Dossier pédagogique - Musée de Normandie

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Dossier pédagogique - Musée de Normandie
MUSÉE DE NORMANDIE
28 juin - 11 novembre 2014
Dossier
pédagogique
1 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Sommaire
Exposition organisée par le Musée de Normandie, Ville de Caen et programmée
dans le cadre de l’ÉLAN DES JEUX, projet territorial associé aux Jeux Équestres
Mondiaux FEI Alltech™ 2014 en Normandie, initiative partagée de la Région
Basse-Normandie, l’Etat, la Ville de Caen, les Départements du Calvados, de la
Manche, de l’Orne, la Communauté d’agglomération Caen la mer, la Région
Haute-Normandie.
Avec le concours de la Région Basse-Normandie, de l’État (Direction régionale
des affaires culturelles de Basse-Normandie) et du Département du Calvados.
Et avec l’aide toute particulière de l’Association des Amis du Musée de
Normandie, sous la présidence de Philippe Martin.
Commissariat :
Alice Gandin
Julie Romain
Crédits photographiques :
ADAGP : couverture
Bibliothèque municipale, Versailles : p.22
Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris : p.5
Château-musée, Saumur : p.10, p.11 (gauche), p.19, p.22, p.23
Circus Art Museum, Borg : p.15, p.23
Domaine de Compiègne (RMNGP) / Philippe Fuzeau : p.12
Domaine de Compiègne (RMNGP) : p.9
Ecole nationale vétérinaire, Maisons-Alfort : p.7
Musée de la vénerie, Senlis : p.13
Musée d’Orsay (RMNGP) / Droits réservés : p.14
Musée national de la Renaissance- Château d’Ecouen (RMNGP) / Gérard Blot : p.8
Musée de Normandie : p.18
Musée du Louvre (RMNGP) / Franck Raux p.17
Musée international de la chaussure, Romans : p.11 (droite)
2 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Introduction 4
Partie I. Au temps des écuyers. XVIe-XVIIIe s.
I. Au temps des écuyers
5
II. L’équitation devient un art
6
III. À la recherche du bon et beau cheval
6
IV.
Le cheval, au centre du faste royal
7
Partie II.Au temps de l’homme de cheval. XIXe s.
I. Au temps de l’homme de cheval
10
II. Amazones, l’équitation des dames
11
III. Le chic à cheval
12
IV. La passion du mouvement, le mystère des allures
14
V. Le cheval et le cirque
15
VI. Les courses hippiques
16
VII. Les sports équestres
18
VIII. L’équitation française
19
IX. Les nouveaux cavaliers
20
L’exposition en 20 dates
21
Lexique
22
Bibliographie et filmographie
24
Liste des fiches d’œuvres 26
Offre pédagogique et informations pratiques
28
3 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Introduction :
Cette exposition propose au visiteur de tisser un lien entre la fascination
millénaire de l’homme pour le cheval, le passé fastueux de l’équitation
française et la renommée de la Normandie comme terre de cheval.
À l’occasion des Jeux Équestres Mondiaux, la Normandie ne manque pas de
raisons de rappeler son rôle dans l’histoire et la pratique de l’équitation.
La richesse de la Normandie rurale et sa réputation à travers le monde
tiennent en effet tout autant au cheval qu’à la vache. La plaine de Caen fut
un grand pays éleveur de chevaux, notamment fournisseur privilégié de la
carrosserie parisienne et de la remonte de l’armée.
Partie 1
Au temps
des écuyers
(xvie-xviiie siècles)
I. Au temps
des écuyers
C’est aussi l’occasion pour la ville de Caen de rappeler ses liens avec la
famille de l’illustre La Guérinière, grand écuyer du roi, sa place dans l’histoire
du trot inauguré sur la Prairie en 1837, ou la création en 1864 de la Société
d’encouragement du cheval français…
À partir du XVIe s., le renouveau culturel de la Renaissance italienne s’étend
au dressage et à l’équitation qui jusqu’alors reposaient sur la contrainte et
la violence envers l’animal. Lors des expéditions militaires en Italie, les chevaliers français, lourdement armés, découvrent une équitation plus légère et
plus mobile.
Les cavaliers de toute l’Europe viennent alors se former à Naples, auprès de
grands écuyers italiens, et deviennent, à leur retour, les fondateurs des écoles
d’équitation française, allemande, anglaise… L’influence italienne se fait de
manière précoce en Normandie où les académies équestres de Caen et de
Rouen sont tenues dès le XVIe s. par des maîtres napolitains.
L’équitation devient une des manières d’exprimer son statut social, sa
richesse matérielle, son aptitude intellectuelle. Elle se détache d’un exercice
purement militaire pour devenir un art du paraître. La maîtrise du cheval
reflète aussi la capacité à gouverner les hommes. Mais tous les chevaux ne
se valent pas : un noble se doit de monter un cheval élégant, dressé et apte
aux allures relevées.
Plus généralement, l’histoire de l’équitation est intimement liée aux
changements de la société. Elle a évolué entre le XVIe et le XXe siècle des seuls
domaines utilitaire et militaire vers ceux de l’art, des sports et des loisirs.
Ainsi, le musée de Normandie a choisi de porter son regard, à travers plus de
250 œuvres, documents ou objets, sur les origines et les représentations d’un
art équestre «à la française», ses mises en scène spectaculaires et mondaines
et sur l’essor des sports hippiques.
FICHE
D’ŒUVRES
N°1
Une histoire de l’équitation, à travers l’art, le spectacle et le sport…
Archéologie et équitation
illustrations de ces peintures murales. En effet,
Le parcours de l’exposition commence dans les
ce décor est similaire aux dessins représentés
vestiges de l’ancienne sellerie du gouverneur du
dans un manuscrit du XVIe s. : le Traité d’embouchure
château de Caen, découverts en 2004, à l’occasion de la
de Jean de Feschal, capitaine du château de Caen
construction de la salle du rempart. Une opération de
(1504-1516) (ce traité est exceptionnellement prêté
fouilles archéologiques a permis de dévoiler les murs
par la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris).
de cette sellerie qui portent encore des décors peints
parfaitement lisibles.
Cet ouvrage rend explicite les différences entre chaque
Les restes de ces décors sont composés
(embouchure, branche, gourmette) démontées
de deux motifs réalisés à main levée : un emblème
et réassemblées selon le caractère ou le physique
répété plusieurs fois et des mors tous différents
du cheval. Dans le traité de Jean de Feschal comme
les uns des autres.
sur le mur, nous sommes donc en présence d’un
mors. Ceux-ci étaient constitués de trois parties
véritable catalogue de mors expérimentés au début
L’exposition a permis de révéler l’origine des
du XVIe siècle.
4 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Antoine de Pluvinel, L’instruction
du Roy en l’exercice de monter à
cheval, Paris, P. Rocolet, 1627, figure 8,
Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris
Parallèlement, l’hippiatrie quitte son statut de pratique empirique pour
devenir une science rationnelle, une véritable médecine des chevaux. Au XVIIIe s.,
l’écart se creuse entre les divers usages du cheval : académique, militaire,
utilitaire, entraînant une diversification des types de chevaux.
À la fin du XVIIIe s., les raffinements, jugés excessifs et inutiles, de cette
équitation du paraître recevront les critiques du monde militaire. En 1775,
Jacques d’Auvergne, écuyer en chef de l’Ecole militaire de Paris, est sollicité
pour définir une équitation de terrain. Il mettra ainsi un terme à la
suprématie de l’équitation académique au sein de l’armée.
5 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
II. L’équitation
devient un art
À partir du XVIe s., la noblesse construit autour du cheval une culture très
élaborée, développée dans les cours européennes. En France, l’équitation
académique fait école, influencée par l’équitation italienne et théorisée
par les écuyers royaux, Salomon de La Broue et Antoine de Pluvinel. L’école
française d’équitation connaîtra son apogée au XVIIIe s. avec l’École de
Versailles et l’œuvre d’un illustre écuyer d’origine normande, François
Robichon de La Guérinière.
Philippe-Etienne Lafosse, Cours
d’hippiatrique, 1772, planche XXIII,
gravure aquarellée, Maisons-Alfort,
Ecole nationale vétérinaire
1. Fonctionnement des académies
FICHE
D’ŒUVRES
N°2
Du XVIe au XVIIIe s., les académies équestres se développent sous le contrôle
du Grand écuyer de France et sous la protection du roi, de la cour et des
noblesses locales. L’enseignement de l’équitation académique devient
une affaire de famille. Le bâtiment de l’académie et le savoir équestre se
transmettent de père à fils, à gendre, parfois à écuyer associé, donnant lieu
à de véritables dynasties d’écuyers : les Cottard à Rouen, les La Guérinière à
Caen, les Pignerolle à Angers.
2. Enseignement académique
Les premières académies sont contemporaines d’une réflexion sur l’éducation
et le statut de la noblesse. Les jeunes nobles, qui sont autant de futurs
officiers, y sont initiés au savoir-vivre de la cour et instruits pour mieux servir
le royaume. L’équitation acquiert une portée politique : celui qui maîtrise sa
monture, saura gouverner les hommes. Elle devient une sublimation des
allures du cheval pour mieux mettre en valeur le cavalier.
III. À la recherche
du bon et beau
cheval
L’équitation savante s’exerce de préférence sur un type de cheval particulier,
sélectionné sur la base de critères physiques, tel que le genet d’Espagne.
Au rang des « beaux chevaux » sont les chevaux de selle ou de trait léger,
élégants, de grande taille, propres à la cavalerie, définis par opposition aux
spécimens locaux, considérés comme lourds et grossiers.
Les successeurs de Colbert font évoluer ce système par la création d’une
véritable administration représentée sur le territoire par des dépôts d’étalons
ou des haras royaux. En 1715, le haras royal de Saint-Léger en Yvelines est
transféré sur le domaine du Pin dans l’Orne.
D’un élevage en liberté à un élevage contrôlé
FICHE
D’ŒUVRE
N°3
Jusqu’à la fin du XVIIe s., l’élevage des chevaux n’est pas organisé, la
production se fait « en liberté », essentiellement dans les régions peu
propices à la culture. Il s’agit alors de chevaux de trait ou destinés à d’autres
usages, trapus et rustiques, dont le type est bien éloigné du grand cheval,
réclamé par les militaires. L’approvisionnement en chevaux se fait au prix
d’importations massives et onéreuses d’étalons d’Allemagne, d’Italie,
d’Espagne et de l’Empire ottoman.
À partir de 1665, Colbert, grand ministre de Louis XIV, réglemente la
production des chevaux. L’Etat achète des étalons, les place en dépôt chez
des particuliers et les met à la disposition des propriétaires de juments
des paroisses voisines. Cet élan s’accompagne d’un développement de
l’hippiatrie, révélateur du soin apporté à l’élevage du cheval.
6 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
IV. Le cheval,
au centre
du faste royal
FICHE
D’ŒUVRE
N°4
FICHE
D’ŒUVRE
N°6
Depuis le XVIe s., l’art de monter à cheval fait partie de l’éducation des princes.
À la guerre, à la chasse, à la parade, le cheval est un incontournable de la vie
de cour. Il est aussi un faire-valoir à la fois physique et symbolique pour toute
l’élite sociale.
Le faste royal se déploie autour des plus beaux chevaux, parés de magnifiques
harnachements, logés dans de somptueuses écuries et montés au sein d’une
prestigieuse académie d’équitation.
1. Iconographie royale
Le cheval est omniprésent dans les représentations du roi et des membres
de la cour. Tous les arts sont mobilisés pour forger une image du roi à cheval,
maître des chevaux, comme des hommes.
7 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Sous l’impulsion de Colbert, le portrait équestre entre dans les commandes
auprès des artistes. Dans les villes de province, les sculptures équestres
répandent l’image du roi conquérant ou du monarque absolu. Les grands
portraits royaux ornent les résidences françaises ou sont envoyés dans
les cours étrangères. Les hauts faits de la vie du roi, exploits militaires ou
divertissements de cour, sont diffusés par la gravure.
Chanfrein, XVIe s., Musée national
de la Renaissance, Château d’Ecouen
Carrosse à flèche, fin XVII e s., Musée
national de la voiture et du tourisme,
palais de Compiègne
FICHE
D’ŒUVRE
N°5
8 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
2. Divertissements équestres
Les fêtes et jeux équestres sont autant de mises en scène des valeurs de
la société de cour : affirmation de la puissance et de la gloire, goût de la
performance physique et du jeu, exaltation des vertus chevaleresques.
L’apprentissage des jeux et de la voltige complète celui des airs de manège
dans les académies. Courses de bague, de tête, méduse, faquin sont des
exercices ludiques qui prolongent et remplacent la tradition des tournois
médiévaux et développent l’habileté du cavalier.
9 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Partie 2
Au temps
de l’homme
de cheval :
XIXe s.
I. Au temps de
l’homme de cheval
Au XIXe s., le cheval est omniprésent. Autrefois apanage d’une élite, la culture
du cheval va être profondément modifiée, subissant, dès les premières
années du siècle, l’influence du monde militaire et de l’anglomanie.
Avec les guerres napoléoniennes, le besoin en chevaux et en cavaliers
augmente fortement. Il faut alors former de nouvelles recrues à une
équitation plus simple, en rupture avec la tradition académique de l’École
de Versailles. Par effet de mode, la jeunesse copie cette nouvelle équitation
militaire et adopte le port des rênes flottantes, la position des jambes en
avant et les selles anglaises.
Chevaux de sang, écuries reluisantes et équipages luxueux demeurent
des incontournables de la haute société. Pourtant, l’équitation s’ouvre
progressivement à une frange plus large de notables et de grands bourgeois.
L’espace mondain n’est plus concentré à la cour mais se déplace vers les centres
urbains. Le goût des prouesses équestres et l’art de la parade s’exercent dans
l’enceinte des manèges, des hippodromes et des promenades urbaines.
II. Amazones,
l’équitation
des dames
FICHE
D’ŒUVRES
N°7
En Europe, l’équitation est un domaine essentiellement masculin. Sous des
prétextes de préservation de la virginité et de la pureté féminines, la monte
à califourchon est taxée d’indécente depuis le XVIe s. L’interdit qui frappe
l’équitation des dames vise surtout à contrôler le corps de la femme.
Au XIXe s., la pratique féminine de l’équitation est alors cantonnée à la monte
en amazone. Elle est une équitation d’extérieur, pratiquée par goût de la
promenade et de l’exercice. Ainsi, les amazones se distinguent des écuyères,
demi-mondaines qui évoluent dans les cirques et pratiquent les exercices de
haute école à califourchon.
La monte en amazone fait l’objet d’un apprentissage particulier qui allie
maîtrise technique et recherche esthétique chez les maîtres de manège les
plus réputés : Baucher, Pellier et Molier notamment. Pour Jules Pellier, l’amazone
doit sortir de chez elle déjà en selle, faire sa promenade aux grandes allures et
revenir à son logis sans descendre de sa monture.
Une émancipation difficile
Au cours du XIXe s., le perfectionnement du harnachement améliore la stabilité
et les dames à cheval sont de plus en plus hardies. Certaines participent aux
parties de chasse à courre et aux concours de saut d’obstacles.
Cependant, l’amazone conserve une pratique du cheval dépendante de
l’homme : on ne lui confie que des chevaux déjà dressés et l’aide d’un cavalier
confirmé est nécessaire pour monter et descendre de cheval.
Philippe Ledieu, Portrait équestre
du comte d’Aure, v. 1834,
Château-musée de Saumur
Il faudra attendre les années 1930 et l’évolution de la société pour que la monte
à califourchon soit à nouveau acceptée. Une véritable révolution culturelle !
Comparée à la monte à califourchon, la monte en amazone réduit la capacité
de la cavalière à mener son cheval. La selle à cornes, au XVe s., puis l’ajout d’une
troisième fourche, en 1830, vont permettre aux dames de galoper et de franchir
des obstacles.
Les étriers à bascule sont mis au point pour éviter à la cavalière d’être traînée
en cas de chute. Malgré les tentatives d’améliorer la sécurité, la monte en
amazone demeure très dangereuse.
FICHE
D’ŒUVRES
N°7
Du cavalier anglomane à l’homme de cheval
L’évolution de la culture équestre au XIXe s. est indissociable de celle de
l’élevage. La production équine est alors organisée dans l’optique de créer et
d’améliorer des races de chevaux. Certains cherchent le pur-sang tandis que
d’autres défendent le recours aux races locales, créant les races de demi-sang.
La noblesse s’identifie aisément à l’élégant pur-sang, dont le pedigree est à
l’image de leur généalogie, tandis que la bourgeoisie opulente s’oriente vers
le cheval de demi-sang, animal puissant et sûr.
Peu à peu, le modèle de l’aristocrate d’Ancien Régime cède le pas à celui de
l’homme de cheval. Tourné vers la connaissance et le respect de l’animal,
l’homme de cheval prend part à son élevage, à son dressage et prend soin de
l’utiliser avec économie. L’acquisition de ce statut relève de la compétence et
non plus seulement du privilège de naissance.
10 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Selle d’amazone à trois fourches,
XIXe s., Château-musée, Saumur
Étrier-pantoufle, XIXe s., cuivre,
Musée international de la Chaussure, Romans
11 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
III. Le chic à cheval
2. Au manège
Au XIXe s., la grande bourgeoisie adopte progressivement les activités sportives
et récréatives que l’aristocratie a développé autour du cheval. L’équitation de
loisir était née.
À Paris comme en province, le lieu où la haute société fait son apprentissage
équestre est le manège. Le XIXe s. voit la multiplication des manèges
professionnels dans l’espace urbain. Les maîtres de manège y enseignent
les rudiments de l’équitation et les subtilités de l’art équestre, les manières
du dressage et les règles de l’attelage. Considéré comme l’annexe des salons
mondains, le manège est un lieu aménagé autant pour l’exercice équestre, que
la conversation (salons attenants) et la représentation (tribunes).
1. La promenade urbaine ou l’art de la parade
A. Legras, Place de la Concorde (détail),
vers 1885-1890, oléogravure, Musée
national de la Voiture et du tourisme,
palais de Compiègne
Paris et les villes de province se dotent d’espaces verts aménagés pour
la pratique mondaine de l’équitation et la mise en scène des élégants.
Auparavant réservés aux élites aristocratiques, les lieux de promenade sont
désormais ouverts à toute la société urbaine. Ainsi, aristocrates, notables et
classes populaires fréquentent les boulevards et les bois mais ne s’y confondent
pas. L’élite privilégiée ne paraît qu’aux heures dédiées au labeur pour le reste
de la société.
3. La chasse à courre, un passe-temps ritualisé
Ernest Alexandre Bodoy, Rendez-vous
de chasse du rallye Bonnelles,
Vers 1890, Musée de la Vénerie, Senlis
12 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
La grande vénerie est une chasse qui se pratique à cheval, après le cerf, le
chevreuil, le sanglier. Le veneur chasse en dirigeant une meute de chiens lancés
à la poursuite de l’animal. Pratiquée par les seigneurs depuis le Moyen Âge et
développée ensuite dans le cercle des élites, la chasse à courre est liée à une
sociabilité et un art de vivre particuliers. Elle se déroule suivant un rituel précis
et repose sur une hiérarchie définie. On distingue ainsi plusieurs étapes : le
rapport, le rendez-vous, l’attaque, l’hallali, la curée, les honneurs, autant de
moments-clés qui deviennent par la suite des thèmes iconographiques de
l’art cynégétique.
L’ensemble des initiés maîtrise donc les codes, le déroulement et le vocabulaire
propres à la grande vénerie. Chaque équipage se distingue d’un autre par le
choix d’une tenue, d’un emblème frappé sur le bouton et d’une devise.
Dans la chasse à courre, le rôle du cheval paraît annexe car c’est la meute de
chiens qui est objet de tous les soins. Le cheval est avant tout un moyen de
transport, une monture fiable pour assurer des déplacements exigeants à
travers la forêt. Au sein d’un équipage, la position dominante est toujours celle
de celui qui est à cheval. En effet, la maîtrise de l’équitation y est essentielle,
puisqu’elle est révélatrice de la position sociale.
13 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
IV. La passion
du mouvement,
le mystère des
allures
FICHE
D’ŒUVRE
N°8
L’œil humain n’a pas spontanément la capacité de décomposer l’ensemble
des mouvements du pas, du trot, du galop. Ainsi, les allures du cheval sont
longtemps restées un mystère.
1. La représentation du mouvement
Pour représenter le cheval, les artistes ont eu recours à des positions artificielles
donnant l’impression de stabilité, de fougue ou encore de vitesse. Ainsi, depuis
la Préhistoire, le cheval au galop est représenté les jambes à l’horizontale. Au
XIXe s., les artistes reprennent cette convention du « galop volant » ou du galop
« ventre à terre ».
Féru d’anatomie, pratiquant la dissection, l’anglais George Stubbs est un des
premiers à orienter le dessin des muscles, des os et des organes vers le réalisme
et la simplicité. À sa suite, certains artistes, comme Théodore Géricault et
Edgar Degas, privilégient l’observation et l’anatomie pour s’assurer une
représentation vraisemblable du cheval. Esquisses et écorchés, dessinés ou
sculptés, témoignent de cette quête éternelle du mouvement et du modelé.
2. Les progrès de la photographie
Eadweard Muybridge, Saut d’obstacle,
cheval blanc, 1887, héliogravure,
Paris, musée d’Orsay,
don de la fondation Kodak-Pathé.
Par la suite, l’américain Eadweard Muybridge lance des travaux pour confirmer
par la photographie les travaux graphiques de Marey. Grâce à un dispositif
alignant plusieurs appareils, déclenchés par le passage de l’animal, Muybridge
réalise des séries de photographies décomposant les allures du cheval. La
divulgation de ces images en 1878 crée un véritable séisme, remettant en
cause la représentation traditionnelle du mouvement animal.
Aux débuts de la photographie, le temps de pose très long interdit la capture
du mouvement.
Le physiologiste Etienne Jules Marey met au point une méthode graphique de
description de la locomotion humaine et animale. Grâce à des instruments de
mesure, il découvre l’existence d’un temps de suspension au trot.
En 1882, Marey invente la chronophotographie, méthode qui permet de
prendre des photographies à intervalle de temps très réduit (jusqu’à
soixante images par seconde) sur une seule pellicule, procédé qui fait de lui
un précurseur de l’image animée.
V. Le cheval
et le cirque
FICHE
D’ŒUVRE
N°9
Le cirque est né, à la fin du XVIIIe s., de la rencontre des arts vivants de la rue, de
la foire et du théâtre, autour d’une créature emblématique, le cheval.
FICHE
D’ŒUVRE
N°10
Nouveau cirque. Paris au galop, 1889,
Collection Circus Art Museum,
J.Y ET G. Borg
La création du cirque moderne est attribuée à l’anglais Philip Astley, cavalier
de sa Majesté, qui ouvre en 1766 à Londres une riding school, lieu à la fois
d’enseignement et de démonstration de prouesses équestres. Il réunit, autour
des chevaux, danseurs de corde, acrobates et comiques.
Astley installe un « amphithéâtre anglais » à Paris en 1783, qui sera vendu à
Antonio Franconi, fondateur de la première dynastie du cirque français.
L’art équestre sort des palais et des académies pour être vulgarisé sous
l’influence des Franconi, père et fils. Ils enseignent voltige et airs de haute
école à la famille royale, forment des cavaliers de l’armée,
tandis que François Baucher présente au Cirque d’Eté les
démonstrations de sa méthode. Les célèbres écuyères
sont à la fois les gloires du cirque et les égéries du monde
équestre.
Afin de fidéliser les spectateurs, les numéros équestres
sont intégrés à de véritables pièces de théâtre. Laurent
Franconi invente la présentation des chevaux en liberté.
Les écuyers rivalisent d’audace dans les exercices à dos de
cheval, tels que la danse de panneau ou la poste romaine.
À partir des années 1840, apparaissent les premiers
cirques fixes, dont l’architecture spécifique est ordonnée
autour de la piste ronde. Des établissements plus vastes,
appelés hippodromes, accueillent des reconstitutions
militaires et des pantomimes historiques.
Les tournées des cirques américains font découvrir
à l’Europe des spectacles grandioses, donnés sous
d’immenses chapiteaux. Ces géants changent de ville
chaque jour, voyagent en train, transportant jusqu’à 600
chevaux de toutes races.
14 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
15 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Les prouesses à cheval et les grandes cavaleries en liberté restent les numéros
vedettes jusqu’aux années 1950. Puis, à de rares exceptions près, le cirque
évolue vers des ensembles acrobatiques sans animaux et sans chevaux.
VI. Les courses
hippiques
FICHE
D’ŒUVRES
N°11
Les courses de chevaux existent dès l’Antiquité. Mais il faut attendre le XVIIIe s.
pour qu’elles soient remises au goût du jour par l’Angleterre et le XIXe s. pour
qu’elles deviennent une véritable institution.
À partir de 1760, quelques aristocrates anglomanes, qui partagent le goût du
défi et de la gloire, lancent les premières courses de galop et importent dans
leurs écuries des pur-sang anglais.
Plusieurs décennies seront ensuite nécessaires à l’élaboration d’un pur-sang
français, le premier livre généalogique français, appelé stud book, ne paraissant
qu’en 1833. La même année est créée la Société d’encouragement pour
l’amélioration des races chevalines, première institution de réglementation
des courses de galop.
Peu à peu, des controverses viennent remettre en question l’utilité des
courses en faveur de l’amélioration des races. Pourtant, en quelques années,
l’institution des courses sera considérée non plus comme un divertissement,
mais comme le moyen infaillible pour éprouver un cheval et sélectionner les
meilleurs étalons pour la reproduction.
Les courses de chevaux recevront ainsi un appui politique, afin d’assurer une
production nationale d’élite et de répondre à une demande toujours plus forte,
notamment comme force de guerre et de transport.
Si les courses de galop sont nées du goût du jeu avant de convaincre de leur
utilité, les courses de trot ont été lancées dans l’intention de sélectionner
les chevaux de demi-sang. À l’initiative d’Ephrem Houel, alors sous-directeur
du Haras de Saint-Lô, les premières courses de trot ont lieu sur la plage de
Cherbourg en 1836, puis à Caen l’année suivante.
Sous le Second Empire, les courses de galop et de trot se structurent grâce
à l’action des sociétés de courses qui publient calendriers et règlements. À
cette époque, apparaissent les hippodromes permanents : Chantilly (1834),
Longchamp (1857), Vincennes (1863), Auteuil (1873).
16 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Prix de course offert par FerdinandPhilippe, duc d’Orléans aux courses
hippiques de Goodwood chez le duc
de Richmond, 1840-1841, bronze doré,
Musée du Louvre, Paris
17 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
VII. Les sports
équestres
Avec la création de la Société Hippique Française (1865), l’équitation devient
un sport. Sa pratique est alors largement dominée par les militaires. Pour
entraîner leur monture, ceux-ci s’adonnent à des épreuves variées : steeple, saut
d’obstacles, course, raid. Ces entraînements militaires donnent rapidement
lieu à des compétitions où s’affrontent chevaux de sang et de demi-sang :
concours hippique et championnat de cheval d’armes.
Georges Ruillé, La croupade, XIXe s.,
bronze, Château-musée, Saumur
En 1900, de curieuses épreuves d’équitation sont inscrites au programme des Jeux
Olympiques de Paris : saut en hauteur, saut en longueur et course en diligence.
Il faut attendre les Jeux Olympiques de Stockholm en 1912 pour que les sports
équestres modernes deviennent des disciplines Olympiques : dressage,
saut d’obstacles et concours complet. Celles-ci sont directement dérivées
d’épreuves militaires.
L’aube du XXe s. voit une multiplication des compétitions, entraînant la création
d’une fédération nationale des sports équestres en 1921, au sein de laquelle,
militaires et aristocrates s’appliquent à formaliser les règlements des sports
équestres et les calendriers des compétitions.
Si les sports équestres tirent leurs origines d’épreuves militaires, ils vont
connaître un bouleversement au cours du XXe s., avec l’ouverture de la pratique
aux civils et aux femmes à partir des années 1950, et à la diversification des
disciplines à partir des années 1970.
VIII. L’équitation
française
Deauville. Saison de polo, vers 1955,
affiche, musée de Normandie, Caen
18 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
En 1825, l’élite des écuyers français est recrutée pour enseigner l’équitation au
sein de l’école de cavalerie de Saumur : c’est la naissance du Cadre Noir. Ces
écuyers militaires sont à l’origine de nombreuses innovations techniques dans
la pratique de l’équitation. Nombre d’entre eux se sont classés parmi les plus
grands champions des sports équestres de haut niveau.
Après la Seconde Guerre mondiale, la démilitarisation du Cadre Noir et sa
reconversion dans l’équitation civile sont engagées. Depuis sa création, en
1972, l’École nationale d’Équitation s’est naturellement appuyée sur le savoirfaire et les compétences des écuyers du Cadre Noir regroupés en son sein :
dressage et valorisation des meilleurs chevaux, transmission et rayonnement
de l’équitation française.
Issue de cinq siècles de réflexion et de pratique, l’équitation de tradition
française est un art de monter établi sur une relation harmonieuse de l’homme
et du cheval qui exclut l’emploi de la force physique ou de la contrainte
psychologique. Visant l’élégance et la sobriété, elle repose sur la recherche de la
« légèreté », c’est-à-dire une grande discrétion des interventions du cavalier. Ce
savoir-faire, représenté par le Cadre Noir, est inscrit par l’Unesco au Patrimoine
Culturel Immatériel de l’Humanité depuis 2011.
19 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
IX. Les nouveaux
cavaliers
Pendant la seconde moitié du XXe s., le monde du cheval et de l’équitation est
marqué par une nouvelle révolution culturelle. En vingt-cinq ans, la pratique
courante de l’équitation passe des militaires aux civils, des casernes aux clubs
équestres, des hommes aux femmes, d’un horizon utilitaire à la sphère des
loisirs.
L’évolution du sport vers le jeu et le loisir a engendré un décalage entre le
milieu professionnel et les nouveaux usagers. L’équitation est aujourd’hui
ouverte à d’autres activités : poney-clubs, tourisme équestre, TREC, polo,
horse-ball, équitation western. Cette multiplication des activités s’explique
par une volonté de trouver de nouveaux débouchés pour les chevaux n’ayant
pas d’aptitude à la compétition et donc de développer la pratique de loisir.
L’exposition
en 20 dates
La population des cavaliers a fortement évolué : essentiellement adulte et
masculine auparavant, elle est dorénavant marquée par une forte féminisation
et un rajeunissement.
Aujourd’hui plus de 80% des licenciés sont des femmes et surtout des jeunes
filles. En compétition de haut niveau, elles ne représentent néanmoins que
25% des participants, et sont souvent cantonnées aux épreuves de dressage,
amazones, hunter.
La pratique de l’équitation et la participation aux compétitions restent des
activités onéreuses ; la démocratisation de l’équitation ne concerne que des
activités accessibles à des classes sociales modestes, telles que les poney-clubs
et les centres équestres.
Aux nouveaux cavaliers correspond un nouveau rapport au cheval, avec des
codes et des finalités différents. Il s’est ainsi forgé une culture autour du
poney, éloignée de l’équitation de tradition française, des sports équestres ou
de l’univers des courses hippiques.
Aujourd’hui, les pratiques de l’équitation sont à la fois plus ludiques et plus
ouvertes aux emprunts extérieurs. Cette ouverture favorise un renouvellement
rapide de la population cavalière et un nouveau contact avec l’animal. D’une
monture respectée, le cheval est devenu un ami adoré. Il a désormais un statut
ambigu entre animal utilitaire et animal de compagnie.
1536
1627
1665
1729
1760
Première mention
de l’académie
d’équitation
de Caen, tenue
par un Napolitain
Antoine de
Pluvinel publie
L’instruction du
Roy en l’exercice de
monter à cheval,
premier ouvrage
français de
référence
Création de
l’administration
des haras. Colbert,
contrôleur général
des finances,
réglemente
la production
équine afin de
diminuer
les importations
de chevaux
étrangers
François Robichon
de la Guérinière
publie son célèbre
ouvrage : École de
cavalerie
Dans les années
1760 : premières
courses en France,
encore très
limitées
1865
1878
Eadweard
Muybridge
confirme les
travaux du
physiologiste Jules
Marey grâce à la
photographie :
il existe un temps
de suspension
au trot
1900
Jeux Olympiques
de Paris : première
apparition
d’épreuves
équestres
1905
Tournée
normande du
Wild West Show
avec pour vedette
Buffalo Bill
20 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Création de la
Société Hippique
Française
1857
Création de
l’hippodrome
de Longchamp
1840
À partir des
années 1840 :
des cirques fixes
apparaissent
1912
1921
1930
Jeux Olympiques
de Stockholm :
normalisation
et pérennisation
des épreuves
équestres
Création de
la Fédération
Nationale des
Sports Equestres
Dans les années
1930 : la monte à
califourchon est
acceptée pour les
femmes
1783
Installation d’un
théâtre équestre
anglais à Paris,
début du cirque
1825
Naissance
du Cadre Noir
1833
Parution
du Stud book
1834
Création du Jockey
Club à Paris
1972
Création de
l’École nationale
d’Equitation
21 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
2011
Inscription
du savoir-faire
du Cadre Noir
au patrimoine
immatériel
de l’UNESCO
Lexique
Académie équestre : lieu d’exercice et d’apprentissage de l’équitation
Hippiatrie : médecine du cheval
main, jambes, assiette, voix – des aides artificielles - cravache, éperons
Aides : moyens utilisés pour contrôler sa monture. On distingue les aides naturelles -
Homme de cheval : expression qui désigne celui qui connaît les chevaux, sait les
élever et les utilise avec respect et économie
Airs de manège : allures et figures du dressage de haute école. On distingue les airs
Manège : 1. Lieu où se pratiquent les exercices d’équitation 2. Ensemble des exercices
bas (passage, piaffer, volte notamment) des airs relevés (pesade, courbette, cabriole
destinés à apprendre à un cavalier à dresser et monter correctement son cheval
notamment)
Monte : 1. Action ou manière de monter à cheval 2. Accouplement dans les espèces
Allure : manière dont se déplace un cheval
équines notamment
Anglomanie : fascination et imitation des usages et termes anglais
Mors : pièce métallique reposant dans la bouche du cheval et qui permet de le diriger
Bride : pièce du harnais placée sur la tête du cheval, comprenant le mors
Pesage : 1. Action de peser les concurrents avant une épreuve 2. Enceinte réservée à
cette opération
Carrousel : parade au cours de laquelle les cavaliers exécutent des figures convenues
Piliers (travail aux) : méthode de dressage qui consiste à attacher la tête du cheval
entre deux piliers pour le dresser au rassembler et aux airs relevés.
Cavalerie : corps d’armée constitué à l’origine des troupes à cheval. On distingue la
cavalerie légère (hussards, dragons, chasseurs, spahis, éclaireurs) de la cavalerie lourde
Piqueur : 1. En vénerie, valet à cheval 2. Personne chargée de la surveillance des écuries
et de l’exercice quotidien des chevaux
(cuirassiers)
Chanfrein : 1. Partie antérieure de la tête du cheval 2. Par extension partie d’armure
destinée à couvrir cette partie du cheval
François Chauveau (graveur),
d’après Henri Gissey, « Comparse des
cinq quadrilles », 1671, Versailles,
Bibliothèque municipale
Concours complet : compétition hippique comprenant une épreuve de dressage, une
épreuve de fond et une épreuve de saut d’obstacles
Concours hippique : synonyme de concours de saut d’obstacles, discipline des sports
Pur-sang : cheval de race pure
Mors à canon brisé, XVI siècle,
Saumur, Château-musée
e
équestres
nécessaire à toute équitation de précision
Remonte : fourniture de nouvelles montures
Reprise : 1. Leçon donnée au cavalier ou au cheval 2. Ensemble des cavaliers qui
travaillent dans le même manège 3. Ensemble de figures exécutées par un ou plusieurs
cavaliers selon un ordre et un tracé déterminés
Demi-sang : cheval provenant du croisement d’un pur-sang anglais ou d’un trotteur
Norfolk avec une jument française
Sauts d’école : airs relevés
Dressage : 1. action de dresser un cheval 2. Discipline des sports équestres
Stud-book : livre généalogique d’une race chevaline
Écurie : 1. Lieu destiné à loger les chevaux 2. Ensemble des chevaux d’un même
propriétaire
Trotteur : 1. Cheval dont l’allure habituelle est le trot 2. Race chevaline sélectionnée
pour les courses au trot
Écuyer : 1. Gentilhomme chargé des chevaux et des écuries d’un noble 2. Professionnel
du dressage des chevaux et de l’enseignement de l’équitation 3. Au cirque, personne qui
fait des numéros d’équitation
Turf : 1. En anglais, terrain de courses de chevaux 2. Par extension, courses de chevaux
en général
Éperon : arceau de métal, fixé au talon du cavalier, pour amplifier l’effet de ses jambes
Vénerie : chasse à courre
Équitation : action, art de monter à cheval
Étalon : cheval destiné à la reproduction
Étrier : pièce destinée à recevoir le pied du cavalier
Etrivière : pièce en cuir reliant la selle à l’étrier
Éperon, XIXe siècle, bronze doré,
Saumur, Château-musée
Rassembler : mouvement du cheval qui engage ses membres sous lui, condition
Voltige : 1. Exercice de manège ou acrobatie de cirque consistant à réaliser des sauts
autour d’un cheval en mouvement 2. Discipline équestre
Mlle Palmyre Annato,
Cirque des Champs Elysées, 1875
Collection Circus Art Museum,
J.Y et G. Borg
Principales sources :
Dictionnaires courants
Jean-Pierre Digard, Une histoire du cheval, Arles, Actes Sud, 2004.
Haras : lieu de reproduction et d’élevage des chevaux
Harnais : ensemble des pièces qui servent à équiper un cheval de selle ou de trait
Haute école : dressage de haut-niveau qui consiste à faire réaliser au cheval des airs
de manège
22 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
23 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Bibliographie
Ouvrages
Filmographie
Blomac (de), Nicole, La gloire et le jeu : des hommes et des chevaux - 1766-1866, Paris,
Fayard, 1993.
Chaudun, Nicolas, La majesté des centaures : le portrait équestre dans la peinture
Les cavaliers
à l’écran
occidentale, actes sud, 2006
Extraits présentés à la fin de l’exposition des films suivants :
The greatest show on earth « Sous le plus grand chapiteau du monde »
Réalisé par Cecil B.DeMille, 1952
Avec Charlton Heston, Betty Huton et James Stewart
© Paramount Pictures
The Quiet Man «L’homme tranquille»
Digard, Jean-PIerre, Une histoire du cheval : art, techniques et sociétés, Actes sud, 2007.
Réalisé par John Ford, 1952
Avec John Wayne, Maureen O’Hara, Victor Mac Laglen
Franchet d’Espèrey, Patrice, La main du maître : réflexions sur l’héritage équestre, Odile
© Paramount Pictures
Jacob, 2007
My Fair Lady
Harrison , Lorraine, Les chevaux dans l’art, la photographie et la littérature [trad. de
Réalisé par George Cukor, 1964
l’anglais par Patrick Javault], Evergreen, 2000
Avec Audrey Hepburn, Rex Harrison
© Columbia Broadcasting System
Mulliez, Jacques, Les Chevaux du royaume. Histoire de l’élevage du cheval et de la création
des Haras, Paris, Montalba, 1983
Coco avant Chanel
Roche, Daniel, La culture équestre de l’occident, XVIe – XIXe s., Paris, Fayard, 2011.
Réalisé par Anne Fontaine, 2009
Roche, Daniel ; Reytier, Daniel, À cheval ! Écuyers, amazones et cavaliers, Paris, Association
Emmanuelle Devos
Avec Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde, Alessandro Nivola, Marie Gillain,
pour l’Académie d’ Art Équestre de Versailles, 2007
© Haut et court
Roche, Daniel ; Reytier, Daniel, Les écuries royales du XVIe au XVIIIe siècle, actes du colloque,
Sport de filles
, Association pour l’Académie d’art équestre de Versailles - établissement public du
Réalisé par Patricia Mazuy, 2011
musée et du domaine de Versailles, 1998
Avec Marina Hands, Bruno Ganz, Josiane Balasko
© Geko Productions
Talon, Alain, Une histoire du cheval en Basse-Normandie : du carrossier noir du Cotentin
Montage : TELESCOP audiovisuel & cinéma
au Selle Français - 1665-1965, Orep, 2014 (à paraître).
Tourre-Malen, Catherine, Femmes à cheval. La féminisation des sports et des loisirs
équestres : une avancée ?, Paris, Belin, 2006
Des chevaux et des hommes : équitation et société. Actes du premier colloque «Sciences
sociales de l’équitation». Avignon, 21-22 janvier 1988, dir. JP Digard
De Pégase à Jappeloup, cheval et société. Actes du colloque, dir. JP Digard / [5e] Festival
d’histoire de Montbrison, 24 septembre au 2 octobre 1994
Publications des actes des colloques de l’École Nationale d’Équitation
>> 2 colloque : «L’équitation d’aujourd’hui entre sport et art» e
>> 4 colloque : «François Robichon de la Guérinière, écuyer du roi et d’aujourd’hui?»
Sites internet
Site officiel des Jeux équestres mondiaux : http://www.normandie2014.com/
et de nombreuses informations sur la page Facebook
https://www.facebook.com/normandie2014
Site de l’Office de Tourisme de Caen :
http://www.caen-tourisme.fr/fr/jeux-equestres-mondiaux-fei-alltech-2014-caen
l’Elan des Jeux : http://www.elandesjeux.fr/
et https://www.facebook.com/elandesjeux
e
>> 6e colloque : «Les arts de l’équitation dans l’Europe de la renaissance»
>> 9 colloque: «Monuments et hauts lieux de l’architecture équestre»
Le Cadre noir de Saumur : http://www.cadrenoir.fr/historique
e
Site de Patrice Franchet d’Espèrey :
http://equitation-francaise-baucher.fr/histoire-de-l-equitation-francaise
Site de la RMN L’histoire par l’Image sur les représentations équestres :
http://www.histoire-image.org/site/rech/album.php?album=17608
Site sur l’histoire de l’image animée et des jouets optiques :
http://www.animage.org/index.php?page=image-animee&article=muybridge
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Accès aux
11 fiches d’œuvres
Fiche d’œuvres n°1
Fiche d’œuvre n°4
Fiche d’œuvres n°7
Fiche d’œuvres n°10
- Jean de Feschal,
Traité d’hippiatrie et d’embouchure,
XVIe siècle,
BNF
- Fragments d’enduits peints,
fin XVe - début XVIe s.,
sellerie du château de Caen,
musée de Normandie
René-Antoine Houasse
Portrait équestre de Louis XIV
Vers 1680
Huile sur toile
Arras, musée des Beaux-Arts
Alfred de Dreux (1810-1860) :
- Portrait équestre du Comte Alfred
de Montgomery
1857-1858
Huile sur toile
Paris, Musée du Louvre, département
des peintures
- L’écuyère Kippler sur sa jument noire
XIXe s.
Huile sur toile
Petit-Palais, Musée des beaux-arts
de la Ville de Paris
- Anonyme
Trois cavaliers du Buffalo Bill’s Wild West
1905, affiche, lithographie
Collection Circus Art Museum, J.Y. et G. Borg
Fiche d’œuvres n°2
François Robichon de La Guérinière
École de cavalerie contenant
la connaissance, l’instruction
et la conservation du cheval,
1733
Caen, Bibliothèque universitaire
Olivier Pichat (1823-1912)
Rendez la main, Monseigneur
1864
Paris, Musée d’Orsay
Fiche d’œuvre n°3
École française
Les chevaux du Roi
Huile sur toile
Début XVIIIe siècle
Le Mans, musée de Tessé
Fiche d’œuvre n°5
Israël Sylvestre (1621-1691) (graveur)
François Chauveau (1613-1673) (graveur)
Jacques Bailly (1629-1679) (enlumineur)
d’après Henri de Gissey (1621-1673)
Courses de testes et de bagues faites
par le roi et par les princes et seigneurs
de sa Cour en l’année 1662.
In-folio, exemplaire personnel enluminé
du roi Louis XIV
1670
Versailles, bibliothèque municipale
Fiche d’œuvre n°6
Colletin supposé avoir appartenu à Louis XIII
vers 1620-1630
Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, Paris
26 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
- Antonin Magne (1883-1968)
L’attaque de la diligence par les Indiens.
Stade du Capitaine Buffalo Bill Bouglione
1927, fusain gouaché
Collection Circus Art Museum, J.Y. et G. Borg
Fiche d’œuvres n°11
Pierre Le Nordez (1814-1892)
- Gladiateur
Fiche d’œuvre n°8
XIXe siècle
Théodore Géricault (Rouen,1791 - Paris,1824) Statue en ronde-bosse, bronze
Course de chevaux à Epsom
Château-musée, Saumur
XIXe siècle, vers 1821
- Monarque
Huile sur toile
XIXe siècle
Musée des Beaux-Arts de Caen
Statue en ronde-bosse, bronze
Dépôt du musée du Louvre, Paris
Musée de Normandie, Caen
Fiche d’œuvre n°9
Jean-Richard Goubie (1842-1889)
Portrait d’une écuyère à cheval
1886
Huile sur toile
Collection Circus Art Museum, J.Y. et G. Borg
27 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Options de visite
• Visite commentée
sur rendez-vous, suivie d’un
parcours pédagogique à compléter
en autonomie, 20 € par classe,
durée : 1h30 à 2h
• Visite accompagnée
Publics
Cycles 1, 2, 3, classes de collège,
de lycée technologique et général,
professionnel…
Contact et Inscription
Service des Publics,
02 31 30 47 60
PE
OU
**
UNE Œ
• Visite en autonomie
*
Les parcours pédagogiques, conçus
pour chaque niveau, sont disponibles
sur place gratuitement.
Pour les classes de collèges et lycées,
un parcours Histoire des arts existe
autour de la thématique Arts, États
et Pouvoir.
J’accompagne
les classes
élémentaires
dans
l’exposition !
–––
Publications
• Catalogue de l’exposition
Équitations. L’art et la manière de monter à cheval,
XVIe XXe siècle, Editions Fage, 200 p., 29 €
• Journal de l’exposition, 32 p., 5.50 €
Ateliers
• Modelage tout public, dès 6 ans
Avec Anne-Lise Poder
Samedis 6, 20 et 27 septembre 10h
Espace enfants
Visites et Animations
• Estampe : dès 5 ans
avec Lina Faillancier
Samedis 18, 25 octobre et 8 novembre 10h
Autour de l’exposition
Jeux pour prolonger la visite en autonomie.
Pour les enfants accompagnés.
Visites guidées pour les individuels (adultes)
à 15h et 16h30
tous les dimanches du 7 septembre au 9 novembre
Tarif : 3 € + accès au musée, gratuit le premier dimanche du mois,
et pendant les Journées Européennes du Patrimoine
• Atelier de modelage samedi à 10h. Sur réservation
• Visites guidées samedi et dimanche à 15h et 16h30
Entrée et activités gratuites
Cavalcade multicolore
Exposition d’une trentaine de chevaux en résine,
décorés par des artistes ou associations, dans l’enceinte
du château
• Le cheval du photographe. Son influence sur l’art
Par Bernard Chéreau, professeur honoraire de
photographie à l’Ecole supérieure d’Arts & Médias
de Caen/Cherbourg.
Samedi 27 septembre 2014 à 15h
Pour aller plus loin :
Exposition au Musée des Beaux-Arts de Caen : Chevaux
et cavaliers dans les œuvres graphiques du musée.
28 juin-2 novembre 2014
• Le cirque commence à cheval
Par Gérard Borg, historien du cirque, collectionneur privé,
fondateur du Circus Art Museum
Samedi 11 octobre 2014 à 15h
Auditorium du château de Caen. Entrée libre dans
la limite des places disponibles. Organisées avec
l’association des Amis du Musée de Normandie.
• Initiation au film d’animation tout public, dès 6 ans
Avec Aurore Bosquet du cinéma Lux et Yannick Lecoeur
vidéaste
Samedis 13 septembre, 4, 11 et 18 octobre à 14h
Stage adultes : samedi 8 novembre, de 10h à 12h
et de 14h à 17h
• Parcours pédagogiques, gratuits
Samedi 20 et dimanche 21 septembre
Conférences
classe, durée : 1h30
RE À LA L
UV
«Le poulain de la mère du diable»
Tout public, dès 7 ans
Avec Claire Garrigue (conteuse), et Emilie Corre
(chanteuse, violoniste, guitariste).
Les samedis 18 et 25 octobre à 16h. Les dimanches 5, 12
octobre et 2 novembre à 11h.
Tarif : 4 € + accès au musée, sur réservation. Gratuit le premier
dimanche de chaque mois.
de la marionnette Hippolyte pour les [email protected]
cycles 1, sur rendez-vous, suivie d’un
parcours pédagogique (autocollants)
à compléter en autonomie, 20€ par
sur rendez-vous, avec un parcours
pédagogique à compléter, gratuit,
durée: 1h
Journées européennes
du patrimoine
Conte musical
Graphisme : Gilles Acézat - burodesformes
Offre
pédagogique
Tarif : 5 € + accès au musée, sur réservation.
Stage d’animation samedi 8 nov : 10 € la journée + accès au musée.
.Atelier modelage gratuit samedi 20 septembre (Journées Européennes
du Patrimoine).
28 | Équitations L’art et la manière de monter à cheval. xvie-xxe siècle / Dossier pédagogique
Informations pratiques
Musée de Normandie
Château - 14000 Caen
02 31 30 47 60
[email protected]
www.musee-de-normandie.eu
Exposition ouverte tous les jours,
sauf le 1er novembre, de 9h30 à 18h.
Accueil-billetterie à l’église Saint-Georges
du château de Caen
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@MuseeNormandie

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