Mon Vélo-Qui-Auto - Ville de Saint-Bruno-de
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Mon Vélo-Qui-Auto - Ville de Saint-Bruno-de
La ville de St-Bruno-de-Montarville a bien voulu demander à ses résidants de lui faire part de leur vision de cette magnifique ville dans 20 ans. Pour que cette ville continue à faire l’envie de tous, voici cette vision et les grands enjeux où selon moi, elle doit faire preuve de créativité avec de la retenue et de retenue avec de la créativité. Démarquonsnous et osons la différence. En soi, ma vision est de voir St-Bruno cesser son développement immobilier par l’ajout de nouveaux développements. Qu’elle se limite à entretenir le « déjà bâti » et à le moderniser. St-Bruno doit développer « le vert » et s’arrimer sur la mont St-Bruno et le corridor forestier du Mont-St-Bruno. Il faut cesser de trouver notre salut à travers l’ajout de maisons ou appartements neufs pour contenir nos impôts fonciers. Depuis des décennies, toutes les villes du Québec ont cru de cette façon, que ce soit dans un premier temps par du développement horizontal avec des maisons unifamiliales ou ensuite par du vertical avec des immeubles multiétagés, et lorsqu’elles sont arrivées à la limite de leurs frontières avec les autres villes avec des finances chancelantes, elles ont commencé à se tourner vers les fusions, avec l’aide du gouvernement central pour gober les villes plus petites en leur périphérie ou s’accrocher à une autre en meilleure santé qu’elle. Les villes ont appliqué la règle du système à la Ponzi où on fait payer les nouveaux pour enrichir les anciens. Mais lorsque les nouveaux du passé deviennent les anciens du moment présent et qu’on a atteint les limites territoriales de la ville, il n’y a plus personne à asservir et c’est la catastrophe. Ces modèles passéistes que les politiciens ne comprennent pas ne fonctionnent pas et ils s’entêtent à croire que ça peut fonctionner. Cette façon de faire est vouée à l’échec et la preuve en a été faite à maintes reprises. Hélas, ma vision s’inscrit dans une pensée que peu de personnes partagent et qui pourrait être difficile à concrétiser. J’en suis conscient. Mais bien expliquée, elle pourrait faire Page 1 de 9 Louis Mercier des adeptes. En tout cas, si on y allait à très petits pas dans le développement, on éviterait peut-être des erreurs regrettables. Voici cinq grands enjeux importants pour le St-Bruno des années 2020-2030. Le lecteur pourra en référer aux pages suivantes pour mieux en comprendre le fondement : 1. Moratoire de cinq ans sur tout développement de nouveau secteur. 2. Centre-ville repensé. 3. Vie dure à la voiture . 4. Sud 116 et secteur ouest des Promenades : le piège à éviter. 5. Éviter les immeubles étagés. Merci d’avoir offert à la population de s’exprimer sous différentes formes. Louis Mercier Résidant de St-Bruno depuis 1988 Membre du comité des finances de la Ville de St-Bruno depuis 20061 Administrateur de la Fondation du Mont-St-Bruno de 2001 à 2012 et président de 2006 à 2012 6 avril 2015 45 rue des Lilas St-Bruno-de-Montarville, Québec Tél : 450-441-2987 Courriel : [email protected] 1 Cette réflexion de ma vision de St-Bruno n’engage que moi et ne reflète aucunement la position du Comité des Finances de la ville ni aucun de ses membres. Page 2 de 9 Louis Mercier 1. Moratoire de cinq ans sur tout développement de nouveau secteur. L’organisation de nos villes semble avoir été fortement chamboulée avec la venue du plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) 2. L’étalement urbain dont on doit l’origine de ces deux mots à une ville-centre qui du jour au lendemain ne comprenait pas pourquoi elle avait du mal à retenir certains éléments de sa population, connaît toujours une popularité sans faille dans le discours des dirigeants des grandes villes-centres qui cherchent à contenir les mouvements migratoires notamment de ses jeunes familles. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, car mon épouse et moi avons quitté Montréal en 1988 pour nous établir à St-Bruno faute d’y trouver logement et espace vert à coût abordable. Nous ne revendiquons pas la naissance de ce mouvement, car d’autres l’ont fait avant nous et d’autres continuent à le faire. L’étalement urbain n’est pas que la fuite de Montréal vers la banlieue, mais la fuite de trop cher et trop petit vers plus abordable et plus grand. Pour preuve : mes nouveaux voisins de la rue des Lilas ont quitté St-Lambert (oui oui, la banlieue de Montréal connaît une forme d’exode) pour venir à St-Bruno, car l’équation prix-superficie était insolvable à St-Lambert, mais trouvait une réponse à St-Bruno. St-Bruno est une ville en très bonne santé et il lui reste quelques ilots où il y a place à du développement résidentiel selon son zonage actuel : rue Benoît, St-Bruno-sur-le-Lac, Sud 116 Montée Sabourin, terrain municipal rang des 25, ancien Botanix, secteur ouest de Promenades pour ne nommer que ceux-ci. Comment vont jongler les villes avec le PMAD. Je ne sais pas, mais une chose que je sais c’est qu’il risque d’y avoir des histoires d’horreur qu’on constatera dans 5-10 ans et il sera trop tard. 2 Je juge que ce plan va à l’encontre des libertés individuelles où tout individu a le droit de se loger dans une maison et sur un terrain dont le volume et la superficie relèvent de son choix. Page 3 de 9 Louis Mercier Il n’y a donc aucune urgence pour St-Bruno à développer ces territoires avec une nouvelle approche dictée par le PMAD. Soyons patients. Laissons les autres villes friandes3 de développements avec la pensée magique que cela fait diminuer les taxes foncières de tous les citoyens, faire leur essai. Nous nous enrichirons à apprendre des succès de certains et des erreurs d’autres. St-Bruno aura toujours plus de valeur par la raréfaction de son développement domiciliaire que par du développement précipité. Prenons le temps et donnons-nous rendez-vous dans 5 ans pour faire le bilan. Il faut que la ville annonce un moratoire sur le développement de nouvelles rues. 2. Centre-ville repensé. Le centre-ville actuel de St-Bruno souffre certes de la présence des Promenades, mais de plus en plus de la concurrence des achats en ligne. Cela ne s’améliorera pas. La capacité de stationnement est abondante. L’offre de services doit en être une qui résiste à la concurrence des Promenades et de l’internet : nommons entre autres les épiceries et services alimentaires connexes, les restaurants, les bars/cafés/bistrots, les centres médicaux, les pharmacies et autres commerces reliés à la santé. Pour les boutiques de vêtements et chaussures, cela semble être difficile de subsister et de concurrencer les Promenades et les achats en ligne. Je pense au dernier magasin de vêtement masculin (Hugo Olivier je crois) qui a fermé ses portes et les chaussures Classico semblent tirer de la patte. En bref, il est difficile de concevoir l’ajout de commerce, car le parc actuel est relativement à l’équilibre entre les services offerts et la population actuelle. Je présume que la laiterie Natrel cessera ses activités. On pourrait y développer une zone commerciale/résidentielle avec une voie piétonne/cyclable parallèle à Rabastalière et un accès perpendiculaire donnant devant le bureau de poste. Le concept doit être accrocheur 3 Toutes les villes qui souhaitent diminuer les taxes de leur parc existant par le développement domiciliaire tombent dans le piège du système à la Ponzi. Les nouveaux paient pour les anciens jusqu’à ce qu’on atteigne la frontière des limites de la ville et où il ne peut y avoir plus de croissance. Page 4 de 9 Louis Mercier comme celui de la place de la Fontaine. Il y a fort probablement des villes au Québec qui ont fait de jolies choses dont on pourrait s’inspirer. J’ai en tête Chambly et Terrebonne. Pour redonner le centre-ville aux piétons, dans la foulée de rendre la vie difficile aux voitures comme je l’indique ci-dessous au point no 3, on pourrait transformer le quadrilatère Montarville, Clairevue, Roberval et Rabastalière en sens unique (le sens restant à définir) en élargissant éventuellement les trottoirs, en ajoutant des pistes cyclables, en forçant le stationnement dans les parcs-auto déjà abondants et même en y plantant des rangées d’arbres. Un essai de sens unique pourrait être fait dans un premier temps avant toute forme de revitalisation du centre-ville. Ces quelques transformations et ajouts seront peut-être suffisants pour donner un élan au centre-ville et que par son attrait, l’achalandage soit plus important et comme on dit, « que le succès attire le succès ». 3. Vie dure à la voiture. 3.1 Circulation locale La voiture a été un vecteur très important dans le développement de notre société nordaméricaine. La voiture, tant et aussi longtemps que le moteur à combustion qui la propulse ne cédera pas sa place au moteur électrique pour la faire avancer, doit faire place à plus de transport en commun et à des déplacements en bicyclette ou à pied. Nous avons trop le réflexe de prendre notre voiture pour une simple course à l’épicerie quand ce déplacement de 10 à15 minutes effectué à pied ou à vélo serait économe et salutaire comme exercice. Je suis le premier à reconnaître que je dois changer mes habitudes pour minimiser l’usage inutile de la voiture. St-Bruno doit amener ses citoyens à penser en ce sens en rendant l’usage de la voiture plus difficile en son centre-ville. Par exemple, on pourrait : Comme indiqué ci-dessus, transformer le quadrilatère Montarville, Clairevue, Roberval et Rabastalière en sens unique (le sens restant à définir) en élargissant Page 5 de 9 Louis Mercier éventuellement les trottoirs et en ajoutant des pistes cyclables. Un essai pourrait être fait dans un premier temps avant la revitalisation du centre-ville. Ajouter des pistes cyclables pour converger vers le centre-ville et diminuer ainsi la largeur des rues. Ne pas implanter de feux de circulation. St-Bruno a toujours fait son affaire des arrêts. Toute implantation de feux de circulation n’a pour but que de faciliter la tâche des automobilistes. On cherche l’effet contraire. Faire des dos-d’âne et des chicanes ici et là. Limiter les vitesses de circulation à 40km dans plus d’endroits. Le défi est de taille, car nous sommes très tournés vers la voiture, mais il faut que nous changions nos habitudes. 3.2 Circulation de transit Le développement de la Rive-Sud par le mouvement migratoire 4 a augmenté le nombre de personnes vivant le long de la route 116 et qui utilise cette voie pour se déplacer. Le nombre de voitures ayant augmenté par habitant et comme les emplois occupés ne sont pas nécessairement à proximité du lieu de résidence, on a assisté à une augmentation importante du nombre de voitures sur la route 116. Deux effets indésirables se sont fait sentir : Augmentation du bruit pour lequel la seule solution pour le confort des gens de St-Bruno consisterait à porter la limite de vitesse entre Boucherville et Seigneuriale à 70 km (d’autant plus qu’il y a trois ou quatre commerces entre la passerelle des Cèdres et Seigneuriale et qu’un jour où l’autre il y aura selon moi un accident fatal dans la courbe descendante) comme cela existe à St-Basile; Augmentation de la circulation de transit notamment le soir vers 17h30, rue Boucherville où une colonne de voiture attend au feu de circulation, fort probablement en provenance de Clairevue et Montée Montarville car des automobilistes veulent éviter la 116. Même phénomène au sud de la 116 où les 4 Je m’interdis l’emploi des mots « étalement urbain » ou « exode de la ville », car à ma connaissance, les maisons se vendent toujours très bien et à fort prix à Montréal et il est difficile d’y trouver un logement locatif à un prix comparable à celui de la banlieue. Page 6 de 9 Louis Mercier automobilistes vivant à l’est de St-Bruno passent par Montée Sabourin, Grand Boulevard et rue Principale. Cette situation n’ira pas en s’améliorant, car nos villes limitrophes font également du développement et sont de fidèles adeptes du système urbain à la Ponzi. Serait-il possible de transformer ces artères en sens unique? Je crois que ce serait difficile, mais je me laisse rêver. 4. Sud116 et secteur ouest des Promenades : le piège à éviter. Ces deux secteurs constructibles sont les endroits où la superficie est la plus importante actuellement. Cependant, ils se caractérisent par le fait qu’ils ne sont pas dans le même quadrant que la ville actuelle de St-Bruno : Sud 116 : Le plus grand terrain qui reste à développer et qui est séparé par la 116 avec un accès unique par Seigneurial (si on exclue la bretelle d’accès par les Promenades et l’autoroute 10 puis la 116). Avec la densification annoncée, il pourrait y avoir entre 5 000 à 7 000 personnes qui y vivraient. Secteur ouest des Promenades: Le 2e plus grand terrain qui reste à développer et qui est séparé par la 116 et l’autoroute 10 avec des accès à trajectoire complexe pour l’instant pour accéder au centre-ville. De plus, les Promenades s’érigent un peu comme un rempart entre ce secteur et le reste de St-Bruno. Avec la densification annoncée, Il pourrait y avoir entre 1 500 à 2 000 personnes qui y vivraient. La problématique actuelle est la suivante selon moi pour ce secteur Sud 116: Il est impossible de développer le Sud 116 sans créer un 2e centre-ville avec toutes les infrastructures et tous les coûts que cela entrainera et qui pèseront sur les résidants actuels. Cela me saute aux yeux avec la venue d’un autre jeune couple dans mon quartier actuel (rue Melba, Arvida, Des Lilas). Ce jeune couple est déménagé du Sud 116 actuel pour se rapprocher du centre-ville. L’enclave des Page 7 de 9 Louis Mercier propriétaires de Carignan, excentrés par rapport à leur propre centre-ville, souhaitent se fusionner à St-Bruno pour se rapprocher d’un centre-ville plus naturel. Voilà deux cas frappants annonciateurs des frais très importants dans le développement de ce secteur. Si on veut un lien fort entre cette nouvelle population du Sud 116 et la population, il faudrait repenser le carrefour 116-Seigneurial dont une 116 en tranchée est la seule solution. Qui va payer? Et avec une route en tranchée, la vitesse ne sera plus 90km, mais 110 km comme à St-Hubert et les inconvénients additionnels de bruit. Le dernier développement des 8 dernières années limitrophe à St-Basile, du secteur sud 116 semble avoir été une catastrophe financière pour la Ville qui a dû absorber des frais très importants du passage à niveau boulevard Boucherville (j’ai 6M$ en tête) pour desservir une poignée de maison. Une analyse rétrospective des coûts de ce projet devrait faire l’objet d’un rapport pour éviter les mêmes erreurs et une bonne compréhension des enjeux. À mon avis la rue Seigneurial ne sera pas suffisante et on verra un ou deux viaducs apparaître audessus de la 116 dont un dans le parc industriel et encore une fois les coûts qui suivront. Pour ce nouveau projet du Sud 116, limitrophe à l’autoroute 10, les résidants actuels n’ont pas envie d’en payer les frais de tout développement, car déjà ils sont déjà sollicités par l’entretien de leurs rues, immeubles municipaux, etc.etc. Faudra-t-il tout faire payer aux riverains, Le Secteur ouest des Promenades présente les mêmes défauts que le précédent et n’exacerbe que les problèmes. De plus, il deviendra une soudure apparente avec Longueuil dont les résidants de St-Bruno veulent s’affranchir. Va-t-on construire une caserne de pompiers pour ces habitations ou sont-ce les pompiers de l’arrondissement St-Hubert qui vont desservir ce secteur, car ils sont beaucoup plus près. On devrait faire un échange de terrain avec Longueuil, voire leur donner car cette frange de cette nouvelle population et celle existante viendra faire leurs achats aux Promenades. Page 8 de 9 Louis Mercier En bref, le développement de ce secteur présente des défis de taille pour l’instant qui incitent à une très grande prudence et qui militent encore plus à déclarer un moratoire de 5 ans, comme je l’ai indiqué ci-dessus afin de bien s’imprégner des contraintes du PMAD. 5. Éviter les immeubles étagés. Pour augmenter les profits, tant pour les propriétaires des terrains que les villes, on a décidé d’augmenter le nombre d’étages aux nouveaux immeubles. Par un changement de règles de zonage ou d’urbanisme, on a vu le nombre d’étages augmentés petit à petit. Cela doit cesser et il ne faut plus rien bâtir avec plus de trois niveaux hors du quadrilatère Roberval, Seigneuriale, Montarville et Clairevue et dans ce quadrilatère, rien de plus de deux niveaux. Il faut avoir une vue linéaire de notre centre-ville. Les immeubles de plus de trois niveaux auront un droit acquis. Je sais que cela ne vas pas dans le sens de la densification, mais il ne faut pas que la laideur soit complice de la densification. De plus, ce que malheureusement s’associent à étage et densification, sont les coûts additionnels en sécurité incendie, car il faut des camions avec de plus longues échelles pour les immeubles à étage et une force d’intervention plus massive pour éviter la propagation des flammes en cas d'incendie. Malheureusement, la tarification des taxes foncières n’impute pas ce supplément de façon cohérente aux immeubles à étages et aux immeubles qui se touchent (disons que pour ce dernier point, les murs mitoyens ne sont pas assez ignifuges, de la cave au grenier). Longueuil a des tours, St-Lambert à des tours, Brossard à des tours, Boucherville en aura, mais St-Bruno n’en veut pas. Démarquons-nous et osons la différence. Page 9 de 9 Louis Mercier