CiTÉ DEs ARTs - Agglomération Côte Basque Adour
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CiTÉ DEs ARTs - Agglomération Côte Basque Adour
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 JUILLET 2013 L’Agglo soutient la formation artistique ENSEIGNEMENT a ÉDITORIALs 2 La Cité des Arts ouvre ses portes ! L’École d’art de l’Agglomération Côte Basque - Adour a rejoint le Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel sur le site de SaintCrouts à Bayonne, pour donner vie à la Cité des Arts, un lieu de formation professionnelle et de création artistique dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre, des arts plastiques ou de l’audiovisuel. Avec déjà près de 3 000 élèves, la Cité des Arts de Bayonne vient renforcer l’offre d’enseignement et de formation dispensée sur le Plateau Image de Biarritz où l’Agglomération, au titre de sa compétence enseignement supérieur, a porté la création de l’Ecole Supérieure d’Art en 2008. Cette école délivre un Diplôme National d’Arts Plastiques (DNAP) et prépare, en lien avec les autres acteurs présents sur le site des Rocailles (voir p.17), de jeunes artistes dans une économie marquée par les industries culturelles. Cette douzième Lettre de l’Agglo entend donc consacrer un focus sur la richesse de ces formations et les nombreux débouchés permis à de jeunes artistes, dont certains ont déjà acquis une grande notoriété. Au-delà, elle souligne les passerelles et les synergies établies entre les différentes structures mobilisées sur la Cité des Arts et le Plateau Image. Plus encore, elle donne à voir la passion qui habite enfants, adolescents et adultes, le bonheur qu’ils éprouvent à s’épanouir dans une pratique artistique : musique, danse, théâtre, arts visuels dans leur diversité. Lors de la journée « portes ouvertes » de la Cité des Arts du 28 septembre prochain, le public pourra davantage appréhender la qualité des cours proposés, que ce soit à l’École d’art de l'Agglomération ou au Conservatoire Maurice Ravel et mieux saisir les possibilités qui s’ouvrent dans ces filières de la création artistique, aujourd’hui plus que jamais pourvoyeuses d’emploi. Enfin, l’occasion sera également donnée de s’extasier devant ce lieu magique de la Cité des Arts, qui prêtera son décor à la douzième Biennale de l’École d’Art. Un rendez-vous incontournable de la formation artistique et professionnelle. Jean GRENET Président de l'Agglomération Côte Basque - Adour LA LETTRE DE L'AGGLO ● NUMÉRO 12 SOMMAIRE 2 a 3 Édito de Jean Grenet, président de l’Agglomération Côte FORMATION ARTISTIQUE Basque - Adour, sur l'importance de la formation artistique et ses débouchés. 4 Place à la Cité des Arts sur le site de Saint-Crouts à Bayonne. 5 L'École d'art de l'agglomération Côte Basque - Adour a le vent en poupe. La Lettre de l'Agglo Numéro 12 JUILLET 2013 4 6 Ils en parlent. 8 La classe préparatoire, un bon tremplin. Magazine d’information de l’Agglomération Côte Basque - Adour Infographie :bienvenue dans la Siège social 15, avenue Foch CS 88507 64185 Bayonne cedex 10 Courriel [email protected] Site internet : www.agglo-cotebasque.fr 12 Directeur de la publication : Jean Grenet, président de l'Agglomération Côte Basque - Adour 14 ils vivent le conservatoire Cité des Arts de Bayonne. converser les arts. au quotidien. Directeur de la communication : Manuel de Lara, chargé de mission auprès du président Rédaction : Valérie Josa chargée de publication Avec le soutien technique de Kattalin Dalat (chargée de communication du conservatoire), l'École d'art de l'Agglo, l'ESA des Rocailles, le service communication de l'Agglo. Le conservatoire fait 16 Le théâtre et la danse, les autres atouts du conservatoire. 16 18 Infographie : bienvenue dans le Plateau image de Biarritz. 20 l'esa, l'École supérieure d'art qui monte. Exécution graphique : Ligne Sud Photographe : Laëtitia Tomassi Impression : Imprimerie Cartonnages LARRÉ ZI Saint-Etienne, à Bayonne. Traductions : ELHE (basque), ACI GASCONHA (gascon). Dépôt légal : à parution ISSN 2261-7418 Tirage : 78 000 exemplaires La Lettre de l’Agglo est imprimée sur du papier issu de pâtes produites à partir de forêts gérées durablement (Programme européen de certification forestière) et avec des procédés respectant les normes en vigueur (Imprim’Vert/ISO9001/…) 20 La Lettre de l’Agglo est téléchargeable sur : www.agglo-cotebasque.fr Des infos supplémentaires sont également en ligne. LA LETTRE DE L'AGGLO ● NUMÉRO 12 a Dossier école d'art 4 L’école d’art a le vent en poupe Place à la Cité des Arts L’École d’art de l’Agglomération Côte Basque Adour a rejoint le Conservatoire à rayonnement régionalMauriceRavelsurlesitedeSaint-Crouts à Bayonne en septembre 2012, pour donner vie à la Cité des Arts, une super structure culturelle forte de près de 3 000 élèves. Depuis le départ des enseignements universitaires de Saint-Crouts sur le campus de la Nive de Bayonne, près de 4 000 m² de locaux restaient vacants. Désireuse de voir évoluer ce domaineenunéquipementàvocationartistique à l’échelle du territoire, l’Agglo y a donc privilégié le transfert de son École d’art, jusque-là à l’étroit dans l’ancien Couvent des Capucins rue Caroline-Rimbert à Bayonne. Cette école, l’une des plus anciennes institutions de France, n’a cessé d’évoluer (lire l’historique sur le site web de l’Agglo). En plus de former jeunes et adultes aux joies des arts plastiques et graphiques, elle compte un large éventail de cours en termes de formation, création, diffusion. Et elle a su faire des nouvelles technologies son atout. Sa préparation aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art est de plus plébiscitée. Avec le transfert de l’École d’art sur Saint- Crouts, l’Agglomération a répondu à des logiques de sécurité, d’accessibilité et au souhait de l’équipe de « pousser les murs » afin de développer davantage d’ateliers. Lestravauxd’aménagement-prèsde1,4million d’euros - ont permis d’offrir des espaces pédagogiques spacieux avec au rez-de-chaussée, l'atelier des enfants, sculpture, modelage/dessin ; au 1er étage, les activités numériques, au 2e étage les pratiques du dessin et de la peinture, les activités de présentation et d’expo au sein de la galerie d’école et au 3e étage, un espace collectif d’études utilisé par les élèves de la classe prépa et de la formation professionnelle. Un lieu d’exposition y est également aménagé et des équipements mutualisés avec le conservatoire. L’amphithéâtre deviendra un lieu d’expression artistique pluridisciplinaire. LaCitédesArtss’imposedésormaiscommeunhaut lieu de la formation artistique et professionnelle danslesdomainesdelacréationartistique:danse, musique, théâtre, arts plastiques, audiovisuel et arts numériques. Une journée portes-ouvertes sera organisée par l'Agglomération samedi 28 septembre . Il suffira d’en pousser les portes… Le savez-vous ? Le développement de l’enseignement supérieur au Pays basque est un axe fort de l’action de la Communauté d’Agglomération depuis sa création. Dans ce cadre, l’Agglomération a soutenu le développement du Plateau image sur le site des Rocailles de Biarritz. Elle a contribué au développement de l’enseignement artistique, via l’École d’art située à Bayonne, qu’elle gère depuis 1972, de l’École supérieure d'art des Rocailles à Biarritz, qu’elle gère depuis 2008, ou encore en s’illustrant comme le premier acteur du syndicat mixte gérant le Conservatoire Maurice Ravel installé sur sa propriété de Saint-Crouts, à Bayonne. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 Que dispense cette école ? Frédéric Duprat : L’École d’art de l’Agglomération entend offrir au plus grand nombre un enseignement artistique fondamental ouvrant au développement d’un projet artistique personnel. Elle a pour objectifs majeurs l’éducation artistique, la sensibilisation aux activités et aux arts plastiques, la transmission des connaissances fondamentales des arts picturaux. Ouverte à tous, elle s’articule autour des ateliers théoriques et pratiques dans plusieurs disciplines : dessin, peinture, modelage, céramique, sculpture, film d’animation, graff, nouvelles technologies, etc. A ces ateliers se greffent des formations multimédias autour de la vidéo, des jeux vidéos, etc. En plus d‘organiser des visites d’expos, de musées, pour parfaire les connaissances des élèves, l’école convie des artistes pour animer des workshops et des personnalités du monde de l’art pour des conférences. Les divers ateliers accueillent plus d’un millier d’élèves venus en priorité du territoire de l’Agglo, mais aussi du Pays basque intérieur et du sud des Landes. L’école se distingue également par sa préparation exigeante aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art, son travail dans le cadre de la formation professionnelle, sa classe de mise à niveau en arts appliqués (lire p.6). Quels sont ses principaux atouts ? Frédéric Duprat : Notre intégration dans ce site magnifique, face au conservatoire, est un premier attrait. Avec une surface de 4 000 m², nous disposons de locaux mieux adaptés en superficie et en équipements. Les espaces consacrés à la peinture ou à la sculpture sont spacieux, la galerie de l’école offre de nouvelles perspectives. Cet espace est tout entier dévolu à la pédagogie. La réussite des classes prépas aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art (lire p.6) est un autre point fort. L’école publique compte une solide expérience et a 5 L’École d’art de l’Agglomération Côte Basque - Adour est l’une des plus anciennes de France. Elle est devenue l'une des plus grandes écoles préparatoires publiques aux concours des écoles supérieures d’art et l’une des plus importantes écoles d’art de public amateur. Avec 1 100 inscrits, l’école témoigne de son dynamisme. Forte de son succès et de son implantation au cœur de la Cité des Arts, elle poursuit son opération séduction auprès du public et en faveur de l’art pour tous. Rencontre avec Frédéric Duprat, son directeur. affiche depuis trois ans 100 % de réussite. Cette formation est exigeante, à raison de 42 heures par semaine sur 26 semaines. Nous poussons également les jeunes à s’inscrire à cinq concours, ce qui explique aussi le succès. 80 % des élèves qui sortent des écoles supérieures d’art utilisent leur formation pour travailler. Aujourd’hui, au sein de cette société de l’image, il y a du travail pour ces jeunes rompus à diverses pratiques de la création. Cela crée des personnes réactives prêtes à s’adapter au monde contemporain. Les compétences sont tellement diverses que l’on trouve des applications multiples. Ce sont des métiers d’avenir et les débouchés sont très importants. Enfin, en plus d’une équipe performante de 8 agents et de 39 enseignants, nous avons la chance de compter sur des artistes intervenants de qualité à l'image de Jean-Luc Moulène, Hou Hanru, Thomas Hirschhorm, Orlan, Mac Partouche, Michel Blazy, Christophe Kihm, Ange Leccia, Eric Duyckaerts… L’enseignement aux amateurs est-il une priorité ? Frédéric Duprat : C’est là l’une des singularités initiée par Dominique Berthommé (lire p.8), directeur des lieux durant 27 ans. Il a porté une grande attention à l’enseignement conféré aux amateurs. Ce qui n’était pas le cas des autres écoles d’art, soucieuses de miser sur l’art savant. Ici, les élèves amateurs ont pu bénéficier de l’enseignement de professeurs reconnus. La démarche est intelligente dans la mesure où l’on s’intéresse à la production et la création, mais aussi à la réception de ces œuvres par le public. Une manière de former à l’art et de contribuer ainsi à changer l’image des études d’art, lesquelles, je le répète, sont plus que jamais pourvoyeuses de débouchés. De la même manière, l’excellent travail fourni par la formation professionnelle, forte d’un nombre croissant de stagiaires, participe à la création d’emplois sur notre territoire. Les nouvelles technologies sont une part importante de votre enseignement ? Frédéric Duprat : Outre ses ateliers traditionnels (dessin, peinture, volume, etc.), l’école mise sur les formations multimédias : informatique, vidéo, photo. Elle propose des enseignements de pointe adaptés aux attentes de la jeunesse ancrée dans ce monde de l’image en perpétuel mouvement. L’école a été pionnière en la matière et cela résulte là encore d’une bonne intuition de l’ancien directeur de la doter d’une logistique informatique puissante. Quelle est la différence entre votre école et celle de l'ESA, l'École supérieure d’art gérée par l’Agglo ? Frédéric Duprat : Nos deux écoles sont complémentaires. Notre école ne délivre pas de diplôme, à la différence de l’ESA. Elle propose néanmoins une préparation reconnue aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art dont fait partie l’ESA. D'aileurs, en France, 75 % des étudiants intégrant une première année d'école supérieure d'art sont issus des classes préparatoires. Quels sont les projets d’avenir ? Frédéric Duprat : En créant une synergie entre la musique, la danse et les arts plastiques, la Cité des Arts favorisera les enseignements et les événements pluridisciplinaires. Elle sera un lieu de vie et de ressources attractif et ouvert à tous, pour stimuler la vie culturelle locale et donner une plus grande visibilité régionale et nationale au dynamisme artistique du territoire de l’Agglomération. Dans ce cadre, l’école entend jeter des ponts vers de nouvelles disciplines artistiques, la musique, mais aussi la photographie. En outre, cette installation dans des locaux mieux agencés permettra de proposer davantage d’ateliers, et ainsi, d’accueillir davantage d’élèves à la rentrée 2013. Enfin, le lieu d’exposition pourra être mis à profit pour diffuser de nouveaux artistes… Ce sera une belle vitrine pour l’art contemporain. Frédéric Duprat a succédé à Dominique Berthommé au poste de directeur de l'École d'art en 2012. En bref Le savez-vous ? En 1985, à la création de l’école, l’établissement comptait 279 élèves - on compte près de 1 100 inscriptions aujourd’hui - et deux professeurs, pour 39 à ce jour. Le budget de l’école d’art avoisine 1,2 ME (en dépenses de fonctionnement), avec plus de 397 000 euros en recettes de fonctionnement. Plus d'infos sur le site dédié : www.art.agglo-cotebasque.fr LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a Dossier École d'art 6 Les bons plans La classe de Mise à niveaux en arts appliqués (MANAA) : L'École d’art, en partenariat avec le lycée Cantau d’Anglet, propose une formation de Mise à Niveau en Arts Appliqués, une classe prépa d’un an après un bac autre que STI arts appliqués. Son but ? Permettre à une vingtaine de jeunes n’ayant pas suivi une filière spécifique en arts appliqués d’accéder à une formation artistique professionnelle de deux ans, le Brevet de technicien supérieur, ou le secteur des arts appliqués : design d’espace, design d’objet, design de communication visuelle. Cette formation sur 33 semaines, est assurée par des profs de Cantau et de l’École d’art, sur la Cité des Arts. Son taux de réussite flirte avec les 90 %. Cette filière ouvre des portes vers les formations aux métiers d’art, la voie universitaire. Ou pour les élèves qui réussiront leur BTS, de poursuivre sur le Diplôme supérieur des arts appliqués en deux ans. www.art.agglo-cotebasque.fr La classe prépa Vous souhaitez devenir artiste plasticien, peintre, sculpteur, photographe vidéaste, artiste multimédia, cinéaste, concepteur graphique, designer, animateur 3D…, la classe prépa au concours des écoles supérieures d’art proposée par l'École d’art de l’Agglo peut être le bon tremplin. Cette classe accueille, après le bac, des élèves désireux de s’engager dans une formation artistique, mais qui ne se sentent pas prêts de rentrer directement dans une école supérieure d’art, une école nationale supérieure d’architecture, ou les écoles de l’image, accessibles sur concours. Pour suivre cette classe prépa, il faut avoir le bac (professionnel, technologique ou général), avoir entre 17 et 25 ans. Les admissions ont lieu sur deux sessions possibles, en mai et juillet. Le concours se compose d’une épreuve théorique, d’une épreuve plastique et d’un entretien devant un jury avec présentation de travaux personnels. Infos et tarifs auprès de l'École d’art, 3 avenue Jean-Darrigrand, à Bayonne. Tel. 05 59 59 48 41 ou sur www.art.agglo-cotebasque.fr La formation professionnelle L’École d’art propose des formations professionnelles aux outils et aux métiers de la création graphique et audiovisuelle (formations PAO et communication visuelle ; web design, 3D modélisation et architecture, formations audiovisuelles (lire sur internet). Les enseignements, dispensés par petits groupes ou en individuel, peuvent relever de l’initiation, ou être ciblés sur une technique ou un outil. Ils sont valorisés par de possibles stages en milieu professionnel. Si elles ne délivrent pas, pour l’heure, de diplômes, ces formations bénéficient d'une bonne réputation auprès des professionnels. Le pôle de la formation professionnelle dispose désormais de 10 salles de formations d'environ 45m² chacune dont deux salles informatiques, un studio de prise de vue avec équipement photographique, une salle de dessin et un studio de post production. Les cours sont dispensés par des intervenants diplômés, spécialistes de la création visuelle et multimédia. Infos : www.infographie.bab-art.fr LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 Ils en parlent « Éveiller leur sens artistique » Un joyeux babil s’échappe du cours de volume en cet après midi printanier. Une vingtaine d’enfants âgés de 7 à 9 ans suivent les gestes experts de leur professeur de volume, Myriam Blom, afin de réaliser un bestiaire en fil de fer et câble électrique. La plupart de ces enfants ont déjà suivi des cours de dessin au sein de l’école. Raphaël, 8 ans, et Lena, 9 ans, s’adonnent avec plaisir à modeler ces drôles de bestiaux. « J’aime bien aussi quand on travaille avec la terre, qu’on l’aplatit », glisse le garçonnet, attentif aux conseils de sa professeur. « J’aborde ces cours de volume avec une dominante liée à la céramique, la terre modelée et émaillée », indique Myriam Blom. « Ici, les enfants acquièrent les bases tridimensionnelles. Ce qui contribue à éveiller leur sens artistique », poursuit cette professeur et artiste reconnue de Bayonne, ayant un atelier spiritain en pleine rue Sainte-Catherine. a 7 Le multimédia au service de la création « J’apprends à faire des créations avec les nouvelles technologies, j’adore ce cours. » Xabi Lassoued, collégien bayonnais, poursuit son apprentissage artistique au sein de l’École d’art de l'Agglo. Après avoir suivi des cours de peinture et de dessin durant quatre ans, il a voulu s’essayer aux nouvelles technologies, et s’est orienté vers les cours de multimédia proposés aux 10/14 ans. À ses côtés, Romain Gordo s’ « éclate à réaliser une publication sur le paranormal sous In design, un logiciel utilisé par les graphistes. » Il a déjà suivi des cours de multimédia dans cette même école. « Certains de ces élèves ont acquis des connaissances techniques et une aisance incroyable. S’ils sont intéressés comme c’est le cas dans ce cours qui emprunte leur langage, ils sont concentrés et apprennent très vite, surtout à cet âge », note Romain Sein, leur professeur. Cet artiste de 32 ans travaille principalement la vidéo et le dessin. Il est un « pur produit » de l’École d’art de Bayonne. « J’y ai suivi des cours périscolaires dès l’âge de 8 ans, ça m’a passionné et ouvert la voie. » Diplômé de l’école supérieure d’arts d’Angoulême, il a notamment travaillé au Palais de Tokyo, enchaîné des résidences internationales (1). En 2009, contacté par l’École d’art, il a accepté de donner des cours de multimédia aux enfants et ados, ainsi que des cours de vidéo aux classes prépas, en plus de ses cours à l’Université de Versailles et de ses travaux d’artiste, dont une prochaine expo au Palais de Tokyo fin 2013. « J’aime l’esprit de cette école et le fait de participer à l’éveil artistique de ces jeunes au travers des nouveaux médias. » « Ici, ils s’initient au multimédia, à divers logiciels. Nous abordons l’image 2D, 3D avec des logiciels d’architecture. Nous touchons à la vidéo, empruntons des techniques aux jeux vidéo dont ils raffolent. En fait, nous bricolons avec ces nouveaux médias. » Et le résultat semble au rendez-vous. (1) Lauréat d'une bourse culture France en 2007, Il a pris part à des « Enseigner ? Un plaisir » Mathieu Conrié est l’un des «piliers» de cette école.Depuis neuf ans, il arbore une double casquette de correspondant informatique et audiovisuel - en lien avec le service des systèmes informatiques de l’Agglo, laquelle gère l’école -, et de professeur d’informatique. « J’interviens surtout en amont des cours de Bertrand Dezoteux et de Romain Sein, indique ce créatif. Je prodigue aux élèves le travail de retouche photographique, le montage vidéo, l’animation et les dessins vectoriels, la mise en page, l’utilisation de blogs au titre d’outils pédagogiques. C’est un plaisir de voir les jeunes se découvrir de nouveaux centres d’intérêts, de réels talents pour certains. » manifestations artistiques d’envergure internationale. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a dOSSIER ÉCOLE D'ART 8 L’empreinte de Dominique Berthommé « La classe prépa, le bon tremplin » « La classe prépa de l'Ecole d'art m’a fait évoluer. Je me suis découvert de nouveaux centres d’intérêt pour le graphisme et le dessin, alors que j’étais plutôt branchée photo. C’est surtout un bon tremplin pour réussir le concours d'entrée aux écoles supérieures d’art. » Alix Schmidlin, 19 ans, a d’abord tenté d’intégrer l’ESA au sortir de son bac littéraire obtenu à Cannes. « J’avais entendu parler de la réputation de l'ESA. Et le fait qu’elle soit située à Biarritz ne m’avait pas laissé indifférente », sourit la jeune femme. Recalée la première fois, Alix postule donc au concours de la classe prépa de l’école d’art de l'Agglo afin de « se donner le maximum de chances». Elle réussit le concours et intègre, à la rentrée de septembre 2012, l’école tout juste installée LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 dans ses nouveaux locaux de SaintCrouts à Bayonne. « Le cadre est juste magique et les équipements au top, confie Alix. L’école donne à voir un large éventail de techniques. Nous avons bénéficié d’une grande liberté artistique, tout en étant bien suivis. J’ai aussi pu me perfectionner dans les nouvelles technologies. » Elle a en outre apprécié le cours de volume de Marc Fontenelle, Nathalie Dumoulin, les cours d’arts visuels de Dominique Berthommé. « Nous avons beaucoup travaillé, les horaires étaient parfois très exigeants, mais ce n’était que du plaisir. » Forte de ces savoirs et d’une « plus grande confiance en elle », Alix a donc retenté le concours d’entrée de l’ESA en avril dernier. « Avec succès cette fois. Je suis super heureuse. » L’École d’art de l'Agglomération est marquée de l’empreinte de Dominique Berthommé, directeur des lieux durant 27 ans, enseignant passionné, diplômé de l’école des Beaux Arts de Paris et d’une école de design. Et dont les débuts prennent racine dans cette même école d'art à Bayonne. « S’il n’y avait pas eu cette structure, alors municipale, peut-être n’aurais-je jamais suivi la voie artistique », sourit-il. D’où son implication pour faire de cette maison un lieu de sensibilisation et de formation aux pratiques artistiques pour le plus grand nombre. « Pour que tous, enfants, adolescents et adultes puissent faire l’apprentissage d’un art, se découvrir une passion, voire s’épanouir. » Son autre fierté a été d’avoir « su imposer et développer les nouvelles technologies dans cet enseignement ». De nombreux professeurs et observateurs de l'École d'art estiment d'ailleurs qu’il a été « visionnaire » en ce sens. « Utiliser le numérique comme moyen d’expression était nouveau à l'époque. » Ainsi, depuis 1995, l’école est entièrement connectée et permet, au-delà des ateliers spécifiques, d’animer des ateliers hybrides. « Au plan pédagogique, la grande majorité des professeurs en fait usage pour nourrir la dimension culturelle de leurs cours. » « La réflexion de notre équipe pédagogique sur l’émergence d’internet a posé la question de la place des artistes face à l’hégémonie des industries culturelles dynamisées par l’hypermédia », insiste Dominique Berthommé. Par ce mélange des nouvelles technologies avec culture savante et culture populaire, le principe même de la création de l’école supérieure d’art de Biarritz, l’ESA, a germé. Autre satisfecit : le succès de la classe préparatoire aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art (lire par ailleurs). « Elle est un moteur pour l’école. » Laquelle connaît une « seconde vie » avec son implantation dans la Cité des Arts. « Ce site, doté du conservatoire et de l’école d’art, ouvre le champ des possibles, des expérimentations hybrides, pour mieux coller à notre société. C’est stimulant. » S’il a laissé la direction de la maison, Dominique Berthommé continue à y enseigner les fondements de l’art visuel aux ados et aux classes prépa. Histoire de participer encore à la vie de cette école… Dominique Berthommé vu par ses anciens élèves. Cité des Arts a 9 LA CITÉ DES ARTS OUVRE SES PORTES LE 28 SEPTEMBRE La 12e Biennale d’art. La manifestation populaire et plébiscitée tous les deux ans profitera du cadre exceptionnel de ses nouveaux locaux de Saint-Crouts, en plein coeur de la Cité des Arts de Bayonne, pour montrer au public l'étendue des talents des élèves qui y évoluent. La Biennale sera l'occasion d'exposer, à partir des travaux d'élèves, tous les ateliers de l'école. Du dessin de représentation à la vidéo, en passant par la sculpture, l’exposition consiste en une large présentation des productions réalisées par les élèves. Productions tridimensionnelles, sculptures, images fixes, images animées, dessins d’enfants, peintures, photographies, céramiques, œuvres d’enfants, témoignent de la diversité des expressions et des capacités créatives des publics de l'école. L'exposition sera visible dans les locaux de l'ancienne bibliothèque réaménagés en un lieu de diffusion, à partir du 28 septembre. Des intermèdes musicaux seront présentés par le Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel. LA LETTRE DE l'agglo ● NUMÉRO 12 a Bienvenue dans la Cité des Arts de Bayonne 10 Les cours proposés à l'École d'Art : enfants adolescents adultes dessin-peinture dessin-peinture dessin-peinture sculpture sculpture sculpture multimédia multimédia multimédia graff histoire de l'art École et Cinéma VERS L'enseignement supérieur les classes à Projet Artistique et Culturel Classes préparatoires scolaires Classes MANAA Infos auprès du secrétariat de l'école située 3, avenue Darrigrand à Bayonne, ou en tél. au 05 59 59 48 41 ou sur www.art.agglo-cotebasque.fr VERS LE MONDE PROFESSIONNEL BTS design, DMA, École d'Architectures École Supérieure d'Art, École d'Architectures École de l'image secrÉtariat école d’art Moyens d'expression fondamentaux Formation professionnelle Les salles de l’ancienne bibliothèque universitaire laissent place à des lieux d’exposition et d’expression artistique. À l’occasion de la journée portes ouvertes du 28 septembre, la biennale d'art y sera visible. école d'art Conservatoire Espaces publics mutualisés L’amphitéâtre deviendra un espace d'expression pluridisciplinaire. Accueil principal de la Cité des Arts LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a 11 Le péristyle Près de 80 professeurs assurent des cours au conservatoire. Ils sont aussi pour certains solistes au sein de l'orchestre. secrÉtariat Conservatoire Les cours proposés au conservatoire : Cordes Bois Cuivres Polyphoniques Voix orchestres violon alto violoncelle contrebasse flûte hautbois fagott saxophone clarinette cor trompette trombone tuba piano accordéon guitare harpe orgue percussions chant choral chef de chant chant soliste choeur mixte ensemble vocal cordes vents symphonique big band baroque Création Danse Formation musicale Musique ancienne culture musicale : écriture/composition flûte à bec clavecin analyse classe d'accompagnement, culture/histoire delamusique Le jardin intérieur contrebassebaroque etvioledegambe Chant, musique et danse traditionnelle composition musique et chant électroacoustique traditionnel txistu de chambre Théâtre danse classique danse contemporaine violon baroque Infos au 05 59 31 21 70 ou sur le site www.cmdt-ravel.fr Pour les adultes, des pratiques amateurs sont également dispensées. www.cmdt-ravel.fr La Cité des Arts se trouve sur le site de Saint-Crouts à Bayonne. Cette super structure culturelle regoupe le Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel ainsi que l'École d'art de l'Agglomération. Ces deux établissements se partagent les trois étages de l'imposante bâtisse dont l'entrée principale est située avenue Jean Darrigrand. À découvrir lors d'une journée portes ouvertes le 28 septembre 2013. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a Bienvenue au Conservatoire Maurice Ravel 12 Le conservatoire fait « converser » les arts Le Conservatoire à rayonnement régional (CRR) Maurice Ravel forme près de 1 700 jeunes, ados et adultes aux plaisirs de la musique, de la danse et du théâtre. L’occasion de découvrir ce haut lieu de la culture locale, dans le site privilégié de la Cité des Arts à Bayonne. Rencontre avec son directeur Michaël Gavazzi. Permettre l’accès pour tous à la pratique artistique et orienter les talents vers la voie professionnelle reste un enjeu ? Michaël Gavazzi : Dans l’histoire ancienne, la mission des conservatoires de région était d’orienter les meilleurs musiciens vers Paris, pour former des professionnels de la musique. Depuis de nombreuses années, les conservatoires se sont ouverts à la pratique musicale amateur, dans le sens fort du mot, « amare », le fait d’aimer, de jouer avec passion la musique. Quand on évoque le parcours pour les musiciens amateurs, c’est au sens noble du terme, avec la recherche de la qualité musicale. Notre conservatoire assure donc la formation initiale des musiciens, danseurs et acteurs dans l’optique d’une orientation amateur pour la très grande majorité des élèves, ou professionnelle pour ceux qui le désirent. A cela se greffent des pratiques amateurs destinées aux adultes ayant fini leurs études ou ayant étudié la musique plus jeunes. Ou encore l'ensemble de cuivres, Open brass, qui accueille des musiciens soucieux de trouver ici le moyen d’une pratique collective. Car le conservatoire est un vrai lieu de vie qui vibre de l’enthousiasme partagé des 1 700 élèves, de leur entourage, de partenaires, tels l’Education nationale, l’Université… Qui peut entrer au conservatoire ? Michaël Gavazzi : Le conservatoire est ouvert aux enfants dès 6 ans, ados et adultes, pour la recherche d’une pratique artistique de qualité en musique, en danse et en théâtre. Les activités sont réparties sur quatre sites : celui, historique, de Bayonne, où sont enseignés musique, danse et théâtre ; Biarritz avec la musique et un pôle danse important, SaintJean-de-Luz et Hendaye. LA LETTRE DE L'AGGLO● NUMÉRO 12 Qu’apprend-t-on au conservatoire ? Michaël Gavazzi : Près de 80 professeurs dispensent de nombreuses disciplines (lire p.15). Nous ne sommes pas seulement dans un conservatoire, mais dans un « conversatoire », où l’on apprend à dialoguer à travers les arts. Avec l’arrivée de l’École d’art sur le site de Bayonne, nous allons pouvoir converser entre plusieurs pratiques : danse, musique, théâtre et arts visuels dans sa diversité. Ce sera un fabuleux concerto à quatre. Nous avons de nombreux points en commun. Nous proposons en effet des cours à des enfants, des adolescents, des adultes, une pratique amateur très forte, et une orientation préprofessionnelle pour quelques-uns. Comme nous, l’École d’art prépare de futurs pros à rejoindre des pôles supérieurs. Nous sommes ravis d’être, à leurs côtés, au cœur de la Cité des Arts. Combien de temps dure l’apprentissage ? Michaël Gavazzi : Le cursus au conservatoire comporte une phase d’initiation, puis l’apprentissage proprement dit se déroule en trois cycles d’une durée de trois à cinq ans chacun. Au bout de dix ans, l’élève aura déjà reçu une super formation artistique. Cet enseignement développe chez ces jeunes le goût de l’effort, le plaisir de jouer ensemble et d’avoir réussi des épreuves. C’est un loisir, mais un loisir exigeant. S’il a la volonté d’aller au bout - cet enseignement n’est pas obligatoire contrairement au parcours scolaire -, le musicien deviendra un musicien amateur de qualité. Certains valideront leur cursus par un diplôme : le Certificat d’études. Ceux qui le souhaitent iront vers des études professionnelles et d’autres rejoindront les pratiques amateurs proposées aux adultes. Quels sont les atouts et projets ? Michaël Gavazzi : Nous souhaitons développer le chant choral, ainsi que les musiques et danses traditionnelles dans le cadre d’une convention avec l’Institut culturel basque (lire p.14). Le département danse, qui a tissé des liens avec des savoir faire locaux, ne cesse de se développer, comme le département théâtre du reste, en plein essor. Les ensembles d’élèves créent aussi une belle dynamique. Et le conservatoire a su fédérer les talents et mêler les disciplines dans le cadre de spectacles, pour créer une vie artistique autour du conservatoire toute l’année. Nous étudions enfin d’autres formes de parcours comme l’Orchestre À l’École. Il s'agit de mobiliser des professeurs pour créer un orchestre dans les écoles primaires. Une manière d’éveiller de nouvelles vocations. Les classes à horaires aménagés sont un atout à préserver ? Michaël Gavazzi : Près de 400 élèves profitent de ce dispositif mis en place par l’Education nationale. L’élève dispose, sur son temps scolaire, d’aménagements horaires adaptés pour sa pratique artistique. Ce n’est pas une filière professionnelle, mais une manière de vivre, avec un confort pour les familles. En 2013, du fait de la crise et du désengagement financier de l’Etat sur le conservatoire, les maires de Bayonne, Anglet et Biarritz, à la demande du Président de l’Agglomération, ont soutenu ce dispositif sur leur commune. Ils ont aidé au sauvetage de ces classes à horaires aménagés pour le primaire. C’est important de le souligner d’autant que la demande populaire pour ce dispositif ne cesse de croître. Infos : www.cmdt-ravel.fr ou 05 59 31 21 72. a 13 L’Orchestre à l’orée de ses 40 ans L’Orchestre Régional Bayonne Côte Basque (ORBCB) fêtera ses 40 ans en 2014. Il compte 35 musiciens dans sa formation symphonique, dont la majorité sont professeurs du conservatoire. « C’est une vraie richesse pour le territoire d’avoir les artistes vivant sur place, glisse le directeur. Cela permet d’imaginer les concerts et la vie autour, avec des actions de médiation culturelle, des rencontres avec des écoles, l’hôpital, etc. Pour prendre le temps de la rencontre et du partage. » L’orchestre joue cinq concerts dans sa version symphonique et multiplie les dates en formation restreinte. Le chœur mixte, fort de 60 choristes, et l’ensemble vocal composé de 32 choristes, accompagnent les prestations de l’orchestre. Vers le mécénat Avec le désengagement financier de l’Etat, l’orchestre symphonique se produira moins lors de la prochaine saison. Il est pourtant un allié pour toucher le public. Pour pallier cette situation, des actions de mécénat ont été menées dès 2012. Plusieurs entreprises ont déjà répondu : Capio, la Société Générale, Leclerc d’Anglet. « On leur propose d’associer notre énergie créatrice avec leur dynamisme entrepreunarial. Cela donne lieu à des actions inédites. » Infos au 05 59 31 21 89. L'Orchestre Régional Bayonne Côte Basque est une vitrine de choix pour le conservatoire. © Olivier Houeix Le savez-vous ? Le Conservatoire à ryonnement régional Maurice Ravel est porté par un syndicat mixte regroupant l’Agglomération Côte Basque - Adour (composé de Bayonne, Anglet, Biarritz, Bidart et Boucau) ; les villes de Saint-Jean-de-Luz et d’Hendaye. Sur les 4,5 ME de budget, l’Agglo assure plus de 3 ME. Les villes de Saint-Jean-de-Luz et Hendaye interviennent à hauteur de 400 000 euros chacune, l’Etat pour 159 000 euros sur le conservatoire et le Conseil général à hauteur de 130 000 euros. Le reste provient de la participation des familles dans le cadre des inscriptions à l’année. A noter que l’orchestre est financé à hauteur de 15 000 euros par le Conseil général et de 60 000 euros par la Région Aquitaine. LA LETTRE DE L'AGGLO ● NUMÉRO 12 a Ils vivent le conservatoire au quotidien 14 Développer les musiques traditionnelles Philippe de Ezcurra a débuté l’accordéon à 9 ans sur les traces d’un grand père, adepte d’accordéon diatonique. Son parcours d'enseignant du conservatoire est lié à la pratique de cet instrument et à son amour des musiques anciennes. « Très vite, j’ai été passionné par la musique vivante que l’on retrouve dans les fêtes du Pays basque. Je me suis enflammé pour son langage et m’y suis projeté. J’ai aussi découvert que l’accordéon, instrument populaire par excellence, pouvait se jouer d’une manière plus concertante. » Dès 18 ans, il s’engage dans la voie du professionnalisme. « J’ai ensuite appris de nouvelles musiques russes, scandinaves, écrites par des contemporains, avec l’accordéon de concert. » Durant dix ans, il appréhende la musique savante, l’écriture, la composition. Il côtoie au conservatoire Peio Çabalette, Xavier Delette pour l’analyse, et évolue au conservatoire d’Orsay dans une classe créée par Marcel Azzola, la référence. Fort de ces enseignements, il passe les diplômes d’Etat - jusqu’au certificat d’aptitude - pour enseigner. Dès 2003, il prodigue des cours dans la première classe accordéon du conservatoire de la Côte basque, « développant le côté savant et populaire de l’instrument ». Depuis, l’engouement n’a jamais cessé. Et une trentaine d’élèves suit ces cours chaque année. Afin de donner « un élan nouveau à la musique vivante », il travaille avec d’autres professeurs, David Arriola (saxophone), Joël Merah (analyse), Peio Çabalette (écriture et composition) et Agnès Rospidegaray (txistu) à la mise en place d’un département de musiques, danses et chants traditionnels(1). « Nous souhaitons que les élèves puissent appréhender les musiques savantes et vivantes, d’ici ou d’ailleurs. Qu’elles irriguent l’ensemble des cours. » Des ateliers seront mis en place dès septembre 2013. Des professeurs seront conviés, et des échanges initiés avec la fédération de danse basque. « Au début du printemps 2014, les musiques traditionnelles et musiques du monde seront à l’honneur des semaines thématiques du conservatoire. C’est une première ! », se réjouit le professeur. L’occasion pour les élèves de mêler les disciplines, de s’ouvrir aux musiques d’ailleurs, Irlande, les Balkans,... Parmi les temps forts : une rencontre avec le compositeur basque Ramon Lazcano, un travail de l’orchestre autour des musiques d’Amérique du sud, au travers d’un concerto signé d’Astor Piazzolla. A découvrir. (1) Beñat Achiary animait jusque-là une classe de musique et chant traditionnels. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 Un mode de vie « Etre musicien professionnel, plus qu’un métier, c’est avant tout un mode de vie », précise Sandrine Guédras, enseignante altiste au conservatoire, alto solo de l’Orchestre régional, membre de la formation de chambre Accordes.com, et chef de l’orchestre des élèves du 2e cycle. Cette heureuse conjugaison lui permet « d’assouvir son amour de la musique, comme son goût de la transmission et de l’échange ». « Transmettre et partager sont les fondements de la pédagogie, ainsi que donner l’envie et une certaine forme d’autonomie aux élèves. Quand nous interprétons des œuvres en notre qualité de solistes au sein de l’orchestre, nous apprenons également au public à aimer la musique. Nous sommes dans le partage permanent. » Sandrine Guédras a intégré le conservatoire de Bayonne en 2000, forte de son certificat d’aptitude et d’une expérience de soliste à l’orchestre de Salzbourg, où elle avait suivi sa formation. Elle a débuté la musique à l’âge de 7 ans, suivant un « choix familial ». Le coup de cœur est intervenu à l’adolescence. Dans sa formation, la musicienne a eu en outre la chance de trouver « son pygmalion musical » : Stephan Kamasa, du trio de Varsovie. À son tour, Sandrine Guédras prodigue à une trentaine d’élèves les bonheurs de l’alto au sein du conservatoire. « Ici, la même formation de qualité est proposée aux jeunes, qu’ils se destinent à la pratique amateur ou professionnelle. » Elle apprécie en outre la transversalité existant entre les départements danse, musique et théâtre. « Cela donne naissance à des spectacles mêlant les disciplines, à l’image du spectacle « Boum ! » donné à la Gare du Midi de Biarritz en juin dernier ». On l’aura compris, l’amour de la musique habite ce professeur, qui, aux côtés de son mari, clarinettiste au conservatoire, a transmis le souffle à leurs trois enfants, élèves du conservatoire. Une histoire de famille donc. Vers la voie professionnelle a 15 En bref Des spectacles pour tous Le conservatoire aime mêler ses disciplines. « Boum ! » un spectacle en hommage à Trénet mariant théâtre, musique et danse, interprété par 250 élèves du conservatoire avec le théâtre du Versant et la Ville de Biarritz a été donné à la Gare du Midi le 12 juin. Le spectacle a été préparé par les enseignants du conservatoire. Il a été dirigé par Yves Bouiller, mis en scène par Gaël Rabas, sur un texte de Kattalin Dalat, des arrangements musicaux de Joël Merah et des chorégraphies d’Elisabeth Lécussant. « En faire mon métier » Il est de coutume de dire que pour être heureux, un Irlandais doit avoir une harpe. Pour Uxue Larrukert, 17 ans, c’est pareil. « Son bonheur » lui vient de la pratique de cet instrument pratiqué dès l’âge de 7 ans au conservatoire de Bayonne. « J’étais inscrite au solfège au conservatoire d’Irun, ma ville natale, depuis l’âge de 5 ans, mais il n’y avait pas de cours de harpe. Mes parents m’ont donc inscrite à Bayonne. » Quand on lui demande si l’inspiration ne viendrait pas de la célèbre harpiste du Gipuzkoa, Olatz Zugasti, la jeune étudiante du lycée Etxepare de Bayonne, acquiesce. « Elle fait partie des artistes qui me bercent, au même titre que Sylvain Blassel. » Aujourd’hui, Uxue se donne les moyens de persévérer dans la pratique de cet instrument, qui « la caractérise et l’apaise ». « Je suis entrée dans un cycle spécialisé, à raison de sept heures hebdomadaires de cours au conservatoire. » Elle y loue d’ailleurs l’enseignement reçu par ses professeurs Michèle Orzan, Salomé Magnier, etc. « En plus de la pratique pure, j’aborde l’analyse, l’écriture,... » De quoi la familiariser avec l’univers professionnel vers lequel elle compte s’orienter. « J’espère obtenir mon diplôme d’études musicales dans deux ans et poursuivre dans une école supérieure. Pour en faire demain mon métier. » En bref Que peut-on apprendre ? Cordes : violon, alto, violoncelle, contrebasse. Bois : Flûte, hautbois, fagott, saxophone, clarinette. Cuivres : cor, trompette, trombone, tuba. Polyphoniques : piano, accordéon, guitare, harpe, orgue, percussions. Danse : danse classique, danse contemporaine. Voix : chant choral, chant, chef de chant. Théâtre Formation musicale Culture musicale : écriture/ composition, analyse, classe d'accompagnement, culture/ histoire de la musique. Musique ancienne : flûte à bec, clavecin, contrebasse baroque et viole de gambe, violon baroque. Chant, musique et danse traditionnelle : musique et chant traditionnel, txistu. Création : composition électroacoustique, etc. (lire détail p.11) Pour connaître également le détail des pratiques amateurs (destinées aux adultes), consulter le dossier spécial sur le site : www.agglo-cotebasque.fr Comment s’inscrire ? Les inscriptions se clôturent en juin. Il est toujours possible de contacter le conservatoire pour savoir s’il reste des places. Conservatoire Maurice Ravel, 29, cours du Comte-de-Cabarrus, 64 100 Bayonne. Tel.05 59 31 21 70. Bureau de la scolarité : 05 59 31 21 84 ou sur www.cmdt-ravel.fr « Passion Mozart » L’Orchestre régional propose, en concert d’ouverture de la prochaine saison, « Passion Mozart » un spectacle co-réalisé avec la Scène Nationale, dirigé par Philippe Forget, avec le soliste Olivier Chauzu, pianiste, au théâtre de Bayonne, le 4 octobre 2013 à 20h30 et le 5 octobre, à Soustons, à 18h. Tel. 05 59 59 07 27. Vivre de ma passion Florentin Desplantes, 19 ans, fait partie des rares élèves à se diriger vers la voie professionnelle. Son domaine est celui des percussions. « À 7 ans, j’ai opté pour ces instruments, car il n’y avait pas besoin de faire un an de solfège avant, et j’aimais leurs formes et sonorités. » Il apprécie encore la diversité des batteries, claviers, timbales, et les dérivés permis, à l’image de l’atabal, en lien avec la musique traditionnelle basque, qu’il découvre, ou encore le jazz. Après 7 ans passés à l’école de musique de Tarnos et 5 ans au conservatoire de Bayonne, il est à présent en cycle spécialisé. « Je bénéficie d’un aménagement adapté dans le cadre de mon cursus universitaire. C’est nouveau. C’est un peu le même système que pour sports études, mais pour les artistes. » En 2 e année de physiques chimie à la fac de Montaury d'Anglet, Florentin peut ainsi « s’adonner à sa passion pour la musique sans être pénalisé dans ses études ». Par la suite, Florentin entend passer son diplôme d’études musicales, gagner le cours d’un professeur de Tours, conseillé par son prof actuel Antoine Gastinel, avant d’intégrer un pôle supérieur ou le conservatoire national supérieur. « Mon but ? Entrer dans un orchestre et vivre de ma passion. » Il pourrait suivre en cela la voie tracée par son frère aîné, primé au conservatoire de Paris et membre de la Musique de l’Air. LA LETTRE DE l'agglo ● NUMÉRO 12 a THÉÂTRE ET DANSE au conservatoire 16 l'atout danse L'envol du département théâtre Le département théâtre est en plein essor. « Le succès est au rendez-vous. Tous les cours sont pleins », commente Gaël Rabas, à l’origine de la création du département théâtre avec Xavier Delette, l’ancien directeur du conservatoire. « Cette année, nous vivons un moment historique car nous allons remettre les premiers certificats d’études théâtrales, les diplômes venus valider le cursus de cinq ans, en fin de 3 e cycle ». Depuis 10 ans, une convention lie ainsi le conservatoire et le théâtre du Versant. Huit comédiens de la troupe assurent des cours à 146 élèves, un chiffre en pleine évolution. Il s’agit de jeunes de plus de 16 ans inscrits dans le cursus classique (du 1er au 3 e cycle), d’élèves de 13 à 15 ans inscrits en cycles préparatoires, d’enfants de moins de 11 ans inscrits à l’atelier d’éveil, d’adultes venus profiter des pratiques amateurs ou de jeunes en classes à horaires aménagés (lire encadré p.17). « C’est là l’autre succès de ce département, qui a mis en place la première filière théâtre d’Aquitaine dans le cadre de ce dispositif », insiste Gaël Rabas. En clair, un enfant peut commencer le théâtre, à l’aide d’horaires facilités, au Braou ou à Malégarie, poursuivre au collège Rostand et rejoindre les cycles au conservatoire. « Le succès est tel qu’un projet de classe à horaires aménagés de comédie musicale (chant-théâtre) est mûri avec le collège Endarra d’Anglet… » « En 6e, je continue » « J’aime bien être costumé et jouer sur scène », chuchote Diego Rodriguez, 9 ans et demi, en pleine répétition du spectacle « Boum ! » à la Gare du Midi (lire p.15). Coiffé d’une casquette à la Gavroche, le craquant bonhomme s’apprête à monter sur scène. « Je suis le petit Parisien dans cette scène », glisse-t-il très concentré. « J’ai commencé en CE2, dans mon école du Braou. Je voulais voir comment ça faisait de répéter, de participer aux spectacles. Des filles de ma classe en faisaient aussi, j’ai eu envie d’essayer. » À ce jour, ils sont 15 enfants, entre les classes de CE2 et CM1 du Braou, à suivre ainsi les classes à horaires aménagés. « Notre professeur nous donne deux heures de cours par semaine dans notre école. Moi, j’adore ça. Et j’ai déjà prévenu ma mère. En 6e, je continue le théâtre. » Ça tombe bien. Brigitte Rabas, coordinatrice des classes à horaires aménagés au conservatoire, le dit « très précis, motivé et doté d’une super énergie ». Un bon point pour notre comédien en herbe. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 Le succès du département danse ne se dément pas, comme l’explique Elisabeth Lecussant, sa responsable. Comment fonctionne ce département danse ? Elisabeth Lecussant : Le département danse compte 290 élèves, auxquels s’ajoutent 130 élèves pratiquant l’initiation commune danse et musique, lors de la première année de conservatoire. Huit professeurs (1) assurent les cours. Notre département, au même titre que le conservatoire dans son ensemble, permet l’accès pour tous à la pratique, mais aussi détecte et oriente les talents vers la voie professionnelle. Une logique d’implantation territoriale a été initiée. À Biarritz, avec la présence du Malandain Ballet Biarritz, la dominante classique s’est imposée. Un cursus complet y est proposé, ainsi que des classes à horaires aménagés danse. À Bayonne, un cursus complet de danse contemporaine est en place jusqu’au 3e cycle (ce qui correspond au lycée). Un partenariat est en outre engagé avec l’École d’art de l'Agglomération, spécialiste de l’art contemporain et notre voisine sur la Cité des Arts à Bayonne.À Hendaye,en plus de la danse classique,une option danse basque se dessine en lien avec fédération de danse basque. Pourquoi privilégier des cursus complets par sites ? Elisabeth Lecussant : Nous avons mis en place une logique de cursus complets avec une pertinence de partenaires hors temps scolaires, et un cursus complet depuis la primaire jusqu’à la fac sur le temps scolaire au travers des Classes à horaires aménagés danse (CHAD). C’est une avancée sociale, car les familles monoparentales par exemple ne peuvent courir partout amener leurs enfants. Là, l’enfant peut évoluer sur un seul site et être pris en charge dans le cadre de la scolarité. Autre satisfecit : des cours sont proposés à la fac en lien avec la danse, ils apportent des points aux élèves et valorisent leurs parcours artistiques. Quelles sont les autres actions menées ? Elisabeth Lecussant : Notre ensemble chorégraphique Cuevas Taldea a travaillé avec Jeanne Albertini, danseuse étoile du Capitole, pour monter le spectacle « Eventail romantique » avec le département théâtre, donné en mai dernier. L’an prochain, le travail sera mené avec l’Opéra de Bordeaux. L’autre ambition est de développer la danse contemporaine. Un partenariat est déjà noué avec le conservatoire de Pau. Car il faut savoir s’enrichir des expériences des autres. (1) Dont certains issus du Malandain Ballet Biarritz poursuivent des formations complémentaires. Ils sont accompagnés par trois pianistes. plateau image À biarritz a 17 La danse chevillée au corps Les premières notes s’élèvent. La professeur de danse classique, Valérie Hivonnait, a donné le tempo. Julie Bruneau et une dizaine d’autres danseuses, exécutent les pas. Le port altier, le geste gracieux, l’adolescente, répète, concentrée. Chaque semaine, du mardi au vendredi, Julie Bruneau, 16 ans, se rend au conservatoire de danse, dans le quartier Jules Ferry de Biarritz. La jeune Angloye, étudiante en 1ère S au lycée Malraux de Biarritz, bénéficie d’un aménagement adapté proposé par les Classes à Horaires Aménagés. « Deux jours par semaine, je finis les cours à midi et je me consacre à ma passion, de 15h30 à 18h30 », confie Julie, dont l’ambition est « de poursuivre vers la voie professionnelle ». « Cette passion a cru depuis que je suis rentrée au conservatoire à 7 ans. » Et depuis, il n’est pas un jour sans qu’elle ne vibre pour la danse classique. Julie prépare son Diplôme d’études chorégraphiques (DEC), venu clore le 3e cycle. « Je rêve de rentrer dans un junior ballet et de poursuivre au sein d'une compagnie. » À l’évocation du Malandain Ballet Biarritz, son visage s’illumine. « J’adorerais. Je vais travailler dur pour y parvenir…» Le succès des classes à horaires aménagés La demande est forte. Ces classes à horaires aménagés, en musique, danse ou en théâtre offrent aux élèves présentant aptitudes et motivation, la possibilité de recevoir une formation spécifique durant leurs heures de classes, dans des conditions leur garantissant les meilleures chances d’épanouissement. Plusieurs écoles publiques de l’Agglo sont concernées : à Bayonne, les écoles Maurice Ohana (pour la musique), Charles-Malégarie (théâtre avec une pratique musicale), à Anglet, l’école Evariste-Galois (musique, cursus chant choral) ; à Biarritz : les écoles Jules-Ferry (danse, avec une pratique musicale), le Braou (dominante théâtre avec une pratique musicale), le collège Jean Rostand (théâtre et danse), le lycée Malraux (danse). 3 questions à … Didier Borotra maire de Biarritz, 1 vice-président de l’Agglo er Le quartier Jules Ferry de Biarritz abrite un « Plateau image » dynamique et reconnu. Quelle était votre ambition à son lancement ? Lorsqu’on a détruit l’ancien collège hôtelier des Rocailles, devenu lycée et reconstruit à la Négresse, un débat a eu lieu pour savoir si on réalisait à cet endroit, des immeubles d’habitation ou des équipements publics. L’idée du pôle culturel s’est imposée pour accueillir une Médiathèque, l’Ecole de Musique et de danse, le BTS audiovisuel, auxquels se sont ajoutés l’Ecole Supérieure d’Art et aujourd’hui le BTS photo. Pourquoi en définitive un « Plateau image » ? Parce que l’image est au coeur de l’Art contemporain, parce qu’elle est un vecteur essentiel de la communication professionnelle et du développement économique, et un facteur important du débat démocratique. Et puis, l’image fait partie de l’histoire de Biarritz, à travers ses divers festivals, ses expositions et la création locale. Quels sont les principaux atouts de cet espace de la formation artistique ? Incontestablement, la diversité des approches, la possibilité des échanges, la fécondation mutuelle. La Médiathèque dépend de la Ville de Biarritz, l’Ecole de Musique dépend du Conservatoire de la Côte basque, les BTS dépendent de l’Education Nationale, l’Ecole Supérieure d’Art dépend du Ministère de la culture et de l’Agglomération Côte Basque - Adour. Les grands festivals sont le fait d’associations à dimension nationale. Etablir des passerelles entre tous ces enseignements et ces manifestations, associer à cette démarche les établissements scolaires et universitaires de l’agglomération, s’ouvrir au mouvement associatif culturel, est facilité par la présence sur un même site de tous les équipements et par le soutien engagé de la Ville, à leurs côtés. L’ouverture du BTS photo en septembre 2013 complète le dispositif. Pouvez-vous nous en dire plus ? La décision d’ouvrir un BTS photo à Biarritz a été prise, en son temps, par Jack Lang et mise en œuvre aujourd’hui par l’Education Nationale, le Rectorat de Bordeaux et le Conseil Régional d’Aquitaine. Ce sera le 3 e BTS de cette nature en France, après Paris et la métropole lilloise. Il s’agit de former des jeunes aux professions diverses qui utilisent l’image, qu’il s’agisse de promotion, de communication, de commercialisation ou de création. L’évolution incroyable des techniques ces dernières décennies a exigé une refonte complète du référentiel de cet enseignement, d’où des retards dans l’ouverture de cet établissement. Son implantation a lieu dans une belle villa, monument classé, du quartier Jules Ferry. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a Bienvenue dans le plateau image de Biarritz 18 ©JP Plantey Le BTS photo Le BTS des métiers de la photo ouvrira ses portes à la rentrée de septembre 2013 dans le Plateau image, quartier Jules Ferry, à Biarritz. La Villa des Acanthes, jadis utilisée par le restaurant d’application du lycée hôtelier, a bénéficié d’un réaménagement orchestré par le Conseil régional d’Aquitaine, pour près de 2 millions d’euros. Sachant que le site a été mis gratuitement à disposition du Conseil régional par l'Agglo Côte Basque - Adour.Cette formation, dispensée par le lycée André Malraux de Biarritz, préparera aux métiers de la photographie en valorisant la prise de vue professionnelle, la postproduction des prises de vue réalisées, la finalisation de la gestion des images traitées, l’utilisation et la commercialisation des images. www.lycee-andre-malraux.org L’Ecole superieure d'art (ESA) Cet établissement innovant et professionnel forme les artistes de demain. L’école, créée en 2008 par l’Agglo Côte Basque - Adour, a été configurée pour l’accueil d’une cinquantaine d’élèves. Ces élèves, dont plusieurs sont passés par la classe prépa de l’école d’art de Bayonne, prétendent, en trois ans, au Diplôme national d’arts plastiques (DNAP), option art, mention industries culturelles. L’école, reconnue et plébiscitée, offre un enseignement exigeant, ouvert à l’international, auquel participent des artistes invités. www.esa-rocailles.fr Le jardin des Rocailles Le jardin des Rocailles s’étend sur près de 8 000m². Il offre au site et au quartier Jules Ferry de Biarritz, un lieu de promenade, une respiration verte et boisée entre les divers équipements. Cet espace verdoyant a été pensé et aménagé par l’Agglomération en sa qualité de maître d’ouvrage. Ce vaste jardin, orné de chênes lièges, de massifs de fleurs odorants, de terre de bruyère... contribue à la beauté et la quiétude des lieux. Un atout de plus pour le plateau image. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a 19 La médiathèque La Médiathèque de Biarritz a ouvert en janvier 2005 dans un bâtiment de 4 000m², imaginé par l’architecte François Lombard. Son fonds de 130 000 documents (livres, revues, CD, DVD, CDROM) est réparti entre des collections généralistes pour adultes et enfants et des départements spécialisés : le département basque (fonds documentaire contemporain en langue basque),le département América (fonds documentaire consacré aux cultures des pays latino-américains), le département images. Ce dernier propose des ateliers autour de l’image fixe et animée dans une visée artistique et pédagogique. Services numériques, animations dans ses espaces (salle d’expos et auditorium de 110 places) ou hors-les-murs, sont encore proposés. www.mediatheque-biarritz.fr Le conservatoire Le BTS audiovisuel Le BTS audiovisuel du lycée René Cassin de Bayonne, sis sur le plateau image de Biarritz, jouit d’une solide réputation. Ses anciens élèves sont aujourd’hui des professionnels de l’audiovisuel reconnus : techniciens d’exploitation, chefs de plateau ou de car, responsables d’entreprises de productions, chefs monteurs, mixeurs, ingénieurs du son, voire même réalisateurs, etc. Le BTS œuvre depuis 25 ans à la formation des métiers de l’audiovisuel avec succès. Le taux de réussite frôle les 90 %. Plus de 1 200 élèves y ont déjà été formés. www.audiovisuel-cassin.com © Archives Agglo/JP.Plantey Le Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel étend ses activités sur quatre sites, dont celui de Biarritz. Là, près de 450 élèves évoluent dans ce haut lieu de la formation artistique de 600m², doté de trois studios de danse - dont un de 230m² équipé d’une régie -, de quinze salles de cours instrumentaux et de formation musicale, ainsi que de quatre studios de travail personnel. La construction de ce bâtiment a été menée par l’Agglomération Côte Basque - Adour pour 4,5 millions d'euros. Du fait de sa proximité avec le Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz, les activités chorégraphiques y sont plébiscitées. Des enseignements de musique et de théâtre y sont également prodigués. www.cmdt-ravel.fr LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a ESA des Rocailles : présentation 20 L’Ecole Supérieure d’Art des Rocailles de l’Agglo Côte Basque - Adour à Biarritz forme les créateurs de demain. L’école, référencée parmi les 58 sites qui composent le réseau des écoles supérieures d'art en France, se veut un laboratoire artistique. L’envie et le plaisir sont les moteurs de cet enseignement sur mesure, innovant et professionnel. Le point avec son directeur Olivier de Monpezat, qui a accompagné l'établissement ces six dernières années. Le savez-vous ? L’ESA délivre un Diplôme National d’Arts Plastiques (DNAP) option Art, mention Industries culturelles correspondant à un cycle d’études de trois ans après le bac. Cette formation supérieure artistique est placée sous la tutelle pédagogique du Ministère de la culture et de la communication. Inscrit dans un cursus de LMD (Licence-Master-Doctorat), l’étudiant bénéficie d’une formation supérieure artistique portée par une communauté inédite d’enseignants, d’artistes et de partenaires. A partir d’un environnement privilégié, l’étudiant abordera, au regard des industries culturelles, les enjeux de la création artistique contemporaine. Des portes ouvertes seront organisées en mars 2014, sur le site des Rocailles, 11, rue de Moussempes, situé au cœur du plateau image de Biarritz et à la Blanchisserie, l’annexe de l'ESA située rue des Petites-Soeurs-des-Pauvres. Infos sur le site : www.esa-rocailles.fr Tel.05 59 47 80 02 LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 Quels sont les pincipaux atouts de l'ESA ? Olivier de Monpezat : Cette école, c’est un écrin pour les étudiants. L'Ecole supérieure d'art des Rocailles compte plusieurs singularités. Créée en 2008 par l’Agglomération Côte Basque - Adour, elle a été configurée pour accueillir un maximum de 50 à 60 étudiants. L’équipe s’engage ainsi à ce que ces étudiants pris en première année dans le cadre d’un concours exigeant, soient amenés jusqu’au Diplôme national d’arts plastiques (DNAP), mention industries culturelles, prodigué en trois ans. L’autre singularité est de travailler avec une petite équipe d’enseignants de qualité(1) sur les fondamentaux de l’enseignement artistique qui questionnent à la fois ce qui est de l’ordre de la peinture, du dessin, de la sculpture, de la vidéo, du multimédia, etc. L’école s’est aussi spécialisée dans l’analyse de l’image en mouvement : le film ou la vidéo d’art. Le travail autour de l’histoire de l’art, la culture générale, est également prégnant. © Archives E.Quatrevieux « Cette école, c’est un écrin » Son autre force repose sur la qualité des artistes invités. Olivier de Monpezat : Les artistes invités sont placés au cœur du projet d’établissement. Ils interviennent cinq semaines par semestre. Les étudiants travaillent ainsi avec des spécialistes de la création contemporaine : sculpteurs, peintres, dessinateurs, vidéastes, photographes, scénographes. Ou encore des écrivains, musiciens, danseurs, cinéastes, tout l'éventail de la création contemporaine. Ces artistes de renommée aident les élèves à mûrir un projet artistique de qualité. L’artiste propose un projet aux étudiants, mais aussi un regard sur l’art. C’est très enrichissant pour les jeunes. Enfin, l’école a cette particularité de préparer un diplôme Bac +3 et non Bac+5. Elle s’inscrit dans le cadre d’un petit campus en mouvement, le plateau image de Biarritz, fort du BTS audiovisuel, et dès septembre 2013, du BTS photo. De quoi favoriser cette dynamique autour de l’éducation à l’image. a Avec l’arrivée du BTS photo, l’ESA renforcerat-elle son travail autour de la photographie ? Olivier de Monpezat : Depuis la création de l’ESA, de nombreux photographes sont venus. Au vu de ce travail, et de l’intérêt pour cet art, un enseignement de la photographie sera créé dès la rentrée prochaine. Un enseignant interviendra dans le cursus. Avec le BTS photo, des synergies seront engagées comme ce fut le cas avec le BTS audiovisuel dans le cadre de l’image en mouvement. Ainsi, les enseignements, les outils de production et d’édition pourront être partagés afin que les étudiants accèdent à un environnement professionnel. Nous poursuivrons le travail de recherche initié dès 2012 par la mise en place d’une master class « Filmer et photographier la danse », initiée dans le cadre du festival du Temps d’aimer, avec le Malandain Ballet Biarritz et Biarritz Culture (2). Cette master class mêle des étudiants d’écoles © Archives Agglo/JP.Plantey Quels sont les possibles débouchés de ce diplôme ? Olivier de Monpezat : L’ESA délivre un diplôme de premier cycle. De fait, plus de 80 % des étudiants poursuivent leurs études dans une autre école supérieure d’art, en France ou à l’étranger, afin d’obtenir un master. Dans ce cadre, notre équipe pédagogique et les artistes invités les aident à préparer leur dossier pour rentrer en 4e année. Le reste des élèves poursuit en université, ou cesse ses études. En juin 2013, les jeunes de la première promo de l’ESA, titulaires du DNAP et ayant poursuivi en 4e et 5e année dans des écoles supérieures d’art, concourront pour le master. Nous saurons alors mieux vers quoi ils s’orienteront in fine, sachant que l’éventail permis est large : création contemporaine, arts plastiques ou visuels, cinéma, communication, édition, etc. Les débouchés sont très nombreux. © Archives E.Quatrevieux 21 supérieures d’art, des universitaires de master. Dans le cadre de cette dynamique, de jeunes artistes photographes interviendront en 2013-2014 : Sarah Ritter, Jean-Louis Tornato et Rafaël Dellaporta. Enfin, l’intellectuel Georges Didi Huberman, reviendra sur ces questions de la danse, de la musique de la photographie, pour « donner du sens ». De nouveaux partenariats sont-ils envisagés ? Olivier de Monpezat : L’ESA poursuit des collaborations avec ses partenaires du plateau image (lire p.18-19), mais aussi l’École d’art de l'Agglo à Bayonne, la Biennale d’Anglet, la Villa Médicis. En 2012, outre Malandain Ballet Biarritz, un autre partenariat a été noué avec Quiksilver dans le cadre de l’enseignement de la sculpture assuré par Marc Fontenelle. L’entreprise fournit aux étudiants la matière première - le néoprène des combinaisons de surf - afin qu’ils réalisent une sculpture en lien avec l’univers marin. D’autres projets transfrontaliers et internationaux sont mûris, histoire de pousser plus loin les voies de la création artistique. (1) Le directeur est assisté de Delphine Chaix (coordinatrice pédagogique) et de Pascal Convert (conseiller artistique) et d’une équipe administrative. Les professeurs sont Fabien Béziat, Lionel Darmendrail, Marc Fontenelle, Bernard Hausseguy, Vincent Labaume, Jean-Luc Mathieu, Chantal Raguet et Pascale Ratovonony, etc. L’ESA en chiffres 58 étudiants 830 000 euros de budget 118 candidats ont postulé aux derniers concours d’entrée de l’ESA. 12 ont été retenus auxquels s’ajoutent 7 étudiants issus des classes préparatoires de l’École d’art de l'Agglomération Côte Basque - Adour à Bayonne. 100 % de réussite. C’est le résultat obtenu par les 3 promos de l’ESA. 900 euros, c’est le coût des frais de scolarité pour la saison 2012/2013. Comment rentrer à l’ESA ? L’admission a lieu sur concours. Les candidats doivent être titulaires du bac ou l’obtenir lors de la session suivant le concours d’entrée (sachant qu’il existe une commission des non bacheliers et une commission pour les équivalences). Le dossier d’inscription est à télécharger sur le site de l’établissement : www.esa-rocailles.fr, par mail à [email protected], ou à retirer auprès de l’École vers le mois de février pour le déposer avant début mai, pour la première session. Plus d’infos sur le site www.esa-rocailles.fr (2) Et en lien avec l’association Artistes Associés et la médiathèque. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 a ESA des Rocailles : rencontres 22 Ils en parlent... Un double regard signé S&P Stanikas La Blanchisserie, l’annexe de l’ESA, bruit d’une joyeuse émulation. Les étudiants de 2e année présentent au public les œuvres réalisées au cours de leur échange artistique avec S&P Stanikas. Ce couple d’origine lithuanienne, installé à Paris, fait partie des « artistes invités » de la saison venus prodiguer leur savoir aux étudiants. Durant quatre semaines, le couple de plasticiens a ainsi proposé aux jeunes son double regard, en les poussant à tester divers médiums. Leur œuvre, de renommée internationale (1), est aussi variée que conceptuellement complexe. Leur travail questionne la condition humaine de manière universelle, à travers le dessin, la sculpture, la photographie, la vidéo, etc. « Ils m’ont invitée à appréhender l’ensemble des médiums, à les imbriquer, afin de créer une atmosphère. Ils nous poussent surtout à nous interroger sur nous-mêmes », indique Lisa Menjou, devant son œuvre vidéo « The real internet is inside you ». Pour Rémy Lapouble, autre étudiant de 2e année, « la notion d’échanges a été primordiale. Ils nous ont aussi appris à nous libérer des contraintes et de la crainte du jugement critique, pour suivre nos envies. » « Nous voulions les initier aux pratiques plurielles. Et les pousser à donner d’eux », indique Paulius Stanikas, plutôt « fier » du résultat de ses élèves, lesquels ont « travaillé sur la représentation de soi, la ville de Biarritz ». Pour Svajoné Stanikiené, « le potentiel est là. Reste à l’approfondir, à force de travail et d’incessante curiosité. » « Avec ce travail, les élèves ont évolué dans leur ouverture au monde, aux pratiques artistiques, ajoute Olivier de Monpezat. C’est tout l’intérêt de ces échanges. » Sur la saison scolaire, plusieurs artistes se sont ainsi relayés : Xavier Boussiron, plasticien et musicien, Delphine Coindet, sculpteur et peintre, Jean-Yves Jouannais, critique d’art et écrivain, Sophie Perez, metteur en scène et la sculptrice Véronique Boudier, laquelle a proposé un workshop dans un… camping. Pour susciter une autre émulation. (1) Ils ont participé à de nombreuses biennales : Moscou, Beijing, Liverpool, et exposé à Paris au Centre Pompidou, au Grand Palais ; au Musée national de Varsovie, etc. LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12 J’ai beaucoup grandi J’aime sa confidentialité « J’aime la confidentialité de cette école, le fait que l’on soit peu nombreux. Ça permet des échanges particuliers avec les profs, les artistes invités. Ces rencontres ouvrent de nouveaux horizons. J’apprécie cette invitation permanente à un large éventail de médiums, comme la vidéo et l’art de l’image. » À 21 ans, Lisa Menjou, forte d’une formation littéraire et de l’année de prépa à l’école d’art de Bayonne, est en deuxième année à l’ESA. « Le fait que l’école se situe à Biarritz, à la croisée de plusieurs cultures, est un avantage. » Lisa est formelle. Elle a aujourd’hui « trouvé son équilibre » et entend « se donner les moyens de poursuivre dans cette filière artistique. » Elle sait que la 3e année sera plus « raide » avec la préparation du diplôme - le DNAP - en parallèle des concours pour suivre le cursus en 4e année dans une autre école supérieure. « Mais je suis prête. » « Au départ, j’hésitais avec le BTS audiovisuel de Biarritz qui a une bonne réputation, mais qui est davantage axé sur la technique. Je voulais davantage développer l’esprit créatif, alors j'ai choisi l'ESA. » Le Bayonnais Rémy Lapouble tente donc une première fois le concours, mais il n’est pas retenu. « Pour me donner toutes les chances, j’ai suivi la classe prépa de Bayonne, où j’ai acquis une plus grande assurance. » Il tente de nouveau le concours de l’ESA en 2011, « avec succès cette fois ». Après deux ans passés au sein de l’établissement biarrot, le jeune homme dit « avoir beaucoup grandi. » « On peut s’exprimer sans être censuré, l’espace et le temps sont mis à profit pour nous aider à nous exprimer à travers la pratique artistique. Ici, on apprend surtout à se délester du regard des autres. Rien de tel pour avancer. » D’ailleurs, dans le travail réalisé avec S&P Stanikas, Rémy a « présenté un univers d’où serait banni le passé, le futur, le plaisir et la peur, tout ce qui est susceptible d’occulter le moment présent, pour tendre à un certain lâcher prise…» a 23 Un rêve d’artiste L’ESA, mon coup de cœur scolaire Damien Caccia, 23 ans, est en 4 e année du master des Beaux Arts de Nantes. Une école supérieure d’art qu’il a intégrée « une fois son diplôme de l’ESA en poche en 2012 ».« Je suis tombé amoureux de l’ESA, confie Damien depuis Nantes. Dès le concours d’entrée, j’ai compris qu’il s’agissait d’un concept nouveau. L’école venait d’être créée, il y avait un bouillonnement créatif, une envie de sortir des sentiers battus, un investissement important de la part des profs, très présents et humains. J’ai surtout aimé le champ des possibles offert par cette école en devenir, peu conventionnelle. » Durant ces trois années de cours, Damien estime « avoir beaucoup progressé ». « Même si la liberté de créer est grande, nous avons été très encadrés. Nous avons acquis une assurance pour prendre des risques. La rencontre avec les profs, les intervenants, m’a enrichi. Et la formation à des logiciels de pointe me sert aujourd’hui encore. » Après son master à Nantes, Damien pourrait suivre un cursus de deux ans encore, ou monter des collectifs. Son but ? « Etre artiste, simplement. Vivre de mon travail et approfondir mes recherches. » Il s’est aujourd’hui spécialisé dans la peinture et la vidéo, dans « un mélange des genres dynamique » : « Pour tout dire, je m’éclate. » Depuis Nantes, Damien reste en lien avec l’ESA, son « coup de cœur scolaire ». L’ESA monte en puissance « Si on m’avait dit que je participerais aux Soirées nomades de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, je ne l’aurais pas cru. Et ça, c’est grâce à l’ESA », glisse Thomas Lebréquier, 23 ans, étudiant de 3e année, en pleine préparation avec JeanYves Jouannais, écrivain et critique d’art, autre artiste invité. Connu pour ses talents de pilier, le joueur semi-professionnel du BOPB cette dernière saison compte une double passion pour le sport et l’art. « L’une s’enrichit de l’autre pour nourrir ma sensibilité.» Depuis qu’il est rentré à l’ESA en 2010, via l’Académie basque du sport et après la classe prépa de Bayonne, il se sert des émotions vécues lors de sa carrière sportive pour enrichir son cheminement artistique. Quant à l’école d’art, elle lui a « donné les moyens de mettre en volume sa pensée, d’appréhender de nouveaux médiums, de bénéficier d’un matériel de pro et de conseils d’artistes reconnus.» Selon lui, « l’ESA monte en puissance et compte désormais une solide réputation dans le monde de l’enseignement supérieur d’art. » Thomas se prépare de son côté à son nouvel avenir. Après avoir réussi les deux concours d’entrée aux écoles supérieures d’art présentées afin d’y suivre un master, son choix s’est posé sur la Villa Arson à Nice.Une nouvelle aventure s'ouvre à lui. « Mon rêve ? J’aimerais devenir une artiste reconnue». Marie Maisonnier, 20 ans, petit brin de femme spontanée et débordant d’humour, mêle assurance, simplicité et sensibilité. « Je suis une curieuse insatiable et une boulimique de boulot. » Rajoutons une touche-à-tout enthousiaste dotée d’un sacré tempérament. Forte d’un bac littéraire option arts plastiques, elle a joué « la carte ESA » parce que « proche de ses envies artistiques, proche de la maison - une petite ville de campagne du côté de Bordeaux -, et pour acquérir une solide expérience ». « Pour être franche, le premier contact avec l’école m’a un peu rebutée, avoue-t-elle tout de go. J’ai trouvé le lieu aseptisé, trop blanc, trop propre. Aujourd’hui, je suis une de ses fans. Je m’y sens bien. » Le sérieux de l’école, l’enseignement prodigué, a aussi permis de « rassurer ses parents sur son choix ». La jeune femme, qui « aime à construire un dialogue dans l’art plastique », a ici trouvé « chaussure à son pied ». « Au cours de cette première année, nous avons appris à tester divers médiums. Je me suis découvert une passion pour la vidéo, la photo et le travail de l’image en général. » « Dans le travail du volume, j’ai découvert des matériaux comme le plâtre ou le béton. Ça m’ouvre de nouveaux champs de création, c’est super, ça m’aide à matérialiser mes idées, mon univers mâtiné de mythologies. J’aime à utiliser des matériaux insolites pour des créations, comme mes poupées en papier. » Marie dit s’« être épanouie » et être « confortée dans son choix ». « Je vais tenter le maximum d’écoles supérieures d’art après ma troisième année pour suivre un premier master. » Elle entend « vivre de sa passion et de son travail », à l’image d’une artiste qui l’a touchée, Joana Vasconcelos. « J’ai adoré son travail sur Contamination, un monstre créé sous forme de patchwork coloré avec des matériaux réalisés à la main par l’artiste ou trouvés lors de ses voyages. J’y trouve un écho à ma propre réflexion artistique sur l’identité, mâtinée de chimères. » Le chemin est tout tracé. LA LETTRE DE l'agglo ● NUMÉRO 12 a LA LETTRE DE L'AGGLO Bidart Agglomération Côte Basque - Adour 15, avenue Maréchal-Foch CS 88507 64185 Bayonne Cedex www.agglo-cotebasque.fr Boucau BAYONNE ANGLET BIARRITZ