Le jackpot Drogba
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Le jackpot Drogba
G RAN D FO R MAT BUSINESS En foot, la formation, ça paie Depuis dix ans, les clubs amateurs touchent 5 % du montant des transferts internationaux de leurs joueurs au gré de leur carrière. L’US Palaiseau a ainsi pu bénéficier d’un joli pactole… À DEUX PAS des eaux gelées du ruisseau de la Boële, le stade GeorgesCollet de Palaiseau est désert. À l’abri du froid, le foyer des sportifs JacquesAnquetil aligne ses trophées comme il peut. Sur le frigo, le monumental Challenge Corbeilles, remporté en 2011, en impose plus que l’étroite vitrine aux souvenirs. Et pourtant, deux photos y figurent en bonne place : Thierry Henry sous le maillot d’Arsenal et Jonathan Zebina avec celui de la Juventus. Deux pépites de l’US Palaiseau (USP), vainqueurs à douze ans du Championnat de Paris, en 1990, avec leur coach Jean-Marie Panza, et alignées en équipe de France par Raymond Domenech contre la Suède en février 2005. Ce jour-là, il en manquait un, JeanAlain Boumsong, autre Bleu passé par le club de l’Essonne six ans après le duo. Sa photo n’est pas là. Pourtant, Palaiseau, club de Promotion d’Honneur, pourrait lui ériger une statue, à l’image de celle d’Henry à l’Emirate Stadium d’Arsenal ! Au gré des indemnités reversées, depuis 2001, aux clubs formateurs lors des transferts internationaux de joueurs pros, le solide défenseur, désormais au Panathinaïkos d’Athènes, lui a rapporté quelque 90 000 euros. C’est plus que Nicolas Anelka au TrappesSaint-Quentin FC (70 000 euros), mais bien moins que Djibril Cissé au Nîmes Olympique (360 000 euros), Claude Makelele au FC Melun (360 000 euros) ou Franck Ribéry à l’US Boulogne (330 000 euros). « Notre préféré, c’est Jean-Alain » , raconte d’ailleurs, amusé, André Decaux, le président du club, à l’accent rocailleux. Et pour cause, le Panathinaïkos est le septième club professionnel de Boumsong depuis son transfert de Palaiseau au Havre en 1996 (1). Et à chaque étape, comme tout club ayant contribué à la formation du joueur entre douze et vingt-trois ans, Palaiseau a droit à ses royalties (au titre du mécanisme de solidarité), au prorata de la durée du séjour du joueur sous ses couleurs et du montant du transfert. À condition qu’il change de pays ! « On a eu quatre gros dossiers et on a commencé lorsque Jean-Alain est passé de Glasgow à Newcastle, poursuit Decaux en montrant le premier « Dans ces affaires, il faut être attentif courrier adressé, le 18 janvier 2005, à la Fédération française de football. et patient, résume Decaux, qui a Par le service juridique de la FFF, on a éconduit dernièrement un cabinet eu l’adresse de Newcastle et on a d’avocats d’Europe de l’Est qui lui proposait ses services. On s’est touattaqué bille en tête, ça a duré quelques mois. » « Boum » était bien jours débrouillés avec la Fédération et parti en 2004 d’Auxerre pour l’Écosse ça ne nous a pas trop mal réussi. On mais, faute de transaction financière – il était en fin de contrat –, l’USP n’avait rien touché. La Fédération, dans le cas contraire, l’aurait peut-être alertée. ANDRÉ DECAUX (président de l’US Palaiseau) En effet, même si, n’a tout de même pas des dossiers selon le règlement de la FIFA, les clubs tous les jours ! » Et tous ne sont pas acheteurs doivent tout mettre en du calibre de Boumsong. Même pas œuvre pour rétribuer les clubs formaThierry Henry (2). Son départ, en teurs, mieux vaut prendre les 1999, de Monaco à la Juventus puis à devants. La Fédération française fourArsenal, est en effet intervenu deux nit ainsi notamment le passeport qui ans avant la mise en place de la légisatteste, année après année, du parlation ; Barcelone l’a laissé partir libre cours du joueur depuis ses douze ans. vers New York en 2010 et sa récente Une tâche facilitée depuis 2010, avec pige londonienne n’a pas donné lieu à l’enregistrement de tous les mouvetransfert. Seul son passage des Gunments internationaux de joueurs, via ners au Barça, en 2007, pour 24 mille Transfer Matching System de la lions d’euros, a profité à Palaiseau FIFA. (60 000 euros). Jonathan Zebina (3), lui, n’a rien rapporté en « droits d’auteur », selon ses propres termes. Il est parti trop tôt de Cannes à Cagliari, avant d’enchaîner les clubs italiens et de revenir en France, à Brest, l’été dernier, après avoir résilié son contrat avec Brescia. Mais comment l’US Palaiseau, avec un budget d’environ 100 000 euros entre 2005 et 2008, a-t-elle utilisé ces sommes ? Ici comme ailleurs, pas question d’investir dans les installations (stades, terrains, tribunes…), qui appartiennent aux municipalités. « On n’a pas fait de folies, résume le président Decaux. On a amélioré les équipements individuels (maillots, ballons…), le matériel d’entraînement, on a payé les formations de nos éducateurs… On a bien rempli les caisses avec ça et un trente-deuxième de finale de Coupe de France (42 500 euros en 2007). Ces fonds sont placés et on les intègre dans nos budgets. On en a encore pour quelques années. Mais même dans nos années de gloire, en Division pas élitiste. Personne n’est viré en fin d’Honneur (2007-2009), lorsqu’il a d’année. Mais pourquoi pas ? Certains fallu renouveler notre effectif en fin vont réussir. Il y en a un à l’Espanyol de cycle, on est restés très prudents. Il Barcelone et l’autre à Majorque.. fallait payer, on a préféré jouer la – Avec la crise qui frappe la carte jeune et ça n’a pas marché. » La Grèce, Palaiseau peut s’attendre plupart des petits clubs restent ainsi à vous voir bouger ? raisonnables, mais beaucoup rechi– C’est possible, mais désolé pour gnent à rendre publiques des sommes Palaiseau, je partirai probablement qui peuvent faire des jaloux. Lassés de libre. » devoir payer leur matériel au prix fort auprès des fournisseurs au prétexte qu’ils avaient touché le pactole, les dirigeants de l’un des premiers clubs '' On n’a pas fait de folies. Les fonds sont placés et on les intègre dans nos budgets JEAN-ALAIN BOUMSONG, via ses nombreux transferts, a rapporté 90 000 euros à l’US Palaiseau. « Je suis content pour eux » « SAVEZ-VOUS que le club de Palaiseau vous suit de près ! – J’imagine... Et moi, malheureusement, je regrette de n’avoir pas pris le temps de revenir... J’aimerais peutêtre donner un coup de main à ce club pour y faire perdurer ses valeurs. Je me souviens d’une ambiance familiale, de dirigeants proches des joueurs et de ma première licence en France puisque j’ai grandi au Cameroun. – Ils vous suivent notamment pour des raisons économiques... – (Il rigole.) Je sais que mes transferts ont fait du bien aux caisses du club ! 5 % du montant du transfert au prorata du nombre d’années, c’est ça ? C’est juste. Ce serait vraiment dommage que les clubs formateurs ne tirent pas bénéfice de la progression de leurs joueurs et de leur impact financier. Je suis content pour eux, mais j’aimerais savoir comment ils ont utilisé l’argent. Ça a dû leur assurer quand même deux, trois saisons ! – Vous leur avez rapporté plus que Thierry Henry et Jonathan Zebina réunis ! – (Hilare.) Combien ? – 90 0000 euros. – C’est très bien. – Mais il n’y a pas une photo de vous dans la vitrine aux souvenirs. – C’est carrément un blasphème ! Mais ils m’en ont demandé pour la plaquette de l’école de foot. Ils en auront, pas de souci. – Le club a investi dans du matériel, des équipements et en a encore pour quelques années... – D’accord. Je vais devenir président de l’US Palaiseau pour gérer ces fonds ! (Il rigole.) Non, je déconne... – D’autant que vous avez créé votre propre club, il y a cinq ans, au Cameroun, le Boum FC. – Oui, à Yaoundé. On voulait rassembler les enfants de mon quartier d’Etoa-Meki plutôt que de les voir traîner. Et, devant l’effervescence, on s’est structuré et aujourd’hui on touche tous les âges. Tout est gratuit pour eux. Et je le finance chaque année avec quelques dizaines de milliers d’euros. – Le Boum FC pourrait-il un jour bénéficier des indemnités de formation ? – C’est un projet humain, éducatif, '' de Louis Saha préfèrent ainsi nier la bonne affaire. « On nous fait des réflexions, témoigne André Decaux, et, bien sûr, les premières années, on a levé le pied sur les demandes de subventions. On a même fait profiter l’omnisports. » Mais le président assume aussi. « Leurs parcours, c’est d’abord une grande fierté. Même si on aurait bien aimé les revoir… Henry était déjà exceptionnel, il n’est resté qu’un an et a marqué 55 buts ! Zebina avait fait toutes ses classes chez nous. Et Boumsong venait du basket et s’est fait repérer par Le Havre en une saison ! » Un chemin emprunté en 2007 à treize ans par Benjamin Mendy. Passé pro l’été dernier au HAC, après un quart de finale de la Coupe du monde des moins de 17 ans avec l’équipe de France, ce latéral gauche est déjà dans le viseur des deux Manchester et d’Arsenal. « C’est notre prochain espoir… » , imagine le président de Palaiseau. La prochaine photo dans la vitrine. ! 90 000 0 Thierry Henry Jonathan Zébina Trois étapes gagnantes Comment un club amateur peut-il être rétribué par les clubs pros qui enrôlent leur ancien protégé ? Quand ? Qui touche ? 1. L'INDEMNITÉ DE PRÉFORMATION Quand un joueur issu d'un club amateur signe un contrat stagiaire, élite ou professionnel. Le (ou les) clubs amateurs au(x)quel(s) le joueur a appartenu (à partir de 11 ans) pendant les quatre saisons précédant son départ pour le club pro. 2. L'INDEMNITÉ DE FORMATION Quand un joueur amateur signe son premier contrat pro à l'étranger avant la fin de la saison de ses vingt-trois ans. Les clubs qui ont participé à sa formation, depuis l'âge de douze ans jusqu'à sa signature. Quand un joueur pro signe un contrat à l'occasion d'un transfert international avant ses vingt-trois ans. Le dernier club quitté. La chambre de résolution des litiges de la FIFA peut être amenée à déterminer à quel moment la formation a réellement été terminée. Un joueur aligné régulièrement en pro sera ainsi considéré comme n'étant plus en formation. Quand un joueur pro, sans limite d'âge, est transféré d'un pays à un autre, avec transaction financière entre les deux clubs. Les clubs qui ont participé à sa formation de douze à vingt-trois ans. 3. LE MÉCANISME DE SOLIDARITÉ Combien ? 8 000 € pour les quatre années (7 650 € pour un contrat stagiaire) à se partager si plusieurs clubs sont concernés. La somme récoltée par le SO Septèmes-les-Vallons... En 2001, le club de Zinédine Zidane durant trois saisons (des poussins à 14 ans), passe à côté du pactole à cinquante-quatre jours près… Le 9 juin, la star est transférée de la Juventus Turin au Real Madrid pour 75 millions d’euros. Le record historique, toujours en vigueur, pour un joueur français ou formé en France ! Hélas pour le club du nord de Marseille, la règlementation de la FIFA n’entre en vigueur que le 1er septembre. Les royalties (0,75 % de la somme globale) auraient pu s’élever à 562 500 euros. Soit six fois le budget annuel du club. - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2,35 M/ pour C. Ronaldo 10 000 € par année de formation entre douze et quinze ans. Puis de 10 000 à 90 000 € entre seize et vingt et un ans selon la catégorie du club formateur. Cette indemnité n'est jamais due si le club pro est en catégorie 4 (selon la FIFA, comme certains clubs de l'élite au Qatar ou en D 4 anglaise). --- --------------------------------------- ! La somme touchée par le Sporting Portugal au titre du mécanisme de solidarité, dans le cadre du transfert le plus élevé de l’histoire du football (94 millions d’euros pour le passage de Cristiano Ronaldo de Manchester United au Real Madrid en 2009). Le Portugais y a joué de onze à dix-huit ans. - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 0,25 % du montant du transfert par année de formation de douze à quinze ans 0,66 % du budget de Rennes et 0,5 % de seize à vingt-trois ans. --- --------------------------------------- ! Les litiges devant la FIFA (1) Le Havre (1996-2000), Auxerre (2000-2004), Glasgow Rangers (2004-2005), Newcastle (2005-2006), Juventus Turin (2006-2008), Lyon (2008-2010), Panathinaïkos (depuis 2010). (2) Monaco (1994-1999), Juventus Turin (1999), Arsenal (1999-2007), Barcelone (2007-2010), New York (depuis 2010), Arsenal (prêté en 2012). (3) Cannes (1996-1998), Cagliari (1998-2000), AS Rome (2000-2004), Juventus Turin (2004-2010), Brescia (2010-2011), Brest (depuis 2011). LES CLUBS PROS ont trente jours, à compter de la signature du contrat, pour rétribuer les clubs formateurs. Ces derniers ont, eux, dix-huit mois pour demander leur indemnisation. Faute de réponse, ils mandatent leur fédération nationale pour porter plainte devant la chambre de résolution des litiges (CRL) de la FIFA. Celle-ci refuse les dossiers vieux de plus de deux ans. Connaissant les délais d’instruction, des clubs font traîner les affaires, histoire de faire travailler leur argent plus longtemps. Les Béarnais de l’ASL Billère ont ainsi attendu deux ans et demi avant d’empocher les 30 000 euros liés au transfert d’Édouard Cissé du PSG au Besiktas Istanbul en 2007. Les litiges portent généralement sur le calcul des sommes dues ou l’identification des clubs formateurs. Certains ont du mal à justifier la présence du joueur dans leurs rangs, voire plusieurs clubs s’en disputent la « paterni- Thierry Henry et Jonathan Zebina, à douze ans, n’imaginaient pas leur future carrière professionnelle. L’US Palaiseau, elle, n’envisageait pas se voir offrir 60 000 euros du Barça, au titre de la formation du premier. Et pourtant… (Photos Richard Martin, Laurent Argueyrolles et Pascal Rondeau/L’Équipe, et Claude Dubois) té ». Parmi les preuves réfutées : de fausses licences fabriquées par un président-imprimeur, une photo d’un gamin à la cantine du club ou un « passeport » falsifié par un agent afin d’éliminer des clubs et de rendre le joueur libre de toute indemnité. « En revanche, se réjouit Philippe Piat, vice-président de la CRL, il n’y a eu aucune remise en cause du principe de solidarité mondiale, issu des négociations entre la FIFA et la Commission européenne. » Redouane Mahrach, avocat à la cour de Paris, nuance : « Des carrières ne peuvent pas démarrer à cause d’indemnités de formation rédhibitoires. Payer 90 000, 180 000 ou 270 000 euros pour faire signer un joueur amateur, c’est trop ! Certains clubs pros font du chantage aux gamins qui doivent alors demander à leurs clubs formateurs de renoncer à leur dû. » En 2010-2011, le Stade Rennais a touché quelque 300 000 euros à l’occasion des transferts internationaux de ses anciens protégés. Soit 0,66 % du huitième budget de L 1 à l’époque (45 millions d’euros). « Notre politique de jeunes, depuis huit, neuf ans, est assez neuve, note Pierre Dreossi, manager du club. Dans les années futures, il se peut que ce soit plus intéressant. » Grâce à Moussa Sow (Rennais de 18 à 24 ans), par exemple, dont le récent transfert de Lille à Fenerbahçe pour 10 millions d’euros devrait rapporter 300 000 euros au club breton. En attendant l’envol de l’international Yann M’vila (21 ans). - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - SPORT & STYLE OFFERT AVEC L’ÉQUIPE Dossier réalisé par PASCAL GLO Le jackpot Drogba Le Mans (1997-2002*) 675 000 SAMEDI 3 MARS En juillet 2004, Didier Drogba est transféré de l’OM à Chelsea pour 37,5 millions d’euros. Quatre de ses cinq clubs formateurs ont bénéficié de l’opération. Levallois SC (1993-1997*) 760 000 ABBEVILLE A LOUPÉ LE COCHE ! (1989-1990) Vannes OC (1991-1992*) Le témoin. – « Didier Drogba suivait son oncle Michel Goba, attaquant une saison en D 2 chez nous. Il est parti fin juin 1990, il avait plus de douze ans (il est né le 11 mars 1978)... Mais on n’a jamais rien touché. On ne sait pas à qui se référer. Le mécanisme de solidarité, c’est bien la première fois que j’en entends parler. On est très mal défendus... On peut encore réclamer ? Non, dommage... Apparemment, aujourd’hui, ça se fait tout seul, pas à l’époque... Mais c’est injuste de ne prendre en compte les clubs qu’à partir de douze ans. » Didier GEDON, président. L’indemnité. – 0 euro. Le prochain « bienfaiteur » ? – Rémi Mulumba (Lorient). 93 750 Tourcoing FC (1990-1991*) 93 750 0 *Saisons où il était licencié au club. En 1992-1993, ses mauvais résultats scolaires l’ont privé de foot. TOURCOING FC A APURÉ LES DETTES (1990-1991) Le témoin. – « Drogba, personne ne l’a vu. Il jouait dans les équipes C et D et avait les plus mauvaises notes aux tests techniques. Personne ne pouvait prévoir qu’il serait un jour pro. (Amusé.) Aujourd’hui, on prie tous les matins pour qu’il se fasse transférer à nouveau à l’étranger ! Mais qu’il prolonge son contrat avant ! » Fabien DESMET, président. L’indemnité. – 93 750 euros pour un budget 2004-2005 de 150 000 euros en Division Honneur Régionale. L’utilisation. – 60 000 euros ont permis d’apurer des dettes liées à une baisse des subventions publiques. Ce club à vocation sociale PAGE 8 --- --------------------------------------- Jean-Alain Boumsong LES INDEMNITÉS PERÇUES Abbeville (1989-1990*) 0 / pour Zidane JEUDI 1er MARS 2012 JEUDI 1er MARS 2012 a utilisé le reste pendant plusieurs saisons pour ses jeunes (survêtements, licences...). Les prochains « bienfaiteurs » ? – Yohan Cabaye (Newcastle), Larsen Touré (Brest). VANNES OC S’EST OFFERT UN MINIBUS (1991-1992) Le témoin. – « Il n’était même pas titulaire en équipe A. Plutôt en B voire en C, probablement en pleine mutation physique. Les clubs recruteurs ne couraient pas après. Son parcours, c’est une fierté. On a géré cette indemnité en bon père de famille. Les amateurs sont toujours à la recherche du moindre euro pour survivre. Alors, on suit le mercato de près. En 2006, on n’avait rien eu pour le transfert de Mathieu Berson à Levante, qui s’était retrouvé en cessation de paiement. » René TOZZO, président délégué de l’association. L’indemnité. – 93 750 euros pour un budget 2004-2005 en CFA de 700 000 euros. L’utilisation. – Inclus dans le budget de fonctionnement (matériel, un minibus pour transporter les jeunes...) d’un club en proie à des difficultés financières en 2002. Les prochains « bienfaiteurs » ? – Sylvain Marveaux (Newcastle), Frédéric Sammaritano (Ajaccio). LEVALLOIS LUI DÉDIE UN TERRAIN (1993-1997) Le témoin. – « Il était chez les 15 ans et je le prenais dans mes entraînements spécifiques d’attaquant avec les seniors. Il était naturellement fort de la tête et écoutait bien les conseils. Il a beaucoup amélioré son pied gauche. Sa motivation aussi ! Je ne comprenais pas son air heureux quand il ne marquait pas. Didier était un peu timide avec un mental très fort. Ambitieux mais au service du groupe. En 2010, il est venu inaugurer un terrain à son nom, je l’ai retrouvé toujours aussi généreux. » Srebrenko REPCIC, directeur technique. L’indemnité. – 760 000 euros pour un budget 2004-2005 en CFA 2 de 554 000 euros. L’utilisation. – Réparti entre les diverses sections du club omnisports ; financement de l’étude d’un projet de centre de formation des athlètes dont l’ouverture est prévue en septembre. Le prochain « bienfaiteur » ? – Victor Mayard (Nancy). COVER JUDE LAW, FAN DE TOTTENHAM ET ACCRO DU CRICKET LE MANS A AMORTI LA RELÉGATION (1997-2002) Le témoin. – « Didier avait du potentiel mais des difficultés à le mettre en place. Intelligent, insouciant, il n’écoutait que ce qu’il voulait. Le plus dur, c’était de le convaincre de faire. Mais une fois convaincu, il faisait. À la fin, il était armé mentalement pour entendre ce qu’il fallait faire pour devenir pro. Depuis, au très haut niveau, il n’a commis aucune erreur. Sa personnalité me sert beaucoup. Quand un gamin est en difficulté, son exemple nous sert en termes de patience. Sans lui, on serait parfois enclins à arrêter. » Alain PASCALOU, directeur technique. L’indemnité. – 675 000 euros pour un budget 2004-2005 en Ligue 2 de 17 millions d’euros. L’utilisation. – Contribution à l’effort de guerre après la relégation en L 2 (baisse des droits TV...). Le prochain « bienfaiteur » ? – Modibo Maïga (Sochaux). INTERVIEW DAVID BECKHAM SE MET À NU FACE À TATIANA GOLOVIN PORTRAIT IMANY, DES PISTES D’ATHLÉ À L’OLYMPIA RENCONTRE JEAN DUJARDIN, ACTEUR FRANÇAIS LE PLUS TITRÉ D E M A I N G R A N D F O R M AT CHAQUE PREMIER SAMEDI DU MOIS WEEK-END PAGE 9