Cérémonie commémorative Cérémonie commémorative
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Cérémonie commémorative Cérémonie commémorative
DIE MOORSOLDATEN (BÖRGERMOORLIED) LE CHANT DES MARAIS Le Chant des Marais, hymne européen de la déportation, est une oeuvre collective créée en juillet-août 1933 dans le camp de concentration nazi de Boergermoor. Cérémonie commémorative Site de l’ancien camp de Natzweiler 23 et 24 juin 2012 Chant de détresse et pourtant de résistance, de dignité et d'espérance, le Chant des Marais est né de la boue dans laquelle la barbarie nazie voulait anéantir des hommes. Loin vers l’infini s’étendent Des grands près marécageux. Pas un seul oiseau ne chante Sur les arbres secs et creux. Refrain O, terre de détresse Où nous devons sans cesse Piocher. Dans le camp morne et sauvage Entouré de murs de fer Il nous semble vivre en cage Au millieu d'un grand désert Bruit des pas et bruit des armes, Sentinelles jour et nuit, Et du sang, des cris, des larmes, La mort pour celui qui fuit. Mais un jour dans notre vie, Le printemps refleurira Libre enfin, ô ma patrie, Je dirai tu es à moi. Refrain O, terre d’allégresse Où nous pourrons sans cesse Aimer. Durant les gardes aux flambeaux, les élèves de l‘école élémentaire de Schirmeck interpréteront trois chants de la Résistance et de la Déportation. Nous vous invitons à chanter avec eux, pour partager ce moment d’hommage et de recueillement. LE CHANT DES PARTISANS Paroles: Maurice Druon, Joseph Kessel. Musique: Anna Marly 1943 © Editions Breton Textes original en russe d'Anna Marly, puis adapté en français. LA VOIX DU REVE Composé par Arthur Poitevin le 19 janvier 1944 au camp de Natzweiler. À l’âge de trois ans il devint aveugle. Professeur de musique et résistant, il faisait partie du mouvement Libération-Nord ; il est arrêté en septembre 1943 et déporté au camp de Natzweiler-Struthof puis à Dachau. Après la Libération, il résida à Bayeux (organiste, pianiste et violoniste). Il est décédé en 1951 à l’âge de 34 ans. Ami, entendsentends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entendsentends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme. Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes. Quand revient le moment du rêve, Que peu à peu le Block entier s'endort, Dans le soir qui s'achève, Quand le vent de la nuit vient pleurer près des miradors, Parfois en notre âme un peu lasse, Monte soudain un trouble sans pareil, C'est comme un gai refrain qui passe, C'est comme un rayon de soleil. Montez de la mine, descendez des collines, camarades ! Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades. Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite ! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite... Refrain Écoutez c'est la voix du rêve, Qui revient chanter en nos cœurs, c urs, Déjà l'aube se lève, Présageant pour l'avenir des jours meilleurs, Miradors, barbelés, brimades, cela n'est plus que des souvenirs amers, Nous rirons de nos peines bien loin de Natzweiler. C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère. Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves. Ici, nous, voisvois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève... Le songe a supprimé l'espace, À la maison nous voici de retour, La chaise est à sa place, Au coin de la table où nous prenions nos repas chaque jour, Voici venir le cher visage, Nos bienbien-aimés nous sourient tendrement, Pour ne pas troubler le mirage, Les gars ronflez plus doucement. Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes. Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... Quelle allégresse règne en notre âme, Ah ! Quel bonheur ! Ah ! qu'il fait bon chez nous ! Enfants, parents ou femmes, Tous leurs baisers ne nous avaient jamais semblé si doux, Notre fringale est apaisée, Plus de Mutzen! Adieu les numéros, Fini : appels, rabiots, corvées, Mais ne remue pas tant làlà-haut. Ami, entendsentends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ami, entendsentends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?... Aujourd'hui cela n'est qu'un songe, Oui ! Mais demain le réalisera, Si les jours se prolongent, DisonsDisons-nous que bientôt la liberté nous reviendra, Pour cette liberté chérie, Préparons bien nos cœurs c urs et nos esprits, Afin que nos fils en leur vie, N'aient à jamais, à venir ici. Dernier Refrain Natzweiler est un mauvais rêve, Qui bientôt fuira de nos cœurs, Déjà l'aube se lève, Présageant pour l'avenir des jours meilleurs, Miradors, barbelés et chaînes, Ne seront plus que souvenirs amers, Nous rirons de nos peines bien loin de Natzweiler.