L`épaule
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Chapitre II L’épaule Diagnostic différentiel 35 Anatomie pratique 37 Histoire et examen 39 Examens radiologiques 43 Blessures de la coiffe des rotateurs 44 Problèmes de l’articulation glénohumérale Lésions de l’articulation acromio-claviculaire Capsulite 52 Physiothérapie et réadaptation Infiltrations 57 Tableau résumé 60 54 Extrait du Dictionnaire du corps humain © Les Éditions Québec Amérique inc., 2009. Tous droits réservés. 48 50 34 L’ÉPAULE Diagnostic différentiel Les éléments les plus importants pour établir rapidement un diagnostic différentiel d’un problème de l’épaule sont l’âge du patient, la localisation de la douleur et l’histoire ou non d’un traumatisme. Selon l’âge Chez l’enfant et l’adolescent Chez le jeune adulte En l’absence de traumatisme majeur, les douleurs persistantes de l’épaule doivent évoquer le diagnostic différentiel suivant : Les problèmes principaux non traumatiques sont : • • Une instabilité; Une anomalie de développement : ostéochondrome ou une tumeur bénigne tel l’ostéome ostéoïde; • Une tumeur maligne (rare); • Une arthrite inflammatoire ou septique; • Une douleur référée du cou, des structures thoraciques ou du diaphragme. Les blessures traumatiques les plus fréquentes sont : • Les fractures en particulier du tiers moyen de la clavicule et de l’humérus proximal; • Les luxations glénohumérale à l’adolescence. • • L’instabilité; Des tendinopathies souvent associées à une instabilité ou à une surutilisation évidente. Les blessures traumatiques les plus fréquentes sont : • Les fractures de la clavicule surtout au tiers moyen, à l’occasion au tiers distal et rarement au tiers proximal (traumatisme majeur); • Luxation ou subluxation glénohumérale; • Les déchirures de la coiffe traumatique sont relativement rares à cet âge et nécessitent habituellement un traumatisme important; • Les entorses acromio-claviculaires sont assez fréquentes. Elles surviennent habituellement avec des traumatismes directs, mais parfois indirects. Chez l’adulte de 40 à 60 ans Chez l’adulte de plus de 60 ans • Les problèmes de la coiffe, tendinopathie, déchirure sont particulièrement fréquents dans ce groupe d’âge; • • L’arthrose acromio-claviculaire et les séquelles d’entorse à ce niveau ou une ostéolyse de l’extrémité distale de la clavicule; Les tendinopathies dégénératives sont très fréquentes et elles sont souvent associées à des déchirures plus ou moins importantes de la coiffe; • • Les capsulites de l’épaule, très rares avant cet âge sont souvent associées à des facteurs favorisants tels qu’une blessure aux membres supérieurs, une chirurgie thoracique ou sans cause évidente en particulier chez les diabétiques et les patients avec problèmes thyroïdiens; L’arthrose acromio-claviculaire soit isolée, soit dans un contexte d’une ostéoarthrose sévère touchant de multiples articulations, en particulier les mains; • Les capsulites de l’épaule; • La Polymyalgia Rheumatica très rare avant 60 ans doit être soupçonnée fortement devant un tableau douloureux bilatéral, persistant avec une atteinte de l’état général accompagnée de douleurs au bassin; • Les autres formes d’arthrite de l’épaule sont presque toujours dans un contexte polyarticulaire chez un patient connu pour avoir une arthrite (PAR, arthrites axiales principalement). • La monoarthrite de l’épaule est très rare. Par contre, l’épaule est assez souvent atteinte dans l’arthrite rhumatoïde et parfois dans les arthrites axiales. Chez l’adulte de plus de 40 ans, les blessures traumatiques les plus fréquentes sont : • Les déchirures de la coiffe peuvent survenir même avec des traumatismes assez mineurs; • Les fractures de la clavicule peuvent survenir, mais plus rarement dans ce groupe d’âge; • Les fractures humérales sont assez fréquentes et doivent être considérées, à moins d’un traumatisme majeur, comme un signe d’ostéoporose; • Les luxations glénohumérales sont rares et souvent associées à des déchirures tendineuses ou des fractures. À tout âge, une douleur irradiée, d’origine cervicale ou pleuropulmonaire doit être envisagée. L’ÉPAULE 35 Selon le site de la douleur Douleur antérieure L’articulation glénohumérale lorsque touchée par une arthrite amène une douleur diffuse et mal localisée, plus importante en antérieur. Dans les atteintes mécaniques (arthrose, instabilité), la douleur est ressentie comme profonde et habituellement en antérieur. Une arthrose importante peut survenir suite à une déchirure de la coiffe, des séquelles d’une fracture, d’une arthrite ou d’une ostéonécrose. Une monoarthrite de l’épaule est très rare. Les arthrites de l’épaule sont habituellement dans un contexte polyarticulaire. L’épaule est fréquemment touchée dans l’’arthrite rhumatoïde et parfois dans les arthrites axiales. L’atteinte bilatérale des épaules est bien sûr une caractéristique de la Polymyalgia Rheumatica. Les atteintes du labrum peuvent survenir lors d’un trauma amenant une luxation ou une subluxation de l’épaule. Les lésions du biceps donnent des douleurs plus en antérieur (gouttière bicipitale), toutefois les tendinites isolées de la longue portion du biceps sont rares. La rupture de ce tendon sera habituellement associée à une problématique de l’ensemble de la coiffe Douleur à la pointe de l’épaule L’articulation acromio-claviculaire provoque habituellement une douleur à la région supérieure de l’épaule, maximale près de la pointe, mais peut être plus étendue. Les patients ayant un problème acromio-claviculaire peuvent présenter des douleurs (un arc douloureux) lors des mouvements d’abduction comme dans les problèmes de la coiffe. Il est donc facile pour un clinicien de confondre une douleur provenant de cette articulation avec une blessure de la coiffe des rotateurs. Douleur à la région thoracique L’articulation sterno-claviculaire est rarement affectée en clinique. Elle donne une douleur à la région thoracique haute. Elle peut être touchée lors de traumatismes majeurs au thorax, ex. : accident d’automobile; la blessure sera alors fréquemment associée à des lésions internes. Elle est parfois touchée dans les arthrites surtout les arthrites axiales et dans une arthrite rare appelée SAPHO (Syndrome d’Acné-Pustolose-Hyperostose et Ostéite). Une douleur cervicale peut parfois donner un malaise à la région thoracique haute. Les problèmes dorsaux peuvent être associés à des douleurs antérieures dans la région du mamelon ou de l’apophyse siphoïde. Douleur à la région deltoïdienne Douleur à la nuque et dorsale Les problèmes secondaires à une atteinte de la coiffe donnent habituellement une douleur dans la région deltoïdienne pouvant irradier jusqu’au coude, rarement jusqu’à la main. Une douleur sévère irradiant la main, ou associée à des paresthésies de la main, doit nous orienter vers un problème de neuropathie cervicale. Un problème de défilé thoracique donne une douleur pouvant être dans tous le membre supérieur, souvent de localisation imprécise et de nature difficile à décrire (lourdeur, engourdissement). . Douleur à la nuque Articulation acromioclaviculaire Une douleur à la nuque ou dans la région de l’omoplate, indique le plus souvent un problème d’origine cervical. Toutefois, les problèmes sévères de l’épaule peuvent s’associer à des douleurs diffuses à l’omoplate mais la douleur est rarement maximale dans cette région. Les douleurs d’origine viscérale doivent faire partie du diagnostic différentiel des douleurs à la nuque. Articulation sternoclaviculaire Douleur à la région deltoïdienne 36 L’ÉPAULE Anatomie pratique Les mouvements complexes de l’épaule sont possibles grâce à la coordination de l’ensemble de ses muscles et de ses articulations. Ce qui explique que, souvent, plusieurs structures seront affectées chez un même patient. Articulation glénohumérale : seulement le quart de la tête humérale s’articule avec la glénoïde. En conséquence, c’est l’articulation la plus mobile du corps, mais aussi la plus instable. L’articulation glénohumérale est une énarthrose, c’est-à-dire une articulation mobile dans laquelle l’extrémité sphérique d’un os s’emboîte dans la cavité concave d’un autre os. Le labrum prolonge la concavité de la glénoïde et augmente de 50 % sa surface renforçant ainsi la stabilité. Les luxations seront souvent associées à une déchirure du labrum (lésion de Bankart). La capsule articulaire, la coiffe des rotateurs et les ligaments entourant l’épaule contribuent tous à augmenter sa stabilité. Articulation acromio-claviculaire : la clavicule assure la continuité osseuse entre le membre supérieur et le thorax. Elle agit comme bras de levier en maintenant une distance entre l’omoplate et le sternum. L’articulation acromio-claviculaire est une articulation synoviale plane dont la stabilité est assurée par trois ligaments, ce sont les ligaments acromio-claviculaires, coraco-claviculaires et coraco-acromial, ainsi que par la musculature de l’épaule. Les ligaments qui la stabilisent sont fréquemment lésés (entorse acromio-claviculaire) lors des chutes directement sur l’épaule ou suite à un traumatisme indirect. Cette articulation permet un travail efficace des muscles s’attachant sur le thorax et agissant sur l’humérus (grand pectoral et grand dorsal). Elle présente des mouvements verticaux et antéropostérieurs, ainsi qu’un peu de rotation. Elle s’élève et fait une rotation lors des mouvements de flexion et d’abduction. Articulation sterno-claviculaire : cette articulation est la seule connexion entre le tronc et les membres supérieurs. Elle est très stable et est rarement affectée en clinique, sauf lors de traumatismes majeurs au thorax. Il faut alors soupçonner une atteinte des organes internes. Elle peut aussi être touchée par des arthrites. C’est une articulation synoviale en selle qui permet à la clavicule des mouvements antéropostérieurs, verticaux ainsi qu’un peu de rotation. Cavité glénoïde et labrum Ligaments coraco-claviculaires Articulation et ligament acromio-claviculaire Ligament coraco-acromiale Netter illustration used with permission of Elsevier, Inc. All rights reserved. L’omoplate : le glissement de l’omoplate sur le thorax permet d’orienter la glénoïde dans une position optimale par rapport à la tête humérale. Bien que les douleurs à l’épaule puissent s’accompagner de douleurs ou malaises dans la région de l’omoplate, la cause la plus fréquente de douleurs à ce niveau demeure les problèmes cervicaux. Les mouvements de l’omoplate sur le thorax contribuent à 60 des 180 degrés de l’abduction. Normalement, l’omoplate ne bouge presque pas dans les 30 premiers degrés d’abduction. Lors d’une capsulite ou d’une déchirure de la coiffe, elle sera mobilisée dès le départ. La rééducation des muscles s’insérant sur l’omoplate et la récupération d’un rythme scapulo-huméral normal jouent un rôle très important dans la réhabilitation des patients avec des blessures chroniques de l’épaule. L’ÉPAULE 37 Arche coraco-acromiale : cette arche est constituée par l’apophyse coracoïde, le ligament coraco-acromial et l’acromion. Elle protège la coiffe et la tête humérale, de plus elle empêche un déplacement vers le haut de cette tête. Elle agit comme une articulation sous laquelle les tendons de la coiffe glissent lors de leurs mouvements. Au fur et à mesure que le bras est amené en abduction l’espace entre la tête humérale et l’acromion diminue. Si de l’inflammation, une dégénérescence tendineuse ou une calcification sont présentes, les tissus mous peuvent être comprimés entre la tête humérale et l’acromion. On appelle ce phénomène « accrochage », le patient présentera alors un arc douloureux lors de l’abduction. Coiffe des rotateurs : les muscles de la coiffe des rotateurs jouent un rôle très important pour la stabilisation de la tête humérale. Le sus-épineux s’insère sous la grosse tubérosité. C’est son tendon qui est le plus souvent affecté par une dégénérescence ou une déchirure. Ce muscle initie l’abduction, après 90 degrés, le deltoïde peut maintenir l’abduction sans l’aide du sus-épineux. Le sous-épineux passe derrière l’articulation pour s’insérer sur la grosse tubérosité. Il assure la rotation externe avec le muscle petit rond. Il est assez fréquemment affecté dans les pathologies de la coiffe. Le sous-scapulaire est moins souvent touché, il passe devant l’articulation pour s’insérer sur la petite tubérosité. Ce muscle assure la rotation interne. . Arche coraco-acromiale Bourse sous-acromiale La bourse sous-acromiale facilite le glissement de la coiffe sous l’acromion et agit de plus comme un coussin protecteur. Elle est souvent affectée dans les problèmes de la coiffe. La région sous-acromiale est le site habituel des infiltrations de stéroïdes pour ces blessures. La longue portion du biceps amène une flexion de l’épaule et du coude. Elle est fortement associée à la coiffe des rotateurs, elle sera affectée par les processus de dégénérescence de la coiffe. Le muscle deltoïde est le muscle volumineux qui recouvre l’épaule. Il participe à la flexion antérieure, l’extension et l’abduction. Le grand pectoral en antérieur agit comme abducteur et rotateur interne. Le deltoïde et le grand pectoral sont rarement blessés. Muscle sous-scapulaire Muscles sus-épineux Tendon de la longue portion du biceps Muscle sous épineux Netter illustration used with permission of Elsevier, Inc. All rights reserved. 38 L’ÉPAULE Histoire et examen Histoire Âge Les hypothèses diagnostiques varient bien sûr selon l’âge. De plus, l’âge modifie le pronostic et la conduite thérapeutique vis-à-vis des lésions, en particulier pour l’usage des médicaments tels les AINS. • Avant 30 ans, problèmes d’instabilité plus fréquents : un taux de récidive très élevé amènera souvent une consultation pour une chirurgie; • Récidives de luxation et problèmes d’instabilité après 40 ans : beaucoup plus rares. Toutefois, lorsqu’elles surviennent, les luxations seront fréquemment associées à des fractures ou des déchirures de la coiffe; • Capsulite de l’épaule : très rare avant 40 ans; • Polymyalgia Rheumatica, rare avant 60 ans : doit être envisagée devant un tableau de douleur bilatérale sévère; • Arthrose acromio-claviculaire, après 50 ans : devient une cause assez fréquente de douleur, le problème peut survenir plus tôt chez les travailleurs manuels et chez les athlètes. Antécédents • Antécédents généraux pouvant orienter vers une arthrite : histoire de psoriasis, de maladie inflammatoire de l’intestin, d’arthrite ou d’uvéite. Une histoire d’AVC, d’infarctus ou de chirurgie thoracique récente, tout comme le diabète, constitue un facteur de risque de capsulite. Les antécédents cardiovasculaires ou d’ulcères vont, bien sûr, limiter l’utilisation d’anti-inflammatoires. • Problèmes ayant déjà touché l’épaule : chirurgie, traumatisme, évolution du problème ainsi que la réponse aux traitements. Un tabagisme important, surtout si associé à des symptômes pulmonaires, doit éveiller chez le médecin la possibilité d’une douleur pulmonaire (néoplasie) irradiée à l’épaule. Localisation de la douleur par le patient • Lésion acromio-claviculaire : douleur à la pointe de l’épaule; • Coiffe des rotateurs : douleur dans la région du deltoïde qui peut irradier jusqu’au coude, rarement au-delà; • Problème gléno-huméral : engendre une douleur mal définie, plus intérieure, souvent ressentie en antérieur dans les problèmes mécaniques ou de façon diffuse dans toute l’épaule pour les arthrites et les capsulites; • Douleur à la nuque ou autour de l’omoplate : signe d’un problème cervical dans la majorité des cas. Cependant, il faut aussi envisager la possibilité d’une douleur référée (cœur, poumons, diaphragme); • Douleur irradiant jusqu’à la main : d’origine cervicale habituellement. Caractéristiques de la douleur • Douleur nocturne intense : suggère une bursite aiguë, une déchirure de la coiffe, une capsulite, une synovite, une brachialgie d’origine cervicale ou une lésion tumorale; • Douleur à l’activité seulement : suggère un problème mécanique : lésion tendineuse, lésion de l’articulation glénohumérale, du labrum ou acromioclaviculaire, la douleur sera alors habituellement soulagée par le repos; • Paresthésies et engourdissements : indiquent habituellement des problèmes d’origine cervicale ou une neuropathie périphérique; • Sensation de bras mort après une activité amenant un mouvement de lancer : peut survenir dans une instabilité glénohumérale; • Douleur d’apparition très aiguë, sans trauma : survient dans une bursite aiguë et parfois pour une arthrite. Occupation et loisirs Le lien entre les loisirs ou le travail et certaines blessures doit être recherché. L’arrêt ou la modification de l’activité deviendra une composante essentielle du traitement. Les facteurs de risque professionnels suivants ont été identifiés : posture répétée ou maintenue à plus de 60 degrés d’abduction ou de flexion (bras loin du corps); travail avec la main plus haute que l’épaule; mouvements répétés de rotation ou d’extension des bras. Bien évaluer les attentes du patient vis-à-vis d’un niveau de fonctionnement acceptable pour lui est très important, car cela peut modifier de façon importante les décisions thérapeutiques. L’ÉPAULE 39 Examen physique Inspection • Attitude antalgique (bras gardé en adduction) : bursite, capsulite, séquelles de trauma; • Gêne des mouvements pour se dévêtir : elle sera proportionnelle à la sévérité du problème; • Déformations apparentes : rupture du tendon du biceps, luxation, entorse acromio-claviculaire ou atrophie musculaire secondaire à la non-utilisation ou problème neurologique. Examen de la colonne cervicale La colonne cervicale est fréquemment à l’origine d’une douleur référée à l’épaule. On doit rechercher des limitations ou des douleurs lors des mouvements cervicaux. On doit palper le trapèze ainsi que les angles supérointernes et inféro-internes de l’omoplate; ces régions étant sensibles en présence d’un problème cervical. Une mobilisation complète et non douloureuse du cou rend très peu probable une origine cervicale de la douleur à l’épaule du patient. Mobilisation active (par le patient) • Présence d’un arc douloureux : relié à un problème de la coiffe des rotateurs ou de l’articulation acromioclaviculaire; • Observer et comparer la symétrie, l’amplitude des mouvements et le rythme scapulo-huméral : les deux mains derrière la tête, les deux mains derrière le dos, comparer l’amplitude des mouvements d’abduction, rotation interne et externe. Dans les problèmes de coiffe des rotateurs, il y a fréquemment un arc douloureux commençant à partir de 60 degrés (image de gauche), persistant jusqu’à 120 degrés (image centrale) puis disparaissant. Dans les problèmes acromio-claviculaires la douleur peut persister au-delà de 120 degrés. Recherche d’asymétrie dans l’amplitude des mouvements pour le dépistage de la capsulite. Chez le patient très souffrant, en raison d’une bursite par exemple, il peut y avoir une limitation des mouvements actifs, mais lors de la mobilisation passive, la sensation en fin de mouvement sera très différente de celle d’une capsulite. Dans la capsulite, on a l’impression qu’en fin de mouvement il faudrait pratiquement casser le bras du patient pour aller plus loin (sensation d’arrêt dur). 40 L’ÉPAULE Mobilisation passive (par l’examinateur) Il est bien sûr inutile d’évaluer l’amplitude des mouvements passifs, si les mouvements actifs sont complets. Une limitation réelle de mouvements survient dans une capsulite, une arthrite ou une arthrose glénohumérale. Les mouvements passifs permettent d’évaluer le blocage en fin de mouvement. Il faut déterminer s’il y a une limitation réelle de mobilité secondaire à une capsulite ou à une arthrite, plutôt qu’une limitation due à la douleur. En présence d’une mobilisation active limitée, mais passive normale, il y a une atteinte musculaire : paralysie, tendinopathie ou déchirure. On doit comparer l’épaule touchée à l’épaule normale. En présence d’un problème bilatéral, l’examinateur utilisera sa propre épaule comme modèle de comparaison. La mesure des degrés de mouvement sera utile pour le physiothérapeute ou l’expert, mais est peu utilisée par l’omnipraticien en clinique. Toutefois, il peut être pratique de noter le niveau atteint par le pouce, les mains derrière le dos (rotation interne et adduction) dans le suivi de la capsulite. Si indiqué, on recherchera des signes d’instabilité (luxation, subluxation), principalement par les tests d’appréhension et de relocalisation. Dans le test d’appréhension, l’examinateur amène l’épaule en abduction avec rotation externe exagérée, le patient avec une instabilité aura une peur « appréhension » de luxation. Dans le test de relocalisation, le patient étant couché, l’examinateur maintient avec une de ses mains la tête humérale, tout en faisant la rotation. Le patient n’aura alors plus de signe d’appréhension, grâce à la stabilisation amenée par la main de l’examinateur. Test d’appréhension en position debout Test de relocalisation Test d’appréhension en position couchée Faiblesse ou douleur à la mobilisation résistée du : • • • • Sus-épineux pour l’abduction; Sous-épineux pour la rotation externe; Sous-scapulaire pour la rotation interne; Biceps à l’élévation antérieure et la supination de l’avant-bras résistée. 3 2 1 4 Palpation Plusieurs structures anatomiques sont naturellement sensibles à la palpation, ex. : l’apophyse coracoïde, la longue portion du biceps. Lorsque la palpation provoque de la douleur, s’assurer que celle-ci correspond au malaise ressenti par le malade et comparer au membre sain. L’examinateur doit palper le trapèze, la région dorsale (pincé-roulé), les articulations sterno-claviculaires, acromio-claviculaires, le tendon du biceps dans sa gouttière, la petite ainsi que la grosse tubérosité humérale. L’articulation acromio-claviculaire est située près de la ligne axillaire à deux ou trois travers de doigts de la pointe de l’acromion, pour s’assurer d’être au bon endroit, on doit mobiliser l’épaule et sentir le mouvement au niveau de l’articulation. 1. Trapèze 2. Articulation acromioclaviculaire 3. Tendon sus-épineux et bourse sous-acromiale 4. Tendon de la longue portion du biceps L’ÉPAULE 41 Manoeuvres d’accrochage et de mise en tension des tendons de la coiffe Ces tests permettent de déterminer s’il y a un phénomène d’accrochage lié aux blessures de la coiffe, les tests sont d’autant plus significatifs, si la douleur est importante et si elle ressemble à la douleur ressentie par le patient. Une ou plusieurs de ces manœuvres sont positives dans presque tous les problèmes de la coiffe. Manœuvre de Neer : l’épaule est fléchie jusqu’à 180 degrés en stabilisant l’omoplate. Cette manœuvre amène une douleur chez un patient ayant un problème de la coiffe lors du contact entre les tendons et la partie inférieure de l’acromion. Manœuvre de Hawkins : l’épaule étant fléchie à 90 degrés, un mouvement de rotation interne est amené par une poussée de la main gauche de l’examinateur vers le haut. Ce mouvement est accompagné d’une poussée vers le bas, associée à une rotation interne avec la main droite de l’examinateur. Ce test peut être très douloureux chez le patient très souffrant en raison d’un problème de la coiffe. Il faut y aller doucement. Manœuvre de Yocum : le patient ayant sa main sur l’épaule contralatérale, essaie de lever son coude contre la résistance de l’examinateur. Manoeuvres de mise en tension des tendons de la coiffe Manœuvre de Jobe (à gauche) où le patient résiste a une poussée vers le bas de l’examinateur, les deux bras tendus, les deux pouces vers le haut et la manœuvre dite de la cannette vide (au centre) où le patient résiste à l’examinateur, mais avec le pouce vers le bas, servent à dépister une déchirure importante de la coiffe. Une faiblesse importante dans l’une de ces manœuvres peut indiquer la présence d’une déchirure. Ces manœuvres ont une bonne sensibilité pour les déchirures importantes. La manœuvre de Speed (à droite) évalue la longue portion du tendon du biceps, celle-ci est souvent affectée par les problèmes touchant la coiffe. Manœuvre de la poussée de Gerber : la main du patient étant placée derrière son dos, avec un espace de 5 à 10 cm de la colonne, on demande au patient de résister à une poussée légère de l’examinateur. Une faiblesse importante peut indiquer une déchirure du sous-scapulaire. Cette manœuvre est douloureuse dans la plupart des problèmes de la coiffe. 42 L’ÉPAULE Examens radiologiques Radiographie simple Une radiographie est indiquée s’il y a une histoire de traumatisme : demander une vue avec incidence antéropostérieure, une vue de Neer et une incidence axillaire. Des films avec charge peuvent être utiles dans les entorses acromio-claviculaires. On doit faire une radiographie, s’il y a absence de réponse au traitement conservateur chez un patient ayant un diagnostic initial de tendinite ou de bursite et bien sûr avant toute autre investigation complémentaire (échographie, résonance). Elle est nécessaire pour tout patient référé en orthopédie. La présence de calcification est très fréquente en particulier chez des patients d’entre 40 et 60 ans touchant de 5 à 20 % de la population, même chez les patients asymptomatiques. Des calcifications importantes (de plus de 1.5 cm) associées à un accrochage peuvent modifier l’approche thérapeutique. La présence d’arthrose acromio-claviculaire est fréquente et doit être corrélée avec la clinique. Chez un patient ayant une arthrite qui ne répond pas au traitement, une arthrose glénohumérale sera recherchée (atteinte dégénérative secondaire). Échographie de la coiffe Elle est très utile pour évaluer les problèmes de tendinite et de bursite car elle permet une étude dynamique de l’épaule. Elle peut détecter les déchirures complètes ou partielles de la coiffe. De plus, elle peut être associée à des interventions : infiltration, bris de dépôt calcaire. Toutefois, elle ne permet pas d’évaluer le labrum et les problèmes d’instabilité et son interprétation dépend beaucoup de l’habileté et de l’expérience du radiologiste. Arthrographie L’arthrographie peut être utilisée pour détecter des ruptures importantes touchant toute l’épaisseur de la coiffe, si une échographie et une résonnance ne sont pas disponibles. Toutefois, les déchirures incomplètes sont fréquemment manquées. Cette technique, en association avec une injection de corticostéroïdes, est très utile dans le traitement de la capsulite de l’épaule. Résonnance magnétique nucléaire La résonnance magnétique devrait être faite uniquement si cela change l’attitude thérapeutique. C’est un excellent examen dans l’évaluation des problèmes de la coiffe ne répondant pas au traitement. Elle permet de visualiser la majorité des déchirures de la coiffe et de mesurer la taille de la déchirure. Les déchirures de la coiffe étant présentes chez 30 % des patients asymptomatiques, il faut toujours établir une corrélation entre la clinique et les trouvailles à la résonnance. Malheureusement, cet examen demeure peu disponible dans certains milieux et les délais d’attente peuvent être prolongés. L’attente de cet examen ne doit pas retarder indûment le traitement des blessures de l’épaule. Dans une déchirure de la coiffe, le pronostic est bien meilleur si l’intervention est faite dans les premières semaines. Une résonance est indispensable en préopératoire. Si une chirurgie est fortement envisagée, l’orthopédiste a souvent un accès plus rapide à ces examens. Les informations médicales doivent être précises, car le radiologiste emploie différentes séquences selon le type de problème recherché. De plus, pour évaluer le labrum et les problèmes d’instabilité, une arthro-résonnance ou un arthroTDM est souhaitable. L’examen clinique et l’histoire permettent un diagnostic dans la majorité des cas. Les examens paracliniques devraient être utilisés de façon pertinente et interprétés à la lumière de la clinique. L’ÉPAULE 43 Blessure de la coiffe des rotateurs Tendinopathie de la coiffe Les blessures de la coiffe constituent la cause la plus fréquente de consultations pour douleur à l’épaule et elles entraînent fréquemment une invalidité chez le travailleur. Chez la plupart des patients, des phénomènes de frottement, l’accrochage entre les muscles de la coiffe et l’arc constitué par la surface inférieure de l’acromion ainsi que le ligament coraco-acromial, sont à l’origine du problème. Une dégénérescence (tendinose) liée à l’âge joue un rôle important après 40 ans. C’est d’ailleurs entre 40 et 55 ans que l’on rencontre le plus de consultations pour cette pathologie. Les patients plus âgés sont souvent moins symptomatiques sans doute en raison d’une diminution de leur niveau d’activités, mais peuvent présenter des déchirures avec des traumatismes relativement légers. Après 60 ans, on doit être particulièrement vigilant vis-à-vis des pathologies autres, telles que les capsulites, la Polymyalgia Rheumatica et l’arthrose acromio-claviculaire. Chez le patient de moins de 40 ans, les blessures de la coiffe sont souvent associées à une instabilité glénohumérale ou à une surutilisation évidente, au sport ou au travail. La présence de calcification est fréquente sur les radiographies, même chez les patients asymptomatiques. Des calcifications importantes, de plus de 1,5 cm, associées à un phénomène d’accrochage ne répondant pas au traitement constituent une indication de bris calcaire sous échographie ou sous fluoroscopie. Une chirurgie arthroscopique doit être envisagée s’il y a échec du bris calcaire. La bourse sous-acromiale, étant étroitement associée à la coiffe, est souvent affectée, tant dans les problèmes aigus que chroniques. Le diagnostic différentiel dans les problèmes chroniques entre une bursite et une tendinite est souvent plus théorique qu’utile en clinique. Dans la bursite aiguë, la douleur est présente au repos. La douleur empêche le patient de se coucher sur l’épaule. Il est très souffrant et peut même consulter à l’urgence. À l’histoire, il y a souvent une activité inhabituelle deux ou trois jours avant l’apparition de la douleur (peinture, travaux ménagers, sports). Évaluation Le diagnostic est essentiellement clinique à l’histoire et à l’examen. La tendinopathie donnera une douleur à la face externe de l’épaule (région deltoïdienne) qui n’irradie pratiquement jamais au-delà du coude. Une douleur irradiant jusqu’à la main est habituellement d’origine cervicale. La douleur sera bien sûr augmentée par les activités, en particulier lorsque le bras est en abduction, au delà de 45 degrés. Le patient décrira souvent une douleur subite, secondaire à l’accrochage, dans certains mouvements comme mettre sa ceinture de sécurité dans la voiture ou aller chercher un objet. Un malaise, plus ou moins important selon la sévérité, sera ressenti lorsque le patient est couché sur l’épaule. Généralement, un repos articulaire de quelques jours amènera une amélioration des symptômes. Toutefois, dans la bursite aiguë, il y a une phase très inflammatoire qui peut durer quelques semaines amenant une douleur très intense jour et nuit, persistant plusieurs semaines avant de se résorber. Si une douleur à l’épaule est très intense jour et nuit pendant plus d’un mois il faut chercher une autre pathologie : capsulite, arthrite, neuropathie cervicale ou tumorale. 44 L’ÉPAULE Lorsque le bras du patient est placé derrière son dos, l’insertion de la coiffe des rotateurs est palpable sous l’acromion. Elle est extrêmement sensible chez un patient ayant une tendinopathie. Toutefois, on doit toujours comparer avec le côté opposé, car une certaine sensibilité à la palpation est présente même chez une personne normale. Traitement de la tendinopathie aiguë : Dans les formes très aiguës, on doit mettre le bras au repos, simplement par une interruption des activités courantes. Si le patient est très souffrant, utilisez une écharpe pendant un maximum de 48 heures. Le patient de plus de 30 ans devrait pratiquer des mouvements pendulaires pour éviter une ankylose. Un AINS peut être prescrit pour une courte période si l’intensité de la douleur le justifie. Un usage prolongé n’améliore pas significativement la guérison de la blessure. Une infiltration de stéroïdes dans la bourse sous-acromiale est souvent très efficace, si le patient est très souffrant. Une bursite aiguë ne dure habituellement pas plus que quelques semaines. Une fois la bursite aiguë résorbée, le patient présentera un tableau de tendinopathie plus ou moins sévère. À l’examen, on note une douleur à l’activité et aux mouvements actifs ainsi que les mouvements contre résistance des muscles touchés : • Le tendon du sus-épineux est le plus fréquemment affecté suivi du sous-épineux; • Le sous-scapulaire est moins souvent touché; • La longue portion du biceps, bien que ne faisant pas partie de la coiffe, sera touchée par les mêmes processus. Une blessure isolée du tendon bicipital est donc relativement rare (douleur le long de la gouttière bicipitale à la face antérieure de l’épaule). Des signes d’accrochage sont presque toujours présents. Un arc douloureux sera souvent mis en évidence entre 45 et 120 degrés d’abduction. Les mouvements sont complets, sauf dans une bursite aiguë. La présence de limitations réelles de mouvements (qui ne sont pas dues uniquement à la douleur) nous oriente vers une arthrite ou une capsulite. Dans une bursite aiguë, le patient peut avoir une limitation de mouvement due à la douleur qui disparaîtra à la suite du traitement ou de l’injection de Xylocaïne 5 à 10 ml, dans la bourse sous-acromiale (test à la Xylocaïne). La radiographie sera utile s’il y a un doute clinique ou absence de réponse au traitement après quelques semaines. La présence de calcification ne change pas le traitement initial. La résonance magnétique sera nécessaire en absence de réponse au traitement, dans un contexte médicolégal ou dans une évaluation préchirurgicale. L’échographie peut être très utile pour le patient qui demeure souffrant à la suite d’un traitement conservateur y compris une infiltration. Dans certains milieux, l’échographie est plus disponible et, de plus, elle a l’avantage de permettre certaines techniques : infiltration et bris calcaire. Si une résonnance magnétique et une échographie ne sont pas rapidement disponibles, une arthrographie peut permettre de mettre en évidence une déchirure importante de la coiffe pouvant nécessiter une chirurgie. Traitement dans les formes subaiguës ou chroniques : On doit corriger les causes prédisposantes : posture incorrecte, geste inapproprié dans le travail ou le sport. Le patient doit essayer de travailler en gardant les bras et les coudes le plus près possible du corps. Les anti-inflammatoires peuvent être utilisés deux ou trois semaines en phase subaiguë puis au besoin, selon la douleur. Les anti-inflammatoires locaux (tels : le Diclofenac en gouttes ou en crème) peuvent être utiles. La nitroglycérine en onguent est utilisée dans les problèmes chroniques, certains pensent qu’elle pourrait améliorer la circulation locale et favoriser la guérison. Toutefois, les études ne permettent pas de conclure actuellement à son efficacité. Une infiltration de stéroïdes peut être essayée à une ou deux reprises, s’il n’y a pas de réponse au traitement conservateur; en cas d’échec de l’infiltration faite au bureau, une infiltration sous scopie ou échographie devrait être tentée. La physiothérapie visera initialement un soulagement de la douleur puis un renforcement de la musculature et une correction posturale. En l’absence de réponse au traitement, le bris des calcifications tendineuses (si elles sont importantes et créent un accrochage) peut être tenté sous fluoroscopie ou sous échographie. L’efficacité de cette technique varie de 40 à 75 % selon les études. Un programme d’exercices supervisés peut améliorer considérablement la condition du patient. Bien sûr, tous les mouvements amenant un accrochage doivent être évités. L’ÉPAULE 45 La physiothérapie, associée à un programme d’exercices une fois la douleur contrôlée, améliore les symptômes à long terme. Les exercices comprennent des étirements progressifs des tendons. Ensuite, on procédera à un renforcement progressif de la coiffe des rotateurs avec élastiques ou poids libre. Les ultrasons peuvent contribuer à diminuer la douleur et possiblement faciliter la guérison du tendon lésé. À long terme, une correction posturale est souvent nécessaire, car la cyphose dorsale favorise l’accrochage en diminuant l’espace sous-acromial. Dans les formes chroniques, une réorientation au travail ou le choix d’une activité sportive différente peut s’imposer. La chirurgie (acromioplastie et bursectomie) est réservée pour les cas où, malgré un traitement conservateur optimal, la douleur reste invalidante. Les progrès techniques permettent aujourd’hui d’excellents résultats chez la grande majorité des patients lorsqu’ils sont bien sélectionnés. L’âge ne constitue pas une contre-indication si le patient demeure souffrant ou fortement invalidé par son problème. Une réadaptation d’environ trois mois est nécessaire après une chirurgie de la coiffe pour une tendinite sans déchirure importante et jusqu’à six mois en cas de reconstruction de la coiffe. Tendinopathie bicipitale Bien que la longue portion du biceps ne soit pas incluse dans la coiffe proprement dite, elle est très souvent affectée par les mêmes phénomènes dégénératifs touchant celle-ci. L’atteinte isolée du biceps est très rare. L’infiltration de la longue portion du biceps, bien que fréquemment illustrée dans les livres d’infiltration, est très rarement indiquée. Le traitement de la tendinopathie bicipitale sera habituellement associé à celui de la coiffe des rotateurs dans son ensemble. L’infiltration sous l’acromion peut avoir un effet bénéfique sur la longue portion du biceps. Des luxations ou subluxations de la longue portion du biceps arrivent occasionnellement chez le patient jeune. Le patient a une sensation de claquement. L’examinateur, tout en palpant au niveau de la gouttière bicipitale, demande au patient de faire des mouvements de pronation-supination avec résistance. Si on soupçonne cette pathologie, le patient devrait être référé à un orthopédiste pour une opinion. L’échographie peut être très utile dans l’évaluation de ce type de problème. Déchirure de la longue portion du biceps Cette blessure survient le plus souvent après 50 ans. Un claquement douloureux a été ressenti et un hématome est habituellement présent. La déchirure sera alors secondaire à un problème dégénératif. L’examen montre une déformation assez évidente surtout lorsque l’on compare aux membres sains, cette déformation est appelée signe de « Popeye ». Pour une personne de plus de 40 ans, une chirurgie est rarement indiquée. Chez le patient plus jeune, l’orthopédiste déterminera s’il y a lieu d’opérer. Par contre, une déchirure du biceps à son insertion distale sur la tubérosité bicipitale a toujours une indication chirurgicale. 46 L’ÉPAULE Déchirure de la longue portion du biceps Déchirure de la coiffe des rotateurs La déchirure de la coiffe doit être soupçonnée devant une douleur ayant commencé subitement lors d’un effort du membre supérieur. Le patient pourra même décrire une sensation de déchirure ou de claquement. Le tendon du susépineux est le plus souvent touché, et ce, dans une zone située à environ 1 cm de son insertion sur la grosse tubérosité. Elle survient le plus souvent après 50 ans. À cet âge, un phénomène dégénératif y est associé et le traumatisme nécessaire est souvent relativement mineur. Avant 40 ans, un traumatisme important est généralement nécessaire pour amener une déchirure significative. Le jeune patient présentant une déchirure importante devra être référé rapidement en chirurgie, les résultats seront bien meilleurs s’il est opéré précocement. À l’examen, le patient est incapable d’initier l’abduction. Initialement, si le patient est très souffrant, il est difficile de voir si cette incapacité est due à la douleur ou à une déchirure. Il peut être utile d’anesthésier la coiffe avec 5 à 10 ml de Xylocaïne en sous-acromiale puis de refaire l’examen 10 minutes plus tard. Si malgré une douleur faible ou modérée, le patient est incapable de démarrer l’abduction, une déchirure est probable. L’examinateur ne doit pas être trompé par des patients qui projettent l’épaule vers l’avant ou vers l’arrière pour compenser l’incapacité d’utiliser le sus-épineux. Comme le deltoïde est le principal abducteur, au-delà de 90 degrés, le patient sera capable de maintenir une abduction malgré une déchirure. Déchirure de la coiffe des rotateurs : l’abduction peut être très difficile ou contraindre le patient à effectuer des mouvements compensateurs. Les déchirures partielles sont fréquentes chez les patients ayant des symptômes chroniques. Elles ne seront recherchées que s’il y a absence de réponse au traitement conservateur et si une chirurgie est envisagée. Une déchirure importante ou totale survient le plus souvent chez les patients de 50 ans et plus. On doit toujours soupçonner une déchirure, si une luxation de l’épaule survient après 30 ans. Initialement, le traitement d’une déchirure partielle ou complète de la coiffe chez une personne de plus de 50 ans est, le plus souvent, conservateur. Le patient recouvrira souvent une fonction acceptable. Le patient devrait être référé dès que possible en physiothérapie pour prévenir l’ankylose. Si la douleur ou l’invalidité persiste, une consultation en orthopédie pour évaluer l’indication chirurgicale devra être faite. L’instabilité secondaire à la déchirure de la coiffe non réparée peut amener une migration de la tête humérale vers le haut ce qui accentue les phénomènes d’accrochage, accélère la dégénérescence de la coiffe et entraîne une arthrose glénohumérale. L’arthrographie met en évidence une déchirure de la coiffe des rotateurs et le passage du liquide dans la bourse sous-acromiale La résonance est l’examen de choix lorsqu’une déchirure importante de la coiffe est soupçonnée pour faire la distinction entre une tendinite, une déchirure partielle ou une déchirure complète. L’interprétation dépendra beaucoup de l’expertise du radiologiste. L’arthrographie et l’échographie sont utiles lorsque l’on recherche une déchirure de la coiffe significative et que la résonnance n’est pas disponible. Bien qu’elles ne puissent pas montrer de petites déchirures, celles-ci sont souvent non chirurgicales. L’ÉPAULE 47 Problèmes de l’articulation glénohumérale Instabilité de l’épaule L’épaule, étant l’articulation la plus mobile du corps, elle est aussi la moins stable. Seulement 25 % de la tête humérale repose dans la glène; c’est la coiffe des rotateurs et les ligaments qui en assurent la stabilité. Primaire (atraumatique) Elle est présente habituellement chez un patient avec une hyperlaxité généralisée. L’instabilité sera alors souvent multidirectionnelle, en plus du test d’appréhension, les tests du sulcus, du tiroir antérieur et du tiroir postérieur peuvent être positifs. Les patients présentant ce type d’instabilité sont rarement candidats à une chirurgie. Secondaire (traumatique) Le plus souvent, elle est secondaire à un traumatisme en position d’abduction et de rotation externe. Le trauma peut ne pas provoquer de luxation complète, mais simplement une subluxation. Des bris se produisent au niveau de la capsule articulaire et parfois au niveau du labrum (lésion de Bankart). Dans l’instabilité antérieure, l’examinateur peut reproduire la sensation d’instabilité du patient par le test d’appréhension. Surutilisation chronique Les athlètes exposés à une surutilisation chronique dans certaines disciplines sportives (natation et baseball) peuvent développer une instabilité, celle-ci entraînera secondairement des problèmes de la coiffe des rotateurs. La luxation de l’épaule chez le patient de moins de 30 ans La luxation est beaucoup plus fréquente avant 30 ans. Le traitement est conservateur lors du premier épisode : immobilisation pour une courte période, suivie de réadaptation. Malheureusement, le taux de récidive est très élevé. Selon une étude japonaise, une immobilisation lors du premier épisode, avec 10 degrés de rotation externe, diminuerait de façon importante les récidives; toutefois, cette position est difficile à maintenir et il n’y a pas consensus sur cette question. Lors des épisodes récurrents, l’immobilisation sera très brève, uniquement selon la douleur, afin d’éviter une atrophie musculaire favorisant les rechutes. Chez le grand sportif, une chirurgie peut être considérée dans le premier épisode. Toutefois, comme près de 50 % des patients n’auront pas de récidive, dans la plupart des cas on attendra un deuxième épisode avant de considérer une chirurgie. Luxation après 30 ans Une première luxation chez un patient de plus de 30 ans nécessite souvent un traumatisme majeur et est assez fréquemment associée à d’autres lésions (fracture, déchirure de la coiffe, vasculaire ou nerveuse). Il faut toujours soupçonner une déchirure de la coiffe; ne pas hésiter à demander une échographie ou une résonnance. Le patient de plus de 40 ans récidive très rarement. Plus le patient est âgé, plus l’immobilisation initiale doit être brève en raison des risques de capsulite. 48 L’ÉPAULE Luxation antérieure de l’épaule : Le pointillé illustre la position normale de l’épaule. Extrait de l’Encyclopédie familiale de la santé © Les Éditions Québec Amérique inc., 2010. Tous droits réservés. La physiothérapie est la première étape du traitement. Elle peut amener à une amélioration importante et même à la disparition des symptômes chez plusieurs patients. Elle comprendra plusieurs éléments : la thérapie manuelle, des exercices d’amplitude doux pour regagner la mobilité articulaire à la suite d’une immobilisation, la correction de la position de la tête humérale au repos et en mouvement grâce à des exercices de renforcement adaptés à l’état du patient. On enseignera au patient des exercices visant un meilleur contrôle du rythme scapulo-huméral ainsi que des exercices de proprioception et de mise en charge progressive. Ces exercices seront adaptés selon le travail et les loisirs du patient. AUCUN exercice pendulaire dans la luxation. Investigation et chirurgie : En cas de luxation ou de subluxation récidivante de l’épaule, le patient devrait avoir une investigation par arthrorésonance ou arthro-TDM. La chirurgie est indiquée surtout chez les jeunes patients, associée à la réadaptation en postopératoire, elle offre de bons résultats. Les patients avec une instabilité multidirectionnelle ou une hyperlaxité généralisée sont de mauvais candidats à une chirurgie. Luxation postérieure Arthrite de l’épaule La luxation postérieure survient nettement plus rarement que la luxation antérieure. Elle est plus fréquente dans un contexte d’épilepsie, d’Intoxication ou d’électrocution. L’arthrite glénohumérale est rarement un problème isolé. Elle est habituellement secondaire à une arthrite rhumatoïde, la Polymyalgia Rheumatica ou une arthrite axiale. En l’absence de réponse au traitement de la maladie systémique, une infiltration de corticostéroïdes, de préférence en radiologie si disponible, donne d’excellents résultats. Ce type de luxation est difficile à diagnostiquer cliniquement et même radiologiquement. Le patient maintient son bras en adduction et en rotation interne et il est impossible de faire une rotation externe. La région postérieure est arrondie et plus proéminente alors que la région antérieure est aplatie et l’apophyse coracoïde très apparente. Un TACO doit être demandé si elle est soupçonnée. L’arthrite glénohumérale peut entraîner une arthrose sévère qui peut nécessiter une chirurgie de remplacement de la tête humérale. Les patients arthritiques, en particulier les patients souffrant de lupus, peuvent présenter des nécroses avasculaires favorisées par la prise de stéroïdes. La tête humérale est le deuxième site le plus fréquent de nécrose avasculaire. Les facteurs de risque sont, en plus du lupus, les mêmes que pour la nécrose avasculaire de la hanche : prise de stéroïdes, éthylisme, accidents de plongée, postfracture, radiothérapie, etc. L’arthrose glénohumérale cliniquement significative est rare et le plus souvent secondaire à une atteinte sévère de la coiffe des rotateurs. L’ostéonécrose de la tête humérale peut survenir après une fracture ou chez des patients à risque tels les plongeurs, les patients sous stéroïdes, les patients immunosupprimés et les patients souffrant de lupus. L’ÉPAULE 49 Lésions de l’articulation acromio-claviculaire Entorse acromio-claviculaire Cette entorse peut être provoquée par un trauma direct sur la pointe de l’épaule ou un trauma indirect, le bras tendu. Grade 1 Grade 2 Grade 3 · Gonflement discret; · Limitation légère des mouvements; · Articulation stable. Radiographie · Structures apparemment normales. Traitement · Glace locale; · Repos articulaire pendant 7 à 10 jours; · Écharpe pour immobilisation, taping en physiothérapie chez le patient actif. · Douleur marquée; · Gonflement localisé; · Déformation en « note de piano »; · Limitation importante des mouvements. Radiographie · Élévation de la clavicule sans perte totale de contact avec l’acromion. Traitement · Glace locale; · Immobilisation environ 2 semaines, idéalement avec support du coude; · Retour prévu aux activités 3 à 4 semaines plus tard; · La physiothérapie peut contribuer à diminuer la douleur et accélérer le retour aux activités normales. · Douleur intense; · Déformation importante, la clavicule apparaît déplacée vers le haut et vers l’arrière, ou bloquée sous l’acromion; · Le signe de la « note de piano » est plus qu’évident. Radiographie · Déplacement complet de la clavicule et perte de contact avec l’acromion. Traitement · Glace locale; · Référer à un orthopédiste; · Le traitement est en général conservateur mais peut être chirurgical chez le sportif ou le travailleur manuel. S’il persiste des douleurs plusieurs mois après une entorse, elle peut être soulagée par une infiltration. Des films avec charge sont nécessaires uniquement si l’on hésite entre un grade II et III car cet examen est douloureux. 50 L’ÉPAULE Examen de l’articulation acromio-claviculaire dans les problèmes non traumatiques La palpation de l’articulation constitue l’élément le plus important de l’examen. Si elle est douloureuse, est-ce qu’elle correspond à la douleur du patient? Fréquemment, le patient aura des tests d’accrochage douloureux, ce qui peut faire croire à un problème de la coiffe des rotateurs. Un arc douloureux est très souvent présent, mais il se poursuit au-delà de 120 degrés contrairement aux problèmes de la coiffe. Les tests d’adduction horizontale et les autres tests de mise en tension de l’articulation acromioclaviculaire peuvent aider au diagnostic. Malheureusement, ces tests peuvent être difficiles d’interprétation, même en présence de lésions. L’adduction horizontale : Le bras étant à l’horizontal, l’examinateur amène le coude du patient vers l’autre épaule. Ce test est souvent douloureux dans les problèmes acromioclaviculaires. Ce test est très douloureux et non nécessaire dans une entorse de grade II ou III. Arthrose acromio-claviculaire Diagnostic L’arthrose acromio-claviculaire, lorsque symptomatique donne des douleurs, en général, bien localisées à deux travers de doigt de la pointe de l’épaule. Bien sûr elle est rare avant l’âge de 40 ans. Cette lésion est secondaire, soit à des mouvements répétitifs pendant des années (certains sports sont particulièrement à risque, comme le canot ou l’haltérophilie) ou sera primaire dans le contexte d’une ostéoarthrite avec souvent l’atteinte typique des mains. Le patient peut présenter un arc douloureux, car les mouvements d’abduction de l’épaule entraînent une élévation de la clavicule et sa rotation. Cet arc douloureux contrairement à l’arc douloureux secondaire à une atteinte de la coiffe continue après 120 degrés d’abduction. Lors de l’échec d’une infiltration pour la coiffe des rotateurs, il faut toujours s’assurer que la véritable cause de la douleur n’est pas d’origine acromio-claviculaire. La radiographie confirme habituellement le diagnostic, mais la douleur n’est pas proportionnelle aux signes radiologiques. La présence d’arthrose radiologique est extrêmement fréquente chez la personne âgée, mais souvent n’est pas symptomatique. Une captation à la scintigraphie osseuse augmente la probabilité qu’une infiltration de stéroïdes puisse améliorer la condition du patient. À la résonance magnétique, on décrit très fréquemment une arthrose acromio-claviculaire. Celle-ci est souvent asymptomatique. Toutefois, lorsque le radiologiste décrit des signes de synovite, l’atteinte est alors habituellement significative et on doit considérer une infiltration à ce site. Le diagnostic différentiel doit se faire vis-à-vis d’une arthrite. Il faut envisager la possibilité d’une arthrite. Toutefois, celle-ci affecte rarement l’articulation acromio-claviculaire. Le syndrome de SAPHO (syndrome d’acné, de pustulose, hyperostose et ostéite), problème rare touchant surtout les femmes entre 30 et 50 ans, peut affecter cette articulation. Chez les adeptes de musculation, on peut rencontrer un phénomène d’ostéolyse de la clavicule distale amenant une douleur principalement lors des mouvements d’adduction. Cette lésion rentre dans l’ordre avec l’arrêt de la musculation. Traitement Si le patient n’est pas soulagé par une analgésie systémique ou locale, une infiltration de stéroïdes pourra être utilisée. Cette infiltration étant relativement difficile en cabinet, il est préférable de procéder sous scopie, si cette technique est disponible dans votre milieu. La physiothérapie permet de regagner la mobilité de ce segment. La correction des déficits posturaux, les exercices de renforcement, d’assouplissement et de contrôle musculaires peuvent réduire la charge sur l’articulation et diminuer la douleur. Un orthopédiste peut procéder à une résection de la partie distale de la clavicule chez le patient très souffrant s’il y a échec du traitement conservateur. Les arthrites affectant l’articulation acromio-claviculaire sont rares. Cette articulation est parfois touchée dans les arthrites réactionnelles, comme la maladie sérique. Elle est parfois touchée, tout comme l’articulation sterno-claviculaire, dans une arthrite rare appelée SAPHO (Syndrome d’Acné-Pustolose-Hyperostose et Ostéite). L’ÉPAULE 51 Capsulite de l’épaule Physiopathologie et épidémiologie Tableau clinique La nature exacte de cette pathologie est mal connue. Une dysfonction du système nerveux comparable à la dystrophie réflexe sympathique serait présente selon la plupart des experts. Toutefois, il y aurait une composante inflammatoire au cours de la période initiale. Par la suite, au cours de la phase d’ankylose, on retrouve des changements fibreux ressemblant à ceux de la maladie Dupuytren. Le patient présente une épaule très douloureuse souvent sans cause évidente. Le diagnostic sera très difficile tant que l’ankylose ne s’installera pas. Cette pathologie est rare avant 40 ans et plus fréquente entre 50 et 70 ans. La capsulite touche plus souvent les femmes. Elle est souvent idiopathique (sans cause évidente) mais elle peut aussi survenir après une tendinite, un traumatisme, un AVC, un infarctus ou toute maladie ou chirurgie touchant le thorax. Les patients diabétiques (en particulier de type I) et ceux ayant une maladie thyroïdienne ont un risque plus élevé de développer ce problème. La récidive est très rare dans la même épaule, sauf en cas de blessures importantes ou de chirurgies. Afin d’éviter le développement de cette pathologie, il faut d’abord soulager de façon adéquate un patient ayant une pathologie de l’épaule et immobiliser le moins possible et le plus brièvement cette articulation surtout après l’âge de 40 ans. Après une immobilisation, un traumatisme ou un AVC, le membre doit être mobilisé le plus précocement possible avec de la physiothérapie, au besoin. Progressivement, une ankylose va devenir évidente avec perte des mouvements actifs et passifs touchant d’abord la rotation externe puis tous les mouvements. Il n’y a pas de consensus dans la littérature sur le degré de perte de mobilité nécessaire pour un diagnostic. Face à un diagnostic clinique, aucune autre investigation n’est nécessaire. En effet, la radiographie n’amène pas d’information vis-à-vis la capsulite. Les autres tests diagnostiques sont peu utiles, les signes à la résonnance ou à la scintigraphie osseuse ne sont pas spécifiques. L’arthrographie, très utile dans le traitement, peut montrer tardivement une diminution de volume de la capsule, mais l’examen lui-même est souvent normal, cela n’exclut absolument pas un diagnostic de capsulite. La limitation de mouvement survient après quelques mois d’évolution. Malheureusement, le diagnostic ne peut pas être confirmé avant ce signe clinique. La rotation externe (image de gauche) est la première touchée. La rotation interne (image du centre) est très utile pour le suivi. L’objectif est d’en arriver à ce que les deux pouces puissent s’élever de façon symétrique au niveau du dos. La limitation de la flexion antérieure (photo de droite) est souvent facile à constater et avec la main sur l’articulation, l’examinateur aura la sensation d’un arrêt ferme, il faudrait casser le bras pour aller plus loin, ce qui est typique de la capsulite. Si l’examinateur palpe l’omoplate, tout en demandant au patient de faire une abduction, de façon caractéristique l’omoplate se mobilise dès les premiers degrés de mouvement chez les patients ayant une capsulite. Chez le patient normal, il n’y a pas de mouvement de la pointe de l’omoplate durant les 30 ou 40 premiers degrés d’abduction. 52 L’ÉPAULE Diagnostics différentiels principaux Polymyalgia Rheumatica • • • • • • Survient habituellement après 60 ans; Devient rapidement bilatérale; Associée à une atteinte de l’état général; Souvent associée à des douleurs et de la faiblesse dans la région du bassin; Sédimentation presque toujours élevée; Réponse rapide et spectaculaire aux stéroïdes per os. Bursite aiguë de l’épaule • Il y a souvent une activité précipitante; La douleur n’est intense et continue que quelques semaines, en général; • Il n’y a pas de véritable limitation de mouvement passif. Dans le doute, on peut geler la coiffe avec 5 ml à 10 ml de Xylocaïne et réexaminer l’épaule. • Évolution sans traitement L’évolution est très variable. Toutefois, on décrit typiquement les phases suivantes : • La phase initiale de douleurs, avec peu ou pas de limitation de mouvement, dure entre 2 à 9 mois; La phase d’ankylose progressive douloureuse persiste de 3 à 9 mois; • La phase d’ankylose installée, avec peu ou pas de douleurs, dure en moyenne 5 à 9 mois; • Cette phase est suivie d’une récupération progressive d’une durée de 15 à 24 mois; cependant 40 % des patients demeurent avec une limitation légère. Malheureusement chez 10 % des cas, une limitation importante persiste; • La maladie va toucher l’autre épaule dans les 12 à 24 mois dans environ 30 % des cas. • Traitement La douleur doit être soulagée avec des analgésiques et des anti-inflammatoires au besoin. Certains spécialistes vont utiliser des stéroïdes per os à dose décroissante sur 10 à 14 jours en l’absence de contre-indication, lorsque le diagnostic est fait relativement tôt. Lorsque la douleur et la limitation d’amplitude articulaire sont importantes, la physiothérapie est souvent peu efficace avant l’infiltration. Par contre, elle est cruciale après l’infiltration (dès que possible) sous forme de programme d’exercices à domicile ou de thérapies intensives selon l’évolution et le type de patient. Deux à trois infiltrations de stéroïdes intra-articulaires, de préférence associées à une arthrographie distensive, devraient être prescrites le plus tôt possible dans l’évolution de la maladie. L’intervalle entre les infiltrations devrait être de 4 à 6 semaines. Si l’infiltration en radiologie n’est pas disponible dans un délai de quelques semaines, le médecin expérimenté pourra faire l’infiltration glénohumérale en cabinet. Une infiltration sous-acromiale de la bourse peut être utile en particulier si un problème de la coiffe a été à l’origine de la capsulite. Physiothérapie : Idéalement, une approche intensive dès l’arthrographie distensive est utilisée et s’avère très efficace. Idéalement, la physiothérapie devrait être débutée le jour même ou le lendemain de la première infiltration. Les exercices d’étirement actifs permettent de regagner l’amplitude articulaire. Plus tard, le renforcement est souvent nécessaire étant donné la sous-utilisation du membre pour une certaine période. Le contrôle scapulo-thoracique et glénohuméral doit également être travaillé au fur et à mesure que les amplitudes articulaires augmentent. La participation active du patient au traitement est très importante, il doit faire les exercices 1 à 3 fois par jour. L’ergothérapie peut être très utile pour permettre au patient de fonctionner dans sa vie quotidienne et au travail. Chirurgie et manipulations sous anesthésie : Une chirurgie arthroscopique peut être considérée s’il y a peu ou pas de réponse à trois infiltrations (arthrographie distensive) et que le patient demeure souffrant et très limité. Les manipulations sous anesthésie générale sont rarement indiquées sauf en postopératoire. Le traitement de la capsulite de l’épaule est souvent difficile surtout lorsqu’il est entrepris tardivement. Le pronostic est toutefois bon, la majorité des personnes touchées récupèrent une bonne fonction sur une période de 12 à 24 mois. L’ÉPAULE 53 Physiothérapie et réadaptation La thérapie multimodale joue un rôle essentiel dans le traitement des blessures de l’épaule. La réadaptation active de l’épaule vise à redonner au patient l’usage complet de son épaule et à lui permettre de retrouver un niveau d’activités acceptable équivalent ou parfois supérieur à celui qu’il avait avant la blessure. Les exercices de réadaptation visent à augmenter la force des muscles entourant l’épaule, à étirer les structures pour éliminer les rétractions musculaires, tendineuses et capsulaires. Il sera très souvent nécessaire dans les problèmes chroniques de rétablir l’équilibre postural, biomécanique et de corriger les problèmes posturaux. Les problèmes les plus fréquents de l’épaule sont secondaires à un syndrome d’accrochage ou de mauvaise utilisation, l’évaluation complète du quadrant supérieur est nécessaire pour mettre en évidence les déficits (raideurs/instabilité cervico-dorsale, tensions musculaires, défauts posturaux, etc.) qui contribuent au problème. Les mobilisations articulaires douces permettent de diminuer la douleur et de maintenir la mobilité en aiguë. Par la suite, le relâchement des tensions musculaires permet de diminuer la tension sur les tendons en processus de guérison et diminue les syndromes d’accrochage. Les mobilisations de la capsule articulaire pour regagner toute la mobilité peuvent diminuer les syndromes d’accrochage. Les frictions transverses de Cyriax après la phase aiguë visent une diminution de la douleur, le réalignement des fibres et le renforcement du tendon ou du ligament. Mobilisation en glissement postérieur, favorise la rotation interne Mobilisation en glissement antérieur, favorise la flexion . Mobilisation en glissement antérieur, rotation externe et flexion 54 L’ÉPAULE Mobilisation de l’épaule en glissement antérieur, favorise l’abduction Exercices thérapeutiques Les exercices d’amplitude doux à l’épaule et de mobilisation permettent d’éviter l’ankylose en aiguë. Par la suite, les exercices pour regagner les amplitudes normales sont pratiqués. Le renforcement des groupes musculaires faibles permettra de corriger la posture (ex : renforcement des trapèzes supérieurs pour les épaules en bouteille). Ils sont particulièrement nécessaires s’il y a eu une période de sous-utilisation du membre secondaire à la douleur. Finalement, les exercices de contrôle scapulothoracique et scapulo-huméral doivent être travaillés au fur et à mesure que les amplitudes articulaires augmentent, afin de diminuer et de corriger les problèmes d’accrochage. Exercice de mobilité rotation externe Exercice de mobilité en flexion Couché sur le dos avec le coude plié à 90 degrés, tenir le bout du bâton dans la paume de la main du côté à mobiliser et le manche dans l’autre main. Pousser lentement la main vers l’extérieur, en gardant le coude collé au corps, jusqu’à sentir l’étirement à l’épaule. Tenir l’étirement 5 secondes. Revenir au centre. Répéter 5 à 10 fois. Couché sur le dos, genoux pliés, tenir un bâton avec les mains à la largeur des épaules. Lever les bras lentement vers le plafond, puis vers l’arrière. Tenir l’étirement 5 secondes. Revenir en bas. Répéter 5 à 10 fois. Exercice de mobilité rotation interne Assis, placer lentement la main dans le dos en longeant la colonne vertébrale, en vous aidant de l’autre main ou d’une sangle. Tirer la main le plus haut possible le long de la colonne, jusqu’à l’étirement, tenir 5 secondes. Redescendre. Répéter 5 à 10 fois. Suite à son évaluation, le physiothérapeute prescrit et supervise un programme individualisé d’exercices. L’ÉPAULE 55 Modalités thermiques et électrothérapie Le contrôle de la douleur est primordial afin de permettre un rythme scapulo-huméral normal. La glace, les ultrasons, le TENS et autres courants aident à diminuer la douleur et l’inflammation. Ainsi, on facilite le retour à la fonction et le contrôle de l’épaule. La chaleur permet le relâchement des tensions musculaires. La thérapie par ondes de choc est parfois utilisée pour les patients ne répondant pas à la physiothérapie traditionnelle. Toutefois, c’est un traitement dispendieux et la littérature n’est pas concluante vis-à-vis l’efficacité de ce traitement. Éducation Le repos, l’évitement des positions d’accrochage et du décubitus ipsilatéral permettent une récupération plus rapide. La correction de la posture (épaules enroulées ou en bouteille, augmentation de la cyphose dorsale, etc.) et des mouvements fonctionnels réduisent les récidives. L’utilisation de « taping » (neuroproprioceptifs ou autres) peut aider à la correction de la posture et améliorer le contrôle de la biomécanique de l’épaule. La rééducation des gestes de travail et l’évaluation du poste de travail par un ergothérapeute facilitent un retour au travail N.B. : Dans les entorses, les « tapings » stabilisateurs de l’articulation acromio-claviculaire favorisent une meilleure guérison dans une position anatomique et peuvent faciliter un retour progressif aux activités à risque. 56 L’ÉPAULE Infiltrations Infiltration de l’articulation acromio-claviculaire Elle devrait être faite de préférence sous scopie, car même pour le médecin expérimenté, l’espace étant restreint, il n’est pas toujours facile de rentrer dans l’articulation. Cependant, chez un patient souffrant, si les délais d’attente sont prolongés en radiologie, cette infiltration faite au bureau donne souvent de bons résultats. L’élément le plus important est de bien repérer l’articulation. D’abord, palper la clavicule jusqu’à son extrémité distale, on sent alors la petite dépression associée à l’articulation acromio-claviculaire à deux travers de doigts de l’extrémité de l’acromion sur la ligne axillaire. Cette infiltration peut être douloureuse immédiatement et dans les jours qui suivent. Le patient doit en être avisé, recevoir un analgésique et être fortement inciter à mettre de la glace régulièrement pendant quelques jours. L’articulation acromio-claviculaire est située à deux travers de doigt de l’extrémité de l’acromion. Elle est pratiquement sur la ligne axillaire. Un autre élément qui peut nous aider est de suivre la clavicule jusqu’à ce que l’on sente une irrégularité. Demander au patient de faire des mouvements d’adduction aide à palper l’articulation. Utilisez une aiguille 25 - ⅝ pouce avec 0,5 ml de Dépo-médrol, 40 mg /ml et 0,5 ml de Xylocaïne. Extrait du Dictionnaire du corps humain © Les Éditions Québec Amérique inc., 2009. Tous droits réservés. L’ÉPAULE 57 Infiltration de l’articulation glénohumérale Une infiltration de l’articulation glénohumérale devrait être faite de préférence sous scopie. En effet, même pour un praticien ayant une grande expérience des infiltrations, très souvent l’aiguille n’entre pas dans l’articulation. Les taux de succès sont donc nettement moins élevés que si l’infiltration est faite en radiologie. Toutefois, si le patient est souffrant et que les délais d’attente sont prolongés, il est possible de soulager un bon pourcentage de patient. L’infiltration peut se faire par voie antérieure ou par voie postérieure. La voie antérieure étant en général utilisée en radiologie. Cependant, au bureau le plexus brachial peut être touché lors de l’approche antérieure si les repères anatomiques ne sont pas bien identifiés. L’approche postérieure est plus sécuritaire en bureau. Les résultats sont souvent très bons dans les arthrites. Dans la capsulite le patient a souvent un certain soulagement, toutefois, les gains de mobilité sont souvent faibles contrairement à l’arthrographie distensive fait en radiologie. Infiltration glénohumérale par voie postérieure. Utilisez une aiguille 22 - 1 ½ pouce avec 1 ml de Kénalog, 40 mg/ml et 3 ml de Xylocaïne. Insérer l’aiguille 2 cm en interne et 1,5 cm sous l’angle postérieur de l’acromion. Viser l’apophyse coracoïde située sous l’index de la main gauche. Extrait du Dictionnaire visuel définitions : être humain © Les Éditions Québec Amérique inc., 2009. Tous droits réservés. 58 L’ÉPAULE Infiltration sous acromiale L’infiltration sous-acromiale par voie postérieure est plus facile et moins douloureuse que la voie latérale. En effet, en voie postérieure, immédiatement sous la pointe de l’acromion, il y a un espace où il n’est pas nécessaire de traverser le deltoïde pour atteindre la région sous acromiale. Cette approche diminue aussi le risque de buter contre l’acromion ou contre la tête humérale, ce qui est très douloureux. Cette infiltration améliore la majorité des patients. En cas d’échec, il faut s’assurer que la douleur n’a pas une autre origine que la coiffe. Si la coiffe semble réellement à l’origine de la douleur une deuxième infiltration peut être tentée. En présence de calcification de plus de 1 cm, avec des signes d’abuttement et échec des infiltrations, un bris calcaire sous arthrographie donne des bons résultats dans 50 % des cas. Il existe des techniques permettant de démontrer spécifiquement chacun des tendons de la coiffe. En général, ces techniques ne sont pas recommandées, car elles risquent de léser le tendon. L’infiltration du tendon du biceps doit être très rarement faite, ce tendon étant particulièrement vulnérable aux ruptures et la tendinite isolée étant très rare. Utilisez une aiguille 22 - 1 ½ pouce avec 2 ml de Dépo-Médrol (40 mg/ml) et 3 ml de Xylocaïne. L’infiltration doit être faite sans résistance. Contrairement à l’infiltration articulaire, l’aiguille est dirigée directement vers l’avant, légèrement vers le haut. L’injection doit se faire sans résistance, car elle ne doit pas être intramusculaire, ni dans le tendon. Extrait du Dictionnaire visuel définitions : être humain © Les Éditions Québec Amérique Inc., 2009. Tous droits réservés. L’ÉPAULE 59 Tableau résumé Tendinopathie de la coiffe page 44 Histoire Examen physique Investigation Traitement • Jeune adulte pratiquant une activité intense (peut être associé à de l’instabilité); • Chez l’adulte plus âgé, développement progressif avec un lien plus ou moins important avec l’activité (tendinopathie dégénérative) ou suite à une activité inhabituelle; • Douleur dans la région du deltoïde, n’irradiant pratiquement jamais à la main; • Inconfort, douleur nuisant au sommeil si couché sur l’épaule; • Douleur associée aux mouvements d’abduction (arc douloureux) avec accrochage dans certains mouvements. • Difficulté à se déshabiller plus ou moins importante : arc douloureux entre 60 et 120 degrés; • Pas de limitation vraie des mouvements; • Si une limitation est présente, elle est secondaire à la douleur; • Sensibilité à la palpation et à la mise en tension des tendons; • Tests d’accrochage presque toujours présent; • Peut être associé à une tendinite de la longue portion du biceps. • Radiographie simple : si symptômes persistants, mais souvent peu utile; • Calcifications : plus de 1.5 cm souvent plus significatives; • Échographie : permet une évaluation dynamique, peut être utile pour les infiltrations ou pour un bris calcaire; • Résonance magnétique : indiquée en l’absence de réponse au traitement ou si déchirure significative recherchée; • Symptômes : pas toujours proportionnels aux trouvailles aux examens. • Analgésie : AINS pour de brèves périodes si non contre-indiqués; • Correction de l’activité ou du poste de travail; • Physiothérapie; • Infiltrations; • Chirurgie : si problème sévère persistant chez un patient en général de moins de 50 ans. Déchirure importante de la coiffe page 47 Histoire Examen physique Investigation Traitement • Patient jeune : presque toujours traumatisme important avec une invalidité subite; • Après 40 ans : traumatisme souvent mineur avec augmentation subite de la douleur et de l’invalidité liées aux problèmes de l’épaule; • Doit toujours être soupçonné lors d’une luxation après 40 ans; • Douleur et invalidité chez le patient âgé, très variables : parfois intenses et invalidantes, parfois peu symptomatiques. • Incapacité ou difficulté à amorcer l’abduction; • Difficulté importante à maintenir l’abduction à 60 degrés; • Faiblesse disproportionnée à la douleur; • Mouvements compensatoires lors de l’abduction (par exemple : lors du déshabillage). • Radiographie : peu utile; • Arthrographie : utile pour démontrer une déchirure importante, si résonance non disponible; • Échographie : utile si la résonance non disponible; • Résonance magnétique; examen de choix, indiquée uniquement si on soupçonne une déchirure importante et si chirurgie envisagée. • Analgésie: AINS si non contre-indiqué; • Chirurgie dès que possible chez les patients jeunes; • Traitement conservateur souvent chez l’adulte de plus de 50 ans; • Physiothérapie; • Infiltration : peut être essayée si douleur persistante; • Chirurgie envisagée après 50 ans, si très invalidant. Instabilité de l’épaule (luxation, subluxation) Histoire Examen physique Investigation • Sensation d’instabilité; • Douleur plus ou moins importante; • En général présence d’un traumatisme, le bras en abduction-rotation externe; • Peut être associée à la pratique intense de sports tels le baseball, le volleyball, la natation; • Impression d’avoir le bras comme « mort » après une activité intense. • Hyperlaxité généralisée : peut être présente; • Test d’appréhension et de relocalisation principalement. • Radiographie simple : peu utile en dehors d’un épisode aigu traumatique, peut parfois mettre en évidence des arrachements osseux; • Arthro-TACO ou arthrorésonance : examens de choix pour démontrer des déchirures du labrum ou des arrachements osseux. 60 L’ÉPAULE page 48 Traitement • Physiothérapie; • Analgésie au besoin; • Chirurgie si instabilité antérieure persistante (luxation récidivante); • Chirurgie rarement indiquée si instabilité multidirectionnelle. Tableau résumé Arthrose acromio-claviculaire Histoire • Survient en général après • • • • • 40 ans; Phénomène dégénératif lié à l’âge pouvant être associé à une arthrose sévère, en particulier des mains; Favorisée par un travail manuel lourd ou une activité intense des membres supérieurs; Peut être post-traumatique comme conséquence d’entorse acromio-claviculaire; Douleur bien localisée à la pointe de l’épaule; Douleur augmentée par les mouvements d’abduction et d’adduction horizontale. Examen physique page 51 Investigation Traitement • Douleur à la palpation • Radiographie simple : peu • Analgésie : AINS bien localisée à l’articulation acromioclaviculaire; • Douleur à la mise en tension lors des mouvements d’adduction horizontale; • Tests d’accrochage peuvent être difficiles d’interprétation; • Arc douloureux peut être présent, mais il persiste au-delà de 120 degrés contrairement aux problèmes de la coiffe. utile, car il n’y a pas toujours de corrélation entre l’arthrose et la clinique; • Résonance magnétique utile bien que la corrélation soit plus ou moins bonne. La présence d’une synovite est habituellement significative. pour de brèves périodes si non contre-indiqués; • Physiothérapie; • Infiltrations; • Chirurgie parfois nécessaire. Capsulite de l’épaule Histoire • Patient presque toujours de plus • • • • de 40 ans; Douleur à l’épaule qui augmente de semaine en semaine, présente jours et nuits; Douleur très incommodante, s’accompagnant d’une difficulté croissante dans les mouvements de la vie quotidienne, tel que s’habiller (mettre un soutien-gorge pour une femme); Peut être associée à une histoire de traumatisme récent, de chirurgie cardio-thoracique, d’évènement coronarien ou cérébrovasculaire; Diabétiques de type 1 : nettement plus à risque. Examen physique Investigation • Presque toujours après 60 ans; • Baisse de l’état général avec douleur diffuse à la ceinture scapulaire et souvent dans la région du bassin survenant sur quelques semaines; • Installation des symptômes sur quelques semaines. Traitement • Patient souffrant, • Diagnostic : visiblement affecté, il se déshabille avec difficulté ; • Douleur avec limitation de mouvement initialement en rotation externe, touchant plus tardivement la rotation interne et la flexion antérieure; • La limitation est difficile en fin de mouvement, on a l’impression qu’il faut casser le bras pour aller plus loin; • L’omoplate se mobilise dès les premiers degrés d’abduction, ce qui est anormal. essentiellement clinique. Les examens complémentaires ne sont pas utiles au diagnostic de capsulite. Ils seront indiqués si on cherche d’autres pathologies ; • Arthrographie : sert au traitement. Un radiologiste d’expérience peut avoir des indices de capsulite à l’arthrographie mais l’examen peut être tout à fait normal, même en présence d’une capsulite sévère. Polymyalgia rheumatica Histoire page 52 Examen physique • Analgésie; • Infiltrations gléno- humérales si possible sous scopie pouvant être associés à une distension; • Physiothérapie intense associée aux infiltrations; • Chirurgie arthroscopique : parfois nécessaire dans les cas très sévères; • Mobilisations sous anesthésie générale moins utilisée que dans le passé. voir rhumatologie page 240 Investigation • Difficulté à sortir d’une • Sédimentation élevée dans chaise; • Atteinte évidente de l’état général; • Douleur diffuse à la palpation et à la mobilisation de la ceinture scapulaire avec faiblesse légère à modérée. 90 % des cas; • Biopsie de l’artère temporale si artérite temporale soupçonnée; • Radiographie et autres examens : peu utiles en général. Traitement • Prednisone. L’ÉPAULE 61 62 L’ÉPAULE
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