modérée. NB - Le scotch-test ne doit pas être fait avec du scotch dit « invisible » sinon l'examen au microscope est impossible ! 05 - Ni la spectaculaire dracunculose ni le Larbish n'accompagnent leur migration cutanée d'une hyper éosinophilie. 06 - Une urticaire peut être associée à une toxocarose, un taeniasis, une distomatose (grande douve), mais aussi à une bilharziose. 07 - Le taeniasis et la bilharziose se traitent par un traitement minute de Prazi-quantel® (10 mg/kg), alors que la cysticercose doit être traitée en milieu hospitalier par Praziquantel® et corticothérapie générale. 08 - L'ascaris, le trichocéphale et l'ankylostome se traitent toujours par Fluvermal® pendant 3 jours. 09 - Les filarioses se traitent par Stromectol® (que nous connaissons mieux comme antiscabieux). 10 - En absence d'étiologie retrouvée, on peut avoir recours à un ou plusieurs traitement d'épreuve avec les antihelminthiques à large spectre (Albendazole®, Ivermectine® ou Praziquantel®). SM JC Claudel > 09 juin 2007 DERIDERA leRFÉADMÉME G A llez, cette fois-ci ce sera une première ! Nous vous présentons une association « à thème » dont le but et le fonctionnement diffèrent de nos associations habituelles. DERIDERA est bien connue des dermatologues de la région Rhône-Alpes. Son but est la formation médicale continue en Dermatologie Esthétique. Sabine BECHAUX, sa présidente, les membres de son bureau et les déléguées de l’association organisent des journées à thème à Lyon et ont à cœur de réaliser des ateliers pratiques. Leur engagement et leur compétence dans ce domaine les ont conduits à animer des ateliers dans le cadre des congrès de la Fédération. Elles vous présentent DERIDERA ! Nom de l’association : Les DERmatologues et l’Information en Dermatologie Esthétique en Rhône-Alpes Numéro de l’association : 74 Nombre de membres : 120 présidente : Sabine BECHAUX 31 rue Sommeiller 74000 ANNECY Tél. 04 50 45 22 66 Fax. 04 50 45 97 84 [email protected] trésorière : Anne LUCAS-MOULLEC 14 rue Charles Marchisio 38550 LE PEAGE DE ROUSSILLON Tél. 04 74 29 49 53 Fax. 04 74 29 68 44 [email protected] secrétaire : Hélène CHAMBATTE-ABEILLE 7 place Jean Moulin 42000 ST ETIENNE Tél. 04 77 41 59 52 Fax. 04 77 41 01 49 L’association - Quelles sont les conditions requises pour être membre de DERIDERA ? - Pour être membre de l’association, il faut être Dermatologue installé dans la Région RhôneAlpes et faire une demande par écrit sur papier à entête, à la secrétaire ou à la trésorière. Notre association est une association fermée avec un nombre limité d’adhérents, afin d’optimiser l’organisation d’ATELIERS pratiques. Chaque personne faisant une demande d’adhésion, est inscrite sur une liste d’attente, par ordre d’arrivée des courriers, et suite à une démission, l’adhésion est proposée au premier de la liste. - Vos réunions sont-elles ouvertes à d’autres dermatologues que les membres de l’association ? - Oui, nous proposons aux dermatologues inscrits sur la liste d’attente de participer à notre réunion annuelle, en fonction des places disponibles. Le dermatologue peut participer avec un tarif majoré, d’une somme qui correspondrait à son adhésion pour l’année. Si d’autres confrères sont intéressés uniquement par une réunion ponctuelle, ils doivent envoyer une demande écrite, et ils seront contactés dans les mêmes conditions que les personnes sur liste d’attente, toujours en fonction des places disponibles, et au tarif majoré. Dans tous les cas, il faut être Dermatologue. - Combien de membres êtes-vous dans votre bureau et comment se passe le renouvellement ? - Le BUREAU est composé de 3 membres élus par vote en Assemblée Générale pour 3 ans. Un président, un secrétaire, un trésorier qui gère les problèmes administratifs. juin 2007 10 < - DERIDERA est une association « à thème » au sein de la Fédération. Quels sont les domaines de la Dermatologie qui vous intéressent ? - DERIDERA s’intéresse au domaine de l’ESTHETIQUE et de la COSMÉTOLOGIE, et a une vocation de formation, mais aussi d’information des Dermatologues dans ce domaine. Au cours de nos précédentes journées, nous avons organisé des ateliers sur les peelings, les techniques de comblement, la toxine botulique, les lasers,… mais nous avons aussi parlé de dermopigmentation et, dernièrement, de cellulite. Notre journée N° 12 aura pour thème « le vieillissement de la main », le jeudi 15 novembre 2007. Les réunions - Combien faites-vous de réunions par an ? Quel jour et à quelle heure ? - Dans la plupart des cas, nous organisons deux manifestations par an : 1) - une journée thématique le 2e ou 3e jeudi de novembre, au Novotel Gerland à Lyon, 2) - une soirée de printemps, au Château de Montchat à Lyon, qui associe l’Assemblée Générale et une conférence sur un sujet d’actualités. - Comment choisissez-vous vos orateurs, vos sujets ? - Pour l’organisation de nos réunions, le bureau est aidé par des déléguées qui sont des représentantes des différents départements représentés en Rhône-Alpes, en principe 2 par département. Cette équipe se réunit 1 à 2 fois par an, pour élaborer le choix des orateurs, les points qui semblent intéressants. Pour les sujets, nous récoltons à chaque fin de réunion, une fiche d’évaluation qui comporte les souhaits de futurs thèmes. Celui qui remporte le plus de suffrages sera choisi pour la journée suivante. au cœur des associations Les membres du bureau et les déléguées - Avez-vous des activités extra-dermatologiques dans le cadre de votre association ? - Pas encore. C’est dommage, car l’expérience prouve que le fait de se rencontrer en dehors du contexte strictement professionnel est très enrichissant. Par ticipation Les fi nances - Avez-vous déjà participé aux travaux de groupe pour les congrès de la Fédération ? - Non, pas encore. Nous avons travaillé avec les déléguées, dans le cadre de peeling TCA sur les vergetures. Nous avons obtenu de bons résultats, mais ce n’était pas publiable, car les photos étaient difficiles à prendre et à interpréter. Par contre, l’ensemble des déléguées de DERIDERA a travaillé en partenariat avec les Laboratoires VICHY au projet de « la C. I.T. E. de la peau », dont le but est d’avoir un diagnostic précis de son type de Peau et de son degré de vieillissement, tout en sensibilisant le public sur la prévention solaire et le dépistage des cancers cutanés. Cette action se déroule dans 17 villes de France, dont cette année, Annecy les 19 et 20 juin, et Dijon les 22 et 23 juin. - Comment dépensez-vous les excédents budgétaires de votre association (si vous en avez bien sûr) ? - Grâce à nos excédents, nous avons pu acquérir du matériel (en particulier informatique et vidéo), et être plus indépendant au niveau des présentations. Cela nous donne plus de liberté dans le choix de nos intervenants qui viennent parfois de loin (Venezuela). - Votre association participe régulièrement aux ateliers des congrès de la Fédération. Pouvez-vous nos en parler ? - L’association a participé aux ateliers du Congrès de Lyon en 2003 sur le thème des techniques de comblement, avec à la fois une partie théorique et des ateliers pratiques sur patientes par petits groupes. Cette année, au Congrès de Dijon, « l’analyse et la prise en charge du vieillissement du visage en cabinet », ont été traitées, avec toujours une partie théorique et une partie interactive avec le public. - Avez-vous déjà participé aux spectacles des soirées de gala de la Fédération ? - Pas encore, mais il suffirait de peu de chose pour stimuler les talents de chacun. Cependant, l’éloignement des différents membres est un handicap. Certains de nos membres participent déjà activement au spectacle dans leurs propres associations régionales et ont des difficultés pour libérer du temps supplémentaire. Focus Fédération - Quels sont vos vœux, questions ou critiques à l’égard de la Fédération ? - Actuellement la Fédération poursuit la ligne qu’elle s’est donnée dès le début, ce qui correspond à ce que nous attendons d’elle : fédérer les différentes associations dermatologiques, nous apporter les informations nécessaires à une bonne gestion de notre FMC, et nous représenter au niveau des différentes instances nationales. Nous la remercions d’avoir été avant-gardiste, en acceptant, en 1999, une association à thème Esthétique. Fédégramme - Quels sont vos vœux, questions ou critiques à l’égard du Fédégramme ? - Nous apprécions tout particulièrement sa nouvelle présentation et son dynamisme. Merci à toute l’équipe de la rédaction pour ses efforts. En espérant que ce petit… article répondra à votre attente. Propos recueillis par Hélène TOUSSAINT > 11 juin 2007 leRFÉADMÉME GR RÉACTIONS CUTANÉES aux MÉDICAMENTS utilisés en CARDIOLOGIE (Deuxième partie de l’article réalisé par nos amis dijonnais Françoise BEER, Jean-Claude BEER,Yves COTTIN, que nous remercions vivement de nous faire partager leur expérience sur les toxidermies liées aux médicaments à usage cardiaque. La suite dans notre prochain numéro). INTRODUCTION (rappel) Les patients cardiaques sont souvent polymédicamentés. Les incidents cutanés lorsqu’ils surviennent peuvent poser de difficiles problèmes diagnostiques. Une cause médicamenteuse est bien souvent invoquée : après avoir éliminé d’autres pathologies, retrouver le médicament responsable n’est pas toujours facile (1-2). III - SYNDROME D’HYPERSENSIBILITÉ MÉDICAMENTEUSE = DRESS SYNDROME (Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms) Ce syndrome survient de 8 jours à 30 jours après la prise médicamenteuse. La régression est lente avec possibles récidives malgré l’arrêt du médicament responsable. Des formes sévères sont possibles parfois léthales. Les médicaments CV sont exceptionnellement incriminés et ce de façon très ponctuelle : on retrouve ici les médicaments suivants : hydrochlorothiazide, atenolol, diltiazem, captopril, fluindione (16) (17) (18). Dans cette situation des tests épicutanés sont intéressants à distance de l’épisode aigu. La réintroduction du médicament, en raison de la gravité potentielle du DRESS syndrome est proscrite et le médicament doit être exclu définitivement. IV - PUSTULOSE ÉXANTHEMATIQUE AIGUË GÉNÉRALISÉE (PEAG) : Il s’agit d’une manifestation cutanée rare, témoin habituellement d’une intolérance médicamenteuse. Le délai entre la première prise du médicament et l’éruption va de quelques heures à 48 heures s’il y a eu une sensibilisation préalable au médicament ou entre 15 à 21 jours en l’absence de prise antérieure ; une réintroduction orale, certes déconseillée mais souvent accidentelle reproduit la PEAG (19). Les tests cutanés sont intéressants : patch-tests, prick-tests et intradermiques ; la sensibilité est cependant faible (50 %) mais la positivité des tests est de très grande valeur. De nombreux médicaments sont responsables de cette toxidermie ; parmi ceux-ci les médicaments utilisés en cardiologie figurent en faible part : en premier les inhibiteurs calciques : diltiazem, nifédipine (20) (21), de façon encore plus rare le captopril, la simvastatine (22). V - PHOTOTOXICITÉ,PHOTOSENSIBILITÉ,LUPUS ÉRYTHÉMATEUX,DERMATOMYOSITE : A - phototoxicité : Cette réponse au soleil est fréquente chez des sujets de phototype clair, survient dés le premier contact à des doses élevées de médicament. Des phototests sont inutiles ; la reprise du médicament avec protection solaire est possible. On retrouve ici : les salidiurétiques, l’amiodarone, les fibrates. L’amiodarone mérite une place à part : elle peut entraîner une pigmentation grise bleutée des zones exposées, le plus souvent associée à la phototoxicité, apparaît au bout de 12 à 18 mois de traitement et correspond à un « thésaurismose » (dépôts de lipofuschines dans le derme superficiel). Cet incident est exceptionnel actuellement aux doses habituelles, moindres que lors de ses premières utilisations à fortes doses. B - la photosensibilisation réalise une réaction variable dans son expression : eczématiforme, urticarienne, lichénoïde au niveau des zones découvertes ; il est important d’arrêter le médicament suffisamment tôt, sinon l’éruption peut se généraliser, se pérenniser malgré l’arrêt ensuite de la substance responsable. Le délai de sensibilisation est supérieur à 8 jours quelle que soit la dose du médicament. Il est important de bien préciser le médicament en cause, ce qui est parfois difficile, l’éruption ne régressant souvent que lentement après son arrêt. Les phototests sont intéressants. juin 2007 12 < au cœur des associations On retrouve ici : - les diurétiques : hydrochlorothiazide, furosémide (23) - la quinidine - les fibrates : à noter la possibilité d’allergie croisée avec le ketoprofène utilisé couramment comme antiinflammatoire local et source de photosensibilisation fréquente ce qui entraîne une photosensibilisation potentielle aux fibrates - les IEC et les Sartans (24) - les calcium-bloqueurs : responsables de télengiectasies photodistribuées (25) - les Statines : responsables d’éruptions lichénoïdes et de pseudo-porphyries cutanées (26). C - Lupus érythémateux : (27) Le lupus peut être aggravé ou induit par certains médicaments. Des signes cutanés n’existent que dans un pourcentage limité de lupus induits. Le plus souvent ce sont des lupus subaigus ou aigus, les anticorps antinucleaires sont positifs avec fréquemment positivité des anticorps antihistones et négativité des antiDNA natifs et des antiSm ; ce sont rarement des lupus chroniques à sérologie négative. Les signes apparaissent dans les 2 à 3 mois après le début du traitement et disparaissent en quelques semaines à l’arrêt de celui-ci. Il est important de noter qu’un médicament possiblement inducteur de lupus n’est pas contreindiqué chez les patients atteints de lupus érythémateux. Parmi les médicaments inducteurs de lupus figure en premier l’Hydralazine, la Procainamine, les Quinidiques, les Thiazidiques, de façon beaucoup plus rare les Calcium-bloqueurs, les IEC, les ßbloquants (28), les Statines (29). utile à sa voir D - Dermatomyosite : plusieurs cas de dermatomyosites typiques, cliniques, biologiques ont été décrits avec les statines. Le délai entre l’apparition de la maladie et la prise des statines peut être long quelques mois, parfois supérieur à un an. La guérison est survenue progressivement à l’arrêt des statines avec ou sans corticothérapie générale (15-30). (01) E. COLLET, J.-P.TOURAUD, E. JUSTRABO,T. PONNELLE, C. SGRO, D. LAMBERT Aspects anatomo-cliniques des atteintes cutanées médicamenteuses.Thérapie 2002 ; 57 (3) : 254-257 (02) J.-C. ROUJEAU, P.WOLKENSTEIN. Réactions cutanées aux médicaments en Dermatologie et maladies sexuellement transmissibles : page 347-354 ed. Masson, Paris 1999 (3e édition) (15) /M.C.LAMI, B.BALME, H.PERROT.Les effets indésirables des statines Nouv. Dermatol. 2001 ; 20 :561-565 . (16) /V.CALLOT, J.C.ROUJEAU, M.BAGOT, J.WECHSLER, O.CHOSIDOW, P.SOUTEYRAND, P.MOREL, M.F.AVRIL, J.REVUZ. Drug-induced pseudolymphoma and hypersensitivity syndrome : two different clinical entities. Arch. Dermatol.1996 ; 132 : 1315-1321. (17) E.FROUIN, B.ROTH, A.GRANGE, F.GRANGE, M.C.TORTEL, J.C.GUILLAUME. Syndrome d’hypersensibilité à la fluindione (PréviscanR). Positivité des tests épicutanés. Ann. Dermatol.Vénéréol.2005 ; 132 : 1000-1002. (18) E.BEGON, J.C.ROUJEAU. Syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS (Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms). Ann. Dermatol.Vénéréol.2004 ; 131 : 293-297. (19) J.C.ROUJEAU, P.BIOULAC-SAGE, C.BOURSEAU, P.BERNARD, C.LOK, P.PLANTIN, A.CLAUDY, C.DELAPIERRE, L.VAILLANT, J.WECHSLER, G.DANAN, C.BENICHOU, C.BEYLOT :Acute generalized exanthematous pustulosis.Analysis of 63 cases.Arch. Dermatol.1991 ; 127 : 1333-1338 (20) D.LAMBERT, S.DALAC, F.BEER, P.CHAVANET, H.PORTIER.Acute generalized exanthematous pustular dermatitis induced by diltiazem Br.J.Dermatol.1988 ; 118 : 308-309. (21) L. MACHET, L. MARTIN, L.VAILLANT. Pustulose exanthématique aiguë généralisée. Ann. Dermatol.Venereol.2001 ; 128,73-79. (22) T.OSKAY, L.KUTLUAY. Acute generalized exanthematous pustulosis induced by simvastatin. Clin Exp Dermatol 2003 ; 139 : 45-49 (23) P.AMBLARD, J.C.BEANI : Dermatoses par photosensibilisation avec un chromophore connu p : 370-374 in Dermatologie et maladies sexuellement transmissibles 1999 (3e édition) éditeur Masson Paris. (24) C.B.FRYE,T.J.PETTIGREW.Angiooedema and photosensitivitive rash induced by valsartan. Pharmacotherapy 1998 ; 18 (4) : 866-868. (25) T.BASARAR, R.YU, R.RUSSELL-JONES : Calcium antagonist-induced photo-exposed telengiectasia. Br.J.Dermatol.1997 ; 136 : 974-975. (26) C.BOULITROP, E.COLLET, D.LAMBERT : Photosensibilité à la rosuvastatine (CrestorR). Nouv. Dermatol.2005 ; 24 : Suppl.4 : 39 (27) J.P.CALLEN. Drug-induced cutaneous lupus erythematosus, a distinct syndrome that is frequently unrecognized. J.Am. Acad. Dermatol.2001 ; 45 (2):315-316. (28) M.Mc GUINESS, R.A.FRYE, J.S.DENG. Atenolol-induced lupus erythematosus. J.Am. Acad. Dermatol.1997 ; 37 : 298-299. (29) B.NOEL, R.G. PANIZZON. Lupus-like syndrome associated with statin therapy. Dermatology 2004 ; 208 : 276-277 (30) N.THUAL, K.PENVEN, J.MCHEVALLIER, A.DOMPMARTIN, D.LEROY.Dermatomyosite induite par la fluvastatine.Ann. Dermatol. Venereol.2005 ; 132 : 996-999. Contacts . Dr Françoise BEER Association des Dermatologistes de Bourgogne 10 rue Paul Cabet 21000 Dijon Tél. 03 80 66 10 27 E-mail : [email protected] . Dr Jean-Claude BEER . Dr Yves COTTIN Service de cardiologie Hôpital du Bocage 21000 Dijon > 13 juin 2007 leRFÉADMÉME GR Gestion des tr aitements anticoa gulants en c hir ur gie der matolo gique La gestion des traitements anticoagulants avant tout acte de chirurgie dermatologique constitue une de nos préoccupations quotidiennes. Il s’agit du thème que j’ai choisi d’aborder dans ce nouveau Fédégramme, et à tout seigneur tout honneur, c’est au président du groupe chirurgical de la SFD que je me suis adressée. Merci Jean-Michel AMICI d’avoir accepté de répondre à mes questions ! SL : En chirurgie dermatologique, telle que nous la pratiquons dans nos cabinets, quelles sont les complications les plus fréquentes ? JMA : L’étude prospective réalisée en 2005 par le groupe chirurgical de la SFD (1), totalisant 3 788 actes de chirurgie dermatologique, met en évidence 5,7 % de complications se répartissant comme suit : - C. hémorragiques : 2,7 % - C. infectieuses : 2 % - C. anesthésiques : 1 % S.L : Peut-on caractériser ces complications hémorragiques ? Existe-t-il des facteurs de risque associés ? JMA : En per-opératoire (38 % des cas), les complications hémorragiques sont avant tout liées à un défaut de maîtrise technique de l’hémostase, qu’un traitement anticoagulant, antivitamine K (AVK) ou antiagrégant plaquettaire (AAP), soit associé ou non. En postopératoire immédiat (32 % des cas), se surajoute à une éventuelle défaillance technique la levée du spasme artériel lié à l’adrénaline, une heure à 1 h 30 après l’anesthésie locale. Enfin, en période postopératoire (33 %), la complication principale est l’hématome possiblement consécutif à une modification de l’hémostase liée au traitement anticoagulant. Dans notre étude, une ré-intervention s’est avérée nécessaire dans 0,4 % des cas seulement. juin 2007 14 < Les facteurs de risque associés étaient le sexe masculin, l’âge supérieur à 50 ans, la prise d’un traitement anticoagulant ou immunosuppresseur, une durée d’intervention supérieure à 24 minutes, la réalisation d’un lambeau ou d’une greffe par rapport à une exérèse simple. D’autre part, la survenue d’une complication hémorragique et celle d’une complication infectieuse étaient significativement liées. S.L : Existe-t-il des différences entre AVK et AAP concernant ce risque hémorragique en chirurgie dermatologique ? JMA : Ce risque, diversement apprécié selon les séries de la littérature, ne serait pas majoré sous AAP comme l’ont montré récemment Danino et collaborateurs (2). Il est plus discuté sous AVK. Nous reviendrons ultérieurement sur la conduite à tenir selon les cas. S.L : Abordons maintenant le risque thrombotique. Il concerne tous les malades traités par anticoagulant et plus particulièrement les porteurs de stents. Quels sont ces nouveaux dispositifs ? Qu’impliquent-ils ? JMA : Les stents sont des ressorts constitués d’un maillage métallique, mis en place par un ballonnet dans une artère, coronaire en particulier, afin de la distendre. On distingue les stents « nus » ou « inactifs » des stents « actifs ». Le risque de thrombose d’un stent nu est majeur dans les 4 à 6 semaines suivant sa mise en place tandis que dans le cas d’un stent actif, il le reste pendant les 6 à 12 mois suivant sa pose et dans les 2 cas, ce risque majeur de thrombose justifie la prise de 2 AAP, aspirine et clopidogrel (Plavix®). Outre la problématique des stents, les complications thrombotiques rapportées dans la littérature liées à l’arrêt des anticoagulants avant chirurgie dermatologique vont de l’accident ischémique transitoire à l’accident vasculaire cérébral, de la thrombose veineuse profonde à l’embolie pulmonaire, de l’infarctus du myocarde au décès du malade (3) (4). aux fr ontièr es de notr e spécialité coin pratique S.L : Au total, le risque thrombotique semble nettement supérieur au risque hémorragique ? JMA : En effet, la chirurgie dermatologique est considérée comme une chirurgie à faible risque hémorragique, sans gravité vitale alors que le risque thrombotique est toujours grave, mettant parfois en jeu le pronostic vital et sans commune mesure avec l’acte chirurgical effectué. SL : Alors, comment doit-on gérer les anticoagulants,AVK et AAP ? JMA : Ne pas arrêter les AVK car il n’y a pas de bénéfice démontré au relais par HBPM. Il faut vérifier l’INR la veille de l’intervention et le risque est considéré comme acceptable pour un INR < 3,5. Poursuivre les AINS et les autres AAP car cela est peu dangereux, tout en gardant une vigilance particulière vis-à-vis du clopidogrel. Dans certains cas, l’arrêt de cette molécule pourra être envisagé avec un geste chirurgical à J5, où la restauration de la fonction plaquettaire autorise un bon compromis entre risque hémorragique et thrombotique. À J9 par contre, le risque thrombotique redevient majeur chez les malades porteurs d’un stent. J’insiste sur le fait que ce cas de figure reste exceptionnel en chirurgie dermatologique habituelle. S.L : De quelles précautions particulières faut-il s’entourer en période pré-, per- et postopératoire ? JMA : Avant le geste chirurgical, l’interrogatoire est un temps capital pour évaluer le risque hémorragique : quel est le temps de saignement habituel ? quels sont les médicaments pris et pourquoi ? Cette consultation permettra en outre d’évaluer le risque selon la localisation anatomique de la lésion (par exemple, le pied de l’aile narinaire saigne beaucoup) et la nature geste envisagé (lambeau, décollement à limiter). Enfin, il faut bien sûr respecter le délai médico-légal de réflexion de 10 jours. Pendant l’intervention, nous l’avons souligné, la maîtrise technique de l’hémostase est primor- diale. Celle-ci doit être précise et complète et aucun saignement ne doit être accepté avant de suturer. Il faut aussi choisir la technique de réparation nécessitant le moindre décollement, savoir rechercher l’origine d’un saignement sous une berge ou ligaturer une artériole… bref, avoir été formé à la chirurgie dermatologique ! En postopératoire immédiat, un pansement compressif ou un bourdonnet, des hémostatiques de contact, type alginates, sont utiles. Après l’intervention, le patient doit avoir été informé du risque de saignement afin d’éveiller sa vigilance. Quant au dermatologue, il doit être joignable et disponible pour revoir le patient. Le pansement sera vérifié une heure après l’intervention, au moment de la levée du spasme artériel, à J1 puis à J3. utile à sa voir S.L : Enfin, nous disposons actuellement de nouveaux traitements non chirurgicaux (imiquimod, photothérapie dynamique) pour la prise en charge de certaines tumeurs, carcinomes baso-cellulaires (CBC) en particulier. Même si l’exérèse chirurgicale doit rester le « gold standard », ces alternatives thérapeutiques trouvent-elles une indication « supplémentaire » à tes yeux chez des malades à haut risque cardio-vasculaire ? JMA : Pour les CBC, les recommandations ANAES 2004 sont claires et n’autorisent aucune hésitation quant au choix de l’indication thérapeutique. Les techniques alternatives à la chirurgie sont indiquées dans le traitement des CBC superficiels du tronc. Le facteur terrain ne doit pas, à mon avis, influencer le choix thérapeutique, car, a contrario, contourner ou retarder la prise en charge chirurgicale d’une tumeur à risque complique toujours le traitement d’une récidive ultérieure sans que le terrain ne se soit amélioré ! (1) - Amici JM, Rogues AM et coll. A prospective study of the incidence of complications associated with dermatological surgery. Br J Dermatol 2005 ; 153 : 967-71. (2) - Danino AM, Dalac-Rat S. Poster 129 JDP 2006 L’arrêt d’un traitement antiagrégant plaquettaire est-il nécessaire avant une chirurgie cutanée carcinologique ? Etude randomisée. (3) - CF Schanbacher, RG Bennett. Postoperative stroke after stopping warfarin for cutaneous surgery. Dermatol Surg 2000 ; 26 : 785-9 (4) - O. Kovich, C. Ottley. Thrombotic complications related to discontinuation of warfarin and aspirin therapy perioperativelyfor cutaneous operation, J Am Acad Dermatol Cette rubrique est réalisée avec le soutien d’ASTELLAS. 2003 ; 48 : 233-7. Merci encore au Dr Jean-Michel AMICI pour sa précieuse collaboration. Rubrique animée par Sandra LY > 15 juin 2007 leRFÉADMÉME GR « Quels principaux conseils donneriez-vous à un dermatologue dans le choix d'un appareil LASER ? » questions du der ma to Rubrique animée par Rémi MAGHIA en réponse aux questions que vous vous posez dans le cadre de votre exercice (législation,matériel,organisation…). N'hésitez pas à nous adresser votre courrier et vos questions, nous ferons notre possible pour leur trouver une réponse éclairée par un expert. Cette question a été posée conjointement à un responsable de l'industrie, le Dr Jean CHAINTREUIL, Directeur Général de la société Candela, et au Dr Serge DAHAN, Président du Groupe Laser de la SFD L asers, Lampes flash… quel matériel choisir ? Jean CHAINTREUIL : « Depuis une quinzaine d’années, les techniques utilisant la lumière sont devenues d’utilisation courante en dermatologie, pour une application thérapeutique ou esthétique. Certains ont eu la possibilité de tester différentes machines sur des plateaux techniques, à lumière cohérente (lasers) ou non cohérente (lampes flash), d’autres n’ont pas eu accès à une large gamme de ces systèmes. Pourtant, lorsque vient l’heure du choix d’un équipement pour une nouvelle installation, beaucoup peuvent être désorientés par le foisonnement des produits proposés. Nous allons essayer de définir quelques règles simples pour analyser le besoin et sélectionner la technologie la plus appropriée. Choix de la longueur d’onde Il sera dicté par l’activité que l’on souhaite développer en priorité. En dehors de particularités de clientèle, la première application reste l’épilation. En fonction des phototypes les plus fréquemment rencontrés dans sa clientèle, on s’orientera vers des longueurs d’onde différentes. La concurrence avec d’autres confrères déjà équipés, voire avec des instituts de beauté pratiquant la lampe flash, incite à rechercher une machine d’excellence. Les clients jugeront sur l’efficacité et la rapidité de la procédure et les tarifs appliqués sont alors secondaires. Les équipements de qualité sont spécialisés pour un nombre restreint d’applications. Une machine qui prétend tout faire est toujours le résultat de compromis entre les différentes applications. Prix du matériel Nul ne niera que le prix soit important. Cependant, dans l’analyse de profitabilité d’une juin 2007 16 < activité laser, le coût d’amortissement reste nettement plus faible que le coût de l’opérateur, surtout si celui-ci est le médecin lui-même. Il conviendra donc d’estimer correctement les performances : rapidité : une épilation du dos peut durer de 20 minutes à 1 heure selon la machine choisie. efficacité : fluence (Joules/cm2), durée du pulse fiabilité : l’indisponibilité de la machine représente un coût considérable Sécurité et reproductibilité des actes Il est important de connaître la marge de sécurité qui sépare une efficacité de résultat d’une dangerosité pour le patient. En particulier, quels sont les systèmes de l’appareil qui contribuent à une utilisation sûre et reproductible ? Service après-vente et réputation du fournisseur L’achat d’un matériel est un engagement à long terme. Le service après-vente est donc capital. Voici quelques points qui méritent vérification : réputation et pérennité du constructeur et de son représentant en France adéquation de la structure pour tenir les engagements pris nombre et qualification des techniciens dimension et disponibilité du stock de pièces de rechange contenu précis des contrats de service, adaptation à l’intensité d’utilisation de la machine formation des utilisateurs, compétence des formateurs Enfin, l’engagement du fournisseur aux côtés des médecins utilisateurs, sa participation à la diffusion de l’information scientifique auprès de ses clients, sont autant d’indices de la qualité du service qu’il entend fournir. Et il ne faut pas oublier qu’une garantie complémentaire consiste à demander une liste d’utilisateurs de référence et à les contacter ». coin pratique C onseils à un dermatologue dans le choix d'un appareil laser Serge DAHAN : « Notre exercice de la dermatologie est varié, spécialité médicale à composante chirurgicale où médical et esthétique se trouvent intimement liés. La pratique des lasers en dermatologie suit tout à fait ce parcours. Comment prendre en charge efficacement une couperose sans laser ? des hirsutismes… ? La prise en charge du vieillissement cutané doit également être la tâche des dermatologues. Ainsi, la pratique du laser oscille également du médical à l’esthétique et de l’esthétique au médical. En France, on peut considérer que la moitié environ des dermatologues a une activité laser. Celle-ci peut s’exercer en groupe, permettant de partager un plus grand nombre de lasers, ou dans son propre cabinet avec peu de lasers ou des « plateformes » multifonctions, lasers ou lampes pulsées. Mais comment choisir un laser ? 1 - Tout d’abord , il doit correspondre à un besoin et doit s’adapter à la pratique de chacun. - Ses choix thérapeutiques, son « recrutement » : on désire traiter des lésions vasculaires, des varicosités, pratiquer des épilations sur peaux pigmentées, prendre en charge les détatouages. On désire une activité laser plus médicale, esthétique ou le plus souvent mixte. La prise en charge globale du vieillissement cutané nécessite l’apprentissage des lasers, lampes pulsées, radiofréquences… - Notre lieu d’exercice laser peut recevoir un laser « encombrant » ou de petite taille. - Si l’on exerce en commun dans un centre laser on pourra choisir un laser pour une fonction. Par exemple , un laser épilatoire, un laser vasculaire, un laser Q switché pour les lésions pigmentées, un laser abrasif, de remodelage, une lampe pulsée, un laser traitant l’acné,… - Si l’on exerce le laser dans son cabinet, seul, on privilégiera une ou deux indications (épilation, vasculaire, le plus souvent) ou des « plateformes multifonctions » se développeront dans les années à venir avec multiples applications : vasculaire, épilation, acné… utile à savoir - Notre environnement : exerce-t-on en zone ensoleillée ou pas ? Sur peaux pigmentées ? 2 - Lasers et/ou lampes pulsées ? Ce choix, antérieurement économique, n’est plus, les lasers étant souvent à des prix comparables. La rejuvénation antérieurement obtenue avec les lampes pulsées peut également être obtenue avec des lasers vasculaires. Les lampes pulsées sont également efficaces pour les épilations longues durées. En fait cela correspond sans doute plus à une pratique, certains d’entre nous privilégiant l’emploi de lampes ou de lasers. A mon sens, laser et lampes pulsées sont complémentaires et il m’arrive souvent de proposer telle ou telle technique selon le cas. Par exemple, une érythrocouperose avec fines télangiectasies sera une bonne indication des lasers KTP, l’érythrose pour les colorants pulsés, un érythrosis colli pigmenté plutôt une lampe pulsée… Dans tous les cas, il me semble important que les dermatologues qui utilisent les lampes pulsées expliquent bien leurs différences par rapport à des lampes pulsées moins efficaces mais tout aussi dangereuses que certains « non médecins » pourraient proposer. 3 - Disposer d’un laser ou lampe pulsée efficace. - Les études contrôlées manquent souvent, de même peu d’études comparatives ; les études sont souvent sous forme d’abstracts, avec peu de patients… > 17 juin 2007 leRFÉADMÉME GR - Une bibliographie complète sur le laser retenu ou les indications doit être effectuée, demandée au fabriquant. - Il faut participer aux congrès, français (journées du groupe laser…, JDP,…) ou internationaux (ASLMS aux USA). questions du der ma to suite - On peut demander des conseils aux confrères qui utilisent les lasers avec une grande expérience. - Mais c’est la pratique, l’expérience déjà acquise avec un autre laser qui guidera nos critères de choix. Les lasers étant tous opérateurs dépendants on en fait chacun un usage personnel, différent, permettant une prise en charge personnalisée du patient, étant entendu qu’il se doit en premier lieu de répondre à des recommandations d’usage. 4 - Avantages/inconvénients - Il faut prendre en compte la présence ou l’absence de consommable (notamment pour le refroidissement) qui augmente le coût et nous lie à l’industriel laser. - Y-a-t-il d’autres nuisances : laser bruyant, encombrement… - Ces inconvénients devant être mis en balance avec l’efficacité, devant rester le critère de choix à mon sens avec la bonne tolérance, le peu d’effets secondaires, la solidité du laser (nombre de pannes…). 5 - Industriel laser L’industriel laser à qui on achète le laser doit être connu, de bonne réputation, stable, présent en France depuis suffisamment de temps, joignable de façon à obtenir des renseignements, disponible, ayant des rapports de bonne qualité avec les dermatologues. Il pourra nous renseigner sur les différents lasers, nous permettre de nous familiariser avec le laser avant notre achat, l’essayer suffisamment longtemps pour nous faire une idée des résultats, nous mettre en contact avec des dermatologues utilisant déjà cette technique. 6 - Entretien, SAV juin 2007 - Lors de l’achat du laser, il faudra bien se renseigner sur le service après vente. Combien de personnes le constituent, intervention en moins de 48 heures, échange ou prêt de laser si réparations longues. 18 < - Il faut se rappeler que le SAV coûte cher (en moyenne 10 % du coût du laser), intervient dès la 2e année d’achat du laser et que l’on se doit d’être exigeant. - Enfin, la plupart des SAV sont ceux des industriels nous ayant vendu le laser ce qui peut parfois être sujet à discussion. Des SAV indépendants, pouvant intervenir sur différents lasers, seraient-ils plus indépendants ? 7 - Le budget. Dans tous les cas, avant de choisir un laser, on effectuera un bilan financier et un plan de financement. Disposons-nous de patients à traiter, dans quelles indications ? Quels tarifs hors nomenclatures pouvons-nous proposer ? Il me semble toutefois que ce côté financier doit être bien mis en balance avec les caractéristiques techniques du laser. Si une technologie semble être celle qui s’impose, le côté financier doit s’y adapter avec un souci permanent de l’éthique et du respect de nos patients, qui doit l’emporter sur les préoccupations financières et guider notre pratique. 8 - La formation encore et toujours. On ne doit, en aucune façon, débuter une activité laser sans formation. Notre respect des patients nous l’interdit. La formation par les industriels lasers ne constitue pas une formation suffisante. Les dermatologues, s’ils se veulent experts dans leur pratique doivent avoir une formation irréprochable. Les congrès et les stages pratiques auprès de confrères expérimentés sont indispensables. Le Groupe Laser de la Société Française de Dermatologie organise des cours de formation, participe à l’enseignement du DIU de dermatologie esthétique et lasers. Nous développerons à l’avenir des stages pratiques de formation et perfectionnement, demanderons l’agrément FMC, EPP ». Tous nos remerciements au Dr CHAINTREUIL, Directeur Général de la société Candela, et au Dr Serge DAHAN, Président du Groupe Laser de la SFD, pour leur amicale coopération. leRFÉADMÉME GR Pour cette rubrique estivale… Je n’ai retenu qu’un seul « policier » : « CUL-DE-SAC » de Douglas KENNEDY, éditions FOLIO policier 2006. Thriller plutôt que réel policier, avec une tranquille escapade en Australie qui tourne progressivement au cauchemar. Le tout dans un style direct et drôle malgré les circonstances… Petit roman mais condensé en émotions et riche en surprises ! A dévorer d’une bouchée pour les gourmands de polars décalés. Coups de cœur littér air es Pas d’été sans passion ni sans « L’HISTOIRE DE L’AMOUR » de l’Américaine Nicole KRAUSS, éditions GALLIMARD 2006. Ce n’est pas une énième mièvrerie dégoulinante de beaux sentiments, mais au contraire une œuvre attachante, troublante et drôle. Récits entrecroisés d’un certain Leopold Gurski et d’une certaine Alma. On découvre ces destins hantés par une prodigieuse histoire d’amour au sens propre et au sens littéraire. Un amour qui résiste à l’exil, à la guerre et au temps qui efface les mémoires. Pour finir, 2 ouvrages indiens (ça vous étonne ?) avec d’abord « LA CHAMBRE DES PARFUMS » d’Inderjit BADHWAR éditions LE CHERCHE MIDI 2004. Ce livre a reçu le prix du premier roman étranger en France en 2004.Tout tourne autour de ce père, patriarche et fier chasseur, le « shikari ». A sa mort, de retour au pays, Tan, le fils voyageur, se souvient et doit affronter les contradictions entre son éducation traditionnelle et sa vie à New York où il a choisi de vivre. Et puis « The collected short stories of KHUSHWANT SINGH » aux éditions RAVI DAYAL 1989. Cet auteur parmi les plus célèbres journalistes et écrivains indiens, a d’abord établi sa réputation en écrivant ces « Petites Histoires » dans des petits ouvrages ou dans des journaux littéraires. Cette collection quasi complète de ces écrits permet – outre d’améliorer son niveau d’anglais avec bonheur - de toucher du doigt une multitude de facettes de la vie indienne si étrange et éloignée de notre quotidien. Bonne lecture à toutes et à tous. lir e ailleur s Jean-Paul CLAUDEL LUPUS ERYTHEMATEUX DISSEMINE (LED) ET CONTRACEPTIFS… une idée à revoir !! Les femmes présentant des formes peu actives de Led peuvent être traitées par contraceptif oestroprogestatif (OP) sans risque accru d’accidents thromboemboliques et/ou de poussée évolutive de la maladie. Des deux études rapportées dans le New England Journal of Medicine du 15.12.05 (vol 353 ; pp 2 539-49, 2 550-58, 2 602-04), on retiendra surtout l’étude américaine incluant 183 femmes (dont 73 % présentaient une forme inactive) 90 % ont reçu un OP et 92 % un placebo : poussées de Led chez 7,7 % des femmes sous OP et 7,6 % des témoins, 4 cas de thrombose dans le groupe placebo pour 2 cas dans le groupe traitement actif mais on avait exclu les femmes porteuses d’un taux élevé d’anticorps anticardiolipine, d’un anticoagulant lupique ou d’un antécédent de pathologie thromboembolique. juin 2007 Jacques MARTEL 20 < leRFÉADMÉME GR Société Fr ancophone de Der ma tolo gie Psy c hosoma tique (SFDPS) Au programme : La psychosomatique en dermatologie CERTITUDES, DOUTES, CROYANCES. samedi 11 se ptembr e 2007 Lieu Auditorium de l’Hôpital Européen Georges Pompidou 20 rue Leblanc - 75015 Paris Métro : station Balard - RER C station Bd Victor - Bus 42 ou 88 Terminus HEGP Tram : Bd Maréchaux, station Pont du Garigliano Inscription Madame A-M. HUBERT ASSO 41 bd John Kennedy - 91100 Corbeil -Essonnes Renseignements : [email protected] - Tél. 04 93 53 00 10 - Fax. 04 93 53 00 39 Inscription 60 € (50 € pour les membres de la SFDPS). A.FOR.SPE vendr edi 13 samedi 14 se ptembr e 2007 79 rue de Tocqueville - 75017 PARIS Dans le sud de la France séminaire réservé aux dermatologues libéraux sur le thème cancer : la prise en charge des MÉLANOMES épidémiologie, SOR et recommandations, classification AJCC, ganglion sentinelle, annonce du diagnostique, prise en charge thérapeutique et aspects dermoscopiques. Formation conventionnelle indemnisée 15 CS PAR JOURNÉE Car net C’est avec une grande tristesse que je vous fais part du décès sur venu le 10 mai 2007, à Amiens, de Monsieur le Docteur François-Xavier CARTON. Il était né le 16 novembre 1914, d’une famille médicale, à Flers en Escrebieux, dans le département du Nord. Il fut lauréat de la Faculté de médecine de Paris et Externe des Hôpitaux de Paris. Ayant ouvert son cabinet de Dermatologie à Amiens en 1949, il était rapidement devenu un référent régional. Il a dirigé le ser vice de Dermato-vénéréologie du Centre hospitalier régional et universitaire d’Amiens, de 1970 à 1980, avant de me transmettre la responsabilité de ce ser vice auquel il était très attaché. Je lui garde un profond et amical sentiment de reconnaissance et d’attachement car il m’avait initié à la dermatologie clinique et accueilli comme chef de clinique et assistant en 1972. A la Faculté d’Amiens, comme dans les écoles paramédicales, il a mis en place un important enseignement de la Dermato-vénéréologie, alors que la discipline n’était encore qu’optionnelle, et il a dirigé un grand nombre de thèses de doctorat en médecine. Il a organisé la formation médicale continue des dermatologues en Picardie. Ses 256 références de travaux scientifiques présentés en France et à l’étranger témoignent de son implication dans les multiples sociétés savantes dont il faisait partie. Grand clinicien, il était passionné par la pratique de sa spécialité et l’organisation de sa profession. Il avait développé une grande activité chirurgicale et a suivi sa clientèle médicale jusqu’à l’âge de 75 ans. Il s’est dévoué au ser vice de la lutte antivénérienne pendant 46 ans, notamment comme médecin consultant régional de vénéréologie. De 1975 à 1987, il a exercé très activement la présidence du Syndicat national français des dermatologistes et vénéréologistes. Monsieur le Docteur François-Xavier CARTON était lauréat de l’Académie de Médecine (prix Gaucher, 1977), médecin colonel de réser ve, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et Officier de l’Ordre national du Mérite. Nous serons nombreux à nous souvenir de l’homme d’action, travailleur infatigable, au caractère fait de rigueur et de droiture, si chaleureux pour ses amis et ses élèves. Un exemple. Professeur Jean-Paul DENOEU