PROJET EDUCATIF Multi-Accueil intercommunal - CC Barrès

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PROJET EDUCATIF Multi-Accueil intercommunal - CC Barrès
Multi-Accueil Intercommunal Barrès-Coiron
04 75 00 82 82
[email protected]
PROJET EDUCATIF
Gestionnaire :
Communauté de communes Barrès-Coiron
8 avenue Marcel Cachin
07 350 CRUAS
04 75 00 04 11
[email protected]
Multi-Accueil intercommunal
Impasse des Lavandières
07 400 MEYSSE
SOMMAIRE :
PREAMBULE .................................................................................................................................................. 3
A.
PRESENTATION GENERALE ............................................................................................................. 4
1.
Les différents espaces de la structure .................................................................... 4
2.
Les fonctions des espaces ....................................................................................... 4
3.
Le choix des futurs noms donnés aux différents lieux ........................................... 5
4.
Nos valeurs éducatives ........................................................................................... 6
B. L’ACCUEIL .............................................................................................................................................. 6
1.
Le premier accueil ................................................................................................... 6
2.
L’accueil au quotidien ............................................................................................. 7
3.
L’accueil occasionnel............................................................................................... 8
4.
L’accueil d’urgence.................................................................................................. 9
5.
L’accueil de l’enfant en situation de handicap ....................................................... 9
C.
LES TEMPS D’EVEIL ......................................................................................................................... 10
1.
La liberté de mouvement : .................................................................................... 10
a.
b.
c.
d.
L’espace et ses enjeux ....................................................................................... 10
La posture .......................................................................................................... 10
Le pied nu .......................................................................................................... 11
Le risque de l’utilisation d’un « youpala » : ...................................................... 12
2.
L’attitude de l’adulte ............................................................................................. 12
3.
L’aménagement des différents espaces et leurs jeux .......................................... 13
a.
b.
c.
d.
e.
f.
Du côté des « petits moyens » .......................................................................... 13
Du côté des « moyens grands » ........................................................................ 13
Les salles « annexes » ....................................................................................... 13
L’extérieur .......................................................................................................... 14
Les sorties .......................................................................................................... 14
Du temps pour rêver .......................................................................................... 14
1
D. LE TEMPS DU REPAS ....................................................................................................................... 15
1.
Le repas dans chacun des groupes ....................................................................... 15
a. Du côté des « petits moyens » : où mange-t-on et comment ? ........................ 15
b. La diversification alimentaire : quand passer du liquide au semi liquide selon
nous ? ....................................................................................................................... 15
c. Du côté des « moyens grands » : où mange-t-on et comment ? ...................... 16
2.
Le rythme et le respect de chacun ........................................................................ 16
E.
LE TEMPS DU REPOS ....................................................................................................................... 17
1.
Les chambres ........................................................................................................ 17
2.
Le respect du rythme de sommeil ......................................................................... 18
F.
LES SOINS CORPORELS ................................................................................................................. 18
1.
Respect de la pudeur et de l’intimité .................................................................... 18
2.
Les soins d’hygiène ............................................................................................... 19
3.
L’acquisition de la « propreté » ............................................................................ 19
G. LA PLACE DES PARENTS ................................................................................................................ 20
1.
Les parents : premiers éducateurs de leur(s) enfant(s) ...................................... 20
2.
L’investissement des parents au sein de la structure .......................................... 20
3.
Les temps de rencontres ....................................................................................... 21
H. L’ACCUEIL DES STAGIAIRES ....................................................................................................... 22
2
PREAMBULE
Le projet éducatif vise à définir les grandes orientations éducatives défendues par l’équipe du Multi accueil
pour l’accueil du jeune enfant au sein de notre lieu de vie.
BUT PRINCIPAL
Ce projet est le fruit d’une réflexion d’équipe pour mettre en place une pratique éducative cohérente de tous
les professionnels auprès de l’enfant. C’est un support servant de base de travail. Il guide les professionnels
vers l’accompagnement qu’ils souhaitent proposer mais il permet également à l’enfant de se sentir sécurisé à
travers la cohérence qu’il apporte au quotidien. Enfin, pour les parents il apporte également un cadre et
permet d’assurer une continuité éducative pour leur enfant entre leur domicile et la structure.
POUR L’EQUIPE
Dans notre contexte d’ouverture, ce projet permettra à l’équipe nouvellement constituée de se rassembler
autour de valeurs, de commencer un travail de réflexion sur les pratiques éducatives quotidiennes auprès des
enfants au sein du Multi Accueil. Les valeurs définies au sein de ce projet permettront de donner du sens à
tout acte réalisé, dans un objectif de réelle cohérence concernant l’accueil du jeune enfant. Ce document
permettra aux professionnels de remettre en question leurs pratiques éducatives et de prendre du recul. Le
projet éducatif sera aussi le moteur de l’équipe puisqu’il impulse un dynamisme autour de valeurs communes.
Ce document n’est pas figé et il sera travaillé et revu régulièrement par tous les professionnels
lors des réunions d’équipe concernant le fonctionnement et l’accompagnement éducatif quotidiens. L’échange
fréquent, la réflexion de chacun et le partage d’expériences de chaque professionnel pourra permettre de
faire évoluer ce projet et de l’enrichir, au fil du temps. De plus, les réalités du terrain (encore inconnues
actuellement) pourront également faire évoluer les grandes lignes de ce projet et nécessiter une adaptation
et un réajustement certain.
POUR L’ENFANT
Il donne un cadre partagé, harmonieux et sécurisant. Ainsi, l’enfant sera accompagné au quotidien, selon les
mêmes valeurs et les mêmes axes prioritaires défendus par les professionnels ; le but étant de proposer une
cohérence importante dans l’accompagnement de l’enfant, ce qui permet de le sécuriser. Le projet offre une
cohérence dans les soins mais aussi dans les limites et les interdits. Enfin, l’essentiel à retenir est qu’il pose
un regard bienveillant sur l’accueil du jeune enfant en collectivité.
POUR LES PARENTS
En les associant à la réflexion de l’accueil de leur enfant au quotidien, les parents deviennent également
acteurs du projet éducatif. La source d’échanges quotidienne permet à l’équipe de prendre en compte les
savoirs des parents et de contribuer à maintenir une alliance éducative. Ces échanges permettront, en tant
que professionnels d’une collectivité, d’assurer au plus près une continuité éducative entre les deux lieux de
vie, souvent très rassurante pour l’enfant. Ce projet sera présenté aux parents lors de l’inscription de leur
enfant et il sera soumis à leur réflexion lors des différentes rencontres proposées mais également au
quotidien.
POUR LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
Ce projet leur permettra de comprendre la complexité du travail éducatif au sein d’une structure d’accueil
petite enfance. Il fait prendre conscience de la responsabilité qu’assure l’équipe à travers ses actes éducatifs
au quotidien pendant les premières années de vie de l’enfant puisqu’ils participent aux fondements de l’adulte
de demain.
POUR LES STAGIAIRES
Il peut être un support pour les accompagner dans leur période d’observation et de prise de connaissance des
lieux et des différents « acteurs » du Multi Accueil.
3
A.
PRESENTATION GENERALE
1.
Les différents espaces de la structure
La structure se compose de trois principales unités de vie. L’une des pièces sera réservée aux « petits
moyens » présentant divers espaces pour les différentes étapes de développement des enfants. Une autre
salle de vie sera destinée aux « moyens grands », elle-même rattachée à la « salle polyvalente », lieu réservé
aux matinées d’éveil du Relais Assistantes Maternelles (R.A.M). Cependant une mutualisation de cette pièce
sera possible quotidiennement car elle sera utilisée par les enfants accueillis chez les « moyens grands »,
dans le but de former des plus petits groupes afin que chacun bénéficie davantage de disponibilité et de
moments calmes pour les temps de jeux libres et les activités.
Un espace nommé « salle de repas » offrant un passe-plat à hauteur d’enfants sera exclusivement réservé
à la prise de repas des « moyens grands ». Il permettra de ne pas salir les salles de vie où les enfants
pourront se rendre directement après les repas. L’espace servira également de lieu où les enfants pourront
faire des jus et salades de fruits mais aussi cuisiner des pâtisseries.
Une pièce appelée « Salle d’Arts » sera destinée aux activités nécessitant un
décloisonnement du grand groupe. Elle permettra aux enfants de pouvoir s’exprimer
librement sur un support papier disposé sur différents chevalets fixés au mur. Au sein
de cette pièce, un point d’eau permettra une utilisation simple et pratique au
quotidien.
La « salle de jeux d’eau » permettra aux enfants de pouvoir expérimenter des
transvasements d’eau et de se rafraîchir les jours de forte chaleur. Un pommeau de
douche et un espace fermé par des marches permettront à l’enfant de « patauger » et
de faire ses propres expériences avec l’eau.
Un « espace lange » disposant d’une table de change ainsi que d’un lavabo, se situant à côté de la salle
des « petits moyens », pourra permettre aux parents de changer leur enfant, si nécessaire, à leur arrivée ou
à leur départ. Cet espace a été conçu pour permettre aux parents de bénéficier d’un lieu d’échanges au
quotidien et pour qu’ils puissent se retrouver en fin de journée avec leur(s) enfant(s). Ce lieu convivial et
confortable permettra aux adultes de trouver diverses informations et documentations concernant la structure
mais également des actualités et documentations sur la petite enfance. Les enfants pourront également se
retrouver et partager à nouveau un moment ensemble grâce à des tables, chaises et jeux mis à leur
disposition.
Au niveau de l’extérieur, deux espaces seront proposés aux enfants. L’un d’eux sera situé à l’entrée de la
structure, faisant office de « cour ». Il sera équipé d’une structure avec toboggan, escalier et rampes ainsi
que d’une cabane. L’extérieur sera constitué d’une grande partie de sol amortissant (caoutchouc) et de deux
petits espaces verts. Un espace intérieur appelé « patio » donnant accès directement dans le couloir ou dans
la salle de vie des « petits moyens », permettra aux enfants de pouvoir profiter de l’extérieur les jours de
grand vent.
2.
Les fonctions des espaces
Chaque espace de vie est source de réflexion en fonction des besoins des enfants présents. C’est pourquoi
l’aménagement de l’espace est susceptible d’être modifié en cours d’année, de façon modéré afin de
permettre de conserver des repères pour l’enfant.
Chaque lieu de vie favorise les repères dans l’espace, l’initiative, l’expérimentation, l’indépendance,
l’autonomie, la concentration et la rencontre avec l’autre. « Le repère » est ce qui permet de se retrouver
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dans un environnement, dans une pratique, dans une relation à l’autre. Les repères sont vitaux pour l’enfant
car ils l’aident à se construire, à anticiper et mieux maîtriser ce qu’il se passe autour de lui.
L’enfant devient acteur du quotidien et acquière chaque jour un peu plus d’autonomie. Dans ce cas les
repères sont aussi très utiles puisqu’ils :
 rassurent et assurent une sécurité affective.
 apprennent à l’enfant à prendre confiance en lui, en ses possibilités et ses
capacités.
Le couloir, lieu de déshabillage de l’enfant n’est pas un lieu de séparation.
Afin de faciliter l’accueil, il est conseillé que chaque parent accompagne son
enfant dans son espace de jeu. Pour une question d’hygiène, il est
demandé aux parents d’enfiler des sur chaussures (à leur disposition à chaque
entrée) ou d’ôter leurs chaussures.
Les enfants évolueront dans chaque espace selon leur propre développement. Les deux groupes n’auront pas
d’âge bien définis. Les enfants que l’on estimera « prêts », compte tenu de leur stade de développement
(psychomoteur, sommeil, autonomie…), pourront éventuellement passer dans le groupe des plus grands en
fonction des places disponibles et d’autres circonstances propres à la structure.
Cependant 3 points essentiels sont à retenir pour nous :
1. Le nombre de places étant limité dans chaque groupe par rapport à l’espace mais surtout par rapport
au taux d’encadrement des professionnels, les enfants ne pourront probablement pas changer de
groupe en milieu d’année.
2. Ce genre d’événements ne pourra pas se produire régulièrement en cours d’année car il est important
qu’un professionnel ayant déjà accompagné l’enfant au quotidien chez les plus petits puisse le suivre
et l’accompagner chez les plus grands. Nous nous efforcerons de proposer un accompagnement suivi,
pour le bien-être de l’enfant mais également des parents. Ainsi, l’enfant pourra retrouver
quotidiennement une personne à laquelle il sera habitué, ceci constituera un repère important pour sa
nouvelle adaptation dans le groupe. Les « passages de groupe » se feront donc généralement en
septembre, voire en janvier en fonction des places disponibles et de la constitution de l’équipe à ce
moment-là.
3. De plus, il sera important de préparer votre enfant à ce processus de « changement ». Passer d’un
groupe à l’autre nécessitera à l’enfant une certaine « maturité ». Il sera donc important que les
professionnels ou les parents lui parlent de cette situation.
3.
Le choix des futurs noms donnés aux différents lieux
Les représentants du gestionnaire et la directrice de la structure ont fait le choix de nommer le Multi Accueil.
Son nom est encore en cours d’élaboration, il sera donné avant l’ouverture de la structure. Ce dernier
permettra aux enfants de pouvoir nommer le lieu où ils viennent tous les matins. Le nom « crèche » ou
« multi accueil » ne signifie rien pour un enfant, alors qu’un nom propre sera plus facilement compréhensible
et exploitable.
Ce nom sera illustré par un graphisme travaillé par une infographiste. Nous souhaitons que l’idée de nature
ou d’éléments naturels puisse être retenue pour évoquer l’idée de développement de l’enfant et des
caractéristiques de la région.
Après quelques mois de fonctionnement, l’équipe se concertera pour trouver un nom aux deux groupes d’âge,
en lien avec le nom de la structure. Dénommer les groupes « petits moyens » et « moyens grands » n’est
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pas valorisant pour les enfants. Nommer chaque groupe permettra de prendre davantage en compte les
capacités physiques et psychologiques de l’enfant plutôt que l’âge théorique de ses acquisitions.
En effet, quel sens a pour un enfant d’être encore un « petit moyen » à l’âge de 18 mois, et un grand à l’âge
de 3 ans alors qu’il est à l’école maternelle toute la semaine où on le nomme « petit » ?
Ces différents choix relevant de nos valeurs éducatives permettront, encore une fois, de donner du sens aux
professionnels, aux parents et surtout à l’enfant, centre d’intérêt de notre lieu d’accueil.
4.
Nos valeurs éducatives
La liste des valeurs éducatives citées ci-dessous n’est pas exhaustive et sera à nouveau travaillée en équipe.
Cette partie consiste à se repérer facilement quant aux grandes valeurs que l’on souhaite défendre au sein de
notre lieu d’accueil petite enfance.
 Favoriser l’autonomie de l’enfant au quotidien.
 Favoriser son estime de soi, son sentiment de confiance en soi.
 Apporter une sécurité physique et affective importante grâce aux repères donnés dans la journée.
 Respecter les rythmes et les besoins de chaque enfant.
 Respecter l’intimité et la pudeur de chaque enfant.
 Préserver la santé de l’enfant et contribuer à son bien être quotidien.
 Prendre en considération l’environnement familial, social et culturel de chaque enfant afin de proposer un
accueil individualisé et d’établir une continuité éducative avec les familles.
 Permettre à l’enfant d’accéder à une première forme de socialisation.
 Permettre à l’enfant et ses parents de faire l’expérience d’un processus de séparation, nécessaire au
développement de tout enfant.
 Participer à l’éveil de l’enfant, apprendre à l’enfant le plaisir de la découverte, des jeux, des moments de
partage.
 Permettre à chaque enfant de se mouvoir en liberté et respecter son corps et son propre développement.
A.
L’ACCUEIL
1.
Le premier accueil
Le premier accueil s’effectue lors de l’inscription de l’enfant. Ce moment est essentiel et primordial car c’est la
première rencontre pour les familles (enfants + parents) avec les professionnels et les lieux dans lesquels
leur(s) enfant(s) évoluera(ont) chaque jour. En effet, lors de l’inscription, les parents et leur(s) enfant(s)
seront invités à visiter les locaux et à rencontrer les professionnels. Cette première rencontre permettra de
créer une confiance mutuelle entre parents, enfants et professionnels. Lors de cet échange, ce document sera
présenté ainsi que le règlement de fonctionnement. Les parents pourront profiter de ce moment pour poser
toutes leurs questions et se livrer à la responsable sur leurs inquiétudes et leurs angoisses.
Il est parfois difficile de se séparer, que ce soit pour l’enfant ou les parents. Une séparation progressive sera
mise en place systématiquement, cette dernière sera basée sur la confiance entre professionnels, parents et
enfants (même si ceci peut être très difficile à vivre pour une première fois). On appelle cette première étape
de séparation : « l’adaptation ».
C’est une première séparation qui est indispensable et durant laquelle l’enfant va apprivoiser un nouvel
espace de vie (bruit, odeur, couleur, lumière…) ; découvrir de nouveaux visages et se familiariser à la vie en
collectivité. Du côté de l’équipe, c’est une période essentielle et nécessaire pour découvrir et connaître chaque
enfant afin de respecter ses besoins et ses habitudes.
Les premières séparations sont souvent difficiles pour les parents : elles peuvent être chargées d’angoisse, de
culpabilité, ou encore de rivalité. Chaque parent et chaque enfant seront plus ou moins porteurs de ces
sentiments, chacun trouvera alors son propre rituel pour se rassurer avant de se séparer.
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L’adaptation est prévue en fonction de chaque parent et de chaque enfant. En venant ensemble et en vivant
quelques moments partagés au sein de la structure, les parents et leur enfant peuvent créer des repères
sécurisants et rassurants. L’équipe reste sensible aux difficultés des parents et soutient chacune des
séparations vécues au Multi Accueil. L’adaptation est établie avec une personne référente, c’est-à-dire que ce
professionnel sera présent systématiquement sur les heures de présence de l’enfant lors des deux premières
semaines d’adaptation. La responsable ou son adjointe feront en sorte au maximum de faire correspondre les
horaires d’accueil de l’enfant à ceux du professionnel référent. Cette personne permettra à l’enfant d’établir
un premier repère afin qu’il acquière une certaine confiance de ce nouveau lieu et des professionnels qui
l’entourent.
Voici un poème qui retrace ce qu’un enfant peut vivre lors d’une séparation en période
d’adaptation :
« Papa ou maman
Pour que je puisse découvrir mon nouvel univers, écoute…
J’aimerai visiter le Multi Accueil avec toi
Faire connaissance des personnes avec toi
Tu sais, j’ai envie de rester,
Mais je n’ai pas envie d’être séparé de toi.
Ne me gronde pas si j’ai le cœur gros
Si je pleure et si le Multi Accueil ne m’enchante pas
Dès le premier jour.
Si je pouvais emporter un objet chéri,
Je me sentirai un peu plus rassuré.
Ne pars pas en cachette derrière mon dos,
Je serai affolé,
Je n’oserai plus te quitter des yeux
De peur que tu disparaisses à nouveau.
Quand je me sentirai bien,
Ne fais pas durer les au revoir
Comme si c’était moi qui te laissais,
Dis-moi à quel moment tu viendras me chercher,
Je ne connais pas les heures
Et le temps me paraît plus long qu’à toi.
J’aimerai que tu me racontes ce que tu as fais
Pendant mon absence
J’aimerai que tu me laisses un peu de temps pour venir vers toi.
Tu sais, moi aussi j’aurai des choses à te raconter.
Alors dis-moi que nous prendrons le temps de nous parler,
Le temps de nous retrouver… »
D’après le poème de Christine Schuhl (Educatrice de Jeunes Enfants, rédactrice en chef d’une revue petite
enfance, basée sur la qualité d’accueil des jeunes enfants).
2.
L’accueil au quotidien
L’accueil de chaque matin est différent chaque jour, en fonction de chaque famille et de ce qu’il s’est passé au
domicile. L’enfant se sépare de ses parents et retrouve l’équipe ainsi que les autres enfants du groupe.
A l’arrivée, un temps est nécessaire afin que l’enfant retrouve ses repères dans le lieu de vie et auprès des
personnes présentes. Un professionnel (si possible un professionnel référent de l’enfant) se libère afin de
pouvoir établir un accueil personnel et individualisé et recueillir dans la fiche de liaison de chaque enfant les
informations importantes le concernant. L’importance de cette liaison permet à l’équipe de savoir ce qu’il s’est
passé au domicile avant l’arrivée (la nuit, la veille : petites nouveautés, « chagrins », maladies…), mais
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permet également aux parents d’avoir un retour sur la vie de leur enfant au Multi Accueil : temps de partage,
temps d’activités, anecdotes de la journée etc.
Durant cet instant, les parents sont invités à rentrer au sein de la salle de vie pour accompagner leur enfant
dans le processus de séparation. Ainsi, chaque parent et enfant peuvent mettre en place un rituel qui leur
permettra de mieux vivre cette séparation :
 Pour le parent, cela peut être d’installer son bébé sur le tapis et de lui proposer un objet qu’il pourra
trouver autour de lui (au sol ou dans les étagères à libre disposition).
 Pour l’enfant, ce peut être un coucou à la fenêtre, un sourire pour dire au revoir, aller vers le
groupe d’enfants déjà en plein jeu, aller se cacher dans la cabane ou simplement se poser dans un coin pour
observer qui est là et ce que fait chacun.
Chaque séparation sera clairement expliquée à l’enfant. Il est important de pouvoir mettre des mots sur les
faits lors du départ d’un parent mais également sur les ressentis de l’enfant à ce moment particulier de la
journée. Ainsi, l’enfant viendra chaque matin dans un sentiment de confiance, sachant que son (ses)
parent(s) l’avertira (ont) à chaque départ.
Le soir, l’enfant a parfois besoin d’un peu de temps pour créer un lien entre les différents moments de sa vie
(crèche/maison) pour en assurer la continuité. L’enfant peut exprimer sa difficulté à passer d’un monde à
l’autre, il est important de pouvoir lui laisser le temps des retrouvailles.
La place du doudou dans la séparation et au sein du Multi Accueil :
L’enfant peut établir un rituel avec son parent grâce à l’objet transitionnel appelé
« doudou ». Il est important que cet objet soit apporté du domicile car l’enfant
l’affectionne particulièrement, ce peut être une peluche, un drap, une sucette, un gros
coussin etc. Cet objet permettra à l’enfant de se sentir sécurisé et de se rassurer lors
des moments importants que sont le temps de séparation mais aussi le temps de
repos.
C’est pourquoi il est important que cet objet fasse le va-et-vient entre le domicile et le multi
accueil. Ce genre d’objets permet d’assurer le lien entre la maison et le Multi Accueil, les parents
et l’enfant, le dehors et le dedans. Ainsi, l’enfant pourra retrouver l’odeur de la maison sur le doudou,
tout comme les sensations qu’il aura éprouvé en le serrant fort contre lui durant sa nuit. Sans ce lien, l’objet
perd tout son intérêt, renforce au contraire la discontinuité et la rupture entre les deux lieux (l’odeur
imprégné sur le doudou sera davantage celle de la structure et non plus celle de la maison, le doudou fera
partie intégrante de la structure et il deviendra chaque matin, un peu plus un objet inconnu). Dans le groupe,
le doudou reste accessible à chaque enfant, lorsqu’il en éprouve le besoin, il peut aller le chercher afin de se
rassurer et de se sécuriser.
3.
L’accueil occasionnel
Ce genre d’accueil ne nécessite pas de contrat, mis à part si le parent souhaite planifier au mois l’accueil de
son enfant (c’est-à-dire que le planning est donné en fin de mois pour le mois suivant). Ainsi, l’enfant aura
des repères mais ceci permettra également aux parents de savoir que son enfant a une place garantie au sein
de la structure pour un ou plusieurs mois complet(s). De plus, les parents n’exerçant pas d’activités
professionnelles pourront prévoir des temps pour eux (sport, courses…) pendant l’accueil de leur enfant.
Afin que l’enfant se retrouve dans les lieux et les différents temps, qu’il puisse avoir le plaisir de jouer, de
retrouver les autres enfants ainsi que les professionnels et enfin qu’il trouve le temps de se séparer ; il est
nécessaire qu’une fois l’adaptation terminée, l’enfant vienne un minimum de 4 heures par semaine, si
possible deux fois par semaine.
Il est vivement conseillé aux parents de mettre en place une régularité afin que l’enfant ne vive pas cet
accueil de façon trop morcelé et y trouve du sens. Des coupures longues de plusieurs jours et semaines
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remettent à chaque fois en cause le processus d’adaptation et rendent souvent bien plus difficiles les
séparations, l’enfant n’ayant pas forcément gardé en mémoire que son parent reviendrait le chercher.
4.
L’accueil d’urgence
La période d’adaptation est souvent inexistante pour ce type d’accueil. Cependant, il sera important de parler
à l’enfant et de verbaliser même si son accueil est prévu en urgence. Expliquer à l’enfant les faits dans ce
genre d’accueil sera très bénéfique pour lui et permettra de l’accompagner dans son processus de séparation
qui sera, pour le coup, très rapide.
Il est cependant souhaitable, dans la mesure du possible, qu’un parent ou un proche de l’enfant puisse venir,
au sein de la structure avec l’enfant, quelques temps avant l’accueil dit « d’urgence », pour prendre
connaissance des lieux et des personnes qui vont l’entourer. Ceci permettra également aux professionnels
d’avoir quelques indications sur les rituels et les habitudes de l’enfant à son domicile. Ces éléments sont très
importants pour favoriser au maximum la qualité d’accueil de l’enfant accueilli en cas d’urgence.
5.
L’accueil de l’enfant en situation de handicap
L’équipe reçoit avant tout un enfant et ses parents. Cet accueil permettra à enfants et parents de retrouver,
par conséquent, les mêmes rituels que les autres familles.
Cependant, une réflexion commune trouvera sa place pour accueillir l’enfant et sa famille dans les conditions
les plus adaptées et agréables possibles. Un Projet d’Accueil Individualisé (P.A.I) sera établi entre la famille,
une coordination d’équipe, le médecin traitant de l’enfant et éventuellement le médecin de l’établissement. Ce
projet permettra aux professionnels de savoir les difficultés de l’enfant accueilli et les réactions et
comportements d’urgence, si nécessaire, à adopter. De plus, ce projet permettra à des intervenants
extérieurs, professionnels d’autres institutions tels que psychomotriciens etc., d’intervenir au sein de la
structure en cas de nécessité. Des contacts pourront être simplement pris avec ses personnes en cas de
questions et surtout de coordination sur l’évolution de l’enfant au quotidien. Ce travail de partenariat sera
indispensable car il permettra une continuité éducative et assurera une cohérence avec les familles et
partenaires.
L’équipe assurera un accueil de qualité et des propositions riches chaque jour, adaptées à l’enfant, sans pour
autant faire référence à une rééducation.
A travers cet accueil, la marginalisation d’un enfant en situation de handicap et de sa famille est évitée et
l’acceptation de la différence est favorisée. Il s’agit d’offrir un lieu de vie et d’accueil mais aussi d’éveil comme
pour tout autre enfant et d’accompagner la famille dans la séparation. Le Multi Accueil pourra également
permettre de révéler les potentialités cachées de l’enfant.
Cet accueil qui demande quelquefois des moyens supplémentaires (personnel en plus, aménagement…)
permettra à l’enfant porteur de handicap de bénéficier des mêmes droits que tous les enfants : s’épanouir
dans une structure petite enfance.
Pour les autres enfants, l’accueil d’enfants en situation de handicap permet de développer leur esprit de
tolérance dès le plus jeune âge en acceptant la différence.
9
B.
LES TEMPS D’EVEIL
La pratique éducative de l’accompagnement des enfants au sein de notre Multi Accueil est issue de plusieurs
courants pédagogiques. Une grande partie de nos actions seront basées sur la « liberté de mouvement » et
« l’activité libre ». Ces concepts sont inspirés de la Pédagogie Loczy, créé par Emmi PIKLER en Hongrie.
1.
La liberté de mouvement :
a. L’espace et ses enjeux
Les enfants, du côté des « petits moyens » disposeront d’un espace plutôt modulable leur permettant de faire
leurs propres expériences allongés, assis, debouts etc. Les enfants qui ne savent pas encore s’asseoir seuls
seront allongés sur le dos. A partir de cette position l’enfant va trouver par lui-même « ses appuis
nécessaires, avec ses pieds, ses orteils, ses mains, ses coudes, ses genoux, pour changer de position et se
déplacer. Souvent, les premiers changements de position et de déplacements sont le fruit du hasard. Le bébé
va ensuite les répéter de façon intentionnelle, pour vérifier les résultats, la permanence et améliorer sa
technique. Il pourra ainsi passer du dos sur le ventre, se mettre et se sortir de la position assise, et se relever
en position debout. Un enfant qui a trouvé par lui-même les positions intermédiaires l’amenant aux positions
de base, couché sur le dos, le ventre, assis et debout, a un mouvement fluide, sans raideurs. Il sait évaluer
ses prises de risque pour ne pas se mettre en danger.» (Article « L’animation du tapis d’éveil », Métiers de la
Petite Enfance n° 0120 de juin 2006, page 30-31).
Comment permettre une liberté motrice à l’enfant ?
 En lui proposant le plus souvent la position allongée,
 En l’habillant de vêtements amples mais à sa taille,
 En lui proposant le pied nu pour qu’il puisse prendre appui facilement, sans glisser.
b. La posture
Dans cette partie nous répondons à de nombreuses questions que vous pourrez vous poser concernant notre
pratique pédagogique au quotidien.
Pourquoi faire le choix de ne pas asseoir un enfant qui ne sait pas s’asseoir lui-même ?
Tant qu’un enfant n’a pas trouvé la technique et la solution, par
lui-même, pour se retrouver en position assise, nous conseillons de
ne pas l’asseoir pour des raisons très spécifiques et justifiées.
Un enfant qui sait se tenir assis, mais ne sait pas se mettre tout seul dans cette position, va se sentir en
situation d’insécurité. Imaginez-vous que l’on vous dépose à la cime d’un arbre, très haut, sur un palier
aménagé. Quel sentiment vous habite ? Vous avez peur (pour la plupart) et n’êtes pas du tout rassurés.
Pourquoi ? Parce que quelqu’un vous a installé en hauteur et que vous n’êtes pas monté vous-même à la
cime de cet arbre. Vous ne savez donc pas comment en redescendre, vous êtes « perdus » et vous vous
trouvez dans une position d’instabilité, d’insécurité.
Maintenant, comparons votre situation à celle d’un enfant installé en position assise sur un tapis par un
adulte. Et bien l’expérience vécue sera sensiblement similaire et peut tout à fait se comparer avec l’exemple
précédent. L’enfant assis saura SE TENIR assis, comme vous qui tiendrez DEBOUT sur le palier de la cime de
cet arbre. Cependant, au moment où l’enfant souhaitera se remettre en position allongé, il va se retrouver
désorienté, « bloqué » dans cette position qu’il ne maîtrise pas du tout. Il ne saura pas comment réagir. De
même, s’il veut attraper un objet disposé au sol, comment va-t-il faire ? Malgré son fort sentiment d’insécurité
(même s’il ne pleure pas il peut ressentir de l’insécurité, de la peur, de l’angoisse), il va tenter de trouver des
solutions en commençant à se pencher, quand tout à coup… son corps va être emporté par son poids, et
souvent il va se retrouver le menton ou le nez contre le tapis, les fesses « en l’air ». A ce moment précis,
10
l’enfant n’aura pas eu le réflexe de mettre ses mains pour se rattraper puisqu’il n’a pas su s’asseoir seul grâce
à son propre appui. Ainsi, pour passer dans une autre position, il n’aura pas du tout ce réflexe puisqu’il ne l’a
pas intégré.
Cette expérience peut être mal vécue pour l’enfant car elle peut avoir engendrée un fort sentiment d’échec et,
pour le coup, l’enfant n’osera peut-être plus tenter de s’asseoir seul, du fait de son appréhension, à savoir :
tomber à nouveau.
Pourquoi ne faisons-nous pas marcher les enfants ?
Tout comme l’exemple cité ci-dessus, l’enfant qui ne sait pas marcher lui-même
peut se retrouver dans un sentiment d’insécurité lorsqu’il n’a plus les bras de
l’adulte pour le « soutenir » en cas d’obstacles ou de fatigue lors de son parcours.
Le principal élément à retenir dans cette situation est que le schéma corporel de
l’enfant sera faussé, son centre de gravité étant déséquilibré.
De plus, tout comme la situation précédente, lorsqu’il fera ses premiers pas seul, l’enfant n’aura pas le réflexe
de mettre ses mains pour se rattraper car il aura fait ses premiers pas avec l’aide des adultes qui étaient
présents pour le retenir. Enfin, l’enfant aura un équilibre plus fragile durant les premiers mois de marche car il
aura toujours été « rééquilibré » par ses proches qui le maintenaient.
Pourquoi évitons-nous l’utilisation des transats ?
Le transat limite les multiples possibilités qu’à l’enfant de pouvoir développer ses capacités. En effet,
apprendre à se retourner du dos sur le ventre sera empêché si nous installons l’enfant dans un transat. Les
portiques seront inexistants car ils installent la confusion de la gravité dans l’esprit de l’enfant et surtout le
mettent en situation d’échec. L’enfant qui aura réussi à atteindre un objet et à le toucher, ne pourra pas s’en
saisir pour par exemple le porter à sa bouche et le découvrir.
c. Le pied nu
Les enfants devront à l’entrée de la structure ôter leurs chaussures. La première raison concerne le bien-être
et la motricité de l’enfant. Aucune semelle, même légère, ne permet à l’enfant un contact direct avec les
différents éléments et sols. Marcher pieds nus envoie des signaux, picotements, chatouilles, plaisirs mais
aussi douleurs qui nous signifient que nous ne prenons pas soin de regarder où nous marchons. Le sol de la
structure étant chauffé, les enfants ne pourront pas attraper froid. En été, ils pourront marcher pied nu sur le
sol extérieur, divers sols seront à explorer : sol caoutchouc amortissant et espaces verts. L’enfant pourra
connaître la nature du sol et sa température.
La deuxième raison concerne le côté sanitaire, pieds nus la voûte plantaire et les orteils fonctionnent bien,
c’est le principe de la réflexologie. Chaque organe est un point de liaison sous la voûte plantaire. La
circulation veineuse est améliorée et l’ensemble de la musculature est sollicité. Marcher pied nu permet
également de développer son équilibre en se servant des informations que le sol nous donne.
Enfin, marcher pieds nus peut rassurer l’enfant concernant ses appuis sur le sol. En effet, un enfant de 11
mois qui commence à vouloir se mettre à 4 pattes ou à vouloir se redresser n’aura pas de prise sur le sol et
risquera de glisser s’il est en chaussettes. Au contraire, pied nus, l’enfant pourra prendre appui sur le sol et se
sentira à l’aise et en confiance car sa voûte plantaire adhérera au sol. Il aura ainsi davantage confiance en lui
pour se mettre debout sans appréhension d’instabilité.
Le port de chaussures trop jeune peut limiter le jeu musculaire du pied et l’affaiblir. La marche pieds nus
permet à l’enfant d’acquérir stabilité, équilibre et musculation.
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d. Le risque de l’utilisation d’un « youpala » :
Au sein de notre structure, nous n’utiliserons pas de « youpala » car :
 Il retarde l’acquisition de la marche.
 Il représente un danger pour les enfants qui peuvent heurter des objets (pots de fleurs etc.) pouvant lui
tomber dessus et gravement le blesser. De plus, le nombre de chutes dans les escaliers est très fréquent.
 Il retarde l’acquisition de l’autonomie de l’enfant : très souvent l’enfant est placé dans le « youpala » avant
d’avoir pu expérimenter un mode de déplacement autonome efficace comme le 4 pattes. L’enfant n’apprend
pas à maîtriser les passages d’une posture à une autre.
 Il fausse le centre de gravité de l’enfant entraînant des troubles de l’équilibre.
 Le schéma corporel de l’enfant est faussé, l’enfant ne fait pas le lien entre ce qu’il voit et ce qu’il ressent.
Le youpala réalise une « coupure » du corps en deux, l’enfant n’est plus en mesure de corréler ce qu’il sent et
ce qu’il voit de ses mouvements.
 Il met l’enfant dans une « bulle » qui le protège : un carénage.
 Il entraîne des difficultés à jouer seul car l’enfant est obligé de jouer avec le jouet qui est fixé sur la
tablette du « youpala », il se lasse, s’ennuie et il ne peut expérimenter des sensations nouvelles : prendre
l’objet, le reposer, le passer d’une main à l’autre.
Le « youpala » a fait débat dans plusieurs pays et il a été interdit dans certains comme au Canada.
Cependant le « pousseur » est un bon intermédiaire et une forme de solution afin que l’enfant puisse marcher
seul, sans l’aide de l’adulte et avec un appui très intéressant.
2.
L’attitude de l’adulte
L’adulte qui accompagne l’enfant dans sa liberté motrice est présent par sa parole et son regard bienveillant.
Tout d’abord, il observe l’enfant, l’accompagne par son regard en lui signifiant qu’il est présent, proche de lui
dans toutes les situations qu’il va rencontrer. Ce n’est pas parce que l’adulte n’est pas dans le « faire » avec
l’enfant qu’il n’est pas disponible et bienveillant pour l’enfant. Attention à ne pas penser que l’adulte est dans
une position de « laisser-faire ».
Nous apporterons plusieurs éléments, essentiels au sein d’une structure petite enfance collective :
Une sécurité affective : C’est ce qui permet aux enfants de se sentir rassurés de part les repères mis en
place, les paroles qui lui sont dites et les gestes qui lui sont faits.
Comment ?
 En prévenant l’enfant lors de tout départ de la salle de vie, de toute nouvelle arrivée d’une autre personne.
 En prévenant l’enfant quand nous installons un autre enfant sur le tapis, quand un autre enfant arrive dans
les lieux.
 En nous installant dans l’espace de jeux de l’enfant à sa hauteur (assis par terre ou sur des chaises à
hauteur d’enfants) pour être proches et verbaliser, observer, encourager du regard…
Une sécurité physique :
 En installant l’enfant dans une position qu’il maîtrise lui-même,
 En proposant le « pieds nus » aux enfants
 En étant dans une attention particulière dans les gestes, le portage et les soins que l’on apporte à l’enfant.
Une attitude bienveillante et respectueuse envers l’enfant qui vit et joue dans la structure :
 En mettant des mots sur les actes que l’on fait à l’enfant, verbaliser sans cesse.
 En établissant une cohérence avec les parents, avec le projet familial, en échangeant avec les parents.
 En respectant le jeu de l’enfant, en l’observant et en ne le stoppant pas.
 En observant l’enfant dans les temps de vie quotidiens pour trouver des réponses adaptées à ses besoins.
12
3.
L’aménagement des différents espaces et leurs « jeux »
Les salles de vie sont disposées de façon à ce que chaque enfant, suivant son âge, ses besoins et son
développement puisse y trouver de quoi prendre du plaisir.
a. Du côté des « petits moyens »
 Un espace jonché de tapis sera proposé aux enfants afin qu’ils puissent expérimenter la position dorsale,
pour se retourner par la suite sur le ventre et commencer à se déplacer quand ils disposeront des capacités
pour le faire. Des jouets et différents objets adaptés aux « touts petits » (légers et facilement préhensibles)
seront disposés sur ces tapis et sur des étagères à libre disposition afin que chaque enfant trouve l’endroit et
l’objet qui lui convient.
 Un coin « cocooning » sera réservé aux moments calmes : lecture, chants, repos…
 Un coin sera aménagé pour le repas des enfants mais pourra également servir de lieu pour les temps de
dessins, pâte à modeler et activités nécessitant une motricité fine.
 Enfin, une moitié de la salle sera consacrée aux enfants ayant acquis le 4 pattes ou la marche avec un coin
de jeux d’imitation (dînette, poupées etc.) ainsi qu’un coin voitures, animaux, construction avec de gros
objets etc.
Cette salle disposera d’une structure de motricité avec un toboggan pour permettre aux plus grands de se
dépenser en cas d’impossibilité de sortir à l’extérieur. A cet âge les enfants sont un peu des « déménageurs »
et ont grandement besoin de bouger, de déplacer des choses et de se déplacer eux-mêmes dans l’espace.
Pour répondre aux besoins de ces enfants, des modules en mousse leur permettront de grimper, descendre,
rouler et d’expérimenter des positions différentes. Des « pousseurs » pourront être proposés pour permettre
aux enfants de faire quelques pas sans l’aide de l’adulte.
b. Du côté des « moyens grands »
 L’espace le plus important sera celui des jeux symboliques, d’imitation. Ces jeux
permettent de favoriser la communication verbale, l’apprentissage de la socialisation et
l’imitation des adultes. L’enfant va puiser dans sa vie courante pour la représenter le plus
souvent de manière exagérée. Ces jeux de « faire semblant » ou de fiction sont un moyen
pour l’enfant, d’exprimer ses sentiments et de les explorer. Un module de cuisine (four,
plaques de cuisson etc.), une cabane pour symboliser la maison, un coin destiné aux
poupées etc. seront des endroits propices à ce type de jeux.
 Un coin calme, aménagé de matelas, coussins etc. sera également prévu dans cette pièce afin de partager
des moments de lecture, comptines et chants au cours de la journée. Cet espace sera également un lieu
ressource pour permettre aux enfants de se détendre. Le doudou trouvera sa place dans « une niche à
doudous » (dans ce coin) où chaque enfant pourra laisser et retrouver son objet fétiche emmené de la
maison. Un arbre à sucettes sera également installé dans cet espace.
 Quelques tables et chaises permettront à l’enfant de pouvoir expérimenter des activités
de transvasements (semoule, riz, sable…) mais également de pouvoir faire de la pâte à
modeler, du dessin ou des puzzles, des jeux de construction, d’encastrement etc. Tous
ces « jeux » seront à libre disposition de l’enfant, sur des meubles ou étagères.
 Un coin « déguisements » sera prévu dans la pièce.
 Un espace voitures avec un tapis sera proposé aux enfants. Seront également disposés à cet endroit une
ferme et ses animaux.
c. Les salles « annexes »
 La « Salle de jeux d’eau » permettra aux professionnels de réduire le grand groupe d’enfants pour
pouvoir faire des activités de transvasements d’eau mais aussi afin de se rafraîchir en été. Cette salle donnant
accès directement sur le patio central pourra permettre aux enfants de sortir directement à l’extérieur en été.
13
 La « Salle d’Arts » pourra être utilisée à plusieurs fins mais la principale sera de donner la possibilité aux
enfants de s’exprimer corporellement. En effet, ils pourront s’exprimer à travers la peinture et le dessin grâce
à l’installation de chevalets.
De plus, ce lieu permettra une certaine tranquillité, par exemple pour des temps d’éveil sensoriel (musical ou
autre), des temps de lecture etc. Il pourra également permettre des temps de repos.
Enfin, cette pièce multifonctionnelle pourra également servir d’espace de psychomotricité. En effet, les
chevalets étant fixés au mur, l’espace pourra être ainsi exploitable avec des mousses de psychomotricité,
éventuellement une piscine à balles et tout simplement des tapis pour permettre à l’enfant de s’exprimer à
travers son corps.
d. L’extérieur
Les enfants seront invités à profiter de l’extérieur autant que possible. Même les enfants les plus petits auront
accès à l’extérieur et pourront passer du temps à observer et découvrir cailloux, feuilles, terre, à respirer le
grand air et à ressentir les différentes températures et admirer les joies de la nature.
L’équipe propose des jeux adaptés aux enfants en mettant à leur disposition vélos, pousseurs, bascule etc.
La cour (à l’entrée du bâtiment) est jonchée d’une structure avec toboggan et rampes qui permettra aux
enfants de monter, grimper, descendre etc. La cabane permettra aux enfants de se cacher et de faire des
jeux d’imitation (dînette etc.). Le long du bâtiment, d’un côté, une partie sera réservée au jardinage que
pourront pratiquer les enfants.
Une attention particulière sera portée à la sensibilisation concernant le respect de la nature. Le bâtiment étant
déjà construit avec des normes de Haute Qualité Environnementale, l’équipe s’efforcera de poursuivre cette
lignée au quotidien. Un espace potager permettra de comprendre les éléments naturels et de les voir évoluer
au fil des saisons. Un récupérateur d’eaux pluviales permettra aux enfants d’arroser leurs petites plantations.
Ensuite, les enfants les plus grands seront sensibilisés (à leur niveau) au tri des déchets en pouvant euxmêmes jeter les papiers, cartons etc. dans des petits contenants prévus à cet effet. Dans le futur, il est
envisagé d’installer un compost pour y mettre les épluchures de fruits et légumes mangés lors des collations.
Les sorties à l’extérieur seront proposées aux enfants quotidiennement, chacun
(même les plus petits) devra donc être équipé de : manteaux, blousons,
écharpes, bonnets et gants ou de chapeau suivant la saison. L’enfant présent
dans la structure ne pourra pas être considéré comme « malade », même avec
un rhume, il sera donc en possibilité de sortir et les parents ne pourront donc pas
s’opposer à cela.
e. Les sorties
Des sorties pourront être prévues dans différents lieux, notamment les commerces proches situés dans le
village de Meysse : bibliothèque, boulangerie, marchand de fruits et légumes etc. Cela permettra d’ouvrir les
enfants au monde extérieur. La rencontre avec l’environnement direct ainsi que d’autres lieux et d’autres
personnes pourront aider l’enfant à appréhender le monde extérieur avec plus de facilité.
f. Du temps pour rêver
Le multi accueil est un lieu extrêmement fatigant pour l’enfant. Son rythme n’est pas celui d’un adulte et il
faut le respecter. « Ne rien faire » n’est pas négatif, au contraire, c’est un moment utile car cela permet à
l’enfant de développer sa créativité et son imagination et d’avancer A SON PROPRE RYTHME… Il est
primordial que l’enfant puisse avoir du temps pour rêver ! Observer, se poser, imaginer est une part
essentielle dans la construction du développement de l’enfant. A trop solliciter un enfant, on risque de
l’épuiser : « L’ennui c’est délicieux, le moment peut devenir créatif. Ce n’est ni le vide, ni la dépression, mais
un temps de jachère. Un enfant, c’est comme la terre, ça a besoin de ne rien faire » (Elisabeth Brami).
14
D.
LE TEMPS DU REPAS
Le temps du repas est un moment privilégié, il permet à l’enfant de nombreux apprentissages physiologiques,
affectifs, sociaux et culturels. Manger c’est aussi communiquer, partager un moment à plusieurs et se faire
plaisir ! C’est un moment de convivialité et de découverte offert aux enfants.
1. Le repas dans chacun des groupes
a. Du côté des « petits moyens » : où mange-t-on et comment ?
Les plus petits prendront leur repas dans un coin spécifique de la salle, aménagé à cet effet. Une attention
particulière sera portée aux mamans désirant poursuivre l’allaitement maternel. Elles pourront au choix : venir
durant leur pause de travail ou emmener leur lait maternel.
De plus, afin d’éviter une coupure physique trop franche entre la tétée dans les bras et le repas assis seul
dans une chaise, nous proposerons aux enfants lors du démarrage de l’alimentation semi solide de prendre le
repas dans nos bras. Ainsi, l’enfant sera plus acteur de son repas. En effet, il voit la nourriture arriver jusqu’à
sa bouche et il est par conséquent, moins surpris. C’est également l’amorce d’un geste qu’il fera plus tard. Ce
temps permet à l’enfant de partager un moment individualisé et privilégié avec l’adulte.
Les enfants qui commenceront à s’asseoir seuls pourront manger dans une chaise en bois à leur hauteur,
avec frein à l’entrejambe et tablette amovible. Ainsi, ils pourront faire la découverte des aliments et
l’apprentissage du repas à leur aise, tout en bénéficiant toujours d’une grande attention portée par les
professionnels. Une table en forme de haricot permettra à plusieurs enfants de partager le moment du repas
à plusieurs et en même temps. La forme de cette table permettra à l’enfant de faire le premier apprentissage
d’un repas à table et au professionnel d’être à l’aise pour accompagner les enfants durant leur repas, puisqu’il
se trouvera en face des enfants, dans le trou formé par le haricot.
Un fauteuil d’allaitement sera installé pour le confort des mamans désirant allaiter au sein de la structure,
mais également pour les professionnels, au quotidien.
b. La diversification alimentaire : quand passer du liquide au semi liquide selon nous ?
La nourriture est souvent fortement liée aux relations affectives que l’enfant établi avec les personnes qui le
nourrissent. Il est donc préférable et conseillé de commencer la diversification à la maison.
Nos « pratiques » concernant la diversification alimentaire :
 Il est préférable de commencer la diversification alimentaire après les 6 mois de l’enfant. Nous vous
invitons à consulter votre médecin traitant ou pédiatre avant de commencer cette étape.
 Pour vérifier la tolérance digestive et une éventuelle allergie, nous conseillons l’introduction d’un seul
aliment à la fois. De plus, l’enfant peut prendre le temps et conscience du goût de chaque aliment, découvrir
des couleurs et des textures différentes.
 Nous conseillons d’introduire en premier les légumes, afin de ne pas privilégier le goût sucré, le bébé ayant
déjà un penchant prononcé pour les saveurs sucrées,
 Nous conseillons de ne pas mélanger le lait avec les aliments, de donner les légumes avant le lait et le lait
avant les fruits. Ce genre de mélange fausse le goût du lait mais aussi des aliments. L’enfant ne sait plus ce
qu’il mange et peut éprouver rapidement un dégoût pour l’un ou l’autre.
Toutefois, malgré ces « préconisations » et ces « conseils », nous nous adapterons fort
volontiers aux habitudes de l’enfant et aux exigences parentales. Ces conseils sont
inclus dans ce projet pour vous proposer un accompagnement du processus de la
diversification alimentaire de votre enfant.
15
c. Du côté des « moyens grands » : où mange-t-on et comment ?
Pour les enfants accueillis dans ce groupe, le repas commencera aux alentours de 11h30. Il se déroulera dans
la « Salle de repas » attenante à la cuisine, qui permettra une certaine autonomie. En effet, les enfants
pourront prendre eux même leurs assiettes, couverts, verres et serviettes installés à leur disposition.
De plus, cette salle disposera d’un passe-plat qui leur permettra de débarrasser leur table et de donner
directement à la personne s’occupant de l’organisation des repas leurs couverts, assiettes etc.
Trois tables seront installées à cet endroit pour que 5 enfants au maximum, puissent manger à chacune
d’entre elles. Un professionnel sera disponible pour chaque table et ces derniers disposeront chacun d’un
tabouret à roulettes permettant tous les déplacements sans nécessité de se lever sans cesse, ce qui peut
perturber l’enfant dans son moment de repas.
2. Le rythme et le respect de chacun
Le temps de repas est un moment de convivialité et de plaisir, mais il peut s’avérer être un moment difficile
pour certains enfants. Les professionnels s’attacheront donc à respecter les goûts de chacun mais aussi le
rythme de chaque enfant.
Afin de permettre à l’enfant d’identifier ses besoins, les professionnels feront tout pour connaître son rythme
mais aussi pour lui permettre d’exprimer ses refus.
 Nous ne culpabiliserons pas un enfant qui mange en mettant de la nourriture en dehors de son assiette car
cela fait partie de l’apprentissage.
 Nous ne raclerons pas la bouche des enfants à l’aide d’une cuillère car ceci ne procure pas une sensation
agréable, nous utiliserons donc un bavoir.
Nous demanderons aux parents d’emmener des aliments dont la texture est facilement préhensibles à l’aide
de fourchettes ou de cuillères ou même des doigts. Les produits tels que les tubes de compote ou les
fromages emballés seront versés dans un bol ou ramequin afin de favoriser l’apprentissage de la cuillère ou
de la fourchette.
En collaboration avec les familles, nous respecterons le rythme de l’enfant en fonction de son rythme de
sommeil, de son état de santé et de son régime alimentaire (dans la limite de l’application à la vie collective).
Chez les plus petits les repas sont individualisés et chaque enfant patiente avant de pouvoir obtenir la
disponibilité de l’adulte à son tour, pour son repas. Plusieurs services seront instaurés dans les différents
groupes, en fonction du rythme de chaque enfant mais aussi de la période de l’année (certaines périodes les
« moyens » feront encore une sieste le matin donc leur repas sera servi à leur réveil). Pour ne pas perturber
le repas des enfants, aucune arrivée et aucun départ ne peut s’effectuer entre 11h15 et 13h.
Parce que nous souhaitons aider l’enfant à se connaître et à identifier ses besoins comme la faim, nous
sommes amenés à accepter ses refus notamment le refus de manger avec telle ou telle personne, refus de
manger car il n’a pas faim, refus de manger cet aliment. Plus l’adulte portera attention aux refus de l’enfant
et plus l’enfant opposera son refus.
Cependant, nous encouragerons vivement chacun à goûter les aliments avant d’émettre leur refus. Pour
encourager l’enfant à gérer lui-même son appétit et les quantités dont il a besoin, nous lui proposerons de se
servir seul dans son plat qui a été réchauffé préalablement au four.
Aucun aliment ne sera privilégié et plus valorisé qu’un autre.
Moment de socialisation :
Les collations du matin et de l’après-midi, fournies par la structure, permettront à
tous les enfants du groupe des « moyens grands » de partager un repas
identique. Ceci leur permettra de découvrir des aliments nouveaux. Par le
3. et l’effet
L’équilibre
alimentaire
mimétisme
de groupe,
ils seront incités à goûter et à manger comme les
autres.
16
Nous suivrons et défendrons les recommandations du Programme National Nutrition Santé au quotidien.
Ainsi les grands axes que nous proposerons :
 Le petit déjeuner est primordial et il est essentiel que chacun puisse avoir le temps de le faire en famille,
à la maison. 4 repas sont essentiels dans la journée,
 Nous proposerons l’eau comme boisson principale, les boissons sucrées étant autorisées durant les
anniversaires. Nous proposerons des jus de fruits (si possible naturels et faits à la centrifugeuse chaque
matin) pour les collations du matin et de 16h.
 Les yaourts nature et les compotes sans sucres ajoutés seront privilégiés.
 Les fromages choisis ne seront pas des pâtes à tartiner, leur intérêt alimentaire est faible, ils contiennent
beaucoup de lipides et peu de calcium.
 Nous porterons une grande attention à la présentation des repas, ils seront tous servis dans une assiette,
y compris les plats industriels.
 Les produits locaux et/ou issus de l’agriculture biologique seront privilégiés, ainsi que les fruits (et
légumes) de saison.
Les collations du matin seront composées uniquement d’un jus de fruit frais (fait si possible à la centrifugeuse
le matin même) ou d’un morceau de fruit ou de fromage. Cette collation permettra à certains enfants ayant
déjeuné très tôt de patienter jusqu’au repas. De plus, le but de ce temps sera de pouvoir partager un
moment ensemble et de voir quels enfants et quels adultes seront présents ce matin-là.
Les collations de l’après-midi seront toujours composées :
-d’un produit fruitier (fruits secs, fruits frais, jus de fruits...)
-d’un produit laitier (yaourt, fromage blanc, lait…)
-d’un produit céréalier (pain, céréales, biscottes et parfois petits biscuits ou gâteaux).
E.
LE TEMPS DU REPOS
1.
Les chambres
Chaque salle de vie dispose de deux chambres chacune.
Du côté des plus petits, plus de la moitié des lits sont des lits superposés, sécurisés par des barrières.
Cet espace disposera d’un hamac permettant aux enfants présentant des difficultés à trouver le sommeil
durant leurs premières heures d’accueil de s’endormir paisiblement. La forme enveloppante du hamac, la
présence des professionnels dans la salle ainsi que les bercements permettront à l’enfant de se sentir contenu
et rassuré.
Du côté des plus grands, une chambre sera composée de certains lits où les enfants ne pourront pas sortir
seuls (notamment pour les « moyens » faisant encore des siestes le matin) et d’autres lits par lesquels les
enfants pourront se lever et se coucher seuls, avec l’accompagnement de l’adulte.
L’autre chambre sera composée uniquement de lits simples bas sans barreaux permettant également à
l’enfant d’être autonome pour le coucher et le lever de la sieste.
Un hublot est inclus dans chaque porte de chambre pour que les professionnels, lorsqu’elles ne sont pas
présentes au sein des chambres, puissent veiller à l’endormissement et au réveil de chaque enfant. Enfin, un
système d’écoute (type « baby phone ») sera intégré dans la cloison des chambres afin de porter une
attention particulière au réveil de chacun et donc de préserver le sommeil des autres.
17
2.
Le respect du rythme de sommeil
Chaque enfant a un rythme de sommeil différent. Dans les deux groupes, le rythme sera respecté, en effet, le
moindre signe de fatigue conduira le professionnel à proposer à l’enfant d’aller se reposer. De plus, l’enfant
ne sera jamais réveillé, que ce soit pour le repas ou autre. Le sommeil est un besoin physique important pour
l’enfant, lui permettant ainsi de rythmer la journée, de se reposer, de se ressourcer mais aussi de grandir.
Deux conditions seront mises en place pour favoriser le sommeil de l’enfant et respecter son rythme:
 Aménager des espaces de « coins calmes » permettant la lecture ou tout simplement le repos d’un enfant.
 Ne pas autoriser les départs et les arrivées pour l’accueil d’un enfant entre 11h15 et 13h00.
Afin de respecter les besoins et rythmes de sommeil de chaque enfant, les renseignements que les parents
donneront lors de l’adaptation ainsi que chaque matin seront importants. Ils énonceront aux professionnels
les petits rituels de leur enfant pour l’endormissement. Les transmissions entre les professionnels seront
également très importantes pour que chacun connaisse le plus justement possible les habitudes de sommeil
de l’enfant et respecte donc son rythme.
Il est également important que l’enfant puisse venir avec son « doudou » ou un objet familier avec lequel il
aime s’endormir. Les parents pourront également emmener la coque de landau, un drap, une turbulette, le
coussin d’allaitement etc. pour que l’enfant se sente sécurisé et rassuré par l’odeur et les sensations qui lui
sont familières.
Dans la mesure du possible, un lit sera attribué à chaque enfant, afin de respecter le rythme et les repères de
chacun, mais également afin que chacun puisse s’endormir avec le plus de facilités possibles.
Au sein de notre structure, nous ne réveillerons pas un enfant qui dort parce que dormir est un besoin
fondamental et vital. L’enfant qui dort, le fait parce qu’il en a besoin. C’est pourquoi si un enfant dort alors
que son parent vient le chercher, ce dernier aura la possibilité de repartir (faire une course etc.) ou d’attendre
au sein de la structure. L’équipe le préviendra dès le réveil de l’enfant. Nous proposerons au parent de
l’accompagner dans la chambre s’il souhaite réveiller son enfant, à condition qu’il fasse preuve de discrétion
pour ne pas déranger les autres enfants dans leur sommeil. Le parent sera toujours accompagné lorsqu’il
rentre dans une chambre afin de ne pas surprendre les autres enfants qui pourraient apercevoir ce visage,
parfois inconnu et étranger.
F.
LES SOINS CORPORELS
1.
Respect de la pudeur et de l’intimité
Afin de respecter au maximum l’intimité et la pudeur de l’enfant, plusieurs éléments entrent en jeu :
 Les toilettes (même des plus petits) seront chacun séparés par une petite cloison.
 Nous nous efforcerons d’être toujours dans une relation individuelle avec l’enfant lors du change (éviter de
parler aux collègues, que les collègues et parents passent au-dessus de l’enfant qui est en train de se faire
changer…).
 Nous proposerons systématiquement à l’enfant de changer sa couche par des paroles simples mais
adressées directement à lui « Veux-tu que je change ta couche ? ».
 L’équipe vérifiera si l’enfant a fait une selle toujours dans l’espace de change, et non pas au beau milieu de
la salle, devant tous les adultes et enfants.
 Les stagiaires qui seront présents sur une période trop courte ne seront pas autorisés à effectuer un
change.
18
2.
Les soins d’hygiène
Nous utiliserons uniquement le gant, l’eau, le savon ou le liniment (à la demande des parents qui
l’emmènent) pour effectuer le soin de l’enfant. Ce choix s’explique par rapport aux raisons hypoallergénique
c’est-à-dire par rapport à la protection de la peau. Chaque gant et chaque serviette utilisé pour le change de
l’enfant sera lavé à chaque utilisation.
Les couches lavables seront acceptées dans notre structure. Les parents devront fournir un nombre de
couches suffisant pour la journée ainsi qu’un sac imperméable pour stocker les couches usagées. Chaque soir
les parents devront ramener le sac de couches « sales » pour effectuer le nettoyage au domicile.
Afin de sensibiliser les enfants à l’hygiène bucco-dentaire, chaque enfant du groupe des plus grands pourra
emmené sa propre brosse à dents qui restera au sein de la structure. Se brosser les dents après le repas de
12h constituera un repère spatio-temporel important pour l’enfant, ainsi ce moment annoncera la sieste. De
plus, se brosser les dents est souvent vécu, à cet âge, comme un moment de plaisir et de convivialité partagé
avec les autres enfants (« Comment est la brosse à dent de mon voisin ? » etc.). Enfin, ceci permet de
nombreux « apprentissages » : mettre le dentifrice sur la brosse à dents, faire le mouvement pour se brosser
les dents, se rincer la bouche, reconnaître sa brosse à dents…
3.
L’acquisition de la « propreté »
L’acquisition de la propreté est une préoccupation au cours de la deuxième année. Cette acquisition dépend
de la maturité physiologique et psychologique de chaque enfant.
Dans cette étape, essentielle pour l’enfant et son parent, la collaboration parents/professionnels est à prendre
en considération. L’enfant peut être « propre » à la maison et pas à la structure ou inversement. L’équipe doit
créer une continuité entre la maison et la structure. Elle est attentive aux signes montrant que l’enfant a
envie et qu’il se sent prêt. Si l’enfant souhaite aller aux toilettes, l’équipe le lui permet.
L’enfant peut se sentir prêt physiquement grâce à plusieurs éléments :




Il sait marcher et peut donc se rendre SEUL aux toilettes.
II sait se déshabiller seul.
Il sait monter et descendre les escaliers, ce qui veut dire qu’il a musclé ses sphincters (muscles anaux).
Il sait parler et manifeste son désir d’aller aux toilettes.
Malgré toutes ces observations, certaines situations et éléments peuvent faire obstacle à
l’acquisition de la propreté, il faut savoir les percevoir et les prendre en compte pour
comprendre l’enfant. Par exemple : déménagement, arrivée d’une petite sœur ou d’un petit frère,
apprentissage trop précoce qui peut avoir des conséquences telles que la constipation, vécu de cette étape
comme un échec…
Nos pratiques au quotidien pour accompagner l’enfant et lui permettre de devenir autonome
durant son temps de « toilette » :
Du côté des plus grands, tout sera aménagé de façon à ce que l’enfant soit acteur de son propre change. En
effet, l’enfant pourra monter sur le plan de change par un escalier incorporé dans le meuble (ceci sera
également valable du côté des plus petits pour les « moyens »).
De plus, des casiers seront à disposition et à hauteur des enfants afin qu’ils puissent eux-mêmes déposer
leurs affaires et prendre leur couche à chaque change, au coucher et lever de sieste. Les enfants pourront
eux-mêmes se déshabiller seuls avec l’accompagnement d’un adulte. S’ils le souhaitent, ils pourront enlever
leur couche et se laver seuls à l’aide d’un gant, pour les plus grands, toujours sous le regard bienveillant de
l’adulte.
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Un pot sera à disposition dans les deux salles de vie afin de permettre à l’enfant de faire le choix entre le pot
et les toilettes, ces derniers étant parfois « terrifiants » du fait que les selles disparaissent et ne restent pas
dans un contenant tel que le pot. Ceci peut aider l’enfant à accepter cette étape car voir quelque chose sortir
de son corps disparaître au fond du toilette n’est pas quelque chose de simple pour lui. Chaque professionnel
permettra à l’enfant de mettre des mots sur ses angoisses par rapport aux toilettes et expliquera à l’enfant ce
qu’il a besoin de savoir.
Il est important d’accepter le refus ou le « retour en arrière » de l’enfant lorsqu’il n’est peut-être pas encore
prêt ou qu’un événement a perturbé son acquisition de la propreté. Il est possible de proposer à l’enfant de
remettre des couches de façon passagère ou lorsqu’il veut faire une selle.
Il est essentiel de se rappeler qu’il n’y a pas d’âge pour acquérir cette étape
et que l’enfant a le temps de « devenir propre ».
G.
LA PLACE DES PARENTS
1.
Les parents : premiers éducateurs de leur(s) enfant(s)
Les parents sont considérés comme les premiers éducateurs de leur(s) enfant(s). Il est donc
primordial d’accorder une place importante aux échanges du matin et du soir entre
professionnels et parents pour apprendre à connaître l’enfant, ses habitudes et ses rituels.
L’enfant accueilli ne peut être dissocié de ses parents. Les professionnels sont là pour être à
l’écoute et être capable d’apporter une aide, un soutien aux familles.
Il est important de mettre en place un système d’alliances entre l’équipe et les familles. Au quotidien, les
relations commencent chaque matin, la façon dont est conçu l’accueil est donc essentielle pour tous. A
chaque nouvelle arrivée, il apparaît primordial que chaque personne apprennent à se connaître :
professionnels, parents et enfant. Cette période d’adaptation (cf. page 7) correspond à un temps de passage
qui amène, petit à petit, l’enfant et ses parents au sentiment de « s’acclimater aux changements ». Les
parents peuvent profiter de ce moment pour poser toutes leurs questions et visiter toutes les pièces de la
structure. Il est important que la parole circule de façon transparente afin de permettre à l’enfant de trouver
sa place au sein de la structure en toute sécurité. C’est durant cette période que les prémices de la future
relation parents professionnels se construisent.
Accorder une place aux parents c’est placer l’enfant au centre des relations entre ses parents et
les personnes qui l’accueillent. La qualité de la séparation et de l’accueil des enfants au quotidien
dépend de tous les partenaires qui doivent pouvoir éprouver une confiance réciproque.
L’importance est donc bien d’accorder une place à chaque adulte entourant l’enfant et de
permettre à tous d’échanger sur l’éducation de l’enfant.
2.
L’investissement des parents au sein de la structure
La participation des parents à la vie de la structure d’accueil est très bénéfique pour l’épanouissement de
l’enfant au sein de la structure, au quotidien. S’investir dans le lieu d’accueil collectif permet aux parents
d’être partie prenante des moments intenses vécus par leur(s) enfant(s) en dehors de leur présence.
L’investissement des parents passe tout d’abord par le fait de rentrer au sein de la structure afin que chacun
puisse se découvrir et échanger (parents, professionnels, enfant(s)). Les parents sont fortement invités à
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pénétrer au sein de la salle de vie de la structure, avec l’obligation d’ôter leurs chaussures ou de mettre des
sur chaussures pour une question d’hygiène (par rapport aux enfants se trouvant très souvent au sol pour se
déplacer et/ou tout simplement jouer).
Les parents sont invités à passer un moment avec leur enfant avant la séparation ou lors des
retrouvailles. Ils sont libres dans la mesure où ils peuvent venir déposer les affaires de leur
enfant chaque matin à l’endroit adéquat (couches, vêtements, doudous, sucettes, sacs…).
Accompagner leur enfant au sein de la structure leur permettra de connaître le lieu d’accueil et
favorisera le climat de confiance avec leur enfant mais aussi les professionnels.
L’investissement passe également par les temps pris au quotidien dans les échanges parents/professionnels
mais aussi dans les moments vécus au sein du lieu entre parents et enfants. Il ne sera jamais refusé à un
parent qui en manifeste le désir, de rester un peu avec son enfant dans la structure au moment de la
séparation quotidienne. Le tout est, pour le parent et le professionnel, de savoir doser ce moment et de
l’expliquer à l’enfant, pour qu’il se prépare tout de même à la séparation proche de son parent. Il est
important de multiplier les temps de partage entre l’enfant et ses parents au sein du Multi Accueil.
La relation de confiance mutuelle entre parents et professionnels est assurée par deux éléments essentiels :
 Lors de l’adaptation, une seule personne est référente et désignée pour suivre l’enfant sur cette période.
 Lors des changements de groupe, un membre de l’équipe assure une continuité entre chaque groupe, pour
« suivre » les enfants.
3.
Les temps de rencontres
Au cours de l’année, les parents seront invités à accompagner les enfants et les professionnels pour diverses
sorties qui seront organisées au cours de l’année : bibliothèque, promenade dans le village, achat de fruits et
légumes… Un partenariat sera probablement mis en place avec l’école maternelle du village. Les parents
pourront accompagner au moment du temps de partage entre l’école et le multi accueil.
Des temps de rencontre et de réunions seront organisés en direction des familles :
 Moments festifs : noël, galette des rois, fête de fin d’année…
 Des réunions seront proposées autour de certains thèmes avec l’intervention de professionnels
(psychologie, santé…) : l’alimentation, l’acquisition de la propreté, le sommeil… Les parents seront invités à
formuler leur(s) besoin(s) et demande(s) concernant les thèmes des réunions.
 Une réunion à chaque « rentrée » pour expliquer le fonctionnement et l’organisation du groupe dans lequel
l’enfant sera accueilli,
 Un conseil du Multi Accueil et du R.A.M auront lieu une à deux fois par an au sein de la structure.
Ce conseil, appelé plus communément « Comité de pilotage », est une instance représentative qui
rassemble les utilisateurs du multi accueil ainsi que ceux du Relais Assistant(e)s Maternel(le)s et quelques
représentants du gestionnaire. Il a pour vocation de permettre à tous les acteurs de ce lieu de se rencontrer,
de discuter et de faire vivre la structure. C’est un organisme de concertation des parents qui est consulté
afin d’émettre un avis sur l’organisation et la vie quotidienne ainsi que sur les travaux d’équipement.
Les parents désirant participer plus activement à la vie de la structure, à son
organisation, ses partenariats et ses projets peuvent se présenter à ce Conseil.
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Les temps de rencontres et de réunions partagés entre parents et professionnels permettront de reconnaître
les préoccupations partagées concernant l’enfant. Chaque parent sera alors libre d’exprimer son ressenti,
voire ses angoisses. Partager son vécu avec d’autres parents qui peuvent vivre des situations similaires donne
l’occasion de dédramatiser et parfois de dénouer des « problématiques ». L’intérêt de réunir les parents entre
eux au sein de notre Multi Accueil sera aussi de créer des situations où les parents, parfois isolés pourront
formaliser de véritables liens, permettant de mettre en place des relations d’entraide et de coopération
mutuelle.
H.
L’ACCUEIL DES STAGIAIRES
Dans le souci de faciliter l’organisation et le travail des professionnels et afin que ceux-ci puissent établir une
réelle cohérence sur laquelle s’appuyer au quotidien dans l’accompagnement des enfants, aucun stagiaire ne
sera accueilli durant la première année d’ouverture de la structure.
Au bout d’un an, des stagiaires pourront être accueillis et admis sous contrat de stage avec les écoles de
formation préparant aux métiers de la petite enfance ou dans le cadre de stage scolaire de sensibilisation aux
métiers de la petite enfance, notamment :
-aux diplômes d’état de puéricultrice, infirmière, éducatrice de jeunes enfants ;
-aux diplômes professionnels d’auxiliaire de puériculture, d’aide soignant, au CAP Petite Enfance, au BEP
Sanitaire et Social ou services aux personnes.
Cependant, une attention sera portée sur le nombre de stagiaires accueilli au sein du Multi Accueil. Nous nous
efforcerons de ne pas accueillir plus d’un stagiaire par groupe d’âge des enfants et la durée minimale de
stage sera d’une semaine. Nous veillerons également à avoir des semaines de coupure, sans accueil de
stagiaires, pour que l’équipe puisse avoir des moments plus calmes. En effet, l’accueil d’un stagiaire, s’il est
établi avec une attention particulière, demande beaucoup de temps et de travail supplémentaire, même s’il
est considéré comme primordial pour prendre du recul et se remettre en question fréquemment, permettre
aux personnes en formation de connaître davantage ce métier et de venir à la rencontre de notre
fonctionnement et de nos valeurs éducatives.
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