Les fonctionnelles de Minkowski
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Les fonctionnelles de Minkowski
Séminaire sur les milieux poreux (Paris V) Les fonctionnelles de Minkowski Isabelle Blasquez Pierre Fournier J.-F. Poiraudeau ([email protected]) LICN/IUT, Université de Limoges 1er décembre 2006 Plan de l’exposé • Les ensembles convexes • Quatre mesures géométriques • Ensembles parallèles. La formule de Steiner • Calcul des fonctionnelles dans le cas discret • Diagramme de Blaschke • Fonctionnelle : nombre mesuré sur un ensemble X ∈ P (Rn ) et qui le décrit. On le nomme aussi mesure ou paramètre suivant le contexte. • Fonctionnelle : nombre mesuré sur un ensemble X ∈ P (Rn ) et qui le décrit. On le nomme aussi mesure ou paramètre suivant le contexte. • Hermann Minkowski (1864-1909). Il est surtout connu pour son interprétation géométrique de la relativité restreinte. C’est un des fondateurs de la géométrie convexe. Il est aussi le fondateur de la géométrie des nombres. La hiérarchie en 3D des 4 fonctionnelles de Minkowski 1 Volume d3 À la recherche de la fonctionnelle méconnue... La hiérarchie en 3D des 4 fonctionnelles de Minkowski 1 Volume 2 Aire d3 d2 À la recherche de la fonctionnelle méconnue... La hiérarchie en 3D des 4 fonctionnelles de Minkowski d3 1 Volume 2 Aire d2 4 Indicateur d’Euler d0 À la recherche de la fonctionnelle méconnue... La hiérarchie en 3D des 4 fonctionnelles de Minkowski 1 Volume 2 Aire 3 ?? 4 Indicateur d’Euler d3 d2 d1 d0 À la recherche de la fonctionnelle méconnue... Les ensembles convexes • Un ensemble est convexe si étant donné deux points, il contient le segment qui les joint Les ensembles convexes • Un ensemble est convexe si étant donné deux points, il contient le segment qui les joint • De manière plus précise. Un sous-ensemble D d’un espace affine réel est appelé convexe si λx + (1 − λ)y ∈ D quels que soient x, y ∈ D et λ ∈ [0, 1], c’est-à-dire si tout le segment [x, y ] est toujours contenu dans D. Les ensembles convexes • Un ensemble est convexe si étant donné deux points, il contient le segment qui les joint • De manière plus précise. Un sous-ensemble D d’un espace affine réel est appelé convexe si λx + (1 − λ)y ∈ D quels que soient x, y ∈ D et λ ∈ [0, 1], c’est-à-dire si tout le segment [x, y ] est toujours contenu dans D. • La convexité est une propriété affine, puisqu’elle n’utilise que la notion de segment. Exemples de convexes et de non-convexes • Les convexes de la droite réelle sont exactement les intervalles : ouverts, fermés, semi-ouverts. Exemples de convexes et de non-convexes • Les convexes de la droite réelle sont exactement les intervalles : ouverts, fermés, semi-ouverts. • Les convexes de base sont les demi-espaces. Dans l’espace, considérons un plan quelconque, il partage l’espace en deux parties : chacune de ces parties est convexe. Exemples de convexes et de non-convexes • Les convexes de la droite réelle sont exactement les intervalles : ouverts, fermés, semi-ouverts. • Les convexes de base sont les demi-espaces. Dans l’espace, considérons un plan quelconque, il partage l’espace en deux parties : chacune de ces parties est convexe. • Exemples de convexes et de non-convexes Opérations sur les convexes • L’intersection de deux convexes est encore un convexe Opérations sur les convexes • L’intersection de deux convexes est encore un convexe • Une intersection quelconque, finie ou infinie (dénombrable ou non) de convexes est convexe Opérations sur les convexes • L’intersection de deux convexes est encore un convexe • Une intersection quelconque, finie ou infinie (dénombrable ou non) de convexes est convexe • Au contraire la réunion de deux convexes n’est en général jamais convexe. Opérations sur les convexes • L’intersection de deux convexes est encore un convexe • Une intersection quelconque, finie ou infinie (dénombrable ou non) de convexes est convexe • Au contraire la réunion de deux convexes n’est en général jamais convexe. • L’enveloppe convexe d’un sous-ensemble A quelconque sera le plus petit convexe contenant A ; noté Conv(A). C’est l’intersection de tous les convexes contenant A. • Prendre l’enveloppe convexe en 2D améliore le quotient (Longueur2 /Aire), car l’aire augmente et le périmètre diminue. • Prendre l’enveloppe convexe en 2D améliore le quotient (Longueur2 /Aire), car l’aire augmente et le périmètre diminue. • En 3D, ceci est faux. L’aire et le volume peuvent augmenter simultanément • Prendre l’enveloppe convexe en 2D améliore le quotient (Longueur2 /Aire), car l’aire augmente et le périmètre diminue. • En 3D, ceci est faux. L’aire et le volume peuvent augmenter simultanément • Enveloppe convexe de points • Prendre l’enveloppe convexe en 2D améliore le quotient (Longueur2 /Aire), car l’aire augmente et le périmètre diminue. • En 3D, ceci est faux. L’aire et le volume peuvent augmenter simultanément • Enveloppe convexe de points • Notion de polygone de sustentation évidemment connu depuis longtemps Somme de Minkowski • Soit Kn l’espace des convexes compacts On appelle anneau convexe R la classe des réunions finies de convexes compacts de Rd . Somme de Minkowski • Soit Kn l’espace des convexes compacts On appelle anneau convexe R la classe des réunions finies de convexes compacts de Rd . • L’addition de Minkowski est une opération sur Kn : A ⊕ B = {x ∈ Rd , x = a + b, a ∈ A, b ∈ B} A B⊕A B A⊕B Propriétés des convexes • Quelque soit le convexe fermé K et le point x de sa frontière, il existe toujours un plan (respectivement une droite) H qui contient x et qui contient tout K dans l’un de ses demi-espaces (respectivement demi-plans). On dit que H est un plan (respectivement une droite) d’appui de K en x Propriétés des convexes • Quelque soit le convexe fermé K et le point x de sa frontière, il existe toujours un plan (respectivement une droite) H qui contient x et qui contient tout K dans l’un de ses demi-espaces (respectivement demi-plans). On dit que H est un plan (respectivement une droite) d’appui de K en x • L’existence de ses éléments d’appui permet de montrer facilement que tout convexe est l’intersection des demi-espaces qui le contiennent. Propriétés des convexes • Quelque soit le convexe fermé K et le point x de sa frontière, il existe toujours un plan (respectivement une droite) H qui contient x et qui contient tout K dans l’un de ses demi-espaces (respectivement demi-plans). On dit que H est un plan (respectivement une droite) d’appui de K en x • L’existence de ses éléments d’appui permet de montrer facilement que tout convexe est l’intersection des demi-espaces qui le contiennent. • Tout convexe compact de R3 (respectivement de R2 ) a la même topologie qu’une boule (respectivement un disque) Propriétés des convexes • Quelque soit le convexe fermé K et le point x de sa frontière, il existe toujours un plan (respectivement une droite) H qui contient x et qui contient tout K dans l’un de ses demi-espaces (respectivement demi-plans). On dit que H est un plan (respectivement une droite) d’appui de K en x • L’existence de ses éléments d’appui permet de montrer facilement que tout convexe est l’intersection des demi-espaces qui le contiennent. • Tout convexe compact de R3 (respectivement de R2 ) a la même topologie qu’une boule (respectivement un disque) • Deux cas extrêmes de convexes : les polyèdres (respectivement polygones) et les boules (respectivement disques) Les fonctions symétriques élémentaires de 3 variables • e 3 = x1 x2 x3 • e 2 = x1 x2 + x 1 x3 + x2 x3 • e 1 = x1 + x2 + x3 • e0 = 1 Quatre mesures géométriques Nous abordons maintenant la définition des mesures d’un point de vue abstrait. Commençons par caractériser une mesure à l’aide de deux axiomes • Axiome 1. µ(∅) = 0 Quatre mesures géométriques Nous abordons maintenant la définition des mesures d’un point de vue abstrait. Commençons par caractériser une mesure à l’aide de deux axiomes • Axiome 1. µ(∅) = 0 • Axiome 2. Si A et B sont deux ensembles mesurables, alors µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) − µ(A ∩ B) la mesure de deux ensembles doit être la somme des mesures moins la mesure de l’intersection. En particulier si l’on a deux ensembles disjoints A et B, µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B). Cette propriété d’additivité est le moyen de ramener le calcul pour des ensembles compliqués à des opérations de mesure sur des ensembles simples. Le volume d’un solide A satisfait les axiomes 1 et 2, mais ces deux axiomes ne suffisent pas à caractériser le volume parmi toutes les mesures possibles. Quels axiomes doit-on ajouter ? Le volume d’un solide A satisfait les axiomes 1 et 2, mais ces deux axiomes ne suffisent pas à caractériser le volume parmi toutes les mesures possibles. Quels axiomes doit-on ajouter ? • Axiome 3. Le volume d’un ensemble A est indépendant de la position de A. Si un ensemble A dans Rd peut être déplacé rigidement sur un ensemble B, alors A et B ont le même volume. Le volume d’un solide A satisfait les axiomes 1 et 2, mais ces deux axiomes ne suffisent pas à caractériser le volume parmi toutes les mesures possibles. Quels axiomes doit-on ajouter ? • Axiome 3. Le volume d’un ensemble A est indépendant de la position de A. Si un ensemble A dans Rd peut être déplacé rigidement sur un ensemble B, alors A et B ont le même volume. • Finalement nous devons normaliser en fixant le volume d’un parallélépipède rectangle P dont les côtés, de longueur x1 , x2 , x3 , sont orthogonaux entre eux et parallèles aux axes en posant Axiome 4. µ3 (P) = x1 x2 x3 Les quatre axiomes déterminent de manière unique le volume de solides dans R3 si l’on ajoute des conditions de continuité. • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. Les quatre axiomes déterminent de manière unique le volume de solides dans R3 si l’on ajoute des conditions de continuité. • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. • Le volume n’est cependant pas la seule mesure invariante en dimension 3 Les quatre axiomes déterminent de manière unique le volume de solides dans R3 si l’on ajoute des conditions de continuité. • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. • Le volume n’est cependant pas la seule mesure invariante en dimension 3 • Que se passe-t-il si nous conservons les trois premiers axiomes, mais si nous modifions seulement le quatrième. Les quatre axiomes déterminent de manière unique le volume de solides dans R3 si l’on ajoute des conditions de continuité. • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. • Le volume n’est cependant pas la seule mesure invariante en dimension 3 • Que se passe-t-il si nous conservons les trois premiers axiomes, mais si nous modifions seulement le quatrième. • Observons la formule de normalisation du parallélépipède. Cette formule est la fonction symétrique e3 . Remplaçons e3 par e2 . Les quatre axiomes déterminent de manière unique le volume de solides dans R3 si l’on ajoute des conditions de continuité. • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. • Le volume n’est cependant pas la seule mesure invariante en dimension 3 • Que se passe-t-il si nous conservons les trois premiers axiomes, mais si nous modifions seulement le quatrième. • Observons la formule de normalisation du parallélépipède. Cette formule est la fonction symétrique e3 . Remplaçons e3 par e2 . • Axiome 4’ µ2 (P) = x1 x2 + x2 x3 + x3 x1 On obtient la moitié de l’aire du parallélépipède rectangle de longueur des côtés x1 , x2 , x3 . Les quatre axiomes déterminent de manière unique le volume de solides dans R3 si l’on ajoute des conditions de continuité. • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. • Le volume n’est cependant pas la seule mesure invariante en dimension 3 • Que se passe-t-il si nous conservons les trois premiers axiomes, mais si nous modifions seulement le quatrième. • Observons la formule de normalisation du parallélépipède. Cette formule est la fonction symétrique e3 . Remplaçons e3 par e2 . • Axiome 4’ µ2 (P) = x1 x2 + x2 x3 + x3 x1 On obtient la moitié de l’aire du parallélépipède rectangle de longueur des côtés x1 , x2 , x3 . • En utilisant la propriété d’additivité, on peut étendre cette définition à des objets plus généraux. • Modifions de nouveau l’axiome 4 en utilisant maintenant la fonction symétrique e1 . • Modifions de nouveau l’axiome 4 en utilisant maintenant la fonction symétrique e1 . • Axiome 4’ µ1 (P) = x1 + x2 + x3 La fonction symétrique e1 de degré 1 joue le rôle de e3 et e2 dans les définitions précédentes. • Modifions de nouveau l’axiome 4 en utilisant maintenant la fonction symétrique e1 . • Axiome 4’ µ1 (P) = x1 + x2 + x3 La fonction symétrique e1 de degré 1 joue le rôle de e3 et e2 dans les définitions précédentes. • µ1 (P) mesure le quart de la somme des longueurs des arêtes délimitant le parallélépipède. • Modifions de nouveau l’axiome 4 en utilisant maintenant la fonction symétrique e1 . • Axiome 4’ µ1 (P) = x1 + x2 + x3 La fonction symétrique e1 de degré 1 joue le rôle de e3 et e2 dans les définitions précédentes. • µ1 (P) mesure le quart de la somme des longueurs des arêtes délimitant le parallélépipède. • De nouveau, cette mesure est invariante par rotation ou translation puisque les longueurs sont invariantes dans les transformations précédentes. • Cette définition a-t-elle un sens lorsque l’on considère l’union de deux parallélépipèdes P1 et P2 partageant une face en commun. Dans ce cas particulier, l’union de P1 et P2 est convexe. = ∪ • Cette définition a-t-elle un sens lorsque l’on considère l’union de deux parallélépipèdes P1 et P2 partageant une face en commun. Dans ce cas particulier, l’union de P1 et P2 est convexe. = • µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) − µ(A ∩ B) ∪ • Cette définition a-t-elle un sens lorsque l’on considère l’union de deux parallélépipèdes P1 et P2 partageant une face en commun. Dans ce cas particulier, l’union de P1 et P2 est convexe. = • µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) − µ(A ∩ B) • µ1 (P1 ∪ P2 ) = a1 + b1 + c1 + a2 ∪ • Cette définition a-t-elle un sens lorsque l’on considère l’union de deux parallélépipèdes P1 et P2 partageant une face en commun. Dans ce cas particulier, l’union de P1 et P2 est convexe. = ∪ • µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) − µ(A ∩ B) • µ1 (P1 ∪ P2 ) = a1 + b1 + c1 + a2 • µ1 (P1 ) = a1 + b1 + c1 , µ1 (P2 ) = a1 + b1 + c2 µ1 (P1 ∩ P2 ) = a1 + b1 puisque (P1 ∩ P2 ) est un parallélépipède plat ; donc un rectangle. • Cette définition a-t-elle un sens lorsque l’on considère l’union de deux parallélépipèdes P1 et P2 partageant une face en commun. Dans ce cas particulier, l’union de P1 et P2 est convexe. = ∪ • µ(A ∪ B) = µ(A) + µ(B) − µ(A ∩ B) • µ1 (P1 ∪ P2 ) = a1 + b1 + c1 + a2 • µ1 (P1 ) = a1 + b1 + c1 , µ1 (P2 ) = a1 + b1 + c2 µ1 (P1 ∩ P2 ) = a1 + b1 puisque (P1 ∩ P2 ) est un parallélépipède plat ; donc un rectangle. • Finalement µ1 (A) + µ1 (B) − µ1 (A ∩ B) = a1 + b1 + c1 + a1 + b1 + c2 − (a1 + a2 ) = a1 + b1 + c1 + a2 Interprétation de µ1 • Cette mesure est relativement peu utilisée dans les sciences et techniques par rapport aux mesures de volume et d’aire. Interprétation de µ1 • Cette mesure est relativement peu utilisée dans les sciences et techniques par rapport aux mesures de volume et d’aire. • Elle est pourtant utilisée dans des activités de la vie courante. Par exemple, dans les bureaux de poste, un colis est accepté si la somme de ses dimensions (longueur, largeur et hauteur) est inférieure à une limite conventionnelle (souvent 150 cm). Interprétation de µ1 • Cette mesure est relativement peu utilisée dans les sciences et techniques par rapport aux mesures de volume et d’aire. • Elle est pourtant utilisée dans des activités de la vie courante. Par exemple, dans les bureaux de poste, un colis est accepté si la somme de ses dimensions (longueur, largeur et hauteur) est inférieure à une limite conventionnelle (souvent 150 cm). • Cette mesure est appelé largeur moyenne. Interprétation de µ1 • Cette mesure est relativement peu utilisée dans les sciences et techniques par rapport aux mesures de volume et d’aire. • Elle est pourtant utilisée dans des activités de la vie courante. Par exemple, dans les bureaux de poste, un colis est accepté si la somme de ses dimensions (longueur, largeur et hauteur) est inférieure à une limite conventionnelle (souvent 150 cm). • Cette mesure est appelé largeur moyenne. • Cette mesure généralise la notion d’intégrale de la courbure moyenne à des objets présentant des arêtes et des sommets singuliers comme les polyèdres . La quatrième mesure µ0 • Nous continuons à remplacer l’axiome 4 par un autre axiome. Prenons la fonction symétrique d’ordre 0 de l’ensemble des 3 variables, elle est toujours égale à 1. Axiome 4”’. µ0 (P) = 1 si P est un ensemble compact, convexe et non vide La quatrième mesure µ0 • Nous continuons à remplacer l’axiome 4 par un autre axiome. Prenons la fonction symétrique d’ordre 0 de l’ensemble des 3 variables, elle est toujours égale à 1. Axiome 4”’. µ0 (P) = 1 si P est un ensemble compact, convexe et non vide • On montre que cette mesure est la caractéristique d’Euler-Poincaré. En dimension 3 pour un solide, elle est égale à 1 moins le nombre de tunnels plus le nombre de cavités. Propriétes des mesures Les quatre mesures précédentes (volume, aire, largeur moyenne et indicateur d’Euler) sont appelées fonctionnelles de Minkowski. Elles ont les propriétés suivantes sur la classe des convexes compacts : • Croissance Propriétes des mesures Les quatre mesures précédentes (volume, aire, largeur moyenne et indicateur d’Euler) sont appelées fonctionnelles de Minkowski. Elles ont les propriétés suivantes sur la classe des convexes compacts : • Croissance • Continuité Propriétes des mesures Les quatre mesures précédentes (volume, aire, largeur moyenne et indicateur d’Euler) sont appelées fonctionnelles de Minkowski. Elles ont les propriétés suivantes sur la classe des convexes compacts : • Croissance • Continuité • Homogénéité de degré d − k Propriétes des mesures Les quatre mesures précédentes (volume, aire, largeur moyenne et indicateur d’Euler) sont appelées fonctionnelles de Minkowski. Elles ont les propriétés suivantes sur la classe des convexes compacts : • Croissance • Continuité • Homogénéité de degré d − k • Invariance par rapport aux déplacements : translations et rotations Propriétes des mesures Les quatre mesures précédentes (volume, aire, largeur moyenne et indicateur d’Euler) sont appelées fonctionnelles de Minkowski. Elles ont les propriétés suivantes sur la classe des convexes compacts : • Croissance • Continuité • Homogénéité de degré d − k • Invariance par rapport aux déplacements : translations et rotations • Additivité L’anneau convexe • Hadwiger a montré que toute mesure ϕ sur C(R3 ) est une combinaison linéaire des 4 fonctionnelles de Minkowski. L’anneau convexe • Hadwiger a montré que toute mesure ϕ sur C(R3 ) est une combinaison linéaire des 4 fonctionnelles de Minkowski. • Le résultat précédent peut-être généralisé à une classe d’objets plus importante : la classe de tous les sous-ensembles A de R3 qui peuvent être exprimés comme des unions finies d’ensembles compacts et convexes (R(R3 )). L’anneau convexe • Hadwiger a montré que toute mesure ϕ sur C(R3 ) est une combinaison linéaire des 4 fonctionnelles de Minkowski. • Le résultat précédent peut-être généralisé à une classe d’objets plus importante : la classe de tous les sous-ensembles A de R3 qui peuvent être exprimés comme des unions finies d’ensembles compacts et convexes (R(R3 )). • Si µ est additive sur C(R3 ) et invariante par rapport aux déplacements sur R(R3 ) et croissante sur les convexes, le théorème reste valide. Ensemble dilaté Considérons une boı̂te parallélépipédique que nous cherchons à isoler soigneusement de l’extérieur avec une couche d’égale épaisseur e. On commence à coller 6 parallélépipèdes d’épaisseur e correspondant à chacune des 6 faces de l’objet, puis des baguettes ”Quart de rond” de rayon e sur chacune des 12 arêtes, enfin 8 huitièmes de sphère de rayon e sur chacun des sommets. On a ainsi ajouté des solides à chacun des objets constituant la boı̂te : aux faces, aux arêtes et aux sommets. Ensemble dilaté. Définition formelle Si l’on prend comme cas particulier dans la somme de Minkowski pour l’un des deux ensembles une boule de centre l’origine et de rayon r , on obtient l’ensemble dilaté de K : Kr = K ⊕ B n (r ) = {x ∈ Rd , d(K , x) ≤ r } On parle aussi de voisinage d’ordre r de K ou d’ensemble parallèle à K . c c b T a ⊕ 2r = b T r B(2) (r) a Ensemble dilaté. Définition formelle Prenons l’exemple d’un carré. ⊕ C 2r B(2) (r) = C r a a Le nouvel ensemble obtenu dans un plan est un carré arrondi, qui est l’union : du carré originel, de quatre rectangles de longueurs de côtés a et r et finalement de quatre quartiers d’un disque de rayon r. L’aire est a2 + 4ar + πr 2 . Cette formule suggère qu’il y a une relation entre l’aire de l’ensemble originel et son ensemble parallèle à une distance r . Il est facile de remarquer que l’aire du carré arrondi peut être réécrit comme U(Rr ) = U(R)r 0 + P(R)r 1 + πr 2 (1) Où P(R) est la longueur de la frontière (périmètre) du carré R. Les fonctions U(R) et P(R) sont indépendantes de la taille de la boule B 2 (r ). Nous pouvons détecter les termes de l’équation (1) qui dominent lorsque r est modifié. On peut aussi remarquer que l’on a 1 termes en r 0 : régions denses (régions occupant de l’espace), 2 termes en r 1 : parties qui augmentent le long des côtés, 3 termes en r 2 : extrémités de lignes, points de courbure élevée, discontinuités dans la tangente Dilatation d’un cube Prenons un cube dont la longueur du côté est a π 4π Vr (Q) = a3 + 6a2 r + 12a r 2 + 8 r 3 2 24 (2) Les r −termes sont les contributions provenant 1 des six prismes rectangulaires sur les faces de Q, 2 des douze secteurs cylindriques sur les arêtes, des huit secteurs sphériques localisés aux sommets. 4π 3 Vr (Q) = V (Q) + S(Q)r + 2πB(Q)r 2 + r 3 où S(Q) est l’aire et B(Q) est la largeur moyenne. H(Q) = 2πB(Q) est appelée intégrale de la largeur moyenne. Le polynôme en r est appelé polynôme de Steiner. 3 (3) Dérivation de l’aire à partir du volume De manière plus générale le volume de Q détermine la surface de Q convexe Vr (Q) − V (Q) (4) S(Q) = limr →0 r 1 Sr (Q) − S(Q) H(Q) = limr →0 (5) 2 r Hr (Q) − H(Q) (6) C (Q) = limr →0 r C (Q) est la courbure totale. Elle vaut 4π pour tout convexe. 4 Cas de la sphère. V = πr 3 , V 0 = S = 4πr 2 , 3 1 0 S = H = 4πr = 2π(2r ) 2 On montre que dans le cas de polyèdres de n arêtes de longueurs respectives li et d’angles dièdres αi , la largeur moyenne est égale à B= n 1 X li αi 4π i=1 Discrétisation d’un cube ≡ ∪ • ∪ ∪ Discrétisation d’un cube ≡ ∪ ∪ ∪ • • 1 cube : 1 intérieur, 6 faces ouvertes, 12 arêtes ouvertes, 8 sommets ouverts. Ces ensembles sont convexes. • Dans un image 3D binaire chaque voxel est un ensemble convexe. Donc de telles images peuvent être considérées comme un élément de l’anneau convexe. La clé du calcul des fonctionnelles de Minkowski est l’additivité de la caractéristique d’Euler-Poincaré χ. • Dans un image 3D binaire chaque voxel est un ensemble convexe. Donc de telles images peuvent être considérées comme un élément de l’anneau convexe. La clé du calcul des fonctionnelles de Minkowski est l’additivité de la caractéristique d’Euler-Poincaré χ. • Soit n0 : le nombre de sommets ouverts, n1 : le nombre d’arêtes ouvertes, n2 : le nombre de faces ouvertes , et n3 : le nombre de cubes ouverts. Alors 1 2 3 4 V = n3 S = −6n3 + 2n2 2B = 3n3 − 2n2 + n1 χ = −n3 + n2 − n1 + n0 Dans la pratique le calcul des fonctionnelles de Minkowski d’une image 3D consiste simplement à décompter le nombre de sommets, d’arêtes, de faces et de cubes. Le cube plein • Le décompte n3 = 27, n2 = 108, n1 = 144, n0 = 64 Le cube plein • Le décompte n3 = 27, n2 = 108, n1 = 144, n0 = 64 • Les fonctionnelles de Minkowski V = 27, S = 54, 2B = 9, χ = 1 Le cube plein avec une cavité • Le décompte n3 = 26, n2 = 108, n1 = 144, n0 = 64 Le cube plein avec une cavité • Le décompte n3 = 26, n2 = 108, n1 = 144, n0 = 64 • Les fonctionnelles de Minkowski V = 26, S = 60, 2B = 6, χ = 2 Le cube épointé • Le décompte n3 = 26, n2 = 105, n1 = 141, n0 = 63 Le cube épointé • Le décompte n3 = 26, n2 = 105, n1 = 141, n0 = 63 • Les fonctionnelles V = 26, S = 54, 2B = 9, χ = 1 Le cube avec un tunnel • Le décompte n3 = 24, n2 = 104, n1 = 144, n0 = 64 Le cube avec un tunnel • Le décompte n3 = 24, n2 = 104, n1 = 144, n0 = 64 • Les fonctionnelles V = 24, S = 64, 2B = 8, χ = 0 Le cube avec deux tunnels • Le décompte n3 = 22, n2 = 100, n1 = 144, n0 = 64 Le cube avec deux tunnels • Le décompte n3 = 22, n2 = 100, n1 = 144, n0 = 64 • Les fonctionnelles V = 22, S = 68, 2B = 10, χ = −2 Le cube avec 10 tunnels • Le décompte n3 = 900, n2 = 3190, n1 = 3630, n0 = 1331 Le cube avec 10 tunnels • Le décompte n3 = 900, n2 = 3190, n1 = 3630, n0 = 1331 • Les fonctionnelles V = 900, S = 980, 2B = −50, χ = −9 Diagramme de Blaschke 1 0.75 0.5 0.25 0 0.25 0.5 0.75 8 π2 Application de Blaschke K3 = { Corps convexes } −→ [0, 1] × [0, 1] 4πS 48π 2 V K(V, S, B) 7−→ (x, y) = , B2 B3 1 Diagramme de Blaschke pour des polyèdres 1 Sphère Dodecahèdre 0,75 Icosahèdre Cube Octahèdre 0,5 Tetrahèdre 0,25 Disque Fil 0 0 0,25 0,5 0,75 1 Diagramme de Blaschke pour des solides discretisés 1 0,75 CUBE ARRONDI SPHERE ELLIPSOIDE 0,5 T CROIX CUBE 45 T FIN COMPOSITION H 0,25 H FIN CATENOIDE PLAQUES FILAMENTS 0 0 0,25 0,5 0,75 1 Références bibliographiques • Integral Geometry Morphological Image Analysis. K. Michielsen, H De Raedt. Physics Reports. 347 (2001) 461-538. Références bibliographiques • Integral Geometry Morphological Image Analysis. K. Michielsen, H De Raedt. Physics Reports. 347 (2001) 461-538. • Integral geometry and statistical physics. K. R. Mecke. International Journal of Modern Physics B 12 (1998) 861-899. Conclusion • Caractérisation de formes à l’aide de 4 descripteurs morphologiques (3 géométriques, 1 topologique) issus d’une théorie mathématique bien définie, la géométrie intégrale. Conclusion • Caractérisation de formes à l’aide de 4 descripteurs morphologiques (3 géométriques, 1 topologique) issus d’une théorie mathématique bien définie, la géométrie intégrale. • Méthode pouvant s’appliquer à des formes complexes. Conclusion • Caractérisation de formes à l’aide de 4 descripteurs morphologiques (3 géométriques, 1 topologique) issus d’une théorie mathématique bien définie, la géométrie intégrale. • Méthode pouvant s’appliquer à des formes complexes. • Contraste important entre la ”sophistication” des notions mathématiques sous-jacentes et la facilité de mise en oeuvre. Conclusion • Caractérisation de formes à l’aide de 4 descripteurs morphologiques (3 géométriques, 1 topologique) issus d’une théorie mathématique bien définie, la géométrie intégrale. • Méthode pouvant s’appliquer à des formes complexes. • Contraste important entre la ”sophistication” des notions mathématiques sous-jacentes et la facilité de mise en oeuvre. • Limites ....