Installation d`un circuit de gaz

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Installation d`un circuit de gaz
Installation d'un circuit de gaz
Ce dossier présente comment j'ai effectué mon installation de gaz à bord et pourquoi.
Il est entendu que je dispose d'un coffre étanche à l'intérieur et aéré vers l'extérieur dans lequel sera disposée une bouteille butane 13kg équipée de
son détendeur.
Le circuit d'alimentation de ma gazinière est composé de tuyau de cuivre 8x10. Les issues de la tuyauterie sont équipée d'une tétine permettant de
raccorder le détendeur d'une part, l'appareil de cuisson d'autre part.
La tuyauterie cuivre comprend un robinet d'arrêt ainsi qu'un raccordement vissable dont j'expliquerai l'utilité plus bas.
Mon installation nécessite 2 tétines, 3 raccords 2 pièces femelle, 1 raccord 1 pièce mâle, 1 robinet
d'arrêt et du tube cuivre droit 8x10 en quantité suffisante.
En termes d'outillage de plomberie, vous aurez besoin d'une pince à cintrer adaptée au diamètre de
votre tuyau.
Un coupe tube sera également bien utile et, pour terminer, une bande type scrotch brite cloturera la
trousse du minimum nécessaire.
Il existe, dans le commerce de bricolage, des coffrets de plomberie complets, pas chers et dont la
qualité de l'outillage sera suffisante si vous ne vous lancez pas dans du travail intensif.
Si vous n'avez jamais utilisé une pince à cintrer, no panic, son utilisation est presque intuitive et
l'essentiel est de ne pas laisser le tube glisser dans la gorge de l'appareil au moment du cintrage. Pour
du petit tuyau comme le mien, pas besoin de s'appeler Tarzan ni de jouer des pectoraux pour réussir un cintrage à bout de bras.
Vous engagez votre tube dans la gorge en (6) de la longueur suffisante. Vous le bloquez avec la pièce (2). La pièce (3) doit être redéployée pour venir
en (6).
Vous tenez fermement en main la tige en (5) ainsi que le bout de tube qui lui est parallèle et agissez sur la poignée (4) pour faire glisser la pièce (3) le
long du tube de cuivre que vous cintrez à partir de (6) vers (1) de l'angle désiré. Si votre tube ne glisse pas d'un pouce dans la gorge pendant
l'opération, votre cintrage sera réussi. Sinon, il y fort à parier que vous plierez peu ou prou le tuyau en l'écrasant à l'endroit de la pliure.
En termes d'outillage pour souder, vous opterez pour la brasure à l'argent car la
brasure étain n'est pas agréée pour les canalisations gaz.
Vous trouverez dans le commerce des kits brasure gaz pour tuyauterie en cuivre
comprenant baguette(s) 40% argent (1) et du décapant sous forme de pâte (2).
Pour chauffer le tube, vous utiliser un chalumeau (3) type chalugaz équipé d'une
torche adaptée. La température doit, en effet, dépasser 500°C. Pour le modèle
présenté sur la photo, la torche d'origine (type L300) est bien adaptée.
Braser à l'agent n'est pas un exercice insurmontable. Ceux qui savent bien braser
à l'étain ne seront pas dépaysés. Les vrais débutants en la matière s'exerceront
préalablement avec des chutes.
Vous commencerez par nettoyer le bout du tube de cuivre sur lequel vous
souderez la pièce attendue. La toile de type scotch-brite y suffira.
Vous appliquez au pinceau de la pâte décapante sur le bout du tube que vous venez
de nettoyer puis emboiterez le-dit bout sur la pièce (raccord ou tétine).
Vous chauffez alors au chalumeau l'ensemble tube-raccord. La pâte va bouillir puis poudrer. Quand vous voyez le cuivre jaunir à presque blanchir (20 à
30 secondes), tentez de faire fondre de la brasure par contact sur la jonction tube-raccord. Si la brasure reste solide, continuez à chauffer. Sinon
répartir la brasure fondue autour de la jonction par apports successifs de matière. Si le métal est correctement chauffé, La pénétration de la
soudure se fait spontanément par capilarité. En gros, 2 à 3 bonnes gouttes de brasure suffiront pour une répartition totale et soignée.
Il vous reste maintenant à laisser refroidir puis essuyer et nettoyer les traces d'oxydation à l'eau tiède.
Voilà ci-contre à gauche une brasure effectuée pour une des tétines prévues dans l'installation.
A droite figure l'ensemble raccord mâle et raccord femele soudés sur leurs tuyaux respectifs et emboités ensemble.
J'ai effectué ce raccordement pour des raisons bien particulières. Si j'avais effectué le montage de toute la tuyauterie d'un seul tenant, j'aurais eu
un gros problème lors de sa pose dans le bateau. L'organisation de l'espace à bord ne me permet pas, dans cette hypothèse, de faire pénétrer la
partie orientée détendeur dans le coffre à gaz. Il fallait donc que je divise mon circuit en deux parties que j'assemble quand chacune est entrée et
installée dans sa zone et passages respectifs. J'ai donc opté pour un raccordement vissable donc démontable plutôt que de braser un manchon de
raccord ou avoir un tube d'un seul tenant.
Coté gazinière, on trouve le robinet d'arrêt. Celui-ci a un sens de montage symbolisé par une flèque sur son
corps. Ses jonctions filetées sont vissés sur chaque raccord femelle.
J'attire votre attention sur le fait qu'il existe plusieurs types de robinet de sécurité. Ceux à filetage G1/2
sont plutôt prévus pour les installations au gaz de ville. En tout état de cause, il faut bien veiller à ce que vos
embranchements (taille et filetage) soient compatibles. Certains sont pourvus d'un clapet de sécurité en cas
de débit de gaz important lié à rupture de canalisation en aval. J'ai préféré un robinet simple. Par contre, à
propos de sécurité, celle de votre installation doit être la plus totale possible et regardons ensemble tous
ses aspects.
Si le gaz propane est relativement volatile, le butane est plus lourd que l'air. Cela signifie qu'en cas de fuite
dans le bateau, le gaz stagnera dans le bateau. D'où risques potentiels d'explosion et/ou d'asphyxie. Cela
explique "l'isolement de la caisse à gaz" ainsi que le soin à apporter au circuit de distribution.
Comme on vient de le voir, le circuit d'alimentation est rigide. Evitez le tube souple de 4 ou 5 mètres reliant bouteille et appareil de cuisson. D'une
part, les affaires maritimes ne vont pas aimer du tout si vous avez l'intention d'homologuer et franciser votre bateau et vous prenez un vrai risque
d'autre part. Une explosion à bord n'est jamais sans conséquences graves tant pour le bateau que pour ses occupants.
Les soudures effectuées sur votre canalisation seront évidemment soignées et toujours effectuées à la brasure argent, la seule à être agréée et
conforme aux normes en vigueur.
Coté jonction souple sur le détendeur, j'opterai pour la solution mise en oeuvre par BANIK. le tuyau souple sera inséré sur la tétine sans collier. En
cas de détérioration du détendeur, la pression du gaz décollera le tuyau et le gaz s'échappera librement dans la caisse et sortira par l'évent
extérieur. Cet évent est en position basse. Entre un bateau envahi par le gaz et une bouteille à recharger ainsi qu'un détendeur à remplacer, mon
choix est vite fait.
Coté jonction souple vers l'appareil de cuisson, j'aurais pu opter pour un tuyau blindé mais ce type de tuyau semi-souple altère le mouvement de
balancelle de l'appareil. Ce sera donc un tuyau classique à changer épisodiquement selon les dates de péremption. Celui là sera serré par collier sur la
tétine et sur l'appareil.
Tout ce travail autour du circuit de gaz n'est pas très long mais mérite vraiment le soin nécessaire pour éviter une éventuelle interruption brutale et
non prévue de votre croisière, et le cas échéant votre largage en mer enfermé dans un sac de toile.