DOGI ou KEIKOGI

Transcription

DOGI ou KEIKOGI
DOGI
ou
KEIKOGI
Signifie : costume pour l’entraînement aux arts martiaux dans un
DOJO, appelé différemment selon les disciplines : JUDOGI,
KARATEGI, AIKIDOGI, KENDOGI, etc ... ceci étant la traduction
simpliste et ne révèle pas le niveau de l’esprit.
Pourquoi le DOGI ? (DO = voie, GI = habit)
DO = Voie ou chemin spirituel suivi par les adeptes d’une discipline martiale dans la
recherche de l’évolution du corps JUTSU « artistique » et de l’esprit « religieux ».
Le concept de DO fait partie intégrante des BUDO et KOBUDO, sans lequel ceux-ci ne
seraient que de simples techniques de combat.
Le vocable purement japonais de ce mot sino-japonais (du chinois TAO-DAO) est MICHI,
qui signifie « chemin ». L’idée de voie ou de chemin implique la multiplicité des manières
d’être et de se comporter moralement et socialement pour arriver au but ultime de l’homme :
son intégration harmonieuse avec les lois de l’univers.
C’est le DAO des chinois, le MARG des indiens, concept moral, éthique, et esthétique dans
lequel la recherche de la sérénité de l’esprit, de son absolue équanimité est primordiale, que ce
soit dans la pratique des arts martiaux (BUDO ou JUTSU) ou dans d’autres disciplines.
Le DO n’est qu’un chemin (MICHI) à suivre pour ceux qui veulent vraiment vivre d’une vie
d’homme libre, avec tout ce que cela comporte de difficultés.
Des japonais rejoignent les anciens grecs qui disaient que pour atteindre la plénitude du Soi, il
fallait d’abord se connaître Soi-même, et être capable de dominer par l’esprit ses réactions et
sentiments.
Le DO est la voie qui conduit à la Lumière, à l’éveil du Soi, à sa propre nature, identique à
celle de l’univers. Il est donc une recherche constante de la perfection du Soi.
Il implique la pratique de nombreuses vertus, qui doivent amener l’individu en union parfaite
(AÏ) avec lui-même et son environnement.
Le DO est en fait une sorte de religion laïque dont le seul but est l’harmonisation spirituelle de
tous les êtres, le plein accord du Soi avec l’énergie Universelle.
Le DO représente donc le sagesse, différente de la simple connaissance bien qu’il n’exclut pas
celle-ci, car croire et agir sont une seule et même chose.
Le DOGI
Revêtir le DOGI est un acte qui fait partie intégrante de la pratique des BUJUTSU ou BUDO.
Cet acte doit donc être effectué consciemment et non pas automatiquement.
Il est possible de reconnaître le niveau du pratiquant à la seule manière de revêtir le DOGI, de
ceindre la ceinture, de lacer le HAKAMA, tous ces actes, simples, sont révélateurs de l’état
d’être.
Avant de mettre la tenue, il est indispensable de se déshabiller ! En quittant les vêtements
utiles à la vie de tous les jours (plan profane), le pratiquant essaie de quitter aussi un ou
plusieurs aspects négatifs issus de sa personnalité (aspects inférieurs de la nature humaine).
Maintenant, il faut tenter en revêtant le DOGI de se lier aux aspects positifs de l’individualité
(potentialité spirituelle) en pensant à une ou plusieurs qualités que l’on désire acquérir
(SANKALPA = résolution).
Ainsi, par l’intermédiaire de la loi d’analogie, il est possible de se défaire de certains défauts
tout en abandonnant (provisoirement) les vêtements utilisés pour la vie ordinaire et de se
rapprocher de qualités manquantes, pour l’instant, tout en revêtant le DOGI.
Le DOGI est blanc ce qui symbolise la pureté d’intention, la sincérité, la droiture. Le blanc est
aussi représentatif de la lumière, c’est à dire de la connaissance. Le blanc est synonyme de
clarté, de franchise, de virginité.
Il est sur le plan physique relié à la lumière solaire, lumière qui se décompose, à l’aide du
prisme, pour donner toutes les couleurs de la vie. Le blanc est aussi le symbole de l’origine.
C’est en équilibrant les trois facettes de notre prisme humain (facette intellectuelle, conduisant
à la vérité, facette émotionnelle, conduisant à l’amour, facette physique, conduisant à la
sagesse) que nous pouvons manifester toutes les « couleurs-qualités » (vertus) contenues dans
la lumière blanche.
TECHNIQUE POUR REVETIR LE DOGI
et autres aspects symboliques
Il faut, une fois débarrassé des vètements ordinaires, enfiler la veste du DOGI en commençant
par la manche droite. C’est la loi d’analogie, déjà citée qui dit de commencer à se revêtir par
le côté droit du corps, ce côté étant relié à la justice, à la sérénité, à la raison.
Ne dit-on pas de quelqu’un en qui l’on peut avoir confiance qu’il est « droit ».
Le côté gauche est lui, relié à l’intuition, à la sensibilité, à l’amour mais aussi à des aspects
moins vertueux comme l’obscurité et par extension à la noirceur, à la dissimulation,
« qualités » inverses de la franchise (on dit d’une personne maladroite qu’elle est « gauche ».
Placer le pan gauche de la veste par dessous le pan droit de la veste, sens inverse du
croisement utilisé en occident pour les vètements féminins. C’est pourquoi il faut veiller
particulièrement à indiquer ce croisement aux débutants qui par habitude, croiseraient leur
veste à l’envers de la tradition japonaise.
Croiser sa veste à l’envers, côté droit sur le côté gauche est réservé aux morts ! Il est donc
pour le moins étrange, lorsque l’on pratique une technique de prise de conscience, comme le
sont tous les véritables BUDO ou BUJUTSU de s’habiller comme un cadavre !
Il y a une autre raison plus pratique pour croiser la veste, pan gauche par dessus : c’est tout
simplement parce que le DAISHO se porte sur la hanche gauche de manière à pouvoir
facilement dégainer l’un des deux sabres en cas d’attaque surprise.
Une fois le pantalon et la veste enfilés, il est nécessaire de ceindre l’OBI « ceinture » de
manière à pouvoir maintenir correctement les pans de la veste. La ceinture servira également à
faciliter les fixations correctes du HAKAMA. Accessoirement, la couleur de la ceinture
pourra indiquer le grade.
Appliquez la ceinture sur le ventre, de gauche à droite et entourez complètement la base de
l’abdomen à l’aide de la main droite. Enroulez ainsi, à l’aide des deux mains, toute la
longueur de la ceinture. Faire un noeud plat bien au milieu du ventre en dessous de l’ombilic,
en le serrant fermement. Les extrémités devront être de longueur égale, en signe d’équilibre.
Nous retrouvons, là encore, des éléments symboliques de première importance. Sens de
rotation dextrogir (tous les rituels magiques bénéfiques : magie blanche), utilisent des
circonductions dans le sens des aiguilles d’une montre, et tous les rituels de magie destructrice
(magie noire) des circonductions sinistrogines c’est-à-dire dans le sens anti horaire ; équilibre
entre les aspects solaires et lunaires (le côté droit et le côté gauche de la veste et de la ceinture)
; différenciation entre la personnalité (aspects inférieurs de l’être humain) dont les centres
CHAKRAS du plexus énergétiques sont situés en dessous de la ceinture et individualité
(potentialité spirituelle) dont les centres sont situés au-dessus de la ceinture ; indication du
centre de gravité.
Le noeud de la ceinture se trouve, en principe juste en avant de ce centre, situé,
traditionnellement quelques centimètres en dessous du nombril et en dedans de la base de
l’abdomen. Ce centre est appelé le HARA : ce qui signifie ventre en japonais et le point
unique le SEKA TANDEN. (SEIKA = lieu de naissance, maison natale, le terme peut aussi
prendre le sens de feu sacré ; TANDEN = bassin, source de richesse)
« Le plus beau métier d’hommes est le métier d’unir les hommes »
Antoine de Saint-Exupery