Autour de Heinz Holliger

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Autour de Heinz Holliger
Autour de Heinz Holliger
9.03.2014
Espace Fusterie
PROGRAMME
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Couvrant tous les genres musicaux, l’oeuvre de Heinz Holliger questionne fréquemment les figures de la limite, qu’elles proviennent de la littérature (Friedrich Hölderlin,
Robert Walser, Georg Trakl) ou de la musique elle-même (Robert Schumann en particulier). De l’expérience de pensée que représente Romancendres aux Lieder ohne
Worte — hommages cryptés et diffus — la musique de Holliger semble entièrement
surplombée par le phénomène de la voix humaine : le dialogue s’efface devant l’urgence d’une déclaration intempestive, aux questions répondent d’imposants silences,
les sous-entendus règnent…
Heinz Holliger
Vier Lieder ohne Worte I, 1982-1983
pour violon et piano - 23 min
Robert Schumann
Fantasiestücke, 1842
opus 88 pour violon, violoncelle et piano - 19 min
Romanze. Nicht schnell, mit innigem Ausdruck
Humoreske. Lebhaft
Duett. Langsam, und mit Ausdruck
Finale. Im Marsch Tempo
Heinz Holliger
Romancendres, 2003
pour violoncelle et piano - 20 min
Kondukt I
I Aurora (Nachts)
II (R)asche(S) Flügelschlagen
III Der Würgengel der Gegenwart
IV Heiter Bewegt ("Es wehet ein Schatten darin")
Kondukt II ("Der bleiche Engel der Zukunft")
Stefan Wirth, piano
Julien Dieudegard, violon
Olivier Marron, violoncelle
LES ŒUVRES
HEINZ HOLLIGER
ROMANCENDRES,
2003
POUR VIOLONCELLE ET PIANO
Heinz Holliger n’aime pas commenter ses œuvres ; il les nourrit toutefois de
multiples significations qui sont en quelque sorte codées par la musique ellemême. Romancendres, un des nombreux titres polysémiques s’appuyant sur la
langue française – on peut lire ici « romances » et « cendres » –, évoque une
pièce tardive de Schumann, des Romances pour violoncelle et piano, que Clara
brûla afin qu’elles ne fassent pas de tort au compositeur. En effet, les œuvres
composées par Schumann durant ses dernières années, alors qu’il était
enfermé à Endenich, furent jugées sévèrement par le cercle de ses proches,
comme si elles manifestaient dans une facture étrange les signes d’un affaiblissement mental, les signes de la folie. Aujourd’hui, tout au contraire, des pièces
comme le Concerto pour violon ou les Gesänge der Frühe (qui ont inspiré à Holliger une grande fresque pour chœur et orchestre) nous fascinent. Et l’on peut
rêver de ce que pouvaient être ces romances ultimes, composées par Schumann dans l’esprit sans doute de celles confiées au hautbois peu avant. Pour
un compositeur comme Holliger, qui se sent extrêmement proche de Schumann,
cette œuvre perdue exerce un attrait par son absence même. Le geste de Clara
a évidemment des résonances sombres dans le monde actuel, et c’est aussi cela
que Holliger a composé dans l’esprit des poésies d’un Paul Celan. La pièce, d’une
durée de vingt minutes, se présente en six parties : une introduction (« Kondukt
I ») met en jeu les protagonistes du drame au travers des symboles de la notation allemande (le C et le S de Clara Schumann deviennent ainsi do et mi bémol
(Es), Robert ajoutant le ré de son prénom) ; il s’agit d’une présence spectrale,
tant les sons s’enveloppent de mystère, notamment grâce aux harmoniques
du violoncelle et aux différents modes de jeu du piano. Le premier mouvement
est intitulé « Aurora (Nachts) » [Aurore (de nuit)], et joué dans un tempo très
lent ; des sonorités étranges, harmoniques, doubles cordes, jeu sur les cordes,
laissent émerger des phrases lyriques qui parfois perforent ce tissu délicat ; la
musique se situe dans un temps souple, tout intérieur. Le deuxième mouvement
est noté
« (R)asche(S) Flügelschlagen » [Coups d’ailes rapides] (on retrouve le symbolisme
des notes ré et mi bémol dans le titre). C’est une danse des ombres (une danse
macabre ?) avec des sons souvent vidés de leur substance, réduits à l’élément
percussif, dans une pulsation implacable. Le troisième mouvement doit être joué
« (r)asch mit Feuer » [vite avec feu], indication très schumannienne, et s’intitule «
Der Würgengel der Gegenwart » [L’ange exterminateur du temps présent] ; dans
ce mouvement bref, l’écriture est plus concertante, dans une texture remplie
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par des figures abruptes. Le dernier mouvement, « heiter bewegt » [allant de
façon sereine] porte comme sous-titre « Es wehet eine Schatten darin » [souffle
ici une ombre] ; la musique se fait vibration intérieure, à travers les trilles et
les trémolos notamment, jusqu’à l’implosion dans la résonance de laquelle se
déploie la coda (« Kondukt II »), et où s’élance l’ange blême du futur, « Der bleiche Engel der Zukunft », avec, dans les dernières notes, la transcription du lieu
de réclusion de Schumann, Endenich, que Holliger note « Enden Ich » [Moi Finir].
Cette œuvre, composée durant l’été 2003, fut aussitôt créée par Thomas
Demenga au Festival de Lucerne, qui l’avait commandée.
Philippe Albèra
ROBERT SCHUMANN
FANTASIESTÜCKE, 1842
POUR VIOLON, VIOLONCELLE ET PIANO
Composées en 1842, lors de la période créatrice sans doute la plus fructueuse de
Robert Schumann, marquée notamment par son amitié avec Felix Mendelssohn
et bien plus encore par l’influence bénéfique de Clara épousée deux ans
auparavant, les Fantasiestücke marquent également la fin des années fastes :
les problèmes d’argent accablent Schumann malgré un poste d’enseignement à
Leipzig. Élaborant depuis 1840 de manière systématique sa propre méthode de
travail et passant méthodiquement de sujets à sujets, 1842 est dominée par la
musique de chambre. Note finale de cette année, Schumann décide en décembre
de concevoir une œuvre en plusieurs mouvement pour une formation classique
rassemblant violon, violoncelle et pianoforte. « Complètement différente,
d’une nature très douce », c’est ainsi qu’il qualifie sa composition, proposée à
l’éditeur Peters deux ans plus tard. L'œuvre pourtant déçoit l’éditeur. Schumann
retravaille les quatre mouvements de la partition en 1849 et remarque alors
que l’agencement des tonalités ne convient absolument pas à un trio avec piano
considéré comme « correct ». Il compose d’ailleurs deux autres œuvres pour les
mêmes instruments (les trios opus 63 et 80) entre-temps, ceux-là obéissant au
canon en vigueur en termes d’ordonnancement des mouvements et des tonalités.
Constatant que l’œuvre reste rétive à toute catégorie pré-déterminée, Schumann
décide de l’intituler Fantasiestücke et d’adjoindre pareillement à chaque
mouvement une désignation spécifique. Ainsi le cycle tend à se rapprocher des
pièces de caractère alors à la mode, voir des œuvres poétiques pour piano solo.
Les Fantasiestücke se distancient considerablement des deux autres trios avec
piano, ainsi que de l'opus suivant, le numéro 110 du point de vue des dimensions
générales : compacts et cursifs, ses quatres mouvements illustrent l’attention
portée par Schumann au renouvellement des formes héritées de la tradition.
Le cycle débute par une romance typique du goût, déjà codifié depuis quelques
temps, pour des mélodies simples, sensibles et sincères, ici déployées à travers
des combinaisons instrumentales sans cesse renouvellées.
Très vivante, l’« Humoreske » frappe tant par sa structure rythmique faussement bancale, que par les brusques changements d’affects contribuant à
l’aspect burlesque du mouvement. Dans le duo suivant, le dialogue entre les
deux cordes est soumis à la rigueur du canon, tandis que le piano se distingue
par la large palette de son accompagnement en figures perlées. La multiplicité
des passages en forme de marche propulse le cycle vers un final impétueux,
conforme aux attentes du public de salon pour lequel l’œuvre était principalement destinée.
Brice Pauset
HEINZ HOLLIGER
VIER LIEDER OHNE WORTE I,
1982-1983
POUR VIOLON ET PIANO
Cette première collection de « chants sans paroles » a été composée en 1982
et 1983 et a été donnée en première audition en 1985 à Saarbrücken par
Hansheinz Schneeberger au violon et le compositeur lui-même au piano. Elle
sera suivie d’une seconde collection de sept pièces composées entre 1985 et
1994. Le titre révèle à lui-seul l’origine de la pensée musicale spécifique à ce
genre, qui devra attendre Felix Mendelssohn pour s’imposer explicitement,
bien que cette catégorie, qu’on pourrait définir par une musique en principe
instrumentale dont l’épiderme serait chargée de littérature, ait connu bien
avant le romantisme ses premiers feux, en témoignent tout particulièrement
les allemandes de Louis Couperin et de nombreuses suites de Johann Jakob
Froberger, pour en rester au XVII e siècle. Une caractéristique frappante des
Vier Lieder ohne Worte réside dans la mise à égalité de la partie de piano et
de celle de violon : le discours du piano est considérablement réduit vis-à-vis
de l’horizon d’attente d’un tel instrument, capable de polyphonie, de larges
accords et d’amples résonances ; ni déferlements du clavier, ni « concurrence
déloyale » entre les deux instruments : il s’agit proprement de duos, dans la
mesure où le langage du clavier tend à se rapprocher de celui du violon, y
compris dans sa propension à élargir notablement la palette de ses promesse
sonores. A plusieurs reprises, le piano oblitère son empreinte sonore propre
par le biais de modes de jeu inhabituels - cordes étouffées, frappées ou pincées
au doigt par le pianiste - qui révèlent autant de stratégies de rapprochement
avec le violon. Bien sûr, par-delà l’instrument, le piano tend à ressembler à
la voix humaine, toujours en point de fuite de l’imagination du compositeur,
un point de fuite paradoxalement tourné vers l’intérieur de l’écoute musicale,
une écoute qui écoute après-coup, comme si le souvenir était d’emblée gratifié
d’une longueur d’avance.
Le cycle débute par une sentence mystérieuse de quelques secondes,
suspendue, avant d’entamer la première pièce, toute de fragilité et
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d’effleurements, confinée dans les nuances piano, le violon jouant avec
sourdine. Suit un moment caractérisé par la promesse d’un discours tenu
à deux voix, voix tantôt superposées, tantôt alternantes. Cette promesse
est brisée ensuite, dans la troisième pièce qui explicitement réclame une
dissociation des deux protagonistes : le violon chante « cantabile sempre e
liberamente declamato » tandis que le piano se résout à jouer « sempre molto
ritmico ». La dernière pièce, théâtre de la réconciliation, propose en une large
séquence plusieurs tentatives éparses de rapprochement.
Holliger porte une attention particulière et constante à la notion métaphorisée
d’espace : espace entre les sons, espace entre les pièces constitutives d’un
cycle, espace entre la musique elle-même et ses auditeurs. La musique
représente un cadre à l’intérieur duquel l’imagination individuelle de l’auditeur
est invitée à se projeter en de nouvelles hypothèses poétiques et existentielles - poétique, donc existentielles...
Brice Pauset
LES COMPOSITEURS
HEINZ HOLLIGER
« Toute bonne musique travaille sur les limites » Heinz Holliger
Né en 1939 à Langenthal (Suisse), Heinz Holliger a étudié à Berne, Paris et Bâle :
le hautbois avec Émile Cassagnaud et Pierre Pierlot, le piano avec Sava Savoff et
Yvonne Lefébure, et la composition avec Sándor Veress et Pierre Boulez. Après
avoir reçu les premiers prix aux Concours internationaux de Genève et Munich,
Heinz Holliger mène une carrière de hautboïste et se produit sur les plus grandes
scènes du monde. Alternant constamment interprétation et composition, il élargit
ainsi les possibilités techniques de son instrument. Il s’intéresse beaucoup à la
musique contemporaine et use de son influence pour faire connaître des compositeurs peu connus ou méconnus. Plusieurs des grands compositeurs de notre
époque lui ont dédié des œuvres.
En tant que chef, Heinz Holliger dirige des orchestres aussi prestigieux que
l’Orchestre Philharmonique de Berlin, le Cleveland Orchestra, l’Orchestre
du Concertgebouw d’Amsterdam, le Philharmonia Orchestra de Londres, les
Orchestres philharmonique et symphonique de Vienne, l’Orchestre symphonique de
la Radio bavaroise, les Orchestres symphoniques SWR de Baden-Baden/Freiburg
et Stuttgart, l’Orchestre de la Tonhalle de Zürich, l’Orchestre de la Suisse Romande,
l’Orchestre de Chambre de Lausanne, l’Orchestre du Festival de Budapest, l’Orchestre National de Lyon et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. Depuis
de nombreuses années, il travaille régulièrement avec le Chamber Orchestra of
Europe.
De nombreux prix et distinctions ont été attribués à Heinz Holliger : le prix des
compositeurs de l’Association Suisse des Musiciens, le Prix Léonie-Sonnig de la
Ville de Copenhague, le Prix artistique de la Ville de Bâle, le Prix musical Ernst-vonSiemens, le Prix de la Ville de Francfort, le Premio Abbiati de la Biennale de Venise,
le titre de docteur honoris causa de l’Université de Zurich et le Prix du Festival de
Zurich. Ses enregistrements lui ont valu, entre autres, le Diapason d’Or, le Midem
Classical Award, l’Edison Award, le Grand Prix du Disque, plusieurs prix du disque
en Allemagne.
Heinz Holliger est l’un des compositeurs les plus sollicités de notre époque aussi
bien pour des œuvres symphoniques que de musique de chambre. Il trouve son
inspiration chez des poètes comme Hölderlin (Die Jahreszeiten, 1975-1979), Trakl,
Celan, Walser (Beiseit, 1990-1991, Schneewittchen, 1997-1998), Beckett (Va et viens,
1976-1977). La création à l’Opéra de Zurich de son opéra Schneewittchen en 1998, a
d'ailleurs été internationalement saluée. Compositeur en quête de vérité, il revisite notamment l’identité suisse (Puneigä, 2002 ; Induulchen, 2004), le passé (Triple
Hoquet, 2002 ; Claude Debussy : Ardeur noire, 2008), repousse toutes les limites
instrumentales, sonores et structurelles, et bouscule la forme conventionnelle du
concert. Heinz Holliger vit à Bâle.
ROBERT SCHUMANN
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Né le 8 juin 1810 à Zwickau, en Saxe, Robert Schumann baigne dès l'enfance dans
un univers littéraire. La bibliothèque de son père libraire, écrivain et traducteur,
lui fait découvrir les grands auteurs romantiques. Après des études de Droit à
Leipzig, il décide d'étudier le piano auprès de Friedrich Wieck. A défaut d'accomplir une carrière de concertiste, à cause d'une paralysie des doigts qu’il a luimême provoquée, il se tourne vers la composition et la critique musicale. En 1834,
il crée la très contestataire Neue Zeitschrift für Musik. Il se marie en 1840 avec
Clara Wieck, la fille de son professeur, elle-même pianiste virtuose et renommée.
Robert Schumann quitte son poste de professeur au Conservatoire de Leipzig
et rejoint Düsseldorf en 1850, en tant que directeur musical du Musikverein.
Dès 1854, sa maladie nerveuse caractérisée par des périodes de depressions
l'amenent à démissionner. Après une tentative de suicide par noyade, il est interné
près de Bonn où il meurt le 29 juillet 1856.
Compositeur incontournable de la période romantique, Robert Schumann tisse
des liens forts entre sa musique et les évènements de sa vie, questionnant son
obsession du double. Dans Carnaval (1835), il exprime divers traits d'un même
caractère à travers la figure du piano. On retrouve deux héros complémentaires
dans toute son œuvre, auquel il s'identifie, allant jusqu'à signer ses écrits par
l'un ou l'autre de ces deux noms : Eusebius ou Florestan. Les mots et les lettres
l'inspirent, aux sens propre comme figuré. En effet, qu'il choisisse les noms de
ses amis dont les lettres, traduites en notes selon la notation allemande, lui fournissent des motifs de composition dans ses jeunes années, ou qu'il exprime la
poésie qui le touche par des lignes mélodiques, telle des paraphrases de texte
qu'il n'a pas écrits. Il compose beaucoup, deux-cent-quarante-huit pièces au
total, dont les Liederkreis (1840) sur des textes de Heinrich Heine et Joseph von
Eichendorff, le cycle des Dichterliebe d'après Heine, et Frauenlieb und -leben sur
les poèmes d'Adelbert von Chamisso. Dépourvu de formation musicale académique, il bénéficie d'une grande liberté de composition. Il donne fréquemment au
piano la partie du chant et laisse la voix se glisser entre les harmonies de l'accompagnement, servant subtilement les nuances des textes et explorant la complexité
de la psychologie humaine.
Comme d'autres romantiques, il exprime dans ses œuvres une grande variété de
sentiments, notamment dans son Concerto pour piano (1845), la Fantaisie en ut
majeur (1836) ou les Études symphoniques (1854). Il évoque également avec une
grande simplicité et une apparente légèreté des émotions plus secrètes dans des
recueils comme Papillons (1831), Scènes d'enfants (1838), Kreisleriana (1838) et l'Album pour la jeunesse (1848). Comprenant également quatre symphonies, de nombreuses œuvres de musique de chambre, un oratorio, le Paradis et la Péri (1843)
et un opéra méconnu, Genoveva (1848), l'œuvre de Robert Schumann marque une
certaine apogée du romantisme musical allemand.
LES INTERPRÈTES
STEFAN WIRTH
PIANO
Né en 1975, Stefan Wirth a étudié la composition surtout aux États-Unis, où ses
professeurs principaux étaient Michael Gandolfi et P. Q. Phan. En 1999, il a obtenu
le Leonard Bernstein Fellowship pour les cours du Tanglewood Music Center, où
il a travaillé avec George Benjamin. En 2000, il a étudié avec Oliver Knussen et
Colin Matthews auprès de la Britten- Pears-School à Aldeburgh (Angleterre). Dans
les années 2002-2006, il a fait quatre tournées aux Balkans, où plusieurs de ses
œuvres ont été créées. En 2008, la radio Suisse Allemande DRS 2 lui a consacré
un portrait de compositeur, et il a reçu le Prix de la Ville de Zurich pour sa composition Werkjahr. Le Collegium Novum Zürich, l’Orchestre de Chambre de Munich,
l’Ensemble Aequator, l’Ensemble ö, l’Ensemble Makrokosmos, la Ruhr-Triennale
et le Lucerne Festival lui ont passé des commandes. Dans sa saison 2010-2011,
l’Ensemble Contrechamps l’a présenté dans la série Contretemps (avec Stefano
Gervasoni). Par ailleurs, il a collaboré comme pianiste, compositeur et arrangeur avec des metteurs en scène tels que Christoph Marthaler et Frank Castorf.
Stefan Wirth, comme pianiste, s’engage aussi pour la musique contemporaine. Il
est membre du Collegium Novum Zürich et de l’Ensemble Contrechamps. Il collabore souvent avec Heinz Holliger, par exemple comme soliste avec l’Orchestra
de la Svizzera Italiana ou aux Concerts de Pentecôte à Ittingen. En même temps,
il fait partie du Gershwin Piano Quartet, une formation de quatre pianos avec
laquelle il a joué dans un grand nombre de festivals en Europe, Amérique du Sud
et Asie (Schleswig-Holstein, Menton, Mozarteo Brasileiro São Paolo, Rheingau,
Klavierfestival Ruhr, Menuhin Festival Gstaad et aussi au National Arts Centre
Beijing et à l’Oriental Arts Center Shanghai).
JULIEN DIEUDEGARD
VIOLON
Violoniste, Julien Dieudegard est né en 1978. Après ses études au Conservatoire
National Supérieur de Musique de Paris (CNSMDP) où il obtient en 1997 un 1er prix
de violon (classe de Régis Pasquier) et de musique de chambre (classe de Jean
Mouillère), il se perfectionne aux États-Unis avec Eduard Schmieder, en Italie avec
Salvatore Accardo puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon
avec Pavel Vernikov et Roland Daugareil. Lauréat des concours internationaux de
Budapest, Douai, Brescia (2001-02), Trieste et ARD de Munich (2007), il s'est produit depuis, en soliste et en musique de chambre, en France : Cité de la Musique,
Musée d'Orsay, Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, lors des festivals de Reims,
Sceaux, Aix-en-Provence, Montpellier-Radio France, Why Not de Dijon, aux Nuits
d'Eté-Savoie... et à l'étranger dans près de vingt-cinq pays : Teatro Real de Madrid,
Festival de Ravinia - États-Unis, Festivals de Como et Portogruaro - Italie, tournées en Russie, Chine, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Thaïlande, Cambodge,
Mexique, Suède, Turquie, Afrique du Sud (..). Depuis 2006, il privilégie les aventures
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au long cours avec le Trio Cérès, le Quatuor Béla ensemble dédié à la création et
à la musique contemporaine, et le pianiste Laurent Wagschal avec qui il a donné à
plusieurs reprises l'intégrale des sonates de Beethoven et de l'œuvre pour violon
et piano de Ravel. Parmi sa discographie,
Julien Dieudegard a enregistré le disque Miniatures avec le pianiste Jonas Vitaud
(Lyrinx), un programme de musique française (Fauré, Ravel, Hersant) avec le Trio
Cérès (OehmsClassic), et un disque consacré à Ligeti avec le Quatuor Béla (Aeon).
OLIVIER MARRON
VIOLONCELLE
Né en 1980. Olivier Marron a étudié avec Marie-France Hubert (Pierrelatte), Odile
Gabrielli (Marseille), Jean Deplace (Lyon), et Jean-Guihen Queyras (Stuttgart).
En juillet 2004, Olivier Marron remporte le Premier Prix du XIVe Concours
international Johann Sebastian Bach à Leipzig, ainsi que le Prix du public, et le Prix
du plus jeune finaliste. En 2005, il remporte le Prix d’interprétation du répertoire
contemporain du Concours Domnick, à Stuttgart. En 2008, l’Institut de France et
l’Académie des Beaux-Arts lui décernent le Prix de la Fondation Simone et Cino
del Duca. Le Mécénat musical Société Générale ainsi que Culturesfrance l’ont
également soutenu. Comme soliste, il se produit entre autres avec l’Orchestre
Philharmonique de Saint-Pétersbourg, le Mendelssohn Kammerorchester Leipzig,
les Neue Vokal Solisten Stuttgart, et dans les festivals d’Aldeburgh, Salzbourg,
Luzern, au Wigmore Hall de Londres, à la Philharmonie de Berlin et à l’Auditorio Nacional de Madrid. Passionné de musique de chambre, il compte parmi ses
partenaires privilégiés Antje Weithaas, Tabea Zimmermann, Antoine Tamestit,
Jean-Guihen Queyras, Alexandre Tharaud, Juliette Hurel, Kari Kriikku, Olivier
Vivarès, Stefan Wirth, les quatuors Arcanto et Vogler. En mai 2004, il intègre l’Ensemble Contrechamps, à Genève. Avec cet ensemble, il explore le répertoire des
XXe et XXIe siècles, et travaille entre autres avec Pierre Boulez, George Benjamin,
György Kurtág, Heinz Holliger, Helmut Lachenmann, Beat Furrer, Magnus Lindberg.
Depuis, il collabore également avec l’Ensemble Modern, le Klangforum Wien et
le Münchener Kammerorchester. De janvier 2009 à mars 2011, Olivier Marron a
enseigné à la Musikhochschule de Stuttgart, comme assistant de Jean-Guihen Queyras.
ENSEMBLE CONTRECHAMPS
Fondé en 1980, l’Ensemble Contrechamps a pour mission de jouer le répertoire
des XXe et XXIe siècles et de soutenir la création actuelle. Il anime une saison à
Genève comprenant des concerts dirigés, des concerts de musique de chambre,
des activités destinées à tous les publics, enfants, scolaires, adultes, passionnés
comme néophytes. L’Ensemble Contrechamps a enregistré plus d’une vingtaine
de disques. Brice Pauset est directeur artistique de l’Ensemble Contrechamps
depuis janvier 2013.
Collaboration privilégiée:
avec notamment les compositeurs suivants: George Benjamin, Pierre Boulez,
Unsuk Chin, Hugues Dufourt, Beat Furrer, Brian Ferneyhough, Stefano Gervasoni,
Jonathan Harvey, Heinz Holliger, Michael Jarrell, György Kurtág, Helmut Lachenmann, Tristan Murail, Brice Pauset, Mathias Pintscher, Rebecca Saunders…
avec les chefs tels que: Stefan Asbury, Jean Deroyer, Jurjen Hempel, Jürg Henneberger, Peter Hirsch, Clement Power, Pascal Rophé, Peter Rundel…
avec de nombreux solistes internationaux comme: Pierre-Laurent Aimard,
Teodoro Anzelotti, Luisa Castellani, Hedwig Fassbender, Isabelle Faust, Rosemary Hardy, Nicolas Hodges, Salomé Kammer, Robert Koller, Donatienne MichelDansac, Christoph Prégardien, Yeree Suh, Kay Wessel,…
Participation aux festivals suivants: Musica à Strasbourg, Festival d’Automne
à Paris, Bludenzer Tage zeitgemässer Musik, Voix nouvelles à Royaumont, Ars
Musica de Bruxelles, Musicadhoy de Madrid, Lisbonne, Witten, Festival de Salzbourg, Biennale de Venise, Wien-Modern, DeSingel à Anvers, Maerzmusik Berlin,
Tage für Neue Musik (Zurich), Lucerne Festival, etc.
Il collabore régulièrement avec le Centre d’informatique et d’électroacoustique
de la Haute École de Musique de Genève, Eklekto, le Musée d’art et d’histoire de
Genève, le Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre, le Théâtre du
Galpon et le Théâtre Am Stram Gram.
Contrechamps bénéficie du soutien de la Ville de Genève et de la République et
canton de Genève.
12
8 rue de la Coulouvrenière • CH-1204 GENÈVE
Téléphone +41 22 329 24 00
www.contrechamps.ch
Brice Pauset, directeur artistique
Frédérique Bouchet, administratrice générale
Philippe Albèra, directeur des éditions
Dany-Léna Meyer et Michael Seum, chargés de production
Florence Dozol, chargée de communication et presse
Sarah Mouquod, chargée des activités pédagogiques
Marc Racordon, comptable
Véronique Larequi, billetterie
Diffusion des éditions : Héros-Limite
Graphisme, photographies : Alain Kissling, www.atelierk.org
Webmaster : Olivier Bergère
Impression : Contrechamps
Comité de l’Association Contrechamps
Philipp Ganzoni, président • Sarah Mouquod • Thierry Debons • Peter Minten • Didier Schnorhk
SOUTIENS ET PARTENAIRES
Ville de Genève
État de Genève
Hôtel Cornavin
Le Courrier
Espace 2

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