le ponthieu - Montreuil-sur-Mer

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le ponthieu - Montreuil-sur-Mer
Extrait des Dossiers Historiques et Archéologiques des Amis du Passé de
Berck-sur- Mer, 1978, 1-2, p. 1/3.
Visible sur ce site grâce à l’autorisation de l’A.M.P.B.B.E. (Société des Amis du Musée
du Passé et de la Bibliothèque de Berck-sur-Mer et Environs). Adresse e-mail :
[email protected]
Texte, numérisation et mise au format Acrobat (pdf) par Daniel PITON,
pour l'A.M.P.B.B.E., 2006.
LE PONTHIEU
Que dit pour nous le nom “PONTHIEU” en 1978 ?
Nous l’associons à quelques noms de localités lus sur la carte ou sur une plaque
indicatrice comme Crécy-en-Ponthieu, Nouvion-en-Ponthieu, Maison-Ponthieu et assez
vaguement à un territoire sur lequel nous vivons. Il ne définit plus une circonscription
administrative ou judiciaire aux limites précises. “Région de Picardie, entre la Somme et
l’Authie qui comprenait anciennement le Vimeu”, indique le Petit Robert 2. Qu’était-il
vraiment ‘?
La réponse nous est donnée dans quelques extraits de sa géographie et de son histoire
puisés dans l’ouvrage anglais “L’administration anglaise du Ponthieu” traduit par Monsieur
Raymond Petit. Les lignes ci-dessous ont été extraites du chapitre “La cession du Ponthieu en
1361 “ dans le paragraphe 2 : “Le comté cédé”.
LE COMTÉ CÉDÉ
.....Tout à fait au nord, la frontière du comté, durant cette période, suivait
probablement le cours de la Canche depuis l’embouchure jusqu’au voisinage de
Beaurainville, soit sur une longueur d’environ 20 kilomètres. A mi-chemin, sur la rive
gauche, se trouvait la ville de Montreuil-sur-Mer dans laquelle Edouard III possédait les seuls
droits qui constituaient sa vicomté de Ponthieu De Beaurainville, la frontière se dirigeait
d’abord presque droit au sud, Buire-le-Sec étant dans le bailliage de Waben, puis longeait le
cours de l’ Authie sur 27 km en coïncidant à peu près avec l’actuelle limite séparative des
départements du Pas-de-Calais et de la Somme. (Les localités de Saulchoy, Douriez, Labroye,
Willecourt, Auxi et Wavans ne peuvent figurer dans les comptes du Ponthieu qu’en raison de
fiels situés sur la rive gauche de l’ Authie, puisque la comtesse Marie, les avait vendus en
1244,,1 Robert d’Artois). A partir de Wavans commençait la frontière orientale dont le tracé
était très sinueux... Au milieu du coin, étroit mais profond, de territoire français qui pénétrait
au cœur du Ponthieu se trouvait Saint-Riquier. Avec Doullens et Avesnes, cette ville avait été
cédée en 1225 à Louis VIII par Marie comtesse de Ponthieu, et formait maintenant une
prévôté du bailliage d’Amiens.
Après Famechon la frontière continuait vers le Sud-est et atteignait Flixecourt... et
traversant la Somme pénétrait dans le Vimeu -la région entre la Somme et la Bresle-... et
bordant la forêt d’ Arguel atteignait la Bresle.
La frontière sud-ouest du Ponthieu longeait cette rivière... jusqu’à ce qu’elle parvienne
à la mer près de la ville d’Eu. (Gamaches et Saint-Valéry ne sont jamais mentionnées dans les
comptes parce qu’elles se trouvaient sous la juridiction immédiate de Jean d’Artois, comte
d’Eu et seigneur de Saint-Valéry).
La frontière occidentale du Ponthieu suivait le rivage maritime qui, à cette époque
devait être peu différent de ce qu’il est maintenant... Cayeux existait puisque le fief était objet
de contestation... La différence la plus notable tenait à ce que le colmatage consécutif au
relèvement du niveau de la mer survenu vers le IVème siècle, était moins marqué que de nos
jours dans les estuaires et dans les bas-champs qui en dépendaient.
.
...Pour les besoins de l’administration, le Ponthieu avait été depuis longtemps divisé en
bailliages désignés par les noms de leurs chefs-lieux : Abbeville, Rue, Waben, Crécy et le
bailliage double d’Airaines-Arguel... Il n’y avait pas d’autres divisions administratives dans le
comté puisque les vicomtés et les châtellenies qui figurent dans les comptes étaient, quant aux
premières, des circonscriptions financières, quant aux secondes, des
circonscriptions militaires et judiciaires.
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Le Ponthieu représente une importante fraction de la partie occidentale de la grande
plaine crayeuse de Picardie qui s’étend du Boulonnais au nord, au Pays de Bray au sud et à la
Thiérache à l’est. La physionomie de cette plaine picarde est notamment déterminée par les
lignes de crête, dirigées du sud-est au nord-ouest, que dessinent les ondulations de la craie...
En général l’altitude reste faible dans tout le comté. Elle ne dépasse pas 100 mètres entre la
Canche et l’ Authie, ni les 150 mètres entre l’Authie et la Somme. Par contre, le bord du
plateau qui domine la vallée de la Bresle est à 170 mètres et le point le plus haut du comté,
dans la forêt d’Arguel, dépasse 190 mètres. Coulant lentement dans les vallées à fond plat, la
Somme et l’ Authie s’étalent pour former des marais, souvent riches en tourbe, et en
atteignant la mer n’ont pas la force de s’opposer aux sables envahissants qui comblent leurs
chenaux instables. Les bois et les forêts, dont l’étendue a maintenant beaucoup diminué,
croissent dans les régions de hautes terres couvertes d’argile à silex, tandis que les sols plus
légers ont toujours permis les cultures des céréales et l’élevage du mouton. Près de la côte, les
mollières ou prés salés, ainsi que parfois le voisinage des dunes, fournissent des pâturages
naturels. Les comptes montrent que les régions de l’intérieur produisaient surtout des grains et
pratiquaient l’élevage du mouton, tandis que le long de la côte se trouvaient les salines et les
principaux lieux de pêche. La volaille était élevée partout.
La seigneurie d’Edouard III n’était pas simplement un pays de petits cultivateurs. Pour
son étendue, le Ponthieu avait un nombre relativement élevé de communes. Entre 1126 et
1384, 36 furent établies. Augustin Thierry a remarqué que “nulle part, dans l’ancienne France,
la liberté naissante n’a pénétré plus profondément dans les campagnes”... La commune du
Marquenterre formait un vaste ensemble auquel appartenaient tous les villages, hameaux et
fermes isolées situés entre les embouchures de la Somme et de l’Authie, et qui n’avaient pas
de charte communale propre...
La ville la plus importante était Abbeville reconnue en fait comme la capitale du
comté. En second lieu il faut probablement placer un autre port, Le Crotoy, suivi par Rue,
Waben, Crécy, Airaines et Port-le-Grand entre Noyelles et Abbeville.
La richesse du comté résidait dans ses grandes communes, particulièrement Abbeville
et Le Crotoy, et provenait de l’industrie et du commerce que leurs bourgeois exerçaient aussi
activement qu’ils défendaient les libertés et les franchises contenues dans leurs chartes. Tous
les métiers du vêtement, la teinture comprise, étaient pratiqués à Abbeville... Les sommes
encaissées par le receveur à Abbeville en provenance des taxes levées, presque exclusivement
sur la vente des vins, témoignent de l’importance du commerce dont ils étaient l’objet.
.... Presque aussitôt après en avoir pris saisine, les officiers d’Edouard insistaient
auprès du comte d’Eu pour qu’il rende hommage et jure fidélité à cause de ses fiefs de
Cayeux, Huppy, Vergies et Airaines et Jean II fut bien vite impliqué dans la querelle....
.... Edouard III n’eut pas plus de succès avec ses revendications judiciaires et
seigneuriales à Montreuil-sur-Mer” et dans les villages de Berck et de Verton, du bailliage de
Waben. Ces revendications et d’autres encore firent à Montreuil, en 1366 et 1367, l’objet de
négociations qui n’aboutirent qu’à des dépenses et à un accroissement de la tension anglofrançaise...
(à suivre)
Bibliographie :
Les notes ci-dessus ont été extraites de l’étude de Sheila Bredon STOREYCHALLENGER traduite et mise au point par Raymond PETIT “L’ADMINISTRATION
ANGLAISE DU PONTHIEU” après le traité de Brétigny 1361 -1369 édité par la société
d’émulation historique et littéraire d’Abbeville. L’ouvrage est disponible chez M.R. Petit 1 au
Guindai 801 00 Abbeville au prix de 80 F. (franco de port) en faveur des “ Amis du Passé”.
Nous remercions M. Raymond Petit de l’aimable autorisation qu’il nous a accordée de publier
des extraits de son ouvrage.
Extrait des Dossiers Historiques et Archéologiques des Amis du Passé de Berck-surMer, 1978, 1-2, p. 1/3.
Visible sur ce site grâce à l’autorisation de l’A.M.P.B.B.E. (Société des Amis du Musée
du Passé et de la Bibliothèque de Berck-sur-Mer et Environs). Adresse e-mail :
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Texte, numérisation et mise au format Acrobat (pdf) par Daniel PITON,
pour l'A.M.P.B.B.E., 2006.