culture et decouvertes theme 1 : extraits de films
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culture et decouvertes theme 1 : extraits de films
CULTURE ET DECOUVERTES Quelques traces de la séance « le cinéma entre rêve et réalité » du Samedi 07 février 2015 de 14h00 à 18h00 Lieu : Centre Suzanne Masson, 41, avenue du docteur Arnold Netter 75012 Paris Notre objectif pour cette séance était de partir de l’expérience de chacun : partager ensemble les perceptions individuelles, entre raisonnement intellectuel et évocation des sensations et émotions ressenties, en ayant en tête le fil rouge qui nous anime : quels sont les effets provoqués par le cinéma, en quoi le cinéma a un impact sur l’individu, sur la société ? Pour illustrer cette séance en lien avec le cinéma, nous avions choisi 3 films sur lesquels nous échangerons en début de séance : Psychose d’Alfred Hitchcock, Le père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré et Brazil de Terry Gilliam. Par ailleurs, nous souhaitions aller à la rencontre d’une personne qui n’est pas un simple spectateur mais aussi un praticien du cinéma pour regarder « de l’autre côté du miroir ». Olivier Lucas a accepté de venir échanger avec nous et a donc été notre invité pour cette séance : il est le réalisateur du film "Jack, l’image d’un père", sortie en 2008, co-réalisation: Dynamo Productions et France 3. THEME 1 : EXTRAITS DE FILMS Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock Le père Noël est une ordure (1982) de Jean-Marie Poiré Brazil (1985) de Terry Gilliam Réflexions sur les films proposés (avant la séance) 1/ PSYCHOSE « Je suis né dans mon propre piège ». Le film utilise les dialogues, la mise en scène et la musique (« Le sacre du printemps ») pour aborder les thèmes de la maladie, la jalousie, la bascule du destin en lien avec l’argent, l’intérêt de coopérer en binôme pour pouvoir démasquer un coupable. 2/ LE PERE NOËL EST UNE ORDURE « Ce film dit en rires et moqueries nos Noëls ratés, passés ou à venir, la souffrance liée à la solitude des individus dans une société plus individualiste» Le film évoque les non-dits en famille, la thématique de Noël (fête sacralisée ou farce ?), la question de la solitude, il reste toujours aussi neuf grâce à une réalisation stylisée et à des dialogues percutants qui abordent des questions de fond avec légèreté. 3/ BRAZIL « Un film pour apprendre à traverser la route » Le rêve permet la créativité, d’adoucir la réalité, chercher une issue à l’absurdité de la vie et des règles de la société, une lutte pacifique. Il montre la complexité des relations humaines dans un univers proche de Kafka. Traces des « le cinéma entre rêve et réalité » - Séance UCP du 07 février 2015 page 1 / 3 THEME 2 : REFLEXION THEORIQUE Le cinéma a une fonction émancipatrice grâce aux apprentissages formateurs qu’il provoque : chacun peut réfléchir dans une logique qui va bien au-delà de la logique de la transmission « à l’identique » grâce au pouvoir qu’a chacun de traduire à sa manière ce qu’il perçoit du monde et de sa relation au monde. C’est, à mon avis, dans ce pouvoir d’associer et de dissocier que réside l’émancipation du spectateur lorsqu’il regarde des films. Cependant, selon moi, même si le cinéma peut être un support utile à « faire passer des messages », il peut aussi rester simplement un moment de plaisir ou d’ennui avec la possibilité de le regarder avec son regard d’enfant, dans une sorte de ré-apprentissage de la naïveté. Enfin, n’oublions pas que le cinéma est un produit social déterminé : un film est diversement ou incomplètement intelligible selon l’individu qui le regarde. Pour pouvoir apprécier un film, il faut donc, certes, pratiquer (donc voir non un mais des films), il faut également pouvoir mettre les films dans un contexte historique et social (savoir théorique), mettre en action ses facultés d’empathie face aux acteurs, à l’histoire, à la culture dont il est issu (savoir-être). Et une fois le film visionné, être capable de le percevoir, l’analyser dans une pratique réflexive qui utilisera les liens faits avec d’autres films vus précédemment ou tout autre forme d'analogie (expériences vécues, lectures..). THEME 3 : LE TEMOIGNAGE D’UN PROFESSIONNEL DU CINEMA : Olivier LUCAS Olivier Lucas est réalisateur du film "Jack, l’image d’un père", sortie en 2008, co-réalisation: Dynamo Productions et France 3. Résumé : « Suite à la question de sa fille Lila : « Il est où ton papa ? », Olivier Lucas part, caméra en main, à la recherche de ses origines. Il ne sait pas grand-chose sur ce père inconnu. Tout reste à découvrir ! Il questionne sa mère, mais le temps a passé : elle avait 15 ans et c’était il y a plus de 40 ans. Alors il réinvente son histoire familiale à travers un voyage initiatique incongru, où le Western rencontre Bollywood et où apparaissent différentes représentations de pères imaginaires et improbables, au grand dam de Lila. » Lien vers le film : olivier https://vimeo.com/33981928 (Mot de passe: olivier) Olivier nous a fait part de son travail qui a été certes le fruit de nombreuses contraintes (financières et aussi d’ordre artistiques quand il s’agit de déléguer l’image ou le montage) mais aussi l’occasion d’une capacité à imaginer des possibles. L’histoire de son film part d’un questionnement personnel mais, dans sa réalisation, devient une histoire plus universelle, qui fait écho à des émotions ou des sensations que chaque individu peut ressentir. Il nous explique qu’un livre lui a été particulièrement utile « le guide du scénariste »1, où Christopher Vogler explique la force d’inspiration des mythes pour l’écriture cinématographie (3 actes : exposition / quête / résolution). THEME 4 : LE RETOUR D’EXPERIENCE D’UN NON PROFESSIONNEL DU CINEMA QUI A REALISE UN FILM DE FICTION : Christian VERRIER Christian nous a relaté sa tentative de vulgarisation de théories éducatives humanistes à travers la réalisation d’un film. Ce film est le fruit d'une aventure collective assez improbable, prise à bras le corps par une équipe regroupant une majorité de non professionnels du théâtre et du cinéma. "L'Education s'en viendra au long des jardins" - Fiction noir et blanc (88 minutes) réalisé en 2014. Bande annonce :https://www.youtube.com/watch?v=h_oqrrbBVJA Sujet : en un temps et un lieu imaginaires, un comité d’experts examine une « proposition » qui devra permettre de réformer en profondeur l’éducation d’un monde en perdition. Les auteurs de la proposition défendent en public leur projet devant le comité, l’appuyant d’un exemple vivant, concrétisation de leur pensée éducative novatrice. Un monde nouveau s'ensuivra peut-être bien... 1 Christophe Vogler, le guide du scénariste, Editions DIXIT, 1998 Traces des « le cinéma entre rêve et réalité » - Séance UCP du 07 février 2015 page 2 / 3 THEME 5 : CONCLUSION EN MOTS D’après les participants, le cinéma, c’est : Un apprentissage, une émotion, un geste intime ou un moment partagé, un grand écran, une fête, c’est bien !, raconter des histoires, notre patrimoine génétique relié par des fils, de la magie, un enrichissement du regard, l’apprentissage de l’œil qui s’éduque, une conscience de la planète Conclusion : Pour cette séance, nous avions envisagé de profiter d’une dynamique de groupe pour essayer de faire produire en binôme ou trinôme des débuts de scénarios de films « rêvés ». Vous pourrez retrouver notre préparation de séance imaginée dans le document joint, fil conducteur que nous avons partiellement suivi et adapté en fonction du nombre de personnes présentes le 7 février 2015. Nous tenons vivement à remercier les participants à cette séance : Anouk, Christian, Mathilde, Odile, et Philippe, Un grand merci également à : Olivier pour sa présence et son partage d'expérience en tant que praticien actif du cinéma. Traces des « le cinéma entre rêve et réalité » - Séance UCP du 07 février 2015 page 3 / 3