Le Projet associatif
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Le Projet associatif
Association Un Toit en Gâtine Le Projet associatif 2013-2023 Un Toit en Gâtine pour tous ! Famille Jeunesse Lien social Habitat Territoire Un Toit en Gâtine garde toujours l’audace de croire en ses projets « Aujourd’hui… … et demain » 38, rue Ganne – BP 16 – 79201 Parthenay Cedex - 05 49 64 32 52 – [email protected] 1 Table des matières Refondation du projet associatif ..............................................................................................p.3 Enjeu de la refondation et démarche participative ................................................p.4 Synthèse de la démarche ................................................................................................ p.5 Limites ..................................................................................................................................... p.6 Diagnostic territorial.......................................................................................................................... p.7 Territoire concerné par le diagnostic ............................................................................. p.8 Habitat et jeunesse en Gâtine ...................................................................................... p.14 Habitat et ménages en Gâtine .................................................................................... p.39 Un Toit en Gâtine s’auto diagnostique ....................................................................... p.65 Synthèse.................................................................................................................................................... p.68 Le Projet associatif ........................................................................................................................... p.73 Le programme de développement .................................................................................. p.78 2 Refondation du projet associatif Enjeux de la refondation et démarche participative Synthèse de la démarche Limites 3 Enjeux de la refondation et démarche participative Pourquoi refondre le projet associatif ? Parce que le projet actuel de l’association date de plus de 15 ans, que le Conseil d’Administration a besoin de forces vives, que le renouvellement des cadres de gouvernance oblige à anticiper certains changements, que le contexte administratif et politique actuel réinterroge le projet au regard de la future commande publique et enfin parce que nombre d’actions et de missions de l’association se sont mises en place par empilements successifs et selon un mode empirique, Un Toit en Gâtine s’est donné comme objectif de s’arrêter un peu pour redéfinir un cap et créer les conditions d’un élan pour 10 ans. Une démarche de refondation participative Groupes de travail salarié / administrateurs Dans un premier temps, l’association a fait appel au cabinet ACCOLADES dans le cadre d’un Dispositif Local d’Accompagnement (DLA). Dès lors, une phase d’enquête avec les salariés et les administrateurs de l’association s’est mise en place. Ce travail a permis de dégager des problématiques qui, par la suite, ont guidé le diagnostic. Trois grands questionnements sont apparus au cours des séances de travail salariés / administrateurs : • • • Quels sont les besoins du territoire et quels sont les enjeux pour l’association ? Sur quels aspects l’association est-elle déjà bien positionnée ? Quelles sont les difficultés que rencontre Un Toit en Gâtine pour répondre aux besoins identifiés ? Enquête auprès des jeunes et ménages sur le territoire de Gâtine Méthodologie de recueil de données Le recueil des données s’est effectué à partir de plusieurs outils : • • • • Des entretiens individuels semi-directifs avec une grille d’entretien adaptée à chaque public Des débats collectifs « passations » avec les jeunes résidents Des réunions collectives avec les acteurs de terrain d’Airvault et de Parthenay Des questionnaires destinés aux anciens résidents et aux habitants A noter que lors du diagnostic, des « jeunes bénéficiaires » et des « jeunes non bénéficiaires » ont été enquêtés. Les jeunes bénéficiaires sont les résidents/usagers de l’association Un Toit en Gâtine (résidents RHJ, ALT, sous location, …). Les jeunes non bénéficiaires sont ceux qui ne bénéficient pas des services de l’association et qui vivent sur le territoire. Ils sont donc extérieurs aux dispositifs d’Un Toit en Gâtine. En revanche, ils peuvent être présents sur des manifestations organisées par l’association (concerts, expositions, …). L’ensemble des grilles d’entretiens, des passations et des questionnaires est intégré aux annexes du projet associatif. Engagement d’Un Toit en Gâtine sur son projet associatif : une élaboration collective partagée ! Au total, 30 élus, 20 ménages, 50 jeunes, 50 habitants et 25 acteurs de terrain ont été interrogés, soit un total de 175 personnes. Chaque membre de l’association a participé au diagnostic. Entretiens, passations, réunions collectives, tous ont eu un rôle à jouer. L’association est très attachée à cette démarche participative qui a permis de créer une réelle synergie entre l’ensemble des acteurs associés au diagnostic. 4 Synthèse de la démarche Finalité Anticiper les futurs changements et redonner un élan à l’association pour les dix prochaines années. Objectif général Mesurer l’action menée par Un Toit en Gâtine sur le territoire afin de dégager des axes de travail prioritaires pour le développement de l’association. Objectifs intermédiaires • • • • Porter une appréciation sur la lisibilité de l’association sur le territoire de manière collective et partagée Porter une appréciation sur son fonctionnement et ses services Identifier les « bonnes pratiques », les difficultés et les manques Dégager des préconisations (orientations) et des « pistes d’action » Objectifs opérationnels • • • • • • Etablir un diagnostic interne à l’association auprès de l’équipe et des membres du bureau et du C.A Etablir un diagnostic territorial auprès de l’ensemble du réseau de l’association Constituer une analyse comparative via le plan de masse (voir annexes) Traduire cette analyse en programme opérationnel (voir page 78) Mettre en forme le projet associatif et le projet politique Se donner des échéances Rappel des thématiques évoquées lors des enquêtes Equipe, bureau et CA Elus Partenaires Jeunes non bénéficiaires Jeunes bénéficiaires Ménages Habitants Anciens résidents Regard porté sur l’association / Connaissance / Méconnaissance Ressenti / Valeurs Projet politique Place et rôle attribués à l’association / Les plus / Les moins / Les manques / Perspectives Représentation de l’accompagnement / Des services Perception du lieu / Environnement /Actions collectives Inscription territoriale (habitat, territoire, emploi) / Projection sur le territoire Parcours logement Définition de la jeunesse / ménages en difficulté Couleurs reprises dans le diagnostic pour identifier les paroles des différents acteurs. 5 Limites Ce document, riche et dense, présente quelques limites. Un document évolutif Les orientations présentées ci-après (page 73) ne doivent pas être figées dans le temps. En effet, certaines d’entre-elles pourront être révisées en fonction d’évolutions conjoncturelles et/ou structurelles, à commencer par le mouvement de refonte des territoires qui impactera et requestionnera nécessairement l’activité et le champ d’action de l’association (voir ci-dessous). Dès lors, le diagnostic doit être évolutif et requestionner, si nécessaire, les orientations fixées pour que l’association puisse rester en veille et en adéquation avec les besoins du territoire. Une influence parthenaisienne Le diagnostic, engagé dans la refonte du projet associatif, avait pour objectif de recueillir la parole des acteurs et habitants du territoire du Pays de Gâtine. Pour ce faire, des élus, des institutionnels, des partenaires et des jeunes ont été questionnés sur ce territoire (Airvault, Thénezay, Secondigny, la communauté de communes de Parthenay, …). Il faut noter néanmoins que le diagnostic s’est recentré sur la communauté de communes de Parthenay. « Pôle » du Pays du Gâtine ou encore, « ville centre », Parthenay a constitué pour partie le terrain d’étude. Les pôles « secondaires » comme Airvault, Secondigny, Saint Aubin-Le-Cloud et Mazières-en-Gâtine ont été approchés, mais plus par le prisme institutionnel et politique que par le prisme des jeunes et des ménages. En revanche, dans un contexte mouvant où les contours des territoires se redessinent, cette orientation s’est faite naturellement, d’autant que le siège social de l’association est basé à Parthenay. Un panel non exhaustif Beaucoup de matériaux ont été recueillis pour le diagnostic notamment sur la question de la jeunesse. Choix assumé par l’association qui a de fait interrogé des jeunes extérieurs à Un Toit en Gâtine et pas de ménages non bénéficiaires inscrits sur le territoire. Enfin, les 30 élus et institutionnels interrogés ainsi que les 25 partenaires ont spontanément orienté leurs entretiens ou réunions sur la question de la jeunesse, au détriment de la question de l’habitat et des ménages en difficulté où leurs argumentaires et explications étaient moins développés. Ainsi, le diagnostic aurait pu être plus exhaustif sur la question de l’inscription des ménages sur le territoire et de leurs besoins. Néanmoins, la focale sur la jeunesse à la fois par l’association, les partenaires et par les élus n’est pas dénuée de sens… Une refonte territoriale Le diagnostic prend en compte le Pays de Gâtine tel qu’il existe aujourd’hui, même si certaines communes n’ont pas été interrogées en vue des futurs découpages déjà prévus (du fait des influences et rayonnements préexistants). Ainsi, la réforme territoriale va entrainer des modifications importantes sur le territoire. Ce diagnostic est donc amené à évoluer au gré des changements même si les orientations ont été pensées avec la réforme des collectivités territoriales en arrière-fond. Néanmoins, une question reste en suspens : l’association restera-t-elle Un Toit « en Gâtine » ?... 6 Diagnostic territorial Territoire concerné par le diagnostic Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » Diagnostic : « Un Toit en Gâtine s’auto diagnostique » 7 Territoire concerné par le diagnostic Situation générale du territoire de l’étude A. Position géographique et population Situation géographique Situé entre Bressuire, Niort et Poitiers, le Pays de Gâtine comprend 10 cantons, 10 communautés de communes et 103 communes. Ce territoire s’organise autour d’un pôle urbain, Parthenay et de deux pôles ruraux, Moncoutant et Airvault. Enfin, Secondigny, Mazières en Gâtine et Thénezay constituent des pôles de troisième ordre. Qui plus est, la Gâtine est marquée par des disparités spatiales liées à l’influence de l’agglomération niortaise au sud et au rayonnement interne des pôles ruraux. A noter que Niort donne plus d’habitants qu’elle n’en attire en raison du phénomène périurbain qui se développe au sud du Pays. Population et démographie En 2010, le Pays de Gâtine comptabilisait un peu plus de 80000 habitants contre 75700 en 1999 (+5%) et représente 22% de la population des Deux-Sèvres. C’est un territoire rural confronté au vieillissement de la population mais qui garde une démographie dynamique (augmentation de la population, migrations,…). B. Evolutions démographiques 1er constat : vieillissement de la population mais dynamisme démographique ! Selon l’INSEE1, la part de la population de 60 ans et plus passerait de 25% en 2006 à 32% en 2020. Ainsi, si les conditions de santé demeurent identiques, le département passera de 89000 en 2006 à 124 000 personnes de 60 ans et plus en 2020, soit +40% en quatorze ans, soit un peu plus que l’augmentation régionale. Comme l’indique l’étude prospective, les personnes âgées sont proportionnellement plus présentes dans les espaces ruraux que sont le Pays de Gâtine et l’espace rural du Sud Deux-Sèvres. Ensemble de 60 à 79 ans de 80 ans et plus Population 2020 Ensemble de 60 à 79 ans de 80 ans et plus Evolution 2006-2020 (en%) Ensemble de 60 à 79 ans de 80 ans et plus 1 2 3 Pays du Pays Bocage de BressuiraisGâtine Thouarsais 92700 77300 17100 16600 5000 5500 Aire urbaine de Niort Espace rural Sud 79 Département 131300 21700 6600 56100 11900 4300 357400 67300 21400 100900 24500 7000 79900 21000 7700 147300 33400 8900 59700 16000 5800 387800 94900 29400 +8,8 +43,4 +40 +3,3 +26,4 +39,7 +12,2 +53,6 +35,1 +6,4 +34,5 +35,1 +8,5 +40,9 +37,4 En 2006, la population de plus de 60 ans représentait 28.7% de la population totale du Pays de Gâtine. En 2020, elle devrait atteindre 36%. Comme le souligne l’INSEE2, s’il y globalement un renouvellement de population avec beaucoup d’arrivants, cela couvre pas totalement les départs au sein Pays. a la ne du En revanche, après une longue décroissance démographique de plusieurs années, le Pays de Gâtine a progressivement connu une phase de stabilité puis une reprise nette de sa population3 (+4.3% entre 1999 et 2008). INSEE, Décimal n°307, décembre 2010. INSEE, Décimal n°244, 2004. Brève de Scot, numéro 5, juin 2012. 8 2ème constat : plus de jeunes sortants que de jeunes entrants L’évolution des tranches d’âge permet d’observer que la Gâtine se situe globalement dans les moyennes départementales et régionales, avec une classe d’âge des jeunes légèrement en dessous de la moyenne et donc une classe d’âge des plus de 60 ans qui tend à augmenter. Néanmoins, les jeunes ont tendance à sortir du territoire (Scot et Lettre n°11 de l’Observatoire Nord 79 des Maisons de l’Emploi). Constat déjà mis en évidence en 20044 par l’INSEE qui affirmait que « ce sont surtout les jeunes qui quittent la Gâtine : ils représentent quasiment la moitié des départs entre 1990 et 1999. La population des 20-24 ans a diminué de 32% durant cette période et celle des 25-29 ans de 17%. Il s’agit également des populations les plus diplômées […]. Quant aux régions de destination de ceux qui quittent la Gâtine, elles sont principalement limitrophes : les départements du Poitou-Charentes et ensuite les régions Pays de la Loire et Aquitaine ». En revanche, l’observatoire de la Maison de l’Emploi Nord 79 a indiqué récemment que si l’on zoomait sur la tranche d’âge 25-29 ans, les entrants étaient supérieurs aux sortants (BAC +2 et plus étant les plus représentés). A noter que ce constat prend en compte le Pays de Gâtine mais également le Bressuirais et le Thouarsais… 3ème constat : arrivée de familles et explosion du nombre de ménages ! Ainsi, on a des départs et des arrivées dont l’intensité diffère selon les âges. Tandis que la part des moins de 40 ans avait tendance à diminuer ces dernières années, celle des plus de 40 ans augmentait. L’INSEE notait en 2004 que cette dernière classe d’âge était alimentée par l’arrivée de familles avec enfants qui restent ensuite dans le Pays jusqu’aux âges les plus élevés. De plus, comme le souligne le Pays de Gâtine dans ses récentes études, le nombre de ménages a explosé en 40 ans (+136%). Cette évolution s’explique par deux principaux phénomènes conjugués : la croissance démographique (solde taux natalité / mortalité/migrations) et le desserrement familial (couples monoparentaux / familles séparées / recomposées / décohabitation familiales / …). De la sorte, alors que le territoire a perdu des habitants sur les derniers recensements, le desserrement familial et donc l’évolution des modes de vie a induit une forte progression du nombre de ménages sur le territoire et donc de résidences principales. C. Habitat et logement En vue des éléments précédemment cités, les besoins en logement ont augmenté de 43% entre 1968 et 2008. Dès lors (au regard des trois constats) les questions du logement des anciens, des jeunes et jeunes ménages ainsi que des familles monoparentales sont fondamentales. A noter que deux bailleurs sociaux publics sont présents sur le territoire (SA Atlantique et Habitat Nord 79) et un privé intervenant dans le champ social (le PACT) en plus de l’association Un Toit en Gâtine. Enfin, les chiffres relèvent une augmentation des logements vacants et vétustes sur le territoire. Nombreux sont ceux qui ne correspondent plus à la demande et aux modes de vie actuels (logements petits, mal isolés, …) car 80% des logements individuels ont été construits avant 1981. Les logements collectifs sont également relativement anciens et datent des années 1950 à 1970. 4 Ibid. 9 Globalement, peu de données existent aujourd’hui sur l’Habitat en Gâtine. La démarche de diagnostic engagée dans le cadre du schéma de cohérence territorial (Scot) apportera des éléments d’analyse et de prospective exhaustifs. D. Economie Dynamique territoriale5 : L’agriculture L’agriculture est en nette recul mais son poids reste deux fois supérieur à la moyenne régionale avec plus de 16% d’actifs dans ce secteur. Les chefs d’exploitations vieillissent (71% des exploitants ont plus de 40 ans), les jeunes sont peu nombreux et ont des difficultés à s’installer. En revanche, le Pays a su se moderniser en s’appuyant sur son savoir faire pour l’élevage et en maintenant sur son territoire des unités productives de transformation de la viande. A noter que le canton de Secondigny est l’employeur le plus important dans le secteur agricole avec 1942 salariés (Lettre n°4 de l’observatoire nord 79, 2010). Une importante industrie agroalimentaire Trois pôles industriels d’activités sont recensés sur le territoire : Parthenay avec plus de 800 emplois salariés industriels, Airvault et Moncoutant avec plus de 600 emplois salariés industriels chacun. Cela permet de définir deux grandes zones en Gâtine. La première au nord disposant d’une autonomie relative en termes de développement agro-industriel. La seconde au sud où, en dehors de l’activité agricole, les salariés du secondaire et du tertiaire sont captés par le pôle urbain de Niort. La Gâtine emploie ainsi près de 5000 salariés dans l’industrie. Elle est dotée d’un important appareil industriel de transformation des produits agricoles pour animaux. Les industries agroalimentaires emploient près du tiers des effectifs salariés dans l’industrie de la Gâtine. De plus, 22% des salariés de l’industrie travaillent dans le secteur de la mécanique et 10% dans chacun des secteurs de l’équipement de foyer, métallurgie et produits minéraux. Enfin, le secteur tertiaire représente 54% des emplois. A noter que ces secteurs ont particulièrement souffert durant la crise, notamment l’industrie automobile et les entreprises de travail temporaire. Ainsi, à partir des bases chiffrées de l’URSSAF on constate que sur une année entière (décembre 2008- décembre 2009) le Nord 79 a perdu 2200 emplois salariés (soit une baisse totale de -5.7%) dont 1017 sur le Bocage bressuirais, 814 en Gâtine et 370 en pays thouarsais. Trois emplois sur quatre dans les services6 L’économie sociale du Pays de Gâtine privilégie la forme associative. Les associations rassemblent alors à elles seules 70% des établissements et 61% des salariés. Les coopératives arrivent en second avec 28% des établissements de ce secteur et 38% des salariés. De plus, l’activité des établissements de l’économie sociale est centrée dans le secteur des services (huit établissements sur dix). Ainsi, 77% des salariés de l’économie sociale de Gâtine travaillent dans les services, soit plus de 2000 personnes et 1700 salariés en équivalent temps plein. Au total, les services, qu’ils soient marchands ou non marchands, occupent près de 9600 salariés dans l’ensemble de l’économie de Pays. 5 6 INSEE, Décimal, n°244, septembre 2004. INSEE, Décimal, n°260, septembre 2005. 10 Emploi et demandeurs Un recours important aux emplois saisonniers et intérimaires L’intérim est en progression et le temps partiel féminin est très répandu. Cela s’explique par la présence d’activités de main-d’œuvre, utilisant une population féminine (les secteurs de l’agroalimentaire et des services aux personnes) et par la saisonnalité de certaines activités (cueillette des pommes, abattage des volailles, …). Dès lors, l’emploi ouvrier ou employé est fortement représenté (77% des salariés sur le Nord 79 en 2010. Lette n°4 de l’observatoire nord 79). Les titulaires de CAP et BEP (42%) sont beaucoup plus nombreux que les diplômés de l’enseignement supérieur, ces derniers moins représentés que dans l’ensemble de la région (6%). Conséquence des activités présentes dans le territoire, des emplois peu qualifiés et du faible taux d’encadrement, le niveau de salaire net horaire moyen, en Gâtine, en 2000, est inférieur à celui de la région, qui figure lui-même parmi les plus bas de France. Les jeunes arrivent plus rapidement sur le marché de l’emploi (nord 79) A partir de 18 ans, le taux de scolarisation sur le Nord 79 devient moins important qu’à l’échelle de la Région. En effet, le territoire offrant peu de formation post-bac, les jeunes recensés ici sont plus souvent sur le marché de l’emploi. A noter que ceux qui sortent du territoire pour faire des études sont comptabilisés sur le lieu d’étude. En 2008, parmi les « 15-29 ans » recensés sur le Nord 79 : 32% étaient inactifs (39% en P-Ch.), 58.4% occupaient un emploi (49% en P-Ch) et 9.7% étaient au chômage (12% en P-Ch). Les jeunes sont proportionnellement plus souvent en contrat à durée déterminée et notamment en contrat de travail temporaire. A noter que le Nord 79 fait partie des territoires les plus utilisateurs du travail temporaire en PoitouCharentes, notamment pour répondre aux besoins de l’industrie qui est une spécificité du territoire. Demandeurs d’emploi Le nombre de demandeurs d’emplois dans le Nord 79 (Lettre observatoire n°6 nord 79, 2011) croît depuis 2008, même si globalement le chômage progresse moins vite que la moyenne régionale. Deux principaux constats sont à noter : une forte progression du nombre de demandeurs d’emplois inscrits depuis plus d’un an, et les jeunes de moins de 26 ans sont les plus touchés. E. Migrations résidentielles et mobilité7 Un habitant sur 10 est arrivé depuis moins de 5 ans (nord 79) En 2008, 162 841 individus de plus de 5 ans sont recensés sur le Nord 79. Parmi eux, 17577, soit 10.8% n’habitaient pas le territoire. Une grande majorité des migrants du Sud (Niort) se sont installés en Gâtine (84%) notamment sur les cantons de Mazières-en-Gâtine, de Champdeniers-Saint-Denis et de Coulonges-sur-L’Autize, et 52% des migrants de la Vienne se sont installés en Gâtine principalement dans le canton de Parthenay. 7 Lettre n°10 de l’observatoire Nord 79 des maisons de l’emploi, 2012. 11 Les jeunes sont mobiles Certaines tranches d’âge sont davantage concernées par les migrations résidentielles. Ainsi, comme mentionné ci-dessus, les « 1530 » ans représentent 56% des flux entrants et 53.7% des flux sortants. Ceux qui quittent le territoire ont l’âge d’être étudiants et ceux qui entrent ont l’âge de chercher un emploi ou un apprentissage. Dès lors, mise à part la catégorie « étudiant », le Nord 79 est un territoire qui attire globalement plus qu’il ne perd d’habitants. Les actifs sont les plus nombreux parmi ceux qui s’installent et participent au dynamisme économique (consommation et économie résidentielle) du territoire. A noter qu’on comptabilisait l’entrée de 747 enfants de moins de 14 ans sur le Nord 79 en 2008. 12 Territoire concerné par le diagnostic « jeunesse et ménages » A retenir Le territoire du Pays de Gâtine se caractérise par sa ruralité, sa centralité géographique et ses multipolarités (rayonnement des pôles internes : Airvault, Secondigny, Mazières en Gâtine, …). Vu de l’extérieur, le Pays renvoie l’image d’un territoire en déprise. Et pourtant, la Gâtine a une démographie dynamique et une économie active malgré la crise actuelle. • • • Ainsi, l’évolution démographique fait apparaitre trois points : Le vieillissement de la population et l’augmentation importante des plus de 60 ans (notamment des 80 ans et plus) La forte mobilité des jeunes sur le territoire : départ des jeunes étudiants et arrivée de jeunes entre 25 et 30 ans en recherche d’emploi ou en situation d’apprentissage L’explosion du nombre de ménages du fait des recompositions familiales (décohabitation, rupture conjugale, …) Ces différents points viennent questionner les équipements et services mis à la disposition de ces populations ainsi que l’offre de logements disponible. D’autant que l’influence niortaise et poitevine est favorable à la Gâtine qui voit arriver de nouveaux ménages avec enfants. • • • • De plus, l’évolution économique fait apparaitre quatre points : Prégnance des secteurs agricole, industriel et tertiaire (services) Forte représentation des catégories socioprofessionnelles, des retraités, des ouvriers et des employés sur le territoire (entrants compris) Importance des contrats à durée déterminée, de l’emploi intérimaire et saisonnier notamment chez les jeunes Entrée (retour ?) de jeunes qui ont l’âge de travailler ou qui cherchent un contrat d’apprentissage sur le territoire A noter que les jeunes sont les plus impactés par le chômage sur le territoire ; d’autant qu’ils sont « autonomes » plus précocement que dans le reste de la région, donc exposés plus facilement au risque du chômage. Leur situation au regard de l’emploi sur le territoire est donc « fragile » en termes de formes de contrat (CDD, intérim, emploi saisonnier, …) et de stabilité financière (montant et régularité en fonction des contrats). 13 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » I. Introduction : état des lieux du logement et l’hébergement des jeunes en Gâtine L’action d’insertion par le logement que l’association souhaite conduire se veut globale. En revanche, pour analyser les besoins spécifiques, Un Toit en Gâtine cible son action sur un public bien défini : les jeunes de 16 à 30 ans ainsi que les ménages ayant une problématique logement (couples avec ou sans enfant, familles monoparentales, personnes seules, …). A. Prospective Gâtine 2000-2010 Anciennes orientations sur le logement des jeunes Un diagnostic partagé a été réalisé, il y a de ça quelques années par tous les acteurs du territoire pour définir des actions à mettre en place pour l’aménagement et le développement de la Gâtine en matière d’habitat. Cette démarche participative intitulée « Prospective Gâtine 2000-2010 » réaffirmait la nécessité de la mise en œuvre d’une politique forte pour l’accueil et le maintien des populations, notamment des jeunes. 13.84% de la population du Pays de Gâtine a entre 15 et 29 ans. INSEE, RP 2009 A ce titre, le pays se dote d’un document de référence de la politique de l’habitat « le Programme Local de l’Habitat du Pays de Gâtine en 2000 » reprenant les orientations concernant le logement des jeunes : - la restructuration des locaux occupés par l’association - la création de 3 Résidences Habitat Jeunes éclatées sur la Gâtine - la mise en œuvre d’un Programme Social Thématique Jeunes (PST) - l’expérimentation d’une bourse au logement rural - la réalisation d’une Opération Programmée pour l’Amélioration de l’Habitat (OPAH) L’ensemble de ces préconisations ont été réalisées. Aujourd’hui il convient d’en pérenniser et d’en développer certaines. B. Etat des lieux actuel Une demande d’hébergement / logement croissante au sein des dispositifs jeunes Devenue l’acteur unique sur le territoire de Gâtine en matière de logement des jeunes, l’association en 2011 accueillait 153 jeunes sur les résidences habitat jeunes, répondait à 67 demandes sur le SILOJ et 43 sur le CHRS jeunes. A ce titre, on constate une augmentation de l’ensemble des demandes d’hébergement des jeunes. Nombre de jeunes accueillis à la RHJ Nombre de demandes sur le SILOJ Nombre de demandes sur le CHRS Jeunes 2009 2010 2011 130 131 153 100 59 67 31 29 43 Rapport d’activité Un Toit en Gâtine, 2011 Depuis plusieurs années les demandes ont sensiblement évolué. Dans un contexte de crise, la situation des jeunes se dégrade. On observe une montée de la précarité des jeunes sur nos territoires et les associations locales tentent de s’adapter à cette réalité. Ainsi, l’association a dû faire face à une augmentation des demandes sur le CHRS jeunes de plus 40% entre 2010 et 2011. 30% des jeunes accueillis au sein des résidences habitat jeunes sont sans ressource (20% en 2009 et 22% en 2010) et 50% des demandes sur le Service Logement concernent des jeunes de moins de 30 ans. Rapport d’activité, Un Toit en Gâtine, 2011. 14 On constate trois phénomènes : 1°) Une hausse des demandes 2°) Une précarité croissante des jeunes demandeurs8 3°) Un élargissement des dispositifs concernés par le public jeune. Le centre d’hébergement d’urgence, la stabilisation, l’ALT sont désormais concernés par ces demandes. Cette tendance se retrouve au niveau départemental, puisque le SIAO Insertion note une augmentation significative des demandes des jeunes ménages sur les dispositifs d’urgence (115) et d’insertion (CHRS, stabilisation, ALT). Une décohabitation rapide : « Des jeunes autonomes plus tôt » Comme l’indique l’observatoire Nord 79 des maisons de l’emploi, les jeunes seraient autonomes plus tôt sur nos territoires. Sans surprise, les plus jeunes (15-19 ans) vivent chez leurs parents et les plus âgés (25-29 ans) sont majoritairement autonomes et nombre d’entre-eux sont en situation de parentalité. Dès lors, les jeunes du Nord 79 partent rapidement du domicile familial et font des enfants plus tôt que la moyenne des jeunes en France. C. Précarité de la jeunesse : bien plus qu’un constat local, un constat national En France 23 % des jeunes sont pauvres Cette situation semble être à l’image des difficultés et des points de blocage de la société française. Aussi, une des questions centrales « est de déterminer s’il faut mettre en œuvre une action globale en direction de la jeunesse ou s’il convient plutôt d’adopter une politique ciblée en faveur de certaines franges particulièrement en difficulté »9. Ainsi, certains experts réfutent l’idée d’un destin commun à une génération. « Tous les jeunes ne sont pas logés à la même enseigne » comme l’affirme Olivier Galland et bien d’autres10. Hétérogénéité des jeunes : scission entre deux jeunesses ?11 Les jeunes sont en effet les premières victimes de la récession mais tous ne la subissent pas aussi violemment12. Ainsi, les jeunes non diplômés subissent une triple peine : ils sont rejetés par l’école, ils ont de faibles ressources familiales et ils sont insuffisamment aidés par la puissance publique (pas de RSA pour les moins de 25 ans). En France, 23% des jeunes sont âgés de 16 à 25 ans sont pauvres selon le premier rapport de l’Observatoire de l’Institut Nationale de la Jeunesse et de l’Education Populaire (Injep). Le taux de pauvreté des 18-24 ans atteint 22.5% selon le rapport, alors qu’il ne dépasse pas 14% dans l’ensemble de la population. De plus, chez les jeunes, il a progressé de 5 points depuis 2004. Au total, selon l’INJEP, plus d’un million de jeunes sont désormais confrontés à une situation de grande précarité en France 8 « Jeunes : le nouveau combat contre la pauvreté » (2011). La Nouvelle République, 19 octobre, p.6. Galland O., « Comment vraiment aider les jeunes ? », site de l’INJEP, 31 janvier 2012. 10 P. Cahuc, S. Carcillo, O. Galland, A. Zylberberg, La machine à trier. Comment la France divise sa jeunesse, 2011, Eyrolles. 11 Ibid. 12 Kremer P., « En France, 23% des jeunes sont pauvres », Le Monde ,03 décembre 2012. 9 15 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » A retenir Trois constats s’observent au regard de l’activité de l’association et des maisons de l’emploi (nord 79) : • • • Une prise d’autonomie rapide des jeunes sur le territoire (décohabitation familiale) Une hausse des demandes d’hébergement et de logement des jeunes sur les trois dernières années formulées auprès de l’association Une précarité croissante d’une partie de cette population et un élargissement des dispositifs concernés par leur accueil (urgence, stabilisation, logements temporaires,…). 16 II. Recueil de la parole des élus et institutionnels locaux sur la jeunesse A. Les élus et les institutionnels locaux : perception de la jeunesse Comme peuvent le souligner la plupart des élus et des institutionnels locaux, le prisme de lecture de la jeunesse est souvent teinté de négatif. Aujourd’hui, le terme jeunesse renvoie bien souvent à des problèmes de repères, d’insertion, de mobilité, d’ordre public,… En revanche, les élus ne se limitent pas à cette analyse. Ils considèrent, pour la majorité d’entre-eux, que la jeunesse est un processus plutôt qu’un état et que cette étape est indispensable dans l’apprentissage de leur propre vie. Aussi, la jeunesse apparaît être « l’âge de tous les possibles », « l’avenir de la société », « une période de développement de soi, d’apprentissages et d’expérimentations ». « Une population qui en bave », « Une perte de repères », « Les jeunes subissent », « Hélas, je définis la jeunesse par ses difficultés » « 8 Français sur 10 (81%) pensent qu’il est difficile d’être un jeune aujourd’hui », IPSOS, 2011 A cet égard, ils mettent en avant le fait que les jeunes doivent désormais construire par eux-mêmes leur destin professionnel, ils ne l’héritent plus de leurs parents. C’est pourquoi, cette période de la vie est perçue comme une phase de tâtonnements nécessaire pour, dessiner son avenir professionnel et capitaliser un certain nombre de ressources sociales (familiales, amicales, …). ZOOM sur…13 Hétérogénéité Les jeunes face aux représentations14 « Des » jeunesses « Pour les uns, les jeunes auraient perdu le goût du travail, seraient anesthésiés par les prestations d’assistance et s’éterniseraient dans le confort douillet de la vie de famille en passant leur journées devant la télévision. Une génération « canapé » en quelque sorte. Pour les autres, les jeunes seraient confrontés à un déclassement brutal, une précarité permanente à laquelle même les diplômés n’échapperaient pas. Bref, une génération « galère ». Plusieurs experts se sont donc regroupés au sein de l’INJEP l’INJEP en 2012 et ont publié un rapport, Inégalités entre jeunes sur fond de crise. crise. Ils viennent apporter un éclairage sur la situation des jeunes et les moyens de l’améliorer. Ils insistent sur une division des jeunesses : l’une diplômée et l’autre laissée pour compte. Ils réfutent donc la notion de « génération » qui induirait que la jeunesse est un tout homogène, en opposition à d’autres générations. En effet, des situations de jeunes se différencient et il existe de très fortes solidarités intergénérationnelles intergénérationnelles informelles à l’intérieur notamment des familles (qui renforcent d’autant plus les inégalités entre jeunes). Si les élus et institutionnels – et plus globalement les Français – sont conscients des difficultés importantes auxquelles les jeunes doivent faire face, ils semblent avoir du mal à comprendre ces jeunesses qu’ils jugent parfois sévèrement. « - Les 18, 25 ans sont dans l’indécision mais aussi dans l’inquiétude - C’est normal, tout leur tombe « tout cuit dans le bec - Non, ça n’est pas vrai. Les jeunes subissent et ont du mal à rebondir car ils n’ont pas appris. On ne peut pas leur reprocher ». 13 INJEP (Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire), « Inégalités entre jeunes sur fond de crise », 4 décembre 2012, La Documentation française, Paris, 14 P. Cahuc, S. Carcillo, O. Galland, A. Zylberberg, La machine à trier. Comment la France divise sa jeunesse, jeunesse, 2011, Eyrolles. 17 B. Les jeunes, de qui parle-t-on ? (représentations des élus) Les élus ont été questionnés à ce sujet. Encore une fois, la pluralité des réponses montre leur difficulté à trouver un consensus sur une définition de la jeunesse et sur une façon d’appréhender cette étape de la vie. Dès lors, la confusion « enfance jeunesse » est très présente. Définition au regard de l’âge : des bornes consensuelles ? « Une population entre le collège et la vie active (14-25 ans) qui en bave », « Génération zapping et perte de repères. Les 18-25 ans sont dans l’indécision mais aussi dans l’incertitude », « Ce sont les jeunes de 8 à 21 ans », « Je situe les frontières entre 16 et 25 ans » Pour certains élus la jeunesse se situerait entre le collège et la vie active. Ainsi, les 14-25 ans, les 15-25 ans, les 16-25 ans, les 18-25 ans constitueraient la jeunesse. Enfin, il y a ceux qui évoquent des périodes : l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. D’autres se référent aux compétences de leur commune et de leur communauté de communes pour borner cette étape ; ils statuent sur 8-21 ans. La disparité des bornes fixées par les élus est révélatrice des difficultés qu’ils rencontrent dans leur tentative d’approche. La jeunesse : un statut provisoire et un état d’esprit ? On se rend compte que le critère de l’âge n’est pas satisfaisant. En l’occurrence, la majorité des élus sont d’accord sur un point : les jeunes sont des « citoyens en devenir ». Il s’agit bien d’une étape « tremplin » ! De plus, les élus s’interrogent sur les nouveaux comportements de la jeunesse qu’ils qualifient pour certains de « provocateurs » et de « ségrégatifs ». La jeunesse ne serait plus celle d’Antan ! Et pourtant, paradoxalement, ils affirment ne pas réussir à l’approcher. Le fantasme d’une jeunesse « délinquante » et « perdue » s’est installé. Or, toutes les générations ont été confrontées à ce type de jeunesse : exemple, les « loubards » dans les années 1980. « Celui qui est en devenir et qui cherche son équilibre personnel », « En tant que citoyen lambda je pense que les jeunes sont des personnes en devenir social, familial et professionnel. Des personnes en construction » « Les codes qui régissent les comportements des jeunes sont plus ségrégatifs qu’intégratifs », « Certes il y a des comportements inhérents à la jeunesse mais ce côté provocateur m’interroge », « Les jeunes sont acteurs également d’actes d’incivilité ». La précarité : nouveau dénominateur commun de la jeunesse ? A défaut d’avoir une définition consensuelle, la jeunesse est une étape imaginée de tous et finalement méconnue. En revanche, d’une manière générale, la jeunesse d’aujourd’hui est confrontée à la précarité au sens large. Dans l’environnement socio-économique actuel les jeunes constituent la variable d’ajustement des politiques publiques. Missions intérimaires, CDD à répétition, chômage, petits boulots pour financer les études, … leurs préoccupations sont quotidiennes. « Les jeunes c’est un enjeu pas un problème » Réflexion et débat Réflexion « Surtout la jeunesse est bien dorénavant ce personnage collectif, en partie fantasmé, dans lequel la société investit toutes ses craintes et ses espoirs, sous le double signe de la menace et du renouvellement : menace pour l’ordre social, mais renouvellement, régénération d’une société […] à laquelle les jeunes générations sont appelées à donner un nouvel idéal », Galland O., Sociologie de la jeunesse, 2011. Pour ou contre un revenu d’autonomie ? Débat « C’est le moment de la prise d’indépendance et d’autonomie. Je suis pour ma part favorable à un revenu minimum d’autonomie et pour tous les jeunes qui entraine une revisite de l’ensemble de notre politique fiscale et familiale », élu. Temps des expérimentations 18 Définition de la jeunesse15 Les jeunes au travers de l’histoire…Eduquer, s’identifier, puis expérimenter ! Fin XVIIème s., il fallait éduquer les jeunes ! Ils sont donc devenus une catégorie en soi devant faire l’objet d’un traitement spécifique. ZOOM sur… Progressivement, on voit apparaître un nouvel âge de la vie : l’adolescence ! On assiste alors à une transformation des représentations. La jeunesse est pensée comme une étape de transition essentielle dans la construction des individus ! Auparavant, on relevait des rites de passage pour accéder à l’âge adulte (mariage, …). Ces rites ont disparu... Ainsi, l’âge ne constitue plus une catégorie catégorie de classement du fait de l’allongement de l’entrée dans la vie adulte ! Aujourd’hui, on identifie 3 attributs permettant à jeune d’entrer dans la vie adulte : le départ de la famille, l’entrée dans la vie professionnelle et la formation d’un couple. Seulement, l’enchaînement de ces évènements n’est ni automatique ni linéaire au regard de la situation du marché du travail, de l’éclatement des modèles familiaux,… On assiste à un brouillage des repères et à des décalages qui transforment de plus en plus la jeunesse en un temps d’attente. On serait passé d’un modèle de l’identification à un modèle de l’expérimentation. C. Quelle(s) politique(s) jeunesse sur le territoire de Gâtine ? La question de la construction des politiques locales Jeunesse est très récente en France puisqu’elle a une dizaine d’année. Par ailleurs, et comme nous l’avons précédemment cité, elle se situe dans un contexte bien particulier : nous avons à faire à une catégorie de la population que l’on perçoit d’une manière essentiellement négative. C’est donc une vision négative et paternaliste de la jeunesse qui prédomine dans les esprits. Cette vision pessimiste a des conséquences importantes en termes de choix d’intervention opérationnelle en direction des jeunes. Diversité des situations de jeunesse Tous s’accordent sur la pluralité de la jeunesse. Cette diversité complexifie la lecture et la compréhension que peuvent en avoir les élus : « La demande est difficile à cerner » quand bien même le rôle d’un élu est bien d’écouter et de traduire leurs attentes. C’est pourquoi les élus estiment que « la collectivité ne peut pas faire seule, elle fait également ou fait faire par des opérateurs extérieurs telles que les associations ». « On a tendance à méconnaitre ce public » « Il est nécessaire de mettre les acteurs en direction de la jeunesse en réseau » Politique jeunesse : entre volontarisme et latence… Deux grandes tendances sont observables chez les élus et institutionnels : soit on relève une politique volontariste, soit on est face à une absence volontaire d’actions ciblées. Ainsi, le Conseil Régional s’est engagé avec les jeunes dans le cadre du PACTE pour l’emploi (Caution régionale, aide à la mobilité, …) alors que ce public ne relève pas d’une compétence obligatoire du C.R. « Proposer trop de choses n’est pas mieux, quelquefois l’ennui est productif et permet de se mobiliser » A contrario, certains élus avouent que cette population n’est pas prise en considération ou encore qu’il n’est pas souhaitable de « tomber dans l’encadrement » de la jeunesse. On relève ainsi différentes approches, à la fois volontaristes et parfois quasi inexistantes. A noter qu’il est question ici de politique globale en direction de la jeunesse (économique, sociale, culturelle, …). 15 Galland O., Sociologie de la jeunesse, 2011, Armand Colin, éd. U, Paris. 19 ... mais toujours sur un fond de « vivre ensemble » et de lien social ! Les notions de « lien » et de « vivre ensemble » sont très présentes dans le discours des élus qui, bien souvent, préfèrent aux infrastructures des lieux informels de convivialité et d’échanges. Ainsi, deux idées sont prégnantes : impulser le « faire ensemble » et accompagner les jeunes dans leurs projets. Car, la plupart des élus constatent « qu’on ne leur donne pas la place et qu’on ne leur fait pas confiance »… « Mon projet politique repose sur l’humain plutôt que sur les infrastructures, le sens de l’engagement politique est le vivre ensemble et le lien de solidarité, de convivialité entre les gens » L’image et la place des jeunes en France ZOOM sur… « Dans la grande enquête sur les valeurs en Europe (European Social Survey) de 2008, on demandait aux personnes interrogées de dire, selon elles, quel statut la plupart des gens attribuent aux 20-29 ans (échelle de 1 à 10). Les Français sont ceux qui attribuaient la note la plus basse ». « Pour ma part, je pense que l’action publique c’est d’aller à contre courant, leur donner des outils pour convaincre les autres adultes de leur faire une place! » La jeunesse : défis de l’intercommunalité ? Les intercommunalités des zones rurales et périurbaines font face aujourd’hui à un redéploiement de la population et de certaines activités économiques (notamment de services) sans précédent. Ainsi, on compte six grands défis pour l’intercommunalité en matière de jeunesse16 : - Un enjeu global dans le développement territorial - L’accueil de nouvelles populations en milieu rural - Le changement et le basculement des représentations dominantes en direction de la jeunesse - La professionnalisation des intervenants socio-éducatifs - Le partenariat en tant que levier de développement - La redéfinition de l’espace des politiques jeunesses entre l’Etat, les collectivités, les CAF et les institutions départementales et régionales Attractivité du territoire : deux tendances… L’ensemble des élus œuvrent pour le maintien des populations et notamment des jeunes. D’une part parce que la Gâtine est un territoire vieillissant et d’autre part parce que « les jeunes c’est l’avenir ». Mais quels sont les atouts de notre territoire ? Les élus en recensent plus d’un : - un bassin d’emploi suffisant : création de la Maison de l’Emploi pour mettre en relation l’offre et la demande - un territoire dynamique et innovant : des animations culturelles, des festivals, « Parthenay : ville numérique », une vie associative développée, … - une identité rurale forte et une qualité de vie : le bien être, la tranquillité, l’environnement, la proximité,… - un territoire accueillant - une situation géographique centrale « On a trop tendance à raisonner sur le territoire de la commune alors que les jeunes sont mobiles et ont des réseaux qui dépassent très largement le seul espace communal, alors pensons global ! » « De l’emploi, il y en a ! » « Oui, le territoire est attractif, il y a de l’emploi et des services d’intérêt public qui facilitent la vie des ménages » « Un territoire de festivals ! » « Un territoire où il fait bon vivre » En revanche, quelques freins au maintien des populations apparaissent dans le discours des élus. Alors que le dynamisme économique semble suffisant pour certains, il est en souffrance pour d’autres. Par ailleurs, la Gâtine est un territoire rural et enclavé induisant certaines contraintes. Enfin, il manquerait un « environnement facilitant » pour les jeunes ménages en termes de services annexes, de lieux de rencontres et de terrains constructibles accessibles. Le territoire serait donc finalement peu dynamique pour les jeunes comme peuvent l’expliquer certains élus. 16 Mutations et enjeux politiques jeunesses : de l’intervention de l’Etat aux politiques territoriales : les défis de l’intercommunalité », (2006), in Communautés de Communes et politique jeunesse, Compte rendu de la journée d’information et d’échanges du mercredi 29 novembre 2006 à Paris. 20 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » A retenir Les élus rencontrent des difficultés à recueillir la parole des jeunes sur le territoire et à impulser impulser une politique jeunesse. Néanmoins, tout dépend de ce qu’on laisse entendre par « jeunesse ». Car, les actions en direction de la petite enfance sont très souvent évoquées contrairement à celles en direction des adolescents et des jeunes adultes. Dès lors, la confusion « enfance jeunesse » reste très prégnante. Et pourtant, le thème de la jeunesse (hors petite enfance) est un vrai enjeu pour l’intercommunalité (vieillissement de la population, sortie des jeunes du territoire, …). 21 III. Recueil de la parole des élus et institutionnels locaux sur le rôle de l’association Un Toit en Gâtine A. Légitimité et plus values de l’association Légitimité à intervenir auprès des jeunes publics Au-delà d’être un acteur identifié sur le territoire de Gâtine en matière d’habitat, l’association est reconnue par les donneurs d’ordre pour les missions qui lui sont confiées : « Reconnue par tous », « Acteur référent sur le territoire qui est impliqué ». Un Toit en Gâtine est également perçue comme une entité dynamique, solidaire, humaine, à l’écoute des populations qu’elle accueille, parfois même l’association semble « obstinée ». Tous les élus reconnaissent sa pertinence et sa légitimité à agir sur le territoire. A noter que cette légitimité intervient davantage auprès des jeunes publics. A la question « Comment définiriez-vous l’association Un Toit en Gâtine ? », la majorité des élus évoque l’action de l’association en direction de la jeunesse. Un outil d’aménagement du territoire Cette légitimité assoit l’association sur le territoire de Gâtine. Comme l’expriment certains élus, Un Toit en Gâtine est « un outil d’aménagement du territoire qui participe à son développement ». Ainsi, le logement est perçu comme un outil de mobilité permettant aux jeunes et aux ménages de s’inscrire sur l’espace rural. Accueillir, Informer, Orienter et Accompagner les jeunes Soutien à la ruralité, oui ! Dans ce sens, les élus s’accordent tous sur le fait que l’association est l’acteur incontournable en direction de l’accompagnement des jeunes (et de fait, de la mobilité et du maintien de ces derniers sur le territoire). Ainsi, comme vu précédemment, l’action de l’association est majoritairement regardée par le prisme de la jeunesse. L’association est donc identifiée par ses actions d’accueil, d’information, d’orientation et d’accompagnement (AIOA) des jeunes présents sur le territoire de Gâtine. Créer du lien et participer au vivre ensemble « Solidarité, dynamique, humaine tant de la part des salariés qu’auprès des usagers et à la fois territoriale », « Il en ressort un esprit de grande famille », « Une action de qualité sur l’ensemble du territoire de Gâtine » « L’association est l’acteur majeur en matière d’accueil et d’accompagnement des jeunes face à l’emploi et aux difficultés de la vie », « Gestion des FJT et travail avec les collectivités locales sur le logement des jeunes », « Association qui accompagne les jeunes dans leur autonomie ». « C’est à la base un simple FJT qui a considérablement élargi son spectre d’intervention et qui constitue aujourd’hui un élément majeur de la dynamique locale en matière de logement, d’insertion et d’éducation à la vie des jeunes en situation précaire », « Un véritable outil de soutien à la ruralité » « Offrir des possibilités aux jeunes de se sentir bien », « L’association doit jouer un rôle d’orientation et d’information des jeunes. Elle permet de prodiguer aux jeunes qui en ont besoin un accompagnement ». « Un rôle d’éducation à laisser poindre la folie créatrice », « Se servir de l’entrée jeunes pour questionner le vivre ensemble » Comme vu précédemment, les élus sont sensibles à la question du lien social et du vivre ensemble. En ce sens, Un Toit en Gâtine est perçue comme une entité créatrice de liens qui participe plus largement au vivre ensemble sur le territoire. Observation et conduite de projets Une nouvelle mission pour l’association est apparue au cours des enquêtes auprès des élus ; celle d’observatoire. Cette demande a davantage été exprimée par les élus locaux du Pays de Gâtine. Demande émanant également des partenaires locaux : « Légitimité au niveau du territoire qui est prouvée et donc on attend l’association sur la question de l’habiter et de l’observatoire de la jeunesse », « Manque un observatoire de l’habitat sur le territoire ».Plus largement, les élus départementaux insistent sur la capacité de l’association dans la conduite de projets et sur sa faculté à travailler « de concert » avec l’ensemble des partenaires locaux. La notion d’innovation intervient également à plusieurs reprises, davantage autour de questionnements (« Comment être suffisamment dans la prospective ? ») et/ou de mots clés (Imagination ? Continuité ?). « Une capacité à la conduite de projets, démarche qu’on ne voit pas ailleurs dans le département, vous êtes les seuls repérés comme tels ! » « Nous élus, on ne sait pas qui sont nos jeunes ! Alors que l’association un Toit en Gâtine est en mesure d’apporter un éclairage global sur les jeunes », « Etre une sorte d’observatoire », « Faire remonter les besoins des jeunes et être une sorte d’aiguillon permanent des élus » 22 B. Points de vigilances Nécessité de renforcer le partenariat et de mutualiser Comme vu précédemment, l’association semble être incontournable dans le « Se poser les questions d’un partenariat local. En revanche, les élus insistent sur l’idée de le renforcer pour regroupement ou d’une mutualisation deux raisons principales : 1°) Dans la mesure où les élus rencontrent des avec les autres acteurs habitat difficultés à cerner et recenser les demandes des jeunes, il est demandé que le jeunes » partenariat entre tous les acteurs de la jeunesse puisse se renforcer et contribuer à l’étude prospective des besoins des jeunes sur le territoire de Gâtine 2°) De surcroit, les notions de partenariat et de réseau sont essentielles dans la conduite de projets ! ZOOM sur… Expérimentation lancée en 2010, AGILOJE, Agir pour le Logement des Jeunes, a permis à différents acteurs de l’insertion socioprofessionnelle du département de se réunir régulièrement et de créer une plateforme partenariale. Missions Locales, Associations Habitat Jeunes, ADIL, PACT, Chambre des Métiers et de l’Artisanat et Conseil Général ont ainsi travaillé ensemble pour rendre plus lisible l’action d’AIOA en direction des jeunes en Deux-Sèvres. Cette expérimentation a pris fin en 2012. L’association Un Toit en Gâtine pilotait AGILOJE sur le département et contribuait ainsi à la dynamique partenariale du territoire. Certaines initiatives perdurent encore bien que les financements aient pris fin… De plus, la mutualisation semble être une piste essentielle – déjà exploitée – dans un environnement socio-économique en constante mutation. Ainsi, dans ce contexte, la mise en commun de moyens et d’activités semble primordial pour : améliorer la qualité de l’action, faire valoir le « faire ensemble » ainsi que les échanges de pratiques et diminuer les prises de risque individuelles. Cette mutualisation intervient aujourd’hui sur deux niveaux : 1°) Les Résidences Habitat Jeunes du département sont déjà dans cette dynamique par le biais de leur réseau, l’URHAJ (Union Régionale de l’Habitat des Jeunes) 2°) Le SIAO (volet hébergement-logement d’insertion) donne la possibilité aux centres d’hébergement du département de mettre en commun des pratiques, des outils et des projets. « Un opérateur qui sait mobiliser et s’entourer », « Acteur sur le territoire qui développe un réel partenariat » « Continuer à développer des actions innovantes, collectives et partenariales » L’Association Un Toit en Gâtine est bien présente dans ces deux réseaux puisqu’elle porte la coordination du SIAO Insertion départemental (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation) et que le directeur de la structure est codélégué de l’URHAJ. L’objectif à moyen et long terme est bien de maintenir ce type de positionnement. Nouer des relations avec le monde économique « L’association devrait être en lien Les élus mentionnent à plusieurs reprises la nécessité d’intégrer les acteurs avec les entreprises ! ». « Travailler sur des leviers d’insertion professionnelle » économiques au sein du réseau de l’association pour activer un levier supplémentaire concernant l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, voire des ménages en difficulté. Ce point fait inévitablement écho à l’approche globale portée par les associations associations Habitat Jeunes en général et par l’association Un Toit en Gâtine au travers de l’ensemble de ses services (Service Logement, CHRS, …). Enfin, intégrer des acteurs économiques comme partenaires permettrait à l’association de nouer d’autres formes de partenariat (mécénat, …). Dans le contexte actuel où les financements publics se détériorent, l’idée de nouveaux vecteurs de financements n’est pas à exclure. 23 Mieux faire valoir sa contribution à l’intérêt général L’association est identifiée, légitimée et répartie sur l’ensemble du territoire de Gâtine. Pour autant, certains élus estiment qu’il serait opportun de construire un argumentaire montrant les réelles plus values qu’elle apporte. Association d’utilité sociale, Un Toit en Gâtine devrait pouvoir mettre davantage en exergue ses actions contribuant à la cohésion sociale, à la solidarité, à la mixité, … « L’association a pris une place et elle remplit déjà une mission de service public, il faut sans doute donner à montrer cette contribution à l’intérêt général et mieux le faire savoir […] Il faut que l’association essaie de développer un argumentaire afin de montrer la plus value qu’elle apporte réellement aux collectivités » 24 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » A retenir Les élus soulignent tout l’intérêt d’une association comme Un Toit en Gâtine sur le territoire en matière de jeunesse : outil d’aménagement du territoire, lieu d’accueil, d’information et d’accompagnement, instance créatrice de liens et contributrice du vivre ensemble, … Dès lors, les élus sont en attente d’une nouvelle mission que pourrait porter l’association, à savoir celle d’observatoire de la « jeunesse » au regard de son champ d’action et du public qu’elle accueille (jeunes en insertion en situation de mobilité socio professionnelle). Recenser, observer et aiguiller pourraient faire partie des nouvelles missions de l’association selon les élus. En revanche, ils mettent en avant plusieurs points points de vigilance qui ne sont pas sans rappeler le contexte socioéconomique socioéconomique actuel (mutualiser, nouer des relations avec les entreprises et mieux faire valoir sa contribution à l’intérêt général). 25 IV. Recueil de la parole des partenaires sur la question de la jeunesse A. Identification des besoins en fonction des territoires Comme vu précédemment, les partenaires (comme les élus) évoquent en premier lieu la mission de l’association en direction de la jeunesse. Les questions de précarité et d’accompagnement des ménages ne sont venues que dans un second temps lorsque les partenaires ont été amenés à recenser les besoins du territoire. Dès lors, au regard des trois questions qui leurs ont été posées, ils ont identifié les plus values de l’association et les manques. Les partenaires présents sur la communauté de communes de Parthenay « Du cousu main » Les partenaires parthenaisiens ont insisté sur cette notion. Ainsi, ils connaissent parfaitement les missions de l’association en direction de l’habitat des jeunes. A la fois identifiée comme « un toit pas cher » et un « espace de socialisation, d’accompagnement, d’animations et de concerts », ils ont une lecture complète de l’action de l’association en direction de ce public. « Locomotive territoriale » et coordination De plus, ils ont insisté à plusieurs reprises sur le partenariat existant sur le territoire et le rôle de l’association au travers de ce partenariat. Dès lors, Un Toit en Gâtine est perçue comme une « locomotive territoriale » et est reconnue pour son travail de coordination partenariale. Les partenaires présents sur l’airvaudais « Multi fonctions autour de l’habitat », « Aide à la mobilité des jeunes », « Hébergement temporaire pour les jeunes », « Solution logement », « Offrir une palette d’actions et de services pour les jeunes » « Que l’association soit une force de propositions et d’innovation sur le territoire avec une fonction de chargée de projets », « Qu’Un Toit en Gâtine soit une coordinatrice avec les acteurs locaux pour les problèmes de s jeunes et que cette coordination nous permette de nous réunir régulièrement pour apporter des pistes de travail » « Une RHJ sur chaque canton avec des logements type CHRS » Les partenaires de l’airvaudais ont très vite axé leur discours sur l’outil résidence habitat jeunes, à savoir sur le bâti et l’accompagnement. Ainsi, le manque de logements sur la résidence habitat jeunes d’Airvault est très vite apparu : « Plus de logements RHJ sur Airvault pour pouvoir accueillir les apprentis ». Ils soulèvent également le manque d’accueil des jeunes qui arrivent en « urgence » sur le territoire ou qui sont en difficulté. « Créateurs de structures et animateurs de ces structures », « Développeur du concept habitat jeunes » « Manque d’accompagnement » De plus, ces partenaires se sont plus orientés sur l’accompagnement à la fois individuel et collectif. Demandeurs d’actions collectives et d’un accompagnement individualisé plus important, ils souhaiteraient avoir « un service logement qui soit identique à Parthenay, voire créer une antenne Un Toit en Gâtine sur l’airvaudais ». « Actions collectives à renforcer », « Manque un suivi éducatif plus prégnant », « Manque d’accompagnement dans la durée » « Manque de présence physique sur le territoire » Plus éloigné de Parthenay, le rayonnement de l’association apparait moins important. Les partenaires d’Airvault soulignent le manque de proximité et d’échanges alors que sur Parthenay, ce point est apparu comme étant un acquis fondamental. « Plus de concertation avec les acteurs de terrain », « Que l’association poursuive son travail de partenariat mais avec plus de proximité et d’échanges », « Manque d’interventions au-delà de la mission ASLL » Développer l’axe mobilité Les partenaires de l’airvaudais soulignent le besoin de travailler sur la question de la mobilité en développant les locations de cyclomoteurs et de voitures. 26 B. Socle commun des deux territoires « Un tremplin, une étape, un relais et un départ pour les jeunes » De Parthenay ou d’Airvault, tous les partenaires reconnaissent la pertinence de l’association au regard de sa mission d’insertion par le logement. Ils soulèvent alors plusieurs plus-values communes : • • • • Une solution logement adaptée pour les jeunes Un lieu d’écoute, un « secours » Un accompagnement à la citoyenneté Un espace de socialisation, d’animations et de concerts pour les jeunes et pour le territoire « Plus de logements de dépannage pour les jeunes et plus d’accompagnement » En revanche, tous expriment le manque de logements d’urgence et de place CHRS pour les jeunes les plus fragiles. De plus, certains partenaires souhaiteraient qu’il y ait encore plus de correspondances entre formation, emploi et logement même si certaines dispositions existent déjà (participation de la Maison de l’Emploi aux commissions d’attributions de l’association, …). « Pas assez d’accompagnement pour les jeunes en rupture familiale et sans revenu car, les places CHRS sont limitées », « Mettre en place plus de temps d’écoute pour les jeunes » « Expertise, innovation et observatoire » Même si les notions d’expertise et d’innovation étaient plus présentes sur Parthenay, les partenaires d’Airvault avaient malgré tout souligné celle d’observatoire : « Il manque un observatoire de l’habitat sur le territoire et sur le public et les jeunes ». Les partenaires et l’association « Un lieu de ressources d’accès de droits pour les jeunes » « Développeur du concept habitat jeunes à l’échelle du pays » « Une des portes parole de la jeunesse sur le territoire » « Un tremplin, une étape, un relais et un départ pour les jeunes ! » « Interface autour de la question jeunesse » « Du cousu main » « Aide à la réinsertion des jeunes » 27 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » A retenir Les partenaires ont des attentes différentes en fonction des territoires sur lesquels ils sont inscrits même s’ils ont globalement des points de convergence. Les partenaires présents sur Parthenay n’ont pas de demandes spécifiques vis-à-vis de l’association concernant le public jeune mise à part l’affirmation d’Un Toit en Gâtine comme « locomotive » partenariale sur cette question (et celle des ménages). Les partenaires de l’airvaudais quant à eux, ont développé plusieurs besoins propres à leur territoire : • • • • Manque de logements en RHJ et d’hébergements adaptés type CHRS jeunes Besoin de renforcer l’accompagnement à la fois individuel et collectif sur la résidence (actions collectives, ateliers, …) Pas assez de présence physique d’Un Toit en Gâtine sur ce territoire Développement de l’aspect mobilité Enfin, qu’ils soient parthenaisiens ou airvaudais, tous s’accordent sur plusieurs points : • • • Avoir un réel « projet fil conducteur » permettant d’assurer une insertion socio professionnelle aux jeunes Nécessité de renforcer des logements pour les jeunes plus en difficulté (type CHRS) Les notions d’expertise, d’innovation et d’observatoire font partie des qualités attribuées à l’association et des demandes des partenaires 28 V. Regard des jeunes sur leur territoire : Recueil de la parole des jeunes A. Rappel des éléments de méthodologie et du recueil des données Les jeunes et le diagnostic Après avoir énoncé les représentations des élus et la définition sociologique de la jeunesse, il est question désormais de laisser la parole aux jeunes concernant leurs leurs conditions de vie sur le territoire et au sein de l’association Un Toit en Gâtine. Les jeunes enquêtés au cours du diagnostic constituent un échantillon représentatif. Jeunes de 18 à 30 ans, étudiants, salariés, apprentis, de passage à la RHJ, au CHRS, sur le Service Logement, jeunes extérieurs à l’association, chacun d’entre-eux a pu s’exprimer ! Les jeunes au sein de l’association Un Toit en Gâtine L’association Un Toit en Gâtine rencontre les jeunes par le biais de la RHJ, du SILOJ, du CHRS Jeunes, de la souslocation, voire de l’ASLL lorsque les éducatrices accompagnement des familles. Ainsi, ce n’est pas tant l’âge qui définit l’intervention de l’association, mais bien la situation des personnes. Ceci étant, certains dispositifs sont ciblés et sont sont bornés tels que la RHJ, le SILOJ et le CHRS Jeunes. Seuls des jeunes âgés de moins de 30 ans peuvent y accéder (16-30 ans). L’âge de 16 ans en borne inférieure a été retenu puisque l’association peut accueillir des apprentis. D’autres dispositifs locaux sont fléchés « jeunes » tels que les PST (Plan Sociaux Thématiques). Ainsi, certains des logements en sous-location de l’association sont concernés. B. Les jeunes vivent leur territoire Les jeunes tirent la sonnette d’alarme « Que pensez-vous de la Gâtine et de Parthenay ? » A la question : « Que pensez-vous de la Gâtine et de Parthenay » les jeunes sont unanimes : « Il n’y a pas grand-chose pour les jeunes ». Ils reconnaissent qu’il existe certaines manifestations telles que le FLIP (Festival Ludique International de Parthenay) mais cela n’est que ponctuel. Certains soulignent que « la situation de la jeunesse en Gâtine est pauvre et ne s’arrange pas », « On ne s’occupe pas des jeunes, ce qui compte à l’heure actuelle c’est tout ce qui est environnement, énergies renouvelables, écologie, … ». « Parthenay c’est mort », « Au fil du temps Parthenay va devenir une maison de retraite géante », « Ca ne va pas le devenir, ça l’est déjà », « Il n’y a rien à faire », « Le théâtre c’est souvent pour les vieux », « Je ne trouve pas que Parthenay soit une ville de jeunes » De surcroit, tous les jeunes interrogés évoquent le manque de lieux pour se retrouver. Quand on leur demande de citer les endroits où ils se rendent, voici ce que certains répondent de manière schématique : « A Parthenay c’est un petit peu : le bar…le bar… Hyper U et ah Diff’art ! ». Leur demande ? Un lieu où ils pourraient se retrouver « entre jeunes » à un coût moindre pour « sortir de la routine » et « aller vers autre chose ». Leurs idées ? « Mettre en place des Festivillages en Gâtine », « Rendre le coin plus attrayant », « Plus de partage, de dynamisme entre les personnes », « Plus de salle de sport et de club » (Airvault), … « Sur Parthenay, à part la Résidence … » « Les animations : pas si mal que ça. Il y a Internet, des festivals, des concerts, du théâtre, des expos, une discothèque et des bars de nuit. Ceci étant, on a vite fait le tour. Après, il n’y a pas d’enseignement supérieur donc les jeunes doivent partir et comme il y a peu d’emplois, ils ne peuvent que rarement revenir s’installer ». « La vie sociale se résume au Baratin, au FJT, chez des amis, Diff’art, la piscine, le marché et sa convivialité » 29 ZOOM sur… Le centre-ville de Parthenay ! « Il n’y a plus de vie des commerçants en centre-ville. Il y a des budgets aberrants sur certaines choses mais ça ne va pas dans la bonne direction » « Niveau animation, ce n’est pas terrible » « A Parthenay… Il y a un centre-ville à Parthenay ?! » « Je suis optimiste malgré tout, il y a forcement des choses à relancer : plus de boutiques, de bars originaux, de bibliothèques, … Car aujourd’hui, il n’y a pas de cohérence dans les choix » L’emploi : une denrée rare pour les jeunes gâtinais ? La Gâtine semble manifestement peu attrayante pour les jeunes en termes d’emploi. Bien souvent, ils partent faire leurs études sur Niort, la Rochelle ou Poitiers ce qui les éloigne du marché de l’emploi local. De plus, le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans est élevé sur le canton de Parthenay. Ceci étant, quelques jeunes relativisent ces propos en indiquant que dans le contexte actuel, le manque d’emploi est une réalité nationale. Enfin, certains jeunes non qualifiés expliquent que le manque de formation nuit à leur insertion. On leur propose donc uniquement des contrats précaires de type « Il y a peu d’emplois, les jeunes ne peuvent que rarement revenir s’installer à Parthenay. Si la population active déserte Parthenay, les magasins et les activités culturelles seront désertées également », « Plus de magasin, le risque c’est que la ville meurt » « Envie d’aller voir ailleurs, ici il n’y a pas d’avenir professionnel pour évoluer », « Si encore il y avait des entreprises à Parthenay…. Il vaut mieux quitter Parthenay » intérim, CDD, ou encore des contrats aidés à répétition. « On nous propose surtout des Concernant l’apprentissage, les quelques jeunes CDD, intérim, des petits boulots : « Il y a les contrats CAE et des travaux saisonniers. agnostic estiment qu’il est de plus concernés dans le di d’apprentissages mais il Abattoir, abattoir… Des endroits en plus difficile de trouver des patrons dans la région et faut trouver des patrons sans qualification » avant la rentrée » dans les temps impartis. Parallèlement, en 2012, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat fait le constat de la baisse de ses effectifs au sein des Campus des Métiers. Une part importante de jeunes n’aurait pas trouvé de maître d’apprentissage remettant ainsi en question leur inscription. Ainsi, l’engouement d’entrer dans le monde du travail par un contrat d’apprentissage ne faiblit pas. En 2011, la CMA enregistrait 1445 demandes contre 1280 en 2010 au niveau départemental. En revanche, en 2011 seulement 59% des demandes on été satisfaites (rapport annuel CMA). Part des jeunes de 16-25 ans en apprentissage (en %, en 2008, source DEPP) 30 ZOOM sur… Quel s Que représente le travail pour les jeunes ? Sécurité Rencontrer des gens Moyen de s’intégrer dans un milieu car à un moment tu as besoin d’appartenir à un milieu Epanouissement Nécessaire Indispensable Cotisation Etre reconnu Respecter son éthique Séparation trop forte entre les jeunes et les anciens « Je pense que je serais contrainte de partir car, le bassin d’emplois de la grande ceinture Parthenaisienne (Mazières, l’Absie, Amailloux, Vasles) est très pauvre, surtout pour les jeunes. Je crois qu’Airvault se développe économiquement assez bien. Ils profitent de la 3 voies Parthenay-Thouars, ils ont la cimenterie, Marie et d’autres entreprises s’implantent… Je voudrais rester sur Parthenay s’il y avait du boulot mais je suis pessimiste car, les entreprises et les petits commerces ferment » Sentiment d’appartenance ? La plupart des jeunes rencontrés émettent le souhait de rester sur Parthenay et les alentours. Très souvent, même s’ils partent le temps des études, les jeunes gâtinais reviennent sur le territoire où ils retrouvent leurs amis et/ou leur famille. Comme l’exprime un jeune ci-dessous : « Tout dépend de ce qu’on laisse ici ». Ce même constat se retrouvait dans l’étude prospective 2000-2010 : les jeunes exprimaient leur volonté de rester au pays ! « A 18 ans je m’imaginais partir. Je suis partie pour les études et le travail mais je garde un pied ici où sont mes racines. Parthenay c’est mon port d’attache. On peut partir, voir ce qui se passe ailleurs mais à un moment donné on éprouve le besoin de revenir. Parthenay ne change pas et pour moi c’est rassurant. En fait, tout dépend ce qu’on laisse ici » Les jeunes se projettent-ils sur le territoire ? Deux grandes tendances apparaissent : 1°) Certains jeunes sont catégoriques, ils ne se projettent pas sur le territoire 2°) D’autres se ne projettent pas particulièrement sur la Gâtine mais ils ne réfutent pas l’idée pour autant ! Les jeunes catégoriques : 16 ans – 20 ans « Il n’y a rien à faire, je voudrais aller dans une grosse ville » (16 ans), « Non pour le moment je ne me projette pas ici. J’ai très envie d’aller voir ailleurs, ici il n’y a pas d’avenir professionnel pour évoluer » (21 ans). Les jeunes de 16 à 20 ans ne montrent pas spontanément de signe d’identification à Parthenay. Ils souhaitent quitter la ville. Ceci étant, cette catégorie d’âge est dans une dynamique scolaire et/ou professionnelle qui la pousse à quitter la ville de Parthenay, et plus largement la Gâtine, pour faire des études sur Poitiers, La Rochelle,… Très pessimistes, ces jeunes se projettent ailleurs au vu de leur futur parcours (scolaire, professionnel pour les apprentis, …) et de leur volonté d’expérimenter. Ce n’est pas pour autant que tous quittent brusquement la Gâtine une fois leur bac en poche ! 31 Les jeunes indécis : 25 – 30 ans Certains jeunes expliquent vouloir partir de Parthenay mais émettent le souhait d’y revenir au cours de leur vie : « Dans le futur j’aimerais partir ailleurs mais revenir pour ma retraite et acquérir un terrain. Je reviendrais en fait pour une maison de famille même si je ne suis pas plus optimiste que ça pour les animations sur le territoire » (25 ans), « Je m’imagine pourquoi pas vivre ici dans quelques années, mais pour le moment je préfère aller voir ailleurs » (27 ans), « Je voudrais rester sur Parthenay s’il y avait du boulot mais je suis pessimiste car les entreprises et les petits commerces ferment » (25 ans). D’autres enfin sont partis puis, revenus ! « Vivre à Parthenay : pourquoi pas ouais ! C’est assez sympa, assez tranquille même si ça manque parfois d’activités. Il y a plein de gens qu’on connait et c’est sympa » Ainsi, malgré une volonté de partir et un certain pessimisme, certains jeunes se sentent appartenir d’une manière ou d’une autre au territoire : « A 18 ans je m’imaginais partir […] On éprouve le besoin de revenir […]. En fait, tout dépend de ce qu’on laisse ici » (29 ans). L’emploi et la situation socioprofessionnelle, voire familiale, impactent le choix de ces jeunes qui sont à la limite ou qui ont franchi l’âge adulte (voir (voir définition de la jeunesse page 15). Par ailleurs, l’attractivité du territoire et les représentations que les jeunes en ont, sont des éléments a priori structurants dans leur projection (données qui mériteraient d’être étayées). ZOOM sur… « Quel serait le Parthenay de tes rêves ? » « Plus de transports » « Un coup de frais sur les bâtiments ! » « Des universités, car il faut toujours partir pour faire ses études ! Plus de bowling pour que les gens se retrouvent ailleurs qu’au cinéma ou à la piscine. Le manque de structures nous oblige à aller dans les bars pour rencontrer des jeunes de notre âge » « Plus de nouveauté pour attirer les gens. Il n’y a pas d’enseignement supérieur donc les jeunes doivent partir et comme il y a peu d’emplois, ils ne peuvent que rarement revenir sur Parthenay » « Plus de formation post-bac » « Faire en sorte que tous les partenaires locaux participent au développement local sur tout ! Sur la bouffe, privilégier les producteurs locaux ; Revisiter l’éducation des jeunes avec plus d’autorité, pourquoi pas créer un Centre Socio culturel ! » « Plus de partage, de dynamisme et de rencontres pour des débats » « Sans architecture comme la Gendarmerie jaune poussin et le Hyper U en plein centre ! » 32 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » A retenir Les jeunes ont tendance à sortir du territoire plus qu’à y entrer. Etudes, emploi, autant de raisons qui les poussent à partir de la Gâtine. En revanche, même s’ils souhaitent quitter le territoire après leurs années lycée, ils expliquent être attachés à leurs origines, et revenir s’installer en Gâtine reste une possibilité : « Tout dépend de ce qu’on laisse ici ». Ce point est fondamental car, il souligne l’ambivalence l’ambivalence de leurs propos sur le territoire auquel ils appartiennent. Les jeunes gâtinais sont donc liés et ancrés au territoire mais déplorent qu’il n’y ait pas plus d’espaces d’échanges et de rencontres qui leurs soient dédiés. Dès lors, ils soulignent le manque de dynamisme au sein de Parthenay. Ainsi, l’attractivité du Pays et les représentations qu’ils en ont constituent a priori des éléments structurants dans leur projection sur le territoire (installation, départ, …). 33 VI. Recueil de la parole des jeunes sur les services et missions de l’association A. Les jeunes connaissent-ils les services et missions de l’association ? Lors du diagnostic, des jeunes non bénéficiaires ont dû répondre aux questions suivantes : « Connaissez-vous Un Toit en Gâtine ? », « Si oui, pouvez-vous décrire ses missions et / ou ses services ? », « Que pensez-vous d’une association telle que celle-ci ? ». Globalement, l’ensemble des jeunes interrogés connaissent l’association, mais surtout par le prisme de la RHJ et, éventuellement de la sous location, sans jamais parler des autres missions : « Je connais de nom car j’ai une amie qui vivait au FJT », « Je connais l’association de nom car j’ai une amie qui a été logée sur le service logement ». De surcroit, le logement et l’hébergement sont les premiers éléments évoqués : « Une aide pour les jeunes pour un petit logement », « Une association pour ceux qui cherchent un logement dans le cadre d’un stage ou d’un travail ». Enfin, deux grandes tendances se dessinent : 1°) Certains jeunes ont eu une très bonne image de l’association 2°) D’autres n’ont pas forcement une image positive de celle-ci et développent des mécanismes de différenciation. Représentations des jeunes non résidents : utilité, transition et différenciation Certains, en effet, reconnaissent le caractère philanthropique et utile de l’association : « C’est utile », « L’association est nécessaire ». Et, ils insistent sur la notion de transition et d’arrangements : « Je pourrais très bien venir à l’association quelque temps », « Je pourrai avoir besoin de ce type de structure si par exemple je partais à l’étranger ou n’avait plus de ressource… ça a un côté rassurant d’être dans une résidence de jeunes ». Quelques jeunes soulignent le rôle de l’association dans la mise en œuvre des projets de chacun. De surcroit, certains identifient l’association comme un espace dédié aux jeunes en difficulté : « C’est l’hébergement de jeunes plus ou moins en difficulté », « Je n’en ai pas forcement une image positive, on entend souvent parler de ceux qui foutent le bordel ». Et, quelques jeunes expliquent que l’association serait un de leur dernier recours : « Je ne viendrai pas à l’association, sauf si je n’avais pas le choix ». Cette différenciation révèle une « division » entre les jeunesses. ZOOM sur… Que représente l’habitat pour les jeunes ? POINT DE REPERE ZONE D’INTIMITE « T’as pas d’adresse, t’es personne » « Un point de repère » « Ca nous protège de l’extérieur » OUVERT SUR LE MONDE « Etre dans la société, être rattaché à quelque chose » « Autonomie, liberté, responsabilités » « APPARTENIR A » UNE ETAPE DE LA VIE « Se sentir bien chez soi, en sécurité » « Nous apprend la vie » « C’est un endroit où on peut manger, se nourrir, se poser quoi » SECURITE « C’est aussi appartenir à un endroit, ça crée des identités » « Pour moi, c’est un lieu très privé. Un lieu fermé, quelque chose de très personnel » 34 Représentations des jeunes résidents : utilité, transition et collectivité Deux éléments caractérisent l’association pour les jeunes bénéficiaires : Arrangements et transition Lors des passations, les jeunes bénéficiaires ont mis en évidence le côté pratique et arrangeant de la résidence. Très souvent, ils vivent ce passage comme une transition, voire comme une situation de « nomadisme ». « Le FJT c’est précaire, enfin c’est transitoire ! », « Je suis d’accord avec la transition » A cet effet, on voit apparaitre une certaine confusion dans les propos de jeunes entre la perception qu’ils ont de leur situation socio-professionnelle, et de celle qu’ils peuvent avoir de la résidence. Le contexte socio-économique actuel les pousse à être en permanence dans une posture d’attente, de mobilité et de précarité économique qui les empêche de se projeter de façon durable, à commencer par leur projection dans un logement. Ainsi, l’association peut parfois être associée à une forme de précarité. Emploi et logement sont donc désormais deux thématiques indissociables, l’emploi conditionnant les choix d’habitat des jeunes (et inversement). Cette confusion entre « transition et précarité » est révélatrice des besoins des jeunes en matière d’habitat. Ils recherchent des solutions adaptées à leurs situations et besoins du moment avec des possibilités d’habitat qui soient souples, abordables et interchangeables mais avec la possibilité de se « poser » et de se projeter (soit sur le territoire soit dans une future mobilité). En ce sens, même s’ils parlent de précarité, les jeunes soulignent la pertinence d’une association comme Un Toit en Gâtine. Ils vont même jusqu’à déplorer la stigmatisation de ce type de structure et la méconnaissance de celle-ci par les jeunes : « Il faut faire baisser les préjugés sur le FJT », « Je pense qu’Un Toit en Gâtine tous les jeunes ne connaissent pas. Moi je n’aurais pas eu ma sœur, le FJT je ne connaissais pas ». « C’est difficile de trouver un emploi et donc d’avoir un logement. Le FJT permet d’avoir certains arrangements » Animation et collectivité C’est certain, l’association est destinée à tous les jeunes, quels qu’ils soient. A chacun sa transition pourrait-on dire ! Ceci étant, l’aspect animation et collectivité est essentiel comme peuvent le mentionner les jeunes : « Heureusement qu’il y a les animations du FJT ! », « Ce qui est bien, les animateurs créent l’évènement, ils cassent vraiment la routine ! ». Ainsi, véritable creuset de la mixité, les RHJ permettent aux jeunes de se rencontrer et de prendre conscience des difficultés de chacun : « En venant ici, j’ai découvert que les personnes n’ayant pas fait d’études c’est plus ou moins la norme. Avant, pour moi la norme c’était d’être étudiant ». A noter que les jeunes ont le sentiment d’être dans une société de la débrouille où ils ne peuvent compter que sur eux et leurs relations interpersonnelles. Dès lors, chacun essaie de s’en tirer du mieux qu’il peut. C’est pourquoi à l’effacement des valeurs collectives, on voit apparaitre depuis plusieurs années une individualisation des parcours17. Nécessairement, les jeunes qui ont peu ou pas de ressources sociales (appui familial, …) sont davantage en difficulté. Au-delà de la distinction jeune bénéficiaire / jeune non bénéficiaire, s’ajoute la distinction par « catégories ». Qu’on soit un jeune étudiant ou un jeune en voie de désaffiliation, les attentes et les besoins en matière d’habitat ne sont pas les mêmes. Les typologies présentées ci-dessous ne sont évidemment ni hermétiques ni linéaires. 17 Roch Sonnet, « Les valeurs collectives des jeunes s’effacent au profit des valeurs individuelles », site internet INJEP, 20 janvier 2013. 35 Des représentations qui varient en fonction des publics jeunes Les jeunes 18 apprentis et étudiants Ces jeunes sont amenés à utiliser les Résidences Habitat Jeunes à la suite d’un déplacement géographique occasionné par un motif scolaire ou de première insertion professionnelle. Départ de la région d’origine, prise/changement d’emploi ou de stage, autant de raisons qui les poussent à contacter les Associations Habitat Jeunes. La raison principale de leur venue n’est, a priori, pas liée à des difficultés d’ordre familial, ou du moins de difficultés familiales importantes. Ils conservent pour la plupart de très bons rapports avec leurs parents et rentrent d’ailleurs souvent le week-end. 31% des jeunes accueillis au sein de la RHJ sont en situation de stages ou en apprentissage. Rapport d’activité, Un Toit en Gâtine, 2011. Ainsi, ils doivent pouvoir accéder rapidement à un logement ainsi qu’à des services annexes sans lourd investissement de départ, sans engagement de longue durée et sans démarche trop complexe. Et, cet hébergement doit pouvoir offrir des possibilités de relations et un cadre rassurant. L’accompagnement de ces jeunes est donc plus léger que pour les jeunes en voie de désaffiliation (montage de dossiers administratifs, conseils sur le logement, …). Enfin, ils sont demandeurs d’activités la semaine, l’animation socioculturelle est donc un élément important. Les jeunes actifs19 : jeunes actifs occupés ou au chômage Comme nous avons pu le voir précédemment, le contexte socioéconomique actuel n’est pas en faveur des jeunes. La situation du marché de l’emploi n’a cessé de se dégrader ces dernières années augmentant ainsi le chômage des jeunes et leur précarité d’emploi. Pour ces derniers, le logement est secondaire par rapport au travail, il n’est que l’accompagnement nécessaire de la stabilité. En revanche, même si le logement leur semble secondaire, il a un rôle capital : il peut devenir le point de stabilité et d’ancrage d’un itinéraire, stabilisant ainsi l’ensemble. On constate une augmentation des jeunes en CDD (13%) et contrats aidés (5%) et une diminution des jeunes en CDI (2%) et intérimaires (3%). Rapport d’activité, Un Toit en Gâtine, 2011. A cet effet, l’instabilité occasionnée par l’incertitude professionnelle ne leur permet pas toujours de prendre un logement de droit commun. Les associations habitat jeunes peuvent permettent à ces jeunes de trouver un compromis le temps de la stabilité, le logement y participant vivement, ainsi que toutes les activités annexes (animations socioculturelles, ateliers d’information collective,…). Les jeunes en voie de désaffiliation20 Souvent, ces jeunes ont un parcours institutionnel dense (placement, mesure protection jeunes majeurs, …). L’ensemble de leurs carences familiales a des conséquences souvent irréversibles sur leur vie scolaire et professionnelle. Ainsi, l’échec scolaire, le manque de soutien familial ne permettent pas de définir un véritable projet professionnel. Le travail s’impose d’abord comme une nécessité vitale : « Une nécessité pour survivre », « Pas être à la rue et avoir l’estomac plein ». Les jeunes bénéficiaires du CHRS jeunes ont très bien souligné cette nécessité de travailler même si parfois ils semblent désintéressés, voire résignés. Ils reconnaissent également la stigmatisation entre jeunes. Pour parvenir à y échapper et à s’insérer socialement et professionnellement, il faut donc qu’ils acquièrent une certaine autonomie, en particulier une autonomie financière et, de surcroit, une sécurité dans le travail. C’est bien là tout l’enjeu des CHRS jeunes au travers d’un accompagnement individuel et collectif. Et, la proposition de moments culturels et festifs pourraient leur permettre de s’impliquer, de créer et de faire du lien avec leurs pairs, et inversement : « En venant ici, j’ai découvert que les personnes n’ayant pas fait d’études, c’est plus ou moins la norme. Avant, pour moi la norme c’était d’être étudiant ». 18 19 20 Galland O. et M-V. Louis, Jeunes en transit, 1984, Politique Sociale, Les éditions ouvrières, Paris. La population active au sens du BIT regroupe la population active occupée et les chômeurs. Castel R., Les métamorphoses de la question sociale, 1995, Folio Essais, éd. Gallimard, Paris. 36 Mais que pensent les anciens résidents de l’association ? Quelques anciens résidents se sont retrouvés le temps d’une soirée à la résidence. Plusieurs questions leur ont été posées dont : « Quels souvenirs gardez-vous de l’association et qu’est-ce qu’elle a pu vous apporter dans votre parcours de vie ? ». Les réponses sont unanimes, ils retiennent : les personnes, la convivialité, le partage, la mixité, l’ouverture sur la ville, l’écoute, les temps forts, et la notion de tremplin. Mais ce sont surtout les temps d’animation qui restent dans les mémoires et les grands projets fédérateurs : « C’était ma première expérience en bateau », « Je me rappelle de notre séjour au ski et des rencontres inter FJT », « J’ai fait mon baptême d’ULM », « Le Raid 4000 et la spéléo sont mes plus grands souvenirs ! ». ZOOM SUR… C’est quoi l’Education Populaire ?21 Curieux mot qu’emploient sans même le savoir des millions de personnes et qui parait si abstrait, pourtant ! L’Education Populaire, c’est l’éducation qui n’est pas cadrée dans les structures traditionnelles de la famille, de l’école ou de l’université. C’est l’éducation au sein du temps de loisir oui, mais par la pratique volontaire de la vie de groupe, la confrontation, le partage. C’est aussi l’éducation de chacun par chacun. L’Educ Pop s’intéresse à la culture au sens large : sciences, sports, connaissance des arts, expression artistique, … C’est l’apprentissage de la citoyenneté, enfin : la citoyenneté qui n’est pas seulement la politisation (l’art de réfléchir sur la politique institutionnelle) mais une pratique active : art de parler en public, de savoir écouter, de gérer un groupe, de s’intégrer à la société, … Même si le terme « populaire » nous renvoie quelques années en arrière, l’ « éducation populaire » n’a pas perdu de son sens ! ZOOM SUR… Les anciens résidents reviennent sur leur séjour à la RHJ Levier Un hébergement Des rencontres De la convivialité Des expériences Un tremplin ! « Une alternative à un appartement », « Un loyer pas très cher », « Une aide pour les jeunes pour un petit logement », « Réactivité et écoute », « Très accueillant », « Disponibilité de l’équipe » « Je retiens surtout les personnes et les rencontres », « J’ai fait la rencontre de vachement de gens », « Vie communautaire, sociabilité », « Les rencontres et les différences », « Permet de faire des rencontres » « Les veillées tous ensemble le vendredi soir », « Les soirées où on chantait avec Michel », « Les repas avec Cisco », « La convivialité du lieu », « L’ambiance, le partage, les soirées tarot ou coupe du monde sur la terrasse » « Un monde que j’ai découvert, Parthenay aussi ! », « Un monde assez contradictoire : il faut faire avec les gens des projets mais on ne va pas tous à la même vitesse », « Ca m’a permis de vivre en groupe » « Très bon tremplin quand on démarre », « Intégration à la vie sociale de Parthenay », « ça m’a permis de faire mes études ici », « Permet la prise d’indépendance et l’autogestion », « Un vrai tremplin pour la suite ! » 21 Jean Bertin, magazine Politis. 37 Diagnostic : « Habitat et jeunesse en Gâtine » A retenir Les jeunes extérieurs à l’association reconnaissent son utilité mais l’identifient aux jeunes « en difficulté » (mécanismes de différenciation). Les jeunes résidents – ou qui ont résidé à l’association – ne développent pas spontanément de mécanisme de différenciation. En revanche, ils reconnaissent avoir découvert la complexité de certaines situations de jeunes jeunes au sein de la résidence. A ce titre, la participation au collectif leur a permis de mieux connaitre leurs pairs. A cela s’ajoute une certaine confusion entre la perception que les jeunes ont de leur situation socioprofessionnelle socioprofessionnelle de celle qu’ils peuvent avoir de la résidence. Dès lors, l’association l’association peut parfois être associée à une forme de précarité. Le contexte socio-économique actuel les pousse à être en permanence dans une posture d’attente, de mobilité et de précarité économique qui les empêche de se projeter de façon durable, à commencer par leur projection dans un logement et sur un territoire. Néanmoins, les jeunes soulignent la pertinence d’une association comme Un Toit en Gâtine. Ils vont même jusqu’à déplorer la stigmatisation de ce type de structure et la méconnaissance de celleci par leurs pairs. Enfin, aux différentes « typologies » de jeunes (apprentis, actifs, jeunes en voie de désaffiliation) sont associées différentes problématiques. Comme vu précédemment, l’association doit pouvoir lever la confusion « transition précarité » en proposant aux jeunes des modes d’habitat adéquats à leur situation, favorisant la mixité et la cohésion sociale ainsi que la projection (installation ou mobilité). Car, c’est bien de cela qu’il s’agit au travers de la dynamique d’Education Populaire… 38 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » I. Etat des lieux actuels Evolution des demandes au sein des services de l’association Dans le cadre de la mission d’Accueil, Information, Orientation du Service Logement, 227 demandes de logement ont été instruites à l’association en 2011. Pas d’augmentation significative, mais une évolution des demandes (public jeune et familles monoparentales) et une installation durable dans la pauvreté avec une augmentation des personnes sans ressource et des bénéficiaires de minima sociaux. Pas d’augmentation du nombre de demandes sur le Service Logement mais une précarité qui s’installe durablement De plus en plus de personnes sans ressources ou bénéficiaires des minima sociaux Constats généraux Sur l’ensemble des accueils effectués au sein du Service Logement, 16% 16% des personnes accueillies sur le Service Logement n’ont concernent des ménages sans ressources (9% en 2009 et 2010) et 33% des aucune ressource bénéficiaires de minima sociaux (26% en 2009 et 33% en 2011). Ces augmentations sont d’autant plus visibles sur la stabilisation et la sous location (voir tableau ci-dessous). A noter que le pourcentage de personnes sans revenu ou bénéficiaires de minima sociaux sur l’ALT est conséquent même si une baisse est constatée depuis 2009. Stabilisation en % Service Logement Nbre total de demandes en nbre Sans ressource Bénéficiaires de minima sociaux 2010 2011 256 231 227 51 28 45 41 47 50 15 12 8 23 33 40 Sans ressource 30 20 26 Bénéficiaires de minima sociaux 53 60 47 Sans ressource Sous-location Bénéficiaires de en % minima sociaux ALT en % 2009 De surcroit, la composition des ménages accueillis sur les différents dispositifs est en évolution. Familles monoparentales L’accueil des familles monoparentales est en constante évolution au sein du service logement. Ainsi, les familles monoparentales accueillies par nos équipes représentent 20% des personnes rencontrées en 2011 sur le S.L (13% en 2010). De plus, sur le dispositif ASLL, la part de ces familles est de 30% Sur l’ensemble des personnes accueillies par l’association en 2011, 20% concernent l’accueil de familles monoparentales. Leur nombre est deux fois plus élevé que dans l’ensemble de la population où elles représentent environ 9% des ménages. 39 35% de jeunes de moins de 35 ans accueillis en urgence22 à l’association en 2011… Depuis trois ans, le nombre de jeunes accueillis sur le dispositif de l’urgence n’a cessé d’augmenter. De 8% d’accueils de jeunes de 18 à 25 ans en 2009, l’association est passée à 15% en 2011. Conjointement, les personnes accueillies sans ressources ont augmenté de 21 points (44% en 2009, 65% en 2011) et l’accueil de bénéficiaires de minima a baissé de moitié (47% en 2009, 26% en 2011). Ce constat vient appuyer l’augmentation d’accueil de jeunes a priori sans ressources. Et, plus globalement, il souligne la précarité croissante des personnes accueillies sur le dispositif de l’urgence (voir tableaux annexes). … et plus globalement, 40% de 18-25 ans sont accueillis au sein du Service Logement Depuis plusieurs années, l’accueil des jeunes au sein de l’association sur des 40% des accueils au sein du dispositifs d’urgence et d’insertion est important. 50% de jeunes de moins de 35 Service Logement concernent des ans sont concernés par un accueil ainsi que 40% de jeunes âgés entre 18 et 25 ans. jeunes âgés entre 18 et 25 ans A noter que le SILOJ, Service d’Information pour le Logement des Jeunes est compris dans le comptage et qu’il concerne un public exclusivement jeune (16-30 ans). Néanmoins, la précarité croissante des jeunes a été mise en avant plus d’une fois dans ce diagnostic, que ce soit dans la partie jeunesse avec une augmentation des demandes CHRS et un accueil de jeunes de plus en plus en proie à une fragilité financière, que sur le dispositif d’urgence et d’insertion où ils représentent la moitié des accueils. A noter que cette demande de jeunes et jeunes ménages est également en augmentation sur le dispositif ASLL (4% d’accompagnement de jeunes ménages en 2009 contre 10% en 2012). Fragilités des parcours logement : installation dans la précarité… ASLL Nbre de dossiers traités Bénéficiaires de minima sociaux en % Demandeurs d'emploi en % Logement parc privé à l'évaluation en % Logement parc social à l'évaluation en % 2010 26 2011 48 2012 65 40 67 58 40 46 58 80 51 54 8 18 21 L’activité de l’association sur l’Accompagnement Social Lié au Logement (ASLL) pose certains constats. A la hausse des demandeurs d’emploi et des bénéficiaires de minima sociaux sur la période 2010-2012 vient s’ajouter une hausse des demandes de ménages installés dans le parc social (et une baisse conjointe d’accompagnement dans le parc privé : 80% en 2010 contre 54% en 2012). A cela s’ajoutent des phénomènes d’insalubrité et d’expulsion. Ainsi, les expulsions représentaient en 2010 5% des motifs de l’ASLL liés au logement évoqués par les ménages contre 21% en 2012. De plus, les ruptures conjugales et la modification de la composition familiale représentent à eux seuls 74% des motifs d’ordre familiaux. Les expulsions représentent 21% des accompagnements ASLL en 2011 Spécificité de l’accueil des personnes victimes de violences conjugales En 2010, parmi les problématiques L’association dispose d’un accueil pour hommes et femmes victimes de violences repérées par les assistantes conjugales. En 2011, 5 femmes (+ 3 enfants) et 2 hommes ont bénéficié d’un sociales, le critère « violences conjugales » a été ajouté. En 2009 appartement et d’un accompagnement. En revanche, au total 16 demandes ont été on recensait 31 cas contre 90 en traitées, 9 autres femmes ont été reçues en entretien individuel mais elles ont 2010 sur le territoire de Gâtine. trouvé d’autres solutions ou sont retournées au sein du domicile conjugal. Ces accueils concernent donc des personnes isolées avec ou sans enfant, aux ressources fragiles (bénéficiaires des minima sociaux). L’association ne dispose pas de suffisamment de recul pour constater une hausse ou une baisse de ces accueils. En revanche, ces accueils sont à mettre en lien avec le phénomène de desserrement familial et de recomposition familiale qui précarisent très souvent les personnes concernées. Dès lors, un accompagnement et un soutien psychologique constituent des éléments indispensables dans la réinsertion et la reconstruction des personnes. 22 Le dispositif d’urgence ne fait pas partie du Service Logement. 40 Spécificité de l’accueil des ressortissants européens Les ressortissants communautaires sont de plus en plus nombreux à être accueillis 4 fois plus d’accueils de ressortissants européens en au sein de l’association et notamment sur l’accueil d’urgence : alors qu’en 2009 urgence depuis 2009. l’association accueillait dix ressortissants européens, en 2010 ils étaient quinze, et en 2011 quarante et un. A noter que les conditions d’accès aux droits sociaux pour les ressortissants communautaires sont très complexes, ce qui n’est pas sans poser problème aux structures comme Un Toit en Gâtine qui les accompagnent dans leur parcours. Progression de l’activité des services sociaux et médico sociaux du territoire Globalement, l’ensemble des services sociaux et médicosociaux du territoire de Gâtine (AMS, CAF, …) relèvent une progression de leur activité. A ce titre, le nombre d’accueils physiques et téléphoniques a augmenté de 43% en 2010 à l’antenne médicosociale de Parthenay. De surcroit, 66% des personnes rencontrées à l’AMS vivent seules ou en situation monoparentale (38% de personnes seules et 28% de personnes seules avec enfants). A cela s’ajoute, comme précisé dans le rapport d’activité 2010 de l’Antenne, une complexification des situations familiales nécessitant un travail en réseau. Enfin, la CAF indique une hausse de 7% d’allocataires en 2011. Et, sur l’ensemble des allocataires (2011), une part non négligeable de familles monoparentales et de personnes isolées perçoivent une prestation. Monoparent/isolé nbre enfants nombre Couple % Total nombre % nombre % 0 3380 32 643 6 4023 38 1 613 6 1252 12 1865 17 2 456 4 2937 28 3393 32 3 et + 187 2 1205 11 1392 13 Total 4636 43 6037 57 10673 100 Source CAF 79, 2011 Augmentation de l’activité des associations et services sociaux et médicosociaux : bien plus qu’un constat local, un constat départemental et national En 2011, le département des Deux-Sèvres enregistrait la plus forte hausse des allocataires du RSA socle et RSA activité à l’échelle régionale et francilienne Depuis 2009, le département des Deux-Sèvres enregistre une des plus fortes hausses du nombre d’allocataires du RSA socle sur la Région et le territoire francilien (+16% en 2009, +11% en 2010 et +4.6% en 2011). Les départements de la Charente, de la Charente-Maritime et de la Vienne concentrent le plus d’allocataires. Avec plus de 48 allocataires du « RSA socle » pour 1 000 adultes en âge de travailler, la densité d’allocataires dans ces départements est supérieure au niveau national (43 ‰). Le département des Deux-Sèvres concentre moins d’allocataires, mais c’est, cette année encore (2011), celui qui enregistre la plus forte hausse dans la région (+4,6 %). 41 A l’échelle nationale, les têtes de réseaux alertent 23 24 Plusieurs constats sont alors posés notamment par le Secours Catholique et la Fondation Abbé Pierre : • • • • • • • Une progression du chômage ces dernières années Le travail ne protège plus de la grande pauvreté car il devient de plus en plus précaire et aléatoire (sous emploi, …) Les familles les plus pauvres s’installent durablement dans la pauvreté Les impayés et les situations d’endettement progressent La pauvreté féminine augmente à tout âge de la vie et touche plus particulièrement les femmes en situation de famille monoparentale Les personnes isolées sont très fortement exposées au mal-logement Les capacités d’accueil des centres d’hébergement restent insuffisantes et inadaptées En parallèle, certaines têtes de réseaux telles que l’UNCCAS confirment le mal aise actuel en posant deux grands constats : - Augmentation des demandes d’aides notamment en milieu rural. - Ces demandes concerneraient en premier lieu des difficultés du quotidien (paiement du loyer, facture d’énergie, …). En 2012, selon un bilan de l’UNCCAS, les difficultés quotidiennes liées au paiement du loyer ou des factures d’énergie sont devenues le 1er élément déclencheur des nouvelles demandes d’aides adressées aux CCAS. Le dernier baromètre de l’UNCCAS, « Les CCAS au pied du mur », enregistrait une hausse des demandes d’aides pour la 4ème année consécutive avec une tendance « plus fortement exprimée en milieu rural » 23 24 Secours Catholique, « Regards sur 10 ans de pauvreté », statistiques d’accueil 2011. Fondation Abbé Pierre, Rapport 2013 sur l’état du Mal-logement en France. 42 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir La majeure partie des personnes accueillies au sein du Service Logement et de l’accueil d’urgence de l’association restent des personnes seules et sans enfant (environ 60% d’accueils de personnes isolées sur les trois dernières années). Ces personnes isolées sont particulièrement exposées aux situations de mal-logement, comme l’ont souligné par exemple les derniers rapports de la Fondation Abbé Pierre. En revanche, la composition des ménages évolue. Le phénomène de recomposition familiale augmente considérablement le nombre de ménages présents sur les territoires et notamment sur celui de Gâtine. Au-delà du nombre, la fragilité et la précarité de ces nouveaux foyers posent question (familles monoparentales, …). De surcroit, l’accueil des jeunes au sein des dispositifs d’accompagnement (ASLL), d’insertion (stabilisation, logements temporaires, sous-location) et d’urgence (accueil de jour/nuit) prend une place considérable. Ce n’est pas sans rappeler les constats préétablis dans la partie jeunesse du diagnostic (voir page 15). De plus, l’accueil des ressortissants européens en urgence ne cesse d’augmenter depuis trois ans. Ainsi, les jeunes, les ressortissants communautaires et les familles monoparentales semblent être des publics plus impactés par la crise actuelle puisque leur part augmente au sein des dispositifs d’aide depuis maintenant plus de trois ans (constat local, départemental et national). Enfin, le nombre d’accueils des plus de 50 ans sur le Service Logement est passé de 8 à 11% en trois ans. Et, les mesures ASLL sur trois ans (moyenne) concernaient 37% de cette tranche d’âge. Pas d’augmentation significative mais leur proportion n’est pas négligeable. 43 II. Recueil de la parole des élus sur la question de l’habitat Pourquoi agir sur l’habitat ? A la question « Pourquoi agir sur l’habitat ? », les élus locaux optent pour deux grandes orientations. L’une est davantage axée sur la notion de « mieux-être » et de vivre ensemble, alors que l’autre est beaucoup plus pragmatique et insiste sur l’attractivité, la « Revitaliser le centre ville », « Réhabiliter le patrimoine et démographie et la revitalisation des centres. Cette réinjecter des habitants sur le seconde approche est davantage parthenaisienne. Ces deux entrées sont évidemment territoire » complémentaires mais certains élus ont de prime abord privilégié une approche plus qu’une autre. « Agir sur le mieux être : le fait que les gens soient bien chez eux renforce la notion du mieux vivre ensemble » Quels besoins les élus identifient-ils en matière d’habitat sur leur territoire ? Un constat semble faire l’unanimité : une offre de logements qui se détériore et la prééminence du parc de logements vacants : « On est confrontés à une offre de logements qui se détériore et aujourd’hui nous avons dans le bourg au moins 40 logements vacants ». A ce titre, certains élus déplorent la baisse de moyens dédiés à l’amélioration de l’habitat. Dès lors, les programmes tels que les OPAH, les PIG, les PST, … sont de moins en moins développés sur le territoire. A cela s’ajoute un contexte difficile sur le marché de l’immobilier et, certains élus regrettent le manque de cohérence territorial sur les différents projets, en rapport avec la compétence des différentes collectivités. « Les programmes ANAH se réduisent comme peau de chagrin ! », « Je regrette pour ma part que l’on ne puisse plus développer d’opérations de type OPAH en direction des propriétaires bailleurs ! » Quelles sont leurs actions et contributions actuelles ? Programmation d’amélioration de l’habitat Certaines communes ont toujours des OPAH en cours, comme celle de Parthenay (OPAH RU et OPAH). Actions sur le parc public et privé Des communes expliquent agir à la fois sur le parc privé et public. Sur le parc public, certaines font du locatif ordinaire géré par un bailleur social. Actions ciblées selon les publics Pour ce qui est du public jeune, les résidences habitat jeunes de l’association ont été citées tout comme le SILOJ. « Nous faisons du locatif ordinaire géré par Habitat nord 79 de type pavillonnaire » « Il y a une volonté d’agir et de mettre en œuvre une réelle politique habitat en direction notamment des jeunes et des personnes âgées » Aides à la précarité énergétique La Région participe par le biais d’aide à la précarité énergétique (BBC) et de subventions pour des maisons en bois. Pas d’action particulière Enfin, certains élus des communautés de communes ne mènent pas d’action particulière puisque les communes ont gardé la compétence. 44 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir L’habitat est une question centrale pour les élus qui y voient un réel intérêt. A la fois support de la mixité et du mieux vivre ensemble, outil au service de l’évolution démographique et de l’attractivité du territoire, l’habitat et le logement constituent de véritables enjeux pour les élus. En revanche, plusieurs contraintes viennent à l’encontre de la politique habitat de chacun : insalubrité, vacance, baisse des financements ANAH et difficultés sur le marché immobilier. Enfin, le manque de cohérence territoriale est pointé du doigt par certains élus. Les questions : « qui fait quoi » et « qui finance » restent prégnantes. 45 III. Recueil de la parole des élus sur la question de la précarité sur leur territoire A. Orientations et leviers pour faire face à la précarité A la question « Comment votre collectivité ou service s’empare-t-il de la question de la précarité des habitants », les élus et institutionnels donnent des réponses variées en fonction de leur positionnement territorial. Premier cas de figure : « Au coup par coup » Certains élus locaux, démunis face à des situations complexes rencontrées sur leur commune, expliquent agir « au coup par coup au vu de l’urgence ». A ce titre, seuls des constats sont posés : « Nous avons été interpellé deux fois en 2011 pour des problèmes rencontrés par des familles en difficulté ». « Au coup par coup au vu de l’urgence », « J’ai peu de lisibilité sur cet aspect » Dès lors, leurs actions s’inscrivent dans des situations « d’urgence » sociale. Second cas de figure : « Par l’action classique que peut mener un CCAS » Les élus et techniciens de Parthenay évoquent spontanément le CCAS au travers de ses différentes actions (aide alimentaire, chantier d’insertion, …) : « Grâce au CCAS et aux chantiers d’insertion et Troc services ». « Non il n’y a pas de CIAS. Les CCAS sont en charge de cette question » Pour les élus des communes alentours, ils mentionnent parfois ne pas s’emparer de cette question puisqu’ils ne disposent pas de CCAS « outillé » dans leur commune. Troisième cas de figure : « En agissant sur le levier du logement » Face à cette interrogation, d’autres élus soulignent leurs actions et projets en termes de logements. Ou bien, ils émettent des constats sur l’arrivée de populations et l’offre de logements disponibles : « Il afflue sur la commune des gens qui viennent se mettre au vert. Mais il existe beaucoup de logements insalubres ». « En agissant sur le levier du logement, la commune dispose d’un parc important de logements sociaux. La commune propose d’ailleurs à habita t nord 79 des candidats locataires » Dès lors, ces élus assimilent la thématique du logement à celle de la précarité et y voient un réel levier pour faire face aux situations des ménages les plus fragiles. Quatrième cas de figure : « Par le biais des assistantes sociales du Conseil Général » Les assistantes sociales de secteur sont étrangement peu citées. Seules les communes disposant d’un parc social et de relations avec les bailleurs sociaux évoquent l’action des AS. Elles ne sont pas identifiées spontanément par les élus locaux. Echelle départementale et régionale : entre compétence et volontarisme Les instances départementales et régionales mettent en avant leurs actions au travers de projets et d’outils existants mais aussi au travers d’une réelle politique de solidarité sur le territoire. « PLIE , »« Micro crédit social », « Fonds sociaux dans les lycées, « Micro crédit vert », … En matière d’aide sociale, le A cet effet, les instances régionales soulignent leur engagement sur cette département est la collectivité « chef de question même si cela ne relève pas de leur compétence : « Nous avons mis file » en place le micro crédit social, les fonds sociaux dans les lycées et le micro crédit vert. Nous avons aussi des conventions avec le Conseil Général 79 dont c’est la compétence ». Le département, quant à lui, réaffirme son rôle en matière d’action sociale en insistant sur la variété de son champ d’actions : « Toute l’action sociale relève de la compétence du Conseil Général 79. On agit aussi en direction de la précarité énergétique ». Enfin, la CAF des Deux-Sèvres insiste sur la notion d’ « action » sociale. Le projet de la CAF s’inscrit bien dans une action sociale globale et ne se résume pas à l’attribution l’attribution d’une aide financière. 46 Zoom sur … Répartition des missions et compétences entre l’Etat et les différents niveaux de collectivités Au niveau national, l’Etat est garant de la péréquation des crédits décentralisés et de l’égalité de traitement des personnes et de l’équité territoriale. Au niveau régional, les différentes politiques impactent le cadre d’intervention des acteurs locaux. Un travail de concertation avec les Régions s’avère donc pertinent même si l’action sociale n’est pas une de leurs compétences. Enfin, le département est le « chef de file » des collectivités en matière d’action sociale. A noter que l’action et les compétences des CIAS / CCAS, au niveau infradépartemental, sont en lien permanent avec l’action du CG. B. Points de vigilance ! « Qui fait quoi ? » Au travers des différents témoignages des élus sur la question de l’action sociale, on remarque que chaque collectivité (commune, département, région) a son fonctionnement sans qu’il y ait toujours une cohésion d’ensemble. C’est bien ce que rapportent certains élus en se questionnant sur le « qui fait quoi ? » et « qui finance quoi ? ». A ce sujet, un élu déplore le manque de territorialité et de proximité. « Il s’agit de clarifier le rôle de chacun entre les différentes strates et les différentes structures d’accompagnement des personnes », « Il y a pléthore d’intervenants et ion ne sait plus qui fait quoi ! » Travailler en réseau ! En revanche, tous les élus et institutionnels étaient unanimes sur un point : « Faire « On a un rôle de facilitateur ensemble ». D’une part, les élus insistent sur leur rôle de « facilitateur » et de dans les démarches », « On soutient les acteurs locaux », soutien aux acteurs sociaux du territoire. De plus, ils soulèvent l’importance du « Par un travail d’animation en partenariat sur cette thématique : « Grâce aux liens avec les autres partenaires du réseau comme EQUAL* » travail social, on ne peut rien faire seul ». D’ailleurs, à la question : « Quels sont de votre point de vue les principaux acteurs en direction des personnes en difficulté ? », ils expliquent déjà travailler en partenariat avec l’AMS, la CAF, la MSA, les opérateurs associatifs (dont Un Toit en Gâtine) et les associations caritatives. * EQUAL : Un programme d’initiative communautaire (PIC) qui vise à combattre les discriminations, réduire les inégalités pour une meilleure cohésion sociale. Le projet porté par le Pays de Gâtine s’intitule : « Les gens au service des gens » et comprend une dizaine de partenaires (CG, CCAS, ADMR, MSA, CSC des Forges, …). Néanmoins, certains élus souhaiteraient aller plus loin dans la démarche partenariale en imaginant un maillage territorial plus important (création d’un CIAS, …) allant jusqu’à la constitution d’une « plateforme », d’un « relais » pour donner plus de transversalité aux actions menées sur les territoires en direction des personnes en difficulté. Mixité et lien social… « Dommage qu’il n’y ait pas de maillage territorial au niveau des différents acteurs, agir en plateforme me semble la solution. Il s’agit de donner plus de transversalité à nos actions » « On manque d’infos partagées » Certains élus, comme dans la partie jeunesse, parlent de « faire du lien » et proposent de favoriser la mixité entre les populations. Ainsi, quelques maires s’emparent de la question sociale par le biais d’actions d’actions ponctuelles socioculturelles favorisant le brassage des personnes et de fait la cohésion sociale. A cet effet, un maire témoigne d’une action qu’il a développé sur son territoire : « Nous avons mis en place une action de mobilisation des habitants « Par des actions socio autour de la venue d’un groupe de musique internationale avec des tarifs culturelles et le brassage des préférentiels en direction des populations précaires ». populations » 47 Observation sociale : anticiper et avoir une vision prospective des besoins La notion d’observatoire est apparue de nouveau dans le discours des élus et institutionnels. A la différence du volet jeunesse, une analyse des besoins a déjà été effectuée sur le territoire via le CCAS de Parthenay qui a pointé des problématiques (4ème âge, petite enfance, déplacement et mobilité, …). Néanmoins, certains soulèvent le manque de diagnostic plus qualitatif sur l’évaluation de la situation des personnes. « Il nous semble qu’il y a un regard plus quantitatif que qualitatif sur la situation des personnes » 48 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir La précarité des populations sur les territoires interrogent les compétences de chacun (collectivités, organismes sociaux, opérateurs associatifs, …). A la question « Comment, en tant qu’élu maire, vous emparez vous de cette question sur votre territoire ? », trois grandes catégories de réponses apparaissent : • • • « Au coup par coup » quand il s’agit d’une « urgence sociale » Par le levier du logement social et de la mixité Pas de CCAS « outillé » sur la commune donc pas d’action clairement identifiée en direction de cette frange de la population. Les institutionnels et collectivités départementales et régionales, quant à eux, insistent sur la volonté de mettre en place une réelle « action » sociale plus que de simples prestations et « aides » sociales. Ainsi, des outils ont été développés sur les territoires (à différentes échelles) et contribuent à aider les ménages les plus fragiles (Exemple, Gâtine : le projet EQUAL. Région : développement des micros crédits). Dans tout cela, le Conseil Général fait office de « chef de file ». En revanche, les élus pointent plusieurs points de vigilance : • • • • S’accorder sur le « qui fait quoi ? » Renforcer le travail en réseau en imaginant par exemple une « plateforme locale » de partage d’information et d’échange entre acteurs sociaux (transversalité) Favoriser la mixité et le lien social sur le territoire Compléter l’observation sociale actuelle (analyse des besoins, CCAS) par une approche plus qualitative 49 IV. Recueil de la parole des partenaires sur la question de la précarité sur leur territoire A. Identification des besoins en fonction des territoires Comme vu précédemment, les partenaires (comme les élus) évoquent en premier lieu la mission de l’association en direction de la jeunesse. Les questions de précarité précarité et d’accompagnement des ménages ne viennent que dans un second temps lorsque les partenaires ont été amenés à recenser les manques et besoins du territoire. Les partenaires présents sur la communauté de communes de Parthenay Plus de logements d’urgence pour les familles et adultes en souffrance Les partenaires rencontrés sur Parthenay ont insisté sur le développement d’hébergement d’urgence et d’insertion pour les adultes en difficultés. Ils souhaiteraient que l’association puisse se saisir de cette question à la même hauteur que celle de la jeunesse. Proposer un accompagnement social individualisé Dès lors, ils ont mentionné à plusieurs reprises la nécessité de renforcer l’accompagnement de ces publics ; accompagnement à la fois social et psychologique. « Besoin de logement d’urgence pour les adultes », « Besoin de plus de logements pour les familles », « Besoin de plus de places CHRS pour les publics en risque de marginalisation » « Que l’association puisse accueillir plus de personnes en difficultés sociales avec un accompagnement personnalisé », « Besoin de logements pour les personnes en difficulté avec un accompagnement psychologique » Les partenaires présents sur l’Airvaudais Des besoins essentiellement centrés sur la jeunesse Sur Airvault, la réunion s’est orientée davantage sur la jeunesse. Lorsqu’ils ont été amenés à parler de l’habitat et de la précarité sur leur territoire ils ont insisté sur l’importance du parc vacant et sur l’absence physique de l’association sur le territoire. « Manque de mobilisation des propriétaires », « Avoir des moyens financiers plus importants pour transformer des locaux publics vacants en logement » « Manque de présence physique sur le territoire » Ainsi, leurs demandes ne portaient pas tant sur l’offre de logements proposée par l’association en direction de ce public mais davantage sur la lisibilité des missions de l’association. A priori mal identifiée par les usagers, les partenaires de l’airvaudais souhaiteraient que les missions de l’association soient plus lisibles. « Manque des interventions au-delà de l’ASLL » Actions collectives sur l’énergie, élargissement des dispositifs, les partenaires de l’airvaudais envisageraient de développer d’autres actions sur leur territoire en direction des publics en difficulté. « Que le public ait plus de lisibilité des services de l’association », « Un service logement qui soit identique à Parthenay, voire créer une antenne Un Toit en Gâtine sur l’airvaudais » « Manque un travail sur l’énergie, le chauffage, … », « Manque des points d’infos logement sur le territoire », « Pas assez d’aide pour les publics en général » B. Socle commun des deux territoires « Poursuivre le travail partenarial » Les acteurs des deux territoires s’accordent sur la poursuite du travail partenarial engagé par l’association. Néanmoins, comme mentionné dans la partie jeunesse, les partenaires d’Airvault souhaiteraient qu’il y ait plus de proximité et d’échanges. « Plus de concertation avec les acteurs de terrain » 50 « Expertise, innovation et observatoire » Enfin, à l’identique de la jeunesse, les partenaires des deux territoires ont mis l’accent sur la notion d’observatoire et le besoin d’une analyse plus qualitative des besoins des ménages. « Manque un observatoire sur l’habitat et les publics », « Qu’elle soit une force de propositions et d’innovation sur le territoire avec une fonction de chargée de projets » 51 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir Les partenaires, comme sur le volet jeunesse, ont des attentes différentes en fonction des territoires sur lesquels ils sont inscrits même s’ils ont globalement des points de convergence. Les partenaires présents sur l’Airvaudais soulignent un manque de lisibilité des missions de l’association auprès des ménages sur leur territoire. Enfin, ils aimeraient développer des actions collectives et des dispositifs nouveaux, au-delà de l’ASLL. Les partenaires de Parthenay quant à eux ont introduit deux principaux points : • • Manque de logements d’urgence pour les familles et les personnes en voie de marginalisation Manque d’accompagnement social et psychologique pour ce même public Dès lors, ils ont pointé du doigt le manque de places CHRS adultes sur le territoire. Qui plus est, qu’ils soient de Parthenay ou d’Airvault, les acteurs du territoire insistent sur l’importance du partenariat et sur le rôle conséquent de l’association au travers de ce partenariat. Malgré tout, les partenaires d’Airvault souhaiteraient plus de proximité et d’échanges. Enfin, ils mentionnent à plusieurs reprises le besoin d’une analyse qualitative sur les besoins des ménages sur le Pays. 52 V. Recueil de la parole des élus sur le rôle de l’association Un Toit en Gâtine au regard des populations précaires Avant même d’identifier le rôle de l’association au regard de l’habitat et de la précarité, les élus reconnaissent sa légitimité à agir sur ces thématiques en Gâtine. En revanche, sur l’aspect « habitat et précarité », ils sont beaucoup moins précis dans les missions qu’ils attribuent à l’association que sur le volet jeunesse. D’ailleurs certains iront jusqu’à dire qu’Un Toit en Gâtine devrait être moins axé sur le volet « social » et plus sur le volet jeunesse. « Une place précieuse », « Un rôle important », « On en a une image très positive » A. Légitimité et plus values de l’association Interface sur l’amélioration de l’habitat Quelques élus souhaiteraient que l’association puisse relayer les moyens d’information sur l’amélioration de l’habitat, voire être à l’initiative de programmes (OPAH, PST, …). Par ailleurs, d’autres identifient l’association comme une aide à la résorption du parc privé via les différents programmes et dispositifs déjà en place (PST jeunes, …). « Relayer les moyens d’information sur l’amélioration de l’habitat », « Etre à l’initiative de programmes » Accueil de populations L’association est perçue comme un outil participant à la dynamique du territoire, notamment par l’accueil de jeunes populations. Elle permet aux personnes plus en difficulté d’accéder à un logement convenable à un prix raisonnable. L’association doit ainsi participer à l’accueil des gens en difficulté ou en mobilité professionnelle. Un accompagnement et un logement « Un rôle important pour le territoire et pour l’accueil de jeunes », « Offrir aux personnes accueillies des logements adaptés et convenables à des prix attractifs » Dès lors, la première mission de l’association est la mise à disposition d’un hébergement ou d’un logement. En revanche, les élus soulignent également la mission d’accompagnement et de parcours résidentiel : « L’accompagnement et le toit », « Elle doit intervenir dans l’élaboration d’un parcours résidentiel à proposer aux personnes fragiles qu’elle accueille ». Relais et vivre ensemble Enfin, l’association est également envisagée comme un relais et une interface entre les personnes et les institutions pour : • • • « Faire en sorte que l’association se présente comme pouvant être le relais des personnes qu’elle touche » « Pouvoir nous bousculer, nous élus, pour que l’on soit en phase avec la réalité sociale et les besoins des populations » « Pour améliorer la participation des habitants » « Créer les conditions du comment vivre ensemble sur l’espace communautaire et être force de proposition en direction des élus de la communauté de communes pour dégager des axes et des priorités » Ainsi, deux grandes orientations sont mises en avant : 1°) Etre un relais de la parole des usagers pour pouvoir faire remonter des besoins 2°) Participer à la réflexion sur le « comment vivre ensemble » sur l’espace communautaire. 53 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir « Habitat », « précarité » et « territoire » sont trois thématiques inévitablement associées. Comme le soulignent les élus, l’association a un rôle à jouer en la matière. Plusieurs missions sont attribuées à Un Toit en Gâtine : • • • • Interface sur l’amélioration de l’habitat (informations et déclencheur de programmes types OPAH, PST, …) Outil d’aménagement du territoire (accueil de populations, mixité, contributeur du vivre ensemble, …) Pourvoyeur d’hébergements et de logements « Accompagnateur » et « facilitateur » dans les parcours résidentiels des personnes accueillies A noter qu’il existe deux tendances au sein des élus et institutionnels. Alors que certains souhaiteraient que l’association se recentre sur l’activité jeunesse, d’autres, à l’inverse, désireraient que l’association élargisse davantage son champ d’action (universalité des publics avec par exemple la création de place CHRS adultes). Ce constat vient renforcer ceux préalablement établis : les élus privilégient davantage l’action de l’association en direction de la jeunesse au détriment parfois de celle destinée à des publics plus en difficulté. 54 VI. Recueil de la parole des ménages : « Parcours de vie » et trajectoires résidentielles A. Rappel des éléments de méthodologie et du recueil des données Ménages rencontrés Lors du diagnostic une vingtaine de personnes accueillies par l’association, ou ayant été accueillies au cours des dernières années, ont été enquêtées. Il s’agit de personnes qui ont traversé des difficultés au cours de leur parcours de vie et qui ont été reçues par le Service Logement de l’association via la porte d’entrée « AIO » (Accueil, Information, Orientation). Respect et confidentialité Ces entretiens individuels ont été réalisés dans un souci de respect et de confidentialité. Les usagers ont été interrogés, non pas par les interlocuteurs avec qui ils sont, ou avaient été accompagnés, mais par des personnes de l’association qu’ils ne connaissaient pas, afin de ne pas être influencés ou gênés dans leurs réponses. B. Les ménages reviennent sur leur parcours de vie Les personnes qui sollicitent l’association ont un parcours logement plus ou moins complexe avec la plupart du temps une expérience de la précarité et des difficultés financières (hébergement dans la famille, chez des amis ou en caravane, logements insalubres, dettes locatives avec éventuellement expulsion, difficultés financières, parfois même à la rue, …). A ce titre, depuis la fin des Trentes Glorieuses, on assiste à la montée d’un nouveau type d’individus modernes, que Robert Castel25 qualifie de vulnérables. Nouveau, car selon lui « la fragilisation des positions sociales, le caractère aléatoire des trajectoires professionnelles, le manque de ressources pour affronter l’avenir posent aujourd’hui des problèmes qui ne sont pas la répétition des vulnérabilités d’autrefois ». Parcours de vie et trajectoire résidentielle26 L’individu est « vulnérable » explique Castel, parce que le processus de promotion de l’individu est aujourd’hui en crise, « parce que les supports nécessaires pour assurer la consistance de cet individu lui font défaut ». Plus précisément, un individu vulnérable n’est pas seulement une personne manquant de ressources économiques, ou un exclu rejeté par la société, mais « c’est très souvent quelqu’un qui a été vulnérabilisé, fragilisé, pris dans un processus de perte d’appartenance et de ressources ». Processus de désaffiliation Au travers des histoires individuelles et des vulnérabilités de chacun présentées ci-dessous, il est flagrant de constater un décrochage, parfois complet, aux appartenances collectives (processus de désaffiliation). Ainsi, les accidents de parcours, la solitude, la méfiance et la stigmatisation viennent renforcer la perte de ressources (supports) et d’appartenance de ces publics. Les « supports » Castel rappelle que la montée de l’individualisme, ou plutôt la décollectivisation du monde social, laisse l’individu seul face aux difficultés de l’existence, avec ses seules ressources individuelles, autrement dit ses « supports ». Il distingue alors deux types de supports : la propriété privée et la propriété sociale (droits sociaux, protection du travail, …). Dès lors, « L’individu a besoin de propriété pour exister positivement parce que la propriété donne la capacité d’exister par et pour soi-même, d’échapper à la dépendance ». 25 Castel R., Les métamorphoses de la question sociale, 1995, Folio Essais, éd. Gallimard, Paris. Master II Sociologie de Poitiers, « Etude sur l’accès au logement des populations vulnérables en Poitou-Charentes », commanditée par la DRJSCS et la DREAL Poitou-Charentes, 2011. 26 55 Illustration de parcours logement Michel, homme seul, la cinquantaine : « Je m’en suis pris plein la gueule » Souvenirs d’enfance… Michel est issu d’une famille ouvrière. « Mon grand-père était cheminot. Quand il disait le train part à 7h, c’était 7h et pas 7h01 ! » « J’ai commencé gamin, j’ai travaillé en ferme » Parcours de vie au regard du logement Vie en caravane avec ses parents Construction maison (parents) Enfance, adolescence Habitat précaire puis logement Hébergé par des amis Jeune adulte, peintre en bâtiment, problème de santé Domicile conjugal Vie maritale avec enfant Incarcération Rupture, 18 mois d’incarcération Location Location privée seul SDF, Un Toit en Gâtine Route, soucis santé Décohabitation « Quand il y a trop de monde je suis malade, j’aime Processus de désaffiliation : Minima sociaux « Tu sais, quand bien ma solitude. solitude. J’aime bien être seul… Ah c’est marrant, depuis que je suis tout petit j’ai tu touches le RSA c’est pas terrible » toujours été seul. Dans l’immédiat, c’est mon problème d’alcool qu’il faut que je règle » « Aujourd’hui… » « J’aimerais revoir mon fils, ça serait bien, c’est la priorité c’est sur. Quand j’ai eu ma petite fille de 3 ans ½ sur mes genoux, j’ai eu un déclic. Mais mon fils je ne l’ai pas vu depuis 10 ans » (processus de désaffiliation). Analyse Usé et fatigué, Michel souhaite désormais se poser. Parce que son corps l’empêche de continuer et parce qu’il arrive à un tournant de sa vie (prise de recul), il dit en avoir « marre de faire la route ». D’autres personnes interrogées au centre d’urgence nous on fait part de cette même volonté. Ces parcours nous laissent entrevoir deux éléments essentiels : la prégnance du sentiment de solitude et l’installation progressive du processus de désaffiliation. A ce titre, Xavier (routard également) explique que « si tu n’as pas d’activité, il faut être dans le paysage pour s’intégrer car, la solitude c’est très difficile ». Michel quant à lui explique aimer cette solitude. Et pourtant, il affirme vouloir retrouver une partie de sa famille. De plus, son entretien a commencé par cette phrase, révélatrice d’une partie de sa souffrance : « Tu sais, je m’en suis pris plein la gueule »… Au travers de ces parcours, on constate une surexposition au manque d’attaches (sociale, familiale) et au manque de supports liés au travail qui les enferment dans la catégorie dite des « exclus ». Cette stigmatisation les amène parfois à refuser toutes aides qui les assimileraient encore davantage à des « assistés ». Mickaël (autre SDF rencontré) nous avouera ne pas percevoir son RSA depuis plusieurs années car « c’est la société qui paie et c’est déjà beaucoup ». Personnes marquées et endurcies, leur cheminement prendra encore certainement du temps, parfois même ils continueront leur errance… A ce titre, depuis l’étude, Michel est reparti sur la route, sans donner de nouvelles. 56 Cécile, femme seule, la trentaine : « Au lieu de descendre, il faut se faire aider » Liens familiaux « J’ai été jugé longtemps par ma famille. Mais ils ont accepté mon état. Ils m’aident maintenant » Stigmatisation et intériorisation « On nous dévalorise, mais ce n’est pas grave. Quelque part j’ai choisi cette vie… » Maison (parents) Chambre universitaire Foyer PTT Etudiante, logement étudiant Concours réussi, logement sur Paris XV Location Rue HLM Location Décohabitation Enfance, adolescence, logement Fin de contrat, déménagement et impayés de loyers Rue, hôtel, hébergement par des tiers Travail de nuit Hébergée par des amis Arrivée dans le 79, sans emploi Rue, Un Toit en Gâtine Bouche à oreille, ALT Location Location Appartement, Saint Paul Petite maison, Amailloux 8 ans en HLM sur Paris suite interpellation mairie Mutation, maison individuelle en location Travail à la Poste, CDI Petits boulots et minima sociaux : « Je suis passée d’un salaire à O, je n’avais rien du tout. Au moment où je suis arrivée à l’association, j’étais paumée, je ne savais pas où aller » » Aujourd’hui… « La situation idéale pour moi, ne plus jamais avoir à demander quand il y a une grosse facture. C’est toujours les frères et sœurs qui casquent. Et, j’aimerais bien être propriétaire ». Analyse Le sentiment de dépendance qu’exprime Cécile est fort et renvoie au processus de stigmatisation dont elle a pu faire face. En quête à la fois de protection et de reconnaissance sociale, elle « vagabonde » durant des années jusqu’à vouloir se poser et construire « son » projet, celui qu’au fond elle désirait. désirait. Car, comme elle l’explique, « je m’ennuyais à la poste, j’ai donc démissionné ». De là, ne pouvant plus faire face aux aléas de la vie, elle a demandé de l’aide à ses proches qu’elle a finalement « payé très cher ». Dès lors, Cécile a intériorisé le stigmate (le fait d’être aidée et « assistée » : « Ils ont accepté mon état ») au point de ne plus savoir à qui s’adresser. Comme l’exprimera Magali dans un autre entretien : « Je me sens vraiment assistée. On a envie d’avancer par soi-même mais on se rend compte qu’on ne peut pas ». Ainsi, comme peut l’expliquer Castel, la propriété et la prise d’indépendance sont des éléments majeurs pour permettre à ces personnes de se sentir « libres » et d’être de réels acteurs dans leurs parcours de vie. 57 Liliane, femme seule victime de violences conjugales, « Seule dans le logement, ça n’aurait pas marché » Domicile conjugal Violences conjugales Un Toit en Gâtine, ALT Logement et accompagnement « J’avais besoin d’un logement pour me séparer de mon compagnon mais sans aide je n’aurais pas franchi le cap car, je n’ai jamais vécu seule et sans aide de quelqu’un. Avant j’avais ma grand-mère mais on s’est fâchées ». « A la proposition du logement j’étais soulagée et en même temps j’avais peur. Seule dans mon logement, sans accompagnement, ça n’aurait pas marché. J’apprends dans ce logement à me protéger ». Aujourd’hui… Liliane est toujours en logement temporaire à l’association. Elle est impatiente d’avoir son propre logement. Analyse Au travers du témoignage de Liliane, on prend la mesure de l’importance de l’accompagnement. Au départ sur la défensive comme elle a pu le rapporter, elle a trouvé dans l’accompagnement un réel soutien qui lui a permis d’avoir un « déclic », celui de quitter le domicile conjugal et se protéger. Comme Cécile ou Magali, la protection et la reconnaissance sont deux éléments majeurs, structurants dans la suite de leur parcours. M et Mme Blot, couple sans enfants à charge, « Les temps sont durs, on se prive et on calcule tout » Problèmes de santé de Madame. Plus de ressource Chômage partiel de son mari (difficulté de l’entreprise) Impayés de loyers (10 mois) et procédure d’expulsion Enclenchement de l’ASLL pour le maintien dans le logement Location depuis plus de 5 ans (bailleur public) Pas de droits APL. Loyer de 370 euros. Objectif : maintien dans le logement « On s’est un peu laissé aller car on ne savait plus quoi faire ». « Le juge au tribunal nous a condamnés à verser 50 euros pendant plusieurs années, en plus du loyer tous les mois, c’est dur ». « L’objectif est de rester dans le logement car c’est proche de mon travail (monsieur). A Airvault, on ne peut pas trouver moins cher et ma femme n’a pas le permis. Et, on a de bonnes relations avec le bailleur. On entretient le logement, on a fait des travaux ». 58 Analyse Le sentiment de honte « On a honte, on sent un un rejet car on est des mauvais payeurs » et le fait de ne pas oser demander de l’aide place M et Mme Blot dans une situation d’immobilisme, qui s’est détériorée avec le temps. Entre l’intériorisation du stigmate (ne pas oser demander de peur d’être étiqueté) étiqueté) et un sentiment d’injustice ( « le tribunal nous a condamné ») ils ont perdu pied mais font désormais face à la situation grâce à l’enclenchement de l’ASLL. Leurs supports étaient suffisants pour rebondir (emploi, vie sociale sur Airvault, …), l’accompagnement social lié au logement a permis d’éviter l’expulsion, de remobiliser le couple et de stabiliser leur situation financière. Ici, l’écoute et l’empathie sont des éléments essentiels qui permettent aux personnes de se détacher du sentiment de honte et de culpabilité qui les ronge. D’ailleurs, Madame explique que « Nous n’avons pas eu le temps d’expliquer notre situation au juge. Le juge n’écoute pas mais on a pu parler avec Mme Jeudy. Elle nous a redonné goût à faire les démarches, elle nous bouge ». M et Mme Thouin, « C’était un véritable taudis, on a eu des problèmes de santé » Exploitation agricole (propriétaires) + maison (hors exploitation) Dégradation de la maison (logement insalubre) + liquidation de l’exploitation (vente) Problèmes de santé (madame, AAH) Enclenchement de l’ASLL pour un relogement Historique L’objectif pour le couple à l’époque était de trouver une autre maison car, ils devaient quitter le logement dans lequel ils vivaient (depuis plus de 29 ans) pour des raisons d’insalubrité. « C’était un véritable taudis, très humide où tout piquait, impossible à chauffer ». « On a eu des problèmes de santé et notre fils aussi. Asthme avec hospitalisation ». Conditions du relogement Madame ayant des problèmes de santé (dos), le couple recherchait une maison de plain pied avec un loyer modéré en raison de la cessation de leur activité. De surcroit, le couple ne voulait pas se séparer de leurs 4 chiens (donc nécessité d’un espace extérieur) et désirait un terrain pour faire un potager. « Parfois, on a eu le sentiment de ne pas être compris par rapport aux chiens ». Aujourd’hui… M et Mme Thouin on trouvé un logement et ont gardé leurs chiens. Analyse Il faut noter que la situation de ce couple a été particulièrement particulièrement suivie par les acteurs locaux (mairie, assistantes sociales de la MSA et de l’AMS, médiateur, …) en raison de sa complexité et de l’état de détresse de ces personnes : « Sans le soutien de toutes ces personnes, on se serait suicidés, d’ailleurs ça a failli se faire, tout était prêt. Ils ont tous été rassurants, c’était un vrai cercle autour de nous qui nous protégeait ». Ce cas de figure souligne plusieurs points : l’importance de la coordination entre les différents partenaires ainsi que le désarroi de ces personnes. La protection, la reconnaissance, l’écoute et l’empathie ont permis de solutionner leur problématique. L’ASLL a donc remobilisé le couple et impulsé une dynamique entre les différents partenaires présents. 59 Points de convergence Tous ces témoignages soulèvent et interrogent la question du lien social. Au travers de ces portraits, on constate que toutes les personnes n’ont pas les mêmes degrés d’appartenance au monde du travail et aux cellules de socialisation (famille, réseau amical, inter connaissances, …). Ainsi Castel identifie quatre « zones différentes de densité des rapports sociaux » : • • • • La zone d’intégration : personnes qui possèdent une stabilité au niveau de l’emploi et une capacité à mobiliser des relations sociales fortes (cas de M et Mme Blot) La zone de vulnérabilité : individus qui vivent une précarité de l’emploi non passagère et/ou une certaine forme de fragilité relationnelle (cas de Cécile et de Magali) La zone d’assistance : personnes exclues du marché du travail à qui on autorise momentanément ou définitivement de ne pas travailler, pour lesquelles il existe des dispositifs d’assistance et qui ont des relations sociales plus ou moins fortes (cas de Liliane et de M et Mme Thouin) La zone de désaffiliation qui associe l’exclusion du travail à l’isolement social (cas de Michel, Xavier et Mickaël) Malgré ces différentes catégories, toutes les situations présentées ci-dessus témoignent du processus de désaffiliation. Certaines personnes plus vulnérables que d’autres, au regard de « supports » fragilisés (famille, emploi, …), s’inscrivent durablement dans ce processus et restent parfois des « incompris » alors qu’en reprenant leur trajectoire, on saisit facilement la difficulté de se sortir de cette spirale, tant elle a été structurante pour eux. Il leur faudra alors du temps pour se poser mais chaque rencontre leur permet de déposer quelque chose… 60 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir « L’institution demande alors au prétendant d’être déjà dans ce qu’il doit devenir », Charles Soulié (« Le classement des sans abris », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°118, juin 1997, p.69 à 80). Les différents témoignages des personnes rencontrées au sein du Service Logement ou du centre d’hébergement d’urgence de l’association, au regard de leur parcours de vie et trajectoires résidentielles, posent un certain nombre de constats : • • • • Toutes ces situations témoignent du processus de désaffiliation : ils se retrouvent à un moment donné, seuls face aux difficultés de l’existence (perte d’emploi, maladie, rupture conjugale, …) Il existe une graduation au sein du processus de désaffiliation ; certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres car, elles disposent de moins de « supports » (famille, emploi, réseau amical, …) La stigmatisation (être « assisté »), le sentiment de honte (ex : être de « mauvais payeurs ») et d’injustice constituent des freins pour les personnes dans l’accession à l’aide sociale Selon les situations, les individus ne formulent pas les mêmes demandes même si la protection et la reconnaissance (fondements du lien social selon Castel) sont deux notions essentielles à prendre en considération dans l’approche et l’accompagnement de ces personnes. Dès lors, ces individus affirment vouloir être acteurs dans leur parcours, l’accompagnement doit les remobiliser et non les assujettir : « Elle nous a fait confiance, elle s’est mise en retrait et nous a laissé faire mais on savait qu’on pouvait faire appel à elle si on avait des difficultés » 61 VII. Recueil de la parole des ménages : que pensent-ils de l’association Un Toit en Gâtine ? Les ménages connaissent-ils l’ensemble des missions de l’association Un Toit en Gâtine ? Alors que certains partenaires pointent le manque de lisibilité des missions de l’association, qu’en pensent les usagers et anciens usagers ? Est-ce une difficulté pour les publics de ne pas être au fait de l’ensemble des missions de l’association ? Personnes accueillies sur le dispositif de l’urgence Les personnes accueillies sur l’urgence sont très souvent inscrites dans un parcours d’errance depuis plusieurs années. Ainsi, les usagers sont souvent connus de l’association et des autres centres d’hébergement du département soit via le 115 soit localement. Néanmoins, certains « passent » par hasard, font la route et s’arrêtent. « Les gens que j’ai croisé sur la route m’ont dit qu’il y avait un truc à Parthenay » Personnes accueillies sur le service logement Les personnes accueillies sur le Service Logement ont opté pour deux entrées principales : • • Par le bouche à oreille (famille, amis, …) Par les assistantes sociales ou autres partenaires sociaux (ATI, DEFI, …) Qui plus est, à la question « Que connaissez-vous de l’association ? » ils indiquent majoritairement des noms de travailleurs sociaux d’Un Toit en Gâtine et non des services. A ce titre, très peu arrivent à identifier les services de l’association mise à part ceux qui lui ont déjà fait appel. A ce sujet, les personnes interrogées ont précisé venir en grande majorité pour leur situation individuelle : « On est là pour notre situation particulière. On a nos problèmes donc ce que fait l’association ne nous intéresse pas forcement ». D’ailleurs, certains avoueront ne pas connaître l’emplacement géographique de l’association. En revanche, la majorité des personnes identifient l’association comme une aide dans l’accès au logement. « Je connaissais Mme Jeudy car une parente a déjà eu un ASLL mais je ne connais pas les autres services de l’association » « Je ne connais que Mme Guittet, la femme de ménage et l’accueil », « Mme Guittet, M Cros, la psychologue et le directeur » « On était tellement déprimé et en difficulté, on n’a pas cherché à savoir » « Je sais qu’en m’inscrivant chez vous, vous pourrez m’aider à trouver un logement », « Je pense que l’association gère des logements un peu partout » Rôle de l’association Un Toit en Gâtine au regard de leur parcours « Le local est bien. Il y a tout ce qu’il faut, la machine à laver et le téléphone, c’est pratique » Une structure adaptée sur l’urgence Les personnes rencontrées au centre d’hébergement d’urgence apprécient le lieu d’accueil. Petite structure équipée, ils expliquent préférer ce type d’espace aux complexes plus importants. Connue via le 115 ou leur réseau, l’association est identifiée et reconnue par ses usagers (écoute, soutien, solidarité,…). « Je préfère les petites structures où je me sens bien. Dans les grosses, il y a des vols entre les SDF » Ecoute, respect et mise en confiance « Ici, c’est sympa. Tous ceux que j’ai vu sont à l’écoute et c’est bien. J’avais du mal à libérer ma confiance, à me confier, avec eux j’y arrive » « Je ne me sens pas seule. Elle m’écoute et répond à mes questions » « On n’avait pas le moral, on en avait marre, on était prêt à partir, à coucher dans une toile de tente et elle nous a écouté et soutenu » « Heureusement qu’on a quelqu’un pour nous écouter » Disponibilité « Elle prend du temps avec nous, beaucoup plus que l’AS. « Mme Guittet elle est neutre, c’est un peu ma confidente quoi » 62 Les personnes interrogées ont insisté sur la disponibilité des différents intervenants intervenants de l’association autant sur l’urgence que sur le Service Logement. « L’écoute, c’est un grand mot mais c’est essentiel quand tu t’es épaissi le cuir sur la route » Posture de facilitateur et de « remobilisateur » Enfin, ce qui est très présent dans le discours des personnes, c’est la notion d’impulsion et de retrait, favorable à leur remobilisation vis-à-vis de leur parcours de vie : « Elle nous a redonné goût à faire les démarches, elle nous bouge, elle ne fait pas tout », « Comme dirait Mme Guittet, quand c’est mûr, c’est mûr. J’écoute mais si je ne suis pas prête ça ne passe pas ». Améliorations à apporter ? « L’association m’accompagne, elle ne m’impose pas. Ce n’est pas le même lien avec les AS. Ils ont plus tendance à diriger les gens. Je ne suis pas une gamine non plus ! Vous ne savez pas où vous en êtes, on va dévider pour vous. Et bien non ! Ce n’est pas comme ça que ça marche non plus » L’ensemble de ces ménages feraient appel de nouveau à l’association en cas de besoin : « Je n’hésiterais pas à refaire appel à l’association car je connais maintenant le service et Mme Guittet donc je me sentirais à l’aise » En revanche, plusieurs personnes estiment que l’association devrait se faire connaître davantage : « Si on avait de nouveau des problèmes, on sait comment solliciter une aide. On demanderait beaucoup plus tôt car le seul regret que l’on peut avoir c’est qu’il aurait fallu que l’ASLL vienne plus tôt. On ne se serait peutêtre pas enfoncés autant et ce serait plus facile aujourd’hui ». « Il faudrait que vous vous fassiez mieux connaitre car sans AS je n’aurai jamais su ce que vous pouviez faire pour moi » 63 Diagnostic : « Habitat et ménages en Gâtine » A retenir Les ménages rencontrés lors du diagnostic connaissent bien souvent l’association mais uniquement par le prisme de leurs difficultés. Parfois, ils avoueront même ne pas connaitre le siège social d’Un Toit en Gâtine. Ce qui leur importe, c’est de pouvoir avoir un interlocuteur identifié et à l’écoute. Connaître tous les services de l’association n’apparait donc pas comme une nécessité. En revanche, ils déplorent que les actions qu’ils leurs sont destinées ne soient pas plus visibles (ASLL, logements temporaires et sous location, hors urgence). Qui plus est, les personnes rencontrées au centre d’hébergement d’urgence apprécient le lieu d’accueil. Petite structure équipée, ils expliquent préférer ce type d’espace aux complexes plus importants. Connue via le 115 ou leur réseau, l’association est identifiée et reconnue par ses usagers (écoute, soutien, solidarité,…). Les ménages rencontrés sur le Service Logement quant à eux soulignent la nécessité d’une association comme Un Toit en Gâtine. Ils ne relèvent pas tant la solution logement proposée – même si cela contribue à leur satisfaction – mais plus l’accompagnement et le soutien apportés par l’intervenant. L’écoute, le respect, la mise en confiance et la disponibilité sont des qualités qu’ils attribuent aux intervenants de l’association. Enfin, le rôle de facilitateur du travailleur social est l’élément phare qui revient à plusieurs reprises dans leur entretien. Remobiliser pour faire en sorte qu’ils redeviennent acteur de leur parcours de vie est un point qu’ils apprécient car, enfin, ils se sentent partie prenante de leur parcours et s’aperçoivent qu’ils peuvent reprendre la main… 64 Diagnostic : « Un Toit en Gâtine s’auto diagnostique » Recueil de la parole des membres de l’association (salariés et administrateurs) Les membres de l’association, salariés comme bénévoles, ont participé à ce diagnostic diagnostic et ont eux aussi donné leur avis sur Un Toit en Gâtine. L’objectif de ce « brainstorming » collectif était d’identifier la situation de l’association au regard des enjeux du territoire. Trois questions leur ont donc été posées : Salariés • • • Quels sont les besoins de la population que vous identifiez sur le territoire ? Quels sont ceux pour lesquels vous estimez que l’association ou votre service est bien positionné ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour répondre aux besoins identifiés ? Administrateurs • • • Quels sont les enjeux pour l’association pour son action sur le territoire ? Sur quels enjeux vous estimez que l’association est bien positionnée ? Quelles sont les difficultés que l’association rencontre pour mener à bien son projet ? Rôle de l’association ? Les Administrateurs : « Une association fortement ancrée sur l’humain » A la question « Comment définiriez-vous l’association ? » plusieurs réponses complémentaires sont alors apportées. L’habiter est la façon dont l’homme « fonde ce qui demeure » et « ouvre ce qui est possible »27 La notion d’habitat / d’habiter a été exposée à plusieurs reprises. Les administrateurs ont alors clairement exprimé l’idée qu’habiter c’est à la fois vivre dans un lieu de vie (zone d’intimité, espace privé) mais c’est aussi s’inscrire sur un territoire (point de repère ouvert sur le monde extérieur). Comme Bachelard et Salignon pouvaient l’écrire, le logement représente l’essence du territoire de l’homme et s’identifie à « notre coin du monde ». Accepter l’autre et parier avec lui Les administrateurs ont relevé ces notions d’acceptation et de pari. Ces deux idées s’inscrivent au regard de parcours de vie et prennent sens au travers du cheminement des personnes. « Habiter chez soi », « Offrir aux personnes une place dans la société » « Parier avec les personnes que leurs capacités à se mettre en mouvement » « Toujours prêts à accepter et à offrir à l’autre une nouvelle opportunité pour aller plus loin » « Une association qui mobilise, ancrée et rayonnante » Enfin, les administrateurs insistent sur la capacité de l’association à se mettre en mouvement. Professionnalisation, innovation, association qui tente des paris, autant de points qui sont appréciés des administrateurs. 27 « Une évolution certaine d’un militantisme amateur vers une professionnalisation », « Capacité d’innovation qui offre un service de proximité et active le partenariat » Salignon B., Qu’est-ce qu’habiter, Réflexions sur le logement social à partir de l’habitat méditerranéens, méditerranéens, CSTB, Z’Editions. 65 Les salariés : « Prise en compte de l’humain, convivialité, partage et respect des rythmes de chacun » Les salariés reprennent les notions précédemment citées par les administrateurs mais, de part leur posture, ils utilisent des termes plus techniques que philosophiques et « politiques ». « Les aider à s’intégrer au mieux dans leur environnement » Partenariat Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner « Accueillir, loger, réconforter, aider, accompagner, faire découvrir » « Soutenir le projet de vie des personnes » Respect des parcours de vie « Proposer un accompagnement par le logement adapté aux besoins de chacun » « Contribuer à l’insertion des personnes par le logement » Perméabilité des services Insertion par le logement « Chiche, parier et oser avec les personnes » « Professionnalisme », « Respect », « Solidarité », « Générosité », « Empathie » Questionnements et perspectives Les administrateurs Les questions posées par les administrateurs relèvent du développement de l’association. On peut les classer en cinq « préoccupations » : • • • • • Mobiliser de nouveaux administrateurs Garder des marges de manœuvre (« mutualisation », « alternatives », …) Développer les services de l’association et « créer » Interpeller les donneurs d’ordres au regard de notre action « Mailler » le territoire « Comment convaincre les habitants de devenir administrateurs ? » « Comment étoffer l’offre de services à partir d’une veille active ? Les salariés Les salariés quant à eux expriment plusieurs choses, à savoir à la fois des inquiétudes et des éléments de réflexion (technique). La crainte majeure est celle concernant les départs des cadres de gouvernance dans les cinq prochaines années. Les questionnements quant à eux sont liés à la structuration et à l’activité de l’association, ils sont de trois ordres : • • • « Que va devenir l’association dans les années à venir avec les changements de personnel ? » « Peur de suites, difficulté à se projeter » Qu’entend-t-on réellement par « AIO », Accueil, Information, Orientation ? Quelles entités font sens et doit-on fonctionner en « pôles » ? (pôle jeunesse, pôle CHRS, …) Quels nouveaux projets développer ? (AIVS, Auberge de jeunesse, bar associatif,…) 66 Diagnostic : « Un Toit en Gâtine s’auto diagnostique » A retenir « L’habitat c’est le lieu où l’homme garde un repère présent-là-icimaintenant pour pouvoir aller vers le devenir » (Salignon). Les membres de l’association, salariés comme bénévoles, sont unanimes, « Un Toit reste un espace de tolérance et de liberté » qu’il convient de préserver. Dès lors, comme ils l’expliquent, au travers de l’habitat, l’association tente de donner une opportunité et une place à chacun. Levier et creuset des appartenances, l’habitat doit à la fois permettre aux individus de construire leur chez-eux en étant inscrits sur un territoire et de se constituer ainsi un bout de « coin du monde » (Bachelard, Salignon). De plus, comme ils le soulignent, l’association, par son professionnalisme, son écoute, sa générosité et sa foi en l’humain, se doit d’accompagner les parcours de vie des personnes en respectant leur rythme. Ainsi, plus qu’un logement c’est bien d’un « habitat » dont il est question : un lieu d’habitation ainsi qu’un espace d’écoute, d’échanges et d’interactions. Administrateurs comme salariés, des craintes et des questionnements sont pointés. Les bénévoles font état de « quatre » grandes préoccupations : *Mobiliser de nouveaux administrateurs *Garder des marges de manœuvre *Développer les services de l’association et « créer » *Développer sa capacité à interpeller les donneurs d’ordre *Garder son inscription territoriale et la développer Les salariés ont une inquiétude majeure, celle du départ des cadres de gouvernance dans les cinq prochaines années. Enfin, ils formulent trois types de questionnements d’ordre technique, liés à la structuration et à l’activité de l’association : * Qu’entend-t-on réellement par « AIO », Accueil, Information, Orientation ? * Quelles entités font sens et doit-on fonctionner en « pôles » ? (pôle jeunesse, pôle CHRS, …) * Quels nouveaux projets développer ? (AIVS, Auberge de jeunesse, bar associatif,…) 67 Synthèse du diagnostic territorial Territoire Jeunesse Ménages Association 38, rue Ganne – BP 16 – 79201 Parthenay Cedex - 05 49 64 32 52 – [email protected] 68 Synthèse du diagnostic – Projet associatif Un Toit en Gâtine Refonte du projet : pourquoi ? ENJEUX Parce que le projet actuel de l’association date de plus de 15 ans, que le conseil d’administration a besoin de forces vives, que le renouvellement des cadres de gouvernance oblige à anticiper certains changements, que le contexte administratif et politique actuel réinterroge le projet au regard de la future commande publique et enfin parce que nombre d’actions et de missions de l’association se sont mises en place par empilements successifs et selon un mode empirique, Un Toit en Gâtine s’est donné comme objectif de s’arrêter un peu pour redéfinir un cap et créer les conditions d’un élan à 10 ans. Résultats du diagnostic territorial La Gâtine : un territoire en évolution Etre en mouvement Faire le pari du développement Faire valoir nos valeurs Page 8 Anticiper les nouveaux contours de l’intercommunalité pour délimiter l’action de l’Association Le redécoupage des intercommunalités vient modifier le territoire actuel du Pays de Gâtine. « Parthenay-Gâtine », « Grande Gâtine », … les frontières vont être redéfinies remettant en question (ou non) la pertinence et la légitimité du Pays de Gâtine. Inévitablement, Un Toit « en Gâtine » va devoir se questionner et se rapprocher de ses donneurs d’ordre et partenaires pour délimiter son champ d’action qui, aujourd’hui, dépasse la future intercommunalité parthenaisienne (intervention sur Moncoutant, Coulonges sur l’Autize, Mazières en Gâtine,…). Délimiter le champ d’action de l’association au regard de la future intercommunalité Une démographie dynamique ! La Gâtine vieillit, constat propre aux territoires ruraux et largement partagé. Néanmoins, sa démographie ne se résume pas à cet effet de vieillissement. Augmentation du nombre de ménages et mouvements de va-et-vient des jeunes sur le territoire : deux éléments qui viennent bousculer les représentations que la majorité d’entre-nous peuvent avoir de la Gâtine. Ainsi, le nombre de ménages explose depuis une quarantaine d’années et, les jeunes sortent et réentrent sur le territoire. Ces deux phénomènes s’expliquent de la façon suivante : éclatement de la cellule familiale traditionnelle et arrivée de ménages des territoires voisins (Vienne majoritairement) qui démultiplient le nombre de foyers en Gâtine. De plus, phénomène pouvant contredire certaines représentations : oui, les jeunes sortent du pays le temps des études mais ils réentrent (reviennent ?!...) à partir de 24-25 ans, âge du premier emploi (ou période d’alternance). S’adapter aux évolutions démographiques territoriales pour rester en adéquation avec les besoins du territoire Précarité : complexification des situations et élargissement des publics Du fait de l’éclatement des familles, les personnes seules avec ou sans enfant(s) sont confrontées plus durement au phénomène de précarité. De plus, les jeunes étant plus rapidement sur le marché de l’emploi sur le nord 79, ils sont davantage confrontés à la mise en couple précoce et aux périodes de chômage. Ce public est dorénavant majoritaire au sein des services de l’association quels qu’ils soient (Résidence Habitat Jeunes, centre d’hébergement d’urgence, service logement, Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, …). Qui plus est, les ressortissants communautaires sont depuis 3 ans de plus en plus présents sur les dispositifs d’urgence. Enfin, la part des personnes de plus de 50 ans n’est pas négligeable sur l’ensemble des services (cette tranche d’âge correspondait à 37% des mesures ASLL sur 3 ans ; et, sur le Service Logement leur part est passée de 8 à 11%). Dès lors, les jeunes, les personnes isolées, les familles monoparentales, les ressortissants communautaires et les personnes âgées de plus de 50 ans constituent des publics vulnérables. Hausse de la précarité chez les jeunes adultes (18-30 ans) Bien plus qu’un constat national, la précarité des jeunes est l’affaire de tous, y compris des associations telles qu’Un Toit en Gâtine. Depuis plusieurs années, leurs demandes d’hébergement augmentent au sein de l’association et concernent de plus en plus de dispositifs, notamment le centre d’hébergement d’urgence (8% d’accueils de jeunes âgés de 18 à 25 ans en 2009 à 15% en 2012). Une des raisons pouvant être évoquées est la prise d’autonomie rapide des jeunes sur le territoire (peu de formation post bac. Entre 18 et 24 ans le taux de scolarisation est le plus bas de la Région). Dès lors, les jeunes sont davantage exposés à la précarité du marché de l’emploi en cumulant les missions intérimaires, les CDD et autres contrats atypiques. Enfin, entre 18 et 25 ans les jeunes n’ont pas de revenu de solidarité ce qui les place dans une zone de non droit, favorisant de fait leur précarité. En lien avec le SIAO, participer à l’observation sociale des populations sur le département en contribuant à une veille locale sur la question des ménages en difficulté Pouvoir répondre aux demandes d’hébergement et d’accompagnement croissantes des jeunes sur le territoire Porter une approche globale pour permettre aux jeunes de s’insérer 69 1 La jeunesse : entre représentations et réalités Page 14 Méconnaissance et confusion : que penser des questions de jeunesse ? Ah, la jeunesse… Elle fait parler et représente un collectif qu’on ne sait réellement définir. Craintes, menaces, espoirs, renouvellement, tous autant que nous sommes nous fantasmons volontiers sur la jeunesse. Les élus sont pris dans cette difficulté et avouent ne pas savoir comment se saisir de cette question. Quoique, en y regardant de plus près, certains détaillent leur action en direction de la jeunesse en valorisant leurs initiatives auprès de la petite enfance. Or, la jeunesse ne peut se résumer à cette tranche de vie. Enfants, adolescents, jeunes adultes, tous sont inscrits dans la catégorie « jeunesse » et tentent de se construire en ayant des besoins différents en fonction de leur tranche de vie. Alors que l’enfant aura tendance à « s’identifier », l’adolescent et le jeune adulte vont chercher à « expérimenter », d’où la nécessité « d’espaces » dédiés à leur épanouissement et prise d’autonomie… ENJEUX Proposer des « espaces » d’expérimentation pour les jeunes inscrits sur le territoire de Gâtine Jeunes et ambivalence : « La Gâtine : je pars, je reviens, je repars, … » Quitter la Gâtine lorsque l’on a 16, 17 ou 18 ans semble être une évidence. En effet, leur parcours scolaire ainsi que leur besoin d’expérimenter les poussent à vouloir sortir du territoire. Et, ils sortent ! (Voir diagnostic) Ainsi, après la terminale, beaucoup se rendent dans d’autres villes plus « étudiantes » que la Gâtine (Poitiers, Bordeaux, Nantes, …). En revanche, le discours des jeunes adultes (25-30 ans) est beaucoup plus nuancé. Même s’ils souhaitent quitter le territoire, y revenir reste une possibilité (Alors même qu’ils ne sont pas partis ou qu’ils y sont déjà revenus !). Finalement, les jeunes gâtinais sont liés à leur territoire et plus que liés, ils y sont ancrés. Le marché du mercredi sous les Halles, le manque de dynamisme du centre-ville de Parthenay, … autant de points sur lesquels ils s’arrêtent volontiers. Leur grande crainte ?! Le manque de dynamisme et « d’espaces » qui leur soient dédiés. Même s’ils reconnaissent que le FLIP, le festival AH ?, le festival du Bouche à Oreille, … font vivre la ville, ils soulignent que ces éléments ne sont que ponctuels et ne structurent pas leur vie sur le territoire au quotidien… Alors que le territoire vieillit, maintenir un sentiment d’appartenance chez les jeunes semble constituer un des enjeux pour le territoire de Gâtine… Continuer à recueillir la parole des jeunes sur le territoire pour qu’ils s’y sentent acteurs Positionner l’Association comme un des acteurs culturel du territoire pouvant proposer des « espaces » dédiés aux jeunes (manifestations, …) Représentations des jeunes de l’association : entre utilité, expérimentation et forme de précarité Les jeunes extérieurs à l’Association reconnaissent son utilité néanmoins, pour ce qui les concerne, qui dit utilité, dit jeunes en difficulté (mécanisme de différenciation). L’Association semble donc en partie « stigmatisée » par ces jeunes. Les jeunes résidents quant à eux – ou qui ont résidé à Un Toit en Gâtine – ne développent pas spontanément de mécanisme de différenciation. Ils reconnaissent uniquement avoir découvert la complexité de certaines situations de jeunes et que leur norme n’était pas forcement celle de leurs pairs. Néanmoins, ces jeunes associent parfois l’association à une forme de précarité du fait de leur situation socioprofessionnelle. Le contexte actuel les inscrit dans une posture d’attente, de mobilité voire de précarité qui empêche toute possibilité de se projeter de façon durable, à commencer par la projection dans un logement et sur un territoire. Certains jeunes identifient alors leur situation à une forme de nomadisme ; ils posent leur sac à dos le temps d’une mission intérimaire, d’un stage, … puis repartent en fonction de leur formation et/ou des offres d’emplois. Pour autant, les jeunes résidents ou anciens résidents déplorent la stigmatisation de ce type de structure. Car, l’Association leur a permis de rencontrer des amis et/ou leur future conjointe, de voyager, de se découvrir, … Une étape marquante et structurante pour la suite de leur parcours de vie… Mieux communiquer sur les publics accueillis au sein de l’association (exemple : le SILOJ s’adresse à TOUS les jeunes en situation de mobilité sur le territoire) Continuer à proposer des formes d’Habiter adaptés aux situations de jeunesse pour que le sentiment de transition et d’expérimentation se substitue à celui de précarité Un Toit en Gâtine sur la voie de l’expertise et de l’innovation en matière de jeunesse Outil du territoire et lieu d’accueil, d’information et d’orientation pour les jeunes, l’Association et son action auprès de la jeunesse semble faire l’unanimité auprès des élus et des partenaires. Parce qu’accueillir, informer, orienter fait partie des missions premières d’Un Toit en Gâtine et parce que cette entité structure et maille le territoire (pour que tout jeune – et ménage – en insertion / mobilité puisse trouver une solution d’hébergement / logement), les élus et partenaires la considèrent comme une des associations légitimes et reconnue sur le Pays, d’autant que la jeunesse reste un mystère (ou presque) pour certains d’entre-eux… Dès lors, ils sont en attente d’une nouvelle mission – que pourrait porter l’Association – à savoir celle d’observatoire de la jeunesse. Observer, comprendre et analyser les pratiques des jeunes : sujets récurrents sur lesquels la nouvelle intercommunalité devrait se pencher… Enfin, les activités socioéducatives et « la folie créatrice » de l’Association sont des points tout aussi essentiels pour les donneurs d’ordres et acteurs sociaux du territoire qui y voient un réel intérêt dans le cadre du vivre et du « mieux » vivre ensemble en Gâtine… Faire de l’association un des acteurs ressources pour le territoire de Gâtine en matière d’observation sociale de la jeunesse Promouvoir l’Education Populaire au travers des missions de l’Association (« Folie créatrice ») 70 2 Portraits de la précarité en Gâtine au regard de l’Habiter Page 39 ENJEUX L’Habitat : point de convergence et cristallisation des situations de précarité L’Habitat est une préoccupation de chaque acteur du territoire. A ce sujet, les élus y voient un réel intérêt puisque l’habitat constitue le support de la mixité et du mieux vivre ensemble et, est un outil au service de l’évolution démographique et de l’attractivité du territoire. Pour les partenaires sociaux (CAF, bailleurs sociaux, Mission Locale, …), « Habiter » c’est donner l’opportunité à des ménages de s’installer et de s’insérer. L’Habitat est donc un levier dans les politiques territoriales et sociales. A noter que dans les territoires ruraux le parc de logements est souvent ancien et moins bien équipé. De plus, les travaux de réhabilitation sont très généralement insuffisants. Le logement peut donc devenir le creuset des situations de précarité d’une part parce qu’il peut être vétuste et d’autre part, il est au cœur de la vie des ménages et donc de leurs problématiques. Elus, partenaires : comment s’emparer de la question de la précarité sur le territoire ? Il n’existe pas en Gâtine de réponse toute faite à cette question. Entre urgence sociale (« au coup par coup »), projet de logements sociaux (mixité et liens sociaux) et aucune action (car, pas de CCAS outillé sur la commune), les élus expliquent néanmoins se tourner spontanément vers les partenaires sociaux et le travail en réseau, essentiel pour solutionner certaines situations. En revanche, parfois la multitude d’acteurs et/ou le manque de coordination vient parasiter le bon déroulement de la prise en charge de ces dernières. Face à ce constat d’éparpillement des acteurs, les élus et partenaires sont demandeurs de rassemblement à la fois en termes de coordination (« Plus de proximité et d’échanges ») mais aussi de collecte de données qualitatives. Enfin, les partenaires soulignent inévitablement des manques en termes d’accompagnement, d’hébergement et de logement sur le territoire pour les ménages qui se retrouvent dans des situations d’urgence sociale (CHRS adultes en Gâtine, écoute psychologique plus importante, …). Un Toit en Gâtine : une interface et un « facilitateur » Interface, outil d’aménagement du territoire, pourvoyeur d’hébergement / logement mais aussi et surtout « accompagnateur » et « facilitateur » dans les parcours résidentiels des personnes accueillies, l’association est de nouveau légitimée par les élus et partenaires sociaux mais cette fois-ci sur la question de l’habitat et de la précarité. A ce titre, certains acteurs souhaiteraient que l’Association développe – désormais – davantage ce volet (universalité des publics par exemple avec la création d’un CHRS adultes). Car, globalement l’action en direction de la jeunesse est plus visible et développée que celle en direction des ménages. Mais, cette orientation s’explique par l’histoire de l’Association et les volontés politiques (élus mais aussi conseil d’administration et direction). Quand le lien social est la clé… Malgré que les ménages ne formulent pas les mêmes formes de demandes d’aides à l’Association, la protection et la reconnaissance – fondement du lien social – sont les 2 éléments majeurs dans la prise en charge des personnes en difficulté. Car, dans les différents témoignages, le sentiment de honte et d’injustice, nourris en partie par le phénomène de stigmatisation, sont identifiés comme de réels freins à l’accession à l’aide sociale. Dès lors, certaines situations se complexifient et l’enclenchement d’un accompagnement arrive bien trop tard, au moment « d’éteindre le feu ». Les personnes entrent alors progressivement dans un processus de désaffiliation et deviennent « vulnérables » (affaiblissement des liens familiaux et amicaux, perte d’un emploi, rupture conjugale, …). Maintenir l’Habitat comme levier dans l’insertion des personnes sur le territoire Continuer à piloter des coordinations départementales de type SIAO du fait de la capacité de l’Association à fédérer un certain nombre d’acteurs Maintenir la présence de l’Association dans certaines instances locales (CCAPEX, réseau Personnes Victimes de Violences Conjugales, réunions bailleurs,…) Pouvoir répondre aux demandes d’hébergement et d’accompagnement des ménages en difficulté sur le territoire Rendre plus lisibles les actions auprès des ménages Garder la notion de lien social comme un des fondements de l’Association : « Habitat, Territoire et LIEN SOCIAL » « Accompagnateur » et « remobilisateur » Les personnes interrogées affirment vouloir être acteurs dans leur parcours. Dès lors, l’accompagnement doit, selon eux, les remobiliser et non les assujettir. A ce titre, la confiance, la reconnaissance et l’écoute sont des éléments essentiels pour qu’ils se sentent partie prenante dans leur accompagnement et qu’ensuite, ils puissent « reprendre la main »… Ainsi, l’accompagnement dispensé au sein de l’Association se structure au regard de 3 points : 1°) Le temps et l’écoute 2°) La possibilité donnée aux personnes de « se poser » et de « cheminer » 3°) L’impulsion d’une remobilisation et non du « faire à la place de ». Continuer à respecter les parcours de vie et le rythme de chacun par du professionnalisme, de l’écoute, de l’empathie, de la générosité dans un esprit de solidarité 71 Les membres de l’association s’auto diagnostiquent (salariés et administrateurs) Page 65 L’habitat, levier et ancrage ENJEUX Volet technique Les membres de l’association, salariés comme bénévoles, sont unanimes, « Un Toit reste un espace de tolérance et de liberté » qu’il convient de préserver. Dès lors, comme ils l’expliquent, l’expliquent, au travers de l’habitat, l’association tente de donner une opportunité et une place à chacun. Levier et creuset des appartenances, l’habitat doit à la fois permettre aux individus de construire leur chez-eux en étant inscrits sur un territoire et de se constituer ainsi un bout de « coin du monde » (Bachelard, Salignon). Pour cela, l’association doit pouvoir proposer une gamme de logements diversifiée permettant à tout à chacun de trouver la réponse adaptée à sa propre situation. Accueillir, Informer et Accompagner les personnes : bien plus qu’un toit ! De plus, comme les membres de l’association le soulignent, l’association, par son professionnalisme, son écoute, sa générosité et sa foi en l’humain, se doit d’accompagner les parcours de vie des personnes en respectant leur rythme. Ainsi, plus qu’un logement c’est bien d’un « habitat » dont il est question : un lieu d’habitation ainsi qu’un espace d’écoute, d’échanges et d’interactions. Dès lors, chaque service doit être clairement identifiable par les les publics (jeunes, ménages, …). Le droit à l’hébergement et au logement doit pouvoir être activable par l’ensemble des personnes désireuses d’un toit et d’un accompagnement. « Chiche, cap, d’acc ! » Travailler sur l’humain c’est inévitablement faire des allers-retours perpétuels, parier sur l’Autre et en sa capacité à rebondir et à investir sa propre vie. A ce sujet, les membres d’Un Toit en Gâtine sont unanimes : parier et oser font partie des fondements de l’association. Véritable leitmotiv, il prend sens pour chaque salarié qui côtoie quotidiennement des jeunes et/ou des ménages inscrits dans des parcours de vie complexes, voire précaires. Veiller à la perméabilité et à la transversalité des différents services (CHRS, Service Logement, …) Ecrire les différents projets de services et se pencher sur les notions d’Accueil Unique (AIO) et de « pôles » (jeunesse, centre d’hébergement, …) Faire le pari du développement avec le lancement de nouveaux projets pour l’Association Volet politique Mobiliser de nouveaux administrateurs Pour avancer il faut savoir se remettre en question La démarche de refonte enclenchée part de plusieurs constats et préoccupations. Renouvellement à venir des cadres de gouvernance (direction et chef de service), fragilité des financements publics, conseil d’administration en quête d’un second souffle, territoire « mouvant », … autant d’éléments qui peuvent venir fragiliser l’assise de l’association sur son territoire et sur son champ d’action. Pour autant, aujourd’hui Un Toit en Gâtine se « porte bien ». Comme l’expriment les administrateurs et salariés, c’est une structure « rayonnante » et il est bien question d’anticiper les changements à venir pour ne pas qu’elle perde de son éclat. Ainsi, faire le pari de son développement, de sa « folie créatrice » et de sa montée en puissance en matière d’expertise et d’innovation, d’innovation, font partie des points essentiels mentionnés par l’ensemble des membres d’Un Toit en Gâtine… Habitat, Territoire et Lien Social … Interpeller les donneurs d’ordre au regard de l’action de l’Association Continuer à être présent sur l’ensemble du territoire Garder des marges de manœuvre (mutualisation, …) « Créer », développer Voir aussi le « Projet politique » page 73 et le « Programme de développement de l’Association » page 78 72 34 Plus qu’un logement, un « habitat » Offrir la possibilité de se loger, de s’insérer, de rencontrer et de créer Projet politique de l’association Un Toit en Gâtine Un Toit en Gâtine garde toujours l’audace de croire en ses projets Habitat, territoire et lien social = 73 « Savoir donner pour mieux recevoir », « Une vraie rencontre des autres » Un nouvel élan associatif S’engager à réinterroger notre projet associatif est pour moi l’occasion de réaffirmer notre projet : « Habiter comme facteur essentiel d'insertion, d'intégration et pierre indispensable à la construction d'une vie » ; mais c’est avant tout dans la manière que nous aurons à le porter collectivement, à le faire vivre, à savoir faire preuve de conviction et d’ambition qu’il prendra toute sa dimension. Le but, c’est le chemin disait Goethe ! En s’engageant dans la refonte de son projet associatif, l’Association Un Toit en Gâtine affirme sa volonté de renforcer sa connaissance du territoire, affirme sa volonté de se positionner comme intermédiaire entre les politiques publiques et les usagers, et affirme sa volonté d’agir comme opérateur de solutions d’habitat adaptées dans le cadre d’une approche globale et participative. C’est dans ce contexte qu’il nous faudra nous donner des nouveaux challenges, de nouvelles perspectives et un nouveau cap pour les dix prochaines années. En prenant appui sur nos valeurs d’humanisme, de générosité et d’écoute, il nous faut relever les défis de demain en proposant de nouveaux chantiers à ouvrir en phase avec les besoins du territoire. C’est notre volonté et c’est ce que nous mettrons en œuvre ensemble dans les prochains mois et qui se traduit dès maintenant dans le travail réalisé lors de la phase de diagnostic et d’écriture du projet. Je ne voudrais pas terminer sans remercier tous les participants de ce chantier, et ils ils sont nombreux, qu’ils soient jeunes résidents, usagers, locataires, mais aussi salariés et administrateurs sans oublier les partenaires et les élus du territoire qui nous accordent leur confiance indéfectible. Christian VIGNAULT Président Un projet associatif pour se mobiliser sur l’essentiel Toute organisation se doit d’être en mouvement au risque de se déliter petit à petit et de perdre son utilité sociale. S’interroger sur son projet, c’est s’arrêter un peu, se poser et regarder ; c’est imaginer sans retenue, c’est discuter pour mieux comprendre, c’est enfin se projeter dans un futur que l’on sait fluctuant. C’est aussi et surtout faire le pari du développement ! ! La démarche que nous avons entamée il y a maintenant un peu plus d’un an trouve son aboutissement aboutissement ou du moins arrive au terme de sa première étape aujourd’hui. C’est un vaste chantier, qui s’appuie sur la volonté politique du conseil d’administration, que d’imaginer quelle sera l’action de l’association « Un Toit en Gâtine » en 2020 ! ! Notre association s’est constituée petit à petit, et en 25 ans s’est enrichie de nouveaux services, de nouvelles personnes, de nouveaux dispositifs souvent de manière construite, quelquefois de manière empirique. Même s’il y a lieu de constater qu’il ressort de l’ensemble une certaine cohérence et que l’association est aujourd’hui légitimée sur son cœur de métier, l’insertion par l’habitat, il y a nécessité de se repencher sur l’évolution du contexte, des besoins des populations auxquelles nous nous adressons et ainsi renforcer nos actions en y imprimant l’empreinte des valeurs que nous portons ! C’est le sens de la démarche à laquelle nous avons voulu associer dans un large tour de table les bénéficiaires à savoir les jeunes ménages, les familles, les usagers des différents services, mais aussi les partenaires habituels de l’association, les donneurs d’ordre que sont les institutions et les élus des collectivités territoriales et enfin l’équipe de professionnels et administrateurs de l’association. Gardons intacte cette capacité d’innovation, d’audace, d’écoute et de rencontre ! Jacques LEBERT Directeur 74 Identité d’Un Toit en Gâtine « Pour poursuivre son étoile, il faut avoir le droit de se tromper, le droit de s’opposer et naviguer pour atteindre son objectif » L’association, créée en 1986, participe à un mouvement de transformation sociale par l’habitat dont le socle commun est une approche humaniste et dont le but est de garantir à chacun la capacité de mener son existence de manière décente et libre, quelles que soient les personnes et leurs particularités. Nos valeurs « Il faut être enraciné pour gagner sa liberté » Près de 25 ans après sa création, la ligne de conduite de chaque acteur de l’association (administrateur, bénévole et professionnel) est de développer l’autonomie des personnes accueillies pour qu’elles puissent mener à bien leur projet de vie. Pour répondre à ses principes, l’association a crée différents services. Elle a ainsi développé une gamme diversifiée de réponses logement pour pouvoir accueillir l’ensemble des populations – à partir de 16 ans et tout au long de la vie – présentes sur le territoire de Gâtine et participer à leur insertion socio professionnelle. Au-delà de la réponse logement, l’association valorise une approche globale. Ainsi, Un Toit en Gâtine prend en considération les situations des personnes dans leur globalité en s’intéressant à l’ensemble des « thèmes » qui composent leur vie (emploi, famille, …). Plus qu’un logement, cette démarche se traduit concrètement par des actions d’accueil et d’accompagnement, et des actions liées au « vivre ensemble ». Humanisme et générosité Membre de l’Economie Sociale et Solidaire, l’association se caractérise par une manière différente d’entreprendre en plaçant la personne humaine au centre du développement économique et social. Ainsi, un Toit en Gâtine affirme son attachement aux valeurs d’écoute, de respect, de solidarité, de générosité et de tolérance. Son action est guidée par des valeurs humanistes partagées par l’ensemble de ses membres. Parier et oser avec les personnes Un Toit en Gâtine est une association qui ose parier avec les personnes. Croire en l’autre et lui permettre d’accéder à un statut en lui proposant un hébergement et un accompagnement, est le parti pris de l’association. Parfois, la route est longue, mais l’association donne la possibilité aux personnes accueillies de « cheminer » dans leur parcours de vie. Peu importe le nombre d’allers-retours et la destination, ce qui est significatif c’est bien le chemin parcouru. Prendre en considération l’autre En tant que personne, chacun doit pouvoir compter sur l’ouverture, l’intérêt, la bienveillance, la reconnaissance et l’appui de tous. Accueillir, écouter et s’adapter au rythme de chacun fait partie de la philosophie de l’association et se traduit concrètement par un service d’Accueil, d’Information et d’Orientation ainsi qu’une mission d’accompagnement. Plusieurs formules d’accompagnement existent en fonction des services. Cette pluralité permet à chaque personne accueillie de trouver une réponse adaptée à sa situation. C’est aussi pouvoir proposer un certain nombre d’activités socio-éducatives, culturelles et festives en fonction des projets des personnes et de leurs envies, et ainsi contribuer à l’élaboration de leur projet de vie. 75 Notre volonté Vers une transformation sociale par l’habitat… Le mot « Habitat » exprime tout à la fois : le logement, la domiciliation, « être sur un territoire », …28 Support de l’identité sociale des individus, l’habitat constitue un réel point d’ancrage des populations sur un territoire. L’habitat renvoie au territoire tout comme le territoire renvoie à l’habitat. Les deux sont indissociables dans la construction des identités collectives De plus, cette notion renvoie à celles de « cohabitation » et d’ « espace » qui servent de support à la socialisation29. A cet égard, l’habitat sert véritablement de lien à la construction d’une identité collective. La mémoire du groupe favorise et participe donc à la construction de cette identité. Ainsi, l’association Un Toit en Gâtine L’habitat constitue un lieu de dépôt œuvre pour l’insertion des personnes par de la mémoire et le support d’un sentiment d’appartenance « l’Habitat ». L’objectif est de conquérir, par ce levier, son autonomie et de trouver peu à peu sa place dans la cité. En utilisant l’habitat individuel, semi-collectif et/ou collectif, l’association tente de participer à la construction de rapports sociaux et d’une mémoire collective, structurants dans les parcours des personnes accueillies ; associée, si besoin, à un accompagnement et à un soutien. Ainsi, au regard de la définition de l’habitat précédemment citée, l’association s’est donnée plusieurs missions : De l’individuel au collectif Adapter les solutions habitat Insertion, socialisation Accompagner et soutenir les personnes dans leur parcours Mise en relation, créer la rencontre Favoriser l’intermédiation entre l’offre et la demande Mémoire sociale et ancrage sur le territoire Proposer des temps forts socio-éducatifs, culturels et festifs … dans une dynamique d’Education Populaire « Lieu de rencontres des hommes, carrefour des pratiques et des expériences, tel doit être aujourd’hui le rôle des héritiers de l’Education Populaire »30. La notion d’ « Education Populaire » renvoie avant tout à la notion de citoyenneté. Ainsi, à l’image de la citoyenneté, l’Education Populaire se traduit quotidiennement dans les pratiques. Les gains de ce mouvement sont divers et variés : gains de nature sociale, personnelle et psychologique (avoir des amis, être apprécié et respecté des autres, se sentir utile, se réaliser, …). Ce mouvement intervient également dans la technicité de l’association et dans le partenariat qu’elle peut tisser avec les acteurs du territoire (associations, partenaires socio-culturels, …). Le « rechercher » et le « faire ensemble » s’appliquent à tous et c’est ce qui fait la force de l’action impulsée par l’association. Ainsi, Un Toit en Gâtine s’appuie sur cette dynamique d’une part pour donner le ton de son action et, d’autre part, dans la réalisation de temps forts (socio-éducatifs, culturels et festifs). Plus que s’inscrire dans la démarche de l’association, « l’Educ’ Pop’ » en est la substance ! 28 Projet associatif, UNHAJ, 2012 Processus par lequel les personnes apprennent et intériorisent des valeurs et des normes tout au long de leur vie pour s’adapter à leur environnement social. Elles acquièrent des « manières de faire, de penser, de sentir », … 30 BOURRIEAU Jean, « L’Education Populaire réinterrogée », Paris, L’Harmattan, 2011 29 76 Un Toit en Gâtine : un Habitat tremplin réservé à la jeunesse ? L’association, au regard de son histoire, de son attachement à l’Education Populaire et de son affiliation au réseau UNHAJ, est identifiée comme un acteur privilégié privilégié de la jeunesse sur le territoire. La jeunesse, temps des expérimentations et des apprentissages, semble ainsi être la cible parfaite de l’Education Populaire. Tant dans les actions que dans l’approche, les administrateurs, les bénévoles, la direction et les salariés de l’association s’attachent à transmettre les grands mouvements de ce principe aux jeunes : se rencontrer, échanger, créer, imaginer, … Par le biais de l’Habitat et l’alternance de temps individuels et de temps de vie en groupe, l’association favorise les temps des apprentissages et accompagne les jeunes dans leur parcours (jeunes apprentis, jeunes en rupture familiale, …). Par ailleurs, il s’agit de promouvoir les démarches de jeunes porteurs de projet(s) pour que ceux-ci se « réalisent » et qu’ils puissent contribuer à la vie de leur territoire ! Ainsi, c’est bien le parti pris de l’association que de proposer aux jeunes un Habitat entre individuel et collectif, rencontre et création, accompagnement et émancipation, hébergement et logement de droit commun, mobilité et installation. Un Toit en Gâtine pour tous ! L’association rencontre des jeunes mais également des ménages qui connaissent des accidents de parcours (difficultés sociales, économiques, …). Par le biais d’une approche globale, l’association s’attelle à donner un « coup de pouce » aux personnes en difficulté quelles qu’elles soient. Famille, personne isolée, couple, jeune ménage… chacun doit pouvoir trouver une réponse adaptée en fonction de ses besoins. L’Education Populaire et la citoyenneté sont l’affaire l’affaire de tous, d’autant plus dans une société où la fragilisation des liens sociaux touche l’ensemble des populations. Aussi, les moments de « convivialité populaire » et les actions de solidarité doivent concerner toutes les catégories sociales du territoire qui se retrouvent, à un temps donné, dans une situation difficile (marginalisation, mobilité professionnelle, rupture familiale, perte de revenus, …). Comme l’expliquent certains experts, une nouvelle politique du logement est nécessaire31. Nos grands principes d’intervention L’Habitat : bien plus qu’un logement ! Le droit au recommencement Un accueil inconditionnel ! Un engagement pluriel ! Une démarche participative ! Une solidarité active ! Innovation et liberté dans l’action Les 3 grandes orientations du projet associatif ! Destination I : Vie associative et développement - Respect du projet associatif - Gouvernance du projet - Développement 31 L’association dans 10 ans ! Destination II : Habitat et territoire en Gâtine Destination III : Accueil, Accompagnement et lien social - Proposer différentes solution habitat sur l’ensemble du territoire - Faire de l’association un des acteurs ressource pour le territoire de Gâtine - Développer et consolider le partenariat - Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes - Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire LE BRAS H., CARLI Pierre, Crise des liens, crise des lieux – Pour un logement social solidaire, Paris, l’Aube, Broché, 2012. 77 Programme de développement Vie associative et développement Habitat et territoire Accueil, accompagnement et lien social 78 Finalité : Œuvrer pour la transformation sociale par l’habitat afin de donner à chacun une place reconnue dans la société Mots clés : HABITAT, TERRITOIRE ET LIEN SOCIAL Destination I : VIE ASSOCIATIVE ET DEVELOPPEMENT Direction 1 Direction 2 Direction 3 Respect du projet associatif Gouvernance du projet Développement Destination II : HABITAT ET TERRITOIRE EN GATINE Direction 1 Direction 2 Direction 3 Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs ressource pour le territoire de Gâtine Développer et consolider le partenariat sur le territoire Destination III : ACCUEIL, ACCOMPAGNEMENT ET LIEN SOCIAL Direction 1 Direction 2 Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner (AIOA) les personnes Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire 79 Vie associative et développement Direction 1 : Respect du projet associatif Introduction – Constats Ce diagnostic met en avant des besoins et donc des futures préconisations, celles-ci nécessitant d’être priorisées. Dès lors, il parait essentiel d’instituer un cadre garant de la bonne mise en œuvre du projet (feuille de route, comité de pilotage, concertation d’équipe, …). DIRECTION 1 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS *Mise en place d’une feuille de route à N+3 Suivre l’évolution opérationnelle des destinations et veiller au respect de la feuille de route * Nomination d’un référent de l’animation de projet (garant du cadre) * Création d’un comité de suivi (qui, quand et comment) Respect du projet associatif Mettre en œuvre le projet associatif * Pilotage des actions Prioriser les actions et les missions en fonction de la feuille de route * Création d’indicateurs de suivi pour assurer une démarche d’amélioration continue * Réalisation d’un « séminaire » annuel d’équipe Existant - Projet triennal/quadriennal (à destination de la Caisse des Allocations Familiales) Enjeux • • Passer d’une culture de l’oral à l’écrit pour laisser une « trace » de l’existant (services, actions, …) Tout mettre en œuvre pour respecter les préconisations et permettre le développement de l’association 80 Vie associative et développement Direction 2 : Gouvernance du projet Introduction – Constats Au regard des changements à venir dans la gouvernance de l’association, il semble essentiel d’appréhender les renouvellements (membres du C.A) et la passation (direction). Ces changements ne pourront s’effectuer qu’avec un mode de faire réfléchi et partagé. L’organisation interne de l’association et l’articulation des services sont des chantiers à poursuivre et à améliorer. DIRECTION 2 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS *Communication, argumentaire, interpellation, mobilisation de nouvelles personnes au sein du C.A * Organisation de formations en direction de bénévoles actifs de l’association Constituer un C.A militant Renforcer la gouvernance associative * Soutenir et valoriser le bénévolat de compétence * Prévision de la passation par un recrutement anticipé Anticiper / préparer changements de direction les Gouvernance du projet Penser et renforcer l’organisation de l’association Penser l’articulation de l’évaluation interne avec le projet associatif et son plan d’actions Proposer un nouveau cadre de travail transversal et collectif Elaborer un référentiel d’évaluation de qualité prenant appui sur les moyens d’actions du projet associatif * Préparation de l’équipe à l’arrivée de la nouvelle direction * Révision de l’articulation des services en mettant en place un nouvel organigramme * Elaboration d’un nouveau projet de service par secteur d’intervention * Création d’un comité de pilotage de l’évaluation interne * Prendre connaissance de tous les éléments relatifs au plan d’amélioration de qualité de la loi de 2002 Existant - C.A participatif - Espaces de concertation entre les différents services Enjeux • • • Renforcer le renouvellement et la militance du C.A pour favoriser davantage le débat participatif Permettre une meilleure cohérence et lisibilité des services pour l’association, ses usagers et ses partenaires Evaluer la qualité des actions et des projets menés au sein de l’association 81 Vie associative et développement Direction 3 : Développement Introduction - Constats En vue de la baisse des financements publics, il est nécessaire de faire perdurer les financements existants et de trouver de nouveaux vecteurs. DIRECTION 2 OBJECTIFS OPERATIONNELS OBJECTIFS GENERAUX Pérenniser les financements existants ACTIONS *Production et diffusion du rapport d’activité * Argumentation en lien avec les résultats de l’association Développement Maintenir et rechercher de nouveaux financements Continuer à diversifier les financeurs locaux (CAF, MSA, CDC, Pays, …) * Production argumentaire Etudier l’orientation vers le mécénat et le sponsoring d’un * Travail sur un support d’information * Mise en place d’une stratégie de communication Effectuer une veille sur les appels à projets, sur les dispositifs et sur les plans locaux * Ciblage de Fondations au regard du projet associatif * Se mettre dans une posture de veille collective Existant - Une dizaine d’organismes financeurs publics - Veille et réponse aux appels à projets (Fondation de France, ..) Enjeux • • Maintenir l’équilibre budgétaire de l’association Permettre le développement de l’association dans le respect du projet associatif 82 Habitat et territoire Direction 1 : Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire (Partie 1 – Jeunesse) Introduction – Constats Il existe des besoins en termes d’habitat pour les jeunes sur le territoire de Gâtine. Ces besoins sont différents selon les territoires et la situation socio professionnelle des jeunesses. DIRECTION 1 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS Proposer un hébergement en résidence habitat jeunes en site principal sur la communauté de communes de Parthenay Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire Offrir des solutions d’habitat diversifiées en direction des jeunes de 16 à 30 ans inscrits dans un parcours d’insertion et permettre leur mobilité Proposer un hébergement en résidence habitat jeunes éclatées sur quatre communes de Gâtine ACTIONS * Continuité de la gestion et du développement de la résidence habitat jeunes de Parthenay en proposant de nouvelles formules « à la carte » pour les jeunes (« formule apprentis », colocation, …) * Pérennisation de la gestion des résidences habitat jeunes éclatées de Thénezay et d’Airvault en proposant de « nouvelles formules » à la carte pour les jeunes (« formule apprentis », colocation, …) *Développement de nouvelles résidences éclatées sur les communes de Secondigny et de Mazières en Gâtine * Pérennisation et développement du SILOJ sur les territoires précédemment cités Proposer des solutions habitat jeunes alternatives innovantes sur la communauté de communes de Parthenay, du Pays Thénezéen, du Val de Thouet, du Pays sud Gâtine, de l’Espace Gâtine, de l’Airvaudais et du pays Ménigoutais * Continuité de la gestion de la « résidence apprentis » de Vasles * Création d’un hébergement de type « Auberge de jeunesse » à Parthenay en s’appuyant sur une expérimentation * Evaluer l’opportunité d’un camping social répondant à la mobilité des jeunes saisonniers sur le territoire Existant - Résidence Habitat Jeunes de Parthenay, Airvault, Thénezay et Vasles - Programme Social Thématique (PST) Jeunes - Hébergement jeunes apprentis / stagiaires (colocation, …) - SILOJ, Service d’Information pour les Logement des Jeunes - CHRS Jeunes (renvoi destination 3) Enjeux • • Pouvoir répondre au plus grand nombre de demandes habitat des jeunes sur le Pays de Gâtine Favoriser la mobilité des jeunes Contribuer au développement territorial (culturel, économique, social, …) 83 Habitat et territoire Direction 1 : Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire (Partie 2 – Ménages) Introduction – Constats Il existe des besoins en termes d’habitat pour les ménages sur le territoire de Gâtine. Ces besoins sont différents selon les territoires et les situations de précarité. DIRECTION 1 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS Accueillir et informer les ménages relevant du PDALPD au sein d’un pôle « Service Logement » structuré Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire Proposer des solutions habitat en direction des ménages relevant du PDALPD Proposer des solutions habitat intermédiaires sur l’ensemble de la Gâtine ACTIONS * Refonte du Service Logement actuel en le dotant d’un projet de service écrit * Révision des conditions d’accueil et d’information pour le public * Captation de logements sociaux privés sous forme de mandat de gestion (AIVS, …) * Pérennisation et développement de l’intermédiation locative avec le système des baux glissants Existant Le Service Logement : - L’intermédiation locative (sous-location, gestion locative adaptée, SILOJ, …) - La stabilisation - Les logements temporaires (ALT) Enjeux • Pouvoir répondre au plus grand nombre de demandes habitat des ménages en difficulté sur le Pays de Gâtine Contribuer au développement territorial (culturel, économique, social, …) 84 Habitat et territoire Direction 1 : Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire (Partie 3 – Ancrage territorial) Introduction – Constats Les élus, les partenaires et les usagers ne perçoivent pas toujours l’ensemble des missions de l’association et son périmètre d’intervention (en termes de services et de contours géographiques). La présence physique de l’association sur le territoire pose question. DIRECTION 1 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS * Identification des acteurs les plus à même de relayer l’action de l’association sur l’ensemble de la Gâtine Proposer différentes solutions habitat sur l’ensemble du territoire Améliorer l’ancrage territorial de l’association Amorcer des actions de communication et de diffusion dans le réseau de l’association * Proposition de temps d’échange avec ces acteurs sur les actualités de l’association * Amélioration de la présence de l’association sur les territoires de Gâtine Existant - Réunions d’équipe élargies - Outils de communication diffusés dans le réseau de l’association et sur le territoire Enjeux • • Faire connaitre les services de l’association au plus grand nombre Etre plus présent et avoir plus d’échanges avec les partenaires sur le territoire de Gâtine 85 Habitat et territoire Direction 2 : Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs « ressource » pour le territoire de Gâtine (Partie 1 – Habitat) Introduction – Constats L’association est identifiée comme un acteur incontournable sur la question de l’habitat sur le Pays de Gâtine. DIRECTION 2 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS * Recueillir des données disponibles et mise en perspective en lien avec les activités de l’association Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs ressource pour le territoire de Gâtine Contribuer à l’expertise territoriale sur les questions relatives à l’habitat sur le territoire de Gâtine Participer à une réflexion prospective sur l’habitat en Gâtine et effectuer une veille sur les données disponibles * Investir / Réinvestir des espaces d’élaboration des politiques publiques (SCOT, PLH, CRH, …) * Participation aux instances où se situe l’enjeu de la mise en œuvre des politiques publiques départementales et régionales (comité de suivi du PDAHI, concertation autour du PDALPD, …) Existant - Présence dans certains espaces de concertation - Adhésion à des réseaux (FAPIL et UHNAJ) Enjeux • Rester un des acteurs « ressource » du territoire en matière d’habitat (volet technique et politique) 86 Habitat et territoire Direction 2 : Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs « ressource » pour le territoire de Gâtine (Partie 2 – Jeunesse) Introduction – Constats Les élus et les partenaires mettent en avant un manque d’analyse et de concertation sur la question de la jeunesse sur le territoire de Gâtine. DIRECTION 2 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS * Production d’études dynamiques pour tirer des éléments de perspectives d’aide à la décision (observatoire) Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs ressource pour le territoire de Gâtine Contribuer à l’expertise territoriale sur les questions relatives à la jeunesse sur le territoire de Gâtine Construire une prospective sur la jeunesse en Gâtine au regard de l’activité de l’association * Investissement et/ou réinvestissement des espaces d’élaboration des politiques publiques * Participation aux instances où se situe l’enjeu de la mise en œuvre des politiques publiques locales, départementales et régionales Existant - Expérimentation AGILOJE (2009-2011) et dispositif SILOJ (journées professionnelles, comités de pilotage) Enjeux • Devenir un des acteurs « ressource » sur la question de la jeunesse en Gâtine 87 Habitat et territoire Direction 2 : Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs « ressource » pour le territoire de Gâtine (Partie 3 – Modalités d’accompagnement) Introduction – Constats Face à la complexité des situations des ménages sur le Pays de Gâtine, les élus relèvent le manque de coordination entre les acteurs sociaux du territoire. DIRECTION 2 Faire de l’association Un Toit en Gâtine un des acteurs ressource pour le territoire de Gâtine OBJECTIFS GENERAUX Contribuer à l’expertise sur les questions relatives aux modalités d’accompagnement des publics vulnérables OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS Construire une prospection sur les modalités d’accompagnement * En lien avec les activités et le SIAO, mise à plat des modalités d’accompagnement, de leur évolution et typologie des publics accueillis, pour analyser les pratiques et s’adapter aux situations des usagers Repositionner l’usager au centre des questions relatives à l’accompagnement * Mise en place de rencontres avec les usagers (enquêtes, débats, …) Existant - Espaces d’échanges de la pratique au sein du SIAO avec l’ensemble des acteurs départementaux - Réunions bimensuelles avec les bailleurs sociaux du territoire - Réunions bimensuelles avec le Conseil Général Enjeux • • • Rester un des acteurs « ressource » sur la question de l’accompagnement des usagers sur le territoire Contribuer à la coordination des partenaires sociaux sur des situations complexes Inscrire les usagers dans la construction des modalités d’accompagnement 88 Habitat et territoire Direction 3 : Développer et consolider le partenariat sur le territoire Introduction – Constats Identifiée comme « une locomotive territoriale », l’association a un partenariat solide avec les acteurs sociaux du territoire. En revanche, selon les élus et les partenaires, les acteurs économiques semblent être les grands absents de ce partenariat. DIRECTION 3 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS * Création d’une cartographie partenariale Contribuer à la consolidation du partenariat existant avec les structures sociales Continuer à « faire ensemble » Contribuer à la consolidation du partenariat existant avec les associations *Mise en œuvre de chartes ou conventions « cadres » de partenariat ciblé : Maison de l’Emploi, Centre socio culturel, bailleurs sociaux, Diff’art, … * Initiation d’actions collectives d’échange de pratiques avec des acteurs du territoire * Réalisation d’un argumentaire sur les plus values apportées par l’association au regard de l’enjeu économique Développer et consolider le partenariat sur le territoire * Création d’une cartographie de réseau Développer de nouveaux réseaux Nouer de nouvelles relations partenariales avec le monde économique * Création / Participation aux forums (emploi/habitat) * Réactivation de notre participation au Club des Entrepreneurs du Pays de Gâtine * Officialisation d’accords avec les entreprises locales (mécénat, sponsoring, parrainage, …) Existant - Espaces d’échanges de la pratique au sein du SIAO avec l’ensemble des acteurs départementaux - Réunions bimensuelles avec des partenaires sociaux (bailleurs, AMS, …) - Expérimentation AGILOJE (2009-2011) : plateforme partenariale - Projets multi partenariaux avec participation de l’association (exemple : commission jeunes sur Airvault) - Projets culturels portés par l’association (exemple : court métrage, expositions d’artistes locaux, évènements en lien avec les associations culturelles locales,…) 32 - Appel à projet Sillon Solidaire avec parrainage d’une entreprise - Sollicitation d’entreprises locales qui soutiennent le projet de l’association (exemple : baisse des coûts d’impression sur des supports de communication, …) Enjeux • Rester un partenaire incontournable sur le territoire • Participer à la dynamique et production collective locale • Maintenir et développer l’approche globale portée par l’association 32 Objet de l’appel à projet : développer le SILOJ sur le territoire de Gâtine et mettre en place une première approche avec le monde de l’entreprise au travers d’un parrain soutenant le projet de l’association. 89 Accueil, accompagnement et lien social Direction 1 : Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (Partie 1 – Etre identifié comme un espace référent et de conseils en matière d’habitat) Introduction – Constats L’ensemble des personnes interrogées (élus et partenaires) identifient aisément la mission d’AIOA de l’association. Les usagers (jeunes et ménages) connaissent cette mission mais très souvent par le prisme de leurs difficultés. Dès lors, la notion d’accueil unique peut parfois être mise à mal au profit d’une logique par service, qu’ils connaissent parfois de façon approximative. Les partenaires soulignent le manque de solutions d’hébergement et d’accompagnement pour les publics les plus fragilisés sur le territoire. DIRECTION 1 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS Affirmer la notion d’accueil unique comme première étape de l’accueil des personnes Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (AIOA) Etre identifié comme un espace référent et de conseils en matière d’habitat Enclencher une dynamique collective d’accès à l’information Faciliter l’accès à l’information des jeunes résidents ACTIONS * Renforcement des moyens de l’espace d’accueil unique * Evaluation de la remise en place de permanences de partenaires au sein des locaux de l’association * Lancement d’ateliers de recherche de logement en direction des jeunes usagers * Veille permanente actualités (dispositifs, …) des * Veille permanente des besoins des publics accueillis Existant - Accueil unique (AIO) - Un secrétariat sensibilisé aux missions de l’association et à l’accueil de publics en difficulté - Expérimentation AGILOJE 2009-2011 (ateliers logement jeunes) - Aide administrative possible pour les jeunes et ménages reçus à l’association (dossiers CAF, Locapass, …) Enjeux • • • • Simplifier la lecture qu’ont les usagers de l’association pour leur faciliter l’accès à l’information, à l’orientation et à l’accompagnement Prendre en considération la demande de l’usager et l’orienter vers les bons interlocuteurs et/ou dispositifs Continuer à impulser une dynamique collective d’accès à l’information en parallèle d’un accompagnement individualisé pour favoriser le partage d’expériences Avoir les informations nécessaires au bon accueil et accompagnement des usagers 90 Accueil, accompagnement et lien social Direction 1 : Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (Partie 2 – Mieux accompagner les jeunes en difficulté) Introduction – Constats Les jeunes entre 18 et 30 ans sans revenu sont de plus en plus présents sur les dispositifs d’urgence et d’insertion. Les partenaires soulignent le manque d’offre d’hébergement et d’accompagnement pour les jeunes en grande difficulté sur le territoire. DIRECTION 1 Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (AIOA) OBJECTIFS GENERAUX Mieux accompagner les jeunes en difficulté OBJECTIFS OPERATIONNELS Développer une offre de services plus large pour les jeunes en difficulté ACTIONS * Augmentation du nombre de places en CHRS * Développement d’un suivi éducatif, si besoin, des jeunes résidents (RHJ Parthenay, Airvault, Thénezay) Existant - 4 places CHRS jeunes - 3 résidences habitat jeunes : Parthenay, Airvault et Thénezay Enjeux • Pouvoir répondre aux demandes d’hébergement et d’accompagnement croissantes des jeunes en difficulté 91 Accueil, accompagnement et lien social Direction 1 : Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (Partie 3 – Mieux accompagner les parcours des ménages en difficulté) Introduction – Constats Les nuitées sur l’urgence n’ont cessé d’augmenter sur les 3 dernières années (+28%). De 2009 à 2011, les ménages sans ressource ou bénéficiaires de minima sociaux ont une place conséquente, notamment sur le dispositif de stabilisation. Les partenaires soulignent le manque d’offre d’hébergement et d’accompagnement pour les personnes en grande difficulté sur le territoire. DIRECTION 1 Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (AIOA) OBJECTIFS GENERAUX Mieux accompagner les parcours des ménages en difficulté OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS Développer une offre de services de type prise en charge pour les ménages très déstructurés * Création de 5 places en CHRS insertion adultes Repenser le projet Urgence et Stabilisation afin de mieux prendre en compte les besoins des personnes en situation d’urgence * Réhabilitation ou construction d’une nouvelle structure d’accueil d’urgence et de stabilisation Développer un accueil de jour * Mise en œuvre des modalités d’accueil de jour au sein d’une structure ad hoc Evaluer l’accompagnement post dispositif * Evaluation de l’accompagnement réalisé (évolution des parcours 6 mois après la sortie des personnes accueillies) Existant - 6 places d’urgence - 4 places de stabilisation - 5 logements temporaires (ALT) - 37 logements en sous location Enjeux • • Pouvoir répondre aux demandes d’hébergement et d’accompagnement des ménages en difficulté sur le territoire Evaluer l’accompagnement proposé au sein des dispositifs pour continuer à proposer des réponses d’hébergement en adéquation avec les attentes des ménages, leur situation de précarité et leur composition familiale 92 Accueil, accompagnement et lien social Direction 1 : Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (Partie 4 – Offrir un accompagnement visant le maintien ou le relogement des ménages en difficulté sur leur logement de droit commun) Introduction – Constats Le nombre de dossiers ASLL sur les 3 dernières années (2010, 2011,2012) a augmenté de façon significative. DIRECTION 1 OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS Accueillir, Informer, Orienter, Accompagner les personnes (AIOA) Offrir un accompagnement visant le maintien ou le relogement des ménages en difficulté sur du logement de droit commun Maintenir l’activité d’accompagnement social lié au logement sur le territoire de Gâtine * Continuité du traitement du nombre de dossiers annuels Existant - Mesures ASLL sur l’ensemble du territoire de Gâtine Enjeux • Continuer à être un des porteurs de l’activité ASLL sur le département en vue de la sécurisation des parcours logement des ménages en difficulté sur le territoire de Gâtine (insalubrité, recomposition familiale, expulsion, …) 93 Accueil, accompagnement et lien social Direction 2 : Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire (Partie 1 – Affirmer le rôle de l’association comme un des acteurs culturels de Parthenay) Introduction – Constats Les concerts, les expositions et tous les autres évènements culturels de l’association rythment le programme culturel de la communauté de communes de Parthenay. Grand nombre d’habitués se déplacent sur ces temps festifs. Les jeunes résidents (et anciens) soulignent l’importance de ces moments conviviaux « populaires » qui favorisent les rencontres et les échanges, d’autant que sur Parthenay ils identifient très peu d’autres lieux de rassemblement, d’échange et de partage. DIRECTION 2 OBJECTIFS OPERATIONNELS OBJECTIFS GENERAUX ACTIONS * Organisation d’expositions, de concerts pour faire vivre cet espace et l’ouvrir sur l’extérieur Continuer à faire de l’espace collectif de la résidence de Parthenay un lieu d’expression artistique et de rencontres Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire Affirmer le rôle de l’association comme un des acteurs culturels de Parthenay * Impulsion de moments conviviaux autour de repas festifs et partagés * Proposition changeants d’espaces Faire participer l’ensemble des publics accueillis aux évènements types « Busi Musi » * Inscription de ces temps dans le CAVA et les actions collectives proposées par l’association Créer un bar associatif * Création ou reprise d’un bar de quartier sous la forme d’un bar associatif Existant - Une programmation artistique variée mensuelle - Accueil d’artistes en résidence - Des expositions d’artistes locaux selon les opportunités - Des temps d’échanges entre jeunes et artistes sur les modes de faire - Des évènements type Busi Musi, la Caravane Amoureuse, … Enjeux • • • Continuer à être un des acteurs culturels du territoire Favoriser l’ouverture de la résidence de Parthenay sur la ville Permettre à chaque usager d’être associé aux événements pour bénéficier de leurs plus values (échanges, rencontres, être un acteur sur le territoire, …) 94 Accueil, accompagnement et lien social Direction 2 : Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire (Partie 2 – Faire émerger la parole des jeunes usagers) Introduction – Constats Les jeunes sont demandeurs d’espaces d’échanges et de débats, peu existants sur le territoire. Les anciens résidents insistent sur les notions de tremplin, d’autonomie et d’intégration à la vie sociale lorsqu’ils évoquent leur passage à l’association. DIRECTION 2 Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS Mise en place d’espaces de parole (débats collectifs, …) au sein de la résidence et inter résidences (Thénezay, Airvault, Vasles) ; au sein du Service Logement et du CHRS Jeunes * Lancement de débats collectifs, des dîners quizz, des passations sur des sujets divers en direction des jeunes accueillis Faire émerger la parole des jeunes usagers Susciter une citoyenneté active chez les jeunes accueillis * Participation des jeunes aux instances de l’association (C.A, Conseil de la Vie Sociale, …) * Affirmation des valeurs d’Education Populaire auprès des jeunes Existant - Diners quizz,… - Outil « passation » - Participation des jeunes aux instances de l’association (C.A, Conseil de Vie Sociale, …) Enjeux • • Maintenir et promouvoir la dynamique d’Education Populaire à laquelle l’association est attachée Recueillir la parole des jeunes sur le territoire pour répondre à leurs besoins et faire qu’ils se sentent acteurs dans leur parcours 95 Accueil, accompagnement et lien social Direction 2 : Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire (Partie 3 – Développer les capacités des personnes accueillies à se prendre en main et à s’organiser) Introduction – Constats La réelle plus value du mouvement d’Education Populaire mis en avant par les jeunes (échanges, rencontres, ouverture) doit pouvoir s’envisager sur l’ensemble des services et des publics accueillis. Les usagers, les partenaires et les membres de l’équipe pointent un manque d’activité pour des publics en grande difficulté. DIRECTION 2 Favoriser l’expression de la vie collective dans une démarche d’Education Populaire OBJECTIFS GENERAUX Développer les capacités des personnes accueillies à se prendre en main et à s’organiser OBJECTIFS OPERATIONNELS ACTIONS Engager des projets humains fédérateurs * Remise en place d’opérations type RAID 4000 Renforcer les ateliers CAVA en direction d’un public plus large et/ou des ateliers préventifs (exemple : énergie) * Lancement d’ateliers cuisine, hygiène, technique avec les personnes accueillies en ALT, en sous-location, en stabilisation ou en résidence Mettre en place une démarche pédagogique et éducative reposant sur la capacité d’auto gestion des personnes * Organisation de prise en charge de manière à ce que les usagers en soient partie prenante * Responsabilisation collective des résidents sur l’organisation partagée des moments festifs ou d’activités Existant - RAID 4000, spéléologie, voyage à bord d’un trimaran, … - Ateliers collectifs proposés à tous les bénéficiaires de l’association (hormis la stabilisation et l’urgence) Enjeux • • Renforcer la participation des publics accueillis et la dynamique collective au profit de leur parcours de vie Continuer à proposer un accompagnement à la fois individuel et collectif pour contribuer à l’insertion des personnes sur le territoire 96