version Allonnes - Collège Jacques Prévert

Transcription

version Allonnes - Collège Jacques Prévert
Deux ronchons en contre-point ou les petits bonheurs
pratiquement jamais, de peur de le voir s'enfuir.
Partie 1 : le bonheur d'être ensemble.
Aux deux coins opposés Miche et Drate s'avancent l'un vers l'autre.
Miche : quel bonheur de te rencontrer Drate. (se faire la bise)
(sans Grinchotard et Broidunoir) Musique Comelade (1'10) Scène du
Drate : Ah ! Mon vieil ami, Miche, quel bonheur de se promener ensemble
supermarché avec arrivée du prince pas charmant avant les autres.
par ce beau temps ! Musique et les élèves jouent la plage. Adresse au
Entrée des autres (faire de grands gestes répétitifs, regard public) et
public quand la musique baisse « ben ! Quoi ! »
sortie au bout de deux tours.
Entrée rapidement sur la musique [caravan piste 4, 42''] avec la joie de
Broidunoir : dis Mondo, comment faire son bonheur ?
se revoir, on discute et on se salue.
Mondo : Tu n'es pas funambule et tu avances pas à pas. Tu marches un peu
Ensemble (Divine se dirige vers le groupe et les montre): vous avez- dit
plus haut mais le bonheur est difficile. pense aux lieux du bonheur : le
bonheur ? Définition: état de la conscience pleinement satisfaite.
jardin, l'île, l'enfance, autant de paradis perdus. Musique et le ski (tire-
Synonymes : béatitude, bien-être, félicité, plaisir, contentement, (entrées
fesses + ski sur place] Adresse au public quand la musique baisse « ben !
de Grinchotard et Broidunoir, l'un mou et l'autre dynamique)
Quoi ! ».
enchantement, euphorie, extase, joie, ravissement, satisfaction, allégresse,
sérénité, délectation, nirvana.
Grinchotard : et toi Risette t'as la recette pour éviter d'être malheureux ?
Broidunoir et Grinchotard : vous avez dit bonheur ? guigne, définition : Risette (amenant Grinchotard en avant-scène) : quand la vie te présente
malchance persistante. Synonymes : déveine, poisse. (les autres oh ! Oh !) mille raisons de pleurer, montre lui que tu as mille raisons pour sourire.
[Tous sur scène]
(sortie de tous sauf Petit-Fracas et Divine et Ondine qui passe avec ses
Plume : je pense Taciturne qu'il y a une foule de petits bonheurs qui
bulles de savon)
suffisent pour parfumer la vie.
Petit fracas (en dansant): je suis heureux, Divine, parce que c'est absurde.
Taciturne : sans doute, mais tu sais Plume, le bonheur, je n'en parle
Divine : un bonheur continu, Petit Fracas, c'est une bulle de savon qui
grandit toujours et qui ne crève jamais.
Collège Jacques Prévert. Mlle Jouy et Valérie Pourroy
Ondine : Vivez si m'en croyez, n'attendait pas à demain, cueillez dès
[Musique caravan piste 7, 45'']
aujourd'hui les roses de la vie.
Tableau 2 : se souvenir
Harold et Maude (face public) : le bonheur est contagieux, si vous
Chacun son tour avancer rapidement (en courant) en avant-scène et
voulez être heureux, vivez au milieu de gens heureux !
dire sa réplique.
Harold : Je me souviens de « ALLEZ LES VERTS ! »
Broidunoir et Grinchotard : ce n'est pas tout d'être heureux, il faut encore Maude : Je me souviens des images Panini et des échanges.
que ça empoisonne les autres.
Ondine : Je me souviens de Zorro et de son Z mythique.
La Bête (offre le bouquet à Belle) : Ah, Belle j'aurais du chagrin si vous
Grinchotard : Je me souviens de Bernardo, le muet.
n'étiez pas contente.
La Belle : Ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être
Petit Fracas : Je me souviens de : Qu'est-ce qui est vert, qui monte et qui
heureux lui-même.
descend ?
Divine : Un petit pois dans un ascenseur. (Tout le monde rit)
Grinchotard et Broidunoir : Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la
Broidunoir : je peux savoir ce qui vous fait rigoler comme des baleines ?
plus grande pièce serait la salle d'attente.
Les autres gonflent les ballons et jouent avec.
Drate : Je me souviens des blagues avec un héros qui s'appellait Toto.
Le prince pas charmant et son frère : rien n'empêche le bonheur comme Miche : objectivement ces blagues ne sont pas drôles, mais nous faisaient
le souvenir du bonheur. Où sont passés nos moments de joie, de peine,
bien rire.
d'innocence ? Le temps passe et emporte avec lui les sensations, les
images, les paroles. Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ?
Le prince pas charmant et son frère : Je me souviens d'avoir attendu la
fin d'année scolaire à chaque début d'année scolaire. Je me souviens des
Collège Jacques Prévert. Mlle Jouy et Valérie Pourroy
journées sans école et des « MAMAN JE N'SAIS PAS QUOI FAIRE ! »
Ensemble : je me souviens...
Grinchotard : Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.
[moment calme, on joue tranquillement avec les ballons] Musique
(Les autres fort aïe ! )
caravan piste 7 45''
La bête : Je me souviens des stylos BIC jaunes dont on retirait la mine
Partie 2 : Le bonheur d'être à deux
pour faire des lance-boulettes et des colères que cela provoquait.
La recette d'amour
La belle : Je me souviens des fleurs de boutons d'or et de leur reflet doré
Bête imite belle. Et les autres aussi avec le jeu de l'aveugle et du guide.
sur le menton pour voir si « tu aimes le beurre ».
Belle: d'abord tu marches sans penser à rien. Puis tu t'arrêtes et tu ouvres
Broidunoir : Je me souviens du papier tue-mouches qui pendouillait au-
les yeux. Oh...! Alors tu marches lentement, en pensant à quelque chose, en
dessus de mon bol au petit-déjeuner.
pensant très fort. Ensuite, il faut ouvrir les bras en grand et sourire.
Un temps, ils restent dans cette position.
Plume : Je me souviens : quel est le comble pour un coiffeur ? C'est de
friser le ridicule et de raser les murs. (les autres « j'ai pas compris »)
Bête : et après ? Après, Belle, c'est tout ?
Taciturne : Je me souviens quand je me suis cassé le bras et que j’ai fait
Belle: Chhhht ! Maintenant, c'est le plus difficile, tu sais...
dédicacer le plâtre par toute la classe.
Bête : quoi ?
Belle (chuchotant) : attendre... (tout le monde en image)
Mondo : Je ne me souviens pas du moment de ma naissance.
Bête (fort) : mais je ne veux pas attendre, Belle ! Je veux de l'amour, tout
de suite !
Risette : Je me souviens des Barbapapas de la télé, rigolos, multiformes,
Belle: ça y est ! Tu l'as perdu, Bête. Je t'ai dit avant de commencer qu'il y a
surprenants.
moment où il faut attendre dans le silence jusqu'à ce qu'on entende une
Grinchotard : je me souviens de Caliméro « c'est vraiment trop injuste ! ». musique. Pas des cris, Bête, une musique. (les autres en ont assez et
s'écartent)
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Bête : alors, que faut-il à présent, Belle, recommencer ?
Ondine : pourquoi ? (Les autres en ont assez et s'écartent, Belle s'évente,
Belle : impossible. Il faut d'abord refermer les bras et les yeux. Pleurer.
Plume s'endort, Taciturne veut le réveiller)
(têtes baissées) Bête l'imite.
Mondo : je veux écrire un livre, il me faut une plume.
Bête (relevant la tête et regardant Belle) : pourquoi, Belle ?
Ondine: écris avec un crayon, un stylo bille, un stylo plume, un feutre, une
Mondo commence à avancer
craie...
Belle : parce que nous avons un chagrin d'amour, bête. (à nouveau têtes
Mondo : pour écrire un beau livre, il faut un cadeau des oiseaux.
baissées et se mettre à l'écart)
Ondine: ramasse-la par terre.
Mondo : il ne faut pas prendre les cadeaux que les oiseaux font à la terre,
Le cadeau de l'oiseau :
Ondine.
Ondine (un peu plus fort, fatiguée) : qu'est-ce que tu es compliqué,
Mondo a les deux mains ouvertes, paumes vers le ciel. Reste un temps
Mondo. Et pour l'encre, hein ? Pour l'encre ? (Ondine s'éloigne)
ainsi, d'autres l'imitent.
Mondo : Chhhht ! Pour l'encre, j'irai vers la mer et je demanderai à un
Ondine (arrivant et taquinant les autres ) : est-ce qu'il pleut, Mondo ?
poulpe. Et pour le papier, un arbre sur la terre me le donnera.
(Seul sur scène pendant un temps , les autres se préparent pour la scène
Mondo met un doigt sur sa bouche pour demander le silence, puis
du cake d'amour)
reprend sa position.
Grinchotard (arrive et aperçoit Mondo, il s'approche de lui et lui
crie) : tu sais bien que c'est dangereux de rêver... c'est pas normal. Des
Ondine (tournant autour de Mondo, très doucement) : qu'est-ce que tu
rêves, des rêves ! Des menteries, oui !
attends, Mondo ?
Scène du cake d'amour.
Mondo (très doucement aussi) : une plume. Ne fais pas peur aux oiseaux
qui passent. J'attends qu'une plume tombe sur ma main.
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L'anniversaire (avec les mains devant les yeux, d'autres font pareil)
Il y a la guerre.
Plume (très enjoué) : alors, alors, est-ce que je peux les ouvrir, Taciturne ? Risette : Tu vas faire comme moi. Quand c'est gai, je souris. Quand c'est
Taciturne : tu m'as dit quelque chose de grand ? De beau ?
triste, je fais comme ça. (jeu entre tête droite et tête baissée, mains devant
Plume : oui, oui. (les autres font le signe avec la tête)
visage et les écarter au moment du texte)
Taciturne : De précieux ? D'extraordinaire ?
Ondine : J'ai compris ! Il y a la guerre. (jeu précédent par les autres et
Plume : oui, oui. (les autres font le signe avec la tête)
Risette mais Ondine face public, ne fait pas les gestes) Répéter le jeu à
Taciturne : alors tu peux ouvrir les yeux, Plume, lentement. Joyeux
chaque parole d'Ondine, les autres sont en miroir.
anniversaire, Plume ! (Les autres répètent cette phrase)
Ondine (réfléchissant, cherchant ses mots) : il y a des fleurs de toutes les
Plume: mais je ne vois rien, Taciturne.
couleurs . Il y a des orphelins. Il y a les oiseaux. Il y a des assassinats. Il y
Taciturne : regarde bien, Plume.
a le soleil. Il y a Grinchotard. Il y a des cadeaux. Il y a Broidunoir. Il y a
Plume : je vois le pré, et plus haut la montagne et encore plus haut le ciel. toi.
Je vois la forêt, la plage, la mer qui vient sauter contre le rocher. (Les
Risette ne sait pas quoi faire.
autres essaient de voir donc s'approchent, d'autres cherchent)
Ondine : il y a toi.
Taciturne : le monde, Plume. Est-ce qu'il n'est pas grand, beau, précieux et Risette : je ne sais pas quoi faire. Parfois, je suis joyeuse, parfois, je suis
extraordinaire ?
triste, alors...
Plume : oh, si ! Merci, Taciturne, merci ! (Les autres cherchent et
Ondine: il y a moi. Pourquoi tu souris ? Moi aussi je suis parfois gai,
Taciturne et Plume s'enlacent quand Ondine et Risette sont en avant
parfois triste.
scène, tout le monde en miroir)
Risette : oui, mais tu es avec moi, Ondine.
Musique et trouver trois façons différentes pour montrer le bonheur
d'être à deux et les répéter de plus en plus vite sur la musique.
[Caravan, piste 4,1''10] Broidunoir et Grinchotard les imitent avec
exagération.
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Pas de deux :
Miche : qu'est-ce qu'on avait décidé de faire Drate ?
Miche et Drate sont les professeurs de danse et font la leçon en battant Drate : et bien... danser ! Danser ensemble ! Faire un pas de deux !
la mesure à la place des sons de la musique. Broidunoir s'endort.
Miche : écoute la musique ! (Battista Lena jusqu'à ce que Broidunoir
Miche (frappant dans ses mains): Vite, vite, lent, lent, vite, vite, lent,
l'interrompe), (Tout le monde en ronde.)
lent. ça c'est le tango.
Broidunoir : mais taisez-vous, taisez-vous, vous m'empêcher de dormir. Si
je dormais je ferais peut-être un beau rêve ! J'irais dans les bois, il y aurait
Drate : je ne connais pas, Miche. Mais je connais la valse : poumpapa,
une goutte d'eau dans ma tête, un cœur, un cœur dans ma tête ! (sortie de
poumpapa, poumpapa, facile !
tous sauf Maude, Harold et Broidunoir)
Miche : ma mère savait danser ça. Mais le rock, on pourrait danser le
Maude : tu as entendu, Harold ? Un cœur dans sa tête !
rock ! OUABABENOUBA BEOUAMBAMBOU ! TUTTI FRUTTI... !
Harold : il ne faut pas rire de ces choses. Pourquoi en ris-tu toujours ? Pas
(jouer les guitares-héros)
si fort ! Rien n'est plus drôle qu'un grincheux, mais...
Drate : ouh ! Lala ! Ça c'est un truc qu'il faudrait apprendre … et c'est
Maude : rien n'est plus drôle que la mauvaise humeur !
dangereux, Miche.
Harold (scandalisé) : oh ! Je ne sais pas.
Miche (se tortillant, les autres prennent les maracas) : et ça : tchiki
Maude (en avançant vers Harold) : si, si, c'est la chose la plus comique
tchiki, tchki, tchki, tchki, tchki, tchki, tchki, tchki, tcki,
du monde. Tu es trop sensible. Nous rions, nous en rions de bon cœur, les
tchiki tchiki, tchki, tchki, tchki, tchki, tchki, tchki, tchki, tcki, … c'est
premiers temps. Mais la mauvaise humeur, c'est toujours la même chose.
exotique.
Harold : oui, c'est comme la bonne histoire qu'on nous raconte trop
Drate : eins, zwei, drei, vier ! eins, zwei, drei, vier ! eins, zwei, drei, vier ! souvent, nous la trouvons toujours bonne, mais nous n'en rions plus.
C'est une marche, Miche, c'est le plus simple ! Et ça on peut le danser à
Maude : Le bonheur c'est juste un farceur et s'il passait devant toi sans que
deux, à quatre, à vingt, à mille ! … Eins, zwei... (Miche réfléchit) Alors,
tu le voies ? (Sortie et chasser- croiser avec Divine et Petit-Fracas avec
Miche ?
masque)
Collège Jacques Prévert. Mlle Jouy et Valérie Pourroy
Est-ce que je suis beau ? (seuls sur scène)
Petit Fracas : est-ce que je suis beau ? Divine ?
Petit Fracas (enfantin, capricieux) : est-ce que je suis beau, Divine ?
Divine : ça ira
Divine : oui, tu es beau, Petit Fracas.
Petit Fracas : je ne te demande pas maintenant. Mais je te demande si je
suis beau, en général.
Entrée des autres qui applaudissent avec Petit-Fracas et Divine de dos.
Divine : je n'aime pas les généraux. Presse-toi, Petit Fracas.
Ils saluent le public.
Petit Fracas (boudeur) : tu plaisantes avec moi, tu ne me regardes pas, tu Petit Fracas : tu crois que ça leur a plu ?
ne me réponds pas.
Divine : tu ferais mieux de te concentrer et de te taire, ils sont là.
Ils prennent deux positions d'acteurs.
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Noir