Cancer du poumon - Cancer Environnement

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Cancer du poumon
Messages clés
Le tabagisme est principal facteur de risque du cancer du poumon: un fumeur a 10 à 15 fois plus
de risque de développer un cancer du poumon qu'un non fumeur.
Plusieurs autres facteurs sont reconnus comme facteurs de risques environnementaux de cancer
du poumon: le tabagisme passif, l’exposition à l’amiante, aux rayons X et gamma, au radon, à des
gaz d'échappement des moteurs Diesel, la pollution de l'air extérieur, ainsi que l’exposition à
différentes substances : silice cristalline, cadmium, chrome hexavalent, composés du nickel,
arsenic, béryllium et benzo(a)pyrène.
D’autres facteurs de risques environnementaux sont toujours débattus : exposition aux fibres
minérales artificielles, à diverses particules fines, à des pesticides et des métiers de la viande.
Une exposition en milieu professionnel serait impliquée dans 15 à 30% des cancers du poumon. Il
existe plusieurs tableaux de maladie professionnelle concernant le cancer du poumon.
Une étude récente menée par le CIRC a mis en évidence une diminution du risque de cancer du
poumon chez les personnes ayant des niveaux élevés de vitamine B6 et de méthionine, mais le
lien de causalité reste à démontrer.
Une étude actuellement en cours (EPIC) recherche les liens entre la pollution de l’air ou la fumée
de tabac ambiante et l’apparition de certains cancers, dont le cancer du poumon.
Le cancer du poumon se caractérise par une multiplication incontrôlée de cellules anormales dans le tissu
pulmonaire. Les termes de cancer bronchique ou de cancer broncho­pulmonaire sont aussi utilisés pour
désigner un cancer du poumon.
De multiples facteurs de risque qui agissent entre eux
Les facteurs de risque environnementaux ou professionnels reconnus
Cancer du poumon et maladie professionnelle
Des facteurs de risques actuellement débattus
Evolutions récentes
De multiples facteurs de risque qui agissent entre eux
Les cancers résultent rarement d’une cause unique mais plus généralement d’une association de plusieurs
facteurs, dit facteurs de risque, chacun ayant une importance variable dans le déclenchement de la maladie.
Le cancer du poumon est un cancer largement associé à l’exposition à des agents présents dans
l’environnement général et professionnel : c’est le premier organe concerné par les substances qui vont
pénétrer dans l’organisme par inhalation.
Le tabagisme est de loin le principal facteur de risque de cancer du poumon, responsable de 8 cancers sur 10
chez les hommes (83%) et de 7 cancers sur 10 chez les femmes (69%) (CIRC). Le tabagisme multiplie par 10
à 15 le risque de cancer du poumon par rapport à un non­fumeur. Il diminue lorsqu’on arrête de fumer mais
reste élevé par rapport aux personnes n’ayant jamais fumé.
Les facteurs de risque environnementaux ou professionnels
reconnus
Pour le cancer du poumon, le CIRC classe en groupe 1, c’est­à­dire cancérogène avéré pour l’homme,
l’exposition aux agents ou substances suivantes :
L’exposition au tabagisme passif dans les lieux de vie (fumée de tabac environnementale), que cela soit au
domicile (exposition par le conjoint fumeur) ou sur les lieux de travail. Le risque de cancer du poumon chez
un non­fumeur exposé continuellement à la fumée des autres est augmenté de 15 à 30%.
L'amiante : 10 à 15% des cancers du poumon sont attribuables à l’exposition professionnelle à l’amiante.
C’est l’exposition professionnelle associée au cancer bronchique la plus fréquente.
Les rayons externes X et gamma
Le radon, classé cancérogène avéré par le CIRC en 1987, serait responsable de 9% des cancers du
poumon en Europe (Darby, 2005).
La silice cristalline, inhalée sous forme de quartz ou de cristobalite de source professionnelle
Le cadmium et ses composés
Le chrome hexavalent ou Cr VI, (CIRC, 1997). Le chrome métallique et le chrome III sont classés groupe 3
du CIRC. Les études récentes ont donné des résultats convergents.
Les composés du nickel
L’arsenic et ses composés
Le béryllium et ses composés
Le benzoapyrène, qui est l’un des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) les plus toxiques
Les gaz d'échappement des moteurs diesel
La pollution de l'air extérieur (classé par le CIRC en octobre 2013)
D’autres facteurs de risque de cancer du poumon ont été classés groupe 2A, c’est­à­dire cancérogène
probable pour l’homme. Il s’agit de l’exposition au :
cobalt métal en présence de carbure de tungstène
toluènes a­chlorés (benzotrichlorure, chlorure de benzal, chlorure de benzyl) et chlorure de benzoyle
(expositions mixtes)
épichlorohydrine
insecticides non arsenicaux (expositions professionnelles lors de l'épandage et de l'application)
On considère qu’une exposition en milieu professionnel serait impliquée dans 15 à 30% des cancers du
poumon (InVS).
Cancer du poumon et maladie professionnelle
Lorsque l’exposition à l’une des substances cancérogènes a lieu lors d’une activité professionnelle, on parle de
risque professionnel.
Dans certains cas de figure précis et décrits dans des tableaux des maladies professionnelles, les personnes
concernées par ce type de situation peuvent faire une déclaration de maladie professionnelle auprès de leur
régime d'assurance maladie, afin d'obtenir une indemnisation.
Il existe sur tout le territoire des centres de consultations de pathologie professionnelle qui ont pour but
d'aider le médecin (médecin traitant ou médecin du travail) à faire le diagnostic de l'origine professionnelle
d'une maladie.
Implantées dans des centres hospitalo­universitaires, ces consultations disposent d'un plateau technique
hospitalier et sont assurées par des praticiens spécialisés en pathologie professionnelle. Pour en savoir plus,
consultez le site de l’INRS.
Au Centre Léon Bérard de Lyon, une consultation dédiée aux « cancers professionnels » a été mise en place,
en collaboration avec le Centre de Consultation de Pathologie Professionnelle des Hospices Civils de Lyon, afin
que les patients puissent bénéficier d’une démarche de recherche des expositions professionnelles des
cancers indemnisables en maladie professionnelle. Cette consultation s’adresse notamment aux patients
atteints d’un cancer du poumon, d’un mésothéliome et de cancers ORL.
Sur ce site internet, retrouvez également des fiches complémentaires :
Cancer du poumon et tableaux de maladie professionnelle
Démarche reconnaissance cancer professionnel
Des facteurs de risque actuellement débattus
L’exposition à des fibres minérales artificielles, l’exposition à diverses particules fines, à des pesticides et des
métiers de la viande, sont actuellement débattus en tant que facteurs de risque de développement d’un
cancer du poumon.
Un risque de cancer du poumon lié à des expositions multiples est également possible. Il existe une interaction
entre le tabac et le radon, ainsi que de nombreuses co­expositions par exemple avec la silice, les métaux
lourds, le cadmium, le nickel. Le cobalt associé au carbure de tungstène est aussi un cancérogène probable
pour le cancer du poumon.
Evolutions récentes
Chez les sujets exposés à des cancérogènes tels que les fumeurs, la consommation au long cours de
compléments en bêta­carotène à des doses non nutritionnelles (20 à 30 mg/j) augmente significativement le
risque de cancer du poumon. L’augmentation du risque de cancer du poumon par la consommation de
compléments en bêta­carotène à doses élevées est donc jugée convaincante. La supplémentation en bêta­
carotène est associée à un risque plus élevé de mortalité, toutes causes confondues. Il est recommandé de
ne pas consommer de compléments alimentaires à base de bêta­carotène. Sauf cas particuliers de déficiences
et sous le contrôle d’un médecin, la consommation de compléments alimentaires n’est pas recommandée. Il
est conseillé de satisfaire les besoins nutritionnels par une alimentation équilibrée et diversifiée sans recourir
aux compléments alimentaires (INCa, 2009).
Une étude récente menée par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) (Johansson, 2010)
montre une réduction du risque de cancer du poumon chez les personnes ayant des niveaux élevés de
vitamine B6 et de méthionine. La diminution du risque observée est importante, le risque diminuant de plus
de la moitié chez les sujets ayant des niveaux élevés de vitamine B6 et de méthionine. En outre, si le lien de
causalité était confirmé, cela suggérerait des façons dont l'alimentation pourrait être utilisée pour modifier le
risque de cancer du poumon.
Une grande étude de cohorte européenne, dite prospective, sur l'alimentation et la nutrition réunit des
informations recueillies par questionnaire sur 520 000 volontaires européens de dix pays européens :
Danemark, France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays­Bas, la Norvège, l'Espagne, la Suède et le Royaume­Uni.
Tous les participants étaient indemnes de cancer au début et ont été suivis pendant 5 ans en moyenne.
Cette étude dénommée EPIC, a été conçue pour étudier la relation entre l'alimentation, l'état nutritionnel, le
mode de vie et les facteurs environnementaux et l'incidence du cancer et autres maladies chroniques.
Nichée dans la cohorte EPIC, une étude cas­témoins, dénommée GenAir, a pour but principal d'étudier la
relation entre la pollution de l'air ou la fumée de tabac ambiante et de cas de cancer de la vessie, des
poumons, de la cavité buccale, du pharynx, du larynx ou de la leucémie, et la mortalité de maladies
respiratoires (BPCO).
En juin 2012, à l’issue d’une réunion regroupant des spécialistes internationaux, le Centre international de
Recherche sur le Cancer (CIRC), a classé les gaz d’échappement des moteurs Diesel comme étant
cancérogènes pour l’homme (groupe 1), sur la base d’indications suffisantes prouvant qu’une telle exposition
est associée à un risque accru de cancer du poumon. Ce groupe de travail a conclu que les gaz
d’échappement des moteurs à essence étaient peut­être cancérogènes pour l’homme (groupe 2B), un
résultat qui demeure inchangé par rapport à l’évaluation précédente de 1989.
En octobre 2013, après avoir examiné soigneusement les dernières données de la littérature scientifique
disponibles, les principaux experts mondiaux réunis par la section des Monographies du CIRC, viennent de
conclure à l'existence de preuves suffisantes que l'exposition à la pollution de l'air extérieur provoque le
cancer du poumon (groupe 1). Cette évaluation a montré un risque accru de cancer du poumon avec des
niveaux croissants d'exposition aux particules et la pollution de l'air. Bien que la composition de la pollution de
l'air et les niveaux d'exposition peuvent varier considérablement entre les lieux, les conclusions du Groupe de
travail du CIRC s'appliquent à toutes les régions du monde.
Auteur : Unité Cancer et Environnement.
Relecture : Dr Paul Rebattu pneumologue cancérologue, Centre Léon Bérard, Lyon
Dr Jérome Fayette département de médecine, Centre Léon Bérard, Lyon.
Nos autres fiches sur ce thème
Gaz d'échappement des moteurs diesel et essence
L'amiante
Démarches de reconnaissance cancer professionnel
Cancer du poumon et tableaux de maladie professionnelle
Le radon
Revue des cancérogènes pour l'Homme ­ Partie C : métaux, arsenic, poussières et fibres
Pour aller plus loin sur ce thème
Etudes et publications scientifiques
CIRC, Informations sur l'étude EPIC
Darby, S., et al., 2005 : Radon in homes and risk of lung cancer: collaborative analysis of [...]
Johansson M. et al., 2010 : Serum B Vitamin Levels and Risk of Lung Cancer
Registres des cancers du réseau Francim, 2014 : Estimation de la prévalence (partielle et totale) d
Turner, 2011. Radon and lung cancer in the American Cancer Society Cohort
Thomas, 2009 : Chirurgie du cancer broncho­pulmonaire : recommandations de la SFCTCV
Rapports et textes officiels
AFSSET, INSERM, 2008 : Expertise collective, Cancer et environnement
World Cancer Research, 2010 : Rapport scientifique “Food, Nutrition, Physical Activity, and the Prevention
of Cancer: a Global Perspective”
Informations des publics
INCa, 2009 : Guide d’information à destination des personnes malades et de leurs proches
Site Internet de la Ligue contre le cancer
Site Internet de l'Association pour la Recherche contre le Cancer
Site Internet de l’association américaine de cancérologie (ASCO)
INRS, 2010 : Tableaux des maladies professionnelles, Accès à la base de données
Dossiers et autres ressources
INSERM, 2009 : Dossier thématique sur le cancer du poumon
INSERM, 2009 : Dossier d'information sur les cancers et l'environnement
Mise à jour le 26 févr. 2016
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