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SANTÉ Interview de Daniel Lucas, fournisseur d’eau de mer S. P : Comment a commencé votre aventure avec l’eau de mer ? D. L. : J’ai fait des études de kinésithérapie. En 1967, je me suis marié et dans ces fameuses années 68, j’ai Le bateau de D. Lucas et un contenair quitté la kinési pour être pêcheur ! J’étais déjà dans le domaine maritime car mon père était capitaine au long cours, pilote en mer à Saint-Malo et mon frère pilote de la Seine. J’ai fait construire un bateau et j’ai navigué 25 ans. En 1992-93, un laboratoire m’a demandé de lui ramener de l’eau de mer propre. On remplissait des cuves en rentrant de la pêche et il venait les chercher à la débarque, avec des camions. Le laboratoire en demandait de plus en plus. Les horaires d’arrivée de pêche étaient forcément très irréguliers et cela ne les arrangeait pas. Aux vues des besoins croissants du laboratoire en eau de mer, nous avons décidé de monter une société : La Compagnie Malouine de navigation, en partenariat avec ce laboratoire et d’arrêter la pêche pour ne faire que du pompage d’eau. Nous avons aménagé le bateau avec des cuves pour l’eau de mer. S. P : Comment en êtes-vous arrivé à pomper de l’eau de mer pour les laboratoires Quinton ? D. L. : Au départ, nous ne travaillions que pour ce premier laboratoire avec lequel nous étions associés. Ceci à leur demande car il ne souhaitait pas que nous fournissions d’autres entreprises. Bien que nous ayons fixé un prix, il ne le respectait pas. Après 5 ou 6 mois, notre société allait couler. Nous avons donc décidé de chercher d’autres laboratoires qui pouvaient être intéressés par de l’eau de mer. Nous avons alors pris contact avec le laboratoire Quinton qui était encore en France à ce moment-là et avons donc commencé à le livrer. Cependant, la société n’arrivait toujours pas à équilibrer ses comptes car le volume demandé par le laboratoire de Quinton était encore peu important au départ. Le 1er mai 1995, nous avons monté une société familiale en rachetant les parts du tout premier laboratoire avec lequel nous avions commencé. Nous étions alors autonomes. Nous fournissions différents laboratoires en eau de mer et bien sûr toujours les laboratoires Quinton (Europe et Amérique). S. P. : Comment le lieu de pompage d’eau de mer pour Quinton a-t-il été défini ? D. L. : R. Quinton avait déterminé des zones où l’eau de mer SPM 26 OCTOBRE / NOVEMBRE 2009 était la meilleure, la plus chargée et la mieux équilibrée en minéraux et oligo-éléments. En 1995, nous avions déjà fait une étude de courantologie(a), des comparaisons et de nombreux prélèvements dans différents endroits. Nous avons donc donné au laboratoire Quinton différents échantillons et il s’est avéré que l’eau de mer, là où nous la prenions, était excellente. S. P. : Quelles sonr les particularités de la Manche(b) ? Quel est son intérêt pour le sérum de Quinton ? D. L. : La Manche de Cherbourg à Brest est une petite mer avec le Mont Saint-Michel et les îles de Jersey et de Guernesey. Les marées sont d’un peu plus de 6 heures de montée et 6 heures de descente. Avec la distance entre St Malo et Guernesey, soit 60 miles (111 km), l’eau n’a pas le temps de partir complètement de cette zone. Elle se met donc à tourner dans un espace entre Cherbourg, Guernesey et Bréhat dans un sens durant 6 heures et dans le sens inverse durant les 6 autres heures. Cela crée un immense vortex naturel(c) (visible par photo satellite). De plus, l’eau tournant depuis des millions d’années sur des fonds granitiques, se charge au maximum d’oligo-éléments et minéraux. Nous avions fait des prélèvements à la Baule par exemple, mais l’eau ne fait qu'y passer. L’analyse donnait une "bonne" eau mais elle ne contenait pas la même concentration d’éléments que celle du golfe Normando-Breton. C’est l’endroit aussi où il y a les plus fortes marées d’Europe. C’est parce que l’eau tourne en permanence comme dans un grand entonnoir et que sa plus grosse masse reste, qu’elle se charge au maximum d’éléments minéraux et oligo-éléments. Elle est donc la meilleure pour Quinton. Dans l’océan Atlantique, il y a aussi des marées mais l’eau part d’un côté et revient de l’autre sans courants tourbillonnaires. C’est le lieu qui fait la particularité. S. P. : Du fait du vortex, le pompage est-il dangereux ? À quelle profondeur prenez-vous l'eau ? D. L. : Le pompage n’est pas difficile. Quand le bateau arrête ses moteurs, il se déplace en même temps que l’eau qui est dessous. Le courant est annulé. Si vous avez deux nœuds de courant cap à l’ouest, le bateau arrêté va dériver ouest à la même vitesse que l’eau. Nous pompons l’eau pour Quinton à 8 - 10 m de profondeur. Pour d’autres laboratoires, ce ne sont pas les mêmes exigences. Pour moi, il y a une différence entre un spray nasal et une solution injectable. Le besoin de stérilisation pour l’eau de mer à injecter(d) demande plus de précautions qu’une eau qui va être inhalée par les voies respiratoires. Nous respirons déjà des milliers de germes. L’eau de mer en spray ne doit bien sûr pas apporter des germes supplémentaires. Mon propre fils a été piqué à l’eau de mer pour les laboratoires Quinton S. P. : Il y a beaucoup de trafic maritime en Manche, l’eau est-elle propre et non polluée ? D. L. : Tous les cargos dangereux passent dans le rail d’Ouessant(e), loin au large derrière Guernesey. Les bateaux qui viennent dans nos ports vers St Malo ne sont jamais des bateaux contenant des produits chimiques dangereux et polluants. Il n’y a donc pas de risque dans la baie. Il y a 4 ou 5 ans, il y a eu un navire chimiquier italien, l’Ievoli Sun, qui avait sombré avec 6000 tonnes de produits chimiques dans le nord de Cherbourg (à 9 nautiques au nord des Casquets). Cette pollution n’est pas arrivée jusqu’à nous car l’eau de mer de cet endroit ne vient pas dans le golfe. En 1978, l’accident du Torrey canyon sur les côtes vers Brest nous a confirmé nos recherches en courantologie. Une barre rocheuse et sableuse se fait entre le large et Bréhat, avec le sillon de Talbert et elle empêche l’eau de rentrer dans le golfe normando-breton. Nous n’avons donc pas subi cette autre pollution. S. P. : Avez-vous un bateau spécial isothermique ? D. L. : Non, nous mettons l’eau dans des containers et nous n’avons pas besoin d’isothermie pour l’eau de mer. Elle est vivante et je suis persuadé que si vous enlevez le phytoplancton, elle ne bouge plus. La chaleur développe des êtres vivants comme des algues et le plancton, etc. Les laboratoires transportent l’eau en camion frigorifique mais cela est fait pour s’assurer que la filtration que nous faisons nous-mêmes s’est bien passée. Nous la filtrons à 0,22 micron, c’est ce que nous appelons "la stérilisation à froid par microfiltration". Le seuil de 0,22 est la limite des substances particulaires. Tout ce qui est en suspension dans l’eau ne passe plus (algues…). Tout ce qui est dissous dans l’eau par contre continue à passer (les minéraux). S.P. : Quels sont les labels de qualité et les contrôles ? D. L. : Il y a une marque déposée. Le produit est naturel. Nous avons une obligation de suivi échantillothèque. Nous avons à respecter les mêmes conditions d’hygiène qu’un laboratoire pharmaceutique. Notre référence vient des audits faits par les laboratoires. S’ils se fournissent chez nous, c’est parce que les analyses des échantillons sont bonnes, ils sont venus voir notre lieu de production et ont observé tout le circuit. Nous fournissons 25 laboratoires en eau de mer qui sont tous venus nous voir. Nous avons un cahier des charges pour chaque laboratoire avec des procédures spécifiques. S. P. : Comment vous êtes-vous fait connaître ? Produisezvous, vous-mêmes, des produits d’eau de mer ? D. L. : En 1995, nous sommes passés à l’émission Thalassa (France 3) et une agence commerciale nous a contactés une année après. Nous avons passé un contrat de représentation avec eux, il s’agit de la société Beral diffusion qui s’occupe principalement de liquides alimentaires et qui nous a trouvé de nouveaux clients. En 1996, la société était encore en difficulté et grâce aux commerciaux, nous avons pu remonter la pente au niveau financier. Nous avons alors construit un atelier et fabriquons maintenant des produits à base d’eau de mer sous la marque Odemer. Nous faisons principalement des sprays pour le nez (rhume, rhinite…) et des bouteilles d’eau de mer buvables. Nos bouteilles en verre sont recyclables et nous faisons des recharges pour les spray (Il n’y a pas de gaz dans la bouteille, la pompe est dévissable et on peut remplir la bouteille). Nous ne faisons pas de produits injectables ni aucun produit Quinton nous-mêmes. Nous continuons toujours à leur fournir de l'eau pour leurs différents laboratoires. S. P. : Quels sont vos projets ? D. L. : L’eau de mer explose actuellement. C’est un produit d’avenir. Nous avons des commerciaux qui vont en pharmacie pour démarcher nos produits Odemer existants. Nous sommes en pourparlers avec les Biocoop pour la fabrication de spray spécifiquement pour eux. Nous étudions également une gamme de produits à base d’algues et d’eau de mer.q http://odemer.free.fr/ (a) Science qui étudie les mouvements internes des masses d’eau. (b) La Manche est une mer de 500 km de long, 250 km (au maximum) de large et profonde de 172 m en son point le plus bas. L’eau est très turbide. C’est un bras de mer. Elle communique avec la mer du Nord par le Pas de Calais à l’est et avec l’océan Atlantique à l’ouest. (c) C’est V.Schauberger qui a démontré l’impact du vortex sur l’eau la rendant particulièrement bio-assimilable. Le vortex oxygène l’eau, modifie sa structure interne et change certaines de ses propriétés physico-chimiques. Les molécules d’une eau naturelle ont tendance à se regrouper pour se mettre en «grappes» (macro-molécule ou cluster). Toute contrainte subie par l’eau (...pression, température, champs électromagnétiques, etc...) a un effet néfaste en modifiant ces clusters ; l’eau se dégrade et perd ses propriétés originelles. Elle est moins assimilable par l’organisme. (d) la question de stérilisation est traitée dans l'article. Les propos n'engagent que leur auteur. (e) Le rail d’Ouessant est un dispositif de séparation du trafic maritime au large de l’île d’Ouessant (île la plus occidentale de la Bretagne). Il s’agit d’un des passages maritimes les plus fréquentés du monde avec 54 200 navires en 2003, soit une moyenne quotidienne de 148, ce qui représente un transit quotidien de 700 000 tonnes environ, dont 285 000 de pétrole et 90 000 tonnes de produits dangereux. OCTOBRE / NOVEMBRE 2009 27 SANTÉ à trois mois. Il ne se développait pas et avait un problème de calcification. Il a retrouvé la santé après une série de piqûres d’eau de mer. Tempête en Ouessant SPM