800 - Le journal du Grand Paris

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800 - Le journal du Grand Paris
NUMÉRO 19 | DU 16 AU 22 MARS 2015
LA PHRASE
PORTRAIT
LE CHIFFRE
Jean-Louis Missika,
Adjoint à la maire de
Paris p. 12
« Ce qui m’inquiète
dans le processus
de recomposition
territoriale, c’est
qu’il s’effectue
sous la
contrainte »
800 millions d’euros de
Stéphane Beaudet,
président de l’Amif
SUR NOTRE SITE
Egis conseil / Lowe Strateus /
bdc conseil / Axa Real Estate /
Icade / Sodearif / Bouygues /
BNP Real Estate / JLL / SNI /
Wilmotte & Associés / Spraed /
marchés d’ingénierie
Buzzcar / Ineval / Bulldozair /
ont été passés pour la
Neosquat / Celeste / Cornis /
LBMG Worklabs / Altran /
seule ligne 16 du Grand
Theravectys / BNP Paribas /
Paris express
Trinov / Groseille / Navya
Dualo / Finexkap / Perfpartner /
lejournaldugrandparis.fr
ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ
SOMMAIRE
ENTREPRISES
ACTUALITÉS Stratégie offensive à La Défense
P. 2 À 4
Le quartier d’affaires conçoit son développement
au-delà de la plateforme historique
Axa Real Estate présente « Qu4drans »,
86 000 m2 de bureaux à Balard
18 PME franciliennes accélérées par
BPIfrance
68 entreprises ont été sélectionnées pour un
nouveau programme d’accompagnement
P. 5
CRÉATEURS Navya Véhicule autonome
Isogeo Cataloguer les données
Sunhy Energy Doper à l’hydrogène
ÉVÉNEMENT Interview Stéphane Beaudet
En attendant l’effet
métropolitain
e Grand Paris va changer le visage ment, et les outils nouveaux qu’il coordonnera, ne
de l’Ile-de-France tout entière. La constituera en rien une recentralisation du logevitalité et l’engagement de l’en- ment, a souligné Thierry Lajoie. L’Etat se mettra
semble des acteurs franciliens au service des territoires, là notamment où la
présents sous le soleil du Mipim, complexité des opérations l’exigent. »
à Cannes, et l’effervescence de la tente franciOn était donc aux antipodes, la semaine derlienne, invitent à le penser. La présentation nière autour du Palais des festivals, de l’esprit
conjointe du « Pack de l’aménagement », par des débats du Palais Bourbon. Ces derniers ont
Philippe Yvin et Thierry
révélé une nouvelle fois,
Lajoie, qui président reslors de l’examen par les
pectivement aux destinées
députés de la loi NOTRe,
par Jacques Paquier
de la Société du Grand
que l’on est très loin, du
rédacteur en chef
Paris et de l’Agence foncôté institutionnel, d’un
cière et technique de la
pack des parlementaires
région parisienne, faisait également plaisir à pour le Grand Paris. Il semble même parfois que
entendre. Avec leurs homologues de l’Epfif et de les élus ne partagent ni le diagnostic, ni l’objecl’Anru, ces quatre mousquetaires de l’aménage- tif. Si la recherche de l’attractivité et de la croisment ont voulu montrer aux investisseurs inter- sance fait consensus, le logement cristallise les
nationaux de l’immobilier qu’il était
divisions. Leur pénurie pénalise
décidément en train de se passer
pourtant la croissance économique,
quelque chose en France.
comme vient de le rappeler le Medef
A Cannes, Philippe Yvin et Thierry
dans son livre blanc pour le loge« L’effet
Lajoie se sont employés à donner
ment. Les élus locaux ont peur de
métropolitain,
confiance. « L’effet métropolitain, qui
se voir imposer des milliers de m2
c’est 10 % de
jouera à plein lorsque l’ensemble des
de construction. La mise en place
croissance du
projets du Grand Paris et de son
récente des Ateliers du Grand Paris
PIB régional
réseau de métro automatique aura
du logement vise à les rassurer en
en plus », a
été mené à son terme, générera une
les associant pleinement au choix
souligné
croissance supplémentaire de 10 %
des zones à densifier. Espérons
Philippe Yvin
du PIB régional », a fait valoir Phiqu’ils parviennent à rétablir la
au Mipim
lippe Yvin. « Grand Paris aménageconfiance. ■
L
ÉDITORIAL
P. 6-7
« On est en train de tuer les communes »
MARCHÉS PUBLICS Référentiels de clauses techniques
pour vos marchés
P. 8
TERRITOIRES
ACTUALITÉS
P. 9 À 11
Retour sur la réécriture de l’article 12
après son examen par les députés
Par le biais d’amendements, le gouvernement
a souhaité faire passer des messages
COP21 : la Région veut mobiliser les
entreprises
Avec la SGP, Egis conseil décroche un
marché de la com d’une ampleur inédite
ENTREPRISES / ACTUALITÉS
« L’idée est de nous ouvrir
davantage sur Nanterre,
Courbevoie, Puteaux, et même
Neuilly », indique Hugues Parant.
En bref
Spécial Mipim
Paris-Ile de France capitale
économique. Networking.
Chiara Corazza, directeur général
de Paris-Ile de France Capitale Economique, s’est employée, tout au
long du salon, à favoriser les mises
en réseau notamment auprès de la
Société du Grand Paris. « C’est la
vocation même de PCE que de faire
se rencontrer les investisseurs, les
grandes firmes internationales, et
les projets du Grand Paris », souligne-t-elle.
Accor sur le stand de la SGP.
PCE a, notamment, mis en relation
Sébastien Bazin, PDG d’Accor, et
Philippe Yvin, président du directoire de la SGP. Le président du
groupe hôtelier s’est intéressé au
potentiel hôtelier que représente
le secteur de l’hôpital Gustave
Roussy, une fois maillée par les
lignes 14 et 15. Isabella Bruno, présidente de Condotte d’Acqua, leader du BTP en Ilalie, s’est également rendue sur le stand de la SGP
pour étudier les possibilités de
concourir à ses futurs appels
d’offres.
Italie. Carlo Calenda s’informe sur le Grand Paris
express. Le vice-ministre du
développement économique a
également visité la tente du
Grand Paris au Mipim, accompagné d’une délégation de l’association des maires italiens. Parmi
les personnalités venues découvrir la maquette vidéo animée du
Grand Paris express, figurent
notamment Gérard Colomb et
Alain Juppé, respectivement
maires de Lyon et de Bordeaux.
© J.P.
Mipim awards : La Cité musicale de l’Ile Seguin primée.
La Cité musicale portée par le
conseil général des Hauts-de-Seine
et conçue par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines a
remporté jeudi 12 mars à Cannes
un Mipim award. Cet investissement
de 170 millions d’euros est réalisé
dans le cadre d’un PPP attribué au
groupement Bouygues bâtiment Ile
de France/Sodexo/Ofi Infravia/TF1.
coûts d’usage susceptibles de les faire
sortir du marché. Se projeter, c’est
transformer La Défense pour y améliorer la qualité de vie, c’est l’ouvrir sur
son environnement immédiat, en faisant en sorte, notamment « que l’Arche
de la Défense, d’ici quelques années, ne
soit plus le bout de la Défense mais son
centre. » Actuellement, le quartier
compte 3,5 millions de m2 de bureaux
sur le périmètre historique, 300 000
au-delà. « L’idée est de nous ouvrir
davantage sur Nanterre, Courbevoie,
Puteaux, et même Neuilly », a indiqué Hugues Parant.
MIPIM
Stratégie offensive
à La Défense
Le quartier d’affaires des Hauts-de-Seine conçoit son
développement au-delà de la plateforme historique. L’Epadesa et Defacto œuvrent à l’amélioration du cadre de vie.
e n’est pas un hasard si La
Défense s’est développée là
où elle est aujourd’hui. Il était
inconcevable de bâtir un tel ensemble
d’immeubles de grande hauteur (IGH)
en plein cœur de Paris », a rappelé
Hugues Parant au Mipim, en présentant la stratégie de l’Epadesa - qu’il
dirige - pour les années à venir. D’où
l’importance du réseau de desserte
en transports en commun de cet
C
ensemble d’affaires hors centre ville.
La Défense sera desservie par Eole
en 2020 et, avec l’arrivée du Grand
Paris express, en 2025, les problèmes
de saturation qu’elle connaît
devraient s’améliorer nettement.
« Lorsque l’on a 50 ans, l’on doit à la
fois se ressourcer et se projeter »,
résume Hugues Parant. Se renouveler,
c’est notamment rénover des IGH dont
40 % ont plus de 25 ans, avec des
BTP
Bernard Mounier, nouveau
directeur général de Bouygues
bâtiment Ile-de-France
Bouygues construction a annoncé le 9 mars la
nomination de Bernard Mounier à la direction générale de Bouygues bâtiment Ile-de-France. Né en
1958, Bernard Mounier a rejoint le groupe Bouygues
en mars 1983 et exercé différentes responsabilités de
production. En juillet 2002, il est nommé directeur
général adjoint des ouvrages fonctionnels en charge
de la rénovation puis, en janvier 2004, directeur général de Bouygues bâtiment Ile-de-France – rénovation
privée.
En mai 2008, il devient directeur général adjoint puis,
en janvier 2012, directeur général délégué « marchés
privés » de Bouygues bâtiment Ile-de-France. En mars
2015, à l’occcasion d’une réorganisation globale du
groupe, il est nommé directeur général de Bouygues
bâtiment Ile-de-France. ■ J.P.
2 | Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015
Consultation publique
« On nous a parfois opposé à Defacto
qui gère les espaces publics de la plateforme, bien à tort, car son succès fera
celui du projet dans sa globalité », a
indiqué Hugues Parant. Le DG de
l’Epadesa entend également inscrire
La Défense dans le Grand Paris, et
contribuer à ce que son développement bénéficie aussi à toute la région.
« Un des principaux changements
récents a constitué à ouvrir la plateforme sur le boulevard circulaire, à
transformer ce dernier en un boulevard
urbain, avec des feux, des commerces,
des jeux. » Des investissements
nécessaires pour donner à La
Défense un nouveau visage. A cette
fin, l’Epadesa va lancer, fait inédit,
une vaste consultation des usagers,
français et internationaux. ■ J.P.
IMMOBILIER
Hauts-de-Seine : 26 % du parc
de bureaux construits francilien
Le conseil général des Hauts-de-Seine a présenté
au Mipim sa note semestrielle, réalisée en partenariat avec CBRE, qui rapporte qu’en 10 ans le parc de
bureaux a progressé de 24 % sur son territoire. Sur cette
période, 2,8 millions de m2 ont été construits, soit 38 %
de l’accroissement de l’offre francilienne. Les secteurs
Boucle Nord (+ 51 %) et Seine Sud (+ 46 %) – carte
ci-après – ont fait l’objet des plus fortes hausses.
Début 2015, 1,65 million de m2 de bureaux était immédiatement disponible dans le département. 43 % du
stock d’offre disponible se situent à La Défense et dans
les zones mitoyennes. Le taux de vacance s’élève à
11,5 %, « reflet d’un stock abondant » en comparaison
à l’Ile-de-France (7,2 %). Les petites et moyennes surfaces (< 5 000 m2) composent 54 % du stock immédiat.
« De plus, pour les grandes offres, les propriétaires apparaissent davantage ouverts à la division », indiquent les
auteurs. ■ R.R.
ENTREPRISES / ACTUALITÉS
© D.R.
Qu4drans, dessiné par Wilmotte & Associés,
se caractérise par l’importance de la surface
paysagée.
MIPIM
Axa Real Estate présente « Qu4drans »,
86 000 m2 de bureaux à Balard
Deux des quatre immeubles de ce vaste ensemble signé par Jean-Michel Wilmotte,
à côté du futur « Pentagone », seront livrés en octobre 2015. Icade et Sodearif en
sont les promoteurs.
u4drans, avec 86 000 m2 de
surface utile, est le plus
grand projet d’immobilier de
bureau non IGH (immeuble de grande
taille) de Paris actuellement », souligne Christophe Facomprez. Le projet, jouxtant le PPP du « Pentagone »
(15e arr.) qui accueillera prochainement le ministère de la Défense, se
compose de quatre immeubles dessinés par Wilmotte & Associés.
Q
Un de 25 000 m2, deux de 20 000 m2
et un de 15 000 m2. Cette opération,
en blanc, verra sa première phase
livrée fin 2015 (46 000 m2 pouvant
accueillir 3 400 personnes et 375
places de parking).
« La place verte dans Paris »
Icade et Sodearif en sont les promoteurs, Bouygues l’entreprise générale.
« Nous souhaitons qu’il y ait un occu-
LES CHIFFRES DE LA SEMAINE
80 %
C’est la part des déplacements qui s’effectuent
aujourd’hui en voiture individuelle dans la zone
de Roissy. Sa future desserte par le prolongement
de la ligne 17 et le Grand Paris express devrait
réduire sensiblement cette proportion.
9
ans, c’est la durée moyenne qui sépare la date de
lancement des études pour une ligne du Grand
Paris express de sa mise en service, selon la SGP.
1 200
ingénieurs planchent actuellement sur la ligne
16 du Grand Paris express. Une chance pour
l’ingénierie française, alors que de nombreuses
métropoles mondiales vont se doter, dans les
années qui viennent, de métros automatiques,
souligne Philippe Yvin.
pant par immeuble », indique Christophe Facomprez, directeur des
ventes Asset management & transactions d’Axa Real Estate. Des firmes
géantes sont donc visées par BNP
Real Estate et JLL, en charge de la
commercialisation.
Outre sa faible hauteur, Qu4drans,
dont la baseline est « la place verte dans
Paris », se caractérise par l’importance
de la surface paysagée, qui occupera
PARIS-SACLAY
Une cité étudiante au cœur
d’un parc végétalisé
Sodearif, filiale de développement immobilier de
Bouygues bâtiment Ile-de-France, a retenu le
projet des cabinets Lan et Clément Vergély architectes, associés au paysagiste Topotek, pour la réalisation de 1 000 logements sociaux pour étudiants
à Paris-Saclay. Ils accueilleront les étudiants de
l’Ecole normale supérieure de Cachan, de l’université
Paris-Sud et de Centrale Supélec. Cette dernière vient
par ailleurs de conclure un partenariat public-privé
(PPP) avec Bouygues construction pour la réalisation
de son campus. Cette vaste cité étudiante de
22 500 m2 se déploiera sur un espace de près de
1,5 ha sur lequel se trouvent des pavillons qui seront
démolis et des anciennes friches agricoles. 660
appartements prendront place dans trois immeubles
(R+5) situés en périphérie qui délimiteront l’opération
globale et serviront de transition avec les espaces
publics progressivement aménagés autour. ■ F.P.
« Les résidents pourront
ouvrir les fenêtres et
profiter du paysage »
Christophe Facomprez, directeur
des ventes Asset management &
transactions d’Axa Real Estate
la moitié des 3 ha du périmètre. « Les
résidents pourront ouvrir les fenêtres et
profiter du paysage », fait valoir Christophe Facomprez. Ce dernier souligne
également l’accessibilité du site, bordé
par le périphérique et desservi par le
RER C, les lignes de tramway T2 et T3
et la ligne 8 du métro.
Un bail à construire a été accordé
par l’Etat pour une durée de 60 ans
au fonds de développement DV III,
géré par Axa Real Estate, fédérant
d’autres investisseurs institutionnels
internationaux. ■
J.P.
LA PHRASE
« L’imprimatur de la
métropole sur les
PLU des territoires
crée un fort
mécontentement
chez les maires »
Pierre Mansat, président
de l’Atelier international
du Grand Paris
Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015 | 3
ENTREPRISES / ACTUALITÉS
En bref
Innovation
ADEME
Appel à candidatures
mobilité
La direction régionale Ile-deFrance de l’Ademe lance un appel
à candidatures afin
« d’accompagner des
expérimentations d’incitations
innovantes visant à modifier les
comportements de mobilité sur le
territoire francilien », a-t-elle
annoncé le 11 mars. Les
expérimentations, d’une durée
d’un an, seront ancrées sur un
territoire et devront répondre à des
objectifs de réduction de l’usage
de la voiture individuelle et
d’optimisation des transports en
commun. Les candidatures doivent
être déposées avant le 18 mai.
OPEN INNOVATION
Collaborer dans les
bâtiments intelligents
PME innovantes et start-up
franciliennes intéressées par les
technologies, les usages et
l’intégration dans l’espace urbain
des bâtiments sont recherchées
par Up’Innov dans la cadre de son
appel à candidatures « smart
building » qui permet de
développer des collaborations
avec les groupes Veolia, Orange et
Rabot Dutilleul Construction. Dépôt
des dossiers avant le 22 mars.
HAUTS-DE-SEINE
Deux nouveaux chez Neuilly
Nouveaux Médias
La pépinière d’entreprises de
Neuilly-sur-Seine a annoncé,
le 11 mars, l’intégration dans son
dispositif de deux nouvelles
start-up : Piste on Jobs, créée en
2014 par Pandhi Moukouyou,
Yohan Radiguet et Bernard
Martinez, est suivie par Chanel et
Bird Office, fondée en décembre
2013 par Arnaud Katz, Michael Zribi
et Kevin Dreno, accueillie par M6.
« Initiative de dynamisation du tissu
économique, Neuilly Nouveaux
Médias a été créée en 2010 sous
l’impulsion de Jean-Christophe
Fromantin, député-maire de la
ville », rappelle cette pépinière.
Vingt grandes entreprises de la
ville y sont associées.
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
18 PME franciliennes accélérées
par BPIfrance
BPIfrance et la direction générale des entreprises ont présenté, le 5 mars, les 68 entreprises sélectionnées pour la première promotion d’un programme d’accompagnement
baptisé : l’Accélérateur PME.
près avoir développé une
offre d’accompagnement
pour les start-up, BPIfrance
s’intéresse aux PME. « On ne parlait
jamais d’Accélérateur PME alors que
nous entendions des demandes en ce
sens lors de nos tours de France »,
observe Nicolas Dufourcq, directeur
général de la banque publique, qui a
donc décidé de monter un tel programme avec le ministère de l’Economie. 68 PME - dont 18 franciliennes - bénéficieront pendant 24
mois des services de ces institutions
et des autres partenaires du dispositif : Business France pour leur stratégie à l’export, l’Institut du mentorat
entrepreneurial (IME) pour le mentorat, et Pacte PME pour les relations
avec les grands groupes.
Sélectionné pour participer à l’accélérateur, Hugues Souparis, président-fondateur d’Hologram industries, considère que « l’idée est
extrêmement intéressante à la base.
Mettre ensemble des entreprises de
A
croissance, de secteurs différents,
constitue un melting-pot qui va bénéficier à tous ». L’entrepreneur attend,
pour sa société de près de 400 per-
Les PME choisies roulent
à 80-90 km/h alors qu’on
pense qu’elle pourrait
rouler à 120
Nicolas Dufourcq, directeur
général de BPIfrance
sonnes basée à Marne-la-Vallée
(Seine-et-Marne), des bénéfices à la
fois en termes d’aides et de réseau.
« Notre activité de solutions d’authentification de documents est essentiellement internationale, nous n’attendons donc pas de vente auprès
d’autres participants, remarque
Hugues Souparis, mais nos métiers
peuvent s’additionner pour construire
une nouvelle offre. » Le dirigeant
compte aussi faire bénéficier son
YVELINES
comité de direction de ce programme
afin d’accroître sa culture entrepreneuriale.
Devenir des ETI
A l’issue d’un diagnostic à 360°,
chacune des PME – retenues tout
particulièrement pour leur goût
pour l’innovation et l’international
– se verra proposer les outils d’accompagnement les plus adaptés à
ses besoins en termes de développement commercial, de marketing
digital, de croissance externe, etc.
« Nous avons choisi des PME de toute
région et de tout secteur, signale
Nicolas Dufourcq. Elles roulent à
80-90 km/h alors qu’on pense qu’elles
pourraient rouler à 120. Nous voulons
les faire devenir des ETI. » Au cours
des deux années d’accélération, les
sociétés suivies pourront participer
à des modules de diagnostic en libre
choix, aux séminaires thématiques
de BPIfrance université et développer
leur réseau. ■ R.R.
PARIS
Zenpark développe le parking
partagé
Satisfactory met le cap
sur l’Angleterre
Elle vient de lever 1,6 million d’euros de capitaux frais
et de conclure un ambitieux accord avec Nexity : la
start-up Zenpark est en plein boom. Et de fait, le service
de parking partagé qu’elle propose depuis septembre 2013
semble voué au développement. Concrètement, Zenpark
noue des accords, notamment avec des hôteliers ou des
bailleurs sociaux, qui mettent à sa disposition, lorsqu’elles
sont vides, des places de parking. L’entreprise implantée
à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) installe, alors à l’entrée
du parc de stationnement, un boîtier de son invention, qui
permet à ses clients, préalablement inscrits sur son site,
de rentrer, sortir, et payer.
Aujourd’hui, l’entreprise « gère » ainsi 40 parkings et environ 2 000 places. « Nous avons un rôle à jouer dans le
Grand Paris », explique William Rosenfeld, PDG et cofondateur. Car le nombre de parkings dépendant de bailleurs
sociaux par exemple est encore plus important en banlieue
qu’à Paris. ■ C.B.
Investir dans leur solution d’enquête de satisfaction
– dont une nouvelle version vient d’être lancée – et
ouvrir un bureau à Londres, telles sont les deux raisons qui ont poussé Satisfactory à lever un million
d’euros, en partie auprès de banques, à la fin de l’année
dernière. Ce sont désormais 20 personnes qui travaillent pour la société parisienne, qui compte parmi
ses clients Pierre & Vacances, Groupama, Bouygues
construction ou Lapeyre. Avec environ un million d’euros de chiffre d’affaires en 2014 et une croissance de
plus de 20 % en un an, l’entreprise souhaite désormais
« se challenger sur un marché plus mature », explique
Bertrand Christophe, directeur du développement.
Direction donc l’Angleterre avec un « réflexe d’auto-défense : plutôt que d’attendre que les acteurs anglais arrivent
en France, nous souhaitons voir si nous sommes compétitifs dans ce pays qui pourrait nous permettre de percer
au niveau européen ». ■ R.R.
4 | Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015
CRÉATEURS
Innovation datings : première édition
consacrée à la « smart mobility »
Pour la 1re édition de 2015 des « Innovation Datings »,
événement du Club open innovation qui vise à faire se
rencontrer start-up et grands groupes, la thématique
retenue par JC Decaux et SNCF était la « smart mobi-
lity ». Cet événement s’est déroulé le 25 janvier dernier
au siège de la SNCF à Saint-Denis. 82 start-up avaient
répondu à l’appel à candidatures, présentation de trois
d’entre elles.
NAVYA
Véhicule autonome
ISOGEO
Cataloguer les données
SUNHY ENERGY
Doper à l’hydrogène
Le véhicule autonome suscite une très forte
attente. Navya, basée dans le 9e arrondissement de Paris, essaie d’y répondre avec sa
navette électrique réservée, pour le moment,
aux espaces privés.
En octobre prochain, au salon ITF qui se tiendra
à Bordeaux, la société présentera son nouveau
modèle de véhicule qui remplacera le prototype
qu’elle utilise sert pour ses démonstrations
depuis sa création en juin 2014. Un développement rapide car la première Navya avait précédemment été développée par une autre entreprise, Induct, un peu trop précurseure en la
matière. Les temps ont changé. « Nous pensions
qu’il faudrait évangéliser le marché, mais il y a
déjà une très forte attente en la matière », fait
valoir Chistophe Sapet, le président.
La solution de catalogage des données géographiques a déjà séduit les collectivités, la société
parisienne Isogeo veut désormais accélérer sur
les grands comptes privés.
Créée en 2009, elle a profité d’une directive européenne obligeant les collectivités à recenser
leurs données environnementales à partir de
2012… année du lancement de leur solution.
« Dans les systèmes d’information géographique,
le catalogage des données était un peu le parent
pauvre, explique Olivier Schwartz, directeur
marketing. Nous avons donc offert une opportunité de remplir facilement les obligations légales
avec une interface tournée vers l’utilisateur. »
Isogeo a créé son propre segment et convaincu
différentes collectivités.
Après quatre années de recherche, l’entreprise,
incubée à Centrale Paris, est prête en 2015 à
industrialiser son procédé de réduction de la
consommation de carburant et des émissions
polluantes par l’hydrogène en additif.
Pour répondre aux difficultés que pose cette
source d’énergie, notamment de sécurité de
stockage, l’ingénieur s’est intéressé à l’hydrogène en additif dans les moteurs et les
brûleurs. « Nos recherches avec les laboratoires ont démontré que quelques pour cent
mélangés au combustible fossile améliore le
rendement de combustion de ce dernier, c’est
l’effet dopant de l’hydrogène qui permet au
combustible de mieux brûler, ce qui réduit
l’émission de polluant », observe Arnaud Deschamps, le directeur.
Date de création : 2009
Date de création : 2014
Activité : système d’information
géographique
Date de création : 2010
Activité : constructeur automobile
Dirigeant : Christophe Sapet
Dirigeant : Mathieu Becker
Dirigeant : Arnaud Deschamps
Site web : navya-technology.com
Site web : www.isogeo.com
Site web : www.sunhy-energy.com
Contact : [email protected]
Contact : [email protected]
Contact : [email protected]
Telex
Activité : ingénierie
L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France
SMART IMPULSE
Date de création : 2011
Activité : Compteur d’électricité
nouvelle génération. Intègre
l’incubateur de GDF-Suez « Pour une
meilleure énergie dans la ville ».
Dirigeant : Dorian Tourin-Lebret
Site web : www.smart-impulse.com
Contact : [email protected]
Adresse : Paris nord express
48 rue René Clair, 75018 Paris
DATAPOLE
Date de création : 2010
Activité : logiciel d’indicateurs de
suivi d’activité et de mesure de
performance. Intègre l’incubateur de
GDF-Suez « Pour une meilleure
énergie dans la ville ».
Dirigeant : Frédéric Gagnaire
Site web : www.datapole.com
Contact : [email protected]
Adresse : Paris nord express
48 rue René Clair, 75018 Paris
EVERCONTACT
Date de création : 2008
Activité : Solution de carnet
d’adresses. Sélectionné par Business
France pour participer à Ubi i/o à San
Francisco, programme de
développement aux Etats-Unis.
Dirigeant : Philippe Laval
Site web : www.evercontact.com/fr
Contact : [email protected]
Adresse : 15, rue Berlier
75013 Paris
ADWAYS STUDIO
Date de création : 2010
Activité : Plateforme de création de
vidéos interactives. Sélectionné par
Business France pour participer à Ubi
i/o à San Francisco, programme de
développement aux Etats-Unis.
Dirigeant : Jacques Cazin
Site web : adways-studio.com/fr
Contact : 09 72 38 21 00
Adresse : Partech Shaker
33, rue du Mail, 75002 Paris
Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015 | 5
ÉVÉNEMENT
INTERVIEW
« On est en train de tuer
les communes »
Le nouveau président de l’Amif, Stépha ne Beaudet , redoute q ue la
construction du Grand Paris accentue
une priorisation de l’action publique
JGP : Quelle est votre vision du
Grand Paris ?
Stéphane Beaudet : En grande couronne, le Grand Paris demeure
aujourd’hui anxiogène. Il y a d’abord la
version de Nicolas Sarkozy : une vaste
réseau de transport qui sanctuarisera
énormément de crédits en petite couronne, ce qui pose le problème de la
non-réhabilitation réelle des lignes existantes. On nous promet que 500 millions
d’euros sont prévus pour améliorer le
RER D. Mais il s’agit de 500 millions sur
10 ans, alors que l’on sait que 4 milliards d’euros seraient nécessaires pour
cette seule ligne ! La ligne D souffre
d’une surdensité record. Que va-t-il se
passer si l’on construit entre 60 et
100 000 nouveaux logements sur cette
ligne ? Certes, le Grand Paris express va
décongestionner un certain nombre de
lignes. Mais cela ne suffira pas.
Par ailleurs, lors de la campagne des
régionales, nous allons clairement indiquer, avec Valérie Pécresse, que pour
nous, la métropole c’est la région, qu’il
s’agisse de développement économique ou du logement.
JGP : Selon vous, la grande
couronne est le parent pauvre du
Grand Paris ?
Lorsqu’un problème se pose sur la
ligne 14, le Stif débloque un milliard
en deux ans. Quand vous avez un problème sur le RER D, on dépense 500
millions sur 10 voire 15 ans. Le Francilien, c’est celui qui, n’ayant pas les
moyens pour vivre en petite couronne,
s’éloigne de Paris. C’est donc celui qui
a les temps de transport les plus longs,
celui qui paye le plus cher, pour des
conditions de voyage déplorables…
Manuel Valls en est parfaitement
conscient. Il y a 40 ans, on mettait 20
minutes en voiture pour aller à Paris.
Aujourd’hui, le bouchon vers la capitale
s’étend sur 6 à 7 heures. Même chose
avec le train ! En 1975, on mettait
en petite couronne. Il livre ses convictions sur la nécessité d’une spécialisation des territoires et des niveaux
d’administration dans le domaine du
développement économique. Et décrit
ses ambitions pour l’Association des
maires d’Ile-de-France, à l’heure de la
baisse des dotations de l’Etat.
29 minutes pour aller d’Evry à la gare
de Lyon. Aujourd’hui, cela prend en
moyenne 40 minutes… Cela provient
d’une densité accrue, cumulée avec des
problèmes techniques et l’ajout de nouvelles gares… Résultat, la grande couronne s’éloigne de Paris !
JGP : Et vous craignez que cette
tendance se renforce ?
Oui, car vous avez d’un côté l’annonce
du Grand Paris avec des moyens colossaux, qui vont encore renforcer l’attractivité de la petite couronne. Et en même
temps la création d’une quatrième couronne : nos habitants sont de plus en
plus nombreux à aller habiter à Reims,
Vendôme, Orléans ou Lille. Là où le
foncier est moins cher, où il y a moins
de problèmes à l’école, et où l’on peut
disposer d’un TGV qui vous amène en
une heure au cœur de Paris...
JGP : La cause est perdue ?
Absolument pas. Lorsque l’on défend
un dossier comme le grand stade de
rugby par exemple, c’est précisément
pour tenter de contrer ce phénomène.
C’est pour pouvoir tirer tous les bénéfices d’un projet de 5 à 6 000 hectares.
Aujourd’hui, nous avons 550 000 usagers chaque jour sur le RER D pour
lequel le Stif n’investit pas. Avec le
grand stade de rugby, il faudra un
réseau capable d’absorber de très
fortes pointes de trafic. Tout le monde
en profitera, les entreprises en particulier, qui pourront de nouveau recruter
des personnels dans de bonnes conditions. J’insiste : mis à part le T7, au
nord de l’Essonne, de Villejuif à AthisMons, nous n’avons bénéficié d’aucun
investissement lourd de transport
depuis les années 1970. Aucun.
JGP : Etiez-vous favorable au Pass
unique ?
Non, parce qu’il n’est pas financé. Et
parce que nous sommes déjà un pays
6 | Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015
QU’EN PENSE-T-IL ?
RÔLE DE L’AMIF
Nous allons notamment
travailler sur la répartition
des compétences entre la
Région et la métropole
TRANSPORT
Lorsqu’un problème se
pose sur la ligne 14, le Stif
débloque un milliard en
deux ans. Quand vous
avez un problème sur le
RER D, on dépense 500
millions sur dix voire
quinze ans
COMMUNES
Dans 10 ans, si l’on ne
réagit pas, notre rôle se
résumera à louer des
salles et célébrer des
mariages
où le coût pour l’usager des transports
publics est très faible. Or ce n’est pas
par la baisse des tarifs que l’on réussira à améliorer les réseaux. La question doit plutôt consister à se demander à quoi doit servir une augmentation
du tarif ! Le ticket de métro est une fois
et demie plus cher à Londres qu’à
Paris. Or les transports se sont nettement améliorés dans le Grand Londres.
Le péage urbain y rapporte 800 millions de livres par an, réinvestis directement dans le réseau de transport.
Evidemment, si vous dites à un habitant d’Évry qu’il va payer son passe
Navigo deux fois moins cher, il va
applaudir. Mais la vérité, c’est que la
France et les Français vivent, depuis
longtemps, au-dessus de leurs moyens.
JGP : Quel regard portez-vous sur la
recomposition territoriale en cours ?
C’est un deuxième sujet d’anxiété pour
notre territoire, et croyez-moi, je suis
plutôt d’un naturel combatif. La loi
Maptam(1) génère trois sous-territoires
en Ile-de-France : la métropole du
Grand Paris, le reste de l’aire urbaine
- dont nous sommes, nous devons à ce
titre former un territoire de 200 000
habitants au 1er janvier 2016 - et il
existe enfin une troisième couronne,
soumise à une obligation de constituer
des agglomérations d’au moins 20 000
habitants… Il faudrait parler d’une Ilede-France à trois vitesses et non pas à
deux… Cela pose évidemment la question du positionnement de la Région.
Pour ce qui concerne mon territoire, je
suis partagé entre la nécessité de bâtir
un périmètre suffisamment vaste pour
peser, notamment face à Paris, et la
volonté de bâtir des structures qui permettent une réelle gestion de proximité.
Ce qui m’inquiète aujourd’hui dans le
processus de recomposition territoriale,
c’est qu’il s’effectue sous la contrainte.
On nous dit que nous sommes en
retard sur la province en matière d’in-
ÉVÉNEMENT
REPÈRES
2001 Devient maire de
Courcouronnes (élu au
1er tour avec 56,04 %
des voix)
2008 Débute son
second mandat de
1er vice-président de
la CA d’Evry CentreEssonne
2010 Elu conseiller
régional d’Ile-deFrance
2011 Nommé
secrétaire national de
l’UMP en charge de la
rénovation urbaine
Stéphane Beaudet, président de l’Association des maires
d’Ile-de-France, conseiller régional, premier vice-président de
l’agglomération d’Évry en charge du développement économique.
tercommunalité. Mais l’on ne peut être
comparé au reste de la France. Prenons
l’exemple du Groupement des autorités
responsables de transport (Gart) : il y
a une commission sur la tarification,
une sur les transports en commun en
site propre ou sur le stationnement, et
une commission dédiée à l’Ile-deFrance, tant les problèmes y sont spécifiques…
JGP : Quel impact ont ces
évolutions sur le développement
économique ?
Le siège de Carrefour est parti à
Massy, Kleenex à Paris… Certes
nous avons encore de nombreuses
firmes ici, mais alors que nombre
d’entreprises sont venues s’installer
pour bénéficier d’un foncier moins
cher et pour la qualité de vie, beaucoup ont tendance aujourd’hui à
partir pour se rapprocher de Paris.
Pour une raison très simple : elles
peinent à recruter des employés,
compte tenu de la mauvaise qualité
du réseau de transport. Plus globalement, je crois au cluster. A condition que l’on ne soit pas fermé et
capable d’évoluer, de s’adapter. Un
des échecs de la ville nouvelle
d’Evry, c’est d’avoir été le territoire
des NTIC, de l’informatique, de
l’électronique dans les années 1980,
© MOÏSE FOURNIER
2014 Elu président de
l’Association des
maires d’Ile-de-France
sans avoir conscience de la nécessité
de se renouveler. Tout ce qui faisait
la force de notre image, il y a 30 ans,
a disparu subitement. Mais cela dit,
une certaine dose de spécialisation
est nécessaire. Tout le dossier du
développement économique autour
du grand stade de rugby doit, par
exemple, graviter autour de l’industrie du sport… Ici, nous avons plus
d’emplois à disposition que d’habitants actifs. Sauf qu’en réalité, les
actifs qui vivent ici ne travaillent pas
sur l’agglo, qui abrite essentiellement
des activités tertiaires et des sièges
sociaux, alors que les habitants, peu
qualifiés, sont agents de surface ou
Salon des maires d’Ile de France les 14, 15 et 16 avril 2015
Les Assises de l’AMIF, organisées précédemment avec le
Salon de la Nouvelle Ville changent de dénomination.
« Pour cette 19e édition, c’est le Salon des Maires d’Ile-deFrance qui ouvrira ses portes au Parc Floral de Paris,
regroupant deux événements liés depuis près de 20 ans »,
indique Stéphane Beaudet. Réforme territoriale, place des
élus locaux dans la décision publique et baisse de la
dotation globale de fonctionnement figureront notamment
au programme de cette édition. « Le Grand Paris semble
révélateur d’un processus de décision publique en pleine
mutation. L’Etat stratège qui impose aux territoires une vision
et une action a laissé place à un espace toujours plus grand
de concertation avec les élus locaux », souligne l’Amif, qui
interrogera notamment « les nouveaux ressorts de la
décision politique dans les relations parfois conflictuelles de
l’Etat avec les collectivités locales. »
de sécurité, et doivent majoritairement aller travailler ailleurs…
Il faut que les pouvoirs publics se
spécialisent également en matière de
développement économique. Compte
tenu de la situation budgétaire de
l’Etat, on ne peut pas continuer avec
la clause de compétence générale.
Tout cela ne rime à rien. L’idée
d’avoir un vrai chef de file en la
matière, qui serait en l’occurrence la
Région, avec des têtes de pont qui
seraient les agglomérations est
bonne.
JGP : Que voulez-vous faire de
l’Association des maires d’Ile-deFrance que vous présidez ?
Je souhaite favoriser les échanges et
le travail entre les maires de petite et
de grande couronnes. L’Amif, c’est
1 109 maires adhérents, sur 1 281 de
la Région, c’est donc l’association la
plus représentative de l’Ile-de-France,
et c’est la seule instance dans
laquelle les élus de petite et de
grande couronnes peuvent se réunir
pour aborder ces questions. Nous
allons notamment travailler sur la
répartition des compétences entre la
Région et la métropole. L’aménagement, la voirie, la formation, tout cela
relève de l’agglomération. Ensuite,
peut-on aller plus loin, notamment
en matière d’attractivité internationale ? Je n’en suis pas convaincu. Il
y a aussi la question de la dotation
globale de fonctionnement (DGF),
ainsi que celle de la péréquation.
Enfin, j’entends bien défendre, avec
l’Amif, la place des communes, que
l’Etat souhaite transformer en mairies d’arrondissement. Dans 10 ans,
si l’on ne réagit pas, notre rôle se
résumera à louer des salles et célébrer des mariages. Et le summum va
être le transfert du plan local d’urbanisme au niveau intercommunal, en
2017. C’est une compétence phare,
fondamentale des maires, qui va être
ainsi transférée à l’agglo. Cela signifie, à Courcouronnes, que nous
serons 3 élus sur 103 pour défendre
nos programmes d’aménagement.
On est en train de tuer les communes. Les maires doivent en
prendre conscience. La baisse de la
DGF en est à la fois le symbole et
l’instrument. ■
PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER
Loi de modernisation de l’action publique et
d’affirmation des métropoles
(1)
Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015 | 7
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des marchés publics sur
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En bref
Jurisprudence
RECOURS EN ANNULATION
Contentieux trop tardif
Un candidat dont l’offre n’a pas
été retenue réclame l’annulation
de la décision de rejet de sa
candidature. Or, à la date de la
saisine du tribunal administratif,
le marché a déjà été conclu.
Donc, la requête du candidat
n’est plus recevable, même si un
avis d’attribution n’a pas été
régulièrement publié. Le
candidat aurait dû attaquer dès
la réception de la décision de
rejet de son offre (cf. arrêt Tropic
du Conseil d’Etat du 16 juillet
2007). CAA Nantes, 17 février
2015, n° 13NT03082.
MARCHÉ ENTRE PERSONNES
PUBLIQUES
Conditions de résiliation
Au titre d’un contrat signé entre
deux personnes publiques,
chaque partie contractante
dispose d’un pouvoir de
résiliation pour « motif d’intérêt
général ». Cela vise – notamment
– le cas d’un bouleversement de
l’équilibre de la convention, ou
celui de la disparition de sa
cause. En l’espèce, le Conseil
d’Etat considère qu’il n’y avait
pas un véritable bouleversement
de l’équilibre financier du contrat.
CE, 27 février 2015, n° 357028.
VIOLATION DU CMP
Compétence du juge
administratif
En vertu de l’article 2 de la loi
« Murcef » du 11 décembre 2001,
« les marchés passés en
application du code des marchés
publics ont le caractère de
contrats administratifs », relevant
de la compétence du juge
administratif. Cela concerne
également les contrats qui n’ont
pas été conclus conformément
au CMP alors qu’ils auraient dû
l’être. TC, 9 février 2015, CCAS
de Rueil-Malmaison, n° 3985.
MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR
Référentiels de clauses
techniques pour vos marchés
Souvent les acheteurs l’ignorent et se demandent comment rédiger les cahiers des
clauses techniques particulières (CCTP) de leurs marchés : il existe de nombreux
guides et documents types officiels qui peuvent faciliter grandement leur rédaction.
Depuis plusieurs années, des Groupes
d’étude des marchés (GEM) se réunissent dans le cadre de l’Observatoire
économique de l’achat public, afin d’élaborer des documents types de clauses
techniques utilisables par les rédacteurs
de marchés publics.
LES GROUPES D’ÉTUDES
DES MARCHÉS
Outre les normes techniques, comme
les DTU (documents techniques unifiés), les Eurocodes, et autres normes
obligatoires ou conseillées cas par cas,
il existe des « cahiers des clauses techniques générales », des recommandations techniques, des guides techniques
utiles à l’élaboration d’un cahier des
charges techniques pour un marché
public particulier.
Des projets sont élaborés par les GEM,
placés sous l’autorité de Bercy, puis soumis à l’avis d’un conseil scientifique,
validés par le comité exécutif et communiqués à l’assemblée générale de l’Observatoire économique de l’achat public.
Seuls les cahiers des clauses techniques générales sont adoptés par
arrêté du ministre chargé de l’Economie
et des ministères intéressés.
1
UNE DIVERSITÉ DE
SPÉCIALITÉS TECHNIQUES
Il existe actuellement plusieurs
domaines techniques différents qui
occupent autant de GEM :
2
• GEM - Equipement de bureau, enseignement et formation
• GEM - Aménagements et équipements
durables dans le bâtiment
• G
EM - Développement durable
• G
EM - Habillement et textile
• GEM - Informatique et communications
électroniques
• GEM - Ouvrages, travaux et maîtrise
d’œuvre
• G
EM - Produits de santé
• GEM - Restauration collective et nutrition
Dernièrement, furent mis à jour des
fascicules rassemblant les « spécifications techniques générales applicables
aux marchés publics d’étoffes », idem
pour celles applicables « aux supports
textiles revêtus », et un « guide de l’acheteur public pour l’achat de dispositifs
médicaux de diagnostic in vitro. »
Mais il existe des guides dans des
domaines relevant d’achats plus courants ou concernant des thématiques
d’actualité comme le développement
durable.
DES CLAUSES TYPES EN
TRAVAUX
Il existe ainsi un Cahier des clauses
techniques générales (CCTG) applicable aux marchés de génie civil ; un
guide de « recommandations sur la
rédaction des spécifications techniques
dans les marchés publics de travaux de
bâtiment » ; des recommandations sur
la référence aux Eurocodes dans les
marchés publics relatifs aux ouvrages
de construction ; et différents guides
3
de recommandations sur la conception
et l’exécution des installations d’épuration d’eaux usées, l’utilisation de
normes et de certifications dans les
spécifications et l’appréciation de leurs
équivalences, la maîtrise de la qualité
pour la programmation et la conception d’une opération de bâtiment (neuf
ou réhabilitation), la construction ou
la réparation d’ouvrages de stockage
et de transport de l’eau, etc. Et il existe
même pour le volet « administratif » et
non plus « technique » des clauses à
prévoir dans un marché public, un
« cahier des clauses administratives
particulières simplifié (CCAP-S) applicable au secteur du bâtiment. L’acheteur peut, bien évidemment, continuer
à renvoyer et à s’inspirer des cahiers
des charges types existant pour les
clauses administratives, à savoir le
Cahier des clauses administratives
générales « Travaux », CCAG « Fournitures courantes et services » (FCS),
CCAG « prestations intellectuelles » (PI),
CCAG « techniques de l’information et
de la communication » (TIC), et le
CCAG « marchés industriels » (MI).
Cf. site : www.economie.gouv.fr/daj/documents-publiespar-groupes-detude-des-marches
QU’EN EST-IL POUR LES ACHATS DURABLES ?
Le GEM « développement durable » a élaboré un guide sur les achats
publics issus du commerce équitable (2012) ; sur les produits et
prestations d’entretien d’espaces verts (2011) ; sur la prise en compte du
coût global dans les marchés publics de maîtrise d’œuvre et de travaux
(2010) ; sur l’achat public durable de produits, matériel et prestations de
nettoyage (2009) ; sur l’achat durable de vêtements (2009) ; sur la qualité
environnementale dans la construction et la réhabilitation de bâtiments
publics (2008)... Autant de guides qui peuvent servir d’inspiration pour la
rédaction de cahiers des clauses techniques particuliers et l’établissement
d’achats publics performants. ■
L’AUTEUR
Jérôme Michon, consultant, enseignant, auteur de nombreux ouvrages, intervient à vos côtés pour tous vos besoins en marchés
publics. Contact : [email protected]
8 | Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015
TERRITOIRES / ACTUALITÉS
INSTITUTIONS
En bref
Actualités
PARLEMENT
Retour sur la réécriture
de l’article 12 après son
examen par les députés
Par le biais de différents amendements examinés à l’Assemblée nationale, adoptés ou
non, le gouvernement a souhaité faire passer un certain nombre de messages.
est à la fin du bal que l’on
paie les musiciens », résume
Daniel Guiraud. Pour l’ancien président de Paris métropole,
nul besoin de se formaliser outrancièrement sur la réécriture de l’article
12 de la loi Maptam, dans sa version
sortie jeudi 5 mars de sa première
lecture par les deux chambres. « Il
reste encore deux lectures. Cela va
bouger, j’espère, pour se rapprocher
de la résolution adoptée avec la majorité que l’on sait, par Paris métropole », fait valoir le maire des Lilas.
Ce dernier souhaite, en particulier,
que la clause de revoyure prévue par
la loi après quelques années d’existence, permette à la métropole de
réexaminer tous les sujets, et pas
seulement l’opportunité du transfert
de la cotisation foncière des entreprises (CFE), « qui ne constitue pas,
selon Daniel Guiraud, un sujet
majeur. L’important consistera à
revoir en profondeur l’ensemble de
l’organisation territoriale, et pas seulement la métropole, en vertu du principe de subsidiarité », conclut-il.
C’
PLU et avis conforme
A ce stade, il semble en effet que le
texte sera amené à évoluer sensiblement au cours de la prochaine lecture.
Plusieurs amendements, défendus par
le gouvernement ou à son initiative,
avaient en effet pour principal objectif
de faire passer des messages. C’est,
par exemple, le cas de celui soumettant les plans locaux de l’urbanisme
(PLU) édictés par les établissements
publics territoriaux (EPT) à l’avis
conforme de la métropole. « Je ne sais
pas si cette mesure est techniquement
la bonne, confie un conseiller ministériel. L’important, c’est que chacun comprenne que les PLU des EPT doivent
avoir un minimum de cohérence. »
Exécutif métropolitain
Un des grands sujets de débat
actuel, sans réponse à la sortie de la
première lecture, porte sur la gouvernance de la future métropole. Un
consensus s’est établi pour craindre
qu’un exécutif comptant 344 élus
métropolitains alimente les argumentaires populistes sur la supposée
gabegie territoriale. Mais on ignore
quelle solution sera trouvée. Dans
l’entourage de Manuel Valls, par
exemple, on semble douter de la validité de la solution dite des tantièmes,
chaque maire possédant un nombre
de voix proportionnel à la taille de
sa population.
15 millions d’euros « ab initio »
Certains conseillers s’attachent, par
ailleurs, à relativiser l’extrême faiblesse de la somme annoncée par
Marylise Lebranchu comme le budget propre de la métropole (15 millions d’euros). Là encore, il s’agissait, pour la ministre, de condamner
le déséquilibre de la répartition des
compétences entre les échelons territorial et métropolitain. « Cette
somme s’entend en dehors de la péréquation opérée par la métropole, et
sans intégrer non plus la dotation de
soutien à l’investissement territorial
(DSIT), dont le montant s’élèvera à
une cinquantaine de millions d’euros », souligne un élu.
De même, « l’impréparation financière totale et inouïe », dénoncée avec
fougue par Gilles Carrez, très en
verve la semaine dernière à l’Assemblée nationale, est également relativisée. « Le potentiel fiscal utilisé pour
calculer un certain nombre de dotations métropolitaines - de même que
celui déterminant le calcul des différents fonds de péréquation, Fonds de
péréquation des ressources intercommunales et communales (Fpic) et
Fonds de solidarité de la région Ilede-France (FSRIF) - est celui de l’année N-1. Il n’y aura donc pas de problème pour 2016 », assure-t-on.
Enfin, le montant du budget de la
métropole, faible « ab initio », croîtra
rapidement avec la montée en charge
des compétences métropolitaines,
indique-t-on dans l’entourage du
gouvernement. ■ J.P.
PATRICK DEVEDJIAN : « L’ARTICLE SUR
LE GRAND PARIS A REGRESSÉ »
« La lecture de l’article 17 septdecies de la loi NOTRe s’est révélée très
décevante à l’Assemblée nationale, alors que le texte avait progressé au
Sénat » estime Patrick Devedjian. « Le plus grave, estime le président
des Hauts-de-Seine, c’est que ce gouvernement ne souhaite absolument
rien décentraliser, comme le démontre la création d’une opération
d’intérêt national (OIN) sur vingt nouveaux sites. Ainsi la métropole se
retrouve-t-elle dépourvue de compétences réelles, stratégiques,
poursuit-il. Dans sa logique, le gouvernement, pour compenser cet état
de fait, a tenté de faire en sorte que la métropole absorbe des
compétences de proximité exercées aujourd’hui par les maires, déplore
Patrick Devedjian. Ce qui est une idiotie supplémentaire, puisque rompre
avec la gestion de proximité de ces compétences est le meilleur moyen de
favoriser le vote en faveur du FN. » ■
AIDE AUX MAIRES
BÂTISSEURS
37 millions d’euros pour
l’Ile-de-France
L’Ile-de-France (37 millions) et
l’outre-mer (19 millions) devraient
concentrer la moitié des crédits
de l’aide aux maires bâtisseurs,
annoncée le 4 mars à Cachan par
Manuel Valls. Un décret doit
permettre l’entrée en vigueur de
l’aide « cet été ».
CONSTRUCTION
En berne
Moins 10 % d’activité par rapport
au premier trimestre 2014. Les
chiffres d’un des majors du BTP
révèlent la persistance d’une crise
à laquelle l’Ile-de-France
n’échappe pas.
INTERCOMMUNALITÉ
Des dettes fusionnées ?
« Se pose la question de savoir
comment seront traitées les
dettes respectives des
agglomérations fusionnées »,
rappelle Stéphane Beaudet. « Les
dettes seront-elles également
fusionnées ? Chacun continuerat-il de les payer ? Ce n’est pas
neutre », fait valoir le président de
l’Association des maires
d’Ile-de-France.
PIERRE MANSAT
Pour un manifeste
Le président de l’AIGP a déploré,
devant les investisseurs
internationaux réunis à Cannes,
que le projet métropolitain soit
insuffisamment déterminé à ce
stade. « Je propose que chacun
rédige une partie de ce qui
deviendrait un manifeste
collectif. En disant cela au Mipim,
je sais que je vais être considéré
comme un poète », a-t-il ajouté.
HERVÉ MARSEILLE
Les OIN trop « lourdes »
« Les OIN n’accéléreront en rien
les projets, ce sont des
opérations lourdes dans leur
fonctionnement et leurs
procédures », déplore Hervé
Marseille, dans un entretien à
Lagazette.fr.
Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015 | 9
TERRITOIRES / ACTUALITÉS
En bref
Collectivités
COP21
La Région veut mobiliser les entreprises
Les Hauts-de-Seine soutiennent l’ESS. Lors de la commission permanente du 9 mars, le
conseil général a alloué 285 061
euros en fonctionnement et 188
478 euros en investissement aux
six lauréats de la première session
de l’appel à projets d’Economie
sociale et solidaire 2015, parmi
lesquels Sceaux Smart qui a pour
objet la création d’un tiers-lieu à
Sceaux.
Grand Paris express en Valde-Marne. Le 9 mars, la commission permanente du Département a autorisé la signature de
trois conventions de financement
avec la Société du Grand Paris
pour les travaux de la ligne 15 sud
du Grand Paris express, notamment sur la gare de Champigny-centre, dont les premiers
travaux sont prévus au printemps
2015.
Le conseil régional d’Ile-de-France a présenté, le 10 mars, son programme en vue de
la Conférence mondiale sur le climat. Les élus souhaitent associer largement le monde
de l’économie aux objectifs de la transition énergétique.
u 3 0 n o v e m b re a u 1 1
décembre 2015 se tiendra au
Bourget (Seine-Saint-Denis)
la Conférence mondiale des Nations
unies sur le climat (dite COP21), à
laquelle les collectivités comptent bien
apporter leur pierre. « Diminuer les
émissions de gaz à effet de serre, ce
n’est pas simplement signer des
accords : c’est agir très concrètement,
au quotidien, sur les territoires et aux
côtés des territoires, estime le président
(PS) de la région Jean-Paul Huchon.
C’est ce que fait la Région parce que la
lutte contre le changement climatique
recoupe très largement ses compétences. »
Dans la perspective de la COP21, le
conseil régional prévoit une série d’actions afin notamment de mobiliser les
D
acteurs socio-économiques franciliens.
Certains événements prévus à cette fin
ont déjà débuté comme les Journées
régionales pour le climat qui visent à
« faire réfléchir et mobiliser la société
civile sur tout un ensemble de problématiques liées au climat ». Une dizaine de
visites de terrain de projets exemplaires
en matière de gestion environnementale seront également menées par
l’Arene dans le courant de l’année à
destination des élus et des « techniciens » du territoire.
Création de 3 fonds
Trois événements gérés par les pôles
de compétitivité Advancity et Cap digital doivent participer à « inclure les
chefs d’entreprise dans la démarche de
croissance verte ». Ainsi les thèmes à
l’honneur des ateliers du Global metropolitan Lab (15 au 19 juin), du salon
World efficiency (ex-Pollutec, du 13 au
15 octobre) et le festival Futur en Seine
(juin) feront la part belle au sujet du
changement climatique.
Par ailleurs, la Région a annoncé le
10 mars la mise en place de trois fonds.
Le premier mettant en œuvre le Feder
pour permettre aux entreprises et aux
porteurs de projets « de financer plus
facilement leurs projets liés à la transition énergétique ». Le second, doté de
deux millions d’euros, est destiné aux
associations et aux ONG. Le troisième
est un projet de fonds vert international, aux bénéfices des collectivités, que
Jean-Paul Huchon va proposer à
Métropolis, organisation de métropoles
mondiales qu’il préside. ■ R.R.
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10 | Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015
TERRITOIRES / ACTUALITÉS
TRANSPORTS
GRAND PARIS
Avec la SGP, Egis conseil
décroche un marché de
la com d’une ampleur
inédite
Egis accompagnera la Société du Grand Paris pour l’ensemble de ses opérations de communication au sein
d’un groupement ad hoc constitué avec Lowe Strateus
et bdc conseil.
n n’a jamais vu ça », résume
Vincent de Santis, qui dirige
Egis conseil. Laquelle, au
sein d’un groupement rassemblant
Lowe Strateus (agence de communication corporate – 3e mondiale) et bdc
conseil (agence de communication
de projets spécialisée transports),
vient de remporter l’assistance à maîtrise d’ouvrage sur l’ensemble des
opérations de communication de la
Société du Grand Paris pour les cinq
prochaines années. « Nous devons
communiquer sur l’ensemble du projet, à la fois à l’échelle métropolitaine,
nationale et internationale, fait valoir
Odile Chamussy, directrice de la
communication de la SGP. Nous
devons également communiquer
auprès des habitants et des riverains
sur l’avancement des chantiers, avec
les entreprises partenaires et l’ensemble des décideurs institutionnels
concernés, poursuit-elle. Cette communication de proximité est déterminante. L’attention portée à la relation
avec les élus et les habitants est une
priorité depuis l’origine du projet. Cela
fait partie de notre ADN », souligne
Odile Chamussy.
O
Piloter les agences de
communication
« Lowe Strateus nous apportera son
expertise en matière de conseil stratégique, en lien avec les autres acteurs
du groupement. Bdc conseil a su
démontrer, à travers de nombreux
projets d’infrastructures qu’il a accompagnés, ses compétences dans
le domaine de la communication de
projet et de chantier, indique Odile
Chamussy. Quant à Egis, il nous
aidera à anticiper les opportunités de
communication et à nous organiser en
conséquence », ajoute-t-elle.
« Nous avons décidé, pour répondre
à cet appel d’offres d’une ampleur
inédite, d’allier nos compétences, en
allant beaucoup plus loin qu’un
simple groupement et en constituant,
entre nos trois entités, une réelle
équipe mixte, association des experts
de la communication, de la pub et de
la communication de projets », souligne Vincent de Santis.
Le groupement va accompagner la
Société du Grand Paris sur la définition de sa stratégie de communication institutionnelle et de sa communication de projet. Il sera chargé
« Nous allons travailler
sur la marque Grand
Paris express »
Vincent de Santis, directeur
d’Egis conseil
d’élaborer et de mettre en œuvre
l’ensemble de la communication
d’entreprise de la Société, de piloter
les agences de communication affectées aux différents tronçons du projet
du Grand Paris express et assurera
la passation, la coordination et le
suivi de l’ensemble des marchés de
la SGP liés à ses actions de communication.
« Nous allons, par exemple, travailler
sur la marque Grand Paris express,
qui ne va pas rester en l’état. Le marché comprend aussi, pour prendre un
autre exemple, les marchés d’achat
des palissades de chantier », poursuit
le directeur d’Egis conseil. ■ J.P.
AGENDA
Les événements du développement
économique en Ile-de-France
DU 22 AU 25 MARS
2015
Franchise Expo Paris
Le rendez-vous réunit
créateurs d’entreprises,
commerçants et de
grandes marques. 450
marques françaises et
internationales sont
présentes. Franchise Expo
Paris s’adresse à tous
ceux qui veulent devenir
franchisés, franchiseurs,
qui sont désireux de tout
savoir sur la franchise ou
qui souhaitent trouver un
financement. Chaque
édition est l’occasion de
conférences et d’ateliers
gratuits.
Du dimanche au mardi de
9h30 à 19h. Mercredi de
9h30 à 18h. Porte de
Versailles, 75015 Paris
LES 31 MARS ET
1ER AVRIL 2015
ProDurable
Depuis huit ans,
ProDurable organise un
événement en faveur du
développement durable
et de la responsabilité
sociétale des entreprises.
Cette année, le fil
conducteur sera « Un pour
tous, Tous pour un ! » Au
programme : cinq grandes
plénières, des tables
rondes « enjeux et bonnes
pratiques », des ateliers
« Solutions ». Une journée
sera consacrée à la
thématique « Entreprises
& Territoires ».
Palais des Congrès, 2 place
de la Porte Maillot, 75017
Paris
DU 31 MARS AU 2 AVRIL
2015
Intralogistics Europe
Ce Salon des
équipements de
manutention pour
l’industrie et la distribution
accueille des visiteurs
issus notamment des
secteurs de l’industrie,
prestataires transport et
logistique ou encore
professionnels de la
distribution et du
commerce. Diverses
conférences figureront au
programme d’Intralogistics
Europe ainsi que la remise
des Prix de l’Innovation.
Parc des expositions,
Porte de Versailles,
75015 Paris
DU 17 AU 18 JUIN 2015
Parkopolis
Parkopolis et ses 12èmes rencontres
Internationales du stationnement et
de la mobilité s’imposent comme le
salon de référence du marché des
activités liées aux différents modes
de stationnement et des moyens
pour l’usager de se déplacer en zone
urbaine et péri-urbaine. Il réunit
durant deux jours l’ensemble des
acteurs majeurs du secteur ainsi
qu’une large audience de décideurs
publics et privés.
En 2013, Parkopolis a réuni plus de
2 500 professionnels venus à la
rencontre de 90 exposants
industriels et exploitants. En juin
2015, il est l’événement du secteur à
ne pas manquer !
Paris – Porte de Versailles
LE 1ER AVRIL 2015
Osez la voie pro
14e Entretien de La
Fabrique, le mercredi
1er avril de 18h à 20h à
l’école de l’image des
Gobelins (73 Boulevard
Saint-Marcel, Paris 13e).
Cette conférence-débat
permettra de revenir sur
les préjugés liés aux
métiers industriels et aux
formations qui y
conduisent et sur les
possibles remèdes à
mettre en oeuvre. Elle
sera ouverte par une
saynète réalisée par les
élèves de l’Aforp dans le
cadre d’ApprentiScènes,
illustrant des situations
auxquelles ils ont pu être
confrontés lors de leurs
choix d’orientation. En
effet, les formations
professionnelles restent
victimes, en France,
d’une image sousvalorisée alors même
qu’elles présentent des
taux d’insertion très
honorables.
Avec la participation de :
- J ean-Paul Carta, PDG
de Carta Rouxel
- J ean-Pierre Collignon,
Inspecteur général de
l’Education nationale
- J ean-Rémy Touze,
DRH de Siemens
France
- B
runo Gardet,
Directeur du Centre de
formation industrielle
(CFI) de la CCIPIF
L’école de l’image des
Gobelins
DU 20 AU 25 AVRIL
2015
Intermat
Ce Salon des
équipements de
manutention pour
l’industrie et la distribution
accueille des visiteurs
issus notamment des
secteurs de l’industrie,
prestataires transport et
logistique ou encore
professionnels de la
distribution et du
commerce. Diverses
conférences figureront au
programme d’Intralogistics
Europe ainsi que la
remise des Prix de
l’Innovation.
Paris-Nord Villepinte
octobre
2014
Le journal du Grand Paris |N°
N° 1
1 | |Du15
3 au
9 novembre
2014| | 11
11
XXXX / XXXX
COULISSES
/ PORTRAIT
Jean-Louis Missika,
adjoint à la maire de Paris
technologies. Ses recherches le
conduisent notamment à Antenne 2 où
il devient conseiller auprès de la direction en 1979.
En bref
Coulisses
OIN. Une fuite crée un tollé. Une
carte de la région parisienne, comportant notamment les sites pressentis pour faire l’objet de la future Opération d’intérêt national (OIN)
« multisites » a fuité du cercle des
institutions qui planchent chaque semaine à ce sujet (DRIEA, IAU, AFTRP,
APUR), provoquant une forte émotion
chez certains des maires concernés.
Des élus émus par l’importance des
chiffres de logements contenus sur
cette carte, jugée excessive.
Péréquation. Les partisans du
gel. La construction métropolitaine
va-t-elle profiter à la province ? C’est
ce que redoute François Pupponi,
membre du groupe finances de Paris
métropole. La création de la MGP, en
modifiant à la hausse la richesse
moyenne du territoire, augmentera
en effet mécaniquement les transferts
financiers versés par les collectivités
franciliennes aux collectivités des
régions françaises au titre de la péréquation. Une péréquation que certains
proposent, par conséquent, de geler
en attendant d’en mesurer précisément l’impact…
PLU. Grève des permis de
construire. De nombreux maires
franciliens, bien au-delà de la seule
opposition, goûtent peu l’amendement récemment adopté qui soumettrait à la métropole les PLU
é l a b o ré s p a r l e s te r r i to i re s .
« Si cet amendement est maintenu,
nous ferons la grève des permis de
construire, car nous ne les attribuons qu’en fonction de leur conformité au PLU que nous élaborons »,
menacent certains maires. Ambiance.
© G.B.
Grand Paris. Un comité interministériel en avril. Un comité interministériel relatif au Grand Paris devrait
se tenir en avril. Il traitera notamment
du Grand Paris culturel et sportif. Mais
aucune liste d’OIN ne devrait y être
annoncée, car le sujet fâche.
« Entrer dans l’arène »
Rocardien, il rejoint Matignon dans les
années 1980, lorsque lui est proposé le
Service d’information et de diffusion.
« C’est là que j’ai rencontré Bertrand
Delanoë, alors consultant en communication. A l’époque j’étais le politique et lui
l’entrepreneur... ». En 2001, « Bertrand »
lui demande de l’accompagner dans sa
campagne. Entretemps, il passe par
divers instituts de sondage où il analyse
politiques et médias avant de fonder sa
propre société de consultants.
« Quand Bertrand commence à prépaPORTRAIT
rer un deuxième mandat, il me propose
de le rejoindre. Il voulait des candidats
issus de la société civile. Je quitte toutes
mes fonctions de l’époque et j’y vais,
raconte celui qui a pourtant choisi de
ne jamais entrer dans un parti politique.
Quand on a un intérêt pour la chose
politique, il y a un moment où on a envie
Il a mené une carrière plurielle d’enseignant, chercheur, d’entrer dans l’arène. » Il obtient alors
essayiste, documentariste, consultant... sans jamais vrai- la délégation recherche, innovation et
universités. « Elu, c’est une tout autre
ment s’éloigner de la politique.
approche de la politique. Ça aguerri.
Quand on est conseiller, on ne prend pas
les coups... » Mais rien qui ne déstabie suis à vous dans deux virer. On réclamait la mixité », sourit-il. lise assez pour refuser de repartir. Cette
minutes ! » Le précé- Maître dans l’art du double cursus, il fois aux côtés d’Anne Hidalgo, comme
dent rendez-vous n’est fait Science-Po Paris tout en étudiant directeur de campagne puis adjoint à
pas tout à fait fini. Et l’économie à l’université. Puis il suit la nouvelle maire de Paris en charge
l’on devine déjà que une année de philo tannotamment de l’urbacelui qui suit ne tardera pas, patinant dis qu’il intègre une BIO EXPRESS
nisme, du développele parquet de son bureau d’adjoint à la école de journalisme
ment économique et des
maire de Paris. Sa délégation : urba- avant de se lancer dans 1979 Conseiller
projets du Grand Paris.
auprès des PDG
nisme, attractivité, développement éco- un diplôme d’économé- d’Antenne 2
« La manière de fabriquer
nomique et projets du Grand Paris. trie. « J’ai préféré opter
la ville change et l’urba1984 Enseigne la
« Les sujets qui m’intéressaient ont tou- pour la recherche plutôt
nisme doit aujourd’hui
sociologie des médias
jours été à la frontière des disciplines », que l’ENA, la ‘norme’. » à Sciences-Po
être pensé en fonction de
explique Jean-Louis Missika. Etudiant, Très vite, il publie des
grands objectifs. Il y avait
1993 Directeur des
après une tentative infructueuse en travaux et enseigne « dès
donc une logique certaine
activités médias à la
école de cinéma (ce qui ne l’empêchera le début des années 1970 Sofres
à inclure dans cette délépas de tourner trois documentaires), il et pendant 43 ans ! Une
gation le Grand Paris,
1998 Fonde sa société
se tourne vers les sciences politiques. vocation. » Et, bien qu’il
explique celui qui y voit
de consultants médias
« J’ai été politisé très jeune. La politisa- n’ait pas bouclé son
un territoire mouvant en
tion, c’était l’émancipation, raconte-t-il école de journalisme, il a Depuis 2008 Adjoint à fonction des sujets. Un
la maire de Paris
évoquant les discussions familiales fait des médias l’un de
axe Paris-Saclay pour les
autour de l’Algérie (où il est né en ses sujets de prédilecsciences, les zones aéro1951), le comité d’action dans son lycée tion. « Le fonctionnement des médias portuaires pour le transport, un axe
du IXe arrondissement, mai 68, le Viet- bougeait pas mal à l’époque, même si Paris-Rouen-Le Havre pour les questions
nam. J’ai même rejoint les Jeunesses ce n’était pas encore l’heure d’internet », d’accès à la mer... Un Grand Paris à
communistes en 65 avant de me faire souligne ce passionné de nouvelles géométrie variable. » ■ G.B.
Jean-Louis Missika
Le chercheur et
le politique
J
Société éditrice JGPmedia au capital de
100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011
Paris - Tél. 01 75 77 87 25
CPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454
12 | Le journal du Grand Paris | N° 19 | Du 16 au 22 mars 2015
Directeur de la publication : Jacques Paquier
Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard
Ont participé à ce numéro : G. Bouton, J. Michon,
F. Proux, C. Bernard, D. Adanero (maquette)
Directrice de clientèle : Dominique Pillas
Conception graphique : Rampazzo & Associés
Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé,
93210 La Plaine-Saint-Denis