(Ratouweb Numéro 18)

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(Ratouweb Numéro 18)
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2004. On en est à se demander quel est ce groupe qui effectue
une brillante démonstration d’énergie « live » dans le première
minutes de Clean, long métrage d’Olivier Assayas. La
chanteuse, une certaine Emily Haines, n’y est d’ailleurs pas
pour rien. Une véritable poudrière sur pattes, un tempérament
manifestement volcanique ! Alea jacta est : Metric va enfin
exister auprès d’une audience élargie.
C’est ainsi que l’album Old World Underground – Where are
you now, sorti en 2003 aux USA et au Canada et jusqu’ici
uniquement disponible en import, se taille aujourd’hui une
place dans les bacs des FNAC, Virgin et autres distributeurs de
culture de notre bonne vieille France.
Le titre Dead Disco, qui a attiré l’attention du plus grand
nombre sur Metric par le biais du grand écran, est représentatif
de l’identité actuelle du groupe : une musique pop-rock
minimaliste et dépouillée de tout superflu. Une sorte de « plug
& play » du décibel où le son se veut le plus naturel possible,
un peu à la manière d’un Garbage ou d’un Magnapop. On ne
manquera pas d’ailleurs d’effectuer un parallèle entre la voix
chaude et sexy d’Emily Haines, la brune incendiaire de Metric,
et celle de Linda Hopper, chanteuse de Magnapop qui garde
malgré tout sa suprématie en la matière (avis personnel). Celadit, il ne faut pas s’y laisser prendre non plus : Dead Disco n’est
pas totalement représentatif du style aligné.
En effet, Metric a débuté sur des fondements électro et ce n’est
que lorsque le duo Haines (chant-claviers) / James Shaw
(guitare) quitte le Canada pour les States et qu’il rencontre
Joules Scott-Key (batterie) et Josh Winstead (basse), qu’arrive
le second souffle rock de la formation.
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Aussi certains morceaux conservent-ils l’empreinte du passé.
C’est le cas pour Hustle Rose ou Calculation Theme, où le
synthé occupe une place prépondérante avec des sons très
« oniriques ». On trouve également des compositions plus
hybrides telle que The List, qui joue clairement la carte du
crossover électro-rock.
D’autres titres présentent un profil rock plus direct, à l’image de
Succexy, Wet Blanket ou du hit en puissance Combat Baby,
posé sur un groove très seventies des plus efficaces.
Jouxtant cette matière, Love is a Place ou encore On a Slow
Night constituent des rock-ballads qui agrémentent le tout de
manière fort agréable.
Vous aurez sûrement néanmoins du mal à convaincre votre
tribu d’amis tout entière que cet album est génial, car il manque
certainement de radio-hits, à savoir de titres à la mélodie
d’emblée évidente pour tous. Sur un versant plus noble, on peut
aussi considérer que Metric n’a pas sacrifié son identité sur
l’hôtel du « easy listening ». Merci à eux. Si on couple cette
réflexion au fait que le style est propre, identitaire et qu’il met
en avant un caractère mélodique direct, solide et spontané, on se
retrouve avec un CD suffisamment attachant pour légitimer
grandement le fait que chacun y consacre des tympans attentifs.
Old World Underground n’est peut-être pas le nouveau mètreétalon de l’indie-rock, mais ses diverses dimensions
superposées en font un album charismatique porteur d’une
ambiance revigorante bienvenue. Ouvrez grand vos oreilles et
lâchez les carcans, ça en vaut la peine. (Jeff.)
Site internet : www.ilovemetric.com
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La saison appelle au changement ! Ainsi, à l’image de la nature en plein renouveau, voici éclore un nouveau Ratouweb ! Une
formule que nous avons voulue plus proche d’un esprit « magazine » tout en restant dans notre ton habituel. Pour l’heure, cette
présentation est expérimentale et nous attendons vos impressions sur le forum (accessible par le www.ratouweb.com ou par le
www.bgames.org) afin de la fixer définitivement.
Nous avons aussi ouvert (enfin !) la rubrique « Bonus » de notre site. Pour l’heure, elle est garnie de quelques fonds d’écran et d’un
économiseur réalisés par notre « homme toutes mains », Jérôme, que nous remercions chaleureusement pour ce travail. Peu à peu,
nous l’étofferons de quelques « goodies » exclusifs. A vous de jouer les guetteurs !
Enfin, vous, lecteurs, nous vous remercions du fonds du cœur. Ratouweb est lu de plus en plus chaque mois et cela, nous vous le
devons. La passion fait vivre ! Elle est notre moteur à tous ! Partageons-la ! La Rédac’.
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Ambiance survoltée dans une salle déchaînée, électrisée par une foule ne tenant plus en place et prête
à faire trembler les murs. Oui, ce soir, Saez est très attendu.
A peine entré sur scène, l’artiste attaque fort, dans une dynamique très rock en enchaînant
les morceaux comme Debbie, Sauver cette étoile ou bien encore Jours étranges.
Personnage atypique, Saez distille tout en prose ses textes bucoliques, sombres,
aux messages forts et revendicatifs, le tout avec une brillante intelligence et la
sensibilité qui le caractérise. Il enflamme son public et l’attise sans s’essouffler.
Le plus frappant est sans doute le fait qu'
un concert de Saez ne se limite jamais purement et
simplement à un récital bon-chic bon-genre, à un répertoire académiquement récité à la foule
tel un petit écolier restituant une leçon bien apprise. Tout le monde vous le dira : les morceaux sont
remaniés à la sauce « live ». Saez qui sait si bien y faire, s’étend dans une sorte de 4ème dimension
musicale, n’hésitant pas à prendre des contre-pieds dans ses interprétations, en optant pour des
variations inédites au plan des mélodies et des arrangements. Ainsi, pour la énième fois, il lâche une
nouvelle version du bien connu Jeunes et cons que nul n’avait encore ouï. L’exclusivité dans le
concert, ça c’est l’empreinte des grands, qui savent se faire audacieux et surprenants dans les grandes
occasions. Et puis parfois, Saez sait aussi casser ce rythme effréné par des pauses dont il a le secret,
enchaînant sur des titres tels que St Petersbourg. La communication avec le public se fait alors par
l’intermédiaire de la vague d'
émotions qu'
il parvient à créer, avec des morceaux bien choisis
interprétés avec sa seule guitare acoustique.
Le public écoute, le public s'
envole, le public rêve. Trois rappels viendront clôturer le show, Saez posant sa touche finale tout en douceur
et en finesse (A ton nom et Monte là- haut), en esquissant un sourire discret qui suffisait à en dire long pour le personnage qui n’a pas
l’habitude de démonstrations élucubrantes. Simple et efficace.
En bref, ce fut là un concert « pur » auréolé de volutes surréalistes, mis en scène par un Saez inoubliable. Un partage de pas moins de
2h30, mené avec assurance et sensibilité par un maître-enchanteur à la six-cordes magique. La scène rock française, avec de tels moteurs,
à encore de beaux jours devant elle. (J.B)
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Depuis le 14 mars 2005, Moby est à nouveau sur les ondes, avec Hotel, album
enregistré chez lui, à Manhattan. Le roi de la pop-électro que l’on vénère depuis
Play, a pris de la distance avec les sonorités « synthétiques » qui le caractérisaient
jusqu'
à présent, jouant cette fois la carte du grand angle musical, sans forcément non
plus passer à tout autre chose. On reconnaît la signature du bonhomme dans les
mélodies et les arrangements qui se veulent toujours accessibles entre pop et « down
tempo ». Ce qui marque la rupture cette fois, c’est qu’à côté des loops et autres
échantillons, l'
artiste s'
est refusé à l'
utilisation de samples vocaux et il fait la part
belle aux instruments « joués ». 14 titres donc, tous interprétés « à la corde vocale »,
avec le concours ponctuel de la chanteuse Laura Dawn.
La recette fonctionne apparemment toujours aussi bien et les ventes parlent d'
ellesmêmes puisque le premier single Lift me up, en Moby pur jus, s'
est directement casé
à la seconde place des ventes, devant le Human After All de nos « techno-frenchies » de Daft Punk.
En guise d’impression générale, on dira que Moby se positionne là où on l’attendait. Certes le trip s’étire le long d’une ligne connue,
certes l’album recèle son lot de hits potentiels à carrure FM qui auront tôt fait d’être utilisés par les publicistes du monde entier, oui, mais
c’est bien fait, comme Moby en a pris l’habitude depuis quelques albums. A écouter en tous cas. (J.B)
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Si on vous dit 4 garçons dans le
vent, il y a fort à parier que
vous vous exclamerez « : « Les
Beatles ! ». Bien, mais faites
donc l’effort d’être de votre
temps en pensant à Weezer.
Depuis son Blue album, le
groupe de Rivers Cuomo et
consorts n’a jamais provoqué
l’once d’une déception. Après
une attente interminable pour
les fans, les rois du songwriting
pop-rock-punk seront enfin de
retour le 10 mai prochain avec
un album intitulé Make Believe.
D’ici là, injectez-vous le single
sorti à titre de promo : Beverly
Hills (pochette ci-dessus), qui
ne laisse présager que du bon,
une fois encore. La chronique
de l’album sera dans le
prochain Ratouweb !
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La blonde et délurée chanteuse de No Doubt s’essaie
depuis quelques semaines aux joie de la démarche solo.
Love Angel Music Baby, c’est le titre de son album, se
pose pour le moins comme un inclassable laissant libre
cours à des pulsions musicales assez éloignées du style
dans lequel elle a l’habitude de s’illustrer. Elle a reçu
pour cela le concours d’autres artistes comme New Order
ou Missy Eliott. Le single-hit What you’re waiting for,
qui n’aura échappé à personne, joue sans réserve la carte
du beat techno « up-tempo » et de la mélopée déjantée, le
reste se répartissant entre titres à tendance hip-hop
(Hollaback girl), new-wave (The real thing) ou pop
années 80 (Cool). Et enfin, l’inévitable par les temps qui
courent : les morceaux dans le plus pur style de ce qu’on
appelle pompeusement de nos jours Rn’B et qui ne se résume malheureusement que trop souvent à
de la soupe fadasse. Bref, si l’ensemble étonne davantage par sa diversité et son audace que par
ses réelles qualités musicales, elle a osé le faire. On saluera donc la démarche à défaut de
véritablement saluer le reste. Demeure le personnage de Gwen, absolument incontournable. Votre
appréciation définitive des choses tiendra véritablement au fait que vous réussirez ou pas à entrer
dans le délire. (Jeff.)
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Après avoir incarné le commissaire Niemans dans Les Rivières Pourpres, autre adaptation
cinématographique d’un roman de Jean-Christophe Grangé, Jean Reno endosse dans l’Empire
des Loups un nouveau de costume de flic cette fois-ci bien plus obscur : celui de l’inspecteur
Schiffer. Il donne la réplique à Jocelyn Quivrin, alias le commandant Paul Nerteaux.
Paris, 2005. Les cadavres de trois jeunes clandestines turques sont retrouvés tour
à tour atrocement mutilés. Les victimes sont toutes rousses et mesurent environ
dans les 1m70. Le commandant Nerteaux privilégie la piste d’un tueur en série,
sans toutefois disposer d’indices permettant d’avancer dans l’enquête. On lui
souffle alors de se rapprocher de l’inspecteur Schiffer, écarté de la police en
raison de ses méthodes ultra expéditives. L’homme, spécialiste du milieu, aurait
toujours des entrées dans la mafia turque.
Pendant ce temps, Anna Haymes (Harly Jover), épouse d’un haut fonctionnaire
de police, pense sombrer dans la folie. Les hallucinations morbides qui la hantent
et son amnésie incurable et inexpliquée la maintiennent dans une angoisse
profonde. Ne reconnaissant même plus son mari qui s’acharne à la faire suivre
par un institut militaire, sa vie bascule lorsqu’elle décide d’aller consulter une
psychiatre, le docteur Mathilde Wilcrau (Laura Morante).
Après les Rivières Pourpres et son souffle neuf, puis une suite en demi-teinte, on
attendait L’Empire des Loups au tournant, d’autant que Jean-Christophe Grangé
s’est impliqué jusqu’à la moelle dans la mise en boîte de ce film inspiré de l’un
de ses romans.
Que trouve-t-on dans ce nouveau thriller ? A la base, une intrigue solide
construite autour de deux histoires parallèles dont on se doute bien qu’elles
finiront par se recouper. (suite page 5)
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(Cinéma – L’Empire des Loups - suite de la page 4)
Pour le reste, tout demeure dans le classicisme de la recette qui fonctionne : deux flics
antagonistes au possible avec le jeune procédurier et le vieux renard qui n’obéit qu’à
une seule loi : « La sienne », des environnements glauques et une ambiance de clairsobscurs, de la pluie et de l’orage dans les instants « critiques », des personnages
azimutés et la touche du style Grangé : le petit brin de pseudo-surnaturel qui le fait bien
et les scènes franches exhibant sans réel ménagement cadavres équarris et autres
joyeusetés tape-à-l’œil.
Soyons clair, aucune prestation ne crève vraiment l’écran et c’est même parfois très
moyen. Seul Reno est égal à lui-même, encore qu’il ne s’agisse pas non plus là d’un
rôle de composition tant il a l’habitude de camper des personnages singuliers. Celui-là
n’aura pas été le plus difficile de sa carrière.
Jocelyn Quivrin et Jean Reno : deux policiers
opposés contraints de faire équipe. Classique.
Le scénario quant à lui reste agréable dans les deux premiers tiers du film. L’ambiance oppressante et étrange parvient à captiver le
spectateur et c’est souvent lors de raccourcis hâtifs, surtout dans les instants de dénouement, que l’on se surprend désagréablement à
reprendre conscience qu’on est dans une salle de cinéma, bref, qu’on décroche un tantinet. Par contre, le carton rouge est décerné
sans appel possible à la fin du film qui témoigne d’une volonté d’en finir une bonne fois pour toute avec un peu trop d’empressement
voire de fantaisie… En y repensant après coup, on essaie toujours d’expliquer les incohérences qui surviennent à ce moment là.
Bref, il faut davantage partir au cinéma en se disant qu’on va se payer une bonne tranche de divertissement plus que d’assister à un
nouveau Silence des Agneaux ou un Seven puissance 10. Le long-métrage, même s’il a été largement fustigé par la critique, demeure
agréable dans l’ensemble bien qu’on n’en sorte pas transformé et que la fin bâclée soit regrettable. On attendait aussi certainement
plus de la part de Chris Nahon qui était parvenu à convaincre largement avec la réalisation du Baiser Mortel du Dragon. (Jeff.)
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Après le succès de sa Trilogie du Mal, Maxime Chattam aurait très bien pu poursuivre sur la voie royale qu’il
s’était tracée, en emmenant plus loin les aventures de son personnage principal, Joshua Brolin, flic profileur dans
la police de Portland. Mais l’épilogue de Maléfices, roman qui est venu parachever ladite Trilogie, annonçait la
couleur : le prochain ouvrage serait tout autre. Quitte à surprendre son public, l’auteur allait oser d’autres
horizons et quitter les personnages charismatiques et attachants qu’il avait mis en scène.
Nous sommes donc en 2005. Marion vient de quitter précipitamment Paris et son emploi de secrétaire à l’institut
médico-légal sous bonne escorte d’agents de la DST. On doit la mettre à l’abri… Pour quelques temps… Un temps suffisant pour que les choses se
tassent… Déposée au Mont-Saint-Michel, elle est confiée aux bons soins d’une petite communauté religieuse qui lui fournira un hébergement discret.
Alors qu’elle assiste l’un des membres de la communauté pour des travaux de classement d’archives à la bibliothèque d’Avranches, Marion tombe sur
un livre curieux qu’elle décide aussitôt de subtiliser. Il s’agirait apparemment d’un journal personnel écrit en 1928 par un détective britannique en poste
au Caire, dans lequel celui-ci relate son enquête sur des meurtres en série particulièrement horribles, perpétrés sur des enfants dans la capitale
égyptienne. A partir de ce moment, Marion va avoir l’étrange sensation d’être épiée dans son quotidien… Se pourrait-il qu’on cherche à lui nuire ici
même ? Elle va dès lors commencer à nourrir de sérieux soupçons sur les religieux qui l’entourent…
Une fois encore, Chattam ne fait pas exception à la règle qu’il a instauré à savoir nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page. Sa technique d’écriture
imparable et sa maîtrise diabolique du suspens entraînent une addiction dont on a bien du mal à se défaire. Et lorsqu’on parvient enfin à faire une pause
dans la lecture, c’est avec l’impatience d’y revenir le plus vite possible. Outre le thème du serial-killer que Chattam exploite brillamment en semant un
doute permanent entre fantastique et cartésianisme, ce roman réussit un véritable tour de force : impliquer le lecteur lui-même dans l’histoire, avec une
interactivité si intense qu’elle en est parfois troublante. C’est notamment le cas lorsque Marion, personnage central, se met à lire l’étrange journal intime
du détective britannique. L’écriture bascule alors à la première personne, comme si le policier lui-même racontait en direct ce qu’il vit, ce qu’il ressent,
ce qu’il palpe de ces meurtres atroces qui sont l’objet de ses investigations… Non seulement le passage de l’univers contemporain du Mont à celui du
Caire de 1928 opère une magie délicieuse, mais surtout il vous happe littéralement tels un téléporteur et une machine à remonter le temps combinés. Si
on pouvait douter a priori de l’efficacité du mélange, on tombe très vite sous le charme obscur en envoûtant du scénario qui de certitudes apparentes en
fausses pistes, parvient à vous aspirer au point de vous faire oublier toute vie alentours. A la fin, on est déjà impatient de tenir entre ses mains le
prochain roman de cet auteur décidément bourré d’un talent qu’il convient de saluer.
A noter également : Maxime Chattam prépare actuellement une adaptation BD de sa Trilogie du Mal. Vous trouverez plus de détails sur le projet et une
foule d’autres infos sur l’excellent site officiel : www.maximechattam.com. (Jeff.)
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Un principe exigeant mais fort en émotions : Chez Irrational Games on a compris
qu’avoir le derrière entre deux chaises, ça n’offre jamais une position confortable. Alors
on a choisi son camp : SWAT 4, c’est une simulation pure, fine et exigeante comme on les aime. Adeptes du tir aux pigeons, passez votre
chemin !
D’abord, le SWAT, c’est quoi ? Commencez par traduire l’acronyme par « Special Weapons And Tactics ». Les SWAT sont des unités
d’élite de la police américaine, un peu l’équivalent de notre GIPN local. En clair, des hommes surentraînées qui se coltinent le chouette
boulot d’aller au contact des forcenés lorsque toutes les autres tentatives de dénouement ont avorté.
FPS oblige, vous évoluez ici en vue subjective. En tant que chef de groupe d’intervention, vous commandez de 4 autres « super-flics »
répartis en 2 binômes. Tout est organisé de manière crédible : briefing ultra-détaillé (circonstances, suspects connus, objectifs…) puis
sélection de l’équipement de chaque gars avant d’entrer en action.
L’action, parlons-en : comme toute bonne force de police qui se respecte, il s’agit de préserver des vies, y compris dans la mesure du
possible celle des êtres les plus vils. Le « kill » doit demeurer la solution extrême. En poussant plus loin, on peut dire qu’au moins vous
tuez, au plus ça rapporte ! Ca change un peu de d’habitude !
Première conséquence de tout cela : votre premier acte sera toujours d’hurler un truc du genre « Police ! Hands up ! », « Get down on the
ground ! » ou « Drop your weapon, drop it now ! » (le jeu est en anglais sous-titré français).
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Et la grande question est : que va faire celui d’en face ? C’est là où on touche au réalisme.
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Soit le « tango » obtempère et vous lui passez les bracelets, soit il fait feu, soit il fuit (!) ou
la joue fourbe, faisant mine de déposer son arme pour se raviser au dernier moment ! Vous
pouvez influer notablement sur la décision des forcenés en beuglant vos sommations ou en
utilisant du gaz lacrymogène par exemple. Mais en bref, vous devez en permanence
anticiper et vous tenir prêt à répliquer. Mais attention de ne pas liquider pépère au moindre
clignement de paupière car votre prestation est notée au débriefing ! Vous avez dit sang
froid ? Il en faudra beaucoup sachant que tout recommencement de mission remet
l’ensemble des paramètres à zéro avec positionnement et réaction aléatoire des ennemis !
Le principe est à ce point formidable qu’on ne reprend quasiment jamais la même situation
en mains ! SWAT 4 est un jeu très exigeant c’est vrai, mais il est tout autant jubilatoire !
Equipez-vous : Résoudre des situations de crise, c’est autrement plus délicat que d’aller
taquiner le goujon. Des vies sont en jeu : celles de civils innocents ! Vous disposez donc du
matériel authentique du SWAT. L’armement est varié : HK-MP5, Carabine M-4, pompes
Benelli, revolver M-1911 ou Glock… avec choix des munitions : blindées ou têtes-creuses
pour les balles et plombs ou balles pour le calibre.12. A côté des projectiles létaux figurent
les classiques balles caoutchouc ou des joujoux plus originaux tels le tazer électrique ou le
pepper-gun (un pistolet de paint-ball projetant des billes lacrymogènes). Vous pourrez
embarquer un assortiment de grenades (flash-bang, billes plastiques…), de quoi ouvrir une
porte à la volée (pompe spécial ou charges C2) ainsi que du matériel de « confort » tel le
bâton optique (fort utile) ou les bloque-portes. Ensuite, il vous faudra compter sur votre
sens de l’organisation afin de diriger votre team avec efficacité.
Prêt à franchir une porte avec le binôme
« rouge », bien positionné comme on peut
le voir. Professionnalisme oblige.
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L’hôpital mal famé. Un grand classique
des « tactical-shooters » anti-terroristes.
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(Test Jeu Vidéo PC : SWAT 4 – suite de la page 6)
Vous, Glock 9mm en main et deux de vos équipiers. Dans cet
immeuble sont retranchés les membres d’une secte de siphonnés
qui ont peu le cœur à rire… Vos investigations vont vous pousser
à une bien macabre découverte…
Un gameplay magistral : Reste à voir la mise en musique ? Eh bien
la partition comporte un minimum de fausses notes, reprenant les
lignes mélodiques qui ont fait la renommée un peu oubliée du
précédent SWAT 3 (sans toutefois innover grandement non plus par
rapport à ce dernier). Tout d’abord l’IA, point d’achoppement dans
nombre de jeux : ici vos équipiers sont presque intelligents pour de
bon. Ils se couvrent et vous signalent quand votre carcasse est plantée
au milieu ! Inouï. Les « hostiles » sont eux aussi bien dotés puisqu’ils
réagissent de manière imprévisible en fonction de vos actes qu’ils
jugeront plus ou moins intimidants ! Certes, tout n’est pas parfait et on
a droit à quelques curiosités : j’ai ainsi assisté totalement impuissant au
geste d’un équipier qui se prenant certainement pour Charles Bronson,
a aligné un suspect non-armé sans avertissement. Il arrive aussi
régulièrement que vos hommes postés dans l’encadrement d’une porte
refusent de vous libérer le passage. Ce genre de comportement assez
résiduel peut cependant être fatal quand ça vire au vinaigre.
L’interface de commandement est quant à elle on ne peut plus simple :
vous pointez votre souris. Une pression sur « Espace » déclanche
l’action la plus « logique ». Un clic-droit souris ouvrira lui un menu
contextuel garni d’une belle panoplie d’ordres. Simple, rapide et
efficace, avec de nombreuses possibilités : rejoindre un point, contrôler
une pièce au bâton optique, ouvrir jeter une grenade et sécuriser…
Enfin une vraie team d’assaut sous la main !
Ajoutons qu’afin de gérer au mieux votre intervention, chaque homme est doté d’une mini-caméra dont vous pouvez afficher l’image en
insert vidéo. Par ce biais, vous pourrez assigner des ordres à distance. Pour finir, il arrive que des snipers soient disponibles. Seul point
regrettable : l’impossibilité de leur ordonner un tir. Il faudra en prendre le contrôle afin de neutraliser une cible et ce n’est jamais bien
commode dans le feu de l’action. Cependant, le système est dans sa totalité très bien pensé et bigrement opérationnel permettant d’être
réactif dans des délais très courts.
L’esthétique : Là encore, peu de reproches à faire tant la copie a fait l’objet d’application et de
soin. Les environnements sont très crédibles grâce à des textures travaillées et au final, on se prend
sans mal pour un SWAT Officer engagé dans des situations
plus périlleuses les unes que les autres. D’ailleurs, les
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missions offrent une belle diversité : prises d’otages dans des
Nom :
magasins, arrestation d’un tueur en série dans sa demeure,
SWAT 4
Editeur : Vivendi Universal
membres d’une secte barricadés... Bref, l’intérêt se renouvelle
Développeur : Irrational Games
à chaque situation. SWAT 4 est un soft où on prend réellement
Plateforme : PC
son pied ! On note de petits bugs de collision, mais là encore,
Support : CD-Rom
c’est l’exception et ça ne nuit en rien à la jouabilité.
Genre : FPS tactique
Ce gilet tactique du SWAT est
l’accoutrement parfait pour
frimer lors des LAN-parties. Il
n’est pas à vendre et pour cause,
il est la propriété de notre
Rédac’ Chef !
Verdict de la cour : La sentence tombe ! SWAT 4 est un
« tactical shooter » exemplaire où le réalisme prime sur la
fantaisie. Ce jeu est un modèle du genre. Si vous aimez le
style, qui exige stratégie et persévérance, vous serez aux
anges. Une belle réussite qui entretient fièrement la
simulation dans tout ce qu’elle a de meilleur et de plus noble.
(Jeff.)
Multijoueurs : Oui (Lan et Internet)
Prix indicatif : 60,00 €
Graphisme :
Bande son :
Jouabilité :
Durée de vie :
Intérêt global :
16/20
16/20
19/20
17/20
17/20
MOYENNE GENERALE: 17/20
*5K
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Le jeu intègre 4 mods multijoueurs, jouables en LAN ou sur Internet, qui permettent de prolonger notablement sa duré de vie. Si le
« COOP » reste le plus exaltant car il oblige au travail d’équipe (5 players rejouant les missions de la campagne solo), on trouve de
quoi satisfaire tous les tempéraments. Ainsi, si vous cédez aux joies du frag basique, « Suspects barricadés » propose la
confrontation de deux teams de joueurs. Si vous souhaitez vous placer entre-deux, « Escore VIP » oppose aussi deux équipes. Il
s’agit pour le SWAT de parvenir à extraire un VIP (incarné par un joueur). Les méchants devront quant à eux essayer de le subtiliser
puis de le conserver 2mn pour l’assassiner et gagner la partie. Enfin, « Déploiement rapide » assure un rythme soutenu puisqu’il
s’agit de trouver et de désamorcer dans un temps limité des bombes posées au hasard sur les maps. Bref, pas de quoi s’ennuyer une
fois la campagne solo écumée dans ses 4 niveaux de difficulté. Un bien bel investissement en somme que ce SWAT 4 !
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Outre le fait d’avoir été un conflit particulièrement sanglant et
destructeur, le Vietnam a aussi été le dernier à avoir fait l’objet d’une
couverture médiatique absolument improbable de nos jours. Nombreux
furent les reporters américains et vietnamiens qui arpentèrent le
« bourbier » du Nam au côté même des soldats, directement sur le
champ de bataille (cf. art. sur Larry Burrows– Ratouweb n°5 mars
2004).
Montparnasse édite aujourd’hui La Guerre du Vietnam – Images
inconnues, un DVD exceptionnel constituée d’une série de 3
documentaires co-produits par France 3. Les journalistes ont eu accès,
un peu plus de 20 ans après la fin des hostilités, à quelques 20000
bobines avec leurs claps d’identification. Tournés par les cameramen de
l’armée US, la plupart de ces rushes furent jusqu’alors classés « secretdéfense » ou censurés en raison de leur violence. La série, confectionnée
à partir de ces images complétées par des bandes de la guérilla
communiste, aborde l’histoire par une double approche thématique (Le
secret de la guerre, Le secret des armes et Le secret des hommes) et chronologique. De l’implication
des conseillers de la CIA dès les années 50, en passant par l’engagement des Etats-Unis, jusqu’à la
« vietnamisation » du conflit dans les années 70 et la chute de Saïgon en 1975, cette terrible guerre
est couverte de bout en bout. Bénéficiant d’une bonne réalisation, ce DVD de près de 3 heures
demeure à ce jour l’un des très rares sur le sujet. Les séquences sont inédites et mettent en scène
toute l’absurdité et la démesure de cette tragédie. C’est là un documentaire historique passionnant
qui nous renvoie au pire de ce dont l’humanité est capable. A voir, indiscutablement. (Jeff.)
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Le mois dernier, nous vous
présentions l’excellent
freeware sorti des studios de
B-Games : Purebreaker 2.
Sachez pour ceux qui ont
suivi nos conseils et qui ont
téléchargé l’engin, que
l’équipe a mis à votre
disposition un patch afin de
corriger des bugs mineurs.
Ca se trouve donc au :
www.bgames.org, à la
rubrique « Patchs &
Addons ». Logique…
Les autres, commencez par
vous procurer le jeu ! Vous
auriez tort de vous priver
d’un si bon soft, qui plus est
entièrement gratuit. Que
demande le peuple ?
Bernie Noël (Albert Dupontel) décide à 30 ans de quitter l’orphelinat
dans lequel il a vécu totalement coupé du monde extérieur. Souhaitant
retrouver ses parents, il cambriole les locaux de la DDASS afin de
récupérer son dossier. Il y fait une troublante découverte : il a été
retrouvé bébé dans les poubelles d’une cité HLM par le concierge. Il
commence alors à échafauder une théorie bien personnelle selon
laquelle sa famille, de riches milliardaires américains, aurait été victime d’un complot…
Premier long métrage de l’humoriste Albert Dupontel en tant qu’acteur et réalisateur, Bernie est un film
sans concession, brut et violent qui fonctionne comme un véritable piège qui vous amène à rire des pires
situations. Unique en son genre, cette comédie dramatique, chef d’œuvre d’humour noir, trouve avec cette
livrée 2 DVD un format à sa mesure. Le 2ème disque fourmille de bonus dont un documentaire d’1h15mn
intitulé « Nos zamis les hyens », en référence au film bien sûr. Ce documentaire est jalonné de témoignages de grands du cinéma comme
Bertrand Blier, Terry Gilliam, Jean-Pierre Jeunet ou encore Nicolas Boukhrief (avec lequel Dupontel tourna récemment Le Convoyeur).
La réalisation de l’ensemble est plus que correcte : un box original, quelques clichés « collectors » pour les plus accros, des menus bien
pensés qui rajoutent à l’ambiance et un contenu global appréciable qui justifient cette édition. Les fans ne seront pas déçus. Cependant, à
ne pas mettre entre toutes les mains ! (Jeff.)
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PQ H
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Rafraîchissons d’abord votre mémoire. Qu’est-ce donc que le sentaï ? Un genre un peu à part, tout droit venu de chez nos mais
japonais. Exemple représentatif : Bioman. Véritable culte pour les uns, « japoniaiserie » pour les autres, ce style totalement codé
(héros de couleurs, monstres en caoutchouc etc…) un peu à la manière de la comedia dell’arte dans le théâtre, a d’illustres
représentants dans notre bon vieux pays : les France Five. Bande d’amateurs mordus, ils ont déjà réalisé 4 épisodes de 30mn et en
préparent un 5ème. Leur travail est à ce point remarquable qu’il a été salué sans réserve par la presse spécialisée au pays du soleil
levant. Un grand honneur ! Il faut dire que les joyeux lurons se sont donnés les moyens d’égaler les productions professionnelles,
jusque dans les effets spéciaux. Si la comédie n’est pas foncièrement un talent inné au sein de la bande, pour le reste, tout obéit
scrupuleusement à la tradition du sentaï, jusque dans les touches d’humour décalé. Empressez-vous de télécharger gratuitement
leurs travaux sur le site www.francefive.com. Croyez-le, ça vaut le détour, ne serait-ce que pour apprécier la somme d’efforts
déployée afin d’en arriver au résultat. Et si vous êtes fan de super-héros aux super-pouvoirs, alors là, ce sera l’extase ! (Jeff.)
Staff Ratou-Web : Mr. Jingle Ratou – mascotte en chef / Jeff - Rédac’ chef et articles / Jérôme Bruneau – articles, maintenance informatique, webmaster / Cyril
« Xi Lei » Ebersweiler : articles.
Mr. Chuck Ratou - mascotte d’honneur.
Merci à Polux et Yukin de B-GAMES - Merci à Nath, my love, qui supporte mes longues heures devant l’ordi pour la réalisation de ce ‘zine.
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