I. Baladilla de los tres ríos Petite ballade des trois rivières El rio

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I. Baladilla de los tres ríos Petite ballade des trois rivières El rio
I. Baladilla de los tres ríos
Petite ballade des trois rivières
El rio Guadalquivir
va entre naranjos y olivos
Los dos rios de Granada
bajan de la nieve al trigo
¡ Ay, amor
què se fuè y no vinò !
El rio Guadalquivir
tiène las barbas granates
los dos rios de Granada
uno llanto y otro sangre
¡ Ay, amor
què se fuè por el aire !
Le fleuve Guadalquivir
va parmi orangers et oliviers.
Les deux rivières de Grenade
descendent de la neige au blé.
Hélas, amour
qui s’en fut et ne vint !
Le fleuve Guadalquivir
à la barbe grenat.
Les deux rivières de Grenade,
l’une pleure et l’autre saigne.
Hélas, amour
qui s’en fut dans l’air !
Para los barcos de vela
Sevilla tiene un camino
por el agua de Granada
solo reman los suspiro
¡ Ay, amor
què se fuè y no vinò !
Guadalquivir, alta torre
y viento en los naranjales
¡ Dauro y genil, dauro y genil !
Torrecillas muertas sobre los estanquès.
¡ Ay, amor
què se fuè por el aire!
Pour les bateaux à voiles,
Séville a un chemin ;
mais dans l’eau de Grenade
rament seuls les soupirs.
Hélas, amour
qui s’en fut et ne vint !
Guadalquivir, haute tour
et vent dans les orangeraies.
Darro et Genil,
tourelles mortes sur les étangs.
Hélas, amour
qui s’en fut dans l’air !
¡ Quien dirà que el agua
lleva un fuègo fatuo de gritos !
¡ Ay, amor
què se fuè y no vinò !
Lleva azahar,
lleva olivas,
Andalucia, a tus mares.
¡ Ay, amor
què se fuè por el aire !
Qui dira que l'eau emporte
Un feu follet de cris !
Hélas, amour
qui s’en fut et ne vint !
Porte la fleur d'oranger,
Porte l'olive,
Andalousie, à tes mers.
Hélas, amour
qui s’en fut dans l’air !
II. La Guitarra
La Guitare
Empieza el llanto de la guitarra
Se rompen las copas de la madrugada
Empieza el llanto de la guitarra
es inutil callarla.
Es imposible callarla.
Commence la complainte de la guitare
De la prime aube les coupes se brisent.
Commence la de la guitare.
Il est inutile de la faire taire.
Il est impossible de la faire taire.
Llora monotona,
como llora el agua
como llora el viento
sobre la nevada
Llora por cosas lejanas.
C’est une complainte monotone,
comme la complainte de l’eau,
comme la complainte du vent
sur la neige tombée.
Elle pleure sur des choses lointaines.
Arena del sur
que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco,
la tarde sin mañana.
Y el primero pàjaro
muerto sobre la rama
¡ O guitarra !
Corazòn malherido
por cinco espadas.
Sable du Sud
qui veut de blancs camélias.
Elle pleure la flèche sans but,
le soir sans lendemain.
et le premier oiseau
mort sur la branche
Ô guitare !
Coeur à mort blessé
par cinq épées.
III. Puñal
El puñal
entra en corazòn
como la reja del arado
en el yermo.
No, no me lo claves, no.
El puñal
como un rayo de sol
incendia las terribles
hondonadas
Poignard
Le poignard
entre dans le coeur
comme un soc de charrue
dans la terre en jachère.
Non, ne le plante pas dans ma chair, non.
Le poignard
comme un rayon de soleil,
incendie les terribles
profondeurs.
IV.1. Procesion
Por la calle vienen
extraños unicornios.
¿ De que campo ?
¿ De que bosque mitologico ?
Mas cerca
y apparecen astronomos
fantasticos melines
y el ecce homo,
Durandarte encantado
Orlando Furioso
Procession
Par la ruelle viennent
d’étranges unicornes,
De quelle campagne ?
De quel forêt mythologique ?
Plus près,
il semblent des astronomes.
Fantastiques Merlins
et l’Ecce Homo,
Durandart enchanté,
Roland furieux.
2. Paso
Virgen con miriñaque,
virgen de soledad
abierta como un immenso tulipan
En tu barco de luces
vas por la alta marea
de la ciudad.
Entre saetas turbias
y estrellas de cristal.
¡Virgen de soledad
tu vas hasta el mar!
Paso
Vierge en crinoline,
Vierge de la Solitude,
épanouie comme une immense tulipe.
Dans ta barque de lumières
tu vas sur la haute marée
de la ville,
parmi les saetas troubles
et des étoiles de cristal.
Vierge de la Solitude,
tu vas sur le fleuve de la rue jusqu'à la mer !
3. Sæta
Cristo moreno pasa,
De lirio de Judea
a clavel de España.
¡ Miralo por donde viene !
¡ Miralo por donde va !
De España
cielo limpio y oscuro.
Tierra tostada,
y causes donde corre
muy lenta el agua.
Cristo moreno pasa
con las guedejas quemadas,
los pomulos salientes
y las pupilas blancas .
Sæta
Christ hâlé,
changé de lys de Judée
en oeillet d’Espagne.
Voyez-le qui s’avance !
Voyez-le qui s'en va !
D’Espagne
Ciel limpide et obscur,
terre aride,
fossés où coule,
très lentement, l’eau.
Christ hâlé,
aux longues mêches de cheveux brûlés,
aux pommettes saillantes
et aux pupilles blanches.
V. Memento
Cuando yo me muera
enterradme con mi guitarra
bajo la arena
Mémento
Quand je mourrai,
Enterrez-moi avec ma guitare
sous le sable.
Cuando yo me muera
entre los naranjos
y la hierba buena.
Quand je mourrai,
parmi les orangers
et la bonne menthe.
Cuando yo me muera
enterradme si que querèis
en una veleta.
Quand je mourrai,
enterrez-moi, si vous le voulez,
dans une girouette.
¡Cuando yo me muera!
Quand je mourrai !
VI. Baile
La Carmen està bailando
por las calles de Sevilla
Tiene blancos los cabellos,
y brillantes la pupillas.
Danse
Carmen va dansant
dans les rues de Séville.
Elle a les cheveux blancs,
étincellantes les pupilles.
Niñas,
corred la cortinas.
Fillettes,
tirez les rideaux !
En su cabeza se enrosca
una serpiente amarilla.
Y va soñando en el baile
con galanes de otros dias.
Sur sa tête s’enroule
un serpent jaune,
elle rêve en dansant
aux galants d’autrefois.
Niñas,
corred la cortinas.
Fillettes,
tirez les rideaux !
Las calles estan desiertas
y en los fondos se adivinan
corazones andaluces
buscando viejas espinas.
Les rues sont désertes,
et au fond l’on devine
des coeurs andalous
qui cherchent de vieilles épines.
Niñas,
corred la cortinas.
Fillettes,
tirez les rideaux !
VII. Crotalo
Crótalo,
Escarabajo sonoro.
En la araña de la mano
Rizas el aire calido,
Y te ahogas en tu trino de palo.
Castagnettes
Serpent à sonnette,
Scarabée sonore.
Dans l’araignée de la main
tu frises l’air chaud,
et tu étouffes en ton trille de bois.
Tres andaluzas
I. Cancion de jinete
Córdoba.
Lejana y sola.
Chanson de cavalier
Cordoue
Lointaine et seule.
Jaca negra, luna grande,
Y aceitunas en mi alforja.
Aunque sepa los caminos
Yo nunca llegaré a Córdoba.
Jument noire, grande lune,
Et des olives dans ma besace,
j'ai beau connaître la route
Je n'atteindrai jamais Cordoue.
Por el llano, por el viento,
Jaca negra, luna roja.
La muerte me está mirando
Desde las torres de Córdoba.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge.
La mort tout là-bas me guette
Depuis les tours de Cordoue.
¡ Ay qué camino tan largo !
¡ Ay mi jaca valerosa !
¡ Ay que la muerte me espera,
antes de llegar a Córdoba !
Quelle interminable course !
Ah ma jument valeureuse !
Je sais que la mort m'attend
avant d’arriver à Cordoue !
Córdoba.
Lejana y sola.
Cordoue.
Lointaine et seule.
II. Es verdad
¡ Ay qué trabajo me cuesta
quererte como te quiero !
C'est bien vrai
Ah, qu'il me coûte de la peine
à t'aimer comme je t'aime !
Por tu amor me duele el aire,
El corazón
Y el sombrero.
Amoureux, l'air me fait mal,
comme mon coeur
Et mon chapeau.
¿ Quién me compraria a mi
este cintillo que tengo
y esta tristeza de hilo
blanco, para hacer pañuelos ?
Qui voudra m'acheter
ce galon tressé de soie
et cette tristesse de fil
blanc, à faire des mouchoirs ?
¡ Ay qué trabajo me cuesta
quererte como te quiero !
Ah, qu'il me coûte de la peine
à t'aimer comme je t'aime !
III. Arbolé
Arbolé, arbolé
Seco y verdé.
Arbrisseau
Arbrisseau, arbrisseau
Sec et vert.
La niña del bello rostro
Está cogiendo aceituna.
El viento, galán de torres,
La prende por la cintura.
La fille au beau visage
Est en train de cueillir les olives .
le vent, galant des tours,
l'a saisie par la taille.
Pasaron cuatro jinetes,
Sobre jacas andaluzas
Con trajes de azul y verde,
Con largas capas oscuras.
"Vente a Córdoba, muchacha." La niña no los escucha.
Passent quatre cavaliers
sur des juments andalouses
en habits bleus et verts
Avec leur cape sombre
« Viens à Cordoue, ma belle »
Mais elle ne les écoute pas.
Pasaron tres torerillos
delgaditos de cintura,
con trajes color naranja
y espada de plata antigua,
"Vente a Sevilla, muchacha." La niña no los escucha.
Passent trois torerillos
minces de taille.
Leurs habits sont orangés
leur épée en vieil argent.
« Viens à Séville, ma belle. »
Mais elle ne les écoute pas.
Cuando la tarde se puso
Morada, con luz difusa,
Pasó un joven que llevaba
Rosas y mirtos de luna.
"Vente a Granada, muchacha." Y la niña no los escucha.
Lorsque le soir tombe,
violet, dans une lumière diffuse,
vint un garçon qui portait
Roses et myrtes de lune.
« Viens à Grenade, ma belle. »
Mais elle ne l’écoute pas.
La niña del bello rostro
sigue cogiendo aceituna,
con el brazo gris del viento
ceñido por la cintura.
Arbolé, arbolé
Seco y verdé.
La fille au beau visage
continue à cueillir les olives
avec le bras gris du vent
serré autour de sa taille.
Arbrisseau, arbrisseau
Sec et vert.

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