Pharma-News

Transcription

Pharma-News
Pharma-News
Avril 2008
Le journal de l'équipe officinale
Numéro 53
Sommaire
Editorial :
Nouveautés :
Résultats des tests et nouveautés
FINASTERIDE
LUPIDON° H et G
Pour en savoir plus : Les acides gras oméga-3
Les aphtes
Anticoagulants
L’hyperplasie bénigne de la prostate
En bref :
Tests :
Les génériques du PROSCAR°
arrivent en masse !
Des vaccins contre l’herpès qui
reviennent
Comment s’y retrouver
Causes et traitements
Les points essentiels
Comment ça marche ?
Echantillons de lait de départ – KRE-MAG° - FENISTIL° gouttes
Le corrigé du 51 et le test nouvelle version du 52 : lancez-vous !
L’image du mois :
Un article sur les anticoagulants, ça pique votre curiosité ?
Editorial
Tests de lecture 2007
Voici enfin les résultats des tests de lecture 2007 ! Nous félicitons vivement les 5 assistantes
qui ont renvoyé les dix tests et ont coché le plus de réponses correctes :
Fonseca Solange, Pharmacie de Malagnou, Genève
Carrupt Maryline, Pharmacie de la Gare, Martigny
Guinand Marie-Claire, Pharmacie du Sentier
Peguiron Nicole, Pharmacie de la Vallombreuse, Prilly
Gonseth Agnes, Pharmacie du 1er mars, Les Geneveys-sur-Coffrane.
Ces gagnantes recevront un bon de 200.- dans un des magasins sélectionnés par l’équipe de
rédaction.
Nous tenons également à féliciter les 6 autres assistantes ayant participé à tous les tests :
-
Zenoni Corinne, Pharmacie Repond, Bulle
Leuenberger Annick, Pharmacie St-Hubert, Le Noirmont
Filliger Natascia, Farmacia delle Semine, Bellinzona
Maret Anne-Christine, Pharmacie de Vétroz
Steinegger-Monnet Francine, Pharmacie de Vétroz
Fontanella Carine, Pharmacie Plus Centrale, Fleurier
BRAVO à ces onze personnes pour leur régularité et leur perspicacité !
Aucune attestation n’a pu être délivrée malgré tout, puisque les conditions requises, soit 90%
de réponses correctes sur 10 numéros, n’ont pas été remplies.
Tests de lecture 2008
Pour 2008, une nouvelle approche des tests de lecture a été adoptée.
Premièrement, leur forme et leur contenu vont être remaniés, ils seront plus ludiques et plus
variés : les réponses seront plus simples, pas forcément à choix multiples ; elles ne
nécessiteront plus d’aller "fouiller" dans le texte des articles pour éviter des éventuels pièges.
Nous vous encourageons donc à essayer d’y répondre de mémoire, sans consulter votre revue,
afin que l’exercice vous soit profitable. Gardez en tête que ces tests de lecture sont faits pour
vous permettre de tester les connaissances acquises par la lecture de chaque numéro du
Pharma-News, et non pas pour contrôler si vous arrivez à retrouver une information plus ou
moins cachée à l’intérieur d’un article.
Deuxièmement, les résultats seront publiés au fur et à mesure, avec les noms de toutes les
assistantes ayant répondu correctement à tout le questionnaire. Un bon de Frs 100.- sera tiré
au sort chaque mois parmi ces personnes.
© Pharma-News
page 2
Numéro 53, avril 2008
Nouveauté 2008
En plus de ce qui vient de vous être exposé, 2008 voit l’apparition des soirées PN ! Pour les
lectrices assidues de l’édito, ce n’est pas une nouveauté, puisque nous l’avons déjà détaillé
dans le dernier numéro. Inscrivez-vous sans plus tarder sur www.pharmacap.ch !
Pierre Bossert
Caroline Menétrey
Marie-Thérèse Guanter Germanier
Caroline Mir
Martine Ruggli
Christophe Rossier
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
FINASTERIDE MEPHA°,
FINASTERAX° (finasteride)
SANDOZ°,
SPIRIG°
et
STREULI°,
Cinq firmes pharmaceutiques (Mepha, Sandoz,
Spirig, Streuli et Drossapharm) présentent
actuellement les premières copies sur le marché du
PROSCAR° 1. L’heure pour nous de rappeler les
grandes lignes de ce qu'il faut savoir au sujet de ce
produit.
PROSCAR° et ses génériques sont indiqués dans le
traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate
(HBP) chez l’homme 2.
Selon Prescrire, la place du finastéride dans le traitement de
Pour plus de détails sur
l’HBP
est mal définie. En effet, son action ne se manifeste qu’au
l’HBP, reportez-vous au
bout de plusieurs mois et son importance est douteuse 4.
dossier du même nom dans
le Pharma-News de ce mois :
PROSCAR° et ses génériques ont un mécanisme d’action bien
vous y trouverez les détails
connu. Ils bloquent une enzyme qui est responsable de la
des symptômes et l’éventail
transformation de la testostérone en une autre hormone plus
des traitements possibles.
active, qui est elle-même responsable de l’augmentation du
volume de la prostate. Ainsi, sans cette hormone active, la prostate garde une taille normale,
ce qui prévient l’apparition des symptômes classiques tels que rétention urinaire et diminue le
nombre d’interventions chirurgicales 4. A l’arrêt du traitement (après 6 à 12 mois), il est
possible que la prostate revienne à sa taille initiale d’avant le traitement 2.
Aucune étude n’a directement comparé PROSCAR° et ses génériques aux autres types de
traitements contre l’HBP (les alpha-bloquants tels que XATRAL), qui ont, eux, l’avantage
d’agir immédiatement. Une association entre ces deux types de traitement est rarement
envisagée en raison du coût qu’elle aurait 4.
La posologie de PROSCAR° et ses génériques est de un comprimé chaque jour, sans
indication particulière par rapport aux repas 2.
Aucune interaction cliniquement significative n'a été observée avec le PROSCAR° ou ses
génériques 2.
1
2
Documentation reçue par les firmes
Compendium Suisse des Médicaments, Documed , 2007
© Pharma-News
page 3
Numéro 53, avril 2008
Les effets secondaires principaux sont des troubles de l’éjaculation, une diminution du
volume de l’éjaculat, une augmentation du volume et de la sensibilité des seins, une perte de
la libido et un risque d’impuissance 2,4. On estime qu’un homme sur six traité par finastéride
est touché par ces effets secondaires 3. Il est important de préciser qu’une femme enceinte ne
doit pas manipuler des comprimés cassés ou écrasés car il y a un risque d’absorption du
principe actif par la peau pouvant entraîner des malformations du fœtus masculin au niveau de
ses organes génitaux externes 2,4. Elle peut par contre toucher des comprimés entiers sans
risque car ils sont entourés d’un film protecteur 2.
L’utilisation des génériques de PROSCAR° permet une économie intéressante (pour le grand
emballage de 100 comprimés, elle est actuellement de 14 à 29% selon le générique choisi) 5.
PROSCAR° et ses génériques représentent néanmoins une alternative onéreuse dans le
traitement de l’HBP 4.
FINASTERIDE MEPHA°, SANDOZ° et STREULI°, FINASTERAX° - A retenir pour
le conseil :
premiers génériques du PROSCAR°
indiqués dans le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) chez
l’homme
effets secondaires principaux : troubles de l’éjaculation et perte de la libido
possible retour de la prostate à son volume initial à l’arrêt du traitement
une femme enceinte ne doit pas manipuler des comprimés cassés ou écrasés car il y a
risque d’absorption du principe actif par la peau
alternative onéreuse dans le traitement de l’HBP
LUPIDON° H et LUPIDON° G (vaccin contre l’herpès) :
Les vaccins contre le virus de l’herpès sont à nouveau
disponibles en Suisse. LUPIDON° H et LUPIDON° G ont été
retirés du marché suisse en 2001 pour des raisons de fabrication.
En effet, les virus utilisés pour la confection de ces vaccins
étaient multipliés sur des cellules cancéreuses selon une
méthode non autorisée par l’OMS 6. Swissmedic a récemment
approuvé les vaccins LUPIDON° H et LUPIDON° G qui sont
donc à nouveau commercialisés.
LUPIDON° H et G sont destinés au traitement d’affections
récidivantes graves de la peau et des muqueuses dues à un
herpès virus. C’est le seul vaccin du genre disponible en
Suisse 7. LUPIDON° H et G sont considérés comme des vaccins, mais comme ils sont utilisés
en traitement plutôt qu’en prévention, on pourrait plutôt comparer leur activité à celle d’une
méthode de désensibilisation.
LUPIDON° H contient le virus inactivé de l’herpès simplex de type 1 et peux être utilisé lors
d’herpès labial, des muqueuses buccales, d’eczéma herpétiforme ou d’éruptions herpétiques
au niveau du tronc.
3
Rev. Prescrire 1995 ; 15 (154) ;pp.597-607
Rev. Prescrire 1993 ; 13 (128) ;pp. 185-186
5
www.generika.cc/fr
6
Pharmavista ; 04.04.2001 « Lupidon° :vaccins contre l’herpès retirés du commerce »
7
Compendium Suisse des Médicaments 2008, Documed SA
4
© Pharma-News
page 4
Numéro 53, avril 2008
LUPIDON° G quant à lui contient le virus inactivé de
l’herpès simplex de type 2 et est indiqué lors d’herpès
génital, fessier et des extrémités.
Les études effectuées sur ces vaccins ne sont pas récentes
et remontent à l’ancienne commercialisation du
LUPIDON°. Celles-ci ont montré après six mois de
traitement une diminution de la fréquence des récidives et
du nombre de vésicules douloureuses chez 80% des
patients 7. Nous n’avons pas trouvé de recommandations
de traitement avec ces vaccins dans nos recherches
documentaires 8.
LUPIDON° H et G sont injectés par voie sous-cutanée.
Une cure complète comporte environ 30 injections sur
plus de deux à trois ans 7, ce qui n’est pas négligeable !
Des injections de rappel sont ensuite parfois nécessaires
tous les trois à six mois 7.
La fréquence des injections diminue avec le temps selon le tableau suivant :
TEMPS
DOSE SOUS-CUTANEE
NOMBRE D’AMPOULES
er
ème
Du 1 au 3 mois
1 ml 1 x / semaine
12
Du 4ème au 5ème mois
1 ml 1 x / 2 semaines
4
Du 6ème au 9ème mois
1 ml 1 x / mois
4
Rappel
1 ml 1 x / 2-3 mois
Env. 10
Doses supplémentaires de rappel
1 ml 1 x / 3-6 mois
Selon nécessité
Les dosages de LUPIDON° H et LUPIDON° G sont indiqués dès 15 ans. Lors de poussées
d’herpès au cours de la vaccination, les doses hebdomadaires peuvent être augmentées à 2-4
ml de LUPIDON° 7. La moitié de la dose (= 0,5 ml) peut être administrée dès 7 ans et jusqu’à
14 ans avec la même fréquence 7.
On ne connaît pas d’interaction entre LUPIDON° et d’autres médicaments.
Les effets secondaires sont rares et passagers : des réactions allergiques aux protéines d’œuf
de poule contenues dans le vaccin sont possibles, ainsi qu’un œdème ou une rougeur 7.
Comme tous les vaccins antiviraux, LUPIDON° ne doit pas être donné pendant la première
moitié de la grossesse. On ne sais pas si ce vaccin passe
dans le lait maternel, il vaudrait donc mieux l’éviter
pendant l’allaitement 7.
LUPIDON° H et LUPIDON° G se conservent au frigo et
se présentent sous forme d’une suspension contenant un
colorant rouge ; si la couleur vire au jaune l’ampoule
ne doit pas être utilisée 7.
LUPIDON° est pris en charge par l’assurance de base
mais avec une limitation LS: « Après les trois premiers
mois (= 12 ampoules), la suite de la thérapie n’est payée
qu’avec l’accord du médecin-conseil si durant le
traitement avec LUPIDON° une thérapie antivirale
systémique
(VALTREX°,
FAMVIR°,
ZOVIRAX°,
ACYCLOVIR MEPHA°) est nécessaire plus de deux fois
8
www.guidelines.gov
© Pharma-News
page 5
Numéro 53, avril 2008
par année (civile) en raison de graves récidives » 9. En plus clair, si le traitement au
LUPIDON° est suffisamment efficace lors de la première phase de 3 mois, l’assurance ne paie
pas d’autres injections.
LUPIDON° H, LUPIDON° G – A retenir pour le conseil :
vaccin à nouveau disponible pour les affections récidivantes graves de l’herpès virus
LUPIDON° H : contre le virus herpès simplex de type 1 (= au niveau de la tête et du
tronc)
LUPIDON° G : contre le virus herpès simplex de type 2 (= au niveau génital, fessier
et des extrémités)
30 injections sous cutanées sont nécessaires pour une cure complète
une demi-dose peut être utilisée chez les enfants de 7 à 14 ans
une coloration jaune des ampoules indique qu’elles ne sont plus conformes : à ne pas
utiliser
inclus dans la LS mais avec une limitation
Pour en savoir plus…
LES OMÉGA-3 : effet mode ou nécessité?
Les oméga-3 ont la cote. Chaque jour, de nouvelles spécialités arrivent sur le marché à grand
renfort de publicité. On leur attribue toutes les vertus, notamment en ce qui concerne le
système cardio-vasculaire. Mais que sont les oméga-3 ? Quels sont leurs effets réels sur notre
santé? D'où proviennent-ils? Quelles quantités devons-nous en consommer? Le Pharma-News
fait le tour de la question pour vous.
Que sont les oméga-3 10,11 ?
Les oméga-3, comme les oméga-6, sont des acides gras
poly-insaturés. Les acides gras poly-insaturés font partie de
la famille des lipides comme le cholestérol, les triglycérides
et les phospholipides.
Les acides gras sont de longues
chaînes de carbone terminées à une
extrémité par un groupement acide
(COOH). Ils sont dit saturés,
mono-insaturés ou poly-insaturés
selon le nombre de doubles liaisons
qu'ils comportent.
Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont dits essentiels car
ils doivent impérativement être apportés à l'organisme par
l'alimentation, voire par supplémentation alimentaire. En effet, ils sont indispensables au
développement et au bon fonctionnement de notre corps, mais nous sommes incapables de les
fabriquer.
9
OFIS
La Revue Prescrire, août 2007, 286, 605
11
La revue médicale suisse, 29.3.2006, no 3059
10
© Pharma-News
page 6
Numéro 53, avril 2008
Cholestérol
Acides
gras
Lipides
AG
saturés
AG
insaturés
Triglycérides
Phospholipides
AG
monoinsaturés
AG
polyinsaturés
Oméga-6:
famille
linoléique
Oméga-3:
famille
α-linolénique
(ALA)
EPA
DHA
Les apports d'oméga-6 et oméga-3 doivent être équilibrés; l'excès de l'un d'eux peut
provoquer une carence en l'autre. Idéalement, le rapport oméga-6/oméga-3 doit être de cinq,
ce qui signifie qu'il faut consommer cinq fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3 12.
Sources alimentaires
Acide gras oméga-6
Acide gras oméga-3
- huile de tournesol
- huile de colza
- huile de soja
- huile de pépin de raisin
- huile de noix
- huile de maïs
- huile de soja
- huile de lin
- huile de noix
- Amandes
- Poissons gras
- Noix
(sardine, maquereau, thon,
- Germes de blé
saumon)
- Noix
- Germes de blé
Parmi les oméga-3, on trouve le DHA (acide docosahexaénoïque) et son précurseur l'EPA
(acide eicosapentaénoïque). Ces deux acides gras oméga-3 sont présents dans les poissons
gras tels que saumon, thon, hareng, sardines, maquereau, crevettes, etc.
Rôle des oméga-3 sur notre santé ?
L'intérêt actuel pour les oméga-3 tire son origine de l'étude de populations Inuits et japonaises
qui montraient une association entre une consommation élevée de poisson et un faible taux de
mortalité par maladies cardiovasculaires.
Depuis, plusieurs études ont confirmé les effets cardioprotecteurs d'une consommation en
aliments riches en oméga-3 (surtout EPA et DHA), mais des preuves restent à établir quant à
leurs bénéfices sur la diminution de la mortalité 13.
L’EPA et le DHA s’intègrent dans les membranes cellulaires et sont nécessaires à la structure
et au fonctionnement de ces dernières. Ils influent sur la régulation des lipides sanguins. Le
12
13
Nutrition: principes et conseils, Masson 2003, Laurent Chevalier
Cercles de qualité, pharmaSuisse, update 2007/09
© Pharma-News
page 7
Numéro 53, avril 2008
Hyperactivité et oméga-3 18, 16
DHA est un composant essentiel des
cellules rétiniennes et des membranes
neuronales du cerveau. Il se révèle donc
indispensable à leur développement et à
leur fonctionnement.
Ces dernières années, des chercheurs ont constaté que
certains enfants atteints de troubles du déficit de
l'attention/hyperactivité (TDAH) présentaient des taux
sanguins d'oméga-3 inférieurs à ceux des autres enfants (cf
encadré PN n° 12, mars 2004, p.5). Faut-il en déduire que
ces enfants devraient prendre des suppléments alimentaires
pour réduire les symptômes de ces troubles ?
Les études cliniques menées jusqu'à présent ne permettent
pas d'affirmer que la carence en acides gras essentiels soit la
cause de TDAH pas plus que la supplémentation en acides
gras oméga-3 n'en réduise les symptômes. Bien que les
oméga-3 soient indispensables au développement du
cerveau, leur rôle dans le TDAH reste encore à établir par
des études de grande envergure.
Effets des oméga-3 sur l'organisme 14,15:
- régulation des lipides sanguins
- diminution
des
triglycérides
sanguins
- diminution de formation de caillots
de sang (action antithrombotique)
Récemment, on a envisagé un rôle possible
de ces acides gras dans les troubles psychiatriques, mais il reste encore à démontrer 11,16.
L'apport journalier conseillé en DHA et EPA est de 500 mg environ 17. Par contre, en ce qui
concerne le ratio EPA/DHA, aucune organisation ne mentionne de rapport à respecter 11.
Ainsi, pour obtenir un effet cardioprotecteur, il est recommandé 18:
-
de consommer du poisson 2 à 3
fois par semaine
d'ajouter des aliments végétaux
riches
en
oméga-3
à
l'alimentation (graines de lin,
huile de colza, noix, etc.).
Pour retirer le maximum de bienfaits des poissons 18:
-
-
-
choisir de préférence des poissons gras, car ils ont
une teneur plus élevée en oméga-3: maquereau,
saumon, hareng, sardines, thon, truite,
éviter les poissons frits ou préparés (produits
congelés et panés) qui contiennent des acides gras
partiellement hydrogénés (gras trans),
ne pas consommer de poissons gras plus de deux fois
par semaine car ils contiennent des quantités non
négligeables de métaux lourds 13.
Remarquons que des doses d’oméga-3
supérieures à 1 g/jour semblent contreindiquées
chez
les
diabétiques
(perturbent la régulation de la glycémie), les asthmatiques (hyperactivité bronchique) et les
personnes sous anticoagulants ou avec troubles de la coagulation 11. En effet, les oméga-3 ont
une action antithrombotique et augmentent les risques de saignements. Cet effet s’ajoute à
celui des médicaments anticoagulants. Donc mieux vaut éviter cette association mal justifiée
et informer les patients sous anticoagulants 19. Pour les patients diabétiques et asthmatiques, la
prudence reste de mise.
Qu’en est-il des suppléments à base d'huile de poisson 18?
Toutes les sources sont unanimes : il est
préférable d'augmenter son apport en
acides gras oméga-3 sous forme
d'aliments que sous forme de capsules.
Le poisson constitue le meilleur choix
car:
- il contient d'autres éléments
cardioprotecteurs (antioxydants,
protéines, sélénium) que les
14
The medical letter, août 2006, vol 28, no 17
OFSP, 2 novembre 2006, lettre d'information 123
16
www.passeportsante.net
17
OFSP, août 2006, Les graisses dans notre alimentation
18
www.extenso.org
19
La Revue Prescrire, 2007, suppl. interactions médicamenteuses
15
© Pharma-News
page 8
Numéro 53, avril 2008
suppléments d'huile ne possèdent pas,
il remplace habituellement la consommation de viande rouge (diminuant ainsi les
acides gras saturés).
Les suppléments devraient donc être réservés aux personnes réfractaires au poisson. Dans ces
cas-là, il est important de s'assurer que les produits utilisés sont exempts de pesticides et de
métaux lourds (fiabilité du producteur, labels de qualité, etc.).
-
Conclusion:
Bien que jusqu'à présent, il n'y ait pas de preuves que les préparations d'huile de poisson
diminuent les maladies cardiovasculaires dans la population en général, ni le TDAH (Trouble
du Déficit d'Attention avec ou sans Hyperactivité) chez les enfants, tous les auteurs
s’accordent pour recommander une alimentation équilibrée évitant les carences et établissant
un bon équilibre oméga-6/oméga-3. Pour ce faire, l'idéal est d'augmenter sa consommation de
poisson, plutôt que de recourir à des suppléments médicamenteux.
LES OMÉGA-3 – A retenir pour le conseil :
sont des acides gras poly-insaturés
sont indispensables au bon fonctionnement de l'organisme
le rapport oméga-6/oméga-3 doit être de 5
sont surtout contenus dans les poissons gras et certaines huiles telles : huile de colza,
de lin, de soja et de noix
une alimentation équilibrée comporte du poisson (gras de préférence) deux fois par
semaine, des huiles polyinsaturées, plutôt que des suppléments d'oméga-3 et oméga-6
en capsules
il semble plus prudent d'éviter les doses d’oméga-3 élevées chez les diabétiques, les
asthmatiques et les patients sous anticoagulants ou avec troubles de la coagulation
LES APHTES
• Définition et symptômes : Les aphtes sont des
petites ulcérations bénignes de la muqueuse de
la bouche. Souvent douloureux, ils se situent sur
les parties non kératinisées de la muqueuse
(joue, face labiale interne, bord de la langue,
plancher buccal). Les aphtes guérissent en
général spontanément en moins de deux
semaines (sauf les formes majeures), mais avec
des récidives fréquentes 20,21,22. On distingue trois types d’aphtes en fonction de leur
taille, leur nombre et de leur temps de guérison 20,21.
1) Forme mineure : La plus fréquente (70%) avec 1 à 5 petites ulcérations rondes,
blanches ou jaunes, mesurant moins de 1 cm, entourées d’un halo enflammé rouge. La
guérison est spontanée en 7 à 14 jours sans laisser de cicatrices 20,21.
2) Forme majeure : Dans 20% des cas, présence de 1 à 10 aphtes de plus de 1 cm,
apparaissant régulièrement au même endroit. Ils peuvent persister pendant des
semaines, voire des mois et guérissent en laissant des cicatrices 21.
20
21
pharManuel 2008, pharmaSuisse ; p.23-29
JADA, août 1996 ; Vol.127 : p.1202-1213
© Pharma-News
page 9
Numéro 53, avril 2008
3) Aphtes herpétiformes : Dans 10% des cas on observe, sur la muqueuse non kératinisée,
des amas de 10 à 100 petits aphtes ressemblant à de l’herpès 21. Ne pas confondre avec
les lésions d’herpès (= stomatite herpétique) qui, contrairement aux aphtes, touchent
aussi la muqueuse buccale kératinisée (voûte du palais, gencives) 20,21.
Classification des différents types d’aphtes :
TYPE DE LESION
TAILLE
NOMBRE
Mineure
< 1,0 cm
1-5
Majeure
> 1,0 cm
1-10
Herpétiforme
< 1,0 cm
> 10
DUREE
7-14 jours
semaines à mois
7-14 jours
• Prévalence : Les aphtes sont les affections les plus fréquentes de la muqueuse buccale. Ils
touchent 20 à 60% de la population avec une prédominance chez la femme. Les premiers
aphtes apparaissent souvent entre 10 et 40 ans 20,22.
• Causes et Diagnostic : La plupart des aphtes n’ont aucune cause connue, mais il y a des
facteurs héréditaires 21,22,23. Parmi les facteurs favorisants, on note des traumatismes
locaux, le stress, les règles, les modifications hormonales, les allergies alimentaires et
certains médicaments (antibiotiques, diurétiques, antihypertenseurs, phénytoïne) 20,21,22.
Une diminution du système immunitaire ou un manque nutritionnel (en fer, acide folique
ou vitamine B12) à l’origine des aphtes doivent être écartés 20,21,22. Pour cela, il faudrait
demander au patient s’il souffre de fatigue chronique, symptôme principal de ces manques
nutritionnels, à confirmer le cas échéant par une prise de
Quelques aliments favorisants la
sang chez le médecin. Le diagnostic repose sur l’examen
survenue d’aphtes 21:
des lésions et l’analyse des causes. Toute lésion de la
Tomates, pommes, noix, ananas,
fraises, fromages, lait de vache,
muqueuse buccale qui ne disparaît pas en trois à quatre
produits à base de blé.
semaines doit être montrée à un médecin 20.
• Choix des traitements :
1. Traitements non-médicamenteux :
Conseils pour prévenir et diminuer la fréquence des aphtes : bonne hygiène buccale,
prévention des traumatismes (brosse à dents de taille adaptée), diminution du stress,
éviter les boissons acides, gazeuses ou les jus de fruits (ou alors boire avec une paille),
éviter les plats épicés, piquants ou croustillants comme les chips 24.
2. Traitements locaux :
Les aphtes guérissant en général spontanément, le traitement est symptomatique et en
premier lieu local.
Lorsque les aphtes sont difficiles d’accès, nombreux ou douloureux on utilise de
préférence des bains de bouche 20 avec le BUCCO-TANTUM° (benzydamine HCl) en
premier choix 23,24, ou
CORSODYL°, CHLORHEXAMED°, PLAK OUT°,
ELUDRIL° (chlorhexidine gluconate) 24. On peut aussi utiliser une solution d’eau
oxygénée 3% diluée 1:1 avec de l’eau, en bain de bouche ou en application
locale 22,23,24.
Lorsque les lésions sont faciles d’accès, on utilise un gel ou une pâte
(SOLCOSERYL°, GINVAPAST°) qui adhèrent mieux et plus longtemps que les
solutions appliquées au pinceau 20 (PYRALVEX°).
22
www.nlm.nih.gov/medlineplus, Update 12/18/2006
Martindale, The Complete Drug Reference; 34th edition
24
www.guidelines.gov « recommandations for the diagnosis and management of reccurent aphtous stomatitis”;
mai 2003
23
© Pharma-News
page 10
Numéro 53, avril 2008
Des anesthésiques locaux sous forme de gel ou de liquide contenant de la lidocaïne
soulagent les douleurs (DEAFTOL°, DYNEXAN° GEL ORAL, OSA° GEL,
MUNDISAL°, DENTINOX°) 23,24.
Lors de lésions plus importantes, le traitement
Nous n’avons pas trouvé de recommandations
symptomatique le plus efficace contient un
concernant PYRALVEX°25,26 qui est pourtant
largement utilisé en Suisse. Cette solution
corticoïde local (liste B !) avec comme
contient de l’extrait de rhubarbe et de l’acide
premier choix KENACORT A ORABASE°
salicylique censés diminuer les inflammations
PATE (triamcinolone) ou LOCASEPTIL
et les infections de la cavité buccale.
PYRALVEX° peut faire partie de nos conseils
NEO° (prednisolone) 21,23,24. Des gargarismes
pour le soulagement des aphtes. Peut-être estavec une solution de BETNESOL°
ce une composition que l’on ne trouve pas
24
(bétaméthasone) sont aussi efficaces .
facilement dans d’autres pays ?
Encadre 25,26:
3. Traitements systémiques :
Lors de lésions sévères et fréquentes, un corticoïde oral (prednisone ou prednisolone)
ou l’IMUREK° (azathioprine) peuvent être prescrits 21,23,24.
LES APHTES – A retenir pour le conseil
petites ulcérations douloureuses, fréquentes et bénignes de la muqueuse buccale
les formes mineures ou herpétiques guérissent spontanément en moins de deux
semaines
les formes majeures guérissent plus lentement et avec des cicatrices
le traitement symptomatique repose sur des bains de bouche (BUCCO-TANTUM°,
eau oxygénée 1,5%), et des pâtes ou gels locaux (SOLCOSERYL°, GINVAPAST°,
MUNDISAL°, DEAFTOL°), ou encore la solution PYRALVEX°
sur ordonnance, lors d’aphtes plus importants, on utilise des corticoïdes locaux ou
oraux
ANTICOAGULANTS ORAUX
ET HEPARINES
SINTROM°,
MARCOUMAR°,
FRAGMINE°,
FRAXIPARINE° : spécialités que nous voyons souvent
passer dans nos officines ; médicaments dangereux
nécessitant des contrôles importants ? Quels conseils
apporter au patient lors de leur remise ? Voici quelquesuns des points que nous allons aborder dans cet article.
MARCOUMAR° et SINTROM° sont les deux
anticoagulants oraux sur le marché suisse, tous deux
indiqués dans la prévention et le traitement des affections
thromboemboliques. C’est une thérapie au long cours : de
3 à 6 mois lors d’une thrombose, le traitement peut même
être un traitement à vie par exemple lors de troubles de la
coagulation. Leur mécanisme d’action est similaire
(antagonistes de la vitamine K), ils ne se différencient que
par leur demi-vie : comme le SINTROM° a une demi-vie
très courte, c’est la dose quotidienne qui est importante
25
26
Compendium Suisse des Médicaments 2008, Documed SA
Pharmacognosie, J. Bruneton ; 2ème édition 1993 :p.365-366
© Pharma-News
page 11
Numéro 53, avril 2008
pour atteindre l’INR-cible ; quant au MARCOUMAR°, c’est la dose hebdomadaire qui est
déterminante. Cette différence est importante : un changement de dose, un oubli d’une seule
dose modifiera déjà les valeurs de l’INR sous SINTROM° alors que pour le
MARCOUMAR°, on ne verra aucun changement dans l’INR. C’est un avantage lors de
l’oubli d’une dose, mais un désavantage
INR 27
lors que l’INR doit être rapidement
modifié (p. ex. lors de dosage trop
Afin de s’assurer de l’efficacité et de la sécurité d’emploi des
anticoagulants oraux, on fait un test sanguin. : le test du temps de
élevé). Chaque médicament se prend
thromboplastine ou test de Quick. On exprime le résultat en % du
une fois par jour, de préférence le soir.
temps de coagulation par rapport à un temps de référence de
La prise le soir permet lors des contrôles
coagulation sans anticoagulant. Sans anticoagulant, le temps de
Quick est de 70 à 125 % et sous anticoagulant, on devrait avoir
sanguins de mesurer l’INR dans la
un temps de Quick entre 15 à 35%.
journée et d’adapter le traitement le jour
Mais ce rapport était fortement dépendant de la référence utilisée
même si nécessaire. N’oubliez donc pas
par chaque laboratoire. Afin de normaliser ces résultats (pour que
votre résultat soit le même que vous fassiez votre test dans un
de rappeler au patient la nécessité d’une
laboratoire à Zürich, Genève ou Paris) on a introduit l’INR
bonne compliance avec ce genre de
(International normalized ratio), valeur qui tient compte d’un
thérapie.
facteur de correction permettant de rendre chaque charge de
thromboplastine équivalente à la charge de référence agréée par
Il est extrêmement important d’avoir un
l'OMS.
dosage optimal de l’anticoagulant : trop
La valeur INR sans anticoagulation est d’environ 1 et elle devrait
dosé sur plusieurs jours, il peut
se situer entre 2,0 et 4,0 sous anticoagulant.
provoquer une hémorragie parfois
sévère ; pas assez dosé et c’est le risque de récidive de thrombose 30. Attention donc aux
plaintes du patient : en cas de saignements fréquents (par exemple au niveau du nez, des
gencives ou de présence de sang dans les selles), en cas de maux de tête violents, une
consultation médicale avec un dosage de l’INR s’impose. En cas de nécessité, il est possible
d’administrer de la vitamine K (KONAKION°) au patient comme antidote.
Encadré
27
Le dosage idéal n’est malheureusement pas toujours facile à atteindre :
• D’abord il est absolument individuel : il est déterminé pour chaque patient sur la base
de tests sanguins (temps de coagulation) qui doivent être effectués périodiquement.
Lors de l’instauration du traitement, ce test doit être fait chaque jour jusqu’à
stabilisation de la coagulation aux valeurs optimales ; plus tard, les contrôles peuvent
être espacés. Il est recommandé d’effectuer les prises de sang toujours à la même
heure, en tout cas une fois par mois.
• Il existe des interactions avec de nombreux médicaments… Une liste exhaustive est ici
impossible. Demandez toujours l’avis du pharmacien lorsque vous conseillez un
médicament à un patient sous anticoagulant. Retenons déjà que les AINS ne doivent
pas être administrés avec les anticoagulants et que toute modification d’un traitement
(introduction ou arrêt d’un médicament) peut modifier l’INR et nécessite donc des
contrôles plus rapprochés de l’INR 28 .
• L’INR peut être aussi modifié par la prise de nourriture : les tomates, les légumes verts
par exemple contiennent beaucoup de vitamine K. Consommés en grande quantité ils
peuvent diminuer l’efficacité des anticoagulants oraux. Il est donc important de ne pas
changer drastiquement son alimentation en gardant un apport équilibré de tous les
aliments lorsqu’on est sous anticoagulant oral 29.
Les anticoagulants sont formellement contre-indiqués durant la grossesse 30.
27
Pschyrembel 2007 ; klinisches Wörterbuch ; 261. Auflage
Revue Prescrire 2007 ; 278 supplément interactions : 57-63
29
Rev Prescrire 1996; 16 (165) : 619-626
30
Pschyrembel 2007 ; klinisches Wörterbuch ; 261. Auflage
28
© Pharma-News
page 12
Numéro 53, avril 2008
Comme l’anticoagulant n’est efficace que 2 à 7 jours après son introduction (selon la dose
initiale utilisée), on commence généralement la prise en charge d’une thrombose par une
héparine.
Les héparines agissent beaucoup plus rapidement 30. Les premières héparines étaient de
grandes molécules non fractionnées nécessitant un contrôle sanguin important, d’où le
développement des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) pour un usage en
ambulatoire.
Sur le marché suisse nous avons six HBPM :
FRAXIPARINE°, FRAXIFORTE°,
FRAGMINE°, SANDOPARINE°, CLEXANE° et ARIXTRA° 31. Ces HBPM se différencient
peu sur le plan clinique 32. Leurs indications sont assez similaires : prévention et traitement
des thromboses veineuses profondes. Il existe cependant quelques exceptions :
FRAXIFORTE° qui est le double dosage de la FRAXIPARINE° n’est pas indiquée dans la
prévention des thromboses et SANDOPARINE°, faiblement dosée, n’est, elle, pas indiquée
dans le traitement des thromboses.
Il n’y a pas de dose standard qui nous permettrait facilement de comparer les héparines entre
elles : chaque fabricant d’héparine donne son dosage propre en unités internationales (UI) ou
en ml. Les doses recommandées par le fabricant en fonction de la pathologie à traiter sont les
seuls points de comparaison utilisables. Certains dosages sont calculés en fonction du degré
de risque thromboembolique (risque faible ou risque
élevé) et du poids du patient : c’est le cas pour
FRAXIPARINE°, CLEXANE°, FRAGMINE° et
FRAXIFORTE° ; par contre SANDOPARINE° et
ARIXTRA° sont donnés toujours au même dosage,
indépendamment de ces deux paramètres. Dans les
tableaux ci-dessous vous trouverez pour information un
résumé des recommandations de dosage de ces produits
en prophylaxie et dans le traitement de la thrombose
veineuse.
Les héparines sont administrées généralement une fois par jour, parfois deux en cas de
traitement d’une thrombose existante. Il s’agit d’une injection sous-cutanée que le patient se
fait généralement au niveau du ventre : il doit saisir la peau et faire un pli puis piquer
verticalement.
La durée du traitement est aussi très variable 33 :
• Une seule injection dans les cas de prévention de thrombose lors de voyage en avion
pour les personnes à risques (antécédent de thrombose, cancer, membre immobilisé
par un plâtre…)
• 4 à 7 jours lorsque l’héparine est utilisée avec l’anticoagulant oral, jusqu’à que ce
dernier soit efficace et qu’on puisse arrêter l’HBPM
• De 5 à 10 jours ou jusqu’à mobilisation complète du patient après une opération
chirurgicale
• De 4 à 5 semaines après une intervention chirurgicale au niveau de la hanche
• Et parfois à très long terme dans de rares cas où le patient ne peut pas utiliser
d’anticoagulant oral (lors de certains cancers par exemple) 34.
Les effets secondaires peuvent survenir au niveau local (réaction cutanée au site d’injection
allant dans de rares cas jusqu’à la nécrose) ou peuvent être systémiques (surtout hémorragies,
31
Compendium 2008
BJH (british journal of haematology) 2006; 133: 19-24
33
Chest 2004; 126 (supplément 3): 402-424
34
JAMA 2006; 296 (8): 935-942
32
© Pharma-News
page 13
Numéro 53, avril 2008
parfois réaction d’hypensensibilité, atteinte au niveau de la formule sanguine) 35. Le risque
d’hémorragie est amplifié en cas d’association avec des médicaments agissant sur l’hémostase
(PLAVIX°, AINS, anticoagulants oraux) 28. Les HBPM sont le seul traitement anticoagulant
utilisable durant la grossesse 36.
ANTICOAGULANTS ORAUX ET HEPARINES - A retenir pour le conseil :
Anticoagulants oraux :
prise une fois par jour
traitement de 3 à 6 mois au minimum
nécessité d’un monitoring sanguin permettant de maintenir les valeurs-cibles d’INR
la compliance est essentielle !
attention aux sur- ou sous-dosages (qui peuvent être provoqués par une simple
modification de l’alimentation ou par des interactions médicamenteuses)
ne pas conseiller d’AINS chez un patient sous anticoagulant oral
antidote en cas de surdosage : KONAKION°
HBPM :
traitement sous-cutané
peu de différence entre les HBPM sur le marché
pas de comparaison directe possible entre elles : il faut de suivre les informations des
fabricants
durée du traitement variable
Pour vous permettre de garder les
tableaux comparatifs à l’officine, nous
les avons groupés ci-ci-dessous !
Tournez la page !
35
36
Rev Prescrire 2007; 26 (290; suppl. interactions): 64
La Revue Prescrire 2007 ; idées-forces « Prévention des thromboses veineuses et des embolies pulmonaires »
© Pharma-News
page 14
Numéro 53, avril 2008
Comparaison des posologies d’une prophylaxie des thrombo-embolies d’une durée de 10 jours
CLEXANE°
(énoxaparine)
(1 mg = 100 UI
anti-Xa)
Poids: 51 à 70 kg
Poids: 51 à 70 kg
Poids: 71-95 kg
Poids: 71-95 kg
Risque
thromboembolique
faible
Risque
thromboembolique
élevé
Risque
thromboembolique
faible
Risque
thromboembolique élevé
0,2 ml (2000 UI) par 0,4 ml (4000 UI) par
jour pendant 10 jours jour pendant 10 jours
0,2 ml (2000 UI) par
jour pendant 10 jours
0,4 ml (4000 UI) par jour
pendant 10 jours
0,3 ml (2850 UI) par
jour pendant 3 jours,
0,3 ml (2850 UI) par
puis 0,4 ml (3800 UI) jour pendant 10 jours
par jour pendant 7 jours
0,4 ml (3800 UI) par jour
pendant 3 jours, puis 0,6
ml (5700 UI) par jour
pendant 7 jours
FRAXIPARINE°
(nadroparine)
0,3 ml (2850 UI) par
(1 mg = entre 111 jour pendant 10 jours
et 115 UI anti-Xa)
FRAGMINE°
(daltéparine)
2500 UI (0,2 ml) par 5000 UI (0,2 ml) par
(1mg = 130 UI anti- jour pendant 10 jours jour pendant 10 jours
Xa)
ARIXTRA°
(fondaparinux)
37
2500 UI (0,2 ml) par
jour pendant 10 jours
5000 UI (0,2 ml) par jour
pendant 10 jours
2,5 mg (0,5 ml) par 2,5 mg (0,5 ml) par jour 2,5 mg (0,5 ml) par jour 2,5 mg (0,5 ml) par jour
jour pendant 10 jours pendant 10 jours
pendant 10 jours
pendant 10 jours
SANDOPARINE°
3000 UI (0,3 ml) par 3000 UI (0,3 ml) par
(certoparine)
jour pendant 10 jours jour pendant 10 jours
(1 mg = 93,8 UI)
3000 UI (0,3 ml) par
jour pendant 10 jours
3000 UI (0,3 ml) par jour
pendant 10 jours
Comparaison des posologies d’un traitement de thrombo-embolies 31
CLEXANE° (énoxaparine)
(1 mg = 100 UI anti-Xa)
FRAXIPARINE° (nadroparine)
(1 mg = entre 111 et 115 UI antiXa)
FRAGMINE° (daltéparine)
(1mg = 130 UI anti-Xa)
ARIXTRA° (fondaparinux)
FRAXIFORTE° (nadroparine)
(0,1 ml = 1900 UI anti-Xa)
37
1 mg/kg poids corporel
2 fois par jour
si thrombose non compliquée
(patient sans surpoids ni
carcinome)
1,5 mg/kg poids corporel
1 fois par jour
85 UI/kg poids corporel
2 fois par jour
200 UI/kg poids corporel
sans dépasser 18000 UI par jour
< 50 kg: tgl 5 mg.
50 kg-100 kg: 7,5 mg.
> 100 kg: 10 mg.
171 UI/ kg poids corporel :
<50 kg : 0,4 ml
50-60 kg : 0,5 ml
60-70 kg : 0,6 ml
70-80 kg : 0.7 ml
80-90 kg : 0,8 ml
90-100 kg : 0,9 ml
> 100 kg : 1 ml
1 fois par jour
1 fois par jour
1 fois par jour
ps : pour les petits dosages on
choisira plutôt d’utiliser la
FRAXIPARINE°
Cours des cercles de qualité, pharmaSuisse, 2007
© Pharma-News
page 15
Numéro 53, avril 2008
L’HYPERPLASIE BÉNIGNE DE LA PROSTATE
L'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) n'est pas une maladie à proprement parler, mais
plutôt une conséquence du vieillissement, sans qu'on soit capable d'expliquer comment il
intervient dans ce phénomène 38. C’est une affection relativement
%
Âge
courante mais qu’il est difficile d’évaluer précisément, car cette
d'hommes
hyperplasie ne provoque pas de troubles particuliers et que les
(ans)
avec HBP
hommes tardent souvent à consulter 38. L’incidence des troubles de
30
10
la prostate augmente avec l’âge comme le montre le tableau ci38
contre .
40
20
50
40
La prostate est une glande qui se trouve autour de l'urètre à la sortie
60
50
de la vessie (voir schéma ci-dessous 39) . Elle se met à grossir et
85
90
provoque une compression de l'urètre et par conséquent une
diminution du débit urinaire. Pour lutter contre cette obstruction, le muscle vésical doit
fournir un travail plus important. Il devient donc plus épais et hyperactif. C'est cette
hyperactivité vésicale qui fait que le patient ne peut plus retenir la miction 38.
La miction dure plus longtemps et se
termine par saccades. Le patient se plaint
de ne pas pouvoir vider complètement sa
vessie, laissant un résidu urinaire après la
miction, ce qui entraîne un risque
d’infection. Il doit uriner souvent par
petites quantités et doit fréquemment se
lever la nuit.
Cependant seule la moitié des hommes
atteints d'HBP ont des troubles urinaires et
le quart d'entre eux seulement nécessitent
un traitement médicamenteux 40. Souffrir
de troubles de la prostate n'est pas signe de
cancer, contrairement à ce que l’on lit
souvent dans la presse.
Le diagnostic de l’HBP est posé par le médecin. Les symptômes sont classiques et
l'élargissement de la prostate est diagnostiqué par toucher rectal. Si le médecin généraliste le
juge nécessaire, le patient sera adressé à l'urologue qui répètera alors l'examen qu'il
complétera au besoin par d'autres investigations. L'examen complémentaire le plus simple est
la mesure du débit urinaire, ainsi que la détection éventuelle d’un résidu urinaire après la
miction à l'aide d’ultrasons. Les patients ayant une obstruction sévère ont souvent un débit
urinaire très faible (< 5 ml/sec) et un résidu urinaire élevé (> 100 ml) 40,41.
Signalons que les symptômes tels que hématurie (sang dans l'urine), hématospermie (sang
dans le sperme) ou douleurs durant la miction ne sont souvent pas dues à l'HBP 40.
Le traitement de l’HBP peut s’envisager à plusieurs niveaux.
1. Si le patient n’est pas ou peu gêné par les symptômes et que les examens indiquent
qu’une opération chirurgicale peut être évitée, un traitement phytothérapeutique peut
être envisagé 42 . Les symptômes d'HBP peuvent rester stables pendant des années:
TADENAN° (extrait de prunier d’Afrique)
PERMIXON° (extrait de palmier nain américain).
2.
Pour diminuer la gêne liée à la miction, le traitement sera d’abord
médicamenteux 38,43,44.
38
La Revue Prescrire, Septembre 1995, 154, pp.597-607
www.linternaute.com/sante/genital-urinaire/dossier/prostate
40
urology.berne(at)insel.ch
39
41
42
La Revue Prescrire, Avril 1993, 128, pp.214-216
La Revue Prescrire, Avril 1993, 128, pp.185-187
© Pharma-News
page 16
Numéro 53, avril 2008
Les alpha-bloquants sont les plus utilisés: XATRAL°, HYTRIN°, PRADIF°.
Ils induisent une relaxation des muscles au niveau de la prostate et du col de la
vessie. Il s'ensuit une diminution de la résistance à l'écoulement de l'urine et le
patient peut de nouveau uriner plus facilement.
Les inhibiteurs de 5-alpha-réductase (PROSCAR°) 38 bloquent l’enzyme
responsable de la transformation de la testostérone en une autre hormone plus
active, responsable de l’augmentation du volume de la prostate. Ainsi, sans
cette hormone active, la prostate garde un volume normal. Cette thérapie est
efficace dans environ la moitié des cas, mais
Un tableau récapitulatif des
peut engendrer des effets indésirables tels
traitements de l’HBP paraîtra le
qu'une baisse de libido ou même
mois prochain dans un article
l'impuissance. Pour plus de détails sur
consacré aux génériques du
PRADIF°
PROSCAR° et ses génériques, reportez-vous
à l’article du même nom dans le PharmaNews de ce mois.
3. La chirurgie est envisagée si le patient ne peut plus du tout uriner ou en cas
d’infections à répétition.
Le traitement le plus ancien de l'HBP est représenté par la prostatectomie
transabdominale (incision au niveau du bas du ventre). Ce traitement invasif
est réservé pour des prostates de taille importante.
L’opération standard de l'HBP reste le retrait sous forme de copeaux d’une
partie importante de la prostate via l’urètre. Les inconvénients de cette
technique sont principalement des saignements post-opératoires. Cette
intervention n'entraîne normalement pas de troubles de l'érection car elle ne
touche pas les nerfs concernés. En revanche, près des trois quarts des patients
constatent ensuite qu'ils sont victimes d'une éjaculation rétrograde: au lieu de
s'évacuer à l'extérieur, le sperme se déverse dans la vessie. Cela n'a rien de
grave d'un point de vue médical et cela ne diminue pas le plaisir, mais mieux
vaut être prévenu avant ! Seul souci : si le patient souhaite encore procréer, ce
ne sera plus possible de façon traditionnelle 38
4. Les méthodes alternatives modernes (laser, thermothérapie) donnent des résultats
prometteurs. Le laser a l'avantage d'occasionner moins de pertes sanguines mais n'est
pas une bonne option pour les patients avec une très grande prostate 38.
5. Pour conclure, la thermothérapie se réfère à l'application de micro-ondes de type
ultrasons au niveau du tissu prostatique. L'application de ce type d'énergie durant 30 à
60 minutes génère une température intraprostatique de près de 80°C, permettant une
nécrose des tissus. La muqueuse urétrale est protégée par un système de
refroidissement permanent. Après quelques jours, parfois quelques semaines, le tissu
nécrotique s'élimine. C'est une méthode simple, pouvant s'effectuer sous anesthésie
locale ambulatoire 38.
HYPERPLASIE BÉNIGNE DE LA PROSTATE - A retenir pour le conseil :
43
44
HBP = hyperplasie bénigne de la prostate
l’incidence des troubles de la prostate augmente avec l’âge
symptômes : diminution du débit urinaire et résidu urinaire après la miction
ttt médicamenteux par XATRAL°, HYTRIN°, PRADIF° ou PROSCAR°
chirurgie envisagée dans les cas plus lourds
www.drugdigest.org/DD/HC/Treatment
Compendium Suisse des Médicaments 2007, Documed SA
© Pharma-News
page 17
Numéro 53, avril 2008
En bref
Echantillons des laits de départ
Selon Nestlé, une nouvelle ordonnance sur les denrées alimentaires et les objets usuels
(ODAlOUs) entre en vigueur le 1er avril 2008. Elle dit entre autre qu'il n'est plus autorisé de
distribuer des échantillons de lait pour nourrissons depuis cette date.
Cette interdiction concerne tous les laits "de départ", soit ceux dont les noms contiennent les
préfixes ou suffixes Start, Pré ou 1, ainsi que ADAPTA° 2 et HUMANA° 2 45. Les
échantillons des autres laits (dits laits de suite) peuvent toujours être distribués. Cette mesure
a été prise dans le but de promouvoir l'allaitement maternel.
KRE-MAG° (créatine + magnésium)
Ce mélange est censé améliorer les performances physiques et psychiques (sport, fatigue,
stress) et la récupération. C'est l'occasion de reparler un peu de la créatine et du magnésium,
que l'on retrouve dans plusieurs produits avec ce genre d'indication.
Comme nous l'avions dit dans le Pharma-News n° 22 (p.11), si certains sportifs utilisent
effectivement de la créatine, son effet n'est toujours pas scientifiquement prouvé 46. Quant au
magnésium, les ouvrages 46 et revues 47 de référence ne mentionnent pas son effet dans ce
genre d'indication. Rappelons que le magnésium peut baisser l'effet de certains antibiotiques
(les tétracyclines) et qu'a fortes doses, il peut provoquer des diarrhées et des douleurs
abdominales. Ce n'est donc pas un produit à banaliser.
Gouttes FENISTIL° sans alcool
Novartis a modifié la composition de ses fameuses gouttes FENISTIL° en développant une
formule sans alcool.
Si le retrait de l'alcool est bienvenu, n'oublions pas les précautions de base à connaître en ce
qui concerne ce produit 48 :
− contre-indiqué chez les nourrissons de moins de 1 mois
− sur prescription uniquement entre un mois et un an (risque d'apnées du sommeil)
− s'il entraîne généralement de la somnolence, certains enfants peuvent développer des
réactions paradoxales qui se traduiront au contraire par de l'agitation
− de nombreux effets secondaires sont possibles : troubles gastro-intestinaux, sécheresse
buccale, fatigue, maux de tête
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
45
http://www.swiss-paediatrics.org/paediatrica/vol13/n2/laits-fr.htm
Martindale 34th Ed.
47
La Revue Prescrire, n° 181 (février 1998), pp. 83-84.
48
Compendium Suisse des Médicaments, Documed, 2008.
46
© Pharma-News
page 18
Numéro 53, avril 2008
Résultats du test de lecture du PN 51 – Réponses correctes
1) d
2) b+d
5)
4) b
5) c+d
6) b
7) a+b+d
8) a+b+d
9) b+d
10) b+c
- insuffisance aiguë ou chronique de sommeil
- horaires de sommeil irréguliers
- prise d'alcool ou de médicaments psychotropes
- troubles respiratoires avec fractionnement du sommeil de nuit
- état dépressif
- narcolepsie
TEST DE LECTURE
Pharma-News N° 52
Dans la mesure du possible, répondre aux questions de mémoire, sans aller consulter le
Pharma News
1) MOTILIUM LINGUAL GASTROSAN°
Posologie
Mode d’administration
2) IMODIUM COMPLEXE°
Composition :
principe actif 1
principe actif 2
Effet pharmacologique : principe actif 1
principe actif 2
3) WELLBUTRIN° XR
Indication
Autre médicament contenant le même principe actif
4) FLUAD° : potentialisateur d’effet MF 59
Intérêt par rapport aux autres vaccins
Patients cibles
5) PROCORALAN°
Effet recherché
Effet secondaire
© Pharma-News
page 19
Numéro 53, avril 2008
6) NOVOGEN ISOFLAVON°
Composition
Indication
Efficacité
7) PROMENSIL° Test de la ménopause
Que mesure le test ?
Dans quel échantillon ?
A faire combien de fois ?
8) Quel est l’avantage du MOTILIUM° par rapport au PRIMERAN° ?
9) Angine de poitrine
Citez 4 mesures de prévention
1)
2)
3)
4)
10) Angine de poitrine
Citez 4 traitements (classes de médicaments) possibles
1)
2)
3)
4)
Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N°
022/363.00.85 avant le 25 avril 2008.
Nom :
Timbre de la pharmacie :
Prénom :
Signature :
© Pharma-News
page 20
Numéro 53, avril 2008