CiTÉ DEs ARTs - Agglomération Côte Basque Adour

Transcription

CiTÉ DEs ARTs - Agglomération Côte Basque Adour
LA LETTRE DE L'agglo
● NUMÉRO 12
JUILLET 2013
L’Agglo soutient
la formation
artistique
ENSEIGNEMENT
a ÉDITORIALs
2
La Cité des Arts
ouvre ses portes !
L’École d’art de l’Agglomération Côte Basque - Adour a rejoint le
Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel sur le site de SaintCrouts à Bayonne, pour donner vie à la Cité des Arts, un lieu de formation
professionnelle et de création artistique dans les domaines de la musique,
de la danse, du théâtre, des arts plastiques ou de l’audiovisuel.
Avec déjà près de 3 000 élèves, la Cité des Arts de Bayonne vient renforcer
l’offre d’enseignement et de formation dispensée sur le Plateau Image de
Biarritz où l’Agglomération, au titre de sa compétence enseignement
supérieur, a porté la création de l’Ecole Supérieure d’Art en 2008. Cette
école délivre un Diplôme National d’Arts Plastiques (DNAP) et prépare, en
lien avec les autres acteurs présents sur le site des Rocailles (voir p.17),
de jeunes artistes dans une économie marquée par les industries
culturelles.
Cette douzième Lettre de l’Agglo entend donc consacrer un focus sur la
richesse de ces formations et les nombreux débouchés permis à de jeunes
artistes, dont certains ont déjà acquis une grande notoriété. Au-delà, elle
souligne les passerelles et les synergies établies entre les différentes
structures mobilisées sur la Cité des Arts et le Plateau Image.
Plus encore, elle donne à voir la passion qui habite enfants, adolescents
et adultes, le bonheur qu’ils éprouvent à s’épanouir dans une pratique
artistique : musique, danse, théâtre, arts visuels dans leur diversité.
Lors de la journée « portes ouvertes » de la Cité des Arts du 28 septembre
prochain, le public pourra davantage appréhender la qualité des cours
proposés, que ce soit à l’École d’art de l'Agglomération ou au Conservatoire
Maurice Ravel et mieux saisir les possibilités qui s’ouvrent dans ces filières
de la création artistique, aujourd’hui plus que jamais pourvoyeuses
d’emploi.
Enfin, l’occasion sera également donnée de s’extasier devant ce lieu
magique de la Cité des Arts, qui prêtera son décor à la douzième Biennale
de l’École d’Art. Un rendez-vous incontournable de la formation artistique
et professionnelle.
Jean GRENET
Président de l'Agglomération Côte Basque - Adour
LA LETTRE DE L'AGGLO ● NUMÉRO 12
SOMMAIRE
2
a
3
Édito de Jean Grenet,
président de l’Agglomération Côte
FORMATION
ARTISTIQUE
Basque - Adour, sur l'importance de la
formation artistique et ses débouchés.
4
Place à la Cité des Arts sur
le site de Saint-Crouts à Bayonne.
5
L'École d'art de l'agglomération
Côte Basque - Adour a
le vent en poupe.
La Lettre de l'Agglo
Numéro 12 JUILLET 2013
4
6
Ils en parlent.
8
La classe préparatoire,
un bon tremplin.
Magazine d’information de
l’Agglomération Côte Basque - Adour
Infographie :bienvenue dans la
Siège social
15, avenue Foch CS 88507
64185 Bayonne cedex
10
Courriel
[email protected]
Site internet :
www.agglo-cotebasque.fr
12
Directeur de la publication :
Jean Grenet, président de l'Agglomération
Côte Basque - Adour
14 ils vivent le conservatoire
Cité des Arts de Bayonne.
converser les arts.
au quotidien.
Directeur de la communication :
Manuel de Lara, chargé de mission
auprès du président
Rédaction :
Valérie Josa
chargée de publication
Avec le soutien technique de Kattalin
Dalat (chargée de communication du
conservatoire), l'École d'art de l'Agglo,
l'ESA des Rocailles, le service communication de l'Agglo.
Le conservatoire fait
16
Le théâtre et la danse,
les autres atouts du conservatoire.
16
18
Infographie : bienvenue dans le
Plateau image de Biarritz.
20 l'esa,
l'École supérieure d'art qui monte.
Exécution graphique :
Ligne Sud
Photographe :
Laëtitia Tomassi
Impression :
Imprimerie Cartonnages LARRÉ
ZI Saint-Etienne, à Bayonne.
Traductions : ELHE (basque),
ACI GASCONHA (gascon).
Dépôt légal : à parution
ISSN 2261-7418
Tirage : 78 000 exemplaires
La Lettre de l’Agglo est imprimée sur du
papier issu de pâtes produites à partir de
forêts gérées durablement (Programme
européen de certification forestière) et
avec des procédés respectant les normes
en vigueur (Imprim’Vert/ISO9001/…)
20
La Lettre de l’Agglo est téléchargeable sur :
www.agglo-cotebasque.fr
Des infos supplémentaires sont également en ligne.
LA LETTRE DE L'AGGLO ● NUMÉRO 12
a Dossier école d'art
4
L’école d’art a
le vent en poupe
Place à la Cité des Arts
L’École d’art de l’Agglomération Côte Basque Adour a rejoint le Conservatoire à rayonnement
régionalMauriceRavelsurlesitedeSaint-Crouts
à Bayonne en septembre 2012, pour donner vie
à la Cité des Arts, une super structure culturelle
forte de près de 3 000 élèves.
Depuis le départ des enseignements universitaires de Saint-Crouts sur le campus de la
Nive de Bayonne, près de 4 000 m² de locaux
restaient vacants. Désireuse de voir évoluer ce
domaineenunéquipementàvocationartistique
à l’échelle du territoire, l’Agglo y a donc privilégié le transfert de son École d’art, jusque-là à
l’étroit dans l’ancien Couvent des Capucins rue
Caroline-Rimbert à Bayonne.
Cette école, l’une des plus anciennes institutions de France, n’a cessé d’évoluer (lire l’historique sur le site web de l’Agglo).
En plus de former jeunes et adultes aux joies
des arts plastiques et graphiques, elle compte
un large éventail de cours en termes de formation, création, diffusion. Et elle a su faire des
nouvelles technologies son atout.
Sa préparation aux concours d’entrée des
écoles supérieures d’art est de plus plébiscitée.
Avec le transfert de l’École d’art sur Saint-
Crouts, l’Agglomération a répondu à des
logiques de sécurité, d’accessibilité et au souhait de l’équipe de « pousser les murs » afin de
développer davantage d’ateliers.
Lestravauxd’aménagement-prèsde1,4million
d’euros - ont permis d’offrir des espaces pédagogiques spacieux avec au rez-de-chaussée,
l'atelier des enfants, sculpture, modelage/dessin ; au 1er étage, les activités numériques, au 2e
étage les pratiques du dessin et de la peinture,
les activités de présentation et d’expo au sein de
la galerie d’école et au 3e étage, un espace collectif d’études utilisé par les élèves de la classe
prépa et de la formation professionnelle.
Un lieu d’exposition y est également aménagé
et des équipements mutualisés avec le conservatoire. L’amphithéâtre deviendra un lieu d’expression artistique pluridisciplinaire.
LaCitédesArtss’imposedésormaiscommeunhaut
lieu de la formation artistique et professionnelle
danslesdomainesdelacréationartistique:danse,
musique, théâtre, arts plastiques, audiovisuel et
arts numériques. Une journée portes-ouvertes
sera organisée par l'Agglomération samedi 28
septembre .
Il suffira d’en pousser les portes…
Le savez-vous ?
Le développement de l’enseignement supérieur au Pays basque est un axe fort
de l’action de la Communauté d’Agglomération depuis sa création.
Dans ce cadre, l’Agglomération a soutenu le développement du Plateau image
sur le site des Rocailles de Biarritz. Elle a contribué au développement de
l’enseignement artistique, via l’École d’art située à Bayonne, qu’elle gère depuis
1972, de l’École supérieure d'art des Rocailles à Biarritz, qu’elle gère depuis
2008, ou encore en s’illustrant comme le premier acteur du syndicat mixte
gérant le Conservatoire Maurice Ravel installé sur sa propriété de Saint-Crouts,
à Bayonne.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
Que dispense cette école ?
Frédéric Duprat : L’École d’art de l’Agglomération
entend offrir au plus grand nombre un enseignement
artistique fondamental ouvrant au développement
d’un projet artistique personnel. Elle a pour objectifs
majeurs l’éducation artistique, la sensibilisation aux
activités et aux arts plastiques, la transmission des
connaissances fondamentales des arts picturaux.
Ouverte à tous, elle s’articule autour des ateliers
théoriques et pratiques dans plusieurs disciplines :
dessin, peinture, modelage, céramique, sculpture,
film d’animation, graff, nouvelles technologies, etc.
A ces ateliers se greffent des formations multimédias
autour de la vidéo, des jeux vidéos, etc.
En plus d‘organiser des visites d’expos, de musées,
pour parfaire les connaissances des élèves, l’école
convie des artistes pour animer des workshops
et des personnalités du monde de l’art pour des
conférences. Les divers ateliers accueillent plus
d’un millier d’élèves venus en priorité du territoire
de l’Agglo, mais aussi du Pays basque intérieur et du
sud des Landes. L’école se distingue également par
sa préparation exigeante aux concours d’entrée des
écoles supérieures d’art, son travail dans le cadre
de la formation professionnelle, sa classe de mise à
niveau en arts appliqués (lire p.6).
Quels sont ses principaux atouts ?
Frédéric Duprat : Notre intégration dans ce site
magnifique, face au conservatoire, est un premier
attrait. Avec une surface de 4 000 m², nous disposons de locaux mieux adaptés en superficie et en
équipements.
Les espaces consacrés à la peinture ou à la sculpture sont spacieux, la galerie de l’école offre de
nouvelles perspectives. Cet espace est tout entier
dévolu à la pédagogie.
La réussite des classes prépas aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art (lire p.6) est un
autre point fort.
L’école publique compte une solide expérience et
a
5
L’École d’art de l’Agglomération Côte Basque - Adour est l’une des plus anciennes de France. Elle est devenue
l'une des plus grandes écoles préparatoires publiques aux concours des écoles supérieures d’art et l’une des plus
importantes écoles d’art de public amateur. Avec 1 100 inscrits, l’école témoigne de son dynamisme. Forte de
son succès et de son implantation au cœur de la Cité des Arts, elle poursuit son opération séduction auprès du
public et en faveur de l’art pour tous. Rencontre avec Frédéric Duprat, son directeur.
affiche depuis trois ans 100 % de réussite. Cette
formation est exigeante, à raison de 42 heures par
semaine sur 26 semaines. Nous poussons également les jeunes à s’inscrire à cinq concours, ce qui
explique aussi le succès.
80 % des élèves qui sortent des écoles supérieures d’art
utilisent leur formation pour travailler. Aujourd’hui, au
sein de cette société de l’image, il y a du travail pour
ces jeunes rompus à diverses pratiques de la création.
Cela crée des personnes réactives prêtes à s’adapter
au monde contemporain.
Les compétences sont tellement diverses que l’on
trouve des applications multiples. Ce sont des métiers
d’avenir et les débouchés sont très importants.
Enfin, en plus d’une équipe performante de 8 agents
et de 39 enseignants, nous avons la chance de
compter sur des artistes intervenants de qualité à
l'image de Jean-Luc Moulène, Hou Hanru, Thomas
Hirschhorm, Orlan, Mac Partouche, Michel Blazy,
Christophe Kihm, Ange Leccia, Eric Duyckaerts…
L’enseignement aux amateurs est-il une priorité ?
Frédéric Duprat : C’est là l’une des singularités initiée
par Dominique Berthommé (lire p.8), directeur des
lieux durant 27 ans. Il a porté une grande attention à
l’enseignement conféré aux amateurs. Ce qui n’était
pas le cas des autres écoles d’art, soucieuses de
miser sur l’art savant.
Ici, les élèves amateurs ont pu bénéficier de l’enseignement de professeurs reconnus. La démarche est
intelligente dans la mesure où l’on s’intéresse à la
production et la création, mais aussi à la réception
de ces œuvres par le public.
Une manière de former à l’art et de contribuer ainsi
à changer l’image des études d’art, lesquelles, je
le répète, sont plus que jamais pourvoyeuses de
débouchés.
De la même manière, l’excellent travail fourni par la
formation professionnelle, forte d’un nombre croissant de stagiaires, participe à la création d’emplois
sur notre territoire.
Les nouvelles technologies sont une part importante
de votre enseignement ?
Frédéric Duprat : Outre ses ateliers traditionnels
(dessin, peinture, volume, etc.), l’école mise sur
les formations multimédias : informatique, vidéo,
photo. Elle propose des enseignements de pointe
adaptés aux attentes de la jeunesse ancrée dans
ce monde de l’image en perpétuel mouvement.
L’école a été pionnière en la matière et cela résulte
là encore d’une bonne intuition de l’ancien directeur
de la doter d’une logistique informatique puissante.
Quelle est la différence entre votre école et celle de
l'ESA, l'École supérieure d’art gérée par l’Agglo ?
Frédéric Duprat : Nos deux écoles sont complémentaires. Notre école ne délivre pas de diplôme, à la
différence de l’ESA. Elle propose néanmoins une préparation reconnue aux concours d’entrée des écoles
supérieures d’art dont fait partie l’ESA.
D'aileurs, en France, 75 % des étudiants intégrant
une première année d'école supérieure d'art sont
issus des classes préparatoires.
Quels sont les projets d’avenir ?
Frédéric Duprat : En créant une synergie entre la
musique, la danse et les arts plastiques, la Cité des
Arts favorisera les enseignements et les événements
pluridisciplinaires. Elle sera un lieu de vie et de ressources attractif et ouvert à tous, pour stimuler la vie
culturelle locale et donner une plus grande visibilité
régionale et nationale au dynamisme artistique du
territoire de l’Agglomération.
Dans ce cadre, l’école entend jeter des ponts vers de
nouvelles disciplines artistiques, la musique, mais
aussi la photographie.
En outre, cette installation dans des locaux mieux
agencés permettra de proposer davantage d’ateliers, et ainsi, d’accueillir davantage d’élèves à la
rentrée 2013. Enfin, le lieu d’exposition pourra être
mis à profit pour diffuser de nouveaux artistes…
Ce sera une belle vitrine pour l’art contemporain.
Frédéric Duprat a succédé
à Dominique Berthommé
au poste de directeur de
l'École d'art en 2012.
En bref
Le savez-vous ?
En 1985, à la création de l’école, l’établissement comptait
279 élèves - on compte près de 1 100 inscriptions
aujourd’hui - et deux professeurs, pour 39 à ce jour.
Le budget de l’école d’art avoisine 1,2 ME (en dépenses de
fonctionnement), avec plus de 397 000 euros en recettes de
fonctionnement.
Plus d'infos sur le site dédié : www.art.agglo-cotebasque.fr
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a Dossier École d'art
6
Les bons plans
La classe de Mise à niveaux en arts
appliqués (MANAA) :
L'École d’art, en partenariat avec le
lycée Cantau d’Anglet, propose une
formation de Mise à Niveau en Arts
Appliqués, une classe prépa d’un
an après un bac autre que STI arts
appliqués. Son but ? Permettre à une
vingtaine de jeunes n’ayant pas suivi
une filière spécifique en arts appliqués
d’accéder à une formation artistique
professionnelle de deux ans, le Brevet
de technicien supérieur, ou le secteur
des arts appliqués : design d’espace,
design d’objet, design de communication visuelle. Cette formation sur 33
semaines, est assurée par des profs de
Cantau et de l’École d’art, sur la Cité
des Arts. Son taux de réussite flirte
avec les 90 %. Cette filière ouvre des
portes vers les formations aux métiers
d’art, la voie universitaire. Ou pour les
élèves qui réussiront leur BTS, de poursuivre sur le Diplôme supérieur des
arts appliqués en deux ans.
www.art.agglo-cotebasque.fr
La classe prépa
Vous souhaitez devenir artiste plasticien, peintre, sculpteur, photographe
vidéaste, artiste multimédia, cinéaste,
concepteur graphique, designer, animateur 3D…, la classe prépa au concours
des écoles supérieures d’art proposée
par l'École d’art de l’Agglo peut être le
bon tremplin. Cette classe accueille,
après le bac, des élèves désireux de
s’engager dans une formation artistique, mais qui ne se sentent pas prêts
de rentrer directement dans une école
supérieure d’art, une école nationale
supérieure d’architecture, ou les écoles
de l’image, accessibles sur concours.
Pour suivre cette classe prépa, il faut
avoir le bac (professionnel, technologique ou général), avoir entre 17 et 25
ans. Les admissions ont lieu sur deux
sessions possibles, en mai et juillet.
Le concours se compose d’une épreuve
théorique, d’une épreuve plastique et
d’un entretien devant un jury avec
présentation de travaux personnels.
Infos et tarifs auprès de l'École
d’art, 3 avenue Jean-Darrigrand, à
Bayonne. Tel. 05 59 59 48 41 ou sur
www.art.agglo-cotebasque.fr
La formation professionnelle
L’École d’art propose des formations
professionnelles aux outils et aux
métiers de la création graphique
et audiovisuelle (formations PAO et
communication visuelle ; web design,
3D modélisation et architecture, formations audiovisuelles (lire sur internet). Les enseignements, dispensés
par petits groupes ou en individuel,
peuvent relever de l’initiation, ou
être ciblés sur une technique ou un
outil. Ils sont valorisés par de possibles stages en milieu professionnel.
Si elles ne délivrent pas, pour l’heure,
de diplômes, ces formations bénéficient d'une bonne réputation auprès
des professionnels.
Le pôle de la formation professionnelle
dispose désormais de 10 salles de formations d'environ 45m² chacune dont
deux salles informatiques, un studio de
prise de vue avec équipement photographique, une salle de dessin et un
studio de post production.
Les cours sont dispensés par des intervenants diplômés, spécialistes de la
création visuelle et multimédia.
Infos : www.infographie.bab-art.fr
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
Ils en parlent
« Éveiller leur
sens artistique »
Un joyeux babil s’échappe du cours de
volume en cet après midi printanier. Une
vingtaine d’enfants âgés de 7 à 9 ans suivent
les gestes experts de leur professeur de
volume, Myriam Blom, afin de réaliser un
bestiaire en fil de fer et câble électrique.
La plupart de ces enfants ont déjà suivi des
cours de dessin au sein de l’école. Raphaël,
8 ans, et Lena, 9 ans, s’adonnent avec plaisir
à modeler ces drôles de bestiaux.
« J’aime bien aussi quand on travaille avec la
terre, qu’on l’aplatit », glisse le garçonnet,
attentif aux conseils de sa professeur.
« J’aborde ces cours de volume avec une
dominante liée à la céramique, la terre
modelée et émaillée », indique Myriam
Blom. « Ici, les enfants acquièrent les
bases tridimensionnelles. Ce qui contribue
à éveiller leur sens artistique », poursuit
cette professeur et artiste reconnue de
Bayonne, ayant un atelier spiritain en pleine
rue Sainte-Catherine.
a
7
Le multimédia
au service de
la création
« J’apprends à faire des créations avec les
nouvelles technologies, j’adore ce cours. »
Xabi Lassoued, collégien bayonnais, poursuit
son apprentissage artistique au sein de l’École
d’art de l'Agglo. Après avoir suivi des cours de
peinture et de dessin durant quatre ans, il a
voulu s’essayer aux nouvelles technologies,
et s’est orienté vers les cours de multimédia
proposés aux 10/14 ans.
À ses côtés, Romain Gordo s’ « éclate à réaliser
une publication sur le paranormal sous In design,
un logiciel utilisé par les graphistes. » Il a déjà
suivi des cours de multimédia dans cette même
école. « Certains de ces élèves ont acquis des
connaissances techniques et une aisance
incroyable. S’ils sont intéressés comme c’est le
cas dans ce cours qui emprunte leur langage, ils
sont concentrés et apprennent très vite, surtout
à cet âge », note Romain Sein, leur professeur.
Cet artiste de 32 ans travaille principalement la
vidéo et le dessin. Il est un « pur produit » de
l’École d’art de Bayonne. « J’y ai suivi des cours
périscolaires dès l’âge de 8 ans, ça m’a passionné
et ouvert la voie. » Diplômé de l’école supérieure
d’arts d’Angoulême, il a notamment travaillé
au Palais de Tokyo, enchaîné des résidences
internationales (1).
En 2009, contacté par l’École d’art, il a accepté
de donner des cours de multimédia aux enfants
et ados, ainsi que des cours de vidéo aux classes
prépas, en plus de ses cours à l’Université de
Versailles et de ses travaux d’artiste, dont une
prochaine expo au Palais de Tokyo fin 2013.
« J’aime l’esprit de cette école et le fait de
participer à l’éveil artistique de ces jeunes au
travers des nouveaux médias. »
« Ici, ils s’initient au multimédia, à divers
logiciels. Nous abordons l’image 2D, 3D avec
des logiciels d’architecture. Nous touchons à la
vidéo, empruntons des techniques aux jeux vidéo
dont ils raffolent. En fait, nous bricolons avec
ces nouveaux médias. » Et le résultat semble au
rendez-vous.
(1) Lauréat d'une bourse culture France en 2007, Il a pris part à des
« Enseigner ? Un plaisir »
Mathieu Conrié est l’un des «piliers» de
cette école.Depuis neuf ans, il arbore
une double casquette de correspondant informatique et audiovisuel - en
lien avec le service des systèmes
informatiques de l’Agglo, laquelle gère
l’école -, et de professeur d’informatique. « J’interviens surtout en amont
des cours de Bertrand Dezoteux et
de Romain Sein, indique ce créatif.
Je prodigue aux élèves le travail de
retouche photographique, le montage
vidéo, l’animation et les dessins vectoriels, la mise en page, l’utilisation de
blogs au titre d’outils pédagogiques.
C’est un plaisir de voir les jeunes se
découvrir de nouveaux centres d’intérêts, de réels talents pour certains. »
manifestations artistiques d’envergure internationale.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a dOSSIER ÉCOLE D'ART
8
L’empreinte de
Dominique Berthommé
« La classe prépa,
le bon tremplin »
« La classe prépa de l'Ecole d'art m’a
fait évoluer. Je me suis découvert
de nouveaux centres d’intérêt pour
le graphisme et le dessin, alors que
j’étais plutôt branchée photo. C’est
surtout un bon tremplin pour réussir
le concours d'entrée aux écoles
supérieures d’art. » Alix Schmidlin, 19
ans, a d’abord tenté d’intégrer l’ESA
au sortir de son bac littéraire obtenu à
Cannes. « J’avais entendu parler de la
réputation de l'ESA. Et le fait qu’elle
soit située à Biarritz ne m’avait pas
laissé indifférente », sourit la jeune
femme. Recalée la première fois,
Alix postule donc au concours de la
classe prépa de l’école d’art de l'Agglo
afin de « se donner le maximum de
chances». Elle réussit le concours et
intègre, à la rentrée de septembre
2012, l’école tout juste installée
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
dans ses nouveaux locaux de SaintCrouts à Bayonne. « Le cadre est juste
magique et les équipements au top,
confie Alix. L’école donne à voir un
large éventail de techniques. Nous
avons bénéficié d’une grande liberté
artistique, tout en étant bien suivis.
J’ai aussi pu me perfectionner dans les
nouvelles technologies. »
Elle a en outre apprécié le cours de
volume de Marc Fontenelle, Nathalie
Dumoulin, les cours d’arts visuels
de Dominique Berthommé. « Nous
avons beaucoup travaillé, les horaires
étaient parfois très exigeants, mais
ce n’était que du plaisir. » Forte de
ces savoirs et d’une « plus grande
confiance en elle », Alix a donc
retenté le concours d’entrée de l’ESA
en avril dernier. « Avec succès cette
fois. Je suis super heureuse. »
L’École d’art de l'Agglomération est marquée de l’empreinte
de Dominique Berthommé, directeur des lieux durant 27 ans,
enseignant passionné, diplômé de l’école des Beaux Arts de Paris
et d’une école de design. Et dont les débuts prennent racine dans
cette même école d'art à Bayonne.
« S’il n’y avait pas eu cette structure, alors municipale, peut-être
n’aurais-je jamais suivi la voie artistique », sourit-il.
D’où son implication pour faire de cette maison un lieu de sensibilisation et de formation aux pratiques artistiques pour le plus
grand nombre. « Pour que tous, enfants, adolescents et adultes
puissent faire l’apprentissage d’un art, se découvrir une passion,
voire s’épanouir. »
Son autre fierté a été d’avoir « su imposer et développer les
nouvelles technologies dans cet enseignement ». De nombreux
professeurs et observateurs de l'École d'art estiment d'ailleurs
qu’il a été « visionnaire » en ce sens. « Utiliser le numérique
comme moyen d’expression était nouveau à l'époque. »
Ainsi, depuis 1995, l’école est entièrement connectée et permet,
au-delà des ateliers spécifiques, d’animer des ateliers hybrides.
« Au plan pédagogique, la grande majorité des professeurs en
fait usage pour nourrir la dimension culturelle de leurs cours. »
« La réflexion de notre équipe pédagogique sur l’émergence
d’internet a posé la question de la place des artistes face à l’hégémonie des industries culturelles dynamisées par l’hypermédia »,
insiste Dominique Berthommé.
Par ce mélange des nouvelles technologies avec culture savante
et culture populaire, le principe même de la création de l’école
supérieure d’art de Biarritz, l’ESA, a germé.
Autre satisfecit : le succès de la classe préparatoire aux concours
d’entrée des écoles supérieures d’art (lire par ailleurs). « Elle est
un moteur pour l’école. » Laquelle connaît une « seconde vie »
avec son implantation dans la Cité des Arts. « Ce site, doté du
conservatoire et de l’école d’art, ouvre le champ des possibles,
des expérimentations hybrides, pour mieux coller à notre société.
C’est stimulant. » S’il a laissé la direction de la maison, Dominique
Berthommé continue à y enseigner les fondements de l’art visuel
aux ados et aux classes prépa. Histoire de participer encore à la
vie de cette école…
Dominique Berthommé
vu par ses anciens élèves.
Cité des Arts
a
9
LA CITÉ DES ARTS
OUVRE SES PORTES
LE 28 SEPTEMBRE
La 12e Biennale d’art. La manifestation populaire et plébiscitée tous les deux ans profitera du cadre exceptionnel
de ses nouveaux locaux de Saint-Crouts, en plein coeur de la Cité des Arts de Bayonne, pour montrer au public
l'étendue des talents des élèves qui y évoluent. La Biennale sera l'occasion d'exposer, à partir des travaux d'élèves,
tous les ateliers de l'école. Du dessin de représentation à la vidéo, en passant par la sculpture, l’exposition consiste en
une large présentation des productions réalisées par les élèves. Productions tridimensionnelles, sculptures, images
fixes, images animées, dessins d’enfants, peintures, photographies, céramiques, œuvres d’enfants, témoignent de
la diversité des expressions et des capacités créatives des publics de l'école.
L'exposition sera visible dans les locaux de l'ancienne bibliothèque réaménagés en un lieu de diffusion, à partir
du 28 septembre.
Des intermèdes musicaux seront présentés par le Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel.
LA LETTRE DE l'agglo ● NUMÉRO 12
a Bienvenue dans la Cité des Arts de Bayonne
10
Les cours proposés à l'École d'Art :
enfants
adolescents
adultes
dessin-peinture
dessin-peinture
dessin-peinture
sculpture
sculpture
sculpture
multimédia
multimédia
multimédia
graff
histoire de l'art
École et Cinéma
VERS
L'enseignement
supérieur
les classes à Projet
Artistique et Culturel
Classes préparatoires
scolaires
Classes MANAA
Infos auprès du secrétariat de l'école située
3, avenue Darrigrand à Bayonne, ou en tél. au
05 59 59 48 41 ou sur www.art.agglo-cotebasque.fr
VERS LE MONDE
PROFESSIONNEL
BTS design, DMA,
École d'Architectures
École Supérieure d'Art,
École d'Architectures
École de l'image
secrÉtariat école d’art
Moyens d'expression
fondamentaux
Formation professionnelle
Les salles de l’ancienne bibliothèque universitaire
laissent place à des lieux d’exposition et d’expression
artistique. À l’occasion de la journée portes ouvertes
du 28 septembre, la biennale d'art y sera visible.
école d'art
Conservatoire
Espaces publics mutualisés
L’amphitéâtre deviendra un espace
d'expression pluridisciplinaire.
Accueil principal de la Cité des Arts
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a
11
Le péristyle
Près de 80 professeurs assurent
des cours au conservatoire. Ils
sont aussi pour certains solistes
au sein de l'orchestre.
secrÉtariat Conservatoire
Les cours proposés au conservatoire :
Cordes
Bois
Cuivres
Polyphoniques
Voix
orchestres
violon
alto
violoncelle
contrebasse
flûte
hautbois
fagott
saxophone
clarinette
cor
trompette
trombone
tuba
piano
accordéon
guitare
harpe
orgue
percussions
chant choral
chef de chant
chant soliste
choeur mixte
ensemble vocal
cordes
vents
symphonique
big band
baroque
Création
Danse
Formation
musicale
Musique
ancienne
culture musicale :
écriture/composition
flûte à bec
clavecin
analyse
classe
d'accompagnement,
culture/histoire
delamusique
Le jardin intérieur
contrebassebaroque
etvioledegambe
Chant, musique
et danse
traditionnelle
composition
musique et chant électroacoustique
traditionnel
txistu
de chambre
Théâtre
danse classique
danse
contemporaine
violon baroque
Infos au 05 59 31 21 70 ou sur le site www.cmdt-ravel.fr
Pour les adultes, des pratiques amateurs sont également dispensées. www.cmdt-ravel.fr
La Cité des Arts se trouve sur le site de Saint-Crouts à Bayonne. Cette
super structure culturelle regoupe le Conservatoire à rayonnement
régional Maurice Ravel ainsi que l'École d'art de l'Agglomération.
Ces deux établissements se partagent les trois étages de l'imposante
bâtisse dont l'entrée principale est située avenue Jean Darrigrand.
À découvrir lors d'une journée portes ouvertes le 28 septembre 2013.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a Bienvenue au Conservatoire Maurice Ravel
12
Le conservatoire fait
« converser » les arts
Le Conservatoire à rayonnement régional (CRR) Maurice Ravel forme
près de 1 700 jeunes, ados et adultes aux plaisirs de la musique, de la
danse et du théâtre. L’occasion de découvrir ce haut lieu de la culture
locale, dans le site privilégié de la Cité des Arts à Bayonne.
Rencontre avec son directeur Michaël Gavazzi.
Permettre l’accès pour tous à la pratique artistique et orienter les talents vers la voie professionnelle reste un enjeu ?
Michaël Gavazzi : Dans l’histoire ancienne, la
mission des conservatoires de région était
d’orienter les meilleurs musiciens vers Paris,
pour former des professionnels de la musique.
Depuis de nombreuses années, les conservatoires se sont ouverts à la pratique musicale
amateur, dans le sens fort du mot,
« amare », le fait d’aimer, de jouer
avec passion la musique. Quand on
évoque le parcours pour les musiciens
amateurs, c’est au sens noble du
terme, avec la recherche de la qualité
musicale. Notre conservatoire assure
donc la formation initiale des musiciens, danseurs et acteurs dans l’optique d’une orientation amateur pour
la très grande majorité des élèves, ou
professionnelle pour ceux qui le désirent.
A cela se greffent des pratiques amateurs destinées aux adultes ayant
fini leurs études ou ayant étudié la
musique plus jeunes. Ou encore l'ensemble de
cuivres, Open brass, qui accueille des musiciens
soucieux de trouver ici le moyen d’une pratique
collective. Car le conservatoire est un vrai lieu
de vie qui vibre de l’enthousiasme partagé des
1 700 élèves, de leur entourage, de partenaires,
tels l’Education nationale, l’Université…
Qui peut entrer au conservatoire ?
Michaël Gavazzi : Le conservatoire est ouvert
aux enfants dès 6 ans, ados et adultes, pour la
recherche d’une pratique artistique de qualité
en musique, en danse et en théâtre.
Les activités sont réparties sur quatre sites :
celui, historique, de Bayonne, où sont enseignés musique, danse et théâtre ; Biarritz avec
la musique et un pôle danse important, SaintJean-de-Luz et Hendaye.
LA LETTRE DE L'AGGLO● NUMÉRO 12
Qu’apprend-t-on au conservatoire ?
Michaël Gavazzi : Près de 80 professeurs dispensent de nombreuses disciplines (lire p.15). Nous
ne sommes pas seulement dans un conservatoire, mais dans un « conversatoire », où l’on
apprend à dialoguer à travers les arts.
Avec l’arrivée de l’École d’art sur le site de
Bayonne, nous allons pouvoir converser entre
plusieurs pratiques : danse, musique, théâtre
et arts visuels dans sa
diversité. Ce sera un fabuleux concerto à quatre.
Nous avons de nombreux
points en commun. Nous
proposons en effet des
cours à des enfants, des
adolescents, des adultes,
une pratique amateur très
forte, et une orientation
préprofessionnelle pour
quelques-uns. Comme
nous, l’École d’art prépare
de futurs pros à rejoindre
des pôles supérieurs. Nous
sommes ravis d’être, à
leurs côtés, au cœur de la Cité des Arts.
Combien de temps dure l’apprentissage ?
Michaël Gavazzi : Le cursus au conservatoire
comporte une phase d’initiation, puis l’apprentissage proprement dit se déroule en trois
cycles d’une durée de trois à cinq ans chacun.
Au bout de dix ans, l’élève aura déjà reçu une
super formation artistique. Cet enseignement
développe chez ces jeunes le goût de l’effort,
le plaisir de jouer ensemble et d’avoir réussi des
épreuves. C’est un loisir, mais un loisir exigeant.
S’il a la volonté d’aller au bout - cet enseignement n’est pas obligatoire contrairement au
parcours scolaire -, le musicien deviendra un
musicien amateur de qualité. Certains valideront leur cursus par un diplôme : le Certificat
d’études. Ceux qui le souhaitent iront vers des
études professionnelles et d’autres rejoindront
les pratiques amateurs proposées aux adultes.
Quels sont les atouts et projets ?
Michaël Gavazzi : Nous souhaitons développer le
chant choral, ainsi que les musiques et danses
traditionnelles dans le cadre d’une convention
avec l’Institut culturel basque (lire p.14).
Le département danse, qui a tissé des liens avec
des savoir faire locaux, ne cesse de se développer, comme le département théâtre du reste,
en plein essor.
Les ensembles d’élèves créent aussi une belle
dynamique. Et le conservatoire a su fédérer les
talents et mêler les disciplines dans le cadre de
spectacles, pour créer une vie artistique autour
du conservatoire toute l’année.
Nous étudions enfin d’autres formes de parcours
comme l’Orchestre À l’École. Il s'agit de mobiliser des professeurs pour créer un orchestre dans
les écoles primaires. Une manière d’éveiller de
nouvelles vocations.
Les classes à horaires aménagés sont un atout
à préserver ?
Michaël Gavazzi : Près de 400 élèves profitent
de ce dispositif mis en place par l’Education
nationale. L’élève dispose, sur son temps scolaire, d’aménagements horaires adaptés pour
sa pratique artistique. Ce n’est pas une filière
professionnelle, mais une manière de vivre, avec
un confort pour les familles.
En 2013, du fait de la crise et du désengagement financier de l’Etat sur le conservatoire,
les maires de Bayonne, Anglet et Biarritz, à la
demande du Président de l’Agglomération, ont
soutenu ce dispositif sur leur commune. Ils ont
aidé au sauvetage de ces classes à horaires
aménagés pour le primaire. C’est important de
le souligner d’autant que la demande populaire
pour ce dispositif ne cesse de croître.
Infos : www.cmdt-ravel.fr ou 05 59 31 21 72.
a
13
L’Orchestre à l’orée de ses 40 ans
L’Orchestre Régional Bayonne Côte Basque (ORBCB) fêtera ses 40 ans
en 2014. Il compte 35 musiciens dans sa formation symphonique,
dont la majorité sont professeurs du conservatoire. « C’est une vraie
richesse pour le territoire d’avoir les artistes vivant sur place, glisse
le directeur. Cela permet d’imaginer les concerts et la vie autour,
avec des actions de médiation culturelle, des rencontres avec des
écoles, l’hôpital, etc. Pour prendre le temps de la rencontre et du
partage. » L’orchestre joue cinq concerts dans sa version symphonique et multiplie les dates en formation restreinte.
Le chœur mixte, fort de 60 choristes, et l’ensemble vocal composé de
32 choristes, accompagnent les prestations de l’orchestre.
Vers le mécénat
Avec le désengagement financier de l’Etat, l’orchestre symphonique
se produira moins lors de la prochaine saison. Il est pourtant un allié
pour toucher le public. Pour pallier cette situation, des actions de
mécénat ont été menées dès 2012. Plusieurs entreprises ont déjà
répondu : Capio, la Société Générale, Leclerc d’Anglet. « On leur
propose d’associer notre énergie créatrice avec leur dynamisme
entrepreunarial. Cela donne lieu à des actions inédites. »
Infos au 05 59 31 21 89.
L'Orchestre Régional Bayonne Côte
Basque est une vitrine de choix pour le
conservatoire.
© Olivier Houeix
Le savez-vous ?
Le Conservatoire à ryonnement régional Maurice Ravel est
porté par un syndicat mixte regroupant l’Agglomération
Côte Basque - Adour (composé de Bayonne, Anglet, Biarritz,
Bidart et Boucau) ; les villes de Saint-Jean-de-Luz et d’Hendaye. Sur les 4,5 ME de budget, l’Agglo assure plus de 3 ME.
Les villes de Saint-Jean-de-Luz et Hendaye interviennent
à hauteur de 400 000 euros chacune, l’Etat pour 159 000
euros sur le conservatoire et le Conseil général à hauteur
de 130 000 euros. Le reste provient de la participation des
familles dans le cadre des inscriptions à l’année.
A noter que l’orchestre est financé à hauteur de 15 000
euros par le Conseil général et de 60 000 euros par la
Région Aquitaine.
LA LETTRE DE L'AGGLO ● NUMÉRO 12
a Ils vivent le conservatoire au quotidien
14
Développer les musiques
traditionnelles
Philippe de Ezcurra a débuté l’accordéon à 9 ans sur les traces d’un grand
père, adepte d’accordéon diatonique. Son parcours d'enseignant du
conservatoire est lié à la pratique de cet instrument et à son amour des
musiques anciennes. « Très vite, j’ai été passionné par la musique vivante
que l’on retrouve dans les fêtes du Pays basque. Je me suis enflammé pour
son langage et m’y suis projeté. J’ai aussi découvert que l’accordéon,
instrument populaire par excellence, pouvait se jouer d’une manière plus
concertante. » Dès 18 ans, il s’engage dans la voie du professionnalisme.
« J’ai ensuite appris de nouvelles musiques russes, scandinaves, écrites
par des contemporains, avec l’accordéon de concert. » Durant dix ans,
il appréhende la musique savante, l’écriture, la composition. Il côtoie au
conservatoire Peio Çabalette, Xavier Delette pour l’analyse, et évolue au
conservatoire d’Orsay dans une classe créée par Marcel Azzola, la référence.
Fort de ces enseignements, il passe les diplômes d’Etat - jusqu’au certificat
d’aptitude - pour enseigner. Dès 2003, il prodigue des cours dans la première
classe accordéon du conservatoire de la Côte basque, « développant le côté
savant et populaire de l’instrument ». Depuis, l’engouement n’a jamais
cessé. Et une trentaine d’élèves suit ces cours chaque année.
Afin de donner « un élan nouveau à la musique vivante », il travaille avec
d’autres professeurs, David Arriola (saxophone), Joël Merah (analyse), Peio
Çabalette (écriture et composition) et Agnès Rospidegaray (txistu) à la mise
en place d’un département de musiques, danses et chants traditionnels(1).
« Nous souhaitons que les élèves puissent appréhender les musiques
savantes et vivantes, d’ici ou d’ailleurs. Qu’elles irriguent l’ensemble des
cours. »
Des ateliers seront mis en place dès septembre 2013. Des professeurs seront
conviés, et des échanges initiés avec la fédération de danse basque.
« Au début du printemps 2014, les musiques traditionnelles et musiques du
monde seront à l’honneur des semaines thématiques du conservatoire. C’est
une première ! », se réjouit le professeur. L’occasion pour les élèves de mêler
les disciplines, de s’ouvrir aux musiques d’ailleurs, Irlande, les Balkans,...
Parmi les temps forts : une rencontre avec le compositeur basque Ramon
Lazcano, un travail de l’orchestre autour des musiques d’Amérique du sud,
au travers d’un concerto signé d’Astor Piazzolla. A découvrir.
(1) Beñat Achiary animait jusque-là une classe de musique et chant traditionnels.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
Un mode de vie
« Etre musicien professionnel, plus qu’un métier, c’est avant
tout un mode de vie », précise Sandrine Guédras, enseignante
altiste au conservatoire, alto solo de l’Orchestre régional,
membre de la formation de chambre Accordes.com, et chef de
l’orchestre des élèves du 2e cycle. Cette heureuse conjugaison
lui permet « d’assouvir son amour de la musique, comme son
goût de la transmission et de l’échange ». « Transmettre et
partager sont les fondements de la pédagogie, ainsi que donner
l’envie et une certaine forme d’autonomie aux élèves. Quand
nous interprétons des œuvres en notre qualité de solistes au
sein de l’orchestre, nous apprenons également au public à aimer
la musique. Nous sommes dans le partage permanent. »
Sandrine Guédras a intégré le conservatoire de Bayonne en 2000,
forte de son certificat d’aptitude et d’une expérience de soliste
à l’orchestre de Salzbourg, où elle avait suivi sa formation.
Elle a débuté la musique à l’âge de 7 ans, suivant un « choix
familial ». Le coup de cœur est intervenu à l’adolescence.
Dans sa formation, la musicienne a eu en outre la chance de
trouver « son pygmalion musical » : Stephan Kamasa, du trio de
Varsovie. À son tour, Sandrine Guédras prodigue à une trentaine
d’élèves les bonheurs de l’alto au sein du conservatoire.
« Ici, la même formation de qualité est proposée aux jeunes,
qu’ils se destinent à la pratique amateur ou professionnelle. »
Elle apprécie en outre la transversalité existant entre les
départements danse, musique et théâtre. « Cela donne
naissance à des spectacles mêlant les disciplines, à l’image
du spectacle « Boum ! » donné à la Gare du Midi de Biarritz
en juin dernier ». On l’aura compris, l’amour de la musique
habite ce professeur, qui, aux côtés de son mari, clarinettiste
au conservatoire, a transmis le souffle à leurs trois enfants,
élèves du conservatoire. Une histoire de famille donc.
Vers la voie professionnelle a
15
En bref
Des spectacles pour tous
Le conservatoire aime mêler ses disciplines. « Boum ! » un spectacle
en hommage à Trénet mariant théâtre, musique et danse, interprété
par 250 élèves du conservatoire avec le théâtre du Versant et la Ville
de Biarritz a été donné à la Gare du Midi le 12 juin. Le spectacle a été
préparé par les enseignants du conservatoire. Il a été dirigé par Yves
Bouiller, mis en scène par Gaël Rabas, sur un texte de Kattalin Dalat,
des arrangements musicaux de Joël Merah et des chorégraphies
d’Elisabeth Lécussant.
« En faire mon métier »
Il est de coutume de dire que pour être heureux, un Irlandais doit avoir une harpe.
Pour Uxue Larrukert, 17 ans, c’est pareil. « Son bonheur » lui vient de la pratique de
cet instrument pratiqué dès l’âge de 7 ans au conservatoire de Bayonne. « J’étais
inscrite au solfège au conservatoire d’Irun, ma ville natale, depuis l’âge de 5 ans,
mais il n’y avait pas de cours de harpe. Mes parents m’ont donc inscrite à Bayonne.
» Quand on lui demande si l’inspiration ne viendrait pas de la célèbre harpiste
du Gipuzkoa, Olatz Zugasti, la jeune étudiante du lycée Etxepare de Bayonne,
acquiesce. « Elle fait partie des artistes qui me bercent, au même titre que Sylvain
Blassel. » Aujourd’hui, Uxue se donne les moyens de persévérer dans la pratique
de cet instrument, qui « la caractérise et l’apaise ». « Je suis entrée dans un cycle
spécialisé, à raison de sept heures hebdomadaires de cours au conservatoire. »
Elle y loue d’ailleurs l’enseignement reçu par ses professeurs Michèle Orzan, Salomé
Magnier, etc. « En plus de la pratique pure, j’aborde l’analyse, l’écriture,... »
De quoi la familiariser avec l’univers professionnel vers lequel elle compte s’orienter.
« J’espère obtenir mon diplôme d’études musicales dans deux ans et poursuivre
dans une école supérieure. Pour en faire demain mon métier. »
En bref
Que peut-on apprendre ?
Cordes : violon, alto, violoncelle, contrebasse.
Bois : Flûte, hautbois, fagott, saxophone, clarinette.
Cuivres : cor, trompette, trombone, tuba.
Polyphoniques : piano, accordéon, guitare, harpe, orgue, percussions.
Danse : danse classique, danse contemporaine.
Voix : chant choral, chant, chef de chant.
Théâtre
Formation musicale
Culture musicale : écriture/ composition, analyse, classe d'accompagnement, culture/ histoire de la musique.
Musique ancienne : flûte à bec, clavecin, contrebasse baroque et viole de gambe, violon baroque.
Chant, musique et danse traditionnelle : musique et chant traditionnel, txistu.
Création : composition électroacoustique, etc. (lire détail p.11)
Pour connaître également le détail des pratiques amateurs (destinées aux adultes),
consulter le dossier spécial sur le site : www.agglo-cotebasque.fr
Comment s’inscrire ?
Les inscriptions se clôturent en juin. Il est toujours possible de contacter le conservatoire pour savoir
s’il reste des places.
Conservatoire Maurice Ravel, 29, cours du Comte-de-Cabarrus, 64 100 Bayonne. Tel.05 59 31 21 70.
Bureau de la scolarité : 05 59 31 21 84 ou sur www.cmdt-ravel.fr
« Passion Mozart »
L’Orchestre régional propose, en concert d’ouverture de la prochaine
saison, « Passion Mozart » un spectacle co-réalisé avec la Scène
Nationale, dirigé par Philippe Forget, avec le soliste Olivier Chauzu,
pianiste, au théâtre de Bayonne, le 4 octobre 2013 à 20h30 et le 5
octobre, à Soustons, à 18h. Tel. 05 59 59 07 27.
Vivre de ma passion
Florentin Desplantes, 19 ans, fait partie des rares élèves à se
diriger vers la voie professionnelle. Son domaine est celui des
percussions. « À 7 ans, j’ai opté pour ces instruments, car il n’y
avait pas besoin de faire un an de solfège avant, et j’aimais
leurs formes et sonorités. » Il apprécie encore la diversité des
batteries, claviers, timbales, et les dérivés permis, à l’image
de l’atabal, en lien avec la musique traditionnelle basque, qu’il
découvre, ou encore le jazz. Après 7 ans passés à l’école de
musique de Tarnos et 5 ans au conservatoire de Bayonne, il est
à présent en cycle spécialisé. « Je bénéficie d’un aménagement
adapté dans le cadre de mon cursus universitaire. C’est
nouveau. C’est un peu le même système que pour sports études,
mais pour les artistes. » En 2 e année de physiques chimie à la
fac de Montaury d'Anglet, Florentin peut ainsi « s’adonner à sa
passion pour la musique sans être pénalisé dans ses études ».
Par la suite, Florentin entend passer son diplôme d’études
musicales, gagner le cours d’un professeur de Tours, conseillé
par son prof actuel Antoine Gastinel, avant d’intégrer un pôle
supérieur ou le conservatoire national supérieur. « Mon but ?
Entrer dans un orchestre et vivre de ma passion. » Il pourrait
suivre en cela la voie tracée par son frère aîné, primé au
conservatoire de Paris et membre de la Musique de l’Air.
LA LETTRE DE l'agglo ● NUMÉRO 12
a THÉÂTRE ET DANSE au conservatoire
16
l'atout
danse
L'envol du département théâtre
Le département théâtre est
en plein essor. « Le succès
est au rendez-vous. Tous
les cours sont pleins »,
commente Gaël Rabas, à
l’origine de la création du
département théâtre avec
Xavier Delette, l’ancien
directeur du conservatoire.
« Cette année, nous vivons
un moment historique
car nous allons remettre
les premiers certificats
d’études théâtrales, les
diplômes venus valider le
cursus de cinq ans, en fin de
3 e cycle ». Depuis 10 ans, une convention lie ainsi le conservatoire et le théâtre
du Versant. Huit comédiens de la troupe assurent des cours à 146 élèves, un
chiffre en pleine évolution. Il s’agit de jeunes de plus de 16 ans inscrits dans le
cursus classique (du 1er au 3 e cycle), d’élèves de 13 à 15 ans inscrits en cycles
préparatoires, d’enfants de moins de 11 ans inscrits à l’atelier d’éveil, d’adultes
venus profiter des pratiques amateurs ou de jeunes en classes à horaires
aménagés (lire encadré p.17). « C’est là l’autre succès de ce département,
qui a mis en place la première filière théâtre d’Aquitaine dans le cadre de ce
dispositif », insiste Gaël Rabas. En clair, un enfant peut commencer le théâtre,
à l’aide d’horaires facilités, au Braou ou à Malégarie, poursuivre au collège
Rostand et rejoindre les cycles au conservatoire. « Le succès est tel qu’un projet
de classe à horaires aménagés de comédie musicale (chant-théâtre) est mûri
avec le collège Endarra d’Anglet… »
« En 6e, je continue »
« J’aime bien être costumé et
jouer sur scène », chuchote Diego
Rodriguez, 9 ans et demi, en pleine
répétition du spectacle « Boum ! »
à la Gare du Midi (lire p.15). Coiffé
d’une casquette à la Gavroche, le
craquant bonhomme s’apprête
à monter sur scène. « Je suis le
petit Parisien dans cette scène »,
glisse-t-il très concentré. « J’ai
commencé en CE2, dans mon école
du Braou. Je voulais voir comment
ça faisait de répéter, de participer
aux spectacles. Des filles de ma classe en faisaient aussi, j’ai eu envie
d’essayer. » À ce jour, ils sont 15 enfants, entre les classes de CE2 et CM1
du Braou, à suivre ainsi les classes à horaires aménagés. « Notre professeur
nous donne deux heures de cours par semaine dans notre école. Moi, j’adore
ça. Et j’ai déjà prévenu ma mère. En 6e, je continue le théâtre. » Ça tombe
bien. Brigitte Rabas, coordinatrice des classes à horaires aménagés au
conservatoire, le dit « très précis, motivé et doté d’une super énergie ». Un
bon point pour notre comédien en herbe.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
Le succès du département danse ne se dément
pas, comme l’explique Elisabeth Lecussant, sa
responsable.
Comment fonctionne ce département danse ?
Elisabeth Lecussant : Le département danse compte 290 élèves, auxquels
s’ajoutent 130 élèves pratiquant l’initiation commune danse et musique, lors de
la première année de conservatoire. Huit professeurs (1) assurent les cours.
Notre département, au même titre que le conservatoire dans son ensemble,
permet l’accès pour tous à la pratique, mais aussi détecte et oriente les talents
vers la voie professionnelle.
Une logique d’implantation territoriale a été initiée. À Biarritz, avec la présence du
Malandain Ballet Biarritz, la dominante classique s’est imposée. Un cursus complet
y est proposé, ainsi que des classes à horaires aménagés danse. À Bayonne, un
cursus complet de danse contemporaine est en place jusqu’au 3e cycle (ce qui
correspond au lycée). Un partenariat est en outre engagé avec l’École d’art de
l'Agglomération, spécialiste de l’art contemporain et notre voisine sur la Cité des
Arts à Bayonne.À Hendaye,en plus de la danse classique,une option danse basque
se dessine en lien avec fédération de danse basque.
Pourquoi privilégier des cursus complets par sites ?
Elisabeth Lecussant : Nous avons mis en place une logique de cursus complets
avec une pertinence de partenaires hors temps scolaires, et un cursus complet
depuis la primaire jusqu’à la fac sur le temps scolaire au travers des Classes à
horaires aménagés danse (CHAD). C’est une avancée sociale, car les familles
monoparentales par exemple ne peuvent courir partout amener leurs enfants.
Là, l’enfant peut évoluer sur un seul site et être pris en charge dans le cadre de la
scolarité. Autre satisfecit : des cours sont proposés à la fac en lien avec la danse, ils
apportent des points aux élèves et valorisent leurs parcours artistiques.
Quelles sont les autres actions menées ?
Elisabeth Lecussant : Notre ensemble chorégraphique Cuevas Taldea a travaillé
avec Jeanne Albertini, danseuse étoile du Capitole, pour monter le spectacle
« Eventail romantique » avec le département théâtre, donné en mai dernier.
L’an prochain, le travail sera mené avec l’Opéra de Bordeaux.
L’autre ambition est de développer la danse contemporaine. Un partenariat est
déjà noué avec le conservatoire de Pau. Car il faut savoir s’enrichir des expériences
des autres.
(1) Dont certains issus du Malandain Ballet Biarritz poursuivent des formations complémentaires.
Ils sont accompagnés par trois pianistes.
plateau image À biarritz a
17
La danse
chevillée au corps
Les premières notes s’élèvent. La professeur de danse classique, Valérie Hivonnait, a donné
le tempo. Julie Bruneau et une dizaine d’autres danseuses, exécutent les pas. Le port
altier, le geste gracieux, l’adolescente, répète, concentrée. Chaque semaine, du mardi
au vendredi, Julie Bruneau, 16 ans, se rend au conservatoire de danse, dans le quartier
Jules Ferry de Biarritz. La jeune Angloye, étudiante en 1ère S au lycée Malraux de Biarritz,
bénéficie d’un aménagement adapté proposé par les Classes à Horaires Aménagés. « Deux
jours par semaine, je finis les cours à midi et je me consacre à ma passion, de 15h30 à
18h30 », confie Julie, dont l’ambition est « de poursuivre vers la voie professionnelle ».
« Cette passion a cru depuis que je suis rentrée au conservatoire à 7 ans. » Et depuis, il
n’est pas un jour sans qu’elle ne vibre pour la danse classique.
Julie prépare son Diplôme d’études chorégraphiques (DEC), venu clore le 3e cycle. « Je rêve
de rentrer dans un junior ballet et de poursuivre au sein d'une compagnie. » À l’évocation
du Malandain Ballet Biarritz, son visage s’illumine. « J’adorerais. Je vais travailler dur
pour y parvenir…»
Le succès des classes à horaires aménagés
La demande est forte. Ces classes à horaires aménagés, en musique, danse ou en théâtre
offrent aux élèves présentant aptitudes et motivation, la possibilité de recevoir une formation
spécifique durant leurs heures de classes, dans des conditions leur garantissant les meilleures
chances d’épanouissement. Plusieurs écoles publiques de l’Agglo sont concernées : à Bayonne,
les écoles Maurice Ohana (pour la musique), Charles-Malégarie (théâtre avec une pratique
musicale), à Anglet, l’école Evariste-Galois (musique, cursus chant choral) ; à Biarritz : les écoles
Jules-Ferry (danse, avec une pratique musicale), le Braou (dominante théâtre avec une pratique
musicale), le collège Jean Rostand (théâtre et danse), le lycée Malraux (danse).
3 questions à …
Didier
Borotra
maire de Biarritz, 1 vice-président de l’Agglo
er
Le quartier Jules Ferry de Biarritz abrite un « Plateau
image » dynamique et reconnu. Quelle était votre
ambition à son lancement ?
Lorsqu’on a détruit l’ancien collège hôtelier des Rocailles,
devenu lycée et reconstruit à la Négresse, un débat a eu
lieu pour savoir si on réalisait à cet endroit, des immeubles
d’habitation ou des équipements publics.
L’idée du pôle culturel s’est imposée pour accueillir une
Médiathèque, l’Ecole de Musique et de danse, le BTS audiovisuel, auxquels se sont ajoutés l’Ecole Supérieure d’Art et
aujourd’hui le BTS photo.
Pourquoi en définitive un « Plateau image » ? Parce que
l’image est au coeur de l’Art contemporain, parce qu’elle est
un vecteur essentiel de la communication professionnelle
et du développement économique, et un facteur important
du débat démocratique. Et puis, l’image fait partie de l’histoire de Biarritz, à travers ses divers festivals, ses expositions
et la création locale.
Quels sont les principaux atouts de cet espace de la
formation artistique ?
Incontestablement, la diversité des approches, la possibilité
des échanges, la fécondation mutuelle. La Médiathèque
dépend de la Ville de Biarritz, l’Ecole de Musique dépend
du Conservatoire de la Côte basque, les BTS dépendent de
l’Education Nationale, l’Ecole Supérieure d’Art dépend du
Ministère de la culture et de l’Agglomération Côte Basque
- Adour. Les grands festivals sont le fait d’associations à
dimension nationale.
Etablir des passerelles entre tous ces enseignements et
ces manifestations, associer à cette démarche les établissements scolaires et universitaires de l’agglomération,
s’ouvrir au mouvement associatif culturel, est facilité par
la présence sur un même site de tous les équipements et
par le soutien engagé de la Ville, à leurs côtés.
L’ouverture du BTS photo en septembre 2013 complète le dispositif.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
La décision d’ouvrir un BTS photo à Biarritz a été prise, en
son temps, par Jack Lang et mise en œuvre aujourd’hui par
l’Education Nationale, le Rectorat de Bordeaux et le Conseil
Régional d’Aquitaine.
Ce sera le 3 e BTS de cette nature en France, après Paris
et la métropole lilloise. Il s’agit de former des jeunes aux
professions diverses qui utilisent l’image, qu’il s’agisse de
promotion, de communication, de commercialisation ou
de création.
L’évolution incroyable des techniques ces dernières décennies a exigé une refonte complète du référentiel de cet
enseignement, d’où des retards dans l’ouverture de cet
établissement. Son implantation a lieu dans une belle villa,
monument classé, du quartier Jules Ferry.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a Bienvenue dans le plateau image de Biarritz
18
©JP Plantey
Le BTS photo
Le BTS des métiers de la photo ouvrira ses portes à la rentrée de
septembre 2013 dans le Plateau image, quartier Jules Ferry, à Biarritz.
La Villa des Acanthes, jadis utilisée par le restaurant d’application
du lycée hôtelier, a bénéficié d’un réaménagement orchestré par le
Conseil régional d’Aquitaine, pour près de 2 millions d’euros.
Sachant que le site a été mis gratuitement à disposition du Conseil
régional par l'Agglo Côte Basque - Adour.Cette formation, dispensée
par le lycée André Malraux de Biarritz, préparera aux métiers de la
photographie en valorisant la prise de vue professionnelle, la postproduction des prises de vue réalisées, la finalisation de la gestion
des images traitées, l’utilisation et la commercialisation des images.
www.lycee-andre-malraux.org
L’Ecole superieure d'art (ESA)
Cet établissement innovant et professionnel forme les artistes de
demain. L’école, créée en 2008 par l’Agglo Côte Basque - Adour, a été
configurée pour l’accueil d’une cinquantaine d’élèves. Ces élèves, dont
plusieurs sont passés par la classe prépa de l’école d’art de Bayonne,
prétendent, en trois ans, au Diplôme national d’arts plastiques (DNAP),
option art, mention industries culturelles. L’école, reconnue et plébiscitée, offre un enseignement exigeant, ouvert à l’international, auquel
participent des artistes invités.
www.esa-rocailles.fr
Le jardin des Rocailles
Le jardin des Rocailles s’étend sur près de 8 000m².
Il offre au site et au quartier Jules Ferry de Biarritz,
un lieu de promenade, une respiration verte et boisée
entre les divers équipements. Cet espace verdoyant
a été pensé et aménagé par l’Agglomération en sa
qualité de maître d’ouvrage. Ce vaste jardin, orné de
chênes lièges, de massifs de fleurs odorants, de terre
de bruyère... contribue à la beauté et la quiétude des
lieux. Un atout de plus pour le plateau image.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a
19
La médiathèque
La Médiathèque de Biarritz a ouvert en janvier 2005 dans un bâtiment de 4 000m²,
imaginé par l’architecte François Lombard. Son fonds de 130 000 documents
(livres, revues, CD, DVD, CDROM) est réparti entre des collections généralistes pour
adultes et enfants et des départements spécialisés : le département basque (fonds
documentaire contemporain en langue basque),le département América (fonds
documentaire consacré aux cultures des pays latino-américains), le département
images. Ce dernier propose des ateliers autour de l’image fixe et animée dans une
visée artistique et pédagogique. Services numériques, animations dans ses espaces
(salle d’expos et auditorium de 110 places) ou hors-les-murs, sont encore proposés.
www.mediatheque-biarritz.fr
Le conservatoire
Le BTS audiovisuel
Le BTS audiovisuel du lycée René Cassin de Bayonne, sis sur le plateau
image de Biarritz, jouit d’une solide réputation. Ses anciens élèves
sont aujourd’hui des professionnels de l’audiovisuel reconnus :
techniciens d’exploitation, chefs de plateau ou de car, responsables
d’entreprises de productions, chefs monteurs, mixeurs, ingénieurs du
son, voire même réalisateurs, etc.
Le BTS œuvre depuis 25 ans à la formation des métiers de l’audiovisuel avec succès. Le taux de réussite frôle les 90 %.
Plus de 1 200 élèves y ont déjà été formés.
www.audiovisuel-cassin.com
© Archives Agglo/JP.Plantey
Le Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel étend ses activités sur
quatre sites, dont celui de Biarritz. Là, près de 450 élèves évoluent dans ce haut
lieu de la formation artistique de 600m², doté de trois studios de danse - dont un
de 230m² équipé d’une régie -, de quinze salles de cours instrumentaux et de formation musicale, ainsi que de quatre studios de travail personnel. La construction de ce bâtiment a été menée par l’Agglomération Côte Basque - Adour pour
4,5 millions d'euros. Du fait de sa proximité avec le Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz, les activités chorégraphiques y sont plébiscitées.
Des enseignements de musique et de théâtre y sont également prodigués.
www.cmdt-ravel.fr
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a ESA des Rocailles : présentation
20
L’Ecole Supérieure d’Art des Rocailles de l’Agglo
Côte Basque - Adour à Biarritz forme les créateurs
de demain. L’école, référencée parmi les 58 sites qui
composent le réseau des écoles supérieures d'art en
France, se veut un laboratoire artistique. L’envie et
le plaisir sont les moteurs de cet enseignement sur
mesure, innovant et professionnel. Le point avec son
directeur Olivier de Monpezat, qui a accompagné
l'établissement ces six dernières années.
Le savez-vous ?
L’ESA délivre un Diplôme National d’Arts
Plastiques (DNAP) option Art, mention Industries
culturelles correspondant à un cycle d’études
de trois ans après le bac. Cette formation
supérieure artistique est placée sous la tutelle
pédagogique du Ministère de la culture et de la
communication. Inscrit dans un cursus de LMD
(Licence-Master-Doctorat), l’étudiant bénéficie
d’une formation supérieure artistique portée
par une communauté inédite d’enseignants,
d’artistes et de partenaires. A partir d’un
environnement privilégié, l’étudiant abordera, au
regard des industries culturelles, les enjeux de la
création artistique contemporaine.
Des portes ouvertes seront organisées en
mars 2014, sur le site des Rocailles, 11, rue de
Moussempes, situé au cœur du plateau image
de Biarritz et à la Blanchisserie, l’annexe de l'ESA
située rue des Petites-Soeurs-des-Pauvres.
Infos sur le site : www.esa-rocailles.fr
Tel.05 59 47 80 02
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
Quels sont les pincipaux atouts de l'ESA ?
Olivier de Monpezat : Cette école, c’est un
écrin pour les étudiants. L'Ecole supérieure
d'art des Rocailles compte plusieurs singularités. Créée en 2008 par l’Agglomération Côte
Basque - Adour, elle a été configurée pour
accueillir un maximum de 50 à 60 étudiants.
L’équipe s’engage ainsi à ce que ces étudiants pris en première année dans le cadre
d’un concours exigeant, soient amenés
jusqu’au Diplôme national d’arts plastiques
(DNAP), mention industries culturelles, prodigué en trois ans.
L’autre singularité est de travailler avec une
petite équipe d’enseignants de qualité(1) sur
les fondamentaux de l’enseignement artistique qui questionnent à la fois ce qui est
de l’ordre de la peinture, du dessin, de la
sculpture, de la vidéo, du multimédia, etc.
L’école s’est aussi spécialisée dans l’analyse
de l’image en mouvement : le film ou la vidéo
d’art. Le travail autour de l’histoire de l’art,
la culture générale, est également prégnant.
© Archives E.Quatrevieux
« Cette école,
c’est un écrin »
Son autre force repose sur la qualité des
artistes invités.
Olivier de Monpezat : Les artistes invités
sont placés au cœur du projet d’établissement. Ils interviennent cinq semaines par
semestre. Les étudiants travaillent ainsi
avec des spécialistes de la création contemporaine : sculpteurs, peintres, dessinateurs,
vidéastes, photographes, scénographes. Ou
encore des écrivains, musiciens, danseurs,
cinéastes, tout l'éventail de la création
contemporaine. Ces artistes de renommée
aident les élèves à mûrir un projet artistique
de qualité. L’artiste propose un projet aux
étudiants, mais aussi un regard sur l’art.
C’est très enrichissant pour les jeunes.
Enfin, l’école a cette particularité de préparer un diplôme Bac +3 et non Bac+5. Elle
s’inscrit dans le cadre d’un petit campus en
mouvement, le plateau image de Biarritz,
fort du BTS audiovisuel, et dès septembre
2013, du BTS photo. De quoi favoriser cette
dynamique autour de l’éducation à l’image.
a
Avec l’arrivée du BTS photo, l’ESA renforcerat-elle son travail autour de la photographie ?
Olivier de Monpezat : Depuis la création de
l’ESA, de nombreux photographes sont venus.
Au vu de ce travail, et de l’intérêt pour cet
art, un enseignement de la
photographie sera créé dès la
rentrée prochaine. Un enseignant interviendra dans le
cursus. Avec le BTS photo, des
synergies seront engagées
comme ce fut le cas avec le
BTS audiovisuel dans le cadre
de l’image en mouvement.
Ainsi, les enseignements,
les outils de production et
d’édition pourront être partagés afin que les étudiants
accèdent à un environnement
professionnel.
Nous poursuivrons le travail
de recherche initié dès 2012 par la mise en
place d’une master class « Filmer et photographier la danse », initiée dans le cadre du
festival du Temps d’aimer, avec le Malandain
Ballet Biarritz et Biarritz Culture (2). Cette
master class mêle des étudiants d’écoles
© Archives Agglo/JP.Plantey
Quels sont les possibles débouchés de ce
diplôme ?
Olivier de Monpezat : L’ESA délivre un diplôme
de premier cycle. De fait, plus de 80 % des
étudiants poursuivent leurs études dans une
autre école supérieure d’art, en France ou
à l’étranger, afin d’obtenir un master. Dans
ce cadre, notre équipe pédagogique et les
artistes invités les aident à préparer leur
dossier pour rentrer en 4e année. Le reste
des élèves poursuit en université, ou cesse
ses études.
En juin 2013, les jeunes de la première
promo de l’ESA, titulaires du DNAP et ayant
poursuivi en 4e et 5e année dans des écoles
supérieures d’art, concourront pour le master. Nous saurons alors mieux vers quoi ils
s’orienteront in fine, sachant que l’éventail
permis est large : création contemporaine,
arts plastiques ou visuels, cinéma, communication, édition, etc. Les débouchés sont
très nombreux.
© Archives E.Quatrevieux
21
supérieures d’art, des universitaires de
master. Dans le cadre de cette dynamique, de
jeunes artistes photographes interviendront
en 2013-2014 : Sarah Ritter, Jean-Louis Tornato et Rafaël Dellaporta. Enfin, l’intellectuel Georges Didi Huberman, reviendra sur
ces questions de la danse, de la musique de
la photographie, pour « donner du sens ».
De nouveaux partenariats sont-ils envisagés ?
Olivier de Monpezat : L’ESA poursuit des collaborations avec ses partenaires du plateau
image (lire p.18-19), mais aussi l’École d’art
de l'Agglo à Bayonne, la Biennale d’Anglet, la
Villa Médicis. En 2012, outre Malandain Ballet
Biarritz, un autre partenariat a été noué avec
Quiksilver dans le cadre de l’enseignement
de la sculpture assuré par Marc Fontenelle.
L’entreprise fournit aux étudiants la matière
première - le néoprène des combinaisons de
surf - afin qu’ils réalisent une sculpture en
lien avec l’univers marin. D’autres projets
transfrontaliers et internationaux sont
mûris, histoire de pousser plus loin les voies
de la création artistique.
(1) Le directeur est assisté de Delphine Chaix (coordinatrice pédagogique) et de Pascal Convert (conseiller artistique) et d’une équipe administrative. Les professeurs sont Fabien Béziat, Lionel Darmendrail, Marc
Fontenelle, Bernard Hausseguy, Vincent Labaume, Jean-Luc Mathieu,
Chantal Raguet et Pascale Ratovonony, etc.
L’ESA en chiffres
58 étudiants
830 000 euros de budget
118 candidats ont postulé aux derniers
concours d’entrée de l’ESA. 12 ont été
retenus auxquels s’ajoutent 7 étudiants issus
des classes préparatoires de l’École d’art
de l'Agglomération Côte Basque - Adour à
Bayonne.
100 % de réussite. C’est le résultat obtenu par
les 3 promos de l’ESA.
900 euros, c’est le coût des frais de scolarité
pour la saison 2012/2013.
Comment rentrer à l’ESA ?
L’admission a lieu sur concours. Les candidats
doivent être titulaires du bac ou l’obtenir lors
de la session suivant le concours d’entrée
(sachant qu’il existe une commission des
non bacheliers et une commission pour les
équivalences).
Le dossier d’inscription est à télécharger sur le site
de l’établissement : www.esa-rocailles.fr, par
mail à [email protected], ou à retirer
auprès de l’École vers le mois de février pour
le déposer avant début mai, pour la première
session.
Plus d’infos sur le site www.esa-rocailles.fr
(2) Et en lien avec l’association Artistes Associés et la médiathèque.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
a ESA des Rocailles : rencontres
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Ils en parlent...
Un double regard
signé S&P Stanikas
La Blanchisserie, l’annexe de l’ESA, bruit d’une joyeuse
émulation. Les étudiants de 2e année présentent au public
les œuvres réalisées au cours de leur échange artistique
avec S&P Stanikas. Ce couple d’origine lithuanienne,
installé à Paris, fait partie des « artistes invités » de la
saison venus prodiguer leur savoir aux étudiants.
Durant quatre semaines, le couple de plasticiens a ainsi
proposé aux jeunes son double regard, en les poussant à
tester divers médiums.
Leur œuvre, de renommée internationale (1), est aussi
variée que conceptuellement complexe. Leur travail
questionne la condition humaine de manière universelle, à travers le dessin, la sculpture, la photographie,
la vidéo, etc. « Ils m’ont invitée à appréhender l’ensemble
des médiums, à les imbriquer, afin de créer une atmosphère. Ils nous poussent surtout à nous interroger sur
nous-mêmes », indique Lisa Menjou, devant son œuvre
vidéo « The real internet is inside you ».
Pour Rémy Lapouble, autre étudiant de 2e année, « la
notion d’échanges a été primordiale. Ils nous ont aussi
appris à nous libérer des contraintes et de la crainte du
jugement critique, pour suivre nos envies. »
« Nous voulions les initier aux pratiques plurielles. Et les
pousser à donner d’eux », indique Paulius Stanikas, plutôt
« fier » du résultat de ses élèves, lesquels ont « travaillé sur
la représentation de soi, la ville de Biarritz ». Pour Svajoné
Stanikiené, « le potentiel est là. Reste à l’approfondir, à
force de travail et d’incessante curiosité. »
« Avec ce travail, les élèves ont évolué dans leur ouverture
au monde, aux pratiques artistiques, ajoute Olivier de
Monpezat. C’est tout l’intérêt de ces échanges. »
Sur la saison scolaire, plusieurs artistes se sont ainsi
relayés : Xavier Boussiron, plasticien et musicien, Delphine Coindet, sculpteur et peintre, Jean-Yves Jouannais,
critique d’art et écrivain, Sophie Perez, metteur en scène
et la sculptrice Véronique Boudier, laquelle a proposé un
workshop dans un… camping. Pour susciter une autre
émulation.
(1) Ils ont participé à de nombreuses biennales : Moscou, Beijing, Liverpool, et exposé
à Paris au Centre Pompidou, au Grand Palais ; au Musée national de Varsovie, etc.
LA LETTRE DE L'agglo ● NUMÉRO 12
J’ai beaucoup
grandi
J’aime sa
confidentialité
« J’aime la confidentialité de cette
école, le fait que l’on soit peu nombreux.
Ça permet des échanges particuliers
avec les profs, les artistes invités. Ces
rencontres ouvrent de nouveaux
horizons. J’apprécie cette invitation
permanente à un large éventail de
médiums, comme la vidéo et l’art de
l’image. » À 21 ans, Lisa Menjou, forte
d’une formation littéraire et de l’année
de prépa à l’école d’art de Bayonne, est
en deuxième année à l’ESA. « Le fait que
l’école se situe à Biarritz, à la croisée de
plusieurs cultures, est un avantage. »
Lisa est formelle. Elle a aujourd’hui
« trouvé son équilibre » et entend « se
donner les moyens de poursuivre dans
cette filière artistique. » Elle sait que la
3e année sera plus « raide » avec la
préparation du diplôme - le DNAP - en
parallèle des concours pour suivre le
cursus en 4e année dans une autre école
supérieure. « Mais je suis prête. »
« Au départ, j’hésitais avec le BTS
audiovisuel de Biarritz qui a une bonne
réputation, mais qui est davantage
axé sur la technique. Je voulais davantage développer l’esprit créatif, alors
j'ai choisi l'ESA. » Le Bayonnais Rémy
Lapouble tente donc une première fois
le concours, mais il n’est pas retenu.
« Pour me donner toutes les chances,
j’ai suivi la classe prépa de Bayonne, où
j’ai acquis une plus grande assurance. »
Il tente de nouveau le concours de l’ESA
en 2011, « avec succès cette fois ».
Après deux ans passés au sein de l’établissement biarrot, le jeune homme dit
« avoir beaucoup grandi. » « On peut
s’exprimer sans être censuré, l’espace
et le temps sont mis à profit pour nous
aider à nous exprimer à travers la pratique artistique. Ici, on apprend surtout
à se délester du regard des autres. Rien
de tel pour avancer. » D’ailleurs, dans
le travail réalisé avec S&P Stanikas,
Rémy a « présenté un univers d’où serait
banni le passé, le futur, le plaisir et la
peur, tout ce qui est susceptible d’occulter le moment présent, pour tendre
à un certain lâcher prise…»
a
23
Un rêve d’artiste
L’ESA, mon coup de
cœur scolaire
Damien Caccia, 23 ans, est en 4 e année
du master des Beaux Arts de Nantes. Une
école supérieure d’art qu’il a intégrée
« une fois son diplôme de l’ESA en poche
en 2012 ».« Je suis tombé amoureux de
l’ESA, confie Damien depuis Nantes.
Dès le concours d’entrée, j’ai compris
qu’il s’agissait d’un concept nouveau.
L’école venait d’être créée, il y avait
un bouillonnement créatif, une envie
de sortir des sentiers battus, un
investissement important de la part
des profs, très présents et humains.
J’ai surtout aimé le champ des possibles
offert par cette école en devenir, peu
conventionnelle. » Durant ces trois
années de cours, Damien estime
« avoir beaucoup progressé ». « Même
si la liberté de créer est grande, nous
avons été très encadrés. Nous avons
acquis une assurance pour prendre
des risques. La rencontre avec les
profs, les intervenants, m’a enrichi. Et
la formation à des logiciels de pointe
me sert aujourd’hui encore. » Après
son master à Nantes, Damien pourrait
suivre un cursus de deux ans encore, ou
monter des collectifs.
Son but ? « Etre artiste, simplement.
Vivre de mon travail et approfondir
mes recherches. » Il s’est aujourd’hui
spécialisé dans la peinture et la
vidéo, dans « un mélange des genres
dynamique » : « Pour tout dire, je
m’éclate. » Depuis Nantes, Damien
reste en lien avec l’ESA, son « coup de
cœur scolaire ».
L’ESA monte en
puissance
« Si on m’avait dit que je participerais aux
Soirées nomades de la Fondation Cartier
pour l’art contemporain, je ne l’aurais
pas cru. Et ça, c’est grâce à l’ESA », glisse
Thomas Lebréquier, 23 ans, étudiant de 3e
année, en pleine préparation avec JeanYves Jouannais, écrivain et critique d’art,
autre artiste invité. Connu pour ses talents
de pilier, le joueur semi-professionnel du
BOPB cette dernière saison compte une
double passion pour le sport et l’art. «
L’une s’enrichit de l’autre pour nourrir ma
sensibilité.»
Depuis qu’il est rentré à l’ESA en 2010,
via l’Académie basque du sport et après
la classe prépa de Bayonne, il se sert des
émotions vécues lors de sa carrière sportive
pour enrichir son cheminement artistique.
Quant à l’école d’art, elle lui a « donné les
moyens de mettre en volume sa pensée,
d’appréhender de nouveaux médiums,
de bénéficier d’un matériel de pro et de
conseils d’artistes reconnus.»
Selon lui, « l’ESA monte en puissance et
compte désormais une solide réputation
dans le monde de l’enseignement supérieur d’art. »
Thomas se prépare de son côté à son nouvel
avenir. Après avoir réussi les deux concours
d’entrée aux écoles supérieures d’art présentées afin d’y suivre un master, son choix
s’est posé sur la Villa Arson à Nice.Une nouvelle aventure s'ouvre à lui.
« Mon rêve ? J’aimerais devenir une artiste reconnue». Marie Maisonnier, 20 ans, petit brin de femme
spontanée et débordant d’humour, mêle assurance,
simplicité et sensibilité. « Je suis une curieuse insatiable et une boulimique de boulot. » Rajoutons
une touche-à-tout enthousiaste dotée d’un sacré
tempérament. Forte d’un bac littéraire option arts
plastiques, elle a joué « la carte ESA » parce que
« proche de ses envies artistiques, proche de la
maison - une petite ville de campagne du côté
de Bordeaux -, et pour acquérir une solide expérience ». « Pour être franche, le premier contact
avec l’école m’a un peu rebutée, avoue-t-elle tout
de go. J’ai trouvé le lieu aseptisé, trop blanc, trop
propre. Aujourd’hui, je suis une de ses fans. Je m’y
sens bien. » Le sérieux de l’école, l’enseignement
prodigué, a aussi permis de « rassurer ses parents
sur son choix ».
La jeune femme, qui « aime à construire un dialogue
dans l’art plastique », a ici trouvé « chaussure à son
pied ». « Au cours de cette première année, nous
avons appris à tester divers médiums. Je me suis
découvert une passion pour la vidéo, la photo et le
travail de l’image en général. » « Dans le travail
du volume, j’ai découvert des matériaux comme le
plâtre ou le béton. Ça m’ouvre de nouveaux champs
de création, c’est super, ça m’aide à matérialiser
mes idées, mon univers mâtiné de mythologies.
J’aime à utiliser des matériaux insolites pour des
créations, comme mes poupées en papier. » Marie
dit s’« être épanouie » et être « confortée dans
son choix ». « Je vais tenter le maximum d’écoles
supérieures d’art après ma troisième année pour
suivre un premier master. » Elle entend « vivre de sa
passion et de son travail », à l’image d’une artiste
qui l’a touchée, Joana Vasconcelos. « J’ai adoré son
travail sur Contamination, un monstre créé sous
forme de patchwork coloré avec des matériaux réalisés à la main par l’artiste ou trouvés lors de ses
voyages. J’y trouve un écho à ma propre réflexion
artistique sur l’identité, mâtinée de chimères. » Le
chemin est tout tracé.
LA LETTRE DE l'agglo ● NUMÉRO 12
a LA LETTRE DE L'AGGLO
Bidart
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