du 5 au 27 juillet - Tour d`Europe des cinémas

Transcription

du 5 au 27 juillet - Tour d`Europe des cinémas
a
Ciném
garanti sans 3D
MANUTENTION : 4 rue des escaliers Ste Anne / REPUBLIQUE : 5, rue Figuière 84000 AVIGNON / Tél : 04 90 82 65 36 / www.cinemas-utopia.org
LE SEL DE LA TERRE
EN AVANT-PREMIÈRE EXCEPTIONNELLE ! (sortie nationale prévue le 15 octobre…)
Film de Wim WENDERS
et Julliano RIBEIRO SALGADO
France/Brésil 2014 1h50 VOSTF
avec Sebastiao Salgado et ses photos…
D'abord les mots de Wim Wenders :
« C’est un film modeste, un film dédié
aux images d’un autre. L’un des plus
grands photographes d’aujourd’hui. »
Wenders s’est effacé derrière l’artiste et
l’homme qu’il admire et dont il a choisi
de montrer le travail. Quelle découverte,
et quel hommage pour ceux qui découvriront l’œuvre de Sebastiao Salgado,
né au Brésil en 1944, et qui a parcouru
le monde pendant quarante ans, à la recherche de l’humanité sous toutes ses
formes.
Le procédé de Wenders est élégant
et sobre : faire parler les images de
Salgado, toujours en noir et blanc. La
voix off du photographe vient commenter les clichés, son visage, en fondu
noir et blanc, semble parfois sortir des
images, pour nous raconter l’homme
derrière le photographe, l’aventurier
aussi.
N°345 du 25 juin au 29 juillet 2014 / Entrée : 6,50€ / le midi : 4€ / Abonnement : 48€ les dix places
LE SEL DE LA TERRE
Le restaurant
La Manutention
D’abord, Wenders, dont on entend aussi la voix, rappelle que la photographie,
c’est « écrire sur la lumière ». Sans lumière, pas de bonne photographie.
Sans humanité non plus. Les premières
images montrent une mine d’or au Brésil,
où des grappes entières d’hommes accrochés aux flancs de la terre rappellent
les bâtisseurs de pyramides. Salgado ne
cesse, dans son travail, de chercher l’humanité originelle, l’intrinsèque nature humaine.
Le film suit ensuite le parcours chronologique des œuvres de Salgado, qui évolue à mesure que sa vie se dessine. Son
père aurait voulu qu’il soit avocat mais,
seul garçon parmi sept sœurs, Sebastiao
se veut aventurier. Il commence des
études d’économie, quitte le Brésil pour
la France pendant les mouvements de
gauche en Amérique latine dans les années soixante, et rencontre la femme de
sa vie, Lélia – auquel le film rend aussi un
hommage permanent. C’est elle qui lui
fournit son premier appareil photo. C’est
ensemble qu’ils décident de se lancer
dans leur premier grand projet photographique (Sebastiao photographie, Lélia
édite), Les Autres Amériques, consacré à
l’Amérique latine que Sebastiao et Lélia
retrouvent après dix ans d’exil et la naissance de leur fils Juliano.
Wenders plonge dans les archives de
Salgado, nous fait pénétrer au cœur du
travail de l’artiste et de ses questionnements incessants sur le sens de son métier. Chaque histoire que Salgado raconte
est une leçon de vie, teintée d’humour,
de mélancolie, d’humanité. Toujours d’un
respect immense pour les hommes qu’il
croise, et qu’il regarde. Humble, il livre l’un de ses secrets : « on
ne fait pas un bon portrait seul. C’est celui qui est photographié qui vous offre
la photo ». Au Pérou, le peuple indigène Saraguros le prend pour un envoyé
de Dieu. Au Nord-Est du Brésil, il filme
le mouvement des paysans sans terre.
S’étonne de ce que la vie y côtoie à ce
point la mort, dans une continuité, comme
cette image qui montre des cercueils
en location dans une petite épicerie.
Mais le vrai choc, pour Salgado, c’est
l’Afrique. Le Sahel, le Soudan, dont il ne
se remettra pas. Sans relâche, il filme les
images d’une famine dont tout le monde
se fout, et porte aux yeux du monde la
tragédie africaine du siècle. Chaque cliché témoigne d’une empathie infinie
pour la nature humaine. Jamais voyeur,
son appareil montre ce que traversent
des milliers d’hommes sur le continent oublié. Salgado capte leur dignité,
leur épuisement. Leur détresse devient
la sienne, dans une identification d’une
force empathique rare. Puis viennent la
Tanzanie, le Rwanda, l’ex-Yougolslavie.
Salgado est devenu un photographe de
guerre, prêt à se perdre dans les conflits.
Il y passe à chaque fois entre six mois et
deux ans. Et en revient cassé. Dégoûté
de son métier.
C’est Lélia, encore, qui lui redonne goût
à la vie en ayant l’idée de replanter la forêt de leur région natale au Brésil, menacée par la sécheresse et la déforestation
(elle est aujourd’hui en plein renouveau,
avec deux millions d’arbres). Salgado a
alors l’idée de sa grande série La genèse,
qui retourne aux origines de l’humanité,
à la recherche de lieux, de visages ou
d’animaux inchangés depuis des milliers
d’années. Ce sera les peuples nomades
de Sibérie, qui se déplacent avec leurs
rennes et dorment toute leur vie dans
des bottes en peau. Le peuple Zo’é au
Brésil, peuple « paradisiaque » où chaque
femme peut avoir trois ou quatre maris
(un mari prêcheur, un mari chasseur, et
un mari à a maison) ! Salgado n’est plus
seulement un photographe de guerre. Il
est un photographe des hommes, et de
la terre. A la fin, il photographie des gorilles, des ours polaires ou des tortues
centenaires, dont il semble partager la
sagesse, dans une identification totale.
Ce qui touche au cœur et à l’âme dans le
documentaire de Wenders, c’est à quel
point l’homme semble se tenir tout entier dans chacun de ses clichés. Salgado
est devenu l’homme-photographie. Magnifique.
(Juliette Goudot, moustique.be)
Tout est fait maison !
On y trouve des plats
à base de légumes et
fruits de saison, des vins
de production locale et
bio, le tout à des tarifs
accessibles…
Les enfants trouveront
des jouets pour passer le
temps pendant que les
parents goûtent les plats
préparés et servis par
Pauline et son équipe…
Tout ce beau monde vous
accueille tous les jours à
partir de 10h00
4 rue des escaliers sainte Anne
84000 Avignon
Tel : 04 90 86 86 77
LE PROCÈS
DE VIVIANE
AMSALEM
Écrit et réalisé par
Ronit et Shlomi ELKABETZ
Isarël 2014 1h55 VOSTF
avec Ronit Elkabetz, Simon Abkarian,
Menashe Noy, Sasson Gabay…
Viviane est d'une beauté hiératique,
sobre, digne. Viviane, c'est Ronit
Elkabetz au sommet de son art et de son
charisme. Elle n'a pas besoin de montrer ses jambes pour être sensuelle et divine. Tant mieux, la société dans laquelle
elle vit ne le lui permettrait pas, pas plus
qu'elle ne lui permet de laisser libres
ses cheveux. Mais peu lui importe, elle
semble planer loin au dessus de toutes
ces choses et si elle se présente devant un tribunal rabbinique, c'est après
en avoir bien pesé les conséquences, et
après avoir ramassé tout son courage. Il
en faut pour affronter la partie de pingpong ubuesque qui l'attend. La procédure de son divorce – qu'elle a entamée,
au moment où débute le film, voici déjà
trois ans ! – va jouer les prolongations et
glisser peu-à-peu vers une tragi-comédie autant hilarante qu'affligeante.
Quelle idée aussi, me direz-vous, d'aller divorcer devant un trio de rabbins !
C'est qu'elle n'a pas le choix, pas plus
que les autres citoyennes d'Israël : toute
communauté confondue, qu'elles soient
croyantes ou laïques, le protocole est
le même. Devant un tribunal religieux la
femme vient demander le gett (sa libération) au mari. Un divorce que lui seul
peut accorder. Et si ce taquin refuse ?
Devinez quoi… Tout reste en l'état.
Sachant que la femme non divorcée ne
peut pas reconstruire de vie affective
sous peine d'être mise au ban de la société et de voir ses futurs enfants considérés comme mamzer (bâtards), sans
aucune reconnaissance ni protection juridique. Quant au mari, ne vous inquiétez pas pour le pauvre biquet : tant qu'il
continue de pourvoir aux besoins matériels de son foyer, il peut mener sa vie
comme bon lui semble et pondre des
bambins qui seront reconnus, ceux-là.
On imagine vite ce que ça peut produire
comme excès quand ces messieurs
sont un brin de mauvaise foi et rancuniers. Ils peuvent laisser poireauter leurs
femmes dans les couloirs de cette petite mort sociale. Cela peut durer des
années…
Dans le cas de Viviane et de son mari
Elisha, ce devrait n'être qu'une formalité. Devant le tribunal, Viviane ni ne critique ni n'accable, elle demande juste à
ses juges d'entériner la fin d'une relation
alors même qu'elle ne vit plus depuis
des mois avec celui qui fut son homme,
son mari, le père de ses enfants. Il suffit
d'un minimum d'observation et de sens
commun pour se plier à l'évidence que
plus rien ne réunit ces deux-là. Ils ne se
touchent plus, n'ont aucune admiration,
ni compassion l'un pour l'autre. Si un
sentiment persiste entre eux, il s'apparente plus à de la lassitude qu'à de l'affection. Elisha, devant les trois juges, la
décrit comme une mauvaise épouse,
n'ayant pas de reconnaissance envers
tout ce qu'il a fait pour elle, une hystérique. Ce n'est pas qu'Elisha tienne tellement à son épouse, mais elle fait partie de son karma, une plaie envoyée par
Dieu pour le mettre à l'épreuve. Alors
non ! Il n'accepte pas le divorce et boira
le calice jusqu'à la lie, courageusement,
pour plaire à Dieu. Ridicule ? Voilà nos
bons petits juges tout émus et solidaires
avec Dieu (ce dernier serait-il également
un homme ?) et ils voient en Elisha l'incarnation du mari parfait. Ils grondent
Viviane, lui intimant de faire des efforts
pour sauver son foyer. Chacun repart
dans ses pénates, devant l'avocat de
Viviane médusé (il fallait bien un homme
pour la défendre).
Et les mois passent… De convocations
en convocations, de non arguments en
arguments oiseux, l'affaire est bien partie pour durer comme une mauvaise
farce du fait de l'inflexible Elisha. C'est
une vaine bataille où tout le monde finira
par mettre son grain de sel et le huis-clos
du tribunal deviendra le théâtre d'une incroyable comédie humaine, presque pittoresque et formidablement enlevée. De
cette situation insupportable, le duo de
réalisateurs aurait pu décider de faire un
drame triste et pesant à faire pleurer les
pierres, ils ont pris au contraire le parti
de l'humour absurde, persuadés à juste
titre que le rire est l'arme la plus efficace
contre le désespoir.
PARIS TEXAS
,
Wim WENDERS
USA 1984 2h25 VOSTF
avec Harry Dean Stanton, Nastassja
Kinski, Hunter Carson, Dean Stockwell,
Aurore Clément… Scénario de
Sam Shepard et L.M. Kit Carson
Photo sublime de Robby Müller
Musique imparable de Ry Cooder
Copie numérique
Version restaurée
Au milieu du désert texan, Travis, un
homme que l'on croyait mort, réapparaît. Harassé, il s'évanouit, pour se réveiller à l'hôpital. Prévenu, son frère Walt le
retrouve muet et amnésique après quatre
années d'errance.
Chez Walt, Travis retrouve Hunter, son fils
de huit ans que Jane, sa jeune femme,
a mystérieusement abandonné quatre
ans auparavant. Peu à peu, Travis reconquiert sa mémoire et son identité. Il tente
de regagner l'affection de son fils. Ses
efforts sont d'abord accueillis avec méfiance par le gamin, qui, peu à peu, pourtant, consent à aimer ce père étrange.
Travis part avec lui à la recherche de
Jane, qui travaille dans un peep-show de
Houston…
Wim Wenders met en scène un parcours
initiatique paradoxal. Un cheminement
existentiel où il ne s'agit pas de découvrir,
mais de retrouver… Durant quatre années, Travis s'est en fait volontairement
séparé de ses proches et exclu du cocon
de la normalité. Le film raconte comment
le personnage accepte progressivement
de reconnaître le monde qui l'entoure :
son frère, sa femme, son gosse, son
pays, et surtout lui-même…
Comme d'ordinaire chez Wenders, le
voyage est autant géographique qu'intérieur. Si la quête de Travis le mène du
Texas à Los Angeles, puis de Los Angeles
à Houston, il s'agit surtout pour lui de reconstituer sa personnalité, de recoller
les morceaux épars de sa mémoire. Les
étendues désertiques reflètent la solitude
de cet antihéros mélancolique.
Le cinéaste filme l'errance de Travis avec
une fascination contemplative qui devient
la nôtre. On retrouve dans Paris, Texas
toutes les obsessions de Wenders : l'exil,
la fuite du temps, le déchirement du
couple, la fascination pour l'Amérique…
Mais, contrairement à ce qui se produisait dans ses films antérieurs, les références qui se bousculent en pagaille
(Antonioni, Ray, Ozu, Ford…) s'incarnent
ici dans une histoire simple et bouleversante, qui culmine dans les scènes finales… (O. De Bruyn, Télérama)
À LA RECHERCHE DE VIVIAN MAIER
(Finding Vivian Maier)
Film documentaire de
Charlie SISKEL et John MALOOF
USA 2014 1h25 VOSTF
avec John Maloof… et les sublimes
photos de Vivian Maier…
On ne dira jamais assez combien la fréquentation assidue des ventes aux enchères publiques peut favoriser une
certaine prise de conscience quant à
la relativité des choses. Voir ainsi adjugés, pour quelques euros, de gros cartons remplis de mille choses inutiles accumulées au long d'une existence de
consommateur compulsif aide à prendre
conscience de l'imbécillité d'une vie
perdue à vouloir la gagner. A contrario, et cela s’est déjà vu, une plongée
dans les petits papiers d'une vie finissante réserve parfois des surprises ! Par
exemple l'émergence en pleine lumière
d'un talent, voire même d'un génie gardé secret. C'est un stock de partitions
musicales grignotées largement par les
souris, bradées pour cinq euros, qui
fait l'objet à la surprise générale d'une
foire d'empoigne homérique entre deux
acheteurs, lesquels avaient, seuls dans
leur bulle, découvert avant la vente, que
ce fatras poussiéreux recelait un trésor
inconnu…
C’est à ce type d’histoire que vous
convie ce très étonnant A la recherche
de Vivian Maier. Il est question, dans
cette aventure de photographie et de
cinéma. En 2007, confronté à la difficulté de trouver des documents photographiques à un prix raisonnable pour
illustrer un bouquin sur Chicago, un certain John Maloof a un jour l'idée originale
de tenter sa chance dans une vente aux
enchères. De vieilles cartes postales,
des photos de famille, de faits divers et
de réunions syndicales font alors son
bonheur. S'ajoute aussi, au hasard des
lots constitués par le commissaire priseur, une grosse boite pleine de négatifs.
Tout à son bouquin, notre homme ignore
alors les négatifs et ce n'est qu'un an
après qu'il entreprend, poussé par la
curiosité, d'en numériser un certain
nombre. Des images qu'il trouve magnifiques, et dont il veut alors percer le mystère. Après quelques recherches, notre
ami John découvre que ce lot énorme de
négatifs appartenait à une femme nommée Vivian Maier. Endossant le rôle d'un
véritable détective, il retrouve alors une
ancienne voisine de Vivian qui le met sur
la piste d'un garde meuble scellé pour
loyers impayés. Le gage levé, il pénètre
alors dans une véritable caverne d'Ali
Baba, bourrée de livres, de coupures de
presse, de films et de photos…
Qui était cette mystérieuse inconnue,
morte dans le dénuement et l'anonymat le 21 avril 2009 à Chicago et reconnue aujourd'hui comme l'une des plus
©Vivian Maier Maloof Collection self portrait ny
grandes photographes du xxe siècle ?
Le film nous l'apprend magistralement,
en nous faisant voyager entre photos et
films d'époque pris par elle-même, entre
stupeur et attachement pour cette artiste
invisible, inséparable de son Rolleiflex,
qui prit tout au long de son existence
plus de cent mille photos au hasard des
rues, ou à l'occasion de garde d'enfants
auprès de familles aisées, sans jamais
les montrer à personne, pour être libre,
peut-être, d'exercer sa passion sans in-
fluence et sans contraintes. Une invisible, bien sûr, mais aussi une observatrice lucide à l'œil aiguisé, capable de
saisir l'Amérique dans son envers, en témoignant d'une réelle empathie pour les
marges et les cabossés de la vie. Une
excentrique aussi, qui protégea farouchement toute sa vie son intimité, face
aux valeurs bourgeoises des familles qui
l'employaient. On ne peut que vous inviter chaleureusement à faire sa connaissance.
PALO ALTO
Écrit et réalisé par Gia COPPOLA
USA 2013 1h40 VOSTF
avec Emma Roberts, James Franco,
Val Kilmer, Nat Wolff…
D'après le recueil de nouvelles
Palo Alto stories de James Franco
C'est au fond l'histoire tendre et cruelle
d'un amour adolescent, semblable à
toutes les amours adolescentes depuis
toujours. Une fille aime un garçon, un
garçon aime une fille. Mais comme tous
les adolescents, maladroits et timides
derrière les rodomontades, ils sont incapables de se le dire et tout foire jusqu'à
ce que…
Elle c'est April, une jeune fille plutôt sage
et bonne élève, qui ne se déchaîne que
dans l'équipe de foot de son lycée. Elle
a une paire de parents plus que cool et
permissifs, notamment un beau-père intello et amateur de haschisch, qui passe
le plus clair du temps dans son bureau
chaotique embrumé par les fumées qui
font tourner la tête.
Lui c'est Teddy, un jeune skateur à la
grâce féminine, au visage d'ange, artiste,
fantasque et rêveur, qui pourrait être plutôt brillant s'il ne passait pas ses journées
à suivre Fred, un abruti qui enchaîne les
400 coups et qui cumule bêtise, misogynie et absence totale de respect d'autrui.
Evidemment Teddy, alors que l'affaire
pourrait se conclure avec April, se laisse
détourner par Fred et tombe lors d'une
soirée dans les bras d'Emily, la tombeuse du lycée, qui trompe son mal être
dans les aventures sans lendemain. De
son côté April, déçue, semble se laisser
troubler par son entraineur bien trop âgé
pour elle, Mr B (c'est tout à fait crédible
puisque c'est James Franco, par ailleurs
auteur des nouvelles dont est inspiré le
film, nouvelles inspirées elles mêmes de
l'adolescence de l'auteur/acteur/réalisateur dans une petite ville tranquille du
Nord de la Californie).
Palo Alto est une chronique lucide et
acide de l'adolescence dans les classes
moyennes de la Côte Ouest américaine,
entre désœuvrement, absence de motivations idéologiques – contrairement à la
générations de leurs parents –, recherche
de la transgression mais sans objectif
précis, guerre des sexes teintée de machisme et d'imagerie porno, symboles
d'une sous-culture où la fille est avant
tout un objet sexuel jetable, qu'il est indispensable de consommer pour être
crédible aux yeux des autres garçons. On
pense inévitablement aux films de Larry
Clark (Kids et les suivants) ou de Gus Van
Sant (Elephant, Paranoïd Park)… Mais à
la différence de ses aînés, la toute jeune
Gia Coppola, petit fille de Francis Ford et
nièce de Sofia, part du postulat que toute
cette jeunesse n'est pas définitivement
foutue et la regarde avec une vraie tendresse.
DU GOUDRON ET DES PLUMES
Pascal RABATÉ
France 2014 1h31
avec Sami Bouajila, Isabelle Carré,
Talina Boyaci, Daniel Prévost, Zinedine
Soualem, Charles Schneider, Gustave
Kervern… Scénario de Pascal Rabaté
et Antoine Pinson
Vous avez aimé Les Petits ruisseaux,
vous êtes fan des bandes dessinées
de Pascal Rabaté… y'a pas à tricoter :
vous aimerez aussi Du goudron et des
plumes. Ce gars-là a une façon bien à lui
de considérer ses congénères, une bienveillance amusée, un humour de proximité qui donne à voir les choses par le
bon bout… Question de nature, même
qu'ici le beau temps revient toujours
après des orages jamais bien féroces.
Et puis, il y a cette façon de faire tout à
fait originale, un peu décalée mais toujours juste, cocasse sans ostentation,
moqueuse sans insistance, avec un petit
plus de poésie qui affleure sans en faire
trop : tout en finesse, en sensibilité…
Vue par Rabaté, elle est chouette, l'ambiance à Montauban : ça commence à
sentir les vacances, les grillades en plein
air, les plongeons dans la piscine, les
garçons s'entraînent à la course à pied,
à l'aviron, à la corde à nœuds, les gamines promues majorettes rivalisent de
jeu de gambettes… Parce que là, c'est
du sérieux : les festivités seront retransmises en direct par la télé, à l'occasion
de la célèbre émission « Le Triathlon de
l'été » ! Il ne s'agit pas de se louper !
Christian a la beauté, le charisme, le sourire enjôleur de Sami Bouajila, il est démarcheur à domicile pour une entreprise
de lutte contre les bestioles féroces qui
dévorent les charpentes des maisons de
Montauban, et notre excellent vendeur
abuse indûment de ses atouts naturels pour caser des contrats à de gentils
vieux qui, entre autres trouilles chroniques, sont tout disposés à croire que
leur toit va leur tomber sur la tête.
Séparé de sa femme, Christian partage
avec elle la garde de Vanessa, sa gamine
qu'il adore. Solitaire et vaguement replié
sur lui-même, fâché avec son frère dépressif, faisant la gueule à ses voisins,
ronchonnant avec son père (excellent
Daniel Prevost)… Il va néanmoins accepter, sur l'insistance de tous et pour
l'amour de sa fille, de remplacer au pied
levé, pour les joutes télévisées, un avi-
ronneur défaillant… C'est que l'honneur
de Montauban est en jeu, nom d'une
pipe en bois !
En allant à la salle de gym admirer et
soutenir sa progéniture, il va croiser
une autre solitaire (la radieuse Isabelle
Carré), mère célibataire d’Alizée, la copine de sa fille, et sa vie banale autant
que tristouille va tout de suite le devenir
un peu moins.
Certes, les histoires d'amour se suivent
d'un film à l'autre, mais si on ne s'en
lasse jamais, c'est qu'elles ne se ressemblent jamais vraiment, surtout
lorsqu'elles trimballent avec elles tout
un tas de ces choses qui vont avec l'air
du temps, tous ces petits détails qui
signent notre époque formidable… Et
du côté de Montauban, ce début d'été a
quelque chose d'unique, parfumé, solidaire et joyeux. Tout pourrait donc être
pour le mieux… mais il arrive que des
petites saloperies dont on n'est pas trop
fiers, concoctées en douce à l'abri des
regards, vous explosent au nez en pleine
lumière comme un pétard foireux et les
choses vont furieusement se compliquer
pour Christian et par contre-coup pour
tout son petit monde…
AU FIL D’ARIANE
06 85 92 69 97
Menuiserie
(alu - PVC)
C’est un conte, une fantaisie, presque
un film prétexte pour retrouver les copains, ceux avec qui on ne se lasse pas
de siroter un pastaga à l’heure où le soleil, vu de l’Estaque, commence à plonger dans la Méditerranée. Un film comme
une déclaration d’amour à des comédiens qui ont fini par faire famille à force
d’être bien ensemble : une bonne partie était déjà là pour Dernier été, le tout
premier film de Guédiguian, ils étaient là
pour Marius et Jeannette, et encore pour
notre préféré A la vie à la mort et encore
pour Les Neiges du Kilimandjaro, rejoints
au fil des films par des petits nouveaux
comme Adrien Jolivet, des petites nouvelles comme Anaïs Demoustier… Avec
toujours, au centre de tout, Ariane, muse
fidèle, tour à tour copine, amoureuse,
frangine, maman… qui ici guide le film de
l’un à l’autre, fait le lien, provoque les retrouvailles…
Isolation
par l'extérieur
Cette fois Ariane est dans sa cuisine et
s’affaire à fabriquer un bon et beau gâ-
04 66 50 92 08
[email protected]
Electricité
générale
Maçonnerie
Carrelage
Placoplâtre
Peinture
FLM-design 06 88 26 48 00
Robert GUÉDIGUIAN
France 2014 1h36
avec Ariane Ascaride, Jacques
Boudet, Jean-Pierre Darroussin, Anaïs
Demoustier, Youssef Djaora, Gérard
Meylan, Adrien Jolivet, Lola Neymark,
la voix de Judith Magre…
Scénario de Robert Guédiguian
et Serge Valetti
teau : c’est son anniversaire. Mais la fête
va tourner court, tout le monde se décommande, même sa fille, même son
mari, retenu par le boulot… De quoi déprimer pour le compte.
Pas le genre d’Ariane : notre dépitée a
la vie chevillée au corps et bondit dans
sa voiture, fonce vers le pont levant de
Martigues... et s’y retrouve coincée tandis que, émoustillés par les rythmes
de son auto-radio branché à fond, les
conducteurs des voitures voisines se
mettent tous à danser de la plus jolie façon, moment de grâce attachant autant
que fugitif comme sait si bien les inventer
Guédiguian...
C’est gai, et c’est le coup d’envoi d’une
suite d’aventures abracadabrantesques.
Va savoir pourquoi elle se laisse embarquer par un jeunot jusqu’à une calanque
paumée où Gérard Meylan tient un bistrot qui voit débouler régulièrement des
cars de retraités tandis que Jacques
Boudet philosophe jusqu’à plus soif, que
Youssef Diaora n’en finit plus de célébrer
son Afrique natale...
La suite ne se raconte pas, ne se devine pas, et tout le charme est là : il suffit de se laisser dériver au gré du courant d’une histoire où l’on retrouve les
points d’ancrage des précédents films
de Guédiguian : de la voie rapide qui surplombe les ports jusqu’aux îles arides du
Frioul en passant par l’Estaque…
RÉSISTANCE NATURELLE
Film documentaire
de Jonathan NOSSITER
Italie 2014 1h23 VOST
Quel régal ! Résistance naturelle est plus
qu’un nouveau film sur le vin et la viticulture, c’est un véritable appel à la rébellion ! Mais une rébellion douce, tranquille, avec un verre de Chianti naturel à
la main. Jonathan Nossiter (qui avait déjà réalisé en 2003 Mondovino) est allé les
rencontrer, ces vignerons pas comme
les autres, qui résistent aux assauts de
l’agro-chimico-industrie, du marché et
de la mondialisation, en s’entêtant à produire un vin artisanal et naturel.
Ils sont quatre, vivent et cultivent en
Toscane, en Emilie-Romagne ou dans le
Piémont, s’appellent Elena Pantaleoni,
Stefano Bellotti – personnage principal
du film et figure impressionnante, porteur d’un immense savoir, capable de
vous convaincre en moins de deux que
la nourriture industrielle est un pas vers
le totalitarisme… savoureux ! – Giovanna
Tiezzi et Stefano Borsa.
Tous, à leur manière, sont remontés
contre ce monde qui continue à foutre
en l’air la planète avec les pesticides et
autres produits chimiques divers et variés. Contre ces papes de l’œnologie et
vignerons suppôts du profit-roi qui jouent
le jeu des actionnaires pour imposer
toujours plus leurs lois et leurs pinards
au goût sucré ou boisé… Contre ces
normes industrielles et administratives
absurdes appliquées à leurs produits de
terroir (le mot, paraît-il, n’existe pas en
italien), comme la DOC (Denominazion
di Origine Controllata, l’équivalent des
AOC françaises, Appellations d’Origine Contrôlée), qui bannissent de leur
Appellation des vins merveilleux comme
par exemple le Chianti de Giovanna
Tiezzi et Stefano Borsa, réalisé selon la
tradition toscane, à partir des cépages
historiques, et qui ne peut pas s’appeler Chianti car issu de vignes non traitées chimiquement… entre autres. On
croit rêver…
Évidemment, on ne peut s’empêcher de
penser à Emmanuel Giboulot, notre vigneron bourguignon qui, début avril de
cette année, s’est vu condamné à 500
euros d’amende pour avoir refusé de
traiter chimiquement ses vignes contre
la flavescence dorée…
Si Jonathan Nossiter s’est intéressé de
très près à la démarche de ces vignerons, qui reflète davantage une éthique
qu’une idéologie, c’est par amour du vin,
certes, mais c’est aussi parce qu’elle
ressemble étrangement à la sienne, en
tant que réalisateur. Il va donc les faire
parler de leur vigne, mais aussi de cinéma… histoire de voir si les deux domaines, qu’il considère appartenir tous
deux à la culture, n’auraient pas un terrain commun… Et ça tombait bien car
lorsqu’il est allé les voir, ils préparaient
avec le directeur de la Cinémathèque de
Bologne, Gian Luca Farinelli, leur intervention pour défendre leurs positions
vis-à vis de la DOC, dans un projet commun : « Les journées de l’illégalité ».
Tout au long du film, dans des décors
et des lumières sublimes, les conversations, illustrées de temps en temps par
des extraits de films (Pasolini, Chaplin…),
vont venir nourrir les démarches des uns
et des autres, y compris celle du réalisateur. Il en résulte un film unique, aussi
artisanal que les vins qu’il défend, d’une
grande richesse. On ne saurait trop vous
le conseiller.
THE ROVER
David MICHÔD Australie 2014 1h43 VOSTF
avec Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy, Nash Edgerton,
David Field, Anthony Hayes, Gillian Jones, Susan Prior…
Scénario de David Michôd et Jœl Edgerton
Bienvenue dans le désert australien après la fin du monde. Ou plutôt après la fin d'un
monde, celui de l'opulence occidentale et capitaliste qui semble enfin avoir rendu
l'âme (dans tous les sens du terme). Après un désastre économique dont nous ne
saurons que peu mais qui nous semble si proche et si réaliste, l'Australie est devenue
le satellite en plein chaos d'un probable géant asiatique. Une zone de non-droit où
chacun se bat contre son prochain pour sa propre survie autour des quelques mines
encore en activité, un no man's land où la vie ne vaut pas grand chose.
L'univers de David Michôd – révélé par l'extraordinaire Animal kingdom – est
minimaliste, c'est celui des solitudes, de ceux qui errent ou se terrent. Eric (Guy
Pearce) est de ceux-là. On ne sait rien de lui. C'est un taiseux qui vient de faire halte
dans une de ces auberges glauques qui ponctuent le néant désertique. Mais quand
une bande de malfrats en cavale lui vole la seule chose qu'il lui reste, en l'occurrence
sa voiture, il va se lancer dans une poursuite obstinée et sanglante. Une quête
mortifère qu'il ne pourra mener à bien qu'avec l'aide de Rey (Robert Pattinson), un
des membres du gang, abandonné par les siens parce qu'il était blessé, un jeune
type aussi paumé que naïf.
WE ARE THE BEST
Écrit et réalisé par Lukas MOODYSSON Suède 2013 1h42 VOSTF
avec Mira Barkhammar, Mira Grosin, Liv Lemoyne, Linnea Thörnvall, Peter Eriksson…
D’après la bande dessinée Never goodnight, de Coco Moodysson
Stockholm, 1982. La terre est envahie par une terrible vague de disco. Toutes
les filles y succombent. Toutes ? Non ! Car voilà qu’un groupe d’irréductibles
collégiennes de treize ans à peine se dresse contre l’ordre établi et s’écrie « Punk is
not dead ! ». Bon, un groupe, c’est beaucoup dire… Mais elles sont au moins deux
! Inséparables pour le meilleur comme pour le pire, Klara et Bobo se construisent
ensemble, envers et contre tous. Contre toutes leurs jolies camarades de classe
qui les snobent, contre les garçons qui les traitent de moches, de débiles. Alors
quand la coupe est pleine, les deux inventent des trucs pour énerver les cons. Et
elles décident de monter un groupe de musique punk, devenant plus assidues aux
répétitions qu’à l’école. Elles inventent des paroles anti-sociales : « we hate sport ! ».
Ayant quand même conscience de leurs lacunes, elle entraînent dans leur sillage la
blondinette et sage Hedvig, guitariste émérite dans le genre « Jeux interdits », que sa
bonne éducation catholique ne prédestinait certainement pas à sortir des rangs ni à
jouer des trucs énervés… Une bouffée d’air frais venu de Suède !
MAPS TO THE STARS
David CRONENBERG Canada 2014 1h51 VOSTF
avec Julianne Moore, Mia Wasikowska, John Cusack,
Robert Pattinson, Olivia Williams, Evan Bird, Sarah Gadon…
Scénario de Bruce Wagner
Un grand Cronenberg. Un grand film malade sur Hollywood, entre The Player de
Robert Altman et Mulholland Drive de David Lynch, entre l’humour féroce du premier
et le vertige cauchemardesque du second. Un canevas de tragédie antique qui
vient s’abattre sur l’univers gangrené de l’usine à rêves, qui lui fait rendre gorge, qui
expose au grand jour ses malédictions, ses tares, ses effets néfastes. Car les images
que fabrique à la chaîne l’industrie mercantile du cinéma irriguent les imaginaires,
s’infiltrent dans les esprits, appauvrissent les cœurs, assèchent les âmes. Avant de
s’attaquer aux enfants du monde entier, Hollywood vampirise les siens, en fait des
monstres… C’est ce que semble nous dire Cronenberg, s’appuyant sur un scénario
aussi riche que virulent signé Bruce Wagner.
Le cinéaste canadien nous tient en haleine en installant avec une maîtrise
confondante une ambiance anxiogène, une tension de chaque instant. Il passe de
la caricature sardonique à l’empathie tragique, scrute ses personnages avec une
précision ultra-réaliste en même temps qu’il ouvre les fenêtres aux fantômes, il est
cruel et miséricordieux…
quartet buccal
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BLACK COAL
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du 5 au 27 juillet . 21h
Théâtre le Cabestan
AVIGNON OFF tel 04 90 86 11 74
Écrit et réalisé par DIAO YINAN
Chine 2014 1h46 VOSTF
avec Fan Liao, Lun-mei Gwei,
Xue-bing Wang, Jing-chun Wang…
Festival de Berlin 2014 : Ours d'Or du
meilleur film et Prix d'interprétation
masculine pour Fan Liao
En 1999, un employé d’une carrière minière est retrouvé assassiné et son
corps dispersé aux quatre coins de la
Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène
l’enquête, mais doit rapidement abandonner l’affaire après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux
suspects.
Cinq ans plus tard, deux nouveaux
meurtres sont commis dans la région,
tous deux liés à l’épouse de la première
victime. Devenu agent de sécurité, Zhang
décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme…
Le récit prend donc place dans la Chine
du passé, entre 1999 et 2004, comme si
Diao Yinan voulait prendre ses distances
pour mieux parler de l’état de son pays
actuellement. Le procédé sert également
le genre auquel s’attaque le cinéaste,
à savoir le film noir. Ce qui peut être vu
comme un moyen de contourner la cen-
sure reste un élément particulièrement
réussi de Black coal, qui respecte parfaitement le cahier des charges d’un genre
totalement américain : le flic alcoolique
qui perd son boulot après une douloureuse affaire, la veuve éplorée qui cache
beaucoup de choses et une ambiance
inquiétante, jouant de la pénombre et
d’une géographie assez particulière.
On le comprend bien vite, Diao Yinan
s’intéresse plus à la société chinoise et
à son évolution plutôt qu’à une intrigue
un peu nébuleuse par moment… La parenté avec A touch of sin de Jia ZhangKe apparaît évidente tant les deux films
partagent les mêmes préoccupations. La
Chine s’embourbe dans un capitalisme
sauvage, toujours plus urbain, toujours
plus inhumain. Les deux films ont aussi
en commun un sens certain de l’absurde,
un humour à froid dérangeant et pourtant
très efficace. Et bien sûr, il y a cette mise
en scène impressionnante.
Diao Yinan, malgré la torpeur de son univers, garde sa caméra en mouvement,
déploie des trésors d’ingéniosité dans la
construction de ses plans... Black coal
se révèle comme une douloureuse peinture sociétale mêlé d’un impressionnant
moment de mise en scène.
(J. Coifman, eastasia.fr)
ATTENTION POUR CE FILM EN AVANT-PREMIÈRE, SEULEMENT DEUX SÉANCES LE MARDI 15 JUILLET À 16H00 ET 20H00
La séance de 16h00 sera suivie d’une rencontre avec Jean Louis Sagot-Duvauroux, dramaturge et directeur du théâtre malien
Blonba et, sous réserve, le réalisateur Abderrahmane Sissako. Cette rencontre est organisée en collaboration avec le Collectif
culture du PCF/Front de gauche. Pour cette séance vous pouvez acheter vos places à partir du 4 juillet
TIMBUKTU
Abderrahmane SISSAKO
Mauritanie 2014 1h37 VOSTF
avec Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou
Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara…
Scénario d'Abderrahmane Sissako
et Kessen Tall
Une étendue de sable ocre inondée d’une lumière chaude et dorée… Paysage d’une beauté tranquille,
comme une image de la paix… Légère,
bondissante, cavale une gazelle agile.
On devine à peine son regard de biche
incomparablement fardé, souligné de
noir par la nature. Séductrice malgré
elle. Finesse et fragilité, force et vivacité… À peine a-ton le temps de l’admirer
qu’on s’aperçoit que sa course est celle
d’une bête traquée. Elle fuit ce monstre
disproportionné, ce gros quatre-quatre
et ses occupants armés jusqu’aux dents
qui commencent à tirer… « Ne la tuezpas, fatiguez-là ! » ordonne l’un d’entre
eux. Pourquoi ?
Jeu inéquitable ? Petite joie cruelle ?
Quelle gloire remporte le fort à vaincre
ainsi le plus faible désarmé ? Le rapport
de force est sans surprise, les dés sont
pipés. La victime n’a aucune chance
face à ses prédateurs. Le ton est donné.
La gazelle ouvre le bal, le bal des
fous, le bal des intégristes. À la ville, à
Tombouctou, il y a aussi des hommes
armés et leurs cibles sont des gazelles
humaines aux jolies formes, objets de
leur concupiscence. Parfois elles ont
la langue bien pendue, moins soumises qu’elles ne le devraient et, malgré
la peur, elles osent tourner en dérision
ces mâles conquérants. Il faut dire que
ce n’est guère compliqué de se moquer
de ces djihadistes autoproclamés et
de leurs avalanches de règles stupides
qu’ils peinent à faire respecter et à respecter eux-mêmes. Le pompon, c’est
quand ils demandent à une poissonnière de mettre des gants de laine pour
vendre ses poissons ! Le ridicule ne tue
pas, on finirait presque par le regretter…
C’est avec un regard mi-amusé, mi-agacé, puis choqué, qu’on suit les pérégrinations de ces fanatiques, leur gaucherie. Les habitants les font tourner en
bourrique et parfois on rit à gorge déployée : ils sont pathétiques. On en oublierait presque à quel point ils peuvent
être dangereux. Il faut les voir sortir de
la mosquée, bredouilles, après s’être fait
rappeler à l’ordre comme de mauvais
garnements qui n’ont pas enlevé leurs
chaussures ! « Dans la maison de Dieu,
celui qui se consacre à la religion le fait
avec sa tête et non avec les armes. »
De l’Islam, ces ignares ne connaissent
ni la clémence, ni le pardon, ni la pitié.
Ils ont transformé ce qui était un outil de
paix en instrument de guerre pour asseoir leur domination sur tout un peuple.
Un peuple qui n’a pour tout bouclier
qu’une frêle lueur d’espoir contre l’obscurantisme, contre la violence brute et
partiale, contre l’injustice que rendent
ses tribunaux. C’est peu et pourtant…
C’est sur ce faible espoir que croît peu à
peu le courage individuel, ferment d’un
courage collectif à reconquérir. C’est
cet espoir qui permet nombre d’actes
forts et beaux comme une évidence,
qui vous tirent parfois les larmes, vous
bouleversent. Les destinées de cette
humanité souffrante et résistante se
croisent. Celle de cette femme vaudou
qui s’est réfugiée dans une forme apparente de folie. Celle du pêcheur aux
gestes larges. Celle de Kidane, de sa famille qui vivent non loin de là au cœur
des dunes. Celle de leur vache nommée
GPS, symbole d’une technologie qui
n’arrive pas jusque-là… C’est une parabole des temps modernes, entre fable
poétique et constat terrible. C’est beau,
très beau, d’une beauté jamais gratuite. La splendeur des images sert toujours le propos, le rend plus poignant,
mais l’allège également quand il reflète
une réalité trop cruelle. Et la deuxième
arme de Sissako, c’est l’humour – il fallait l’oser ! – jamais lourd, qui permet de
reprendre sa respiration.
C’est un film profondément subtil, politique, humaniste. Magnifiquement inspirée, Timbuktu est une ode à la résistance, au courage des hommes et
surtout à celui des femmes, qui ne font
décidément pas partie des dominants…
BIRD PEOPLE
Pascale FERRAN
France 2014 2h08 VOSTF (français/anglais)
avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem, Camélia
Jordana, Hyppolite Girardot, Anne Azoulay, l'oiseau…
Scénario de Pascale Ferran et Guillaume Bréaud
« Les gens sont dingues, ils courent partout comme des lapins
sans tête » dit Gary, super-ingénieur en informatique, présentement en transit dans un hôtel de luxe international avec vue
plongeante sur les pistes de Roissy Charles de Gaulle.
Gary était hier à New-york et, après une réunion à l'hôtel, doit
repartir pour Dubaï… Toujours entre deux vols, relié au monde
entier par le fil invisible d'internet. Là et ailleurs en permanence, partout et nulle part à la fois, toujours seul et jamais
seul… comme tous ici : de quoi attraper le vertige.
Audrey, elle, nettoie les chambres de tous ces gens qui ne
font que passer, collée à son chariot : ramasser les chaussettes, ranger les papiers, tirer les lits, refaire, défaire, frotter,
essuyer… Toujours là quand il n'y a plus personne. Elle est
supposée faire des études et court elle aussi tout le temps,
mais toujours au ras du sol : dix heures de trajet par semaine
pour se rendre à son boulot, quarante heures par mois…
C'est plutôt beau Roissy, la nuit comme le matin, une beauté glacée, glaçante, inhumaine, fascinante, angoissante… résolument moderne, pleine de lumières et d'avions qui s'arrachent en vibrant très fort.
Et soudain, les choses ne vont pas s'enchaîner comme elles
le devraient. Gary va arrêter de faire ce qu'on attend de lui. Et
il va arriver des trucs très étranges à Audrey…
Drôle d'histoire, drôle de film qui semble se dédoubler, comme
qui dirait un film hybride. Il commence dans une réalité furieusement contemporaine et bifurque tout à coup dans une autre
dimension, étrange, poétique, où un moineau indiscret et curieux, personnage à part entière, se faufile d'une intimité à
l'autre, se prend pour un avion, pose pour un charmant dessinateur japonais… On se demande plus d'une fois, comment
Pascale Ferran (c'est son premier film depuis son mémorable
Lady Chatterley) va bien pouvoir atterrir sur ses pattes… Et de
fait elle y parvient, et c'est très beau.
DEUX JOURS
UNE NUIT
Écrit et réalisé par Jean-Pierre et Luc DARDENNE
Belgique 2014 1h35
avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione,
Olivier Gourmet, Catherine Salée, Christelle Cornil…
De film en film, les frères Dardenne semblent affiner encore
leur façon de faire, de voir, de penser, imprégnée d'une empathie profonde pour les modestes humains qui nous ressemblent, tout proches de leurs personnages et suffisamment distants pour que le regard qu'ils posent à un moment
donné sur un microcosme nourrisse largement notre perception du monde tel qu'il va. On redoutait un peu la présence
d'une « star » de l'envergure médiatique de Marion Cotillard
mais très vite on ne voit plus que Sandra, jeune femme fragile, sur le point de lâcher prise, et qui va découvrir combien
la solidarité humaine tissée d'amour et d'amitié peut régénérer les esprits et les cœurs les plus flapis, redonner une formidable envie de vivre.
Sandra a décroché de son boulot suite à une petite dépression, et la voilà sur le point de réintégrer son poste dans la
petite entreprise de panneaux solaires qui compte une vingtaine d'employés.
Son patron n'est pas forcément ce qu'il y a de pire mais, pris
lui-même par le climat économique ambiant, poussé par un
contremaitre foireux, il semble penser qu'après tout si on a pu
faire sans elle… d'autant qu'un salaire de moins permettrait
de payer à chacun des salariés une prime de mille euros. Mille
euros, bigre ! c'est une somme, et un rien manipulés par leur
chef, les salariés ont voté pour la prime… enfonçant un peu
plus Sandra sans qu'elle ait eu son mot à dire.
Mais ce n'est que le point de départ. Tirée, poussée par sa
copine, son mari, Sandra croisera in extremis le patron qui,
avant de partir en week-end, acceptera de rejouer le vote à la
première heure de reprise le lundi matin.
Deux jours, une nuit : c'est désormais le temps dont dispose Sandra pour plaider sa cause auprès de ses collègues,
contactés les uns après les autres, dans une démarche qui
commence comme un chemin de croix, mais va peu à peu se
transformer en remontée vers la lumière.
FESTIVAL D’AVIGNON-OFF
2e étage - salle climatisée
Personnes à mobilité réduite :
nous contacter d’abord
ACME AK-ME #2 DU 5 AU 27 JUILLET
Photo et design : Pascal Colrat
Cie A’Corps – cieacorps.wix.com/cieacorps
11h
Chorégraphe et interprète Karim Amghar / Assistant chorégraphe Hamou Amghar
Auteur Le temps d’un poème pour ACME Akhenaton / Composition Le Temps d’un poème pour ACME
Imothep / Mixage, création musicale, ingénieur IAM Meche / Création et régie lumière Vincent Lopez
Video expérimentale Scorpene / Régie video Arnaud De Paris / Mastering Masterdisk Europe
Pièce chorégraphique pour adultes / Durée 50 min / Relâches les 14 et 21 juillet
Tarifs : 12 € / 8 € (carte OFF, chômeurs, groupe) Réservations : 06 23 66 68 98 / 06 01 15 24 10
tricotage mouvementé
de Boby Lapointe DU 5 AU 27 JUILLET
BOBY BOY autour
Photo : Vincent Toppino
Cie Vilcanota - Bruno Pradet – www.compagnie-vilcanota.fr
14h15
Conception Bruno Pradet / Chorégraphie et interprétation Bruno Pradet, et en alternance Patricia De Anna
et Céline Debyser / Création et régie lumière Vincent Toppino / Création sonore Yoann Sanson
Régie son Adrien Ropers / Éléments scénographiques Christopher Haesmans, Dr Prout / Costumes Laurence Alquier
Tout public à partir de 6 ans / Durée 50 min / Relâches les 10, 17 et 23 juillet
Tarifs : 14 € / 10 € (carte OFF) / 6 € (-12ans) Réservations : 06 03 09 38 44 (Céline)
pour une femme seule,
et le prince charmant
COCO, solo
DU 9 AU 26 JUILLET 17h
Chorégraphie, mise en scène Florence Bernad / Interprétation Aurélie Mouilhade
Lumière Julie Valette, Samson Milcent / Musique Sinner Man de Nina Simone
Administratice de production Sonia Marrec / Production, diffusion & crédit photo Maïa Jannel
Pièce chorégraphique pour adultes / Durée 50 min / Relâches les 13 et 20 juillet
Tarifs: 12 € / 8 € (carte OFF, chômeurs, groupe) Réservations : 06 99 16 00 20
MOLLY DU 5 AU 27 JUILLET
Cie Proteiformes – [email protected]
19h45
D’après Ulysse de James Joyce / Adaptation Chloé Chevalier et Pascal Papini
Interprétation Chloé Chevalier / Traduction Thiphaine Samoyault / Régie générale Pascal Papini
Régie plateau Alexis Campos / Lumière et scénographie Erick Priano
Public à partir de 15 ans / Durée 1h15 / Relâches les 14 et 21 juillet
Tarifs : 15 € / 10 € (carte OFF) Réservations : 06 86 00 36 42
QUEL PETIT VÉLO…? DU 5 AU 27 JUILLET
Petit Bois Cie – petitbois-cie.fr
Texte Georges Perec / Mise en scène Jean-Jacques Mateu
Avec Simon Giesbert, Benjamin Hubert, Damien Vigouroux,
Lumière Mathilde Montrignac / Son Antoine Le Jouan
Tout public à partir de 10 ans / Durée 1h10 / Relâche le 14 juillet
Tarifs : 15 € / 10 € (carte OFF) / 8 € (–15 ans) Réservations : 07 89 30 85 62
22h45
design Julien Gaillardot / photo Éric Marque
Peinture : Istvàn Sandorfi, Anne’s Back, 2005
Photo : Maïa Jannel
Cie Groupe Noces Danse Images – www.groupenoces.com
L'HOMME QU'ON AIMAIT TROP
André TÉCHINÉ France 2014 1h56
avec Adèle Haenel, Guillaume Canet,
Catherine Deneuve, Jean Corso,
Judith Chemla…
Scénario d'André Téchiné, Cédric
Anger et Jean-Charles Le Roux,
d'après le livre de Renée et JeanCharles Le Roux
« - Ouh là, là ! L'affaire Le Roux on ne
la connait que trop ! » me direz-vous.
Cette disparition jamais élucidée, histoire à rebondissements qui dure depuis
1977… Le dernier épisode étant l'incarcération récente de l'insondable Maurice
Agnelet. L'épisode suivant se profilant
déjà puisque le condamné interjette appel. L'exercice était donc périlleux de
s'emparer de ce fait divers pour en faire
un film qui nous intrigue et nous intéresse à des situations et des personnages pas forcément intéressants…
Et André Téchiné a su trouver l'angle
d'approche idéal. Celui de la victime,
Agnès le Roux. Car enfin que connait-on
d'Agnès ? Son statut de jolie et richissime héritière aura tôt fait de la transformer en personnage de second plan,
le genre de potiche trop gâtée pour être
intéressante. La décidément magnifique
Adèle Haenel qui l’interprète en fait un
personnage complexe et crédible, à fleur
de peau, du genre décidé qui n’a pas
froid aux yeux. Loin d’être une rêveuse
romantique, elle est plutôt pragmatique
et lucide.
Quand elle rentre d'Afrique après y avoir
consommé son mariage, puis son divorce dans la foulée, là où d'autres se
seraient contentées de rester oisives,
abattues, elle passe tout de suite à l'action en décidant de monter une boutique
dans le vieux Nice. C'est qu'elle est issue d'une longue lignée de prédateurs,
dressée pour régner comme tous ceux
de sa classe sociale. Elle est de celles
qui commandent. Tout comme sa mère
Renée (Catherine Deneuve, évidente !)
qui mène son monde à la baguette, ne
tolérant ni la contestation, ni le doute.
Une patronne matriarcale en quelque
sorte dont il est difficile de contester
l'autorité. Faites dans le même bois, les
deux lionnes s'aiment, se heurtent, se
détestent. Tous ces sentiments qui se
mélangent donnent une relation explosive, mais qui tient la route, ou plutôt qui
tiendrait la route s'il n'y avait pas l'apparition de Maurice Agnelet (Guillaume
Canet intrigant, glauque, remarquablement complexe lui aussi).
C'est d'abord Renée qui l'embauche
comme homme de confiance mais, pas
née de la dernière pluie, elle reste sur
ses gardes. Il est sans doute un avocat
brillant, affuté, mais elle repère vite sous
ses allures trop policées, toujours dans
la séduction, l'être sans scrupule et arriviste qu'il peut cacher. Elle met des distances que Maurice n’apprécie pas au
contraire d’Agnès qui va lui ouvrir son
cœur. De Maurice, Agnès accepte tout,
ses maîtresses, son cynisme, son absence de morale… Elle est bien décidée
à affirmer son statut d’héritière.
Saupoudrons le tout d'un zeste d'intrigue mafieuse dans le contexte politique niçois… et cela tend peu à peu
vers une tragédie grecque, un drame
cornélien au sein d'une classe sociale
dont la froideur, la violence, le sens du
calcul font froid dans le dos. Et on se
prend à se passionner pour un sujet
dont on pensait que les medias avaient
fait le tour, dont on pouvait croire que jamais il ne pourrait nous concerner…
Les Têtes de
Jazz s’invitent
à Utopia !
L’Ajmi s’installe en effet
dans nos salles du 8 au 12
juillet à 10h30 pour vous
faire découvrir des documentaires et des concerts
enregistrés par Oléo Films.
Chaque projection sera suivie d’une rencontre.
Tarif : 4 euros
...
PASCAL SCHUMACHER & JEF NEVE
"FACE TO FACE
THÉO CECCALDI TRIO
PULCINELLA
NAUTILIS JOUE GUY LE QUERREC
"REGARDS DE BREIZH
HILDEGARD LERNT FLIEGEN
DÉSIRS CHRONIQUES 4 TET
"QUELQUES MORCEAUX EN FORMES
DE POIRES
DOMINIQUE PIFARÉLY 4 TET
FIVE 38
DU 0 6 A U 1 6 J U I L L E T 2 0 1 4
LE R END E Z-VO US JA Z Z D'AV IGN O N
CONCERTS, PHOT O-CONCERT, PRO JECT IONS,
RENCONT R ES, DÉ BATS, ...
AJMI-LA MANUTENTION
4, RUE DES ESCALIERS STE-ANNE-84000 AVIGNON
T/ 04 90 860 861
WWW.JAZZALAJMI.COM
Retrouvez le programme des
Têtes de Jazz ci-contre et sur
www.jazzalajmi.com
conception graphique: heureuxlescailloux.com
PHILIPPE LALOY "KIND OF PINK
LABTRIO
DE BEREN GIEREN +
SUSANA SANTOS SILVA
WORKSHOP DE LYON
LETTRES
À DES AMIS LOINTAINS
"
RENAUD GARCIA-FONS SOLO
REIS / DEMUTH / WILTGEN TRIO
RHIZOTTOME
PETERS / DENNEFELD /
SÉGURON / JULLIAN 4 TET
L'ÉTRANGER - "RÉMINISCENCES
Oléo films a été créé en 2004
par les cinéastes Frank Cassenti
et Samuel Thiebaut et consacre
l’essentiel de son activité à la
production de films en lien avec
le spectacle vivant : documentaires, portraits de musiciens
et captations de concerts. En
quelques années, Oléo films a
produit l’un des plus importants
panoramas audiovisuels du jazz
d’hier et d’aujourd’hui.
Jeudi 10 juillet à 10h30
LEE KONITZ / DAN TEPFER
ALL THE THINGS YOU ARE
Samuel Thiebaut France 2011 54 mn
Mardi 8 juillet à 10h30
Pour saisir la formidable vitalité de l’une des ultimes légendes
du jazz moderne, le film pose les règles d’un jeu : le suivre
caméra au poing sur 4 concerts, quatre jours consécutifs qui
l’emmèneront avec le jeune pianiste Dan Tepfer, de Barcelone
à Paris en passant par Hyères et Offenburg. Il interpréte à
chaque concert le standard qu’il joue inlassablement depuis
plus de 60 ans : All the things you are. Un émouvant road-movie en compagnie de ce « voyageur de commerce de l’improvisation » tel qu’il se définit lui même.
MÉDO(S)
Josselin Carré France 2014 1h36
Avec Médéric Collignon, Louis Sclavis, Jacques Bonaffé, Boris
Charmatz, Andy Emler, Dgiz, Claude Barthélémy, Philippe
Gleizes, Bernard Lubat, Thomas de Pourquery, Frank Woeste,
Yvan Robillard, Maxime Delpierre, François Merville, David
Lescot...
Médéric Collignon provoque depuis des années un électrochoc
dans le jazz et les musiques actuelles. Il appartient à cette catégorie, rare, des « inventeurs » en musique. On en compte un
ou deux par génération : ils n’imitent plus, mais inventent, naturellement, une nouvelle musique, en composant avec leurs
désirs et leur histoire. Chaque apparition est une aventure, un
lâcher-prise. Un documentaire plein de fantaisie et d’inattendu,
un portrait en profondeur sur un véritable phénomène musical,
personnage iconoclaste et généreux, devenu en quelques années une figure centrale du jazz international.
Vendredi 11 juillet à 10h30
JOACHIM KÜHN SOLO
Concert enregistré au festival Jazzdor en 2010
Samuel Thiebaut France 2010 55mn
Le pianiste Joachim kühn a participé à l’invention du free-jazz
européen, flirté avec le jazz-rock, composé quelques symphonies, réinventé une lecture des motets de Bach et, dernièrement, emprunté une nouvelle caravane avec des musiciens du
Sahara... Le recours au solo de piano lui permet, en chemin, de
se retrouver seul, face à lui-même.
Samedi 12 juillet à 10h30
Mercredi 9 juillet à 10h30
MARC DUCRET TOWER-BRIDGE
Concert enregistré au Festival D’jazz de Nevers en 2012
Samuel Thiebaut France 2012 58mn
Passionné de littérature, Marc Ducret tente par ce projet une
transposition en musique de sa réception du roman Ada de
Vladimir Nabokov. Tower se compose de trois formations différentes et son répertoire est construit à partir de courtes cellules rythmiques. De ce matériau de base élémentaire mais
souvent inhabituel, Marc Ducret a déduit l’intégralité de sa musique. Plus fort encore, tous les morceaux de ce répertoire se
répondent les uns aux autres, en un jeu infini d’emboîtements.
Marc Ducret précise : « Tous les mélanges sont possibles et
provoquent une relecture à l’infini du matériau thématique. Il ne
s’agit pas de juxtaposer deux groupes jouant une musique similaire, mais de provoquer une interaction entre des musiciens
qui utilisent un matériau commun mais organisé de façon totalement différente. »
JACQUES SCHWARZ-BART
JAZZ RACINE HAÏTI
Giuseppe De Vecchi France 2011 1h00
Avec Jacques Schwarz-Bart, Erol Josué,
Simone Schwartz-Bart
Baigné depuis l’enfance par les musiques Racine haïtiennes,
Jacques Schwarz-Bart nous convie à le suivre dans son travail
de jazzman et à comprendre la proposition spirituelle, artistique
et politique du peuple créole Vaudou. Entre New York, Haïti
et l’Afrique rêvée, le voyage se déroule sous les auspices de
deux grands initiés : le chanteur et officiant Vaudou, Erol Josué
ainsi que l’écrivaine antillaise Simone Schwarz-Bart, sa mère.
2003 : Chirac était aux commandes… et la gauche soutenait les intermittents !
À l’heure où nous bouclons notre programme du mois de juillet, que communément nous appelons la Gazette-du-Festival, il n’est pas certain que ce
Festival ait lieu… Le spectre de 2003 rôde de nouveau sur la ville. 2003 :
Chirac était aux commandes… et la gauche soutenait les intermittents !
2014, 11 ans plus tard, la droite est au MEDEF… et le PS est aux commandes !
Rappelons quand même au MEDEF que la culture rapporte beaucoup plus
d’argent aux entreprises qu’elle n’en coûte à l’UNEDIC (posez la question au
MEDEF du Vaucluse).
Rappelons aux élus du PS qu’ils ont la fâcheuse habitude de changer d’avis
selon l’endroit où ils se trouvent. À ce propos nous publions ci-dessous
des extraits de la Tribune du Comité de suivi de la réforme de l’assurance
chômage des intermittents parue fin mars 2014 et signée entre autres par
François Rebsamen, devenu depuis Ministre du travail, de l’Emploi et du
Dialogue Social (!!!) et ardent défenseur de la ligne dure face aux intermittents.
Rappelons enfin que lorsque Valls dit « Oui, la gauche peut mourir » on aurait
envie de lui répondre « Oui, le PS peut tuer la gauche ».
Partant du constat que les principaux
concernés ne sont pas écoutés là où
se décide leur sort, le comité de suivi
à l’Assemblée Nationale de la réforme
du régime d’indemnisation chômage
des intermittents, créé en 2003, a été
réactivé en 2013, en vue des nouvelles
négociations de la convention UNEDIC.
En effet, lors de ces négociations, la
délégation patronale (MEDEF, CGPME,
UPA) refuse d’écouter les propositions
des professionnels présents dans les
délégations CGT et FO.
Madame Filippetti a récemment réagi,
en demandant que les propositions du
comité de suivi soient étudiées. Mais,
arguant que la négociation relève des
partenaires sociaux, le gouvernement
campe globalement sur ses positions.
Nous voilà donc revenus à la case départ. […]
Une récente étude de Mathieu Grégoire
et Olivier Pilmis, commandée par le
Syndicat national des Entreprises
Artistiques et Culturelles (Syndeac),
vient de démontrer que les propositions
du comité de suivi sont plus adaptées,
travail qu’ils subissent.
Le régime de l’intermittence n’est pas
un privilège par rapport à d’autres catégories de chômeurs : bien qu’insuffisant depuis 2003, il est adapté aux
contrats courts, de même que le régime général l’est aux contrats longs.
Contrairement à ce qui est souvent
colporté, le régime des intermittents
du spectacle ne représente ni un déficit, ni un surcoût. Pour rappel, les intermittents constituent 3,5% des allocataires et représentent 3,4% des
dépenses. […]
Nous invitons le plus grand nombre à
soutenir notre démarche et nos propositions. Il nous faut stopper cette ofplus justes et plus économes que les fensive, défendre une réforme juste et
règles en vigueur depuis 2003, qui ex- adaptée à ceux qui en ont le plus becluent les plus fragiles au profit de sa- soin et, plus largement, repenser la solidarité dans le monde d’aujourd’hui...
lariés à hauts revenus *.
Mais, nous ne voulons pas nous arrêter Cette tribune a été également signée
pour autant aux seuls arguments écono- par Cécile Helle (Maire d’Avignon, vicemiques, d’autant moins que les chiffres présidente socialiste région PACA), par
font régulièrement l’objet d’une mani- un grand nombre de parlementaires et
pulation honteuse aux dépens des plus 25 000 professionnels.
précaires, toujours qualifiés d’assistés.
L’équité serait que tous les chômeurs * De cette étude, il ressort que les proposibénéficient d’une protection sociale tions défendues par le Comité de Suivi pemetadaptée à leur pratique d’emploi, et à trait d’économiser entre 100 à 150 millions
même de compenser la flexibilité du d’euros par an à l’Unedic.
Quelques infos complémentaires :
• Plusieurs centaines d’élus socialistes, Verts, Front de Gauche… mais aussi de
Droite ont apporté leur soutien aux intermittents et appellent à la négociation.
• Le 3 juin, 150 cinéastes français ont signé une lettre ouverte à F. Hollande et
M. Valls pour leur demander de ne pas agréer ce nouvel accord.
• 80% des intermittents ont un revenu mensuel (salaires + indemnisation cumulés) entre 1 et 1,5 SMIC.
• L’économie du secteur culturel en France rapporte aujourd’hui plus que celui
de l’automobile (57 milliards d’euros par an).
• Le Festival d’Avignon engendre 1 million d’euros par jour de retombées économiques sur la ville.
Fort de dix années de réflexions le Comité de suivi a manifestement présenté un grand nombre de propositions
dont personne n’a tenu compte. La situation est aujourd’hui bloquée par le gouvernement qui s’apprête à porter
la responsabilité de l’annulation de spectacles. Ne jetons donc pas la pierre aux intermittents !
FÊTE LA LUTTE PAS L’AUTRUCHE ! Comme le disait le
slogan de 2003 : Mettre la tête dans le sable n’a jamais
empêché de se prendre des coups de pied dans le cul !
Le 25 juin à partir de 14h00 au parc des Libertés. 14h00 :
accueil du public, stands, bar… • 14h30-16h30 : diffusion du
film Ne vivons plus comme des esclaves suivi d’un débat avec le
réalisateur Yannis Youlountas. • 16h30-18h : musique, théâtre…
• 18h-20h : Interventions de Mathieu Grégoire (chercheur, au-
teur avec Olivier Pilmis d’un rapport sur l’Intermittence commandité par le Syndéac), Denis Gravouil (Secrétaire National CGT
Spectacle) Angeline Barth (Symptac CGT), Samuel Churin et Frank
Halimi (Coordination Nationale des Intermittents et Précaires),
Caroline Sart (Secrétaire Nationale Sud Culture)… Ces interventions seront suivies d’un débat public ! • 20h- 21h30 : repas,
grillades… • 21h30-23h : musique, théâtre…
Sud-Culture 84, CGT-Spectacle 84, Cip-Avignon, Aip-Paca
Vidéo en Poche des films sur votre clé usb !
5€ par film,sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale
étant celle d’un DVD ! Les fichiers sont lisibles par le logiciel libre VLC, mais aussi
sur les Freebox, et de nombreuses TV et boitiers multimedia. Vous pouvez consulter
sur le site et à la caisse du ciné le catalogue complet : www.videoenpoche.info
N’AIE PAS PEUR (HD)
(NO TENGAS MIEDO)
Écrit et réalisé par Montxo Armendariz
Espagne 2011 1h30 VOSTF
avec Michelle Jenner, Lluis Homar, Belén
Rueda, Nuria Gago, Cristina Plazas...
« N’aie pas peur » chuchote le papa (Lluis
Homar, toujours aussi juste, toujours extraordinaire) à sa fillette, « no tengas miedo ». Vous spectateurs, n’ayez surtout pas
peur lorsque vous aurez pris connaissance
du sujet du film, c’est une cicatrice qui ne
finit pas de fermer. Une déviance. Quelque
chose dont on n’aurait pas envie de parler ou de savoir que cela existe. Un fardeau, une marque laissée par une maladie,
quelque chose qu’on voudrait à tout prix effacer de notre existence, et que l’on traite
ici de la façon la plus naturelle qui soit. Qu’y
a-t-il de plus instinctif que d’aimer son enfant ? De plus physique, de plus « normal » ?
Cette incontestable « normalité » va tracer
la ligne éditoriale du film, soutenue par une
remarquable mise en scène, toute de retenue et de sensibilité, qui refuse la dramatisation excessive, qui approche même de
temps en temps la simplicité brute du documentaire, avec juste ce qu’il faut d’huile
dans les rouages pour que le film soit en
permanence ouvert, accessible à n’importe
quel spectateur de bonne volonté, malgré la
lourdeur de son thème. Lourd mais jamais
plombant parce que toujours humain, toujours équilibré, toujours généreux.
Nous suivons la vie d’une femme marqué
par une enfance tourmentée. À 25 ans à
peine, elle décide de tout recommencer et
de faire face aux êtres, aux sentiments et
aux émotions qui la tiennent liée au passé.
Elle décide de mettre des mots sur l’innommable, pour pouvoir se construire, enfin…
Dans cette lutte contre l’adversité et contre
elle-même, elle apprendra à maîtriser ses
peurs et à devenir une femme adulte, responsable de ses actes.
Le film excelle surtout par l’intelligence de
son traitement, par la volonté de son auteur
de ne pas dicter au spectateur sa conduite,
sa pensée, de le laisser libre face à un sujet
si grave qu’il peut épouvanter, qu’il peut paralyser mais qui est ici traité avec une telle
justesse qu’on peut le regarder en face.
comprendre un groupe d’adolescents de
Baltimore chamboulé par la mort prématurée de l’un d’entre eux.
Ici nous sommes pleinement dans la fiction, le dispositif est plus classique mais
le résultat est tout aussi splendide et profondément attachant. La situation est toute
simple : Taryn, une jeune irlandaise venue
aux Etats-Unis sur un coup de tête et sans
trop prévenir ses parents, séjourne à Ocean
Bay, une station balnéaire où elle a trouvé
un job temporaire. Déçue par la lâcheté
ordinaire de son boy-friend, elle fuit et vient
se réfugier à l’improviste chez sa tante et
son oncle à Baltimore, et c’est peu dire
qu’elle tombe mal : le couple est en pleine
séparation. Ils sont musiciens tous les deux,
la femme, Kim, est encore en pleine activité
tandis que le mari, Bill, semble en panne.
Leur fille, Abby, est de retour à la maison
pour les vacances universitaires et tente de
cacher le désarroi que lui cause la situation
en affichant une attitude volontairement
agressive envers sa mère, qu’elle semble
juger responsable du divorce… Autant dire
que les retrouvailles entre Taryn et Abby, les
deux cousines qui ont visiblement été très
complices durant leur enfance, ne se font
pas sous les meilleures auspices…
I USED TO BE DARKER
Matthew Porterfield
USA 2013 1h30 VOSTF - avec Deragh
Campbell, Hannah Gross, Kim Taylor…
C’est un très beau petit film, qui n’essaie à
aucun moment de vous bluffer ni dans le
récit ni dans la forme mais dont l’exquise
délicatesse, la justesse des situations, le
jeu remarquable de ses comédiens vont
vous ravir. Un film qui va s’installer tout
doucement dans votre esprit, qui mûrira,
qui y restera durablement. C’était déjà le
cas de l’étonnant premier film du cinéaste
américain indépendant Matt Porterfield :
Putty Hill (également disponible en Vidéo
en Poche), qui mêlait fiction et documentaire pour essayer d’approcher et de
Le charme du film doit beaucoup à la
musique folk qui accompagne le récit,
qui le nourrit. Une musique intimiste et
mélancolique totalement en phase avec
l’atmosphère familiale. Plusieurs morceaux sont donnés en intégralité, et ces
séquences musicales sont d’autant plus
fortes et authentiques que Kim Taylor et
Ned Oldham, qui interprètent le couple en
rupture, sont deux vrais guitaristes, compositeurs et chanteurs. Et des bons !
et plus de 100 autres films au
catalogue : www.videoenpoche.info
COMME LE VENT
(COME IL VENTO)
Marco Simon PUCCIONI
Italie 2013 1h52 VOSTF
avec Valeria Golino, Filippo Timi,
Francesco Scianna, Chiara Caselli,
Marcello Mazzarella…
Scénario de Nicola Lusuardi, Marco
Simon Puccioni et Heidrun Schleef
C'est l'histoire d'une femme exceptionnelle qu'incarne ici avec beaucoup de
force et de charme Valeria Golino : à
la fois fragile et dure, sensible et obstinée, féminine et inflexible. En 1984,
quand Armida Miserere commence sa
carrière de directrice de prison, elle est
la seule femme à être parvenue à s'imposer dans un univers particulièrement
machiste et violent, dominé de l'intérieur
par la mafia. Régulièrement menacée
de mort, elle tient bon, inflexible, refu-
sant toute concession, sans pour autant
cesser de chercher constamment à tirer
le système vers plus d'humanité, imposant le respect des droits des détenus.
Elle fait partie de ceux qui pensent que
la prison doit tendre à la rééducation du
détenu, à sa réinsertion…
L'année où elle débute voit l'arrestation
deTommaso Buscetta, qui va devenir le
premier « repenti » de la mafia. Par ses
aveux et dénonciations, il va aider à enclencher le premier procès d'importance
où seront inculpés 475 mafieux. S'en
suivront des moments de tension intense, tandis que se met en place l'opération « Mani pulite » (mains propres)
qui verra la mafia réagir avec violence
contre l'état italien et ses représentants,
qu'ils soient élus, magistrats, policiers…
Armida a un grand amour dans sa vie,
son compagnon Umberto Mormile, qui a
commencé à servir l'état comme policier
mais, croyant en la rééducation, a choisi
de se servir du théâtre, de la musique,
des arts… pour aider les prisonniers à
évoluer et son rôle d'éducateur est sa
raison de vivre.
Lorsqu'il est assassiné en 1990, Armida
semble encaisser, mais est incapable de
trouver à nouveau le partenaire dont elle
aurait besoin pour combler le vide immense qu'il laisse.
Désormais seule, elle accepte la direction des prisons les plus dures, engagée jusqu'au cou dans un combat pour
une justice juste, affrontant la mafia sans
céder un pouce, créant des relations de
camaraderie, voire davantage, avec ses
collaborateurs, mais fatalement seule,
désespérément seule.
C'est en apprenant sa mort à Pâques
2003, alors qu'elle était directrice de la
prison de haute sécurité de Sulmona,
que Marco Simon Puccioni a eu envie
de raconter l'histoire de cette femme
pas banale qu'il admirait : « Je voulais
comprendre comment et pourquoi cette
fibre apparemment si solide en était venue à se rompre ». À moins que cela ait
été pour elle l'ultime façon de s'opposer
à ceux qui, vivants, mais déjà morts en
dedans courbent l'échine, laissant définitivement l'image d'une femme libre…
comme le vent.
PARTIE DE CAMPAGNE
Pour ce film aussi court que sublime,
tarif unique : 4 euros
Écrit et réalisé par Jean RENOIR
France 1936 40 mn
avec Sylvia Bataille, Jane Marken,
André Gabriello, Georges Darnoux,
Jacques Brunius… D’après une
nouvelle de Guy de Maupassant
Version numérique restaurée
Par une torride journée d’été, la famille
Dufour quitte Paris pour Bezons-surSeine. Monsieur Dufour, sa femme, sa
belle-mère, sa fille et son commis s’arrêtent dans une charmante auberge en
bord de Seine. Tandis que le déjeuner
sur l’herbe est dressé, deux canotiers
viennent à leur rencontre. La chaleur et
le vin aidant, il est décidé que Madame
Dufour et sa fille, Henriette, iraient faire
une promenade en barque en compagnie
des deux jeunes hommes. Lorsque les
bateaux quittent la rive, le ciel se charge
de gris et annonce l’orage à venir…
« Film inachevé, Partie de campagne
est pourtant un modèle d’adaptation littéraire. On comprend aisément ce qui
séduisit Renoir dans la nouvelle de
Maupassant : la sensualité qui déborde
du cadre étouffant de la famille, le premier éveil, grâce à la nature, des sens
d’une jeune fille, et surtout la rivière,
charriant les êtres comme des bouchons,
au gré du courant, avec plus ou moins
de bonheur. Seul Renoir est parvenu à
exprimer au cinéma l’idée la plus haute
du naturalisme, posant sur le monde
un regard noir, cruel mais sans complaisance, avant d’atteindre la sérénité
des œuvres de vieillesse au panthéisme
joyeux, comme Le déjeuner sur l’herbe
(1959), contrepoint optimiste et tardif de
Partie de campagne où l’érotisme est enfin source de bonheur.
« Et puis il y a Sylvia Bataille, pure apparition, abolie par son aura angélique de
la médiocrité bourgeoise qui l’accompagne, femme en devenir flottant entre
ciel et terre, détentrice du plus bouleversant regard caméra de l’histoire du
cinéma. Elle possède la modernité des
actrices instinctives, dont le jeu date immédiatement celui de ses partenaires.
« Il ne faut craindre, concernant Renoir,
aucun superlatif : si les grands films sont
toujours des documentaires sur les acteurs, Partie de campagne est le plus
grand des films. » (O. Père, arte.tv)
CONCERTS À UTOPIA-RÉPUBLIQUE (5 rue Figuière)
DUO JAUVAIN-MOUZAC
Du 5 au 27 juillet à 17h00 (relâche les 8, 9 et 18)
Tarifs : 7€/5€
Réservations : [email protected]
ou 06 85 63 76 98 www.collectifgonzo.fr
Le duo Jauvain-Mouzac propose le répertoire d’un folklore imaginaire,
tel aime le nommer son compositeur F. Jauvain, originaire du plateau
de Langres en Haute-Marne. Le patois, la tradition, tout comme les
paysages aujourd’hui disparus, sont toujours présents dans un coin
de sa mémoire. A travers des mélodies simples, le duo défend une
musique exigeante. De ses morceaux émane une recherche esthétique, charpentée, puissante, colorée qui invite au voyage. Agrémenté
par l’interprétation personnelle de quelques « choros » et « valses »
faisant partie du patrimoine musical du xxe siècle, le répertoire vacille
entre le jazz, le classique et l’écriture contemporaine, sans artifices.
Francis Jauvain : Accordina, saxophone baryton, accordéon / Aurélien
Mouzac : Guitare électrique demi-caisse
LE CRACHEUR DE MOTS
Du 5 au 14 juillet et du 21 au 27 juillet à 11h30
Tarifs : 10€/7€/5€
Réservations : [email protected] ou 06 76 96 85 86
Le cracheur de mots est le spectacle musical solo de Gilles Roucaute.
Qu’il chante, dise, clame, conte ou raconte, c’est de la parole qu’il nous tend, concentrée, subtile et pudique, désarçonnante et insolente, toujours juste et tendue vers l’émotion et les confins de l’intime. Il nous entraîne dans un voyage tripal et appelle à la juste
résonance, dans une galerie de portraits, non-conformes et attachants, comme autant
de miroirs tendus à notre humanité la plus profonde, brassant dans sa fièvre créatrice
cette bête effrayante mais bienveillante Le Minotaure, un nourrisson militant qui se
transforme sous nos yeux en idole menaçante J’en ai rêvé dans mon berceau, la Femme
universelle, Je suis la femme... Autant de tableaux qui déshabillent notre conscient et
flattent ce qui nous ressemble... ce qui nous rassemble.
Artiste singulier aux différentes facettes. Roucaute propose ses premières chansons en
2001 et multiplie depuis, collaborations et projets sur scène ou en studio. Chaque spectacle est une manière unique de porter à nos regards la matière de son œuvre.
PRÉLUDE DE PAN
Du 15 au 20 juillet à 11h30
Tarifs : 10€/7€
Réservations : www.gaelmevel.com ou 06 30 36 91 45
C’est la fête annuelle au village. Les cafés sont pleins. Un homme étrange entre
dans le village et voit un bûcheron , au café du centre, maltraiter une colombe.
Il transforme la fête en un moment de folie où les hommes et les bêtes vont se
mêler. Prélude de Pan est un texte extraordinaire de Jean Giono, d’une force poétique rare, un texte qui nous happe par sa musicalité et par sa force. Il parle de
notre place dans la nature, de notre place parmi les animaux. Qu’avons nous oublié qui nous fait défaut ?
Gaël Mevel, pianiste, violoncelliste, compositeur, improvisateur, multi-instrumentiste (bandonéon), écrivain, est un musicien dont l’oeuvre, riche et singulière,
saluée par la presse internationale, relève autant de la composition que de l’improvisation. Pour Prélude de Pan, il fait danser ensemble les mots et la musique.
ON A FAILLI ÊTRE AMIES
Ecrit et réalisé par Anne LE NY
France 2014 1h31
avec Karin Viard, Emmanuelle Devos,
Roschdy Zem, Anne Le Ny, Philippe
Rebbot, Annie Mercier, Marion Lecrivain…
C’est fou ce qu’on rencontre de gens intéressants dans un centre de formation
pour adultes… On y trouve, face à des
conseillers dévoués qui ne comptent ni
leur temps ni leurs efforts, des chômeurs
super motivés, prêts à tout pour retrouver le goût et le chemin du travail, des
jeunes déjà usés par un marché sans pitié, des destins cabossés par des plans
de restructuration qui ne restructurent
rien du tout, en tout cas pas les salariés
licenciés… Et puis on peut aussi y trouver une Carole dont on peut se demander ce qu’elle fait là puisqu’elle n’est ni
salariée, ni licenciée, ni restructurée…
elle a même tellement tout pour être heureuse que sa présence en ces lieux pourrait paraître déplacée. Mais Carole, si elle
a franchi le seuil du centre, avec cet air
gêné de la fille qui sait qu’elle n’est pas
tout à fait à sa place, c’est bien qu’elle
aussi, comme ces ouvrières de l’usine
du coin tout récemment mises à la porte,
a besoin qu’on lui prenne la main pour
la faire avancer sur un nouveau chemin.
Lequel ? Elle n’en sait diable rien, mais
demeure convaincue que c’est l’heure du
bilan, du virage, du tournant, bref qu’un
truc doit se passer dans sa vie pour
qu’elle ne succombe pas d’asphyxie.
Sans le savoir, elle a frappé à la bonne
porte : celle de Marithé, spécialiste en
remotivation des troupes, experte en
pensée positive, adepte de l’empathie souriante, généreuse et déculpabilisante. Marithé fait partie de ces
chouettes filles dont la rencontre produit
un effet immédiat sur les esprits chagrins, comme si soudain, s’ouvraient à
nouveau tous les possibles. Et des possibles, Carole en a bien besoin. Mariée
à un grand chef étoilé dont elle est à la
fois l’épouse fidèle, la conseillère testeuse des nouvelles aventures culinaires
en même temps que la grande administratrice du petit empire gastronomique
et financier qu’il a bâti, elle vit dans
l’ombre du grand homme qui lui, ne vit
que pour son art. Certes, elle mentirait
en affirmant que tout ça ne lui apporte
pas son lot gratifiant de satisfaction matérielle et de reconnaissance sociale,
mais il n’empêche que Carole sature,
suffoque, voudrait prendre le large, couper le cordon, s’affranchir, entrer dans la
lumière. Comment ? Pour faire quoi ? Ça
reste vague… Mais une chose est claire
dans son esprit : la pétillante Marithé est
la bonne personne pour l’accompagner
dans sa toute petite envie de révolution
intérieure.
Les deux femmes, pourtant bien différentes de par leur parcours et l’univers
social dans lequel chacune gravite, vont
se trouver des affinités et une complicité un peu particulière va se tisser au
fil de leurs rencontres, ponctuées par
un bilan de compétences qui n’aboutira certes pas au résultat escompté (l’une
des scènes les plus drôles du film !). Car
la nature des sentiments est complexe
et se nourrit de bien des contradictions,
d’autant que le dévouement cache quelquefois des arrière-pensées moins altruistes qu’il n’y paraît.
Avant d’être un film sur l’histoire d’une
possible amitiés entre deux nanas
(thème que le cinéma, encore macho,
n’a que trop rarement abordé), c’est une
comédie intelligente qui raconte aussi
la difficile place que femmes mariées et
séparées occupent dans ces moments
charnières de leur existence, quand le
grand saut devient aussi nécessaire que
périlleux. Avec une belle malice, juste ce
qu’il faut de moquerie affectueuse pour
ses personnages et un sens aiguisé des
relations humaines, Anne le Ny signe
un film tendre et drôle au casting inspiré : Karin Viard et Emmanuelle Devos en
« presque amies », c’est une vraie rencontre de cinéma !
MEAN STREETS
Martin SCORSESE
USA 1973 1h50 VOSTF
avec Harvey Keitel, Robert De Niro,
David Proval, Amy Robinson…
Scénario de Martin Scorsese
et Mardik Martin
Mean streets, ce sont les vrais grands
débuts de Scorsese, le premier jalon de
sa fructueuse complicité avec Robert
De Niro. Ne manquez surtout pas cet
opéra flamboyant et désinvolte, intense
et violent, à la fois fidèle à la réalité et
très stylisé, rythmé par 25 morceaux de
rock’n roll des années soixante qui en
sont la respiration.
VOTRE
PUBLICITÉ
dans la
gazette
06 84 60 07 55
[email protected]
Mean Streets raconte l'histoire des rapports entre quatre fils d'immigrés italiens.
La figure centrale, c'est Charlie (Harvey
Keitel), un jeune homme bien mis, plein
d'ambition, qui aimerait bien devenir
un vrai gangster grâce à l'appui de son
oncle mafioso.
Avec lui son copain de toujours, Johnny
Boy (Robert De Niro) : tête brûlée sympathique et délirante, il n'est pas fou, mais
ressent une rage et une frustration immenses à l'égard de son environnement.
Code d'honneur, rituels, tout ce qui compose ce mode de vie, il refuse de l'assumer. Il est le bouffon qui a vu le fond
des choses mais qui est impuissant à en
changer le cours. Il dynamite les règles
du jeu par son attitude imprévisible, mais
il est incapable de s'en libérer…
Face à ce duo en quête perpétuelle
d'identité et de reconnaissance, deux figures mieux intégrées dans leur milieu :
Tony, propriétaire d'un bar offert par
son père gangster ; et Michael, qui vient
d'un autre pâté de maisons, d'un autre
« block ».
Pas d'intrigue à proprement parler, le film
est porté par les relations entre les personnages, passionnelles, imprévisibles.
Avec eux, nous sommes entraînés dans
une tragédie pleine de bruit, de fureur, de
couleurs et de musique, où la famille lutte
contre la Famille (la Mafia), où le gangsterisme est vécu comme une véritable vocation, où l'Eglise est organisée comme
un business… Un tableau foisonnant,
d'une vérité et d'une puissance hallucinante, qui fait de Mean streets le précurseur des chefs d'œuvre à venir : Taxi driver, Les Affranchis, Casino…
Les Amis de l’Humanité
DEUX PROJECTIONS EN PRÉSENCE DE CHARLES SILVESTRE, MEMBRE DES AMIS DE L’HUMANITÉ
Mardi 22 juillet à 14h00.
QU’ALLEZ-VOUS FAIRE
DE VOS VINGT ANS ?
Film de Daniel VIGNE co-écrit avec Aude LARMET
France 2013
Mercredi 16 juillet à 14h00.
L’ESPRIT DE 45
(THE SPIRIT OF 45)
Jaurès a été assassiné en 1914, 100 ans après sa mort, que
reste-t-il de lui dans l’esprit des jeunes ?
Pour beaucoup, des réminiscences de cours d’histoire, un
nom de rue, une station de métro. Jaurès a-t-il encore une
réalité, une existence ? Sa pensée a-t-elle encore une place
aujourd’hui ?
Trois jeunes Léo, Lucie, Ludovic, étudiants en journalisme,
mènent l’enquête, missionnés par la Dépêche du Midi.
Nous les suivons, à la rencontre de jeunes agriculteurs, de lycéens, s’informant auprès de spécialistes, traquant les traces
laissées par Jaurès dans les esprits et les engagements. Leur
étonnement et leur curiosité nous servent de guide, pour explorer la pensée Jaurésienne.
Le propos se révèle troublant par son actualité, son rayonnement humaniste et la vigueur de cette identification. Rythmé
par la musique des Bombes 2 Bal, il insuffle une énergie et
rend visible l’écho chaleureux et si proche de la présence de
Jaurès.
Ken LOACH GB 2013 1h34 VOSTF
Dans L’Esprit de 45, comme son titre le suggère, Ken Loach
revisite un moment clé de l’histoire de la Grande Bretagne :
la victoire inespérée de la gauche britannique aux élections
de 1945 et sa conséquence, la construction du modèle social
anglais.
A l’aide d’archives télévisuelles, à travers des témoignages
de glorieux octogénaires voire nonagénaires acteurs de cette
mutation, Ken Loach revient en premier lieu sur les années
30, des années terribles pour une grande partie de la classe
ouvrière réduite à une extrême pauvreté, vivant dans des
conditions d’hygiène et de santé lamentables. D’autant plus
choquant que l’empire colonial de Georges VI était le plus
puissant au monde. A cette époque, l’ouvrier anglais vit dans
la plus grande précarité, travaille dans l’insécurité permanente – notamment dans les mines où le productivisme fait
fi de la vie des gueules noires –, n’a pas de sécurité sociale.
Le tableau que Ken Loach fait de cette époque est saisissant.
Quand l’Europe est enfin libérée du joug nazi, le peuple
anglais n’aspire pas seulement à retrouver la paix, mais à
reconstruire une société nouvelle plus égalitaire, où chacun
aura une place décente. C’est cette révolution pacifique jubilatoire que décrit Ken Loach.
Au programme : création du National Health Service, la sécu
anglaise, de British Rail, dans un pays gangréné par la multitude ubuesque des compagnies ferroviaires privées, nationalisation des mines et de l’énergie, création d’ambitieux plans
de logements sociaux…
Bien sûr tout cela a son funeste épilogue avec l’arrivée de
Margaret Thatcher et son cortège de privatisations, de fermetures de mines, le déclin du système de santé…
Ce modèle social anglais et chez nous celui porté par Conseil
National de la Résistance furent mis en place alors que les
deux pays, au sortir de la guerre, étaient financièrement à
genoux. Et leurs fossoyeurs viennent nous dirent qu’ils sont
aujourd’hui obsolètes, trop coûteux, déraisonnables... Enterrons les fossoyeurs !
À 17h00, toujours avec Les Amis de l’Humanité,
projection du nouveau film de Ken Loach : Jimmy’hall
« Qu’allez-vous faire de vos 20 ans, qu’allez-vous faire
de vos coeurs, qu’allez-vous faire de vos cerveaux ? » Ces
phrases, d’un discours de Jean Jaurès, résonnent aujourd’hui
comme une invitation à l’engagement et à la réflexion. C’est
un témoignage sur une génération qui tâtonne, cherche et
se questionne, consciente qu’elle doit résolument agir dans
un monde en pleine mutation dont elle aura la charge de
construire la société de demain.
Charles Silvestre est l’auteur
de La victoire de Jaurès
édité chez Privat.
Autour de Jean Jaurès.
Le 14 juillet à 17h30
à La Maison Jean Vilar.
La culture et la République avec
Charles Silvestre et Jacques Santini
qui lira des extraits de textes
de Jean Jaurès.
William SHAKESPEARE par Orson WELLES
MACBETH
Écrit et réalisé par Orson WELLES
USA 1948 1h50 VOSTF Noir & Blanc
avec Orson Welles, Roddy McDowall,
Jeanette Nolan, Dan O'Herlihy…
VERSION INTÉGRALE, COPIE NUMÉRIQUE RESTAURÉE
Macbeth, un seigneur écossais, vient de remporter une guerre
contre un prétendant au trône d’Angleterre. Trois sorcières
s’adressent à lui pour livrer leur prophétie : sa destinée sera de devenir Roi après avoir été nommé Thane de Cawdor.
Cette nomination prend effet lorsqu’il revient sur ses terres.
L’ambition ne cesse alors de l’habiter, un sentiment alimenté
par son épouse qui le presse d’assassiner le Roi pour s’emparer du trône. Le crime sera accompli et Macbeth accédera
dans la foulée au pouvoir suprême. Mais les soupçons commencent à s’accumuler et les morts violentes se succèdent
autour de lui. Les deux époux régicides sont rongés par la
culpabilité tandis que Malcolm, l’héritier naturel du royaume,
rassemble son armée pour destituer Macbeth…
Après avoir mis en scène la pièce de Shakespeare en 1936 à
New York, Orson Welles coproduit lui-même son adaptation à
l'écran, douze ans après. Mais à nouveau, le cinéaste maudit
se heurte à des difficultés majeures et il doit couper presque
une demi-heure de son premier montage. C'est cette version
tronquée qui sera longtemps seule visible. C'est bien la version intégrale qui vous est aujourd'hui proposée, dans une
magnifique copie numérique restaurée.
Macbeth s'impose comme une œuvre maîtresse de Welles.
Le cinéaste démiurge, qui est au cinéma ce que Shakespeare
fut au théâtre, a construit un spectacle crépusculaire d'une
beauté sombre et douloureuse, un véritable poème expressionniste aux décors limités qui se révèle un terrain de jeux
morbide pour forces obscures.
Welles, au sommet de son incroyable inventivité, poursuit sa
quête de la dualité des êtres promis à des destins exceptionnels, aussi fourbes que sincères, aussi puissants que pathétiques… De la vision microscopique à l’infiniment grand, le
film semble embrasser l'univers dans sa totalité et renvoie dos
à dos croyances païennes et chrétienté. Et Macbeth, l’homme
et le souverain, d'entrer dans la galerie des fabuleux personnages wellesiens. (tvclassik)
OTHELLO
(The Tragedy of Othello, the Moor of Venice)
Orson WELLES USA 1952 1h35 VOSTF Noir & Blanc
avec Orson Welles, Michael McLiammoir,
Suzanne Cloutier, Robert Coote…
Scénario d'Orson Welles et Jean Sacha,
d'après la tragédie de William Shakespeare
VERSION NUMÉRIQUE RESTAURÉE
Pleureurs et pleureuses célèbrent les funérailles d'Othello et
de sa femme Desdémone.
Retour dans le temps : Othello, capitaine maure, homme candide et généreux, dévoué à l'aristocratie vénitienne, enlève
puis épouse la belle Desdémone, fille d'un sénateur. L'un de
ses lieutenants, Iago, un être fourbe et envieux, feint de l'estimer mais le déteste en secret. Il entreprend de ruiner l'amour
que le capitaine porte à sa noble épouse. Ses calomnies ne
tardent pas à ronger le cœur d'Othello…
Après Macbeth en 1948, Orson Welles s'attaque à un autre
monument de Shakespeare. Il entame la production en totale indépendance… et sans un sou. Devant l'impossibilité
de réunir les fonds nécessaires en une seule fois, son Othello
mettra quatre ans à voir le jour. Changements dans la distribution, tournage délocalisé en Italie et au Maroc… c'est véritablement une œuvre conçue par bribes, patiemment mises
en forme par Welles durant deux ans d'un montage épique.
Est-ce la marque du génie ? Toujours est-il qu'Othello ne
semble jamais souffrir de ce manque de moyens et de cette
conception houleuse. Bien au contraire, certains partis-pris
visuels (cadrages resserrés et expressionnistes) qui avaient
initialement pour vocation de masquer l’absence de décors
et de moyens se muent ici en une audace visuelle qui fait
de chaque plan un tableau de maître. Baigné dans un noir
et blanc contrasté et crépusculaire, le film abolit toute notion de théâtre filmé en se déroulant dans sa quasi-totalité
en extérieurs. Le cinéaste traduit visuellement l’enfermement
des protagonistes dans la jalousie et la folie par une multitude de perspectives brisées liées à l’architecture du lieu (une
forteresse en pleine mer dont les lignes ont été conçues par
Alexandre Trauner). (avoiralire.com)
Séance unique le samedi 12 juillet à 14h30 suivie d’une
rencontre avec le réalisateur Alejandro Jodorowsky
Rencontre animée par Luc Jabon, président de la SACD-Belgique, scénariste et réalisateur. En collaboration avec la SACD-Belgique et le Théâtre
de La Manufacture qui présente pendant le Festival L’École des ventriloques, pièce de théâtre de A. Jodorowsky mise en scène par la Cie Point
Zéro. Les places pour cette séance seront en vente à partir du 5 juillet.
LA DANZA DE LA REALIDAD
EXPOSITION
Philippe TRAISNEL
Aquarelles gouachées
Campagnes au crépuscule
autour d’Avignon
1er juillet – 31 août
Espace Evadné
Librairie Les Genêts d’Or
53 rue Joseph Vernet
Avignon
Tél 04 32 44 46 26
FAIRE SON
JARDIN
POTAGER
NATUREL
ROLAND PICHAUD
PASSEUR DE JARDIN
06 82 44 75 41
[email protected]
Écrit et réalisé par
Alejandro JODOROWSKY
Chili/France 2013 2h10 VOSTF
avec Brontis Jodorowsky, Pamela
Flores, Jeremias Herskovits, Alejandro
Jodorowsky, Bastian Bodenhöfer,
Andres Cox, Adan Jodorowsky,
Cristobal Jodorowsky…
« Si on montre une femme plantureuse
on pense à Fellini, si on montre un nain
on pense à Buñuel, si on montre un
“freak” on pense à Tod Browning. Mais
non, c’était ma vie dans mon village. Tous
les éléments de mon enfance sont là. »
Alejandro Jodorowsky
C'est comme un voyage très lointain et
sublime, voyage intérieur au plus profond de l'âme, voyage aux antipodes
des terres arides du Grand Nord chilien,
à la frontière bolivienne. Il faut dire que
le voyageur revient lui-même de loin, de
23 ans d'absence sur les écrans de cinéma. Alejandro Jodorowsky, qui fut à la
fois réalisateur culte de films météores,
psychédéliques et excessifs, dans les
années 70/80 (El Topo en 1970, La
Montagne sacrée en 1973, Santa sangre
en 1989, sans parler du fabuleux projet
Dune, jamais réalisé et auquel devaient
s'associer entre autres Salvador Dali et
les Pink Floyd), créateur avec Topor et
Fernando Arrabal du groupe poétique et
actionniste Panique, et surtout scénariste
de bande dessinées pour feu Moëbius
avec qui il créa la série science-fiction
des Incal, s'était ces dernières années
consacré surtout à l'étude passionnée
des tarots et de leurs vertus divinatoires.
Au soir de sa vie (tout est relatif : le gaillard est bien plus vif que nombre de
jeunes cinéastes, et on le croit capable
de tenir encore quelques décennies !),
à 84 ans, le maître nous livre un retour
fascinant sur son enfance tourmentée,
qui commença à Tocopilla, sinistre petite ville minière chilienne, une bourgade
de western avec sa rue principale battue
par les vents de sable… même l'Océan
Pacifique y fait triste mine. Une enfance
marquée par la solitude et l'exclusion.
Exclusion, dans un environnement d'hispaniques chrétiens à la peau sombre,
de ce jeune enfant juif russe trop blanc
et trop circoncis dont la famille a fui les
pogroms. Exclusion, dans un pays gouverné par un dictateur d'extrême-droite,
de ce fils de militant communiste prostalinien. Exclusion au sein même de sa
propre famille, rejeté par un père qui exaltait la souffrance et la virilité, alors que le
jeune Alejandro n'était que sensibilité artistique, fragilité voire féminité.
Mais on peut compter sur le délirant et
fantasque Jodorowsky pour ne pas livrer
une série de souvenirs sépia et surannés.
Au-delà de l'imagination débordante qui
transparaît à chaque instant, La Danza de
la realidad offre une magnifique catharsis
sur les blessures de l'enfance et leur guérison par le cinéma.
AU PREMIER REGARD
Écrit et réalisé par Daniel RIBEIRO
Brésil 2013 1h35 VOSTF
avec Guilherme Lobo, Fabio Audi,
Tess Amorim, Lucia Romano, Eucir de
Souza…
Prix de la Critique Internationale,
Festival de Berlin 2013
« On ne voit bien qu'avec le cœur » disait
la rose au Petit Prince… C'est l'été à Sao
Paulo, Leonardo a quinze ans et sa cécité ne l'empêche pas d'avoir une furieuse
envie de se débrouiller seul et de prendre
ses distances avec une famille un peu
trop aimante, une mère qui tremble en
permanence à l'idée de ce qui pourrait
bien arriver à ce rejeton trop couvé et qui
ne rêve que d'autonomie. Depuis peu,
il est même saisi par un pressant désir
d'amour et d'aventures. Il n'y a pas que
le temps qui est étouffant et Leonardo
rêve de partir faire des études à l'étranger, là où il n'y aurait ni sa mère pour lui
rappeler constamment sa différence par
sa sollicitude envahissante, ni ce furieux
crétin de sa classe qui s'est trouvé une
petite cour pour rire aux gags lourdin-
gues qu'il multiplie autour de son handicap. On peut d’ailleurs imaginer que la
jalousie n’est pas pour rien dans ce harcèlement stupide car Leonardo est aussi joli garçon qu’intelligent. Il a su capter
l’attention de Giovanna, qui en intéresse
plus d’un mais préfère sa délicate compagnie à celle des fanfarons qui ont un
pois chiche à la place de la cervelle. Il y
a entre Giovanna et Leonardo une forme
de compréhension, de simplicité et de
tendresse…
Quand un nouvel élève déboule en
classe au milieu d'un cours de lettres,
il prend possession du bureau inoccupé derrière celui de Leonardo, si bien
que la relation entre eux se fait tout naturellement. Gabriel est beau gosse,
ne s'embarrasse pas de préjugés et un
trio d'inséparables se forme très vite…
mais tout naturellement aussi la situation sentimentale des uns et des autres
va se compliquer. Les fêtes de fin d’année scolaire, fatalement un peu trop arrosées, vont servir de révélateurs aux
sentiments refoulés… Giovanna rêve de
Gabriel, mais Leonardo aussi, Giovanna
est jalouse de l'attirance de plus en plus
évidente qu'éprouve Leonardo pour
Gabriel… Mais est-il possible de tomber
amoureux de quelqu'un qu'on ne voit
pas, comment oser aller vers lui alors
qu'il n'est déjà pas vraiment facile d'assumer sa différence et qu'on se doute
que les gros andouilles qui ricanent vont
trouver encore plus de raisons de ricaner, lorsqu'ils sauront…
Pas tout simple de négocier ce passage délicat de l'adolescence ! La ténacité acquise par Leonardo dans sa lutte
constante pour imposer sa différence et
son droit à l'autonomie lui donne sans
doute une force qui l'aide à la fois à assumer ce qu'il est et à l'imposer à un entourage qui a beaucoup de mal à accepter cette maturité nouvelle…
C'est un joli film délicat où les premiers
émois amoureux adolescents se compliquent de situations pas forcément
bien admises dans ce quartier un peu
« classique » de ce coin du Brésil. Un
chouette plaidoyer pour que chacun apprenne à laisser les autres vivre leur vie
comme elle leur vient. C'est tonique et
plaisant !
À LA RECHERCHE DE VIVIAN MAIER
Du 2/07 au 29/07
ADIEU AU LANGAGE
Du 25/06 au 15/07
AU FIL D’ARIANE
Jusqu’au 15/07
AU PREMIER REGARD
A partir du 23/07
BIRD PEOPLE
Jusqu’au 8/07
BLACK COAL
Jusqu’au 8/07
BLUE RUIN
Du 9/07 au 29/07
Festival d’Avignon
du 5 au 27 juillet
(relâches les 14 et 21)
à 17h45 Au théâtre des
Carmes, 6 place des Carmes
réservations : 04 90 82 20 47
VOYAGES EN
HIVERNALES
30 ans de danse en Avignon
d’Amélie Grand
et Philippe Verrièle
Riveneuve Archimbaud éditeur
Amélie Grand, fondatrice en 1979
et directrice jusqu’en 2009 des
Hivernales revient avec Philippe
Verrièle sur cette épopée, ce grand
rendez-vous annuel de la danse
contemporaine que sont les Hivernales, temps fort de découverte
des nouvelles tendances dans la
danse contemporaine mais aussi
sur la petite histoire de cette association qui devint plus tard un
Centre de Développement Chorégraphique (et qui cohabita pendant
de nombreuses années à la Manutention avec le cinéma Utopia et
l’AJMI).
Le livre est en vente à la caisse du
cinéma Utopia - La Manutention
COMME LE VENT
Du 9/07 au 22/07
LE CONTE DE LA
PRINCESSE KAGUYA
A partir du 23/07
DEUX JOURS, UNE NUIT
Jusqu’au 15/07
DU GOUDRON ET DES PLUMES
A partir du 9/07
HIPPOCRATE
Du 2/07 au 29/07
JIMMY’S HALL
A partir du 2/07
L’HOMME QU’ON AIMAIT TROP
A partir du 16/07
MACBETH
Du 25/07 au 21/07
MAPS TO THE STARS
Jusqu’au 1/07
MEAN STREETS
Du 16/07 au 29/07
ON A FAILLI ÊTRE AMIES
Du 16/07 au 29/07
OTHELLO
Du 25/06 au 22/07
PALERME
Du 2/07 au 29/07
Rencontre le 9/07 À 14h
PALO ALTO
Jusqu’au 8/07
PARIS, TEXAS
Du 16/07 au 28/07
PARTIE DE CAMPAGNE
Du 25/06 au 15/07
PEAU D’ÂNE
Du 21/07 au 29/07
LE PROCÈS DE VIVIANE AMSALEM
Du 25/06 au 29/07
RÉSISTANCE NATURELLE
Jusqu’au 15/07
LE SEL DE LA TERRE
Du 2/07 au 29/07
LES SŒURS QUISPE
Du 16/07 au 29/07
Rencontre le 17 juillet à 20h30
THE ROVER
Jusqu’au 1/07
UGLY
Du 25/06 au 8/07
WE ARE THE BEST
Jusqu’au 1/07
XENIA
Jusqu’au 15/07
ZERO THEOREM
Du 25/06 au 29/07
SÉANCES SPÉCIALES
LA DANZA DE LA REALIDAD
Le 12 juillet à 14h30
TIMBUKTU
Le 15 juillet à 16h00 et 20h00
L’ESPRIT DE 45
Le 16 juillet à 14h00
QU’ALLEZ-VOUS FAIRE
DE VOS 20 ANS ?
Le 22 juillet à 14h00
RENCONTRES AVEC LE FESTIVAL
Du 5/07 au 27/07 à 11h00 et 14h00
RENCONTRES TÊTES
DE JAZZ AVEC L’AJMI
Du 8/07 au 12/07 à 10h30
FILMS ENFANTS
Du 4/07 au 27/07 à 10h30
AZUR ET ASMAR
LES CONTES DE LA MÈRE POULE
ERNEST & CELESTINE
LE PARFUM DE LA CAROTTE
LE PETIT ROI ET AUTRES CONTES
LE TABLEAU
LES 3 BRIGANDS
UNE VIE DE CHAT
SPECTACLES,À RÉPUBLIQUE
Du 5 au 27 juillet
VENTE D’AFFICHES LE DIMANCHE 29 JUIN
À PARTIR DE 11H DANS LE HALL DE LA MANUTENTION :
ON FAIT LE CAFÉ, ON COMPTE SUR VOUS POUR LES CROISSANTS !
PROGRAMME
14H00
ZERO THEOREM
14H20
RÉSISTANCE NATURELLE
14H20
ADIEU AU LANGAGE
14H00
XENIA
16H0018H00
THE ROVER ZERO THEOREM
16H0018H20
BIRD PEOPLE BLACK COAL
15H5018H00
WE ARE THE BEST DEUX JOURS, UNE NUIT
16H2018H20
AU FIL D’ARIANE
MAPS TO THE STARS
20H00
ZERO THEOREM
20H2022H00
RÉSISTANCE NATURELLE PALO ALTO
20H0021H20
ADIEU AU LANGAGE
XENIA
20H30
UGLY
14H30
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H4017H45
PARTIE DE CAMPAGNE PROCÈS DE V. AMSALEM
20H00
PROCÈS DE V. AMSALEM JUIn
12H00
ZERO THEOREM
12H10
RÉSISTANCE NATURELLE
12H00
XENIA
12H15
THE ROVER
14H00
AU FIL D’ARIANE
13H50
BIRD PEOPLE
14H20
MAPS TO THE STARS
14H20
BLACK COAL
16H0018H00
DEUX JOURS, UNE NUIT ZERO THEOREM
16H1518H10
OTHELLO
ADIEU AU LANGAGE
16H3018H50
UGLY
THE ROVER
16H3018H30
PALO ALTO
PARTIE DE CAMPAGNE
20H1022H00
AU FIL D’ARIANE
ZERO THEOREM
19H4521H45
BLACK COAL
UGLY
20H50
XENIA
19H4021H30
PALO ALTO
MAPS TO THE STARS
RÉPUBLIQUE
12H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
14H10
WE ARE THE BEST
16H1018H20
PROCÈS DE V. AMSALEM PROCÈS DE V. AMSALEM
20H30
MACBETH
manutention
12H10
AU FIL D’ARIANE
12H00
XENIA
12H10
PALO ALTO
12H10
PARTIE DE CAMPAGNE
14H15
ZERO THEOREM
14H20
MACBETH
14H00
BIRD PEOPLE
13H50
DEUX JOURS, UNE NUIT
16H2018H45
UGLY
ZERO THEOREM
16H2018H30
MAPS TO THE STARS WE ARE THE BEST
16H3018H30
THE ROVER AU FIL D’ARIANE
16H00
18H15
OTHELLO
DEUX JOURS, UNE NUIT
20H50
ZERO THEOREM
20H1021H40
ADIEU AU LANGAGE
XENIA
20H3022H20
RÉSISTANCE NATURELLE BLACK COAL
20H15
22H10
BIRD PEOPLE
THE ROVER
14H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H1018H10
WE ARE THE BEST
PROCÈS DE V. AMSALEM
20H30
PROCÈS DE V. AMSALEM 13H50
ZERO THEOREM
14H20
WE ARE THE BEST
14H15
PALO ALTO
14H00
RÉSISTANCE NATURELLE
15H5018H15
UGLY
RÉSISTANCE NATURELLE
16H2018H20
AU FIL D’ARIANE
PALO ALTO
16H1018H00
DEUX JOURS, UNE NUIT MACBETH
15H4517H50
MAPS TO THE STARS BIRD PEOPLE
20H0022H20
XENIA
MAPS TO THE STARS
20H1522H15
ZERO THEOREM
THE ROVER
20H0022H00
AU FIL D’ARIANE
BLACK COAL
20H2021H45
ADIEU AU LANGAGE
ZERO THEOREM
14H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H1518H30
PROCÈS DE V. AMSALEM OTHELLO
20H20
PROCÈS DE V. AMSALEM JUIn
12H15
ADIEU AU LANGAGE
12H00
DEUX JOURS, UNE NUIT
11H45
MACBETH
12H00
XENIA
13H50
ZERO THEOREM
14H00
BLACK COAL
13H50
THE ROVER
14H30
AU FIL D’ARIANE
16H0018H00
ZERO THEOREM
UGLY
16H1017H50
RÉSISTANCE NATURELLE BLACK COAL
15H5018H00
MAPS TO THE STARS AU FIL D’ARIANE
16H3017H30
PARTIE DE CAMPAGNE ADIEU AU LANGAGE
20H20
BIRD PEOPLE
20H0022H00
ZERO THEOREM
ZERO THEOREM
20H0021H50
PALO ALTO
MAPS TO THE STARS
19H0021H00
DEUX JOURS, UNE NUIT XENIA
RÉPUBLIQUE
12H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
14H15
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H3018H30
WE ARE THE BEST PROCÈS DE V. AMSALEM
20H40
OTHELLO
manutention
12H00
ZERO THEOREM
11H50
UGLY
14H00
AU FIL D’ARIANE
14H00
PARTIE DE CAMPAGNE
16H0018H10
ZERO THEOREM
RÉSISTANCE NATURELLE
15H0017H00
MACBETH
BIRD PEOPLE
19H5021H45
ZERO THEOREM
OTHELLO
19H3021H00
ADIEU AU LANGAGE
XENIA
14H00
MAPS TO THE STARS
16H1018H00
DEUX JOURS, UNE NUIT WE ARE THE BEST
20H0021H45
AU FIL D’ARIANE
BLACK COAL
14H00
PALO ALTO
16H0018H10
PROCÈS DE V. AMSALEM XENIA
20H30
PROCÈS DE V. AMSALEM 14H10
BIRD PEOPLE
13H50
ZERO THEOREM
16H30
18H20
AU FIL D’ARIANE
ZERO THEOREM
16H00
17H30
ADIEU AU LANGAGE
UGLY
20H20 (D)
22H15
MAPS TO THE STARS ZERO THEOREM
19H50 (D) 21H45
THE ROVER BLACK COAL
manutention
mer
25
JUIn
12H00
AU FIL D’ARIANE
12H00
UGLY
12H10
MACBETH
12H10
OTHELLO
4 salles à la manutention 4 escaliers Ste Anne, 1 salle à République, 5 rue Figuière.
Les portes sont fermées au début des séances et nous ne laissons pas entrer les retardataires
(l’heure indiquée sur le programme est celle du début du film).
RÉPUBLIQUE
manutention
JEU
26
Ven
27
JUIn
RÉPUBLIQUE
manutention
SAM
28
JUIn
12H10
PARTIE DE CAMPAGNE
12H00
BIRD PEOPLE
11H50
XENIA
11H50
BLACK COAL
RÉPUBLIQUE
manutention
DIM
29
LUN
30
JUIn
ON RESTAURE LES FAUTEUILS DE LA SALLE 3
12H00
THE ROVER
RÉPUBLIQUE
manutention
mAr
er
1
JUIL
RÉPUBLIQUE
11H50
XENIA
12H00
OTHELLO
ON RESTAURE LES FAUTEUILS DE LA SALLE 3
12H00
AU FIL D’ARIANE
13H45
RÉSISTANCE NATURELLE
15H30
XENIA
18H00
19H50 (D)
DEUX JOURS, UNE NUIT WE ARE THE BEST 14H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H1018H10
PALO ALTO
PROCÈS DE V. AMSALEM
21H50
MACBETH
20H20
PROCÈS DE V. AMSALEM Alejandro Jodorowsky viendra présenter son dernier film La danza de la realidad
le samedi 12 juillet à 14h30 (places en vente à partir du 5/07)
12H00
RÉSISTANCE NATURELLE
12H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
manutention
mer
2
JUIL
12H10
ZERO THEOREM
12H00
PARTIE DE CAMPAGNE
12H10
LE SEL DE LA TERRE
manutention
JEU
JUIL
10H30
PEAU D’ÂNE
12H10
VIVIAN MAIER
Ven
4
JUIL
SAM
5
JUIL
DIM
6
JUIL
10H45
ADIEU AU LANGAGE
10H30
ERNEST ET CELESTINE
10H30
OTHELLO
11H00
PARTIE DE CAMPAGNE
10H30
AZUR ET ASMAR
10H30
PEAU D’ÂNE
RÉPUBLIQUE
manutention
LUN
7
JUIL
mAr
8
JUIL
RÉPUBLIQUE
20H0021H40
ZERO THEOREM
BLACK COAL
14H00
JIMMY’S HALL
16H1018H40
XÉNIA
JIMMY’S HALL
20H45
JIMMY’S HALL
MÉDO(S)
16H0018H10
20H1022H15
PROCÈS DE V. AMSALEMHIPPOCRATE
PROCÈS DE V. AMSALEM PALO ALTO
16H4018H40
20H45
MACBETH
LE SEL DE LA TERRE
PALERME
18H00
20H00
21H45
BLACK COAL
AU FIL D’ARIANE
UGLY
16H00
17H50
19H30
20H50
RÉSISTANCE NATURELLE
VIVIAN MAIER ADIEU AU LANGAGE ZERO THEOREM
14H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
14H30
LE SEL DE LA TERRE
14H00
PALERME
14H10
RÉSISTANCE NATURELLE
16H1017H50
ADIEU AU LANGAGE
PALERME
16H4018H30
OTHELLO
XÉNIA
16H0017H45
VIVIAN MAIER
ADIEU AU LANGAGE
15H5017H50
AU FIL D’ARIANE
ZERO THEOREM
19H5021H50
HIPPOCRATE
XÉNIA
20H50
LE SEL DE LA TERRE
19H1521H00
VIVIAN MAIER
BLACK COAL
19H5022H00
PROCÈS DE V. AMSALEM ZERO THEOREM
14H00
JIMMY’S HALL
16H1018H40
BIRD PEOPLE
JIMMY’S HALL
20H45
JIMMY’S HALL
12H10
UGLY
12H00
MACBETH
12H20
AU FIL D’ARIANE
12H00
RÉSISTANCE NATURELLE
14H30
VIVIAN MAIER
14H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
14H15
BIRD PEOPLE
13H45
DEUX JOURS, UNE NUIT
16H1518H15
HIPPOCRATE
PARTIE DE CAMPAGNE
16H1018H10
LE SEL DE LA TERRE VIVIAN MAIER
16H4018H40
PALERME
ZERO THEOREM
15H4017H30
PEAU D’ÂNE
XÉNIA
19H3021H30
HIPPOCRATE
ZERO THEOREM
19H5021H50
LE SEL DE LA TERRE BLACK COAL
20H40
PROCÈS DE V. AMSALEM
20H0022H00
PALERME
PALO ALTO
11H30
ROUCAUTE
14H00
JIMMY’S HALL
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/MOUZAC JIMMY’S HALL
20H45
JIMMY’S HALL
12H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
12H15
LE SEL DE LA TERRE
12H10
BIRD PEOPLE
11H50
PALERME
14H10
HIPPOCRATE
14H20
VIVIAN MAIER
14H30
ZERO THEOREM
14H00
RÉSISTANCE NATURELLE
16H1018H10
PALERME HIPPOCRATE
16H0018H00
PALO ALTO
LE SEL DE LA TERRE
16H3018H20
DEUX JOURS, UNE NUIT PROCÈS DE V. AMSALEM
15H4517H40
AU FIL D’ARIANE
ZERO THEOREM
20H10
BIRD PEOPLE
20H1022H10
MACBETH
BLACK COAL
20H3021H50
ADIEU AU LANGAGE
JIMMY’S HALL
19H4021H20
VIVIAN MAIER
UGLY
11H30
ROUCAUTE
14H00
JIMMY’S HALL
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/MOUZAC JIMMY’S HALL
20H40
XÉNIA
14H00 Rencontre
13H50
PROCÈS DE V. AMSALEM
14H00
LE SEL DE LA TERRE
14H00
PEAU D’ÂNE
17H00
18H30
ADIEU AU LANGAGE HIPPOCRATE
16H0018H00
PALERME
XÉNIA
16H0017H40
VIVIAN MAIER
PROCÈS DE V. AMSALEM
15H5017H50
ZERO THEOREM
RÉSISTANCE NATURELLE
20H30
LE SEL DE LA TERRE
20H30
PALERME
19H5021H40
PALO ALTO
UGLY
19H3021H20
OTHELLO
ZERO THEOREM
14H00
JIMMY’S HALL
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/MOUZAC JIMMY’S HALL
20H45
BLACK COAL
12H10
ADIEU AU LANGAGE
14H20
PALERME
14H00
HIPPOCRATE
13H45
LE SEL DE LA TERRE
13H45
VIVIAN MAIER
16H2017H30
PARTIE DE CAMPAGNE LE SEL DE LA TERRE
16H00
18H00
DEUX JOURS, UNE NUIT PALO ALTO
15H45
17H45
OTHELLO
AU FIL D’ARIANE
15H30
17H15
RÉSISTANCE NATURELLE PALERME
19H4521H40
HIPPOCRATE
XÉNIA
20H00
21H40
(D)
VIVIAN MAIER
BLACK COAL
19H30
21H40
(D)
PROCÈS DE V. AMSALEM PALO ALTO
19H30
21H30
(D)
ZERO THEOREM
UGLY
11H30
ROUCAUTE
14H00
JIMMY’S HALL
16H10
(D)
BIRD PEOPLE
20H45
JIMMY’S HALL
11H30
ROUCAUTE
10H30
PEAU D’ÂNE
10H30
UNE VIE DE CHAT
10H30 Têtes de jazz
14H00
HIPPOCRATE
14H15
XÉNIA
20H30
JIMMY’S HALL
Concert
Concert
11H00
11H50
PARTIE DE CAMPAGNE HIPPOCRATE
10H30
11H45
PARFUM DE LA CAROTTE JIMMY’S HALL
10H30
12H10
VIVIAN MAIER
DEUX JOURS, UNE NUIT
12H00
AU FIL D’ARIANE
RÉPUBLIQUE
manutention
16H0017H50
AU FIL D’ARIANE
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H1018H15
DEUX JOURS, UNE NUIT JIMMY’S HALL
12H00
HIPPOCRATE
10H30
12H10
LE TABLEAU
UGLY
10H30
12H10
PEAU D’ÂNE
PALO ALTO
11H00
13H00
DEUX JOURS, UNE NUIT PARTIE DE CAMPAGNE
RÉPUBLIQUE
manutention
14H15
VIVIAN MAIER
14H00
JIMMY’S HALL
RÉPUBLIQUE
manutention
20H0022H00
HIPPOCRATE
PALO ALTO
19H30
21H20
LE SEL DE LA TERRE UGLY
13H50
ZERO THEOREM
RÉPUBLIQUE
manutention
16H0018H00
LE SEL DE LA TERRE PALERME
15H30
17H30
PALERME VIVIAN MAIER
ON RESTAURE LES FAUTEUILS DE LA SALLE 3
10H30
PEAU D’ÂNE
RÉPUBLIQUE
3
14H00
HIPPOCRATE
14H10
ADIEU AU LANGAGE
Concert
12H15
ZERO THEOREM
11H50
PROCÈS DE V. AMSALEM
Concert
WOODY ET LES ROBOTS
18H40
JIMMY’S HALL
Timbuktu, le magnifique film d’Abderrahmane SISSAKO sera présenté en
avant-première le mardi 15 juillet à 16h et 20h (places en vente à partir du 4/07)
manutention
mer
9
JUIL
10H30
LES 3 BRIGANDS
10H30 Têtes de jazz
MARC DUCRET
10H45
ADIEU AU LANGAGE
RÉPUBLIQUE
manutention
JEU
10
JUIL
10H30 Rencontre
Ven
11
JUIL
10H30
JIMMY’S HALL
10H30 Têtes de jazz
LEE KONITZ…
SAM
12
JUIL
DIM
13
JUIL
LUN
14
JUIL
mAr
15
JUIL
RÉPUBLIQUE
20H15
ZERO THEOREM
13H00
14H00
PARTIE DE … HIPPOCRATE
12H40
14H30
DU GOUDRON ET…
ZERO THEOREM
13H45
AU FIL D’ARIANE
12H10
14H20
LE SEL DE LA TERRE
RÉSISTANCE NATURELLE
16H00
17H50
PEAU D’ÂNE
JIMMY’S HALL
16H3018H40
PROCÈS DE V. AMSALEM DU GOUDRON ET…
15H4017H40
DEUX JOURS, UNE NUIT LE SEL DE LA TERRE
16H1017H40
ADIEU AU LANGAGE
BLUE RUIN
20H00
22H00
HIPPOCRATE
JIMMY’S HALL
20H30
PROCÈS DE V. AMSALEM
19H5021H30
VIVIAN MAIER
ZERO THEOREM
19H3021H30
PALERME
BLUE RUIN
11H30
ROUCAUTE
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/ MOUZAC OTHELLO
20H40
COMME LE VENT
11H30
ROUCAUTE
Concert
Concert
10H30 Rencontre
LE TABLEAU
10H30
PEAU D’ÂNE
10H30 Têtes de jazz
JAZZ RACINE HAITI
14H00
XÉNIA
10H30
LE PETIT ROI…
10H30
UNE VIE DE CHAT
11H00
PARTIE DE CAMPAGNE
10H30
AU FIL D’ARIANE
12H15
ZERO THEOREM
11H50
XÉNIA
Concert
11H45
HIPPOCRATE
11H50
JIMMY’S HALL
12H00
LE SEL DE LA TERRE
12H15
ADIEU AU LANGAGE
11H30
ROUCAUTE
Concert
10H30
11H50
PARFUM DE LA CAROTTE BLUE RUIN
12H00
DU GOUDRON ET…
12H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
11H40
XÉNIA
11H30
ROUCAUTE
Concert
10H30 Rencontre
AZUR ET ASMAR
10H30
PEAU D’ÂNE
14H00
ZERO THEOREM
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/ MOUZAC AU FIL D’ARIANE
20H45
HIPPOCRATE
20H0021H45
DU GOUDRON ET…
RÉSISTANCE NATURELLE
19H5021H50
JIMMY’S HALL
OTHELLO
20H0021H45
BLUE RUIN
XÉNIA
20H45
ZERO THEOREM
14H30 Rencontre
11H30
ROUCAUTE
RÉPUBLIQUE
manutention
16H1018H00
DEUX JOURS, UNE NUIT COMME LE VENT
14H00
ZERO THEOREM
13H45
14H40
16H45
18H40
PARTIE DE… JIMMY’S HALL
BLUE RUIN LE SEL DE LA TERRE
10H30
11H45
14H00
15H5018H00
CONTES DE LA MÈRE… PROCÈS DE V. AMSALEM DU GOUDRON ET…
HIPPOCRATE
PALERME
10H30 Têtes de jazz
13H50
16H0018H15
JOACHIM KüHN SOLO
LE SEL DE LA TERRE
PROCÈS DE V. AMSALEM ADIEU AU LANGAGE
12H10
14H10
16H0017H45
MACBETH
PEAU D’ÂNE
VIVIAN MAIER
COMME LE VENT
RÉPUBLIQUE
manutention
11H30
ROUCAUTE
5 CAMERAS BRISÉES
RÉPUBLIQUE
manutention
20H0022H00
JIMMY’S HALL
HIPPOCRATE
20H45
DU GOUDRON ET…
19H5021H50
LE SEL DE LA TERRE BLUE RUIN
20H0021H40
BLUE RUIN
XÉNIA
11H00 Rencontre
RÉPUBLIQUE
manutention
14H40
DU GOUDRON ET…
14H00
JIMMY’S HALL
12H15
14H30
PROCÈS DE V. AMSALEM BLUE RUIN
17H0018H00
PARTIE DE CAMPAGNE HIPPOCRATE
16H3018H30
AU FIL D’ARIANE
PROCÈS DE V. AMSALEM
16H1018H00
PEAU D’ÂNE
VIVIAN MAIER
16H1518H15
MACBETH
RÉSISTANCE NATURELLE
Concert
14H00 Rencontre
PALERME
ERNEST ET CELESTINE
RÉPUBLIQUE
manutention
11H45
HIPPOCRATE
12H30
LE SEL DE LA TERRE
18H00
19H00
20H45
PARTIE DE CAMPAGNE BLUE RUIN
JIMMY’S HALL
14H20
16H3018H40
20H50
LE SEL DE LA TERRE
JIMMY’S HALL
PROCÈS DE V. AMSALEM HIPPOCRATE
13H50
16H0018H00
20H1022H10
PROCÈS DE V. AMSALEM HIPPOCRATE
ZERO THEOREM
LE SEL DE LA TERRE BLUE RUIN
14H15
15H4517H45
19H3021H20
ADIEU AU LANGAGE
DEUX JOURS, UNE NUIT VIVIAN MAIER
DU GOUDRON ET…
DU GOUDRON ET…
LA DANZA DE LA REALIDAD
14H00
OTHELLO
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/ MOUZAC COMME LE VENT
14H00 Rencontre
17H00
DES OISEAUX, PETITS ET GROS JIMMY’S HALL
19H10
HIPPOCRATE
20H45
PALERME
21H10
BLUE RUIN
20H0021H40
RÉSISTANCE NATURELLE ZERO THEOREM
20H15
PROCÈS DE V. AMSALEM
19H3021H40
COMME LE VENT
OTHELLO
14H00
DU GOUDRON ET…
14H10
BLUE RUIN
13H50
PALERME
15H5018H10
PROCÈS DE V. AMSALEM DU GOUDRON ET…
16H0018H10
ZERO THEOREM
LE SEL DE LA TERRE
15H5017H45
PEAU D’ÂNE
VIVIAN MAIER
14H00
XÉNIA
17H00
Concert 18H40
20H45
DUO JAUVAIN/ MOUZAC DEUX JOURS, UNE NUIT MACBETH
14H00 Rencontre
13H50
HIPPOCRATE
14H10
JIMMY’S HALL
14H00
LE SEL DE LA TERRE
17H00
18H10
PARTIE DE … PROCÈS DE V. AMSALEM
15H5017H45
PEAU D’ÂNE
JIMMY’S HALL
16H1518H15
PALERME
BLUE RUIN
16H1017H45
ADIEU AU LANGAGE
ZERO THEOREM
20H30
LE SEL DE LA TERRE
19H5021H40
DU GOUDRON ET…
DEUX JOURS, UNE NUIT
20H1022H00
HIPPOCRATE
ZERO THEOREM
19H5021H30
VIVIAN MAIER
RÉSISTANCE NATURELLE
14H00
COMME LE VENT
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/ MOUZAC AU FIL D’ARIANE
20H45
OTHELLO
16H00 Rencontre
20H00 Avant-première22H00
BLUE RUIN
19H45
21H50
JIMMY’S HALL
HIPPOCRATE
20H40
PROCÈS DE V. AMSALEM
20H00
(D)
21H30
ADIEU AU LANGAGE
ZERO THEOREM
HAMLET GOES BUSINESS
12H10
VIVIAN MAIER
12H15
BLUE RUIN
12H00
PALERME
14H00
DU GOUDRON ET…
13H50
JIMMY’S HALL
14H00
PROCÈS DE V. AMSALEM
14H00
COMME LE VENT
16H00
HIPPOCRATE
16H15
(D)
AU FIL D’ARIANE
16H10
DU GOUDRON ET…
11H30
Concert
GAËL MEVEL
14H00
LE SEL DE LA TERRE
17H00
Concert 18H40
DUO JAUVAIN/ MOUZAC MACBETH
TIMBUKTU
18H50
(D)
PARTIE DE CAMPAGNE
18H00
(D)
RÉSISTANCE NATURELLE
18H15
(D)
XÉNIA
18H00
(D)
DEUX JOURS, UNE NUIT
TIMBUKTU
20H45
LE SEL DE LA TERRE
SÉANCES POUR LES MALENTENDANTS : Au fil d’Ariane le mardi 1/07 à 16h10, Bird people
le vendredi 4/07 à 16h10 (à République) et On a failli être amies le jeudi 17/07 à 16h15
manutention
11H00 Rencontre
16
10H30
LES 3 BRIGANDS
11H00
PARIS, TEXAS
10H30
PEAU D’ÂNE
mer
JUIL
ROBYN ORLIN, DE JOHANNESBURG…
RÉPUBLIQUE
manutention
JEU
17
JUIL
Ven
18
13H50
HIPPOCRATE
13H45
DU GOUDRON ET…
12H15
14H00
ON A FAILLI ÊTRE AMIES COMME LE VENT
MY ARCHITECT
10H30
ERNEST ET CELESTINE
10H30
PEAU D’ÂNE
11H00 Rencontre
JUIL
12H00
JIMMY’S HALL
12H00
HIPPOCRATE
12H15
DU GOUDRON ET…
14H10
LE SEL DE LA TERRE
14H00
VIVIAN MAIER
14H00
ZERO THEOREM
14H00
COMME LE VENT
11H30
Concert
GAEL MEVEL
14H00
17H00
Concert 18H30
20H45
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DUO JAUVAIN/MOUZAC L’HOMME QU’ON AIMAIT… PARIS, TEXAS
13H45
JIMMY’S HALL
12H10
13H45
LES SŒURS QUISPE
LE SEL DE LA TERRE
12H00
14H10
PROCÈS DE V. AMSALEM HIPPOCRATE
12H00
14H00
PALERME
DU GOUDRON ET…
RÉPUBLIQUE
11H30
Concert
GAEL MEVEL
manutention
11H40
ZERO THEOREM
11H50
L’ESPRIT DE 45
12H00
COMME LE VENT
12H10
BLUE RUIN
SAM
19
10H30
LE PETIT ROI…
JUIL
11H30
Concert
GAEL MEVEL
RÉPUBLIQUE
manutention
DIM
20
JUIL
manutention
LUN
JUIL
RÉPUBLIQUE
manutention
mAr
22
JUIL
RÉPUBLIQUE
19H3021H40
JIMMY’S HALL
ZERO THEOREM
19H5021H50
LE SEL DE LA TERRE MEAN STREETS
20H0022H00
HIPPOCRATE
BLUE RUIN
19H4521H30
DU GOUDRON ET…
PARIS, TEXAS
10H30
PEAU D’ÂNE
17H15
PROCÈS DE V. AMSALEM
15H5018H00
LE SEL DE LA TERRE ON A FAILLI ÊTRE AMIES
16H1518H10
PEAU D’ÂNE
VIVIAN MAIER
16H0018H00
PALERME
LES SŒURS QUISPE
13H50
JIMMY’S HALL
14H10
HIPPOCRATE
14H10
DU GOUDRON ET…
14H00
17H00
Concert 18H40
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DUO JAUVAIN/MOUZAC MACBETH
16H0017H40
LES SŒURS QUISPE JIMMY’S HALL
15H4017H45
ZERO THEOREM
LE SEL DE LA TERRE
16H1518H10
DU GOUDRON ET…
ON A FAILLI ÊTRE AMIES
15H4017H50
COMME LE VENT
OTHELLO
20H45
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
19H4521H45
HIPPOCRATE
LE SEL DE LA TERRE
19H5022H00
PROCÈS DE V. AMSALEMBLUE RUIN
20H0021H45
DU GOUDRON ET…
ZERO THEOREM
19H4021H45
MEAN STREETS
LES SŒURS QUISPE
14H00
17H00
Concert 18H30
20H40
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DUO JAUVAIN/MOUZAC L’HOMME QU’ON AIMAIT… PARIS, TEXAS
11H30
JIMMY’S HALL
12H00
HIPPOCRATE
11H50
LE SEL DE LA TERRE
11H30
ROUCAUTE
14H00
17H00
Concert 18H30
20H45
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DUO JAUVAIN/MOUZAC L’HOMME QU’ON AIMAIT… BLUE RUIN
Concert
10H30 Rencontre
UNE VIE DE CHAT
19H4521H50
JIMMY’S HALL
HIPPOCRATE
20H1022H10
LE SEL DE LA TERRE BLUE RUIN
20H0021H45
ON A FAILLI ÊTRE AMIES ZERO THEOREM
19H3021H40
PROCÈS DE V. AMSALEMMACBETH
13H45
PROCÈS DE V. AMSALEM
13H40
ZERO THEOREM
14H00
ON A FAILLI ÊTRE AMIES
14H00
DU GOUDRON ET…
LE PARFUM DE LA CAROTTE
21
19H5021H50
ZERO THEOREM
MEAN STREETS
19H4522H00
PROCÈS DE V. AMSALEMON A FAILLI ÊTRE AMIES
20H2022H10
BLUE RUIN
DU GOUDRON ET…
14H00 Rencontre
LA COUR DE BABEL 13H50
JIMMY’S HALL
10H30
11H30
13H45
CONTES DE LA MÈRE… PROCÈS DE V. AMSALEM HIPPOCRATE
10H30
12H30
14H10
AZUR ET ASMAR
VIVIAN MAIER
LE SEL DE LA TERRE
11H50
13H40
PEAU D’ÂNE
PALERME
10H30 Rencontre
15H5018H00
MEAN STREETS
VIVIAN MAIER
15H5018H00
COMME LE VENT
ZERO THEOREM
16H1018H00
PEAU D’ÂNE
HIPPOCRATE
15H5017H40
OTHELLO
DU GOUDRON ET…
20H30 Rencontre Contraluz
LES SŒURS QUISPE 20H30
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
LES REVES DANSANTS…
11H30
Concert
GAEL MEVEL
16H1518H10
ON A FAILLI ÊTRE AMIES JIMMY’S HALL
15H4517H45
OTHELLO
LE SEL DE LA TERRE
16H0017H45
DU GOUDRON ET…
HIPPOCRATE
16H1018H20
PROCÈS DE V. AMSALEMPALERME
20H30
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
13H45
16H00
17H45
L’HOMME QU’ON AIMAIT… ON A FAILLI ÊTRE AMIES PARIS, TEXAS
11H00 Rencontre
RÉPUBLIQUE
19H20
21H15
HIPPOCRATE
ZERO THEOREM
15H5018H00
19H5021H50
LE SEL DE LA TERRE ON A FAILLI ÊTRE AMIES LE SEL DE LA TERRE MEAN STREETS
15H4017H45
20H0022H00
MACBETH
PROCÈS DE V. AMSALEM JIMMY’S HALL
DU GOUDRON ET…
16H1018H15
20H1522H00
ZERO THEOREM
PALERME
DU GOUDRON ET…
BLUE RUIN
14H00
17H00
Concert 18H45
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DUO JAUVAIN/MOUZAC LES SŒURS QUISPE
TOUT SEUL AVEC MON CHEVAL…
10H30
LE TABLEAU
17H00
JIMMY’S HALL
11H30
Concert
GAEL MEVEL
11H00 Rencontre
RÉPUBLIQUE
manutention
12H10
VIVIAN MAIER
14H00 Rencontre…
L’ESPRIT DE 45
14H00 Rencontre
12H15
ZERO THEOREM
11H30
MEAN STREETS
12H10
DU GOUDRON ET…
11H30
ROUCAUTE
Concert
16H00
17H50
(D)
PEAU D’ÂNE
MACBETH
15H4017H45
JIMMY’S HALL
COMME LE VENT
15H5017H50
HIPPOCRATE
LES SŒURS QUISPE
15H5018H00
LE SEL DE LA TERRE DU GOUDRON ET…
20H00
22H00
ZERO THEOREM
DU GOUDRON ET…
19H5021H45
PALERME
MEAN STREETS
19H3021H20
ON A FAILLI ÊTRE AMIES PARIS, TEXAS
19H4521H30
VIVIAN MAIER
JIMMY’S HALL
17H00
19H4521H45
JIMMY’S HALL
ON A FAILLI ÊTRE AMIES
16H2018H00
19H5021H45
VIVIAN MAIER
ON A FAILLI ÊTRE AMIES HIPPOCRATE
ZERO THEOREM
15H5017H50
19H4521H50
HIPPOCRATE
DU GOUDRON ET…
LE SEL DE LA TERRE MEAN STREETS
15H45
18H00
(D)
20H00
(D)
22H10
PROCÈS DE V. AMSALEMOTHELLO
COMME LE VENT
BLUE RUIN
QU’ALLEZ-VOUS FAIRE DE VOS 20 ANS ? PARIS, TEXAS
14H15
JIMMY’S HALL
13H45
LE SEL DE LA TERRE
14H00
LES SŒURS QUISPE
14H00
17H00
Concert 18H40
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DUO JAUVAIN/MOUZAC PALERME
20H40
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
MARRE DE LA PRESSE DÉTENUE PAR LE GRAND CAPITAL ?
BESOIN D’UNE FEUILLE DE CHOUX MADE IN INDEPENDANT :
Demandez LE RAVI, FAKIR et l’AGE DE FAIRE à la caisse du cinéma !
manutention
mer
23
JUIL
11H00 Rencontre
10H30
ERNEST ET CELESTINE
10H30
PEAU D’ANE
RÉPUBLIQUE
manutention
JEU
10H30
LE TABLEAU
24
JUIL
Ven
10H30
LES 3 BRIGANDS
25
JUIL
RÉPUBLIQUE
manutention
SAM
10H30
LE PETIT ROI…
26
JUIL
RÉPUBLIQUE
manutention
DIM
27
JUIL
RÉPUBLIQUE
15H4017H50
L’HOMME QU’ON AIMAIT… HIPPOCRATE
15H4517H45
JIMMY’S HALL
PALERME
16H3018H20
ON A FAILLI ETRE AMIES LE SEL DE LA TERRE
16H1018H20
ZERO THEOREM
LES SŒURS QUISPE
19H5021H40
AU PREMIER REGARD HIPPOCRATE
19H4521H50
L’HOMME QU’ON AIMAIT… ZERO THEOREM
20H30
LA PRINCESSE KAGUYA
20H0022H10
JIMMY’S HALL
BLUE RUIN
11H30
ROUCAUTE
17H00
Concert18H30
DUO JAUVAIN/MOUZAC DU GOUDRON ET…
20H20
PROCES DE V. AMSALEM
10H30
CONTES DE LA MÈRE…
Concert
12H00
HIPPOCRATE
12H00
LE SEL DE LA TERRE
12H10
JIMMY’S HALL
12H00
PROCES DE V. AMSALEM
11H30
ROUCAUTE
RÉPUBLIQUE
manutention
13H50
VIVIAN MAIER
12H00
13H45
DU GOUDRON ET…
AU PREMIER REGARD
12H20
14H30
PROCES DE V. AMSALEM LE SEL DE LA TERRE
12H00
14H10
MEAN STREETS
PALERME
KAPITALISM, NOTRE RECETTE SECRÊTE
Concert
14H00
PARIS, TEXAS
14H00 Rencontre
17H40
JIMMY’S HALL
14H10
16H0018H15
AU PREMIER REGARD L’HOMME QU’ON AIMAIT… LES SŒURS QUISPE
14H20
16H0018H00
VIVIAN MAIER
PALERME
LA PRINCESSE KAGUYA
14H10
16H0018H10
ON A FAILLI ETRE AMIES PEAU D’ANE
AU PREMIER REGARD
19H4021H45
L’HOMME QU’ON AIMAIT… MEAN STREETS
19H4521H45
HIPPOCRATE
JIMMY’S HALL
20H40
LE SEL DE LA TERRE
20H0022H00
ZERO THEOREM
BLUE RUIN
14H10
DU GOUDRON ET…
17H00
Concert 18H30
DUO JAUVAIN/MOUZAC PARIS, TEXAS
21H10
DU GOUDRON ET…
14H00 Rencontre
17H50
PALERME
16H2018H00
VIVIAN MAIER
LES SŒURS QUISPE
16H0018H10
MEAN STREETS
HIPPOCRATE
16H2018H10
DU GOUDRON ET…
JIMMY’S HALL
19H5022H00
PROCES DE V. AMSALEM JIMMY’S HALL
19H4021H30
AU PREMIER REGARD LE SEL DE LA TERRE
20H1022H15
ZERO THEOREM
BLUE RUIN
20H1522H00
DU GOUDRON ET…
HIPPOCRATE
PIERROT LE FOU
12H00
AU PREMIER REGARD
12H00
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
12H00
PEAU D’ANE
12H00
BLUE RUIN
14H20
HIPPOCRATE
13H50
LE SEL DE LA TERRE
13H45
PARIS, TEXAS
11H30
ROUCAUTE
14H00
17H00
Concert 18H30
20H45
LA PRINCESSE KAGUYA DUO JAUVAIN/MOUZAC L’HOMME QU’ON AIMAIT… ON A FAILLI ETRE AMIES
Concert
HER
12H00
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
12H10
ON A FAILLI ETRE AMIES
12H00
LE SEL DE LA TERRE
12H10
VIVIAN MAIER
14H15
DU GOUDRON ET…
14H00
JIMMY’S HALL
14H10
PROCES DE V. AMSALEM
14H00
LES SŒURS QUISPE
16H0018H00
AU PREMIER REGARD ON A FAILLI ETRE AMIES
16H1018H10
HIPPOCRATE
LE SEL DE LA TERRE
16H3018H20
PEAU D’ANE
ZERO THEOREM
15H4018H10
LA PRINCESSE KAGUYA VIVIAN MAIER
11H30
ROUCAUTE
14H00
PARIS, TEXAS
17H00
Concert 18H30
20H45
DUO JAUVAIN/MOUZAC PROCES DE V. AMSALEM PALERME
11H30
LA PRINCESSE KAGUYA
11H15
PARIS, TEXAS
12H00
LE SEL DE LA TERRE
11H45
JIMMY’S HALL
14H10
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
13H50
AU PREMIER REGARD
14H10
HIPPOCRATE
13H45
ZERO THEOREM
16H2018H10
ON A FAILLI ETRE AMIES LES SŒURS QUISPE
15H5017H40
DU GOUDRON ET…
AU PREMIER REGARD
16H1018H00
PEAU D’ANE
PROCES DE V. AMSALEM
15H5018H00
JIMMY’S HALL
PALERME
11H30
ROUCAUTE
14H10
17H00
Concert 18H20
PROCES DE V. AMSALEM DUO JAUVAIN/MOUZAC PARIS, TEXAS
Concert
Concert
20H0021H50
AU PREMIER REGARD MEAN STREETS
20H2022H20
HIPPOCRATE
DU GOUDRON ET…
20H30
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
20H0022H00
JIMMY’S HALL
BLUE RUIN
19H4522H10
LA PRINCESSE KAGUYA ZERO THEOREM
19H4021H50
LE SEL DE LA TERRE L’HOMME QU’ON AIMAIT…
20H1022H00
DU GOUDRON ET…
BLUE RUIN
20H0021H40
VIVIAN MAIER
HIPPOCRATE
21H00
MEAN STREETS
UTOPIA RÉPUBLIQUE PREND QUELQUES VACANCES
manutention
LUN
28
JUIL
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29
JUIL
12H00
AU PREMIER REGARD
12H00
ZERO THEOREM
12H10
DU GOUDRON ET…
12H00
LES SŒURS QUISPE
13H50
LA PRINCESSE KAGUYA
14H10
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
14H00
JIMMY’S HALL
13H45
LE SEL DE LA TERRE
16H2018H30
PROCES DE V. AMSALEM VIVIAN MAIER
16H30
18H30
PALERME
L’HOMME QU’ON AIMAIT…
16H1018H10
HIPPOCRATE
DU GOUDRON ET…
15H4517H30
PEAU D’ANE
JIMMY’S HALL
20H1021H50
ON A FAILLI ETRE AMIESHIPPOCRATE
20H45
(D)
PARIS, TEXAS
20H0021H45
BLUE RUIN
MEAN STREETS
19H3021H30
LE SEL DE LA TERRE AU PREMIER REGARD
11H30
LA PRINCESSE KAGUYA
11H50
JIMMY’S HALL
12H00
LE SEL DE LA TERRE
12H10
BLUE RUIN
14H00
AU PREMIER REGARD
14H00
LE SEL DE LA TERRE
14H10
DU GOUDRON ET…
14H00
(D)
VIVIAN MAIER
15H50
18H00
(D)
L’HOMME QU’ON AIMAIT… ON A FAILLI ETRE AMIES
16H00
18H10
(D)
HIPPOCRATE
PALERME
16H00
(D)
17H50
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PEAU D’ANE
MEAN STREETS
15H50
(D)
18H10
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PROCES DE V. AMSALEM LE SEL DE LA TERRE
19H50
22H00
L’HOMME QU’ON AIMAIT… DU GOUDRON ET…
20H10
(D)
22H10
HIPPOCRATE
AU PREMIER REGARD
20H10
22H10
(D)
JIMMY’S HALL
BLUE RUIN
20H10
(D)
21H40
(D)
LES SŒURS QUISPE
ZERO THEOREM
MIDI-PY RÉNÉES FAIT SON CIRQUE
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CIE ENDOGÈNE
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LA MONDIALE GÉNÉRALE
CIE YIFAN
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MAGMANUS
OKTOBRE
LE LIDO,
CENTRE DES ARTS DU CIRQUE
DE TOULOUSE
Nouveau Monde DDB Toulouse © DR
L’ATTRACTION CÉLESTE
FAIT SON CIRQUE
EN AV IG N O N
DU 10 AU 26 JUILLET 2014
Le conte de la Princesse Kaguya
Film d'animation d'Isao TAKAHATA
Japon 2013 2h17 VOSTF
VISIBLE PAR TOUS,
ENFANTS À PARTIR DE 10 ANS
Les yeux s'écarquillent, la bouche s’entrouvre de béatitude, tous nos poils se
hérissent de bonheur, on se sent empreint d'une sérénité semblable à celle
qui s'emparerait de nous si nous étions
téléportés au printemps au pied du
mont Fujiyama alors que les fleurs des
cerisiers s'envolent et qu'un léger vent
fait frémir les rizières… C'est l'effet
Princesse Kaguya…
Cette merveille de film d'animation est
l'œuvre d'Isao Takahata, l'alter ego de
Hayao Miyazaki au sein des désormais
légendaires Studios Ghibli. Un alter ego
moins célèbre, moins productif mais tout
aussi talentueux, dont les chefs d'œuvre
étaient jusqu'à présent Le Tombeau des
lucioles et Mes voisins les Yamada. Mais
c'était avant Le Conte de la Princesse
Kaguya…
Au soir de sa vie, Takahata est allé chercher, très loin dans le temps mais pas si
loin dans l'imaginaire nippon, un conte
millénaire, celui du « Coupeur de bambous », écrit probablement à la fin du
ixe siècle mais que tout petit Japonais
connaît aussi bien que nous connaissons la souris verte ou le corbeau et son
calendos coulant.
L'histoire suit un couple, un vieux coupeur de bambous et sa femme, dont la
vie pourrait être heureuse s'ils étaient
parvenus à avoir un enfant. Jusqu'au
jour où, après un coup de machette
miraculeux, le brave homme découvre
au creux d'un bambou un nourrisson,
une petite fille, cadeau de la nature. Ils
l'adoptent, fous de joie, et tout serait
normal si l'enfant ne grandissait exceptionnellement vite, au point de devenir
en un rien de temps une superbe jeune
fille. Et ce au moment où le coupeur de
bambous trouve par hasard une pépite
d'or dans laquelle il voit un signe du
destin : il financera ainsi l'avenir de sa
fille qu'il compte bien emmener à la ville
pour en faire une princesse qui pourra
être mariée aux plus grands notables de
l'Empire.
Tout en respectant le récit au premier
degré du conte, Takahata en fait une
merveilleuse allégorie sur le temps qui
passe bien trop vite, nous menant à la
fin inéluctable (le film prend là des allures testamentaires), et sur la liberté.
La jeune princesse, au départ émoustillée par le faste, les beaux tissus, les palais, comprend vite, alors qu'on veut lui
imposer les codes de la femme aristocratique japonaise (noircir ses dents, raser ses sourcils, être posée et soumise)
et que les prétendants (y compris l'Empereur) se pressent pour avoir sa main,
que la liberté et le bonheur ne sont pas
là mais du côté des champs où elle imitait (scène géniale) les grenouilles et riait
avec ses amis garçons de ferme.
Visuellement c'est éblouissant, à vingt
mille lieues de l'esthétique dominante
de l'animation japonaise : Takahata a
travaillé avec différentes techniques, notamment l'esquisse et le fusain, son trait
évoque les estampes traditionnelles, débarrassées de leur hiératisme pour leur
apporter une douceur propre à l'univers du réalisateur, douceur qui convient
bien à la description sereine des paysages ruraux et de la nature luxuriante.
Côté animation, c'est parfois vraiment
bluffant, comme dans cette scène incroyable où Kaguya, fuyant ses prétendants à grandes enjambées, devient dans un maelström graphique un
tourbillon presque abstrait. Face à une
telle merveille, on voudrait que les deux
géants que sont Takahata (78 ans) et
Miyazaki (73 ans) poursuivent leur œuvre
et deviennent centenaires, sinon on va
se sentir bien orphelins…
Gazette Utopia Avignon
SARL Les Films du potager
4, rue escaliers Sainte-Anne 84000 Avignon
Responsable de publication : Patrick Guivarc’h
Imprimeur : Rotimpres
Carrer Pla de l’Estany 17181 Aiguaviva (Girona)
CINQ ANS APRÈS LE « PARI » DE LA FERMETURE D’UN COLLÈGE ZEP À AVIGNON ! (suite)
Situé dans un quartier considéré comme extrêmement défavorisé, le collège Giera a fermé ses portes en 2009 et les élèves ont été « intégrés »
pour la grande majorité dans deux établissements de bonne réputation de
l’intra-muros d’Avignon : les collèges Mistral et Vernet.
Il y a quelques semaines, devant la menace de perte de postes et l’augmentation mécanique des effectifs des classes (trente élèves), un mouvement
des professeurs du collège Vernet a mis en lumière la dégradation de leur
établissement qui, en recevant des élèves de Giera, devait pourtant être un
laboratoire de la réussite de la mixité sociale.
Nous avons publié dans notre précédente gazette les réflexions d’une partie
de l’équipe éducative de ce collège (vous pouvez retrouver ce document
sur cinemas-utopia.org/avignon). Aujourd’hui nous vous proposons celles
de membres du Groupe de Réflexion des Politiques Publiques qui, en 2009,
avaient pris parti pour la fermeture du collège Giera.
En 2009, nous avions pris parti pour la
fermeture du collège Giera, estimant négatif pour la réussite scolaire des collégiens, leur maintien dans des situations
de ségrégation qui généraient « captivité » et inégalités. Nous proposions de
promouvoir la mobilité des jeunes et des
familles, de repenser la carte scolaire et
de mettre en œuvre un projet éducatif
ainsi qu’un accompagnement afin de
faciliter l’accessibilité des jeunes aux
équipements et services de la ville dans
son ensemble.
Des avancées positives mais des inégalités qui persistent
Le texte paru dans la précédente gazette, et avec lequel nous sommes en
accord, présente les aspects positifs de
la venue des élèves de l’ex-Giera dans
les collèges Mistral et Vernet, grâce à
une scolarité dans un contexte de plus
grande diversité sociale et de meilleure
appropriation du centre-ville par les
jeunes. Il en situe aussi les limites. Ne
pas laisser des enfants poursuivre une
scolarité dans un environnement accentuant les inégalités représentait un choix
nécessaire, mais remettre de la mixité
sociale dans l’école ne suffit pas pour
inverser les résultats scolaires et pour
lutter contre les inégalités.
Ce différentiel est également le produit
d’autres facteurs : le déficit des ressources culturelles des familles populaires par rapport aux savoirs dominants
et à la culture scolaire, les limites d’un
système scolaire souvent démuni et trop
seul devant la complexité des problématiques sociales, la tendance à l’évitement de ces établissements par les
familles ayant la compréhension des
stratégies promotionnelles, mais aussi
l’insuffisance de volonté politique et de
projet partagé entre les services publics
concernés. La fragilisation des situations familiales et le système éducatif de
plus en plus compétitif et opaque pour
les familles populaires jouent également
dans l’augmentation des inégalités. En
effet le système scolaire exige de mobiliser des connaissances livrées à l’école
mais aussi, et en plus grand nombre,
des connaissances autres, implicites,
délivrées par les familles les plus favorisées.
On ne peut cependant tout renvoyer aux
problèmes des publics, sans interpeller
les institutions sur leur responsabilité
dans la réduction des inégalités. En effet
cette démarche ambitieuse relève d’une
responsabilité collective : de l’Education Nationale d’abord, sur le plan du
parcours pédagogique des enfants,
des moyens spécifiques alloués et, de
façon évidente, du nombre nécessaire
d’adultes encadrant les élèves, mais tout
autant du Conseil Général qui, depuis le
début de la démarche aurait dû accroitre
ses engagements et la mobilisation
transversale de ses différents services
(éducation, action sociale, prévention,
culture…), dans le cadre d’un projet
éducatif dépassant les seules préoccupations financières.
Penser à la fois la réussite scolaire et
éducative
Malgré 30 années d’éducation prioritaire
et de discrimination positive, les résultats
scolaires des jeunes des quartiers populaires connaissent toujours des écarts
importants en leur défaveur. Il faudrait
sans doute sortir du modèle binaire centré sur les savoirs scolaires pour faire
une place aux compétences acquises
dans l’éducation non formelle, et penser
les trajectoires de façon moins normative. Il s’agirait également de travailler
à la mobilité physique et psychique des
jeunes des quartiers populaires par une
politique de flux fondée sur leur accès à
l’ensemble des ressources éducatives et
scolaires de la ville, dans le cadre d’un
véritable projet éducatif local qui, à ce
jour, fait défaut sur Avignon.
L’amélioration des résultats scolaires
passe aussi par une reconnaissance des
compétences et des cultures des familles populaires qui souffrent de statuts
fragiles à tous égards, de l’ethnicisation
des rapports sociaux, subissent un déni
social important et sont souvent désignées comme responsables de l’échec
de leurs enfants.
L’éducation, une responsabilité partagée
Ce constat appelle l’élaboration d’un
projet d’éducation partagé avec, dans
et autour de l’école, l’instauration d’une
démarche commune permettant la sécurisation des parcours (on n’apprend
bien que dans un cadre sécurisant),
car les enfants des milieux populaires
sont plus que d’autres dans des situations d’insécurité sociale et de ruptures
diverses qu’il faut les aider à dépasser.
Il conviendrait de mobiliser la complémentarité des différentes compétences
professionnelles pour accompagner les
jeunes vers des trajectoires de réussite éducative, en valorisant la réussite
scolaire certes, mais aussi le développement personnel, les socialités et les
différents apprentissages.
Ainsi, pour ce qui concerne Mistral et
Vernet, si l’on veut éviter que les formes
de ségrégation ne fassent que se déplacer de la périphérie vers le centre (avec
la fuite de certains publics vers le privé),
il est temps d’opposer une approche
réellement politique autour d’un projet
éducatif qui demande un engagement
clair de la part des Collectivités Locales
et de l’Etat, dans une volonté affirmée à
la hauteur des enjeux.
Latif Dehy, Corinne Dessis, Bruno
Carlon ([email protected])
LES SOEURS QUISPE
La séance du jeudi 17 juillet à 20h30
sera suivie d’une rencontre avec
María Paz Santibañez, attachée
culturelle à l’ambassade du Chili à Paris.
Écrit et réalisé par
Sebastian SEPULVEDA
Chili 2013 1h20 VOSTF
avec Digna Quispe, Catalina Saavedra,
Francisca Gavilan… D'après la pièce
Las Brutas, de Juan Radrigan
C'est un film aussi beau et aride que les
paysages minéraux au cœur desquels
il se déroule, que les visages burinés
de ses trois personnages. Un film d'un
minimalisme puissant, dont on pourrait croire au premier abord qu'il ne raconte rien ou presque alors qu'il relate
une histoire vraie, une histoire ordinaire
qui s'imposa pourtant comme un événement majeur de l'histoire du Chili, que le
récit de ce fait divers marqua durablement son peuple et inspira une pièce de
théâtre dont est adapté le film du jeune
Sebastian Sepulveda.
Nous sommes en 1974, aux confins de
l'Altiplano chilien, à plus de 4000 mètres
d'altitude, là où l'air et la végétation se
font rares. Justa, Lucia et Luciana sont
trois sœurs, bergères indigènes Coyas
entre deux âges. Leur existence minimale et répétitive s'apparente à de la
survie, les bergères vivant aux creux
de grottes où elles partagent des repas
de fromage et de viande séchée tout
en tentant d'échapper aux vents glacés. La journée est occupée à la surveillance des animaux, et les conversations
du soir, souvent graves, tournent au-
tour de la mémoire de leur sœur disparue, victime l'hiver passé d'un coup de
froid, et des échecs rencontrés auprès
des hommes, auxquels ces femmes déjà
avancées en âge semblent avoir renoncé définitivement. Malgré une certaine
accoutumance à la solitude, l'année est
rythmée par les rencontres avec d'autres
bergers. Et quand elles ne les voient plus
et que leur parvient la rumeur selon laquelle beaucoup d'entre eux auraient
vendu leur troupeau, l'angoisse commence à les envahir, car ce qui leur fait
supporter cette rude existence pourrait disparaître. L'arrivée d'un marchand
forain, petite parenthèse joyeuse qui
voit les trois femmes acheter une robe
ou du tissu, va renforcer leur inquiétude : le nouveau pouvoir en place (nous
sommes l'année qui suit le coup d'Etat
de Pinochet) a décidé d'exproprier les
éleveurs de l'Altiplano, coupables selon
lui de provoquer la désertification de ces
terres rares en végétation.
Le monde des trois sœurs Quispe, dont
on se demande bien qui il peut déranger, menace d'être réduit à néant. Alors,
peu à peu, on sent venir l'inéluctable.
L'arrivée d'un étranger en fuite vers la
frontière argentine – un homme que les
trois sœurs, très loin des bouleversements politiques de Santiago, croient
être un voleur – pourrait peut-être changer la donne… Mais peut-on changer
une vie qui se perpétue de génération en
génération depuis des temps immémoriaux ? Ces bouleversements sont aussi
l'occasion pour les trois sœurs taiseuses
de se dire des choses et des secrets enfouis qu'elles ont tus, malgré les longues
veillées qui se sont succédées pendant
des années.
Superbement filmé dans un cinémascope digne d'un western de John Ford,
le désarroi des sœurs Quispe, au cœur
des paysages majestueux qui les ont
toujours vu vivre, est bouleversant, d'autant que les trois personnages sont incarnés par des actrices incandescentes
de présence quasi-muette : Catalina
Saavedra, vue dans La Nana, Francisca
Gavilan, alias Violeta, et dans le rôle de
l'aînée, la propre cousine des sœurs,
Digna Quispe, non professionnelle mais
aussi impressionnante que ses collègues. Au final, le film s'avère une ode
splendide et tragique à la résistance, ici
pour maintenir un mode de vie ancestral
face à l'arbitraire des États.
Fiesta Grande de Contraluz avec le groupe Son del Puente samedi 28 juin
à 20h, restaurant Le Pont d’Avignon, 10 chemin de la Barthelasse à Avignon
dizaines de mètres plus loin. Rahul le
poursuit dans une cavalcade effrénée
mais l'homme se fait écraser accidentellement, la piste de Kali est perdue…
UGLY
Écrit et réalisé par Anurag KASHYAP
Inde 2013 2h06 VOSTF
avec Ronit Roy, Tejaswini Kohlhapure,
Rahul Bhat, Anshikaa Shristava…
Musique de Brian McOmber
et Prakash Kumar
S'il y a un film qui ne fera pas plaisir à
l'office du tourisme de Bombay, c'est
bien celui-là ! De l'Inde on ne connaît
souvent que les images colorées et surannées de Bollywood, croisement entre
l'héritage de l'Inde éternelle et le sentimentalisme de roman photo ; ou, à l'opposé, l'Inde misérabiliste de Salaam
Bombay ou de Slumdog Millionnaire,
celle des inclassables qui luttent dans
les bidonvilles pour leur survie. Mais
on connaît moins l'Inde émergente des
classes moyennes, celle qui est née
avec l'essor économique impressionnant d'un pays qui aspire à devenir une
des principales puissances de l'Asie.
Eh bien Ugly arrive à point nommé pour
nous balancer en plein visage que cette
Inde là n'est guère reluisante et encore
moins généreuse pour les faibles.
Rahul et Shalini sont les deux parents
divorcés de Kali, dix ans, une petite fille
adorable et capricieuse obsédée par la
mode et son portable comme de nombreuses fillettes de par le monde. Rahul
est un acteur un peu raté qui court les
castings. Quant à Shalini, elle s'est re-
mariée avec Shoumik, l'autoritaire chef
de la police de Bombay, et vit depuis
une existence déprimante et cloîtrée,
qu'elle tente d'oublier grâce à l'alcool et
aux médicaments.
Un jour où le négligent Rahul a laissé Kali
dans sa voiture quelques instants, la fillette disparaît. C'est un cauchemar kafkaïen qui commence. Rahul appelle Kali
sur son portable, celui-ci sonne dans la
poche d'un vendeur de rues quelques
Ugly prend le meilleur du cinéma d'action américain ou sud-coréen, imposant
un rythme effréné fait de ruptures surprenantes. L'enquête policière autour de
l'enlèvement est menée tambour battant
mais avec brutalité et désorganisation,
montrant au passage la totale incompétence de la police indienne, corrompue,
servile et composée d'abrutis, une enquête avec ses incontournables appels
masqués des ravisseurs, ses remises de
rançons qui tournent mal. Et la musique
achève de scotcher le spectateur, déjà
saisi par cette atmosphère asphyxiante
et hallucinée.
Mais Anurag Kashyap va au-delà du
thriller haletant et dénonce l'obsession
du gain dans un monde où l'enlèvement
d'enfants est un commerce courant,
mais aussi l'oppression et le mépris
dont sont victimes les femmes, qu'elles
soient mariées, cloîtrées et dépressives
comme Shalini, ou au contraire futiles et
totalement soumises aux canons imposées par les médias sexistes comme la
maîtresse de Rahul. Et surtout Anurag
Kashyap pointe la faillite des valeurs familiales… Après Gangs of Wasseypur,
splendide diptyque qui montrait l'ascension sur cinquante ans d'une dynastie de brigands dans une ville moyenne
gangrenée par la corruption et le poids
des mafias, Anurag Kashyap s'impose,
avec son cinéma anti-Bollywood impressionnant d'efficacité et de noirceur, comme un des plus importants cinéastes indiens actuels.
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04 90 22 17 11
Écrit et réalisé par Jeremy SAULNIER
USA 2013 1h30 VOSTF
avec Macon Blair, Devin Ratray, Amy
Hargreaves, Kevin Kolack, Eve Plumb,
David W. Thompson…
L'accroche est simple, comme souvent dans les bons thrillers, et celuici est excellent, et assez réjouissant…
Un homme qui a disparu de la circulation refait surface pour régler de vieux
comptes. Alors vous me direz, le gars
qui revient de nulle part pour une histoire de vengeance, on a déjà vu ça
cent fois. Sauf qu'ici le gars en question
n'est ni un vétéran de l'armée ni un expert en arts martiaux ou en explosions,
c'est juste un gars comme vous et moi
avec ses faiblesses, sa maladresse et
son humanité. On pourrait craindre aussi une énième série B sans grand relief,
mais que nenni, car le jeune réalisateur
mêle savamment tension, violence et
humour, comme savent si bien le faire
par exemple les frères Coen. Le fait que
le personnage principal (Macon Blair,
impeccable !) n'ait aucune faculté particulière pour la castagne en fait iné-
vitablement une sorte de looser de la
vengeance. Se procurer un flingue aux
États-Unis est d'habitude un jeu d'enfant… ici cela paraît une transaction insurmontable pour notre anti-héros. Bref
ce petit film noir sait créer une ambiance
tout à fait singulière qui vaut le détour !
Dwight est un vagabond qui vit sur une
plage, il squatte une bagnole qui a jadis été bleue et qui lui sert d'abri. Habillé
de guenilles, il se nourrit de ce qui lui
tombe sous la main et va prendre un
bain dans les baraques laissées vides
par leurs occupants dans la journée.
Mais un jour les flics du coin débarquent
et l'embarquent au poste. On se dit : ça
y est, ils vont le mettre en taule pour on
ne sait quelle raison… mais en fait pas
du tout, les policiers lui apprennent que
va sortir de prison l'homme responsable
de la mort de ses parents, et ajoutent
qu'ils espèrent bien que ça ne modifiera pas son petit train-train de gentil clodo. Sauf que l'information va faire l'effet d'une bombe dans la tête de Dwight
et réveiller l'homme qu'il a sans doute
été avant ce drame. Une fois relâché
par la maréchaussée, il fait un brin de
toilette, se rase de près, se donne un
coup de peigne et enfile des fringues
potables. Et puis deux, trois coups de
clé dans le moteur de sa poubelle roulante plus tard, le voilà parti pour la
Virginie, sa contrée natale, sans doute
pour faire tout le contraire de ce qu'il a
juré aux flics : se venger ! Pourquoi cette
vengeance ? Quel est le passé de cet
homme ? C'est ce que l'on va apprendre
petit à petit, au gré des rencontres, tout
en apprivoisant ce personnage.
En plus de sa double casquette de scénariste-réalisateur, Jeremy Saulnier est
également directeur de la photographie,
il a notamment travaillé sur Putty Hill et
I used to be darker, les deux excellents
films de Matt Porterfield (disponibles
en Vidéo en Poche), qui brillaient entre
autre par la qualité de leur cadre et de
leur lumière. Autant dire que les images
de Blue ruin sont particulièrement soignées et expressives, au service d'une
mise en scène sèche et sans fioriture qui
sied parfaitement au genre.
Un film noir dans la plus pure tradition
américaine, qui prend sa source dans la
haine tenace entre deux familles… Voilà
qui nous rappelle le premier film de Jeff
Nichols, le remarquable Shotgun stories (disponible en Vidéo en Poche). Il se
pourrait bien que Jeremy Saulnier soit
de la même trempe que le réalisateur de
Take shelter et Mud.
Festival Avignon
5-27 juillet 2014
relâche le 16
Le Roi se meurt
d’Eugène Ionesco
11h - Salle du Chapitre
Mise en scène, scénographie
Alain Timár
* Le temps suspendu de
Thuram
d’après Véronique Kanor
11h - Salle de la Chapelle
Mise en scène, scénographie
Alain Timár
Confessions
de Kim Kwang-lim
14h - Salle du Chapitre
Au dehors
d’Alain Ubaldi
14h - Salle de la Chapelle
Ô vous frères humains
d’Albert Cohen
16h - Salle du Chapitre
Mise en scène, scénographie
Alain Timár
Du luxe et de l’impuissance
de Jean-Luc Lagarce
16h - Salle de la Chapelle
* RENCONTRE
AVEC LILIAN THURAM
Jeudi 17 juillet à l’issue
de la représentation
À titre provisoire
de Catherine Monin
18h30 - Salle du Chapitre
Toni M.
de Gaëtan Vassart
18h30 - Salle de la Chapelle
Intégrale de la trilogie :
Charles Gonzalès
devient...
d’après les lettres et les
textes de Camille Claudel,
Thérèse d’Avila
et Sarah Kane
21h - Salle du Chapitre
Lilith
de Julie Recoing
21h - Salle de la Chapelle
BILLETTERIE : 04 32 76 24 51
www.theatredeshalles.com
THÉÂTRE DES HALLES
Rue d u R oi R ené - Av ignon
LE PETIT ROI
ET AUTRES CONTES
Cinq films réalisés par Larjos NAGY et Maria HORVATH
Film d’animation Hongrie 2008 41mn
Pour les enfants à partir de 4 ans.
Autour de l’aventure du Petit roi, le dernier court métrage
qui donne son titre à ce programme, venez découvrir cette
balade dans les contes et légendes de Hongrie. Grâce au cinéma d’animation nous avons voyagé en Iran, en Russie, en
Lettonie, dans les pays Scandinaves, au Japon et dans plein
d’autres pays que j’oublie... mais je crois bien que c’est la
première fois que la Hongrie animée s’invite sur nos écrans.
Au programme, dans l’ordre d’apparition :
LE VEAU D’OR : un roi bien décidé à marier ses deux enfants
envoie sa fille et son fils sur les routes du royaume à la recherche de celui et de celle qu’ils pourront épouser. Le long
chemin est semé d’embûches : réussiront-ils, l’une et l’autre,
à trouver l’amour ?
LE CHÂTEAU MAUDIT : il était une fois… un merveilleux
château, aussi vaste qu’élégant, aussi imposant que fastueusement aménagé. Un jour, le roi décide de le vendre à une
jeune femme. Dès la première nuit passée entre ces murs
vénérables, la nouvelle propriétaire rencontre un mystérieux
chat noir… Mais qui est-il donc ?
LE JOUEUR DE FLÛTE : le royaume est inconsolable, la jeune
princesse est malade, et aucun médecin n’arrive à trouver
un remède pour la soigner. Le roi promet de donner la main
de sa fille à celui qui la sauvera. Un jeune berger va tenter sa
chance, à l’aide de sa flûte et de son agneau… pas comme
les autres.
LES TROIS FRÈRES : trois jeunes hommes se voient confier
des tâches difficiles par leur père, qui veut les voir devenir
rapidement indépendants. Au grand dam de ses deux aînés,
Martin va recevoir le soutien surprenant… d’une grenouille !
LE PETIT ROI : la princesse est inconsolable, elle pleure sans
repos car elle est boiteuse… Son père le roi offre alors la moitié de son royaume à celui qui la guérira de son handicap. Le
petit, tout petit Janko se présente alors pour tenter d’accomplir ce qui pourrait bien s’appeler un miracle…
LES TROIS BRIGANDS
Hayo FREITAG Allemagne 2007 1h19
avec les voix de Tomi Ungerer en narrateur, et Saïd Amadis,
François Siener, Pascal Casanova, Mélanie Maupin, Catherine Cerda... D’après le conte de Tomi Ungerer.
Pour les enfants à partir de 3 ans.
« Les enfants n’ont pas besoin de livres (films) pour enfants,
mais d’histoires bien racontées. » Tomi Ungerer
Il était une fois, trois redoutables (ça dépend pour qui) brigands, vêtus de grands manteaux noirs et de hauts chapeaux
noirs. Et même quand ils enlevaient leur grand manteau et
leur haut chapeau, leur tignasse noire et leur barbe noire faisaient qu’on ne voyait pas vraiment la différence. Sauf quand
ils riaient, ce qui leur arrivait somme toute assez souvent,
et alors on voyait leurs dents, forcément, blanches. La nuit,
quand tout était sombre, ils se mettaient à l’affût au bord
de la route qui chemine à travers la forêt. Le premier avait
un tromblon. Le deuxième avait un soufflet qui crachait du
poivre. Le troisième avait une énorme hache rouge…
Et voilà c’est parti ! Parti pour une heure vingt de franches
rigolades et de vrais sentiments, de suspense et d’émerveillement, parti pour un régal de dessin animé beau, beau, beau,
beau et pas con à la fois, joli mais pas poli, édifiant mais
pas gnan-gnan, fantastique et poétique, et en plus quelle
musique ! La chanson des Trois brigands, savoureuse, vigoureuse, ravageuse, c’est quelque chose…
Tiffany est une petite bondinette qui a bien du malheur
puisqu’au début du film elle se retrouve orpheline. Avec ses
couettes, sa robe à collerette et ses blanches socquettes, elle
ressemble assez à son prénom de petite fille modèle, genre
un peu chichiteuse, mais dès qu’elle bouge, dès qu’elle sourit
de toutes ses dents moins une, dès qu’elle cause, on change
d’avis sur son compte : c’est qu’elle a la langue bien trempée,
la môme, et le caractère bien pendu (cherchez l’erreur...) ! Et
elle n’a aucune envie de rejoindre le nouveau foyer que la
société des adultes a choisi pour elle : l’orphelinat du canton,
dont son instinct de gamine maligne lui dit qu’il n’a rien du
home sweet home et tout de la prison qui n’ose pas dire son
nom.
Et figurez vous que ce sont nos trois bons gros brigands,
répondant aux doux noms de Rapiat, Grigou et Filou, qui vont
faire office de sauveurs de l’orpheline : elle va se débrouiller
pour se faire kidnapper par l’inénarrable trio et cette rencontre explosive va tout chambouler dans la forêt et même
dans toute la contrée…
LES CONTES
DE LA MÈRE POULE
Trois merveilles de l’animation iranienne
Iran 2000 46mn VF
Pour les enfants à partir de 2 ans.
Le cinéma d’animation iranien est particulièrement riche et
vivace et propose un univers enchanteur, avec des techniques
d’animation très peu utilisées en occident : les trois films de
ce programme ont été réalisées avec du papier découpé, des
éléments de textiles découpés ou brodés, avec une inspiration qui rappelle la splendeur des tapis persans. Les histoires
témoignent toujours d’un souci éducatif mais jouent aussi
avec l’espièglerie et la magie des contes. Quand on vous dit
que ce sont trois merveilles, on n’exagère pas...
Dans Shangoul et Mangoul, une maman chèvre part au travail. Ses trois chevreaux vont rester seuls à la maison. « N’ouvrez pas la porte, le loup viendrait vous manger. Ouvrez à moi
et à moi seule, vous me reconnaîtrez, c’est simple, j’ai une
clochette qui tintinabule autour du cou... » Dès que la maman
est au travail, le loup pointe son vilain museau, et dans son
sac il a plus d’un tour, et même il a une clochette...
La séance du mardi 22 juillet à 10h30
sera suivie d’une rencontre avec
Alain Gagnol, l’un des réalisateurs.
Le Poisson arc-en-ciel... Qu’est ce qu’il est beau, avec ses
belles écailles brillantes, de toutes les couleurs! Il rutile, il
scintille, il a vraiment fière allure. Tellement fier est ce poisson-là qu’il snobe les autres, qu’il refuse de jouer avec eux...
Mais va lui arriver une sacrée mésaventure, qui va l’obliger à
se lier d’amitié avec ses copains moins rutilants !
Écrit et réalisé par Alain GAGNOL et Jean-Loup FELICIOLI
France 2010 1h05 - avec les voix de Dominique Blanc,
Bernadette Lafont, Jean Benguigui, et Bruno Salomone.
Lili Hosak raconte l’aventure périlleuse d’un petit poussin un
peu trop téméraire. Il échappe à la surveillance du coq et
de la poule, ses parents tout fiers d’avoir un si joli rejeton, il
s’approche de la mare, sans crier gare... et plouf ! il tombe
dedans. Il faudra l’aide de tous les animaux de la ferme pour
le tirer de là.
UNE VIE DE CHAT
Pour les enfants à partir de 6 ans.
Un polar visible dès six ans et jusqu’à plus d’âge, une histoire
haletante en plus d’être intelligente, des personnages complexes et attachants servis par des dialogues aux petits oignons, le tout couronné par un graphisme à l’élégance inspirée de Modigliani avec des décors magnifiant un Paris revisité !
Cette gageure, on la doit au studio français Folimage installé
dans une ancienne cartoucherie à Bourg-lès-Valence dans
la Drôme. Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli se sont rencontrés comme objecteurs de conscience à Folimage vingt
ans auparavant. Fidèles du studio, dans la lignée de leur travail clairement identifié au travers de leurs courts-métrages,
Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol s’ouvrent au long-métrage familial jeune public. Ces deux metteurs en histoires
et en images forment un duo talentueux et complet qui a
ciselé jusque-là des courts métrages pour adultes dans un
parcours imprégné de fantastique, d’étrangeté et de surréalisme. Leurs films présentent une pâte caractéristique dès
1995 avec L’Egoïste leur premier film, suivi de leur série Les
Tragédies minuscules jusqu’à l’un de leurs derniers films
Le couloir. Leurs influences sont celles de la peinture, de la
bande dessinée, de la littérature et du cinéma ; d’ailleurs, le
méchant est ouvertement inspiré par le Joe Pesci des films
de Martin Scorsese.
Dino est un chat qui partage sa vie entre deux maisons. Le
jour, il vit avec Zoé, la fillette d’une commissaire de police. La
nuit, il escalade les toits de Paris en compagnie de Nico, un
cambrioleur d’une grande habileté. Jeanne, la commissaire
de police, est sur les dents. Elle doit à la fois arrêter l’auteur
de nombreux vols de bijoux, et s’occuper de la surveillance
du Colosse de Nairobi, une statue géante convoitée par Costa, le criminel responsable de la mort de son mari policier.
Depuis ce drame, la fillette ne dit plus un mot. Les événements vont se précipiter la nuit où Zoé surprend Costa et sa
bande. Une poursuite s’engage, qui durera jusqu’au matin, et
qui verra tous les personnages se croiser, s’entraider ou se
combattre, jusque sur les toits de Notre-Dame...
PEAU D’ÂNE
Écrit et réalisé par Jacques DEMY
France 1970 1h29
avec Catherine Deneuve,
Jacques Perrin, Jean Marais,
Delphine Seyrig, Micheline Presle…
D’après le conte de Charles Perrault
POUR LES ENFANTS
À PARTIR DE 7 ANS
Peau d’âne, c’est encore et toujours un
véritable enchantement, porté par la musique et les chansons de Michel Legrand.
À voir et à revoir en famille.
Jacques Demy harmonise à la perfection
la féerie du conte de Charles Perrault, la
poésie de Jean Cocteau (La Belle et la
bête) et un humour très contemporain.
On y découvre des chevaux bleus et
d’autres rouges, une robe couleur du
temps, une cabane qui scintille, une rose
qui parle, un âne banquier, une dame
laide qui crache des crapauds, une fée
qui connaît tout des choses de l’avenir…
Le livre s’ouvre. Il était une fois, dans
un heureux royaume, un roi, une reine
et une belle princesse. Un jour, la reine
vint à mourir et elle fit promettre au roi
de n’épouser qu’une femme plus belle
qu’elle. Dès ce jour, le roi ne voulut plus
jamais revoir sa fille et s’enferma dans
son veuvage.
Mais le royaume réclamait un prince héritier et le roi devait se remarier. Parmi tous
les portraits de princesses à marier que
lui ramenèrent ses messagers, un seul retint son attention : celui de sa propre fille.
« Amour, amour, je t’aime tant »… Le roi
décide de l’épouser. Affolée, la princesse
court chercher conseil auprès de sa marraine, la fée des Lilas. « La situation mérite attention »… La fée, ayant un contentieux à régler avec le roi, élabore un plan
pour la princesse : elle dira oui à son père
s’il réalise un souhait impossible…
Il y a un beau prince charmant et tout finira bien… Mais Jacques Demy a adapté
le conte à sa manière. D’un coup de baguette magique, il traite d’une question
quelque peu immorale, sous la houlette
d’une fée féministe avant l’heure, d’autant plus inoubliable qu’elle est incarnée par la merveilleuse, par l’inoubliable
Delphine Seyrig…
La séance du lundi 21 juillet à 10h30
sera suivie d’une rencontre
avec le réalisateur Arnaud Demuynck.
LE PARFUM
DE LA CAROTTE
France 2014 43 mn - À partir de 3 ans.
Un programme épatant pour les petits, qui célèbre à juste
raison ce légume qui n’a pas toujours été orange, qui donne
bonne mine et qui rend aimable : j’ai nommé la carotte. Et
en bonus, un petit hommage à la pomme, qui ne compte pas
non plus pour des prunes !
La projection du mardi 15 juillet à 10h30
sera suivie d’une rencontre
avec le réalisateur Michel Ocelot.
AZUR ET ASMAR
Ecrit et réalisé par Michel OCELOT
France 2006 1h35
avec les voix de Cyril Mourali, Karim M’Riba,
Patrick Timsit, Hiam Abbass, Rayan Mahjoub…
Pour les enfants à partir de 7 ans.
Inutile bien sûr de vous rappeler que le réalisateur d’Azur
et Asmar est le créateur du gentil Kirikou. Ce petit garçon
espiègle et attachant, dont les aventures furent plébiscitées
par des centaines de milliers de bambins permettant enfin
d’écorner le monopole absolu dont jouissaient jusqu’alors
les produits Disney.
Azur et Asmar, deux jolis garçons sortis d’un conte de fées
qui pourrait commencer par : « Il était une fois » … Il était
une fois les mille et une nuits et leur univers merveilleux
comme aucun cerveau humain disponible, comme aucune
imagination, même fertile, ne peut les concevoir. Et sans
doute fallait-il le dessin animé de Michel Ocelot et de son
équipe, pour rendre enfin visible sous nos yeux éblouis toute
la magie, les couleurs, les décors, la musique de ces contes
arabes qui, depuis le règne de Louis xiv, dépassent de leurs
fastes orientaux la Cour même de Versailles.
« Faire un long-métrage en dessin animé, c’est consacrer six
ans de sa vie à un sujet. Il faut que cela en vaille la peine. Le
sujet qui me tenait le plus à cœur ? D’une part, tous ces gens
qui se détestent – ils ont été élevés comme ça – qui se font
la guerre, d’autre part, les individus, des deux côtés, qui ne
suivent pas et qui s’estiment, s’aiment par-dessus les barbelés. C’est cela qui me touche au plus profond. J’ai d’abord
pensé à la France et l’Allemagne. Mais nous sommes désormais tellement en paix que je n’ai pas eu envie de revenir sur
ce passé lamentable et révolu. J’ai envisagé ensuite d’inventer un pays ennemi, avec une fausse langue étrangère. Inventer un pays ennemi, quelle triste idée ! Inventer une langue
fausse, quelle mauvaise idée ! J’ai alors pensé à la vie quotidienne en France et dans le monde. Il ne s’agissait plus de
traiter d’une guerre déclarée, mais d’une animosité ordinaire
entre citoyens de souche et citoyens récents et, poussant
plus loin, entre Occident et Moyen-Orient. J’avais mon sujet :
une réalité brûlante à traiter en conte de fées merveilleux… »
Michel Ocelot
La Confiture de carottes de Anne Viel (2013, 6 mn)
Deux amis lapins, en plein hiver, voient s’épuiser leur réserve
de confiture de carottes. La grosse tuile ! Où donc trouver des
carottes dans les jardins saisis par le froid ? Mais au fait, il y a
la carte au trésor que leur a légué l’oncle Robert…
La Carotte géante de Pascale Hecquet (2013, 6 mn)
Une souris est poursuivie par un chat qui est poursuivi par un
chien qui est poursuivi par une petite fille qui est grondée par
sa mamie qui se fait houspiller par le papy qui fait sa soupe
et a besoin d’une carotte…
Le Petit hérisson partageur
de Marjorie Caup (2013, 5 mn)
Un petit hérisson trouve une belle pomme dans la forêt. Il la
roule derrière un rocher pour se la boulotter pénard. Mais
voilà que, par l’odeur alléchés, d’autres gourmands s’invitent
au festin…
Le Parfum de la carotte (2013 26 mn)
d’Arnaud Demuynck associé à Rémi Durin
Le plat de résistance, le clou du programme !
Lapin et Écureuil sont voisins et amis. Ils sont aussi gourmands et bon vivants. Jusqu’à ce qu’un différend d’ordre
culinaire vienne semer entre eux la zizanie : Lapin en a marre
des recettes tout à la noisette d’Écureuil ; et ce dernier n’en
peut plus de cette odeur de carotte qui flotte dans l’air en
permanence. Alors Écureuil décide de déménager, il quitte
son arbre en pleine nuit sans se douter que dans les parages
rôde un renard…
dU Mardi 8 aU saMedi 26 jUillet
relâche les diManches 13 et 20
9h45 MétaMorf’ose
Compagnie du Loup-ange (95)
Théâtre musical et corporel dès 6 mois
25 mn + exploration par les enfants 20 mn
9h50 flûtt !
Compagnie piCCoLa VeLoCiTà (13)
Théâtre dansé dès 1 an - 35 mn
10h25 VénaVi saUf 12 & 14 jUillet
oU PoUrQUoi Ma soeUr ne Va Pas Bien
ThéâTre du phare (75)
Théâtre de récit dès 7 ans - 50 mn
UN POUR UN
Un accompagnement scolaire individualisé
(Ecoles publiques St Roch, Scheppler, Louis Gros)
UN POUR UN Avignon
C’est un adulte qui va
aider un enfant d’origine
étrangère (en classe
élémentaire) quelques
heures par semaine
(maîtrise de la langue
française, ouvertures culturelles) en
liaison avec sa
famille et son
enseignant
DES ENFANTS ATTENDENT UN TUTEUR
14h25 tiMide
Compagnie Le beL après minuiT (94)
Théâtre et objets dès 3 ans - 35 mn
15h15 jeU à 3 Mains
TeaTro aLL’improVViso (ITALIE)
Théâtre musical et visuel dès 3 ans - 45 mn
15h20 BaGatelle
agora TheaTer (beLgique)
Théâtre dès 6 ans - 50 mn
16h10 flûtt !
Compagnie piCCoLa VeLoCiTà (13)
Théâtre dansé dès 1 an - 35 mn
10h30 Marche oU rêVe
Compagnie LunaTiC (75)
16h20 rêVes de saBle
Conte circassien et musical dès 3 ans - 35 mn
Compagnie YTuquepinTas (espagne)
art de sable et musique dès 5 ans - 50 mn
11h10
l’hoMMe QUi Plantait des arBres
Compagnie arkeTaL (06)
Théâtre et marionnette dès 7 ans - 50 mn
11h20 non !
Compagnie paVé VoLubiLe (75)
Conte, théâtre d’ombre et marionnette dès 3 ans- 35 mn
14h00 le joUrnal de Grosse Patate
Compagnie gorgomar (06)
Théâtre dès 6 ans - 1h05
16h30 toUt Petit hoMMe
Compagnie de L’eneLLe (13)
Conte, slam, théâtre, musique dès 6 ans - 55 mn
En plus dEs spEctaclEs
10h30,11h15,14h00,15h00 et 16h00
forêt BleUe
TeaTro aLL’improVViso (ITALIE)
parcours interactif dès 3 ans- 45 mn
14h15 les Petits doiGts QUi toUchent
upCp méTiVe / gérard baraTon (79)
Théâtre - récit dès 7 ans - 50 mn
toute la journée
laUrent corVaisier
exposition
1 pour 1 Avignon MPTChampfleury
2, rue Marie Madeleine- 84000 Avignon
Tel. 04 90 82 62 07 - http://1pour1-avignon.fr
M a is o n d U t h
éâtre PoUr en
fa n t s
5
5
9
5
5
8
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9
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sPectacles > 9€ adUltes / 6,50€ enfants et off | forêt BleUe > 4€
La séance du samedi 12 juillet à 10h30 sera
suivie d’une rencontre avec le réalisateur JeanFrançois Laguionie et la scénariste Anik Le Ray.
LE TABLEAU
Réalisé par Jean-François LAGUIONIE
Scénario original d’Anik LE RAY.
France 2011 1h16
Pour les enfants à partir de 6 ans.
Nous sommes nombreux à nous souvenir à quel point, enfants, nous avions été impressionnés par Le Roi et l’oiseau, le
célèbre film d’animation de Paul Grimault d’après Jacques
Prévert, devenu aujourd’hui un classique incontesté du cinéma français. Le film racontait comment un jeune ramoneur
s’opposait un puissant roi qui voulait lui ravir sa bien aimée.
Grimault nous entraînait dans un monde fabuleux, tout à la
fois poétique et dangereux, où il moquait les puissants pour
leur suffisance, leur bêtise et leur cruauté envers les gens
de peu. Aujourd’hui Jean-François Laguionie est sans aucun
doute le digne héritier de Paul Grimault. D’abord et tout naturellement parce qu’il a partagé l’atelier du maître pendant
près de dix ans, mais surtout parce qu’il prolonge cette tradition et cette exigence de qualité aussi bien de forme que
de fond. Avec Le Tableau, il signe une œuvre majeure, qui
ne manquera pas de faire date dans l’histoire de l’animation et même du cinéma. Le Tableau allie merveilleusement
film d’aventure et réflexion humaniste en même temps qu’il
constitue une formidable initiation à la peinture, nous plongeant dans l’histoire de l’art au travers de tableaux qui font
référence aux grands maîtres : Ingres, Modigliani ou encore
Matisse, Gaudi ou Lautrec… Magnifique !
Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, tel est
le décor d’une œuvre qu’un Peintre, pour des raisons mystérieuses, a laissé inachevée. Au cœur du tableau vivent trois
sortes de personnages : les Toupins qui sont entièrement
peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et
les Reufs qui ne sont que des esquisses.
Au moment où l’histoire débute, une petite phrase s’est répandue comme une rumeur chuchotée dans le Tableau : « le
Peintre ne viendra plus… »
La séance du jeudi 10 juillet à 10h30
sera suivie d’une rencontre avec
Benjamin Renner, l’un des réalisateurs.
ERNEST ET CELESTINE
Ecrit et réalisé par Benjamin RENNER,
Vincent PATAR et Stéphane AUBIER
Scénario de Daniel PENNAC, d’après les
albums de Gabrielle Vincent (Éd. Casterman).
France 2012 1h19
avec les voix de Lambert Wilson et Pauline Bruner...
Pour les enfants à partir de 5 ans.
C’est du bonheur en branches, un ravissement pour les yeux,
l’intelligence, le cœur, les oreilles... Un miracle de l’hiver (pour
vous en plein été), un conte qui se raconte au coin d’un feu
qui pétille, une histoire pleine de philosophie, de drôlerie, de
tendresse et d’humour pour remonter le moral des grands
et apprendre aux enfants qu’il est possible d’inventer un
monde meilleur pourvu qu’on refuse de se laisser obscurcir
la vue par ces sombres préjugés qui entretiennent la haine
de l’autre et donc de soi-même. C’est une fable morale qui
plaide pour le pas de côté qui peut tout changer… incite à
la tolérance sans jamais bêtifier. C’est un moment de grâce
qui doit tout au travail de quatre ans d’une équipe formidable qui n’a pas seulement cultivé la splendeur visuelle en
rajoutant une dimension fantastique aux albums de Gabrielle
Vincent, mais pris un plaisir communicatif à donner du sens
au moindre détail.
La petite souris, c’est Célestine, adorable petite orpheline
abandonnée de tous, mais qui refuse de rentrer dans le
rang : son rêve, c’est de peindre et dessiner et son regard sur
la terre entière n’est que bienveillance et curiosité.
L’ours, c’est Ernest, qui fait figure de marginal cool et a déçu
cruellement son papa qui l’aurait rêvé juge, mais il rejette lui
aussi sa destinée tracée d’avance, quoi qu’il lui en coûte, en
devenant chanteur, musicien, poète…
Ces deux « refuzniks » étaient donc fait pour se comprendre…
et pour nous faire fondre tout en donnant aux petits enfants
une vision très réaliste de leur propre monde, un monde que
même une petite souris et un gros ours peuvent contribuer
à faire évoluer.
Séance unique mercredi 16 juillet à 11h00
suivie d’une rencontre avec Robyn Orlin.
ROBYN ORLIN,
DE JOHANNESBURG AU PALAIS GARNIER
Écrit et réalisé par Philippe Lainé et Stéphanie Magnant
Avec Robyn Orlin, les Étoiles, les Premiers Danseurs et le
Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris et les Arts Florissants dirigés par William Christie, les Via Katlehong, Penelope Thloloe et les enfants de l’école de danse d’Alexandra,
les étudiants de Moving into dance…
En avril 2007, la chorégraphe Robyn Orlin présentait au
palais Garnier-Opéra national de Paris sa nouvelle création :
L’Allegro, il penseroso ed il moderato, sur une musique de
Haendel interprétée par l’orchestre des Arts Florissants, sous
la direction de William Christie. Tout au long du processus de
création, les réalisateurs Philippe Lainé et Stéphanie Magnant
ont suivi Robyn Orlin, se sont confrontés à sa méthode de travail et ont filmé la genèse de L’Allegro : les premiers contacts
avec l’Opéra de Paris, la rencontre avec William Christie, le
choix des danseurs, des décors, des costumes, les premières
répétitions, jusqu’à la générale.
« Je découvre l’univers de Robyn Orlin en 2005. Je trouve son
travail ludique et complexe, hors norme et généreux. Elle me
parle d’elle, de ses créations en cours et de ses projets. J’ai
immédiatement le désir de la filmer, elle accepte et me propose peu après de collaborer à sa prochaine création, prévue
en avril 2007 : L’Allegro, Il Penseroso ed Il Moderato de Georg
Friedrich Haendel à l’Opéra Garnier.
« Je la filme au sein de l’institution et l’Opéra Garnier devient
le cadre idéal pour montrer les contradictions et les contrastes
qui la caractérisent : son rapport au pouvoir, son regard sur
le monde de la danse et la quête de reconnaissance, son
identité sud-africaine et l’exil. C’est en l’observant dans ces
rapports aux autres que le film montre le sens de son mode
relationnel. Et c’est en montrant sa relation à l’Afrique du Sud
que le film en révèle les enjeux véritables.
« Ses préoccupations artistiques, les sources de ses engagements, ses contradictions, sont en effet indissociables de la
réalité sud-africaine : l’exil, la culpabilité, le pouvoir. Le film
se construit ainsi à partir du lien entre la création de l’Allegro
et Johannesburg, dans un récit non chronologique, fait de
correspondances et d’associations. » Philippe Lainé
Robyn Orlin présente At the same time we
were pointing a finger at you, we realized we were
pointing three at ourselves… au gymnase du lycée
Aubanel du 13 au 18 juillet à 18h.
Séance unique lundi 20 juillet à 11h00
suivie d’une rencontre avec Didier Ruiz.
LES RÊVES DANSANTS,
sur les pas de Pina Bausch
Anne LINSEL et Rainer HOFFMAN
Allemagne 2009 1h30 VOSTF - avec Pina Bausch,
Jo-Ann Endicott, Bénédicte Billiet et 40 jeunes danseurs…
À partir de 11 ans.
Pina Bausch, à quelques mois de sa mort, avait eu l’idée
géniale de reprendre son fameux spectacle Kontakthof, et
cette fois sans sa troupe mais avec une bande d’adolescents
même pas danseurs, qui n’étaient jamais montés sur scène,
qui avaient juste envie de participer, tremblants de trouille de
n’être pas à la hauteur… Débuter avec une telle icône, reconnue, aimée, adulée dans le monde entier, on conçoit que la
chose peut filer le frisson.
On est là en plein dans la manière très particulière d’aborder
la danse qui a fait la marque de fabrique de Pina Bausch,
cette façon de travailler avec le matériau humain, ne forçant
pas les corps mais s’adaptant aux possibilités des uns et des
autres, interrogeant sans cesse les danseurs sur leur vie, leur
passé… revenant constamment à ce qui a toujours fait le
coeur de son travail : les émotions, la communication entre
hommes et femmes… exprimés dans des déplacements
qui paraissent spontanés à force d’être répétés, des mouvements d’une grande fluidité. Les filles ont des longues robes
souples et soyeuses, les garçons portent costumes stricts et
cravates…
Le film accompagne le processus des répétitions jusqu’à la
première, et on mesure peu à peu ce que ce formidable travail collectif apporte à chacun jusque dans le plus intime de
sa vie et combien ce labeur de toute une année peut être
une formidable machine à épanouir, à décoincer, à forcer
les barrages. On est dans la construction collective, certes,
mais aussi dans l’écoute individuelle. La « terrible » Pina
assiste à la sélection première, puis à quelques répétitions
décisives, et on sent bien à quel point cette grande prêtresse
de la danse contemporaine intimide et séduit à la fois. On
découvre comment, en quelques commentaires, quelques
regards, elle parvient, avec l’aide de deux merveilleuses danseuses de sa troupe, Jo-Ann Endicott et Bénédicte Billiet, omniprésentes au quotidien, à insuffler cette chose si bizarre qui
est la force créatrice d’un groupe en osmose avec un leader
aimé et admiré.
Didier Ruiz présente 2014 comme possible
au Tinel de la Chartreuse du 24 au 27 juillet à 18h.
Séance unique samedi 19 juillet à 14h00
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Julie Bertucceli.
LA COUR DE BABEL
Julie BERTUCELLI France 2014 1h29
avec Brigitte Cervoni (professeur de
français) et les 24 élèves, venus de
partout, de la classe d’accueil du collège de la Grange aux Belles, dans le
10e arrondissement de Paris…
À partir de 11 ans.
La tour de Babel… c’est un mythe,
une histoire fantastique qui court dans
toutes les religions. Vous avez entendu
parler sans doute de Noé, son Arche
et tout le bastringue… et vous savez
aussi que tout juste après le Déluge, les
hommes parlaient tous la même langue,
se comprenaient et cela leur donnait
une telle force qu’il leur vint l’idée de
construire une tour immense qui monterait jusqu’aux cieux pour parler en
direct à Dieu, comme qui dirait d’égal
à égal. Mais la chose déplut à Dieu qui
aime bien qu’on l’encense et lui fasse
moult salamalecs mais pas qu’on lui
tape sur l’épaule ! Et il se mit très en
colère. Alors il cassa la tour en petits
morceaux et obligea ces sales petites
créatures prétentieuses à se disperser
aux quatre coins du monde. Pour être
sûr qu’elles ne puissent plus imaginer
s’élever jusqu’à lui, il leur embrouilla
la tête et le langage au point qu’elles
n’arrivèrent plus à se comprendre et se
mirent à parler qui l’hébreu, qui l’arabe,
qui le ch’ti, qui l’occitan… et c’en fut
fini de la belle harmonie, tout ça parce
que Dieu, comme tous les machos du
monde, n’était au fond pas si sûr de
lui que ça : semer la division entre les
humains lui permettait d’imposer son
pouvoir…
La cour de Babel... c’est, au cœur d’un
collège parisien, une classe particulière
où des adolescents venus de tous les
bouts du monde apprennent le français
sous la houlette d’une magicienne qui
s’appelle Brigitte, mais apprennent aussi à écouter toutes les cultures, à s’imprégner de cette curiosité gourmande
qui génère de la compréhension et tout
un tas de jolies choses comme le respect d’autrui et donc l’estime de soi…
Ils arrivent du Mali, de Pologne, de Tunisie, du Brésil, d’Irlande, du Chili, du Sri
Lanka, de Chine… et de bien d’autres
contrées encore. La classe qui les rassemble est une sorte de sas où ils se
préparent à plonger dans la société
française, guidés, initiés par cette prof
qui a le chic pour provoquer la parole,
l’échange, l’écoute : une bienveillante
qui prend les choses par le bon bout,
à commencer par la découverte des
mille et une façons d’écrire et de se
dire « bonjour ». Ils sont gais, ils sont
drôles, ils sont beaux, vifs, ont vécu déjà
plein de choses et apprennent aussi à
surmonter la douleur du déracinement.
Brigitte tend des perches, met en lien,
écoute, relance, reçoit les proches des
enfants. Ce qui se passe dans le cocon
de cette petite communauté de toutes
colorations culturelles est jubilatoire :
on parle religion, politique, certitudes et
doutes, on raconte ses origines... Julie
Bertuccelli capte au vol des regards,
des expressions : il est évident qu’elle
aime ces visages et sa camera transmet bien cette épatante empathie. Le
film semble porté par une relation de
confiance, une chouette humanité irradie de ce microcosme pétillant.
Samedi 19 juillet à 17h au Conservatoire (3, rue du Général Leclerc
à deux pas du cinéma) : Au cinéma et au théâtre, regards croisés sur
l’adolescence. Julie Bertuccelli et Didier Ruiz, qui présente 2014 comme
possible au Tinel de la Chartreuse, posent leurs regards d’artistes sur l’adolescence d’aujourd’hui et bousculent nos idées reçues en revisitant cet âge
des possibles. En présence du président de la S.A.C.D. Co-organisée par le
Festival d’Avignon, la S.A.C.D., le Cinéma Utopia et le Conservatoire à rayonnement régional du Grand Avignon.
À noter : Didier Ruiz interviendra le 20 juillet à 11h00 après la projection
de Les Rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch.
Séance unique dimanche 13 juillet à 14h00,
suivie d’une rencontre avec Marie-José Malis.
UCCELLACCI E UCCELLINI
Des oiseaux petits et gros
Pier Paolo Pasolini Italie 1966 1h31
Avec Toto, Ninetto Davoli, Femi Benussi...
On voit un père et son fils qui marchent sur la route. Ils sont
joués par Toto, l’acteur le plus célèbre de la comédie italienne,
et Ninetto Davoli, l’acteur fétiche de Pasolini. Toto dit qu’on
n’attrape rien avec la lune. Même les poissons se cachent. Il
faut attendre la marée haute. On passe du coq à l’âne dans
la conversation, Ninetto allant jusqu’à faire l’éloge du dentier
de maman.
Dès le début, avec ces deux silhouettes sur la route, c’est
à Charlot le vagabond qu’on pense, même si le récit, picaresque et allégorique, s’inspire tout autant de la fable que de
Chaplin.
Après avoir appris à danser, dragué une fille déguisée en
ange, Ninetto traverse des rues avec des noms impossibles
et demande à son père comment on fait pour mourir. Toto
répond qu’il ne sait pas, il n’a jamais été mort. C’est à ce
moment que se présente à eux un corbeau qui parle. « Vous
voulez que je vous accompagne ? », demande l’oiseau noir.
Il précise qu’il «vient de l’Idéologie, rue Karl-Marx», c’est un
corbeau de gauche.
Le corbeau raconte une histoire et voilà nos deux compères
transformés en moines du XIIIe siècle, qui se mettent en route
pour évangéliser les oiseaux.
Il faut d’abord apprendre à leur parler et Toto s’essaye tant
bien que mal aux cris d’oiseau. Ils prient pendant plusieurs
saisons, l’automne, l’hiver neigeux et le retour du beau temps.
Après un an de silence, la gorge de Toto se bloque et de vrais
cris d’oiseaux sortent enfin de sa bouche. Il parle d’amour
aux faucons qui, apparemment, le comprennent (le langageoiseau est sous titré). Mais après avoir évangélisé les faucons,
il faut faire de même avec les moineaux.
Toto trouvera qu’avec les moineaux le langage est en fait le
sautillement et pas les cris. Eux aussi seront évangélisés. Et
le chemin sur la route de Toto et Ninetto pourra continuer.
Louis Skorecki dans Libération
Marie-José Malis présente Hypérion au théâtre
Benoît XII du 8 au 16 juillet à 18h, relâche le 11.
Séance unique jeudi 24 juillet à 14h00
suivie d’une rencontre avec Dimitris Karantza
PIERROT LE FOU
Jean-Luc GODARD France 1965 1h50
avec Anna Karina, Jean-Paul Belmondo, Graziella Galvani,
Dirk Sanders, Samuel Fuller, Raymond Devos, Lazlo Szabo,
Jean-Pierre Léaud... D’après le polar Obsession, de Lionel
White. Images sublimes de Raoul Coutard.
L’histoire de Pierrot le fou ? Je ne sais pas. Il doit y en avoir
une, mais elle n’a aucune importance. Un homme aime une
femme, que voulez-vous de plus ? Il s’appelle Ferdinand. Elle
l’appelle Pierrot.
Ensemble, ils courent vers le soleil, vers la mer, vers la chaleur, ils traversent des incendies de couleur et des plages de
mélancolie, ils sautent d’une voiture dans l’autre, d’un livre à
l’autre, d’une humeur à l’autre. Ils vivent une passion, et sans
passion on ne vit pas. On se traîne.
Il l’aime, alors elle s’ennuie. Elle en suit un autre, il la tue, il
se tue, tout éclate, oui, c’est quelque chose comme ça, Pierrot
le fou. Quelque chose qui éclate. Quelque chose de rouge et
bleu, très beau, très tragique, très drôle, et qui vous dilate le
cœur et qui vous rentre dedans les yeux et par les oreilles.
Les gens sérieux ont horreur de ça. C’est un film anarchiste,
ils disent. Bien sûr. Interdit, à ce titre, au moins de 18 ans.
Sans doute que, passé 18 ans, il n’y a plus rien à craindre ?
La glu est sèche, plus question de décoller ? O stupidité
de la censure ! Les gens sérieux ont horreur de Godard.
Françoise Giroud, L’Express, 8 novembre 1965
« J’sais pas quoi faire, qu’est-ce que j’peux faire ? », se lamente Marianne sur la plage. Elle s’emmerde. Normal :
même rimbaldienne, l’errance, c’est l’art de composer avec
l’ennui. Godard révèle ce moment triste de l’humanité qui se
rend compte qu’elle ne durera pas toujours. Au sommet de
sa période Karina-Technicolor, il soigne l’esthétique très nouveau réalisme. Le visage de Belmondo peint en bleu devient
une image d’Épinal publicitaire. Où est le labyrinthe, où est le
fil d’Ariane ? C’est le jeu de Godard : pas faire des films mais
faire semblant, faire du cinéma. Les InRocks 15/08/2006
Dimitris Karantza présente
O Kyklismos Tou Tetragonou à l’Opéra du
Grand Avignon du 22 au 25 juillet à 22h
ADIEU AU LANGAGE
Écrit et réalisé par Jean-Luc GODARD
Suisse/France 2014 VOSTF
avec Héloïse Godet, Zoé Bruneau,
Kamel Abdelli, Roxy…
Festival de Cannes 2014, Prix du Jury
« La langue est fasciste ; car le fascisme,
ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est
d'obliger à dire. » (Roland Barthes)
Plus personne n’ose demander de quoi
« parle » le nouveau Godard. Fameux
pour ses aphorismes, lui-même a longtemps répété l’anecdote : « Quand j’étais
petit, mes parents me disaient qu’il faut
pas raconter d’histoires ; maintenant
que je fais du cinéma et que j’obéis à
mes parents, tout le monde me dit qu’il
faut raconter des histoires ». Alors que
se passe-t-il dans Adieu au langage ? Eh
bien, il y a un couple en crise – comme
toujours chez Godard – et une grande
nouveauté : un chien. Et ? Et c’est à peu
près tout. C’est-à-dire pas grand chose
et en même temps : tout.
Concrètement, le film de Godard nous
parle du langage. Les raisons de la crise
du couple sus-cité sont pour le moins
floues. La femme réclame l’égalité, les
querelles de la grande Histoire se sont
immiscées entre eux… Du Mépris à
Nouvelle vague, le couple chez Godard
s’est progressivement réduit jusqu’à
l’esquisse. Celui d’Adieu au langage est
devenu iconique, Godard filme d’ailleurs
l’homme et la femme nus, tel Adam et
Ève. Le traumatisme de l’Histoire, grand
thème godardien, est entré dans le quotidien. À travers eux, le cinéaste exprime
sa lassitude du monde ; ce monde dont
il dit que le fascisme, bien qu’il ait perdu par les armes, est le vrai gagnant.
Levinas, Ellul, De Stael et tant d’autres :
à son habitude, le cinéaste use de nombreuses citations piochées dans la littérature, les arts ou la philosophie, il superpose les images, brûle les couleurs,
tord les sons, et donne au final le sentiment que, pour lui, la société actuelle
n’est que tyrannie du bonheur, désastre
technologique, contamination de la nonpensée. Une phrase parmi d’autres résonne fort dans ce maelström étourdissant : « Vous êtes emplis du goût de
vivre. Je suis là pour vous dire non. Et
pour mourir. »
Et puis il y a l’apparition de plus en plus
fréquente du chien. C’est le chien de
Godard et de sa compagne. Il le filme
avec des petites caméras, des téléphones portables, dans un tas de situations ordinaires. Il semble véhiculer l’idée, assez nouvelle chez Godard,
d’un éloge de l’état de Nature. Alors
que le couple s’empêtre dans l’incom-
municabilité, le chien semble capable
d’écouter le bruit de la rivière, il apparaît dans des images évoquant l’impressionnisme, toujours dans un rapport immédiat et sincère au monde. Jean-Luc
Godard nous emmène sur les chemins
de traverse d’un cinéma à l’état primitif,
qui accorde pleine confiance aux formes
et aux couleurs, d’un art intimiste et à la
puissance évocatrice infinie, d’un idiome
dégagé du sens manifeste.
Plus que jamais, ce nouvel essai de
Godard porte haut sa croyance dans le
cinéma. Avec une liberté totale, il suit
les pas de Claude Monet, qu’il cite : «
Ne pas peindre ce qu’on voit, puisqu’on
ne voit rien, mais peindre ce qu’on ne
voit pas. » Cet en deçà (ou au-delà) du
langage, Godard le travaille via la redondance, cette esthétique du ressassement, où les propositions visuelles résonnent peu à peu avec les citations, les
surimpressions et les sons, pour former
au final la « troisième image », principe
moteur de tout son cinéma : la juxtaposition de deux images qui en crée une troisième. Autrement dit, l’évasion du sens
premier (ou second), l’ouverture sur la
poésie du monde, dans un mouvement
que Godard pratique depuis longtemps
déjà : la pensée qui prend forme et la
forme qui pense.
Séance unique lundi 7 juillet à 14h00
suivie d’une rencontre avec Alexandre Singh.
WOODY ET LES ROBOTS
Woody ALLEN Slepers USA 1973 1h29 VOSTF
avec Woody Allen, Diane Keaton, John Beck…
« Tu crois en quoi ? » « Le sexe et la mort. Deux choses qui
n’arrivent qu’une seule fois dans la vie. Mais au moins, après
la mort, on n’a pas la nausée. » C’est le genre de répliques
qui fusent toutes les trente secondes dans Woody et les robots
(Sleepers, 1973), un Woody Allen première période. Au début
des années 70, le petit New-Yorkais Allen Stewart Konigsberg
ne cherchait pas à imiter ses maîtres européens, Fellini et
Bergman. Il faisait ses gammes de cinéaste en revisitant les
grands genres hollywoodiens, transformés pour l’occasion en
machine à produire des gags. Après le polar social (Prends
l’oseille et tire-toi) et le film militant (Bananas), Woody Allen
s’attaquait à la science-fiction dans Sleepers.
Son personnage, entré à l’hôpital pour un ulcère, se réveille
deux siècles plus tard, après avoir été cryogénisé. En 2173, il
découvre un monde où tout le monde est fiché, sous la surveillance d’un Grand Leader. Pour survivre, Woody-Hibernatus se transforme en robot-ménager, puis en révolutionnaire.
Mécanisation de la vie moderne et clonage font les frais
des vannes alléniennes. Mais dans la carrière d’Allen, le film
se distingue davantage par la large place accordée pour la
première (et la dernière) fois au comique purement visuel.
Nombre de scènes, riches en mimes, poursuites, chutes, sont
des références-hommages aux gags muets de Keaton, Chaplin et, surtout, Harold Lloyd, autre célèbre binoclard du cinéma américain. Un comique essentiellement physique donc, a
priori incongru dans l’univers de Woody Allen qui avait bâti sa
renommée sur les gags purement verbaux (Annie Hall) qu’il
alignait dans ses one man show au cabaret.
Le slapstick (style des comédies du cinéma muet américain)
de Sleepers s’est révélé plutôt convaincant, mais sans doute
pas assez pour son réalisateur. Le film suivant, Guerre et
amour, en dépit d’une scène muette hilarante (la tentative
d’enlèvement de Napoléon), est le plus bavard de toute sa
carrière.
Samuel Douhaire, Libération.
Alexandre Singh présente The Humans au
gymnase du lycée Aubanel du 5 au 9 juillet à 18h.
Séance unique lundi 17 juillet à 11h00
suivie d’une rencontre avec Ivo Van Hove.
My Architect
Nathaniel Khan États-Unis 2003 1h56 VOSTF
avec Louis Khan, Nathaniel Khan, Sue Ann Khan…
Lorsque l’architecte Louis Khan meurt d’un infarctus en 1974
dans les toilettes de la Penn Station à New York à son retour
d’Inde, des trous béants dans sa biographie se révèlent peu
à peu aux yeux du monde. Outre le mystère qui entoure les
conditions de sa mort et son passeport à l’identité effacée, il
laisse derrière lui trois enfants, trois femmes, trois familles,
dont deux extraconjugales restées cachées dans l’ombre de
l’officielle. Son fils, Nathaniel, né de sa troisième union, n’a
alors que onze ans. Après de nombreuses absences, son père
est parti à tout jamais, pas mort, juste parti.
Aujourd’hui âgé de 39 ans, metteur en scène et cinéaste accompli, il revient au travers de ce documentaire sur la vie de
cet homme qu’il a finalement peu connu. Sous l’interrogation
ultime « peut-on comprendre quelqu’un après sa mort ? »
et il jette comme multiples fils directeurs les diverses questions qu’il se posait au sujet de son père lorsqu’il était enfant.
A quoi ressemble son travail réellement ? Que peut-il bien
refléter de sa personnalité ? Comment était-il avec les autres
personnes ? Quelles étaient ses relations avec les différentes
femmes de sa vie ? Est-il vraiment mort ? Vingt-huit ans ont
passé, il part à la recherche de la réelle identité de ce père
absent pour essayer de mieux le connaître, de mieux appréhender son monde, de percer la carapace du mythe et des
énigmes qui l’entourent.
La première étape de cette recherche était sans doute de
s’entretenir avec ses proches, ses femmes, ses filles, ses collaborateurs, ses complices, ses adversaires. Des interviews
servent de jalons, de trame de fond à ce documentaire. Nathaniel Khan se focalise sur discours de son père, sa façon
d’appréhender et de penser son métier, ses conférences
dans les écoles d’architecture. Il fait des gros plans sur des
petits détails qui révèlent toute une façon de vivre.
Des petits bouts de l’homme, des balises, qui apparaissent et
disparaissent comme le faisait Louis dans la vie de son fils.
Ivo Von Hove présente The Fountainhead
dans la cour du lycée Saint-Joseph
du 13 au 19 juillet à 21h, relâche le 14.
Séance unique mercredi 23 juillet à 11h00
suivie d’une rencontre avec Gianina Carbunariu.
KAPITALISME,
NOTRE RECETTE SECRÈTE
Alexandru SOLOMON Roumanie 2010 1h14
Imaginez que Ceausescu revienne vingt ans après son exécution. Imaginez qu’il rencontre ses anciens généraux, les exmembres du parti et leurs enfants et qu’il découvre qu’ils
sont à présent les businessmen de la Roumanie. Imaginez
que l’ancien dictateur communiste comprenne alors que ce
sont ses « héritiers » qui ont ouvert les portes au capitalisme
dans le pays, et qu’ils font désormais affaire avec l’Union Européenne depuis l’adhésion du pays en 2007. Imaginez tout
cela et vous comprendrez très vite le paradoxe auquel sont
confrontés les Roumains et les autres habitants d’Europe de
l’Est, depuis le passage du régime communiste au capitalisme.
En contrepoint des commentaires du vieux dictateur, Alexandru Solomon dresse le portrait haut en couleur des oligarques de la Roumanie actuelle, en une sorte de Who’s Who
du grand business, leur poids économique étant la valeur
étalon ! L’humour et la dérision y sont présents, à travers les
commentaires truculents du réalisateur, quelques scénètes
mêlant pêle-mêle légos et pâte à modeler ou vidéos montages insolites. Sortes de digressions critiques, récréatives et
salutaires qui offrent le recul nécessaire pour éviter la nausée
tant la pilule paraît difficile à avaler !
Il y est donc question de recette. Prenez un pays en pleine
révolution, un bon pactole que la securitate utilisait pour les
échanges extérieurs (en dollars bien entendu !) à l’aide d’une
société écran basée dans le petit paradis fiscal de Chypre
(bien entendu !). Ajoutez ensuite une part de nomenklatura
cupide. Assaisonnez le tout de passe-droits, corruptions et
relations. Et vous obtenez le point de départ d’un rapt gigantesque au nez et la barbe d’une population, le détournement
des principales sources d’expansion de la Roumanie. L’addition est salée, mais pas pour les plus voraces ! La Roumanie
a le plus petit PIB des anciens pays communistes bien qu’elle
compte le plus grand nombre de fortunes (qui représentent
eux-mêmes 32% du PIB). En revanche, aucun « homme
d’affaire» n’a été inquiété, sur 462 dossiers liés à la grande
corruption… Aucune sentence n’a été prononcée… Certains
siègent même au parlement européen… Imaginez que Ceausescu revienne vingt ans après son exécution…
Gianina Carbunariu présente Solitaritate
au gymnase du lycée Mistral
du 19 au 27 juillet à 15h, relâche le 23.
Séance unique le vendredi 18 juillet à 11h00,
suivie d’une rencontre avec le réalisateur
Alexandre Barry et Claude Régy.
TOUT SEUL AVEC MON
CHEVAL DANS LA NEIGE,
AXEL BOGOUSSLAVSKY
Alexandre Barry France 2014 1h14
Avec : Axel Bogousslavsky
Isolé dans une maison perdue au cœur d’une forêt profonde,
loin des contraintes et des conventions du monde moderne,
Axel Bogousslavsky, homme-enfant de 76 ans, acteur, poète,
musicien, dessinateur, collaborateur et compagnon de vie de
Marguerite Duras et de Claude Régy, mène une vie solitaire
et secrète. La puissance poétique de son imaginaire - folie et
sagesse mêlées -, sa connaissance mystérieuse des choses
de l’esprit, les fulgurances de ses paroles et de ses visions
envahissent la pièce unique dans laquelle il vit. Cet espace
réduit devient le théâtre intime et cosmique où apparitions et
souvenirs prennent vie. De l’aube à l’aube, une voix intérieure
le submerge et révèle le portrait en reflets d’un être sans
limites, enfant éternel et vieux sage chinois, qui a choisi, plutôt que de se perdre dans le monde d’aujourd’hui, de rester
tout seul avec son cheval dans la neige.
« Le souffle d’Axel Bogousslavsky suscite le feu, et ce même
souffle, traversant sa flûte, invente la musique. Et le même
bois pris dans la forêt va, sous le souffle, flamber, mais il
sera cendre. On voit le feu, on voit la cendre. Axel crée un
espace où devient possible une autre façon d’être vivant. Si
son cheval est imaginaire, la neige aussi bien peut ne pas
tomber. Axel est étendu de tout son long sur le cheval, sa tête
sur la croupe. Il invente une identité de la poésie et de la vie
très rarement pratiquée. Par la non-spécialisation, les frontières éclatent, ouvrant large le portail de l’infini. Axel nous
fait croire qu’il est possible sans cesse d’inventer. C’est ce
qu’il fait. Et c’est ce que fait le film. La nouveauté à chaque
instant est absolue. » Claude Régy, 02/2014.
Claude Régy présente Intérieur à la salle de Montfavet du 15 au 27 juillet à 18h, relâches les 18 et 23.
11h
Le Roi se meurt
d’Eugène Ionesco - CRÉATION 2014
mise en scène, scénographie Alain Timár
(version chinoise surtitrée en français)
« J’ai voulu revisiter cette pièce avec six jeunes acteurs… chinois.
Personnages en révolte envers leurs ainés et la société, ces
jeunes gens se rejouent la parodie du pouvoir et font un pied de
nez à la mort pour mieux exorciser leurs angoisses. Face à un
monde qui s’écroule, ils ne peuvent qu’exprimer une énergie, une
violence et un rire féroces, aux coups impitoyables. » A.T
Salle du Chapitre - Durée : 1h30
11h
Le temps suspendu de
Thuram
d’après Véronique Kanor - CRÉATION 2014
mise en scène, scénographie Alain Timár
« C’est la figure du footballeur Lilian Thuram qui sert de fil
conducteur à cette pièce pour questionner et explorer notre
rapport à la célébrité, à l’image et aux médias. »
Salle de la Chapelle - Durée : 1h25
16h
Ô vous frères humains
d’Albert Cohen - CRÉATION 2014
Crédit photo : Manuel Pascual
mise en scène, scénographie Alain Timár
« Un enfant de dix ans découvre, un jour du mois d’août, la haine
et le rejet dans les paroles et le regard d’un camelot, occupé à
vendre dans une rue de Marseille, des bâtons de détacheur : cet
enfant juif, c’était lui… Une histoire où trois acteurs témoignent ;
de cette toujours brûlante actualité : trois êtres, trois pays, à
jamais bercés ou secoués mais imprégnés par la même culture
française. »
Salle du Chapitre - Durée : 1h30
BILLETTERIE
04 32 76 24 51
THÉÂTRE DES HALLES
Rue du Roi René - Avignon
www.theatredeshalles.com
Festival Avignon
5-27 juillet 2014
relâche le 16
La projection du mercredi 9 juillet à 14h00 sera suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Emma Dante.
PALERME
(VIA CASTELLANA BANDIERA)
Emma DANTE
Italie 2014 1h42 VOSTF (sicilien)
avec Emma Dante, Alba Rohrwacher,
Elena Cotta, Renato Malfatti…
Scénario d'Emma Dante,
Giorgio Vasta et Licia Eminenti
Le soleil plombe Palerme, un petit siroco insidieux agace les nerfs, les rues
sont désertes : c'est un dimanche d'été
à l'heure de la sieste. Rosa et Clara se
rendent au mariage d'une amie dans une
voiture sans clim, perdue dans un dédale
de petites rues étroites… jusqu'à s'enfiler dans la via Castellana Bandiera où, la
faute à pas de chance, déboule en sens
inverse l'unique voiture qui roule dans
Palerme ce jour-là ! La venelle est trop
étroite pour que les voitures puissent se
croiser, mais pas question que Rosa recule, pas question non plus que la vieille
Samira, qui trimballe la famille Calafiore
au complet, cède de son côté. Alors
les voitures, arrêtées à mi-rue, calendre
contre calendre, phares dans les phares,
vont rester bloquées pendant la journée
entière et même davantage, tandis que
les occupants, sans boire ni manger,
commencent à défaillir, les gamins à râler : c'est une drôle d'affaire, comme une
guerre silencieuse entre deux entêtées,
sans gestes violents ni paroles. Dans
les véhicules immobiles, les regards se
chargent de haine, comme si quelque
chose de vital était en jeu, histoire d'orgueil, de territoire, de frontière… Un truc
inscrit dans les gènes qui les aveugle
et les obstine : plutôt crever de chaud,
d'inanition sur place que reculer.
C'est absurde et fendard, mais ça
n'a rien à voir avec ce qu'on imagine
d'une comédie à l'italienne, c'est âpre
et sec, marqué par l'idée qu'on se fait
d'une culture palermitaine qui ignore les
concessions, source de querelles sans
fin, de haines inépuisables. Les deux nanas sont pire encore que les mecs qui
autour d'elles sont les témoins de ce formidable duel silencieux.
Emma Dante a vraiment beaucoup
d'atouts dans sa pogne : elle est ici actrice dans le rôle de Rosa, la conductrice
obstinée, bornée, bourrue, quasi macho, et scénariste-réalisatrice qui, sur le
mince prétexte d'un refus de passage,
brode une fable étonnante et prenante
renvoyant à tous les conflits de la terre.
Unité de lieu, unité de temps, suspense
et sens de la mise en scène : on comprend mieux cette maitrise quand on
sait que Emma Dante, figure de proue
du théâtre contemporain italien, a joué
très jeune avec les plus grands (Vittorio
Gassman, Mastroianni…) et a fini par
fonder en 1999 sa propre compagnie
de théâtre. Via Castellana Bandiera est
d'abord une pièce de théâtre de son cru,
qu'elle a joué avec sa troupe et qu'elle
s'est décidée à transformer en film, dans
la rue de Palerme qui lui est familière et
porte vraiment ce nom.
Emma Dante présente Le sorele macaluso au gymnase du lycée Mistral du 7
au 15 juillet à 15h, relâche le 11.
Séance unique vendredi 11 juillet à 11h00,
suivie d’une rencontre avec Arkadi Zaides.
CINQ CAMÉRAS BRISÉES
Les Territoires
cinématographiques
sont organisés en collaboration
avec le Festival d’Avignon
(avec l’aide de la SACD).
Ils sont un lieu de rencontre
et de dialogue entre le
spectacle vivant et le cinéma.
Ce programme tisse des liens
étroits avec la programmation
du Festival. Plusieurs artistes
viennent échanger autour d’un
film ou d’un documentaire
emblématique de leur parcours,
important pour leur écriture
artistique. Au regard de la
programmation jeune public du
Festival, un cycle pour enfants
de tout âge est proposé pendant
trois semaines. Il permet
notamment de découvrir les
mystères du film d’animation
grâce à la présence de plusieurs
réalisateurs, auteurs et
scénaristes.
Pour cette nouvelle édition des
Territoires Cinématographiques
et dans le cadre de son action
culturelle animation, la SACD
apporte son soutien à la venue
des réalisateurs et scénaristes
de la programmation pour les
plus jeunes. Il s’agit de permettre
au public de découvrir ou revoir
des films en résonnance avec la
programmation jeune public du
festival et de faire se croiser les
regards entre cinéma et théâtre.
Emad BURNAT et Guy DAVIDI
Palestine/Israël 2012 1h30 VOSTF
Emad Burnat n’avait rien pour devenir cinéaste. Paysan ordinaire de Bi’lin,
petit village de Cisjordanie, il s’était
contenté d’acheter en 2005 une caméra pour filmer les premiers pas de son
quatrième enfant. Mais 2005, c’est justement l’année où l’occupant déboule
avec des bulldozers pour arracher les
oliviers qui gênent la construction d’un
mur de séparation destiné à protéger la
nouvelle colonie israélienne de Mod’in
Illit, prévue pour 150 000 résidents.
Conséquences pour les 1700 habitants
de Bil’in : la perte de la moitié de leurs
terres et une vie qui devient insupportable. Les villageois décident alors que
tous les vendredis, ils iront manifester
pacifiquement devant le chantier du
mur. Emad est parmi eux et cette petite
caméra à destinée familiale devient témoin de cette longue résistance collective. En même temps que les joies et les
peines de sa famille, c’est la vie du village que Emad va filmer semaine après
semaine : chaque vendredi hommes,
femmes, enfants, éclopés ou bien por-
tants manifestent et ne reçoivent pour
réponse que jets de lacrymogènes, tirs
de flash-balls, quand ce ne sont pas des
rafales de M16… Mais la population ne
se décourage pas pour si peu, ne se
laissant pas gagner par la tentation de
la violence, à l’exception de quelques
jets de pierres.
Les images de son fils alternent avec
celles des manifestations pacifiques
contre la construction du mur de séparation. A l’amplification des soutiens
internationaux, y compris ceux d’Israéliens et de Juifs du monde entier, Israël
répond par une intensification de la répression militaire. Des personnes sont
arrêtées, d’autres blessées, des gens du
village sont tués. Emad, comme tous
les autres, est mis en danger et cette
violence subie en permanence, les caméras en sont les témoins, mais aussi
les victimes : en cinq ans de tournage,
ce sont cinq caméras qui vont être brisées par les colons ou les militaires.
Emad les a gardées, comme il a gardé
toutes leurs images, parfois brouillées,
ou hésitantes, qui racontent l’histoire
d’un peuple qui n’est pas prêt à se soumettre.
Arkadi Zaides présente Archive
au Tinel de la Chartreuse du 8 au 14 juillet à 18h30, relâche le 11
Séance unique lundi 14 juillet à 14h00,
suivie d’une rencontre avec Nathalie Garraud
et Olivier Saccomano.
HAMLET GOES BUSINESS
Aki KAURISMÄKI Finlande 1987 1h26
Avec Pirkka-Pekka Petelius, Kati Outinen,
Elina Salo, Esko Salminen, Kari Väänänen
C’est l’histoire du prince de Danemark, ramenée à notre vingtième siècle dans le milieu des affaires. Milieu sans amour et
sans âme. Meurtres en col blanc dans les couloirs vides d’un
Elseneur bourgeois. Complètement à l’opposé de Shakespeare, donc, bien que les épisodes, annoncés par des têtes
de chapitre, suivent presque jusqu’au bout le synopsis de la
version originale. Juste un synopsis. Des situations, quelques
répliques référentielles, comme le squelette vu en transparence de la tragédie la plus énigmatique de tous les temps.
Ici, dans le noir et blanc d’une photo (de Timosalminen) qui
isole des visages blafards, efface les détails, transforme les
décors en compositions expressionnistes au bord de l’abstraction, ici, règne un climat très lourd d’angoisse et de suspicion. Personne n’est blanc-bleu. Pas même Ophélie (Kati
Outinen), petite garce calculatrice au menton fuyant, qui se
suicide dans sa baignoire, se penche doucement et tombe,
s’anéantit dans l’eau mousseuse jusqu’à n’être plus qu’une
chevelure flottante.
Gros blond mou, goulu, dépressif, Hamlet (Pirkka-Pekka Petelius) flotte, lui, dans le vide de son existence. Il est devenu
ici parricide et manipulateur de médiocres, mené par des
ambitions sans folie.
Aucun fantôme ne le hante, ni remords. Petit frère beckettien de Lorenzaccio, il se lamente sur l’inutilité de l’action. Il
n’y a pas de Fortimbras pour annoncer un monde nouveau.
C’est Horatio, appelé Simo (Hannu Valtonen) ami d’enfance
d’Hamlet, son chauffeur et espion des syndicats, qui a le dernier mot.
Le film se termine sur une chanson infiniment triste qui dit
que les jours meilleurs ne sont pas pour demain. Sans la dure
beauté des images, sans leur ironie déchirée, il ressemblerait
plus à Dallas qu’à Hamlet. La référence est contraignante,
parfois irritante pour le spectateur, mais elle lui permet de
faire jouer les souvenirs des passions, des démesures shakespeariennes, et à Kaurismäki de resserrer l’intrigue, d’en donner cette version insolente, émouvante. (D’après Le monde)
Nathalie Garraud et Olivier Saccomano présentent
Othello, variation pour trois acteurs, spectacle
itinérant du 9 au 25 juillet à 20h (excepté le 15 :
19h30), relâche les 11, 14, 18, 21 et 24.
Séance unique vendredi 25 juillet à 14h00,
suivie d’une rencontre avec Fabrice Murgia
HER
Écrit et réalisé par Spike JONZE
USA 2013 2h06 VOSTF
avec Joaquin Phœnix, Amy Adams, Rooney Mara, Chris
Pratt, Olivia Wilde… et la voix ensorcelante de Scarlett
Johansson... Musique de Arcade Fire.
Imaginez un monde où les ordinateurs auraient acquis une
conscience. Conscience d’eux-mêmes, conscience des autres.
Un monde où les ordinateurs seraient capables d’interagir
intelligemment avec chacun d’entre nous. C’est dans ce futur
plus ou moins proche que nous projette Spike Jonze, dans
une ère numérique nouvelle, où toute ressemblance avec
notre réalité ne serait pas totalement fortuite...
C’est à Los Angeles, ville de tous les possibles, que commence
notre histoire. Théodore (Joaquin Phœnix, extraordinaire) est
un modeste écrivain, travaillant pour un site internet spécialisé dans les liaisons épistolaires.
Sa vie un peu morne, pas mal triste, sera bientôt dynamitée par l’achat d’un programme informatique ultramoderne,
habité par la voix de Samantha (Scarlett Johansson). Une
intelligence artificielle conçue pour s’adapter à chaque personnalité et répondre à tous les besoins, qui s’exprime à travers une voix féminine suave, intuitive et étonnamment drôle,
dont Théodore va peu à peu tomber amoureux...
Il est bousculé dans ses certitudes par le cas de conscience
de Samantha : « Mes sentiments sont-ils réels ou est-ce juste
de la programmation ? ». Rien ne semble pourtant plus réel
que leur première nuit d’amour, lorsque la voix sensuelle et
éraillée de Samantha atteint son paroxysme.
Joaquin Phœnix est impressionnant de justesse et de charisme dans un registre qui ne lui est pourtant pas coutumier.
Il incarne instantanément Théodore, nous rend palpable la
mélancolie d’un homme qui trouve refuge dans cet amour
virtuel, « plus humain que l’humain » pour citer Philip K.Dick.
Il irradie chaque plan de la grâce subtile de ses sentiments,
de ses doutes, de ses fêlures. Et n’oublions surtout pas la
performance étonnante de Scarlett Johansson, qui donne sa
voix rocailleuse et incroyablement vivante à Samantha. Une
prestation vocale qui lui a valu le Prix d’Interprétation féminine au dernier Festival de Rome. Une première !
Fabrice Murgia présente Notre peur de n’être
au gymnase du lycée Aubanel
du 21 au 27 juillet à 20h, relâche le 25.
XENIA
Panos H. KOUTRAS
Grèce 2014 2h08 VOSTF
avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Aggelos
Pappadimitriou, Romanna Lobach… et
la lumineuse, l'incroyable Patty Pravo…
Scénario de Panos H. Koutras
et Panagiotis Evangelidis
VILLE DE
LES AVIGNON
C'est une ode fantasque, drôle et touchante à la liberté et à la tolérance. Et elle
porte un titre qui est tout l'opposé de ce
que devient la Grèce aujourd'hui : Xenia,
ça veut dire hospitalité, une valeur qui fut
historiquement celle de la Grèce Antique,
où l'étranger était le bienvenu (enfin, s'il
ressemblait un peu trop à un Perse, ça
se discutait…). Xenia sonne un peu ironiquement dans un pays où le droit du
sang prime désormais sur le droit du sol,
et où la chasse aux migrants (et par extension à tous ceux qui leur ressemblent)
a été abandonnée par la police aux fascistes de Aube Dorée, ce parti qui ferait
passer notre FN pour un mouvement
centriste…
C'est dans ce contexte que l'on fait la
connaissance de Dany et Odysseas,
deux frères de 16 et 18 ans séparés par
la vie et que tout oppose. Dany, extraver-
ti et insouciant – voire parfois complètement irresponsable – vit en Crète et assume pleinement son homosexualité au
point d'en faire un gagne-pain auprès de
messieurs peu scrupuleux. Mais sa mère
vient de mourir et il décide de rejoindre
à Athènes son frère Odysseas, aussi hétéro et rangé que lui-même est folle et
chaotique. Et entre le cadet, ses vêtements colorés, son petit lapin blanc dont
il est dingue, sa passion lourdingue pour
Patty Pravo, la pasionaria de la variété
italienne des années 70, et l'aîné, qui se
partage entre son boulot dans un snack
et son coloc amateur de foot, le courant
ne va pas tout de suite passer.
Mais les deux frères vont être amenés à
se lancer dans une improbable équipée
qui va les rapprocher : Ody aura bientôt
18 ans et, Albanais par sa mère, il risque
de se faire expulser s'il ne retrouve pas
rapidement le père grec qui a abandonné sa famille et aurait été repéré à
Thessalonique, où il serait devenu… politicien d'extrême-droite ! Voilà donc Ody
et Dany lancés dans une quête du père
qui aura tout de l'odyssée initiatique et
refondatrice de leur relation…
L'atypique Panos H. Koutras pourrait être un petit cousin kitsch et funky
des Dardenne, il fait preuve d'une lucidité d'analyse et d'une générosité de
sentiments qui donnent furieusement
confiance dans l'avenir de la Grèce, dont
on ne doute pas que les valeurs de tolérance et de démocratie finiront par reprendre le dessus.
ZERO THEOREM
Jusqu'au jour où Management lui confie
un projet ultra-confidentiel : décrypter le
fameux « Théorème Zero », qui prouvera
que l'infini existe… ou démontrera que
ce n'est qu'un leurre. Et pour cette mission spéciale, Qohen pourra effectuer
ses recherches sans bouger de chez
lui, le bonheur ultime. Mais la studieuse
solitude du chercheur de fond est perturbée par les visites intempestives des
émissaires de Management : Joby, sorte
d'inspecteur des travaux finis, Bob, un
jeune informaticien surdoué, et la voluptueuse autant que mystérieuse Bainsley.
Sans compter les interventions d'une
psychiatre virtuelle aussi intrusive qu'à
côté de la plaque… Entre ses calculs infernaux et les contacts avec ces intrus,
Qohen finira-t-il par percevoir le sens de
la (sa) vie ?
Sans jamais se prendre au sérieux, en
gardant en permanence un univers de
bricolage artisanal (on est à mille lieues
des blockbusters futuristes ultra-balisés), le film porte un regard à la fois
amusé et inquiet sur l'évolution technologique effrénée de nos sociétés,
sur le contrôle permanent, sur l'hyperconnexion obligatoire, sur l'isolement
impossible et la paradoxale solitude qui
en découle, sur la perte de sens et de
repères… La fable est sombre dans le
fond mais joyeuse dans la forme, en tout
cas bourrée d'énergie et de fantaisie.
Terry GILLIAM
GB/USA 2013 1h46 VOSTF
avec Christoph Waltz, Mélanie Thierry,
David Thewlis, Lucas Hedges,
Tilda Swinton, Matt Damon,
Sanjeev Bhaskar, Peter Stormare,
Ben Whishaw…
Scénario de Pat Rushin
C'est la nouvelle folie de Terry Gilliam,
le plus américain en même temps que
le plus visionnaire des indépassables
Monty Python, et c'est une sorte de
Brazil trente ans plus tard… On retrouve
cette même vision kafkaïenne et déjantée de la société, avec les couleurs
flashy en plus. Cette veine de l'anticipation – même si l'univers ici décrit n'est
qu'une très crédible extrapolation du
nôtre – permet à Gilliam d'exploiter au
mieux son imaginaire débordant. On retrouve sa patte dans les décors rétro-futuristes, dans les costumes et les coiffures plus extravagants les uns que les
que les autres. Le film déborde d'idées,
de trouvailles saisissantes, comme ces
publicités qui vous suivent partout dans
la rue, ou ces fêtes où chacun danse sur
sa propre musique sortie de ses écouteurs… Une dystopie foisonnante, bourrée d'imagination, d'humour et de générosité.
Londres, dans un avenir proche. Les
avancées technologiques ont placé le
monde sous la surveillance d’une autorité invisible et toute-puissante :
Management, un cousin germain de Big
Brother… Qohen Leth, génie de l’infor-
matique, vit reclus dans une chapelle
abandonnée où il attend désespérément
l'appel téléphonique qui lui apportera les
réponses à toutes les questions qu’il se
pose, donnant ainsi, enfin, un sens à sa
vie. Malheureusement il doit régulièrement quitter son antre pour aller travailler, au risque de louper ce fameux appel,
et doit se mêler à ses congénères, ce
qu'il redoute au plus haut point…
C'est le formidable Christoph Waltz,
découvert par Tarantino, qui incarne
Qohen : crâne rasé, timide, névrosé (il
parle de lui à la première personne du
pluriel), finalement très drôle et infiniment
humain. Mais tous les acteurs sont épatants, y compris les guest-stars qui nous
réservent quelques apparitions réjouissantes : Matt Damon en Management
caméléon, ou Tilda Swinton en psy-rom
complètement frappadingue.
HIPPOCRATE
critères de rentabilité qui sont de plus en
plus présents, envahissants. Il est bien
placé pour bien connaître la question,
Thomas Lilti, puisqu'il est lui-même toubib ! Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou
ayant existé sera donc tout sauf fortuite.
Un hôpital, c’est un peu comme le grand
théâtre de la tragi-comédie humaine. Les
émotions y sont exacerbées, tout y est
fort parce que tout ne tient qu’à un fil,
tout y est plus puissant qu’ailleurs car
c’est ici que l’on naît, ici que l'on souffre,
ici que l'on guérit ou que l'on achève sa
vie. A l’hôpital, Eros la vie et Thanatos la
mort jouent à cache-cache entre l’étage
des naissances et l’aile des soins palliatifs, sous les regards attentifs, le plus
souvent bienveillants et parfois impuissants des acteurs principaux de cette
pièce pleine de bruit et de fureur dont on
ne connaît pas toujours la fin : les médecins, les infirmiers, les aides-soignants…
Tous ces métiers pouvant s'entendre au
féminin aussi bien qu'au masculin, mais
allez savoir pourquoi, les toubibs sont le
plus souvent des hommes, et les autres
professions le plus souvent exercées par
des femmes…
Des blouses blanches, vous allez en voir
lors de cette plongée singulière dans
le service de médecine générale de ce
grand hôpital public. Des professeurs
de médecine, des chefs de service, mais
surtout des carabins. Ces futurs médecins à peine sortis de l’adolescence
et déjà lâchés dans l'arène vont devoir
apprendre « sur le tas » les gestes médicaux plus ou moins décisifs autant
que leur propre capacité à encaisser
l’épreuve ultime de la confrontation avec
les patients.
Et s’ils maîtrisent (plus ou moins) les
bases théoriques, les diagnostics, les
pronostics, les posologies, ils n’ont pas
vraiment appris dans les amphis à gérer
le stress des familles, l'anxiété des malades, la peur de la mort, l’empathie, bref
tout ce qui fait la difficile relation à cet
autrui meurtri.
Heureusement, depuis l'époque d'Hippocrate, le corps médical a su inventer des techniques pour évacuer les angoisses au cours des fameux « tonus »,
bamboches potaches et très arrosées,
ou simplement au quotidien dans la salle
de garde, lieu où l’on peut, loin des malades, faire du bruit, chanter des chansons grivoises, dire des choses horribles
ou mimer des scènes que la bienséance
nous interdit de décrire ici.
Voici donc le tout jeune Docteur
Benjamin Barois, interne fraîchement
débarqué dans le service de médecine
générale dirigé par son papa. On va le
suivre, lui coller aux basques à travers
les méandres de l’hôpital et vivre avec
lui les joies et doutes de l’internat : de
la première ponction lombaire au premier
décès, il va découvrir les rouages et secrets d’un système hospitalier qui fonctionne tant bien que mal avec de moins
et moins de moyens et de plus en plus
de pressions sur un personnel qui doit
faire des miracles avec des bouts de
chandelles. A ses côtés, Abdel, médecin algérien plus âgé et plus aguerri, qui
doit en toute humilité refaire ses preuves
pour pouvoir prétendre à une équivalence dans ce pays hospitalier qui sait
bien exploiter cette « main d’œuvre » pas
cher et docile qui ne demande bien sûr
qu’à faire des gardes de soixante douze
heures d’affilée !
Dans les pas de Benjamin et d'Abdel, on
se dit que rarement dans le cinéma de
fiction on en avait appris autant sur ce
monde fermé, assez fascinant et parfaitement représentatif de l'état de santé
d'une société. On rit beaucoup, on est
ému souvent, captivé tout le temps. Bref
une éclatante réussite.
Jimmy’s Hall
Ken Loach sera à l’honneur
le mercredi 16 juillet : à 14h00,
projection du film L’esprit de 45
suivie d’une rencontre avec les
Amis de l’Humanité puis à 17h00,
présentation de Jimmy’s Hall.
Ken LOACH
GB 2014 1h46 VOSTF
avec Barry Ward, Simone Kirby, Jim
Norton, Aisling Franciosi, Francis
Magee, Aileen Henry…
Scénario de Paul Laverty
Avec ce film qu’il affirme être son dernier– on n’a pas du tout envie de le
croire ! –, Ken Loach nous offre un vrai
moment de bonheur, dosant judicieusement les moments de lutte et ceux de
tendresse, de lyrisme aussi, les enrobant
d’une joie communicative, composant
une des ces fresques modestes dont il
a le secret, qui donnent envie d’avancer,
de ne jamais baisser les bras. L’histoire
de Jimmy est une ode à l’insoumission,
aux rebelles de tous les pays, de toutes
les époques, qui donne envie de rentrer
dans la danse avec eux.
1932. Nous sommes dans le Leitrim, un
comté d’Irlande balayé par le vent et la
pluie après l’avoir été durant des années par la guerre. Le jeune parti Fianna
Fáil, mené par Eamon de Valera, vient
de l’emporter, en affichant une politique plus marquée à gauche, même si
elle reste très inféodée à l’Église et n’inquiète en rien les capitalistes irlandais.
Néanmoins, le climat s’étant apaisé, l’absence lui étant devenu pesante, Jimmy
Gralton a décidé de revenir au bercail
pour aider à la ferme sa mère qui se fait
vieille. C’est comme le retour de l’enfant
prodigue. Même ceux et celles qui mouillaient encore leurs couches au moment
de son départ, une dizaine d’année auparavant, en ont entendu parler. Jimmy
c’était cet esprit libre, ce militant de tout
temps, cet autodidacte qui ne mâchait
pas ses mots, participait aux jacqueries
pour soutenir les paysans et s’engageait
auprès de l’IRA. Celui qui a dû fuir pour
survivre et a continué à lutter depuis les
États Unis avec la même ferveur pour
soutenir son pays. Tour à tour paysan,
mineur, docker, marin, syndicaliste, prisonnier, serveur… Une vraie légende vivante qui revient dans son pays natal.
Très vite les plus jeunes ne rêvent que
d’une chose, supplient Jimmy : il faut
qu’il réouvre le « Pearse-Connoly Hall »,
un petit dancing de campagne qui était
bien plus que ça : une lueur d’espoir
dans la nuit la plus sombre, un symbole
de la résistance contre l’oppresseur, un
havre où l’on se retrouvait pour danser
certes, mais aussi pour échanger, pour
réfléchir, pour étudier, pour organiser les
luttes tous ensemble.
Jimmy a beau aspirer à une paix bien méritée, l’aventure est trop tentante. Chacun
apporte sa pierre à l’édifice, ses anciens
compagnons de combat, la charmante
Oonagh qui aurait pu devenir sa compagne s’il ne s’était pas exilé… Le Hall
sort de l’abandon et reprend vie, d’autant
que les disques de jazz américains qu’il
passe sur son gramophone stimulent la
curiosité. Non seulement on y vient de
loin pour faire la fête, mais le lieu devient
vite une sorte de centre culturel alternatif,
autogéré, vivant. Un lieu d’apprentissage
tout autant que de détente.
Et là, le curé du coin, le père Sheridan,
dresse l’oreille, monte au créneau :
l’éducation est la prérogative de la
Sainte Église, ceux qui s’en mêlent indûment commettent un sacrilège ! Il sermonne les fidèles de sa paroisse, les exhorte à choisir entre le Christ et Gralton,
à ne pas aller se trémousser sur des musiques venues de l’Afrique la plus noire
et qui enflamment les passions ! La
guerre est déclarée, obligeant chacun à
choisir son camp.
Jimmy Gralton a vraiment existé et dérangé tellement que des archives nationales qui le concernaient ont été détruites. Garder la mémoire, c’est aussi un
acte de résistance. Et les mots de celui
qui réquisitionnait des fermes bien avant
que le DAL n’existe résonnent malheureusement toujours avec justesse : « Ils
veulent nous faire croire que notre pays
est uni. Mais l’intérêt d’un enfant pauvre
est-il le même que celui d’un gros propriétaire terrien qui exige des loyers
exorbitants ? »
Ciném
a garanti sans 3D
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HIPPOCRATE
EN AVANT-PREMIÈRE
(sortie nationale prévue
le 3 septembre…)
Thomas LILTI
France 2014 1h41
avec Vincent Lacoste, Reda Kateb,
Jacques Gamblin, Marianne Denicourt,
Félix Moati, Carole Franck, Philippe
Rebot… Scénario de Thomas Lilti,
Julien Lilti, Baya Kasmi et Pierre
Chausson
Hippocrate, c'est pour le serment. C'est
une histoire de médecins. L'histoire de
jeunes internes qui découvrent le fonctionnement pour le moins agité d'un
grand hôpital parisien. Le sujet est important, le film est épatant. Drôle, léger,
déconnant, d’un humour souvent décalé, presque burlesque, et en même temps
grave, lucide, profondément et terriblement humain. Thomas Lilti a pris le parti
d'en rire, en tout cas de faire œuvre vivante et énergique. Mais il ne cache rien
de la situation quasi-intenable du système hospitalier français, coincé entre
sa mission de soigner le mieux possible
les malades qui lui sont confiés et les
N°345 du 25 juin au 29 juillet 2014 / Entrée : 6,50€ / le midi : 4€ / Abonnement : 48€ les dix places

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