Midi Libre 23 mars 2015 - egeria

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■ Montpellier
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Midi Libre midilibre.fr
LUNDI 23 MARS 2015
Faire de l’art le squelette
de l’architecture urbaine
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Culture ❘ C’est le projet du promoteur immobilier Helenis, qui
lance Egeria, une agence d’événementiel dans l’art contemporain.
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■ Alexandra Aznar, la directrice d’Egeria, voit les choses en grand pour ces œuvres d’art.
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F
aire entrer l’art dans le quotidien
de tout le monde », c’est l’objectif
que s’est donné Alexandra Aznar,
directrice d’Egeria. La toute nouvelle agence d’événements et de projets
artistiques est le bras armé de la filiale
immobilière Helenis. Le groupe a inauguré, mercredi dernier, dans son
showroom de la rue Foch, l’exposition
de neuf artistes qui collaborent à leurs
différents projets architecturaux.
Le principe d’Egeria repose sur l’implantation d’œuvres contemporaines, de la
sculpture à la peinture en passant par la
photo, au cœur du patrimoine. En coopération avec des créateurs tels que Abdelkader Benchamma, Bernard Pagès, André Cervera, Stéphane Pencréac’h…
L’idée est de renouer avec les traditions
du passé qui intègre l’art dans la rue, les
logements et les lieux publics, et ainsi
instaurer un dialogue avec les gens.
Le projet le plus emblématique du moment est le Domaine de Lafeuillade : des
résidences ont été construites autour
d’un des plus beaux jardins privés de
Montpellier, datant du XVIIIe siècle et racheté par Helenis. Avec une vingtaine
d’œuvres créées spécialement, l’allée
Photo JEAN-MICHEL MART
centrale sera bordée de huit sculptures
contemporaines et deux monumentales,
dont une d’Alain Clément mesurant trois
mètres et pesant plusieurs tonnes. Vincent Bioulès va aussi décorer les halls
d’entrée à l’aide de sept toiles en pastels,
représentant les jardins du domaine, qui
sera terminé en septembre.
« Pas seulement
pour le haut de gamme »
Alexandra Aznar,
directrice d’Egeria
« Montpellier est une ville d’art, remarque Alexandra Aznar. Les gens souhaitent rencontrer, échanger et comprendre le travail effectué en amont par les
artistes, notamment lors d’expositions.
Nous voulons développer ces projets mêlant œuvres et immobilier afin de faire
vivre une aventure artistique entre ancienne et nouvelle générations. Helenis
s’intéresse à l’art depuis très longtemps
et nous avons pu observer que nos acquéreurs appréciaient beaucoup le
concept. L’idée est née quand Christian
Cerisola a construit un corail de mer
géant pour la première fois en plein milieu d’une résidence. Maintenant, nous
souhaitons intégrer ça dans les habitudes et pas seulement pour le haut de
gamme. Il faut pouvoir ouvrir ces
concepts à tout le monde », explique
Alexandra Aznar.
Le vernissage du 18 mars a rassemblé
plus de 200 personnes autour de huit
des artistes, dont les œuvres ont été
achetées par Egeria.
Parmi d’autres projets, Abdelkader Benchamma va notamment collaborer au
Sakura garden, un concept de création
de résidences palaces à Castelnau-le-Lez. L’agence d’art veut également ouvrir une fondation dédiée à l’art
contemporain d’ici deux ans, dans le centre-ville de Montpellier. En parallèle, elle
va assurer la promotion de la jeune génération d’artistes, notamment à l’aide de
mécénats. De la peinture contemporaine
au street art, Egeria veut impliquer les
jeunes et les moins jeunes à la relation
qui peut exister entre art et architecture.
OLIVIA KÖHLER
[email protected]
◗ L’exposition des neuf artistes est visible
jusqu’au 31 mars, dans le showroom Helenis
situé 13 rue Foch.
◗ egeria-artsphere.com/.
Bénabar bien inspiré de faits réels
On a vu ❘ Samedi soir, devant un Zénith comble et comblé.
C’est drôle, au moment même
où on se dit que, décidément,
Bénabar et ses potes musiciens-techniciens ont quelque
chose de Scat Cat et sa bande
de chats de gouttière (Les
Aristochats de Disney) - ce
jazz new orleans qui vous chatouille les orteils, cette énergie folle et ce bonheur communicatif -, voilà notre homme
qui s’isole devant le rideau
rouge, au bord de la scène,
avec le contrebassiste... pour
conter l’histoire de Deux
chiens. Un petit, un grand,
« torse nu, gencives roses »,
prêts à en découdre férocement et qui, soudain, allient
leur haine, « meilleure cause
commune qui rapproche les
ennemis d’hier », contre un
pauvre chat qui passe par là !
Chiens, chat, agneau, cochon,
papillon, cafards... tout le bestiaire bénabaresque est convoqué pour célébrer les 20 ans
de carrière du jeune quadra.
Un anniversaire qu’il est « très
près d’un bac à sable (Renaud
et sa petite Lola ne sont pas
loin) et partager la souffrance
d’un papa tout juste divorcé...
“Bonne année” a cappella
■ Bénabar, le jeune quadra fête ses 20 ans de carrière.
heureux » de partager avec le
public, toutes générations
confondues, en entonnant ses
immenses succès qui ne prennent pas une ride (Je suis de
celles, Dis lui oui...) et en présentant son nouvel album, Inspiré de faits réels. Chambreur
à souhait, l’artiste, veste blanche, jeans et tee-shirt noirs,
est toujours monté sur res-
ÉRIC CATARINA
sorts, prêt à s’envoler. Mais entre le souvenir du fameux pyjama qui gratte, époque Carpentier, et la commande de la pizza, le ton se fait plus grave.
Pour s’adresser au sans-papiers échoué au pays de Voltaire, au tôlard « qui se retrouvera bientôt dans une cellule à
dix »... Pour inviter le spectateur à s’asseoir avec Titouan
À peine le temps d’un serrement de cœur, Bénabar s’en
veut de « casser l’ambiance »
et, comme pour se faire pardonner, il repart de plus belle
sur des rythmes endiablés, direction Paris by night, les repas du dimanche midi, sa légendaire Berceuse aux effets
spéciaux hallucinants, le drôle de Coming in d’Anthony et,
pour finir en beauté, une
émouvante Bonne année a
cappella, avec sa joyeuse troupe. « Je lève mon verre à l’année dernière. » S’il prédit
qu’en 2015 « les salauds vont
encore triompher », le chanteur promet, pour sa part, de
ne surtout pas respecter ses
bonnes résolutions. On n’en attendait pas moins !
K. B.