Dossier pédagogique - Musée de Normandie
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Dossier pédagogique - Musée de Normandie
MUSÉE DE NORMANDIE 28 juin - 11 novembre 2014 Dossier pédagogique 1 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Sommaire Exposition organisée par le Musée de Normandie, Ville de Caen et programmée dans le cadre de l’ÉLAN DES JEUX, projet territorial associé aux Jeux Équestres Mondiaux FEI Alltech™ 2014 en Normandie, initiative partagée de la Région Basse-Normandie, l’Etat, la Ville de Caen, les Départements du Calvados, de la Manche, de l’Orne, la Communauté d’agglomération Caen la mer, la Région Haute-Normandie. Avec le concours de la Région Basse-Normandie, de l’État (Direction régionale des affaires culturelles de Basse-Normandie) et du Département du Calvados. Et avec l’aide toute particulière de l’Association des Amis du Musée de Normandie, sous la présidence de Philippe Martin. Commissariat : Alice Gandin Julie Romain Crédits photographiques : ADAGP : couverture Bibliothèque municipale, Versailles : p.22 Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris : p.5 Château-musée, Saumur : p.10, p.11 (gauche), p.19, p.22, p.23 Circus Art Museum, Borg : p.15, p.23 Domaine de Compiègne (RMNGP) / Philippe Fuzeau : p.12 Domaine de Compiègne (RMNGP) : p.9 Ecole nationale vétérinaire, Maisons-Alfort : p.7 Musée de la vénerie, Senlis : p.13 Musée d’Orsay (RMNGP) / Droits réservés : p.14 Musée national de la Renaissance- Château d’Ecouen (RMNGP) / Gérard Blot : p.8 Musée de Normandie : p.18 Musée du Louvre (RMNGP) / Franck Raux p.17 Musée international de la chaussure, Romans : p.11 (droite) 2 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Introduction 4 Partie I. Au temps des écuyers. XVIe-XVIIIe s. I. Au temps des écuyers 5 II. L’équitation devient un art 6 III. À la recherche du bon et beau cheval 6 IV. Le cheval, au centre du faste royal 7 Partie II.Au temps de l’homme de cheval. XIXe s. I. Au temps de l’homme de cheval 10 II. Amazones, l’équitation des dames 11 III. Le chic à cheval 12 IV. La passion du mouvement, le mystère des allures 14 V. Le cheval et le cirque 15 VI. Les courses hippiques 16 VII. Les sports équestres 18 VIII. L’équitation française 19 IX. Les nouveaux cavaliers 20 L’exposition en 20 dates 21 Lexique 22 Bibliographie et filmographie 24 Liste des fiches d’œuvres 26 Offre pédagogique et informations pratiques 28 3 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Introduction : Cette exposition propose au visiteur de tisser un lien entre la fascination millénaire de l’homme pour le cheval, le passé fastueux de l’équitation française et la renommée de la Normandie comme terre de cheval. À l’occasion des Jeux Équestres Mondiaux, la Normandie ne manque pas de raisons de rappeler son rôle dans l’histoire et la pratique de l’équitation. La richesse de la Normandie rurale et sa réputation à travers le monde tiennent en effet tout autant au cheval qu’à la vache. La plaine de Caen fut un grand pays éleveur de chevaux, notamment fournisseur privilégié de la carrosserie parisienne et de la remonte de l’armée. Partie 1 Au temps des écuyers (xvie-xviiie siècles) I. Au temps des écuyers C’est aussi l’occasion pour la ville de Caen de rappeler ses liens avec la famille de l’illustre La Guérinière, grand écuyer du roi, sa place dans l’histoire du trot inauguré sur la Prairie en 1837, ou la création en 1864 de la Société d’encouragement du cheval français… À partir du XVIe s., le renouveau culturel de la Renaissance italienne s’étend au dressage et à l’équitation qui jusqu’alors reposaient sur la contrainte et la violence envers l’animal. Lors des expéditions militaires en Italie, les chevaliers français, lourdement armés, découvrent une équitation plus légère et plus mobile. Les cavaliers de toute l’Europe viennent alors se former à Naples, auprès de grands écuyers italiens, et deviennent, à leur retour, les fondateurs des écoles d’équitation française, allemande, anglaise… L’influence italienne se fait de manière précoce en Normandie où les académies équestres de Caen et de Rouen sont tenues dès le XVIe s. par des maîtres napolitains. L’équitation devient une des manières d’exprimer son statut social, sa richesse matérielle, son aptitude intellectuelle. Elle se détache d’un exercice purement militaire pour devenir un art du paraître. La maîtrise du cheval reflète aussi la capacité à gouverner les hommes. Mais tous les chevaux ne se valent pas : un noble se doit de monter un cheval élégant, dressé et apte aux allures relevées. Plus généralement, l’histoire de l’équitation est intimement liée aux changements de la société. Elle a évolué entre le XVIe et le XXe siècle des seuls domaines utilitaire et militaire vers ceux de l’art, des sports et des loisirs. Ainsi, le musée de Normandie a choisi de porter son regard, à travers plus de 250 œuvres, documents ou objets, sur les origines et les représentations d’un art équestre «à la française», ses mises en scène spectaculaires et mondaines et sur l’essor des sports hippiques. FICHE D’ŒUVRES N°1 Une histoire de l’équitation, à travers l’art, le spectacle et le sport… Archéologie et équitation illustrations de ces peintures murales. En effet, Le parcours de l’exposition commence dans les ce décor est similaire aux dessins représentés vestiges de l’ancienne sellerie du gouverneur du dans un manuscrit du XVIe s. : le Traité d’embouchure château de Caen, découverts en 2004, à l’occasion de la de Jean de Feschal, capitaine du château de Caen construction de la salle du rempart. Une opération de (1504-1516) (ce traité est exceptionnellement prêté fouilles archéologiques a permis de dévoiler les murs par la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris). de cette sellerie qui portent encore des décors peints parfaitement lisibles. Cet ouvrage rend explicite les différences entre chaque Les restes de ces décors sont composés (embouchure, branche, gourmette) démontées de deux motifs réalisés à main levée : un emblème et réassemblées selon le caractère ou le physique répété plusieurs fois et des mors tous différents du cheval. Dans le traité de Jean de Feschal comme les uns des autres. sur le mur, nous sommes donc en présence d’un mors. Ceux-ci étaient constitués de trois parties véritable catalogue de mors expérimentés au début L’exposition a permis de révéler l’origine des du XVIe siècle. 4 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Antoine de Pluvinel, L’instruction du Roy en l’exercice de monter à cheval, Paris, P. Rocolet, 1627, figure 8, Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris Parallèlement, l’hippiatrie quitte son statut de pratique empirique pour devenir une science rationnelle, une véritable médecine des chevaux. Au XVIIIe s., l’écart se creuse entre les divers usages du cheval : académique, militaire, utilitaire, entraînant une diversification des types de chevaux. À la fin du XVIIIe s., les raffinements, jugés excessifs et inutiles, de cette équitation du paraître recevront les critiques du monde militaire. En 1775, Jacques d’Auvergne, écuyer en chef de l’Ecole militaire de Paris, est sollicité pour définir une équitation de terrain. Il mettra ainsi un terme à la suprématie de l’équitation académique au sein de l’armée. 5 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique II. L’équitation devient un art À partir du XVIe s., la noblesse construit autour du cheval une culture très élaborée, développée dans les cours européennes. En France, l’équitation académique fait école, influencée par l’équitation italienne et théorisée par les écuyers royaux, Salomon de La Broue et Antoine de Pluvinel. L’école française d’équitation connaîtra son apogée au XVIIIe s. avec l’École de Versailles et l’œuvre d’un illustre écuyer d’origine normande, François Robichon de La Guérinière. Philippe-Etienne Lafosse, Cours d’hippiatrique, 1772, planche XXIII, gravure aquarellée, Maisons-Alfort, Ecole nationale vétérinaire 1. Fonctionnement des académies FICHE D’ŒUVRES N°2 Du XVIe au XVIIIe s., les académies équestres se développent sous le contrôle du Grand écuyer de France et sous la protection du roi, de la cour et des noblesses locales. L’enseignement de l’équitation académique devient une affaire de famille. Le bâtiment de l’académie et le savoir équestre se transmettent de père à fils, à gendre, parfois à écuyer associé, donnant lieu à de véritables dynasties d’écuyers : les Cottard à Rouen, les La Guérinière à Caen, les Pignerolle à Angers. 2. Enseignement académique Les premières académies sont contemporaines d’une réflexion sur l’éducation et le statut de la noblesse. Les jeunes nobles, qui sont autant de futurs officiers, y sont initiés au savoir-vivre de la cour et instruits pour mieux servir le royaume. L’équitation acquiert une portée politique : celui qui maîtrise sa monture, saura gouverner les hommes. Elle devient une sublimation des allures du cheval pour mieux mettre en valeur le cavalier. III. À la recherche du bon et beau cheval L’équitation savante s’exerce de préférence sur un type de cheval particulier, sélectionné sur la base de critères physiques, tel que le genet d’Espagne. Au rang des « beaux chevaux » sont les chevaux de selle ou de trait léger, élégants, de grande taille, propres à la cavalerie, définis par opposition aux spécimens locaux, considérés comme lourds et grossiers. Les successeurs de Colbert font évoluer ce système par la création d’une véritable administration représentée sur le territoire par des dépôts d’étalons ou des haras royaux. En 1715, le haras royal de Saint-Léger en Yvelines est transféré sur le domaine du Pin dans l’Orne. D’un élevage en liberté à un élevage contrôlé FICHE D’ŒUVRE N°3 Jusqu’à la fin du XVIIe s., l’élevage des chevaux n’est pas organisé, la production se fait « en liberté », essentiellement dans les régions peu propices à la culture. Il s’agit alors de chevaux de trait ou destinés à d’autres usages, trapus et rustiques, dont le type est bien éloigné du grand cheval, réclamé par les militaires. L’approvisionnement en chevaux se fait au prix d’importations massives et onéreuses d’étalons d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne et de l’Empire ottoman. À partir de 1665, Colbert, grand ministre de Louis XIV, réglemente la production des chevaux. L’Etat achète des étalons, les place en dépôt chez des particuliers et les met à la disposition des propriétaires de juments des paroisses voisines. Cet élan s’accompagne d’un développement de l’hippiatrie, révélateur du soin apporté à l’élevage du cheval. 6 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique IV. Le cheval, au centre du faste royal FICHE D’ŒUVRE N°4 FICHE D’ŒUVRE N°6 Depuis le XVIe s., l’art de monter à cheval fait partie de l’éducation des princes. À la guerre, à la chasse, à la parade, le cheval est un incontournable de la vie de cour. Il est aussi un faire-valoir à la fois physique et symbolique pour toute l’élite sociale. Le faste royal se déploie autour des plus beaux chevaux, parés de magnifiques harnachements, logés dans de somptueuses écuries et montés au sein d’une prestigieuse académie d’équitation. 1. Iconographie royale Le cheval est omniprésent dans les représentations du roi et des membres de la cour. Tous les arts sont mobilisés pour forger une image du roi à cheval, maître des chevaux, comme des hommes. 7 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Sous l’impulsion de Colbert, le portrait équestre entre dans les commandes auprès des artistes. Dans les villes de province, les sculptures équestres répandent l’image du roi conquérant ou du monarque absolu. Les grands portraits royaux ornent les résidences françaises ou sont envoyés dans les cours étrangères. Les hauts faits de la vie du roi, exploits militaires ou divertissements de cour, sont diffusés par la gravure. Chanfrein, XVIe s., Musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen Carrosse à flèche, fin XVII e s., Musée national de la voiture et du tourisme, palais de Compiègne FICHE D’ŒUVRE N°5 8 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique 2. Divertissements équestres Les fêtes et jeux équestres sont autant de mises en scène des valeurs de la société de cour : affirmation de la puissance et de la gloire, goût de la performance physique et du jeu, exaltation des vertus chevaleresques. L’apprentissage des jeux et de la voltige complète celui des airs de manège dans les académies. Courses de bague, de tête, méduse, faquin sont des exercices ludiques qui prolongent et remplacent la tradition des tournois médiévaux et développent l’habileté du cavalier. 9 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Partie 2 Au temps de l’homme de cheval : XIXe s. I. Au temps de l’homme de cheval Au XIXe s., le cheval est omniprésent. Autrefois apanage d’une élite, la culture du cheval va être profondément modifiée, subissant, dès les premières années du siècle, l’influence du monde militaire et de l’anglomanie. Avec les guerres napoléoniennes, le besoin en chevaux et en cavaliers augmente fortement. Il faut alors former de nouvelles recrues à une équitation plus simple, en rupture avec la tradition académique de l’École de Versailles. Par effet de mode, la jeunesse copie cette nouvelle équitation militaire et adopte le port des rênes flottantes, la position des jambes en avant et les selles anglaises. Chevaux de sang, écuries reluisantes et équipages luxueux demeurent des incontournables de la haute société. Pourtant, l’équitation s’ouvre progressivement à une frange plus large de notables et de grands bourgeois. L’espace mondain n’est plus concentré à la cour mais se déplace vers les centres urbains. Le goût des prouesses équestres et l’art de la parade s’exercent dans l’enceinte des manèges, des hippodromes et des promenades urbaines. II. Amazones, l’équitation des dames FICHE D’ŒUVRES N°7 En Europe, l’équitation est un domaine essentiellement masculin. Sous des prétextes de préservation de la virginité et de la pureté féminines, la monte à califourchon est taxée d’indécente depuis le XVIe s. L’interdit qui frappe l’équitation des dames vise surtout à contrôler le corps de la femme. Au XIXe s., la pratique féminine de l’équitation est alors cantonnée à la monte en amazone. Elle est une équitation d’extérieur, pratiquée par goût de la promenade et de l’exercice. Ainsi, les amazones se distinguent des écuyères, demi-mondaines qui évoluent dans les cirques et pratiquent les exercices de haute école à califourchon. La monte en amazone fait l’objet d’un apprentissage particulier qui allie maîtrise technique et recherche esthétique chez les maîtres de manège les plus réputés : Baucher, Pellier et Molier notamment. Pour Jules Pellier, l’amazone doit sortir de chez elle déjà en selle, faire sa promenade aux grandes allures et revenir à son logis sans descendre de sa monture. Une émancipation difficile Au cours du XIXe s., le perfectionnement du harnachement améliore la stabilité et les dames à cheval sont de plus en plus hardies. Certaines participent aux parties de chasse à courre et aux concours de saut d’obstacles. Cependant, l’amazone conserve une pratique du cheval dépendante de l’homme : on ne lui confie que des chevaux déjà dressés et l’aide d’un cavalier confirmé est nécessaire pour monter et descendre de cheval. Philippe Ledieu, Portrait équestre du comte d’Aure, v. 1834, Château-musée de Saumur Il faudra attendre les années 1930 et l’évolution de la société pour que la monte à califourchon soit à nouveau acceptée. Une véritable révolution culturelle ! Comparée à la monte à califourchon, la monte en amazone réduit la capacité de la cavalière à mener son cheval. La selle à cornes, au XVe s., puis l’ajout d’une troisième fourche, en 1830, vont permettre aux dames de galoper et de franchir des obstacles. Les étriers à bascule sont mis au point pour éviter à la cavalière d’être traînée en cas de chute. Malgré les tentatives d’améliorer la sécurité, la monte en amazone demeure très dangereuse. FICHE D’ŒUVRES N°7 Du cavalier anglomane à l’homme de cheval L’évolution de la culture équestre au XIXe s. est indissociable de celle de l’élevage. La production équine est alors organisée dans l’optique de créer et d’améliorer des races de chevaux. Certains cherchent le pur-sang tandis que d’autres défendent le recours aux races locales, créant les races de demi-sang. La noblesse s’identifie aisément à l’élégant pur-sang, dont le pedigree est à l’image de leur généalogie, tandis que la bourgeoisie opulente s’oriente vers le cheval de demi-sang, animal puissant et sûr. Peu à peu, le modèle de l’aristocrate d’Ancien Régime cède le pas à celui de l’homme de cheval. Tourné vers la connaissance et le respect de l’animal, l’homme de cheval prend part à son élevage, à son dressage et prend soin de l’utiliser avec économie. L’acquisition de ce statut relève de la compétence et non plus seulement du privilège de naissance. 10 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Selle d’amazone à trois fourches, XIXe s., Château-musée, Saumur Étrier-pantoufle, XIXe s., cuivre, Musée international de la Chaussure, Romans 11 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique III. Le chic à cheval 2. Au manège Au XIXe s., la grande bourgeoisie adopte progressivement les activités sportives et récréatives que l’aristocratie a développé autour du cheval. L’équitation de loisir était née. À Paris comme en province, le lieu où la haute société fait son apprentissage équestre est le manège. Le XIXe s. voit la multiplication des manèges professionnels dans l’espace urbain. Les maîtres de manège y enseignent les rudiments de l’équitation et les subtilités de l’art équestre, les manières du dressage et les règles de l’attelage. Considéré comme l’annexe des salons mondains, le manège est un lieu aménagé autant pour l’exercice équestre, que la conversation (salons attenants) et la représentation (tribunes). 1. La promenade urbaine ou l’art de la parade A. Legras, Place de la Concorde (détail), vers 1885-1890, oléogravure, Musée national de la Voiture et du tourisme, palais de Compiègne Paris et les villes de province se dotent d’espaces verts aménagés pour la pratique mondaine de l’équitation et la mise en scène des élégants. Auparavant réservés aux élites aristocratiques, les lieux de promenade sont désormais ouverts à toute la société urbaine. Ainsi, aristocrates, notables et classes populaires fréquentent les boulevards et les bois mais ne s’y confondent pas. L’élite privilégiée ne paraît qu’aux heures dédiées au labeur pour le reste de la société. 3. La chasse à courre, un passe-temps ritualisé Ernest Alexandre Bodoy, Rendez-vous de chasse du rallye Bonnelles, Vers 1890, Musée de la Vénerie, Senlis 12 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique La grande vénerie est une chasse qui se pratique à cheval, après le cerf, le chevreuil, le sanglier. Le veneur chasse en dirigeant une meute de chiens lancés à la poursuite de l’animal. Pratiquée par les seigneurs depuis le Moyen Âge et développée ensuite dans le cercle des élites, la chasse à courre est liée à une sociabilité et un art de vivre particuliers. Elle se déroule suivant un rituel précis et repose sur une hiérarchie définie. On distingue ainsi plusieurs étapes : le rapport, le rendez-vous, l’attaque, l’hallali, la curée, les honneurs, autant de moments-clés qui deviennent par la suite des thèmes iconographiques de l’art cynégétique. L’ensemble des initiés maîtrise donc les codes, le déroulement et le vocabulaire propres à la grande vénerie. Chaque équipage se distingue d’un autre par le choix d’une tenue, d’un emblème frappé sur le bouton et d’une devise. Dans la chasse à courre, le rôle du cheval paraît annexe car c’est la meute de chiens qui est objet de tous les soins. Le cheval est avant tout un moyen de transport, une monture fiable pour assurer des déplacements exigeants à travers la forêt. Au sein d’un équipage, la position dominante est toujours celle de celui qui est à cheval. En effet, la maîtrise de l’équitation y est essentielle, puisqu’elle est révélatrice de la position sociale. 13 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique IV. La passion du mouvement, le mystère des allures FICHE D’ŒUVRE N°8 L’œil humain n’a pas spontanément la capacité de décomposer l’ensemble des mouvements du pas, du trot, du galop. Ainsi, les allures du cheval sont longtemps restées un mystère. 1. La représentation du mouvement Pour représenter le cheval, les artistes ont eu recours à des positions artificielles donnant l’impression de stabilité, de fougue ou encore de vitesse. Ainsi, depuis la Préhistoire, le cheval au galop est représenté les jambes à l’horizontale. Au XIXe s., les artistes reprennent cette convention du « galop volant » ou du galop « ventre à terre ». Féru d’anatomie, pratiquant la dissection, l’anglais George Stubbs est un des premiers à orienter le dessin des muscles, des os et des organes vers le réalisme et la simplicité. À sa suite, certains artistes, comme Théodore Géricault et Edgar Degas, privilégient l’observation et l’anatomie pour s’assurer une représentation vraisemblable du cheval. Esquisses et écorchés, dessinés ou sculptés, témoignent de cette quête éternelle du mouvement et du modelé. 2. Les progrès de la photographie Eadweard Muybridge, Saut d’obstacle, cheval blanc, 1887, héliogravure, Paris, musée d’Orsay, don de la fondation Kodak-Pathé. Par la suite, l’américain Eadweard Muybridge lance des travaux pour confirmer par la photographie les travaux graphiques de Marey. Grâce à un dispositif alignant plusieurs appareils, déclenchés par le passage de l’animal, Muybridge réalise des séries de photographies décomposant les allures du cheval. La divulgation de ces images en 1878 crée un véritable séisme, remettant en cause la représentation traditionnelle du mouvement animal. Aux débuts de la photographie, le temps de pose très long interdit la capture du mouvement. Le physiologiste Etienne Jules Marey met au point une méthode graphique de description de la locomotion humaine et animale. Grâce à des instruments de mesure, il découvre l’existence d’un temps de suspension au trot. En 1882, Marey invente la chronophotographie, méthode qui permet de prendre des photographies à intervalle de temps très réduit (jusqu’à soixante images par seconde) sur une seule pellicule, procédé qui fait de lui un précurseur de l’image animée. V. Le cheval et le cirque FICHE D’ŒUVRE N°9 Le cirque est né, à la fin du XVIIIe s., de la rencontre des arts vivants de la rue, de la foire et du théâtre, autour d’une créature emblématique, le cheval. FICHE D’ŒUVRE N°10 Nouveau cirque. Paris au galop, 1889, Collection Circus Art Museum, J.Y ET G. Borg La création du cirque moderne est attribuée à l’anglais Philip Astley, cavalier de sa Majesté, qui ouvre en 1766 à Londres une riding school, lieu à la fois d’enseignement et de démonstration de prouesses équestres. Il réunit, autour des chevaux, danseurs de corde, acrobates et comiques. Astley installe un « amphithéâtre anglais » à Paris en 1783, qui sera vendu à Antonio Franconi, fondateur de la première dynastie du cirque français. L’art équestre sort des palais et des académies pour être vulgarisé sous l’influence des Franconi, père et fils. Ils enseignent voltige et airs de haute école à la famille royale, forment des cavaliers de l’armée, tandis que François Baucher présente au Cirque d’Eté les démonstrations de sa méthode. Les célèbres écuyères sont à la fois les gloires du cirque et les égéries du monde équestre. Afin de fidéliser les spectateurs, les numéros équestres sont intégrés à de véritables pièces de théâtre. Laurent Franconi invente la présentation des chevaux en liberté. Les écuyers rivalisent d’audace dans les exercices à dos de cheval, tels que la danse de panneau ou la poste romaine. À partir des années 1840, apparaissent les premiers cirques fixes, dont l’architecture spécifique est ordonnée autour de la piste ronde. Des établissements plus vastes, appelés hippodromes, accueillent des reconstitutions militaires et des pantomimes historiques. Les tournées des cirques américains font découvrir à l’Europe des spectacles grandioses, donnés sous d’immenses chapiteaux. Ces géants changent de ville chaque jour, voyagent en train, transportant jusqu’à 600 chevaux de toutes races. 14 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique 15 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Les prouesses à cheval et les grandes cavaleries en liberté restent les numéros vedettes jusqu’aux années 1950. Puis, à de rares exceptions près, le cirque évolue vers des ensembles acrobatiques sans animaux et sans chevaux. VI. Les courses hippiques FICHE D’ŒUVRES N°11 Les courses de chevaux existent dès l’Antiquité. Mais il faut attendre le XVIIIe s. pour qu’elles soient remises au goût du jour par l’Angleterre et le XIXe s. pour qu’elles deviennent une véritable institution. À partir de 1760, quelques aristocrates anglomanes, qui partagent le goût du défi et de la gloire, lancent les premières courses de galop et importent dans leurs écuries des pur-sang anglais. Plusieurs décennies seront ensuite nécessaires à l’élaboration d’un pur-sang français, le premier livre généalogique français, appelé stud book, ne paraissant qu’en 1833. La même année est créée la Société d’encouragement pour l’amélioration des races chevalines, première institution de réglementation des courses de galop. Peu à peu, des controverses viennent remettre en question l’utilité des courses en faveur de l’amélioration des races. Pourtant, en quelques années, l’institution des courses sera considérée non plus comme un divertissement, mais comme le moyen infaillible pour éprouver un cheval et sélectionner les meilleurs étalons pour la reproduction. Les courses de chevaux recevront ainsi un appui politique, afin d’assurer une production nationale d’élite et de répondre à une demande toujours plus forte, notamment comme force de guerre et de transport. Si les courses de galop sont nées du goût du jeu avant de convaincre de leur utilité, les courses de trot ont été lancées dans l’intention de sélectionner les chevaux de demi-sang. À l’initiative d’Ephrem Houel, alors sous-directeur du Haras de Saint-Lô, les premières courses de trot ont lieu sur la plage de Cherbourg en 1836, puis à Caen l’année suivante. Sous le Second Empire, les courses de galop et de trot se structurent grâce à l’action des sociétés de courses qui publient calendriers et règlements. À cette époque, apparaissent les hippodromes permanents : Chantilly (1834), Longchamp (1857), Vincennes (1863), Auteuil (1873). 16 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Prix de course offert par FerdinandPhilippe, duc d’Orléans aux courses hippiques de Goodwood chez le duc de Richmond, 1840-1841, bronze doré, Musée du Louvre, Paris 17 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique VII. Les sports équestres Avec la création de la Société Hippique Française (1865), l’équitation devient un sport. Sa pratique est alors largement dominée par les militaires. Pour entraîner leur monture, ceux-ci s’adonnent à des épreuves variées : steeple, saut d’obstacles, course, raid. Ces entraînements militaires donnent rapidement lieu à des compétitions où s’affrontent chevaux de sang et de demi-sang : concours hippique et championnat de cheval d’armes. Georges Ruillé, La croupade, XIXe s., bronze, Château-musée, Saumur En 1900, de curieuses épreuves d’équitation sont inscrites au programme des Jeux Olympiques de Paris : saut en hauteur, saut en longueur et course en diligence. Il faut attendre les Jeux Olympiques de Stockholm en 1912 pour que les sports équestres modernes deviennent des disciplines Olympiques : dressage, saut d’obstacles et concours complet. Celles-ci sont directement dérivées d’épreuves militaires. L’aube du XXe s. voit une multiplication des compétitions, entraînant la création d’une fédération nationale des sports équestres en 1921, au sein de laquelle, militaires et aristocrates s’appliquent à formaliser les règlements des sports équestres et les calendriers des compétitions. Si les sports équestres tirent leurs origines d’épreuves militaires, ils vont connaître un bouleversement au cours du XXe s., avec l’ouverture de la pratique aux civils et aux femmes à partir des années 1950, et à la diversification des disciplines à partir des années 1970. VIII. L’équitation française Deauville. Saison de polo, vers 1955, affiche, musée de Normandie, Caen 18 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique En 1825, l’élite des écuyers français est recrutée pour enseigner l’équitation au sein de l’école de cavalerie de Saumur : c’est la naissance du Cadre Noir. Ces écuyers militaires sont à l’origine de nombreuses innovations techniques dans la pratique de l’équitation. Nombre d’entre eux se sont classés parmi les plus grands champions des sports équestres de haut niveau. Après la Seconde Guerre mondiale, la démilitarisation du Cadre Noir et sa reconversion dans l’équitation civile sont engagées. Depuis sa création, en 1972, l’École nationale d’Équitation s’est naturellement appuyée sur le savoirfaire et les compétences des écuyers du Cadre Noir regroupés en son sein : dressage et valorisation des meilleurs chevaux, transmission et rayonnement de l’équitation française. Issue de cinq siècles de réflexion et de pratique, l’équitation de tradition française est un art de monter établi sur une relation harmonieuse de l’homme et du cheval qui exclut l’emploi de la force physique ou de la contrainte psychologique. Visant l’élégance et la sobriété, elle repose sur la recherche de la « légèreté », c’est-à-dire une grande discrétion des interventions du cavalier. Ce savoir-faire, représenté par le Cadre Noir, est inscrit par l’Unesco au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité depuis 2011. 19 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique IX. Les nouveaux cavaliers Pendant la seconde moitié du XXe s., le monde du cheval et de l’équitation est marqué par une nouvelle révolution culturelle. En vingt-cinq ans, la pratique courante de l’équitation passe des militaires aux civils, des casernes aux clubs équestres, des hommes aux femmes, d’un horizon utilitaire à la sphère des loisirs. L’évolution du sport vers le jeu et le loisir a engendré un décalage entre le milieu professionnel et les nouveaux usagers. L’équitation est aujourd’hui ouverte à d’autres activités : poney-clubs, tourisme équestre, TREC, polo, horse-ball, équitation western. Cette multiplication des activités s’explique par une volonté de trouver de nouveaux débouchés pour les chevaux n’ayant pas d’aptitude à la compétition et donc de développer la pratique de loisir. L’exposition en 20 dates La population des cavaliers a fortement évolué : essentiellement adulte et masculine auparavant, elle est dorénavant marquée par une forte féminisation et un rajeunissement. Aujourd’hui plus de 80% des licenciés sont des femmes et surtout des jeunes filles. En compétition de haut niveau, elles ne représentent néanmoins que 25% des participants, et sont souvent cantonnées aux épreuves de dressage, amazones, hunter. La pratique de l’équitation et la participation aux compétitions restent des activités onéreuses ; la démocratisation de l’équitation ne concerne que des activités accessibles à des classes sociales modestes, telles que les poney-clubs et les centres équestres. Aux nouveaux cavaliers correspond un nouveau rapport au cheval, avec des codes et des finalités différents. Il s’est ainsi forgé une culture autour du poney, éloignée de l’équitation de tradition française, des sports équestres ou de l’univers des courses hippiques. Aujourd’hui, les pratiques de l’équitation sont à la fois plus ludiques et plus ouvertes aux emprunts extérieurs. Cette ouverture favorise un renouvellement rapide de la population cavalière et un nouveau contact avec l’animal. D’une monture respectée, le cheval est devenu un ami adoré. Il a désormais un statut ambigu entre animal utilitaire et animal de compagnie. 1536 1627 1665 1729 1760 Première mention de l’académie d’équitation de Caen, tenue par un Napolitain Antoine de Pluvinel publie L’instruction du Roy en l’exercice de monter à cheval, premier ouvrage français de référence Création de l’administration des haras. Colbert, contrôleur général des finances, réglemente la production équine afin de diminuer les importations de chevaux étrangers François Robichon de la Guérinière publie son célèbre ouvrage : École de cavalerie Dans les années 1760 : premières courses en France, encore très limitées 1865 1878 Eadweard Muybridge confirme les travaux du physiologiste Jules Marey grâce à la photographie : il existe un temps de suspension au trot 1900 Jeux Olympiques de Paris : première apparition d’épreuves équestres 1905 Tournée normande du Wild West Show avec pour vedette Buffalo Bill 20 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Création de la Société Hippique Française 1857 Création de l’hippodrome de Longchamp 1840 À partir des années 1840 : des cirques fixes apparaissent 1912 1921 1930 Jeux Olympiques de Stockholm : normalisation et pérennisation des épreuves équestres Création de la Fédération Nationale des Sports Equestres Dans les années 1930 : la monte à califourchon est acceptée pour les femmes 1783 Installation d’un théâtre équestre anglais à Paris, début du cirque 1825 Naissance du Cadre Noir 1833 Parution du Stud book 1834 Création du Jockey Club à Paris 1972 Création de l’École nationale d’Equitation 21 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique 2011 Inscription du savoir-faire du Cadre Noir au patrimoine immatériel de l’UNESCO Lexique Académie équestre : lieu d’exercice et d’apprentissage de l’équitation Hippiatrie : médecine du cheval main, jambes, assiette, voix – des aides artificielles - cravache, éperons Aides : moyens utilisés pour contrôler sa monture. On distingue les aides naturelles - Homme de cheval : expression qui désigne celui qui connaît les chevaux, sait les élever et les utilise avec respect et économie Airs de manège : allures et figures du dressage de haute école. On distingue les airs Manège : 1. Lieu où se pratiquent les exercices d’équitation 2. Ensemble des exercices bas (passage, piaffer, volte notamment) des airs relevés (pesade, courbette, cabriole destinés à apprendre à un cavalier à dresser et monter correctement son cheval notamment) Monte : 1. Action ou manière de monter à cheval 2. Accouplement dans les espèces Allure : manière dont se déplace un cheval équines notamment Anglomanie : fascination et imitation des usages et termes anglais Mors : pièce métallique reposant dans la bouche du cheval et qui permet de le diriger Bride : pièce du harnais placée sur la tête du cheval, comprenant le mors Pesage : 1. Action de peser les concurrents avant une épreuve 2. Enceinte réservée à cette opération Carrousel : parade au cours de laquelle les cavaliers exécutent des figures convenues Piliers (travail aux) : méthode de dressage qui consiste à attacher la tête du cheval entre deux piliers pour le dresser au rassembler et aux airs relevés. Cavalerie : corps d’armée constitué à l’origine des troupes à cheval. On distingue la cavalerie légère (hussards, dragons, chasseurs, spahis, éclaireurs) de la cavalerie lourde Piqueur : 1. En vénerie, valet à cheval 2. Personne chargée de la surveillance des écuries et de l’exercice quotidien des chevaux (cuirassiers) Chanfrein : 1. Partie antérieure de la tête du cheval 2. Par extension partie d’armure destinée à couvrir cette partie du cheval François Chauveau (graveur), d’après Henri Gissey, « Comparse des cinq quadrilles », 1671, Versailles, Bibliothèque municipale Concours complet : compétition hippique comprenant une épreuve de dressage, une épreuve de fond et une épreuve de saut d’obstacles Concours hippique : synonyme de concours de saut d’obstacles, discipline des sports Pur-sang : cheval de race pure Mors à canon brisé, XVI siècle, Saumur, Château-musée e équestres nécessaire à toute équitation de précision Remonte : fourniture de nouvelles montures Reprise : 1. Leçon donnée au cavalier ou au cheval 2. Ensemble des cavaliers qui travaillent dans le même manège 3. Ensemble de figures exécutées par un ou plusieurs cavaliers selon un ordre et un tracé déterminés Demi-sang : cheval provenant du croisement d’un pur-sang anglais ou d’un trotteur Norfolk avec une jument française Sauts d’école : airs relevés Dressage : 1. action de dresser un cheval 2. Discipline des sports équestres Stud-book : livre généalogique d’une race chevaline Écurie : 1. Lieu destiné à loger les chevaux 2. Ensemble des chevaux d’un même propriétaire Trotteur : 1. Cheval dont l’allure habituelle est le trot 2. Race chevaline sélectionnée pour les courses au trot Écuyer : 1. Gentilhomme chargé des chevaux et des écuries d’un noble 2. Professionnel du dressage des chevaux et de l’enseignement de l’équitation 3. Au cirque, personne qui fait des numéros d’équitation Turf : 1. En anglais, terrain de courses de chevaux 2. Par extension, courses de chevaux en général Éperon : arceau de métal, fixé au talon du cavalier, pour amplifier l’effet de ses jambes Vénerie : chasse à courre Équitation : action, art de monter à cheval Étalon : cheval destiné à la reproduction Étrier : pièce destinée à recevoir le pied du cavalier Etrivière : pièce en cuir reliant la selle à l’étrier Éperon, XIXe siècle, bronze doré, Saumur, Château-musée Rassembler : mouvement du cheval qui engage ses membres sous lui, condition Voltige : 1. Exercice de manège ou acrobatie de cirque consistant à réaliser des sauts autour d’un cheval en mouvement 2. Discipline équestre Mlle Palmyre Annato, Cirque des Champs Elysées, 1875 Collection Circus Art Museum, J.Y et G. Borg Principales sources : Dictionnaires courants Jean-Pierre Digard, Une histoire du cheval, Arles, Actes Sud, 2004. Haras : lieu de reproduction et d’élevage des chevaux Harnais : ensemble des pièces qui servent à équiper un cheval de selle ou de trait Haute école : dressage de haut-niveau qui consiste à faire réaliser au cheval des airs de manège 22 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique 23 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Bibliographie Ouvrages Filmographie Blomac (de), Nicole, La gloire et le jeu : des hommes et des chevaux - 1766-1866, Paris, Fayard, 1993. Chaudun, Nicolas, La majesté des centaures : le portrait équestre dans la peinture Les cavaliers à l’écran occidentale, actes sud, 2006 Extraits présentés à la fin de l’exposition des films suivants : The greatest show on earth « Sous le plus grand chapiteau du monde » Réalisé par Cecil B.DeMille, 1952 Avec Charlton Heston, Betty Huton et James Stewart © Paramount Pictures The Quiet Man «L’homme tranquille» Digard, Jean-PIerre, Une histoire du cheval : art, techniques et sociétés, Actes sud, 2007. Réalisé par John Ford, 1952 Avec John Wayne, Maureen O’Hara, Victor Mac Laglen Franchet d’Espèrey, Patrice, La main du maître : réflexions sur l’héritage équestre, Odile © Paramount Pictures Jacob, 2007 My Fair Lady Harrison , Lorraine, Les chevaux dans l’art, la photographie et la littérature [trad. de Réalisé par George Cukor, 1964 l’anglais par Patrick Javault], Evergreen, 2000 Avec Audrey Hepburn, Rex Harrison © Columbia Broadcasting System Mulliez, Jacques, Les Chevaux du royaume. Histoire de l’élevage du cheval et de la création des Haras, Paris, Montalba, 1983 Coco avant Chanel Roche, Daniel, La culture équestre de l’occident, XVIe – XIXe s., Paris, Fayard, 2011. Réalisé par Anne Fontaine, 2009 Roche, Daniel ; Reytier, Daniel, À cheval ! Écuyers, amazones et cavaliers, Paris, Association Emmanuelle Devos Avec Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde, Alessandro Nivola, Marie Gillain, pour l’Académie d’ Art Équestre de Versailles, 2007 © Haut et court Roche, Daniel ; Reytier, Daniel, Les écuries royales du XVIe au XVIIIe siècle, actes du colloque, Sport de filles , Association pour l’Académie d’art équestre de Versailles - établissement public du Réalisé par Patricia Mazuy, 2011 musée et du domaine de Versailles, 1998 Avec Marina Hands, Bruno Ganz, Josiane Balasko © Geko Productions Talon, Alain, Une histoire du cheval en Basse-Normandie : du carrossier noir du Cotentin Montage : TELESCOP audiovisuel & cinéma au Selle Français - 1665-1965, Orep, 2014 (à paraître). Tourre-Malen, Catherine, Femmes à cheval. La féminisation des sports et des loisirs équestres : une avancée ?, Paris, Belin, 2006 Des chevaux et des hommes : équitation et société. Actes du premier colloque «Sciences sociales de l’équitation». Avignon, 21-22 janvier 1988, dir. JP Digard De Pégase à Jappeloup, cheval et société. Actes du colloque, dir. JP Digard / [5e] Festival d’histoire de Montbrison, 24 septembre au 2 octobre 1994 Publications des actes des colloques de l’École Nationale d’Équitation >> 2 colloque : «L’équitation d’aujourd’hui entre sport et art» e >> 4 colloque : «François Robichon de la Guérinière, écuyer du roi et d’aujourd’hui?» Sites internet Site officiel des Jeux équestres mondiaux : http://www.normandie2014.com/ et de nombreuses informations sur la page Facebook https://www.facebook.com/normandie2014 Site de l’Office de Tourisme de Caen : http://www.caen-tourisme.fr/fr/jeux-equestres-mondiaux-fei-alltech-2014-caen l’Elan des Jeux : http://www.elandesjeux.fr/ et https://www.facebook.com/elandesjeux e >> 6e colloque : «Les arts de l’équitation dans l’Europe de la renaissance» >> 9 colloque: «Monuments et hauts lieux de l’architecture équestre» Le Cadre noir de Saumur : http://www.cadrenoir.fr/historique e Site de Patrice Franchet d’Espèrey : http://equitation-francaise-baucher.fr/histoire-de-l-equitation-francaise Site de la RMN L’histoire par l’Image sur les représentations équestres : http://www.histoire-image.org/site/rech/album.php?album=17608 Site sur l’histoire de l’image animée et des jouets optiques : http://www.animage.org/index.php?page=image-animee&article=muybridge 24 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique 25 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Accès aux 11 fiches d’œuvres Fiche d’œuvres n°1 Fiche d’œuvre n°4 Fiche d’œuvres n°7 Fiche d’œuvres n°10 - Jean de Feschal, Traité d’hippiatrie et d’embouchure, XVIe siècle, BNF - Fragments d’enduits peints, fin XVe - début XVIe s., sellerie du château de Caen, musée de Normandie René-Antoine Houasse Portrait équestre de Louis XIV Vers 1680 Huile sur toile Arras, musée des Beaux-Arts Alfred de Dreux (1810-1860) : - Portrait équestre du Comte Alfred de Montgomery 1857-1858 Huile sur toile Paris, Musée du Louvre, département des peintures - L’écuyère Kippler sur sa jument noire XIXe s. Huile sur toile Petit-Palais, Musée des beaux-arts de la Ville de Paris - Anonyme Trois cavaliers du Buffalo Bill’s Wild West 1905, affiche, lithographie Collection Circus Art Museum, J.Y. et G. Borg Fiche d’œuvres n°2 François Robichon de La Guérinière École de cavalerie contenant la connaissance, l’instruction et la conservation du cheval, 1733 Caen, Bibliothèque universitaire Olivier Pichat (1823-1912) Rendez la main, Monseigneur 1864 Paris, Musée d’Orsay Fiche d’œuvre n°3 École française Les chevaux du Roi Huile sur toile Début XVIIIe siècle Le Mans, musée de Tessé Fiche d’œuvre n°5 Israël Sylvestre (1621-1691) (graveur) François Chauveau (1613-1673) (graveur) Jacques Bailly (1629-1679) (enlumineur) d’après Henri de Gissey (1621-1673) Courses de testes et de bagues faites par le roi et par les princes et seigneurs de sa Cour en l’année 1662. In-folio, exemplaire personnel enluminé du roi Louis XIV 1670 Versailles, bibliothèque municipale Fiche d’œuvre n°6 Colletin supposé avoir appartenu à Louis XIII vers 1620-1630 Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, Paris 26 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique - Antonin Magne (1883-1968) L’attaque de la diligence par les Indiens. Stade du Capitaine Buffalo Bill Bouglione 1927, fusain gouaché Collection Circus Art Museum, J.Y. et G. Borg Fiche d’œuvres n°11 Pierre Le Nordez (1814-1892) - Gladiateur Fiche d’œuvre n°8 XIXe siècle Théodore Géricault (Rouen,1791 - Paris,1824) Statue en ronde-bosse, bronze Course de chevaux à Epsom Château-musée, Saumur XIXe siècle, vers 1821 - Monarque Huile sur toile XIXe siècle Musée des Beaux-Arts de Caen Statue en ronde-bosse, bronze Dépôt du musée du Louvre, Paris Musée de Normandie, Caen Fiche d’œuvre n°9 Jean-Richard Goubie (1842-1889) Portrait d’une écuyère à cheval 1886 Huile sur toile Collection Circus Art Museum, J.Y. et G. Borg 27 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Options de visite • Visite commentée sur rendez-vous, suivie d’un parcours pédagogique à compléter en autonomie, 20 € par classe, durée : 1h30 à 2h • Visite accompagnée Publics Cycles 1, 2, 3, classes de collège, de lycée technologique et général, professionnel… Contact et Inscription Service des Publics, 02 31 30 47 60 PE OU ** UNE Œ • Visite en autonomie * Les parcours pédagogiques, conçus pour chaque niveau, sont disponibles sur place gratuitement. Pour les classes de collèges et lycées, un parcours Histoire des arts existe autour de la thématique Arts, États et Pouvoir. J’accompagne les classes élémentaires dans l’exposition ! ––– Publications • Catalogue de l’exposition Équitations. L’art et la manière de monter à cheval, XVIe XXe siècle, Editions Fage, 200 p., 29 € • Journal de l’exposition, 32 p., 5.50 € Ateliers • Modelage tout public, dès 6 ans Avec Anne-Lise Poder Samedis 6, 20 et 27 septembre 10h Espace enfants Visites et Animations • Estampe : dès 5 ans avec Lina Faillancier Samedis 18, 25 octobre et 8 novembre 10h Autour de l’exposition Jeux pour prolonger la visite en autonomie. Pour les enfants accompagnés. Visites guidées pour les individuels (adultes) à 15h et 16h30 tous les dimanches du 7 septembre au 9 novembre Tarif : 3 € + accès au musée, gratuit le premier dimanche du mois, et pendant les Journées Européennes du Patrimoine • Atelier de modelage samedi à 10h. Sur réservation • Visites guidées samedi et dimanche à 15h et 16h30 Entrée et activités gratuites Cavalcade multicolore Exposition d’une trentaine de chevaux en résine, décorés par des artistes ou associations, dans l’enceinte du château • Le cheval du photographe. Son influence sur l’art Par Bernard Chéreau, professeur honoraire de photographie à l’Ecole supérieure d’Arts & Médias de Caen/Cherbourg. Samedi 27 septembre 2014 à 15h Pour aller plus loin : Exposition au Musée des Beaux-Arts de Caen : Chevaux et cavaliers dans les œuvres graphiques du musée. 28 juin-2 novembre 2014 • Le cirque commence à cheval Par Gérard Borg, historien du cirque, collectionneur privé, fondateur du Circus Art Museum Samedi 11 octobre 2014 à 15h Auditorium du château de Caen. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Organisées avec l’association des Amis du Musée de Normandie. • Initiation au film d’animation tout public, dès 6 ans Avec Aurore Bosquet du cinéma Lux et Yannick Lecoeur vidéaste Samedis 13 septembre, 4, 11 et 18 octobre à 14h Stage adultes : samedi 8 novembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h • Parcours pédagogiques, gratuits Samedi 20 et dimanche 21 septembre Conférences classe, durée : 1h30 RE À LA L UV «Le poulain de la mère du diable» Tout public, dès 7 ans Avec Claire Garrigue (conteuse), et Emilie Corre (chanteuse, violoniste, guitariste). Les samedis 18 et 25 octobre à 16h. Les dimanches 5, 12 octobre et 2 novembre à 11h. Tarif : 4 € + accès au musée, sur réservation. Gratuit le premier dimanche de chaque mois. de la marionnette Hippolyte pour les [email protected] cycles 1, sur rendez-vous, suivie d’un parcours pédagogique (autocollants) à compléter en autonomie, 20€ par sur rendez-vous, avec un parcours pédagogique à compléter, gratuit, durée: 1h Journées européennes du patrimoine Conte musical Graphisme : Gilles Acézat - burodesformes Offre pédagogique Tarif : 5 € + accès au musée, sur réservation. Stage d’animation samedi 8 nov : 10 € la journée + accès au musée. .Atelier modelage gratuit samedi 20 septembre (Journées Européennes du Patrimoine). 28 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique Informations pratiques Musée de Normandie Château - 14000 Caen 02 31 30 47 60 [email protected] www.musee-de-normandie.eu Exposition ouverte tous les jours, sauf le 1er novembre, de 9h30 à 18h. Accueil-billetterie à l’église Saint-Georges du château de Caen Suivez-nous sur Facebook et Twitter /MuseedeNormandie @MuseeNormandie