2013.04.08 Maria MONTESSORI

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2013.04.08 Maria MONTESSORI
MARIA MONTESSORI
Maria Montessori, née le 31 août 1870 à Chiaravalle près
d'Ancône, dans les Marches (Italie), et morte le 6 mai 1952 à
Noordwijk aan Zee (Pays-Bas), est une doctoresse et une
pédagogue italienne. Elle est mondialement connue pour la
méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie
Montessori. Elle était représentée sur le dernier billet de
1 000 lires italiennes.
Biographie
Maria Montessori naît en 1870 à Chiaravalle près d'Ancône en
Italie 1.
Elle est issue d'une famille bourgeoise. Son père était un
militaire. Bien qu'élevée avec des règles de discipline très
strictes, sa mère, très proche d'elle, respectait sa liberté.
En 1882, ses parents déménagent à Rome pour qu'elle fasse des
études. Ils souhaitent pour elle une carrière d'enseignante.
En 1884, Maria éprouve un très grand intérêt pour les mathématiques. Ceci entraîne les premières
difficultés avec son père. Elle intègre alors une école technique pour garçons, y découvre la biologie et
décide de devenir médecin. Elle réussit à s'inscrire à la faculté de médecine et à décrocher une bourse.
La discorde avec son père s'amplifie, et il décide de se désintéresser de ce qu'elle fait. De nombreuses
personnes de son entourage, tant familial qu'universitaire, la critiquent et se montrent hostiles envers
elle.
En 1896, à 26 ans, Maria Montessori devient la première femme médecin italienne et la première
femme diplômée de médecine en Italie. Elle travaille ensuite deux ans durant à la clinique
psychiatrique de l'université de Rome. Elle y étudie le comportement de jeunes « retardés mentaux ».
C'est là qu'elle découvre que ces enfants n'ont aucun jeu à leur disposition, alors qu'ils ont besoin
d'actions pour progresser et ont besoin de leurs mains pour développer leur intelligence. Parallèlement,
elle découvre les recherches de Jean Itard (1774-1838), médecin, inventeur de l'otorhinolaryngologie,
qui travaille auprès de sourds-muets et notamment ses écrits sur Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron,
ainsi que ceux d'Édouard Séguin (1812-1880), pédagogue français auprès d'enfants « idiots » à
Bicêtre, auteur de Hygiène et éducation des idiots publié en 1846, qui quittera la France en 1850 et
deviendra médecin aux États-Unis. À partir de 1900, elle décide de se consacrer à la pédagogie. Elle
travaille à la Scuola Magistrale Ortofrenica 1.
Maria intervient au congrès de pédagogie de Turin en 1899 : Guido Bacceli, Ministre de l'Éducation,
lui demande de faire des conférences à Rome peu après. Elle dit alors, en parlant des enfants débiles
(au sens médical) : « J'eus l'intuition que le problème de ces déficients était moins d'ordre médical que
pédagogique… Je faisais un rapport d'éducation morale ». Peu de temps après, elle crée une école
d'orthophrénie. Elle y forme des enseignants et leur fait prendre conscience de l'importance de
l'observation : « observer et non juger ». Elle participe à de nombreux congrès à Rome, puis à Paris,
d'où elle ramène les œuvres d'Itard et de Séguin qu'elle traduit et recopie à la main. Elle en fait une
étude approfondie la nuit ; le jour, elle travaille avec des enfants déficients auxquels elle apprend à lire,
à écrire et à qui elle fait passer des examens (avec succès) en même temps qu'aux enfants « normaux ».
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En 1901, elle commence à s'intéresser aux enfants « normaux ». Elle entreprend des études de
psychologie et de philosophie. En 1906, tournant dans sa vie, elle s'occupe d'enfants « normaux » d'âge
préscolaire, pour lesquels elle va créer sa méthode pédagogique.
Maria Montessori avec le journaliste américain Samuel Sidney
McClure, qui fit connaître son œuvre aux États-Unis, en 1914.
La création de la première Maison des enfants (Casa dei bambini)
a lieu en 1907 dans le quartier populaire de San Lorenzo à Rome 2
,1
. En vue d'améliorer la vie du quartier, un organisme met en
chantier la construction de deux immeubles pour regrouper la
population des taudis. Son directeur demande alors à Maria
Montessori d'organiser la vie des enfants habitant ces immeubles.
Les objectifs sont :
• regrouper tous ces enfants et les empêcher d'errer, de semer
le désordre,
•
procurer une meilleure hygiène et instaurer une harmonie
familiale.
On offre aux enfants une « petite maison » dans une « grande
maison » pour y vivre la journée. Les parents ont libre accès
de l'école. En contrepartie, ils doivent veiller à la propreté et
à la bonne tenue (vestimentaire) des enfants. L'institutrice a
l'obligation d'habiter dans l'immeuble pour mieux collaborer
avec les parents, dans une optique commune d'éducation des
enfants. La Casa dei bambini devient une base de recherche,
un laboratoire d'expérimentation où Maria Montessori
construit et éprouve sa méthode.
La première école Montessori aux Pays-Bas à La Haye en 1915.
Elle organise des cours internationaux à partir de 1913. De nombreuses associations et organisations
caritatives lui demandent de créer des maisons d'enfants. Elle multiplie les voyages pour effectuer des
conférences et organiser des stages de formation pédagogique.
De 1914 à 1918, Maria part aux États-Unis d'Amérique. Elle y crée un collège pour enseignants et
dirige une « semaine pédagogique ».
De 1921 à 1931 elle participe aux échanges de la ligue internationale pour l'éducation nouvelle et en
particulier à ses congrès où elle présente ses travaux et rencontre
les autres grands pédagogues de ce mouvement tels que Adolphe
Ferrière, John Dewey et Roger Cousinet.
En 1929 elle fonde l'Association Montessori Internationale dont
les objectifs sont de préserver, propager et promouvoir les
principes pédagogiques et pratiques qu'elle a formulés pour le plein
développement de l'être humain3.
FTombe de MariaMontessori à Noordwijk
aan Zee aux Pays-Bas
En 1936, le gouvernement italien fasciste condamne et proscrit les
principes montessoriens : il s'ensuit la fermeture de toutes les
écoles Montessori. Maria quitte l'Italie et s'installe en Espagne.
L'arrivée au pouvoir de Franco lui fait changer ses plans. Elle
s'installe alors aux Pays-Bas.
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De 1939 à 1945, pour fuir la Seconde Guerre mondiale, elle part vivre en Inde, à l'invitation de la
Société théosophique. Elle est assignée à résidence en tant que ressortissante italienne jusqu'en 1946.
Elle en profite pour créer de nombreuses écoles Montessori.
En 1952, elle retourne en Europe, tout d'abord en Italie qui la réhabilite, mais elle préfère s'installer
aux Pays-Bas. Elle décède à Noordwijk aan Zee (Pays-Bas) en 1952 à l'âge de 81 ans 1.
Le fils de Maria Montessori, Mario, continua l'œuvre de celle-ci jusqu'en 1982, année où il décéda à
l'âge de 83 ans.
Aujourd'hui il y a plus de 22 000 écoles Montessori sur 6 continents 3. Plusieurs études ont montré
l'intérêt de cette approche pour les enfants victimes des conflits armés (environnement) ou les enfants
autistes (combiné avec une approche cognitive comme TEACCH ou ABA).
Concepts-clés
Les deux concepts clés de Maria Montessori sont l'importance de l'éveil sensoriel et du matériel autodidactique complet.
Sa pédagogie est une méthode d'éducation dite ouverte. Celle-ci repose sur :
•
l'observation de l'enfant,
•
l'enfant comme une personne non seulement digne d'intérêt mais surtout comme l'avenir de la
société,
•
l'importance de l'éducation et de l'instruction avant l'âge de 6 ans.
Publications
•
(fr) L'Enfant, Desclée de Brouwer, Paris, 1935
•
(fr) De l'enfant à l'adolescent, Desclée de Brouwer, Paris, 1958
•
(fr) Pédagogie scientifique, Desclée de Brouwer, Paris, 1958
•
(it) Psycho-Arithmetica, Garzanti, Milan, 1971
•
(fr) L'Éducation et la paix, Éditions Charles Léopold Mayer, 2002 (ISBN 2-22003-822-X)
Adaptations
•
Maria Montessori : Une vie au service des enfants, un téléfilm italien de Gianluca Maria
Tavarelli sorti en 2007, avec Paola Cortellesi dans le rôle titre.
Bibliographie
•
Clermont Gauthier et Maurice Tardif (coord.), La Pédagogie. Théories et pratiques de
l'Antiquité à nos jours, Gaëtan Morin Éditeur, Montréal, 2005.
Notes et références
1.
↑ a, b, c et d Hermann Röhrs, « Maria Montessori : 1870-1952 », Perspectives : revue trimestrielle d’éducation
comparée, Paris, UNESCO : Bureau international d’éducation, vol. XXIV, no 1-2, 1994, p. 173-188 [texte
intégral [archive]]
2.
↑ Le site du Centenaire [archive] de la création de la première Maison des enfants (Casa dei bambini)
3.
↑ a et b Association Montessori Internationale [archive]
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