Homélie pour le dimanche des Rameaux et de la Passion
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Homélie pour le dimanche des Rameaux et de la Passion
Homélie pour le dimanche des Rameaux et de la Passion 16 mars 2008 – Année A (Isaïe 50,4-7 ; Philippiens 2,6-11 ; Matthieu 26,14-27,66) Introduction à la lecture de la Passion D’habitude, on pense que les victimes, ceux qui se font frapper, dont on se moque ou qu’on tue, sont faibles, alors que ceux qui frappent sont les plus forts. Je vous propose de découvrir combien dans le récit de la Passion que vous allez entendre, c’est le contraire. Tous les personnages dont on va nous parler : les Apôtres, Pilate, le Grand Prêtre, tous les personnages sont faibles, ils sont changeants. Ils ne comprennent pas ce qui se passe, ils ne savent pas quoi faire. Ils nous montrent la grande faiblesse de l’humanité. Et au milieu de tous ces gens-là, il y en a un qui se montre fort et c’est celui qu’on frappe : Jésus. Ecoutez sa manière de parler et sentez combien au milieu de tant de faiblesse, il est fort, lui qu’on frappe. Représentez-vous les scènes, regardez les personnages comme si c’était un film que vous regardez, et rentrez dans ce récit. Commentaire après la lecture de la Passion Quand des enfants entrent dans une église et qu’ils voient Jésus sur la croix, ils demandent aux grandes personnes : « Pourquoi Jésus est-il sur la croix ? Est-ce qu’il avait fait quelque chose de mal ? Pourquoi on ne l’aimait pas et on l’a tué ? » Il ne faut pas que nous soyons trop habitués, nous les chrétiens, à regarder Jésus qui souffre et au fait qu’il soit mort. Comme les enfants, nous pouvons porter en nous ce « pourquoi ? », ce sentiment d’injustice : on a tué un innocent. Mais il faut que nous n’oubliions pas ceci : la mort de Jésus n’est pas un accident de parcours, n’est pas un coup de malchance parce qu’il serait tombé sur des méchants… Nous pouvons regarder la mort de Jésus en étant habités par les deux paroles suivantes issues des deux lectures qu’on avait écoutées juste avant. Retenez cette phrase d’Isaïe : le serviteur qui est au fond de la souffrance et du rejet et qui dit : « Je sais que je ne serai pas confondu ! » Jésus qui est sur la croix, Jésus qu’on rejette ou qu’on frappe, c’est celui qui porte en lui cette phrase-là. On ne peut pas oublier : « Je sais que je ne serai pas confondu ! ». Et la 2ème phrase de Saint Paul dans l’épître aux Philippiens : « Il s’est abaissé. ». Ce n’est pas un accident de parcours parce qu’il a rencontré des méchants… « Il s’est abaissé » : il est, lui, allé là. C’est Jésus qui délibérément, volontairement, s’est laissé mettre sur la croix. Il a voulu entrer dans ce que Saint Paul appelle : une obéissance. Il a voulu que chaque recoin, que chaque aspect de la vie humaine, même les plus douloureux, les plus noirs, il puisse les visiter. Jésus n’est pas sur la croix par accident : il a voulu traverser ce que la vie humaine peut avoir de crucifiant. Il a voulu être victime de tout ce dont nous pouvons être victimes. Ayant visité tous les recoins de notre existence, il les a assumés et tout ce qu’il a assumé, il l’a sauvé. Eric Mattheeuws retour menu homlélies